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Le Christianisme - Un Processus de Transformation

Propos recueillis de la Commuanuté de Honor Oak, Londres

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"Lorsque nous nous plaçons sous la souveraineté de Dieu, chaque épreuve, chaque souffrance est pour nous le test qui opère un changement en nous. Nous sommes en train de nous transformer, nous sommes transformés selon Christ. Et cette transformation est tout à fait particulière. Ce n’est pas celle que l’on rencontre habituellement dans les mouvements religieux qui ont choisi d’aller de l’avant au nom de Christ. C’est une transformation qui se fait par l’Esprit de Christ."

 

Lecture : 1 Corinthiens chapitre 2.

1 Corinthiens 3:18 : Nous tous, qui le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit " - C'est-à-dire que nous passons d’une forme à une autre forme.

Alors que j’ai beaucoup voyagé parmi les chrétiens dans de nombreuses parties du monde et connu beaucoup de situations diverses, un sentiment particulier s’est imposé à mon esprit. En présence d’une grande confusion parmi les chrétiens et de beaucoup de complications au sein même de la chrétienté, ce sentiment est devenu de plus en plus fort : Les chrétiens on besoin de savoir ce qu’est réellement le christianisme et également de connaître leur position en Christ lorsqu’ils deviennent chrétiens.

Vous me trouverez un peu sévère, mais je suis persuadé que la plupart de nos problèmes – et beaucoup seront d’accord avec moi pour dire qu’il y a énormément de problèmes dans la chrétienté en général – sont dus à un manque de compréhension de ce qu’est réellement le christianisme. Cela peut effectivement paraître étrange que j’aborde avec vous un tel sujet, vous qui, pour la plupart, êtes des chrétiens mûrs et expérimentés. Si toutefois vous considérez qu’il est présomptueux ou qu'il n'est pas vraiment nécessaire d’en parler, prenez patience, et vous verrez qu’avant que nous ne soyons allés bien plus loin dans le sujet, vous commencerez à ressentir les choses comme je les ressens moi-même.

Nous connaissons beaucoup de choses sur le christianisme car le Nouveau Testament nous les a largement enseignées. Cependant, nous sommes très souvent en difficulté à ce sujet pour la simple raison - ou pour la raison profonde - que nous n’avons pas vraiment saisi la signification de ce que nous sommes en Jésus-Christ. Souvent, lorsqu’une situation paraît désespérée et que nous n’arrivons pas à comprendre qu’elle ait pu se produire, j’ai remarqué que ce n’est pourtant rien d’autre que ce que dit la Parole qui s’accomplit.

Puis-je vous dire - et je suis persuadé que vous serez d’accord avec moi après un moment de réflexion - que presque tout le Nouveau Testament - je parle de toutes les épîtres dont il est composé en grande partie - repose sur une seule chose : faire comprendre aux chrétiens ce qu’est le christianisme.

S’il en est ainsi, et si ces épîtres ont bien été adressées à des chrétiens, nous sommes bien forcés de conclure que ces chrétiens de l’époque avaient besoin qu’on leur explique ce qu’est le christianisme. Plus encore, il était absolument nécessaire de leur définir quelle était la véritable nature de cette vie en Jésus-Christ dans laquelle ils étaient entrés.

Commençons par l'épître aux Romains. Était-elle nécessaire pour ces chrétiens ? Elle était incontestablement écrite pour eux, mais dans quel but ? Pour les mettre en accord avec le christianisme. Apparemment, ces personnes n’étaient pas très au clair par rapport à leur position, ni dans leurs cœurs ni dans la mise en pratique de ce qu’elles avaient reçu par la foi en Jésus-Christ.

Continuons par l'épître aux Corinthiens. Rédigée dans un contexte de confusion et de contradiction, elle avait pour but de faire comprendre aux chrétiens ce qu’est le christianisme.

Et ainsi de suite, dans tout le Nouveau Testament, le but est le même : que nous, et tous ceux qui croient en Jésus-Christ, puissions avoir une compréhension claire de ce qu’est le christianisme, comprendre la signification du nom que nous portons, la signification de cette foi dans laquelle nous sommes rentrés par la grâce de Dieu.

Nous pouvons résumer cela dans une simple formule : toute sa vie durant, le chrétien doit apprendre ce qu’est le christianisme. N’est-ce pas la vérité ?

Ne vous est-il jamais arrivé de vous trouver dans une situation difficile, une épreuve, des complications, de passer par une expérience particulière, des circonstances qui vous laissent perplexe ? Et de vous dire : "Je crois en Jésus, j’ai mis ma confiance en Lui, qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi une telle expérience ? Pourquoi dois-je passer par là ? Pourquoi ces choses m’arrivent-elles ? Pourquoi ma vie se déroule-t-elle ainsi ? Toutes ces choses sont si étranges, si incroyables ! Dans quoi est-ce que je me suis embarqué ? De telles choses peuvent-elles vraiment m’arriver ? Est-ce que c’est ça le christianisme ? Est-ce que je dois accepter tout cela ? S’il en est ainsi, j’ai vraiment besoin de comprendre. J’ai besoin qu’on m’éclaire, moi qui suis pourtant chrétien. J’ai besoin d’être aidé car tout cela me dépasse complètement."

Voilà quelque chose qui arrive souvent, n’est-ce pas ? Si toutefois il se trouvait parmi les lecteurs quelqu’un qui ne soit jamais passé par là, qui n’ait jamais traversé d’épreuve et dont la vie coule comme un long fleuve tranquille, alors je l’excuserais de ne pas vouloir poursuivre cette lecture car, finalement, je n’aurais plus rien à lui dire.

Voyons maintenant quel est le point particulier sur lequel insiste le passage de 2 Corinthiens 3:18 : "Nous sommes transformés…" Ici, c’est le temps présent qui est employé. Nous sommes en train de nous transformer. Nous entrons dans un processus de transformation, passant d’une forme à une autre. Voilà une information importante exprimée dans un tout petit passage et condensée en peu de mots. Elle représente pourtant le cœur de tout le Nouveau Testament et elle nous explique tout.

Ceci dit, revenons à ce second chapitre de la première épître aux Corinthiens. Cette épître - structurée comme toutes les autres mais dont nous avons ici un très bon exemple - est construite autour de deux concepts opposés. Ces deux concepts sont attribués à deux sortes d’individus, décrivent deux états d’hommes murs. Et entre les deux, clairement et fermement, la croix du Seigneur est " plantée." Relisez ce chapitre 2 à la lumière de cette dernière affirmation : Quand je suis venu vers vous, … je n’ai pas jugé bon de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. " Et tout ce qui est dit après cela, repose sur cette distinction entre ces deux sortes d’individus que la croix divise. Les uns appartiennent à une certaine catégorie d’êtres humains et les autres appartiennent à une autre catégorie d’êtres humains. Ce clivage est opéré par la croix du Seigneur Jésus-Christ qui les sépare en deux genres particuliers. Cet état de fait se vérifie tout au long de cette lettre. Relisez-la avec cette idée nouvelle à l’esprit.

Plus loin, au chapitre 3 et au verset 10, l’apôtre nous parle d’une construction sur un fondement. Il nous dit : Que chacun de nous prenne garde à la manière dont il bâtit sur le fondement, car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ. "

Puis il fait intervenir le fondement de la croix dans cette superstructure, et il nous décrit une certaine sorte d’œuvres produites par un certain type de chrétiens, et une autre sorte d’œuvres produites par un autre type de chrétiens. Certaines de ces œuvres partiront en fumée et ne seront pas retrouvées dans l’éternité. D’autres résisteront au feu du jugement et subsisteront à l’épreuve du temps. Celles-ci seront retrouvées dans le temps de la suprême structure, le temps du royaume de Dieu.

Vous devez vous demander à présent quels sont ces deux concepts opposés dont nous avons parlé précédemment. Ces deux concepts qui définissent deux types d’individus. Relisons le verset 14 du chapitre 2 : L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. "

Nous pouvons constater que deux adjectifs qualifient les chrétiens : naturel et spirituel. Ces deux adjectifs qualifient bien des chrétiens. Il ne s’agit pas ici de non-chrétiens, d'inconvertis. Est-il nécessaire de le redire?

Maintenant rappelons-nous que l’apôtre Paul avait séjourné deux années entières à Corinthe parmi les chrétiens. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais si l’apôtre Paul vous avait rendu visite régulièrement pendant deux années entières, vous auriez eu largement le temps de le connaître et de l’estimer. Il avait passé deux ans parmi ces chrétiens de Corinthe, allant et venant, les enseignant pratiquement chaque jour, puis finalement les a quittés et ne les a pas revus pendant cinq ans. Et voilà qu’on lui rapporte des nouvelles de Corinthe, des nouvelles du Corps de Christ. Ceci par le biais des gens de la maison de Chloé (1 Corinthiens 1:11). Apparemment, ce ne sont pas de très bonnes nouvelles. Et là, chacun d’entre nous aurait réagi exactement comme Paul l’a fait. Il n’a pas pris ces informations comme authentiques avant de faire son enquête. Il a immédiatement envoyé un messager afin de voir si le compte-rendu des gens de la maison de Chloé était conforme à la réalité. Le messager est revenu avec ces mots : Tout est exact et la situation des chrétiens de Corinthe est peut-être pire que tout ce qui nous a été rapporté. "

Quelle détérioration en cinq ans !

Vous seriez peut-être choqués ou perturbés par tout cela et vous diriez : " Est-ce possible ? " Mais rappelez-vous les messages envoyés aux sept églises d’Asie, rapportés dans le livre de l’Apocalypse. Essayez de vous souvenir comment ces églises se sont développées au départ. Il y avait de très bonnes choses au tout début. Lisez par exemple les débuts de l’Eglise d’Éphèse. Quelle histoire ! Dans un contexte de très forte contestation, de très fortes hostilités, ces personnes (nouvellement converties) n’ont pas hésité à se démarquer clairement. Elles ont amoncelé tous leurs livres de sorcellerie sur la place publique et les ont brûlés. Voilà qui était une décision de séparation claire et nette d’avec le monde. Mais où en est cette église, plus tard, telle que nous la décrit l’Apocalypse ? Parce que tu as abandonné ton premier amour " (Apocalypse 2:4 à 5).

Que s’est-il passé ? Pourquoi constatons-nous à Corinthe, Éphèse et dans les autres églises un tel déclin ?

Revenons à nos deux " hommes " - le naturel et le spirituel - et non pas à des individus. Car il n’est pas question ici de classer des personnes dans des catégories particulières mais plutôt de prendre en compte ces deux notions de " naturel " et de " spirituel " afin de voir comment elles peuvent s’appliquer à chaque chrétien, à chaque individu appartenant au Seigneur. Car nous sommes tous, nous qui appartenons au Seigneur, des êtres à la fois naturels et spirituels, n’est-ce pas ?

La question n’est donc pas de constater que nous sommes devenus parfaits ou spirituels et qu’il n’y a plus rien de naturel en nous. La question est la suivante : qu’est-ce qui nous gouverne, qu’est-ce qui nous domine ? Le naturel ou le spirituel ? Dans l’église de Corinthe, comme nous pouvons le lire, c’est le naturel qui contrôlait les hommes et les femmes, et ce naturel avait la prédominance par rapport au spirituel.

Ces deux adjectifs, " naturel " qui se dit en grec " soulical " c'est-à-dire " de l’âme ", et " spirituel " sont constamment en conflit en nous. Ce dualisme existe incontestablement en chaque individu : la vie de l’âme et la vie de l’esprit. Laquelle des deux aura la prédominance, l’autorité, en chacun d’entre nous ?

 

 

INTELLECTUALISME

Relisons une fois encore l'épître de Paul au Corinthiens. Voyons maintenant quelles sont les particularités de ce côté " naturel " dont il parle. Ce qui le caractérise, c’est la domination, l’empire, le contrôle intellectuel, la sagesse de ce monde. Voilà ce qui avait provoqué tant de troubles à Corinthe. Le contrôle par l’intellect, la raison naturelle, la pensée naturelle, l’idée que nous sommes capables de résoudre les problèmes de la vie par nos capacités intellectuelles. Pensez-vous que ce danger n’existe plus de nos jours parmi les chrétiens ?

Ce danger est partout ! Cela saute aux yeux, il suffit de lire la "presse religieuse"… Peut-être ne lisez-vous jamais les nouvelles du monde chrétien. Pour ma part, cela fait partie intégrante de mon travail que de m’intéresser à ce qui se passe dans le domaine de la littérature chrétienne, de la théologie. Je peux vous dire que dans certains ouvrages " chrétiens " je ne trouve que mort. Ces nouvelles sont épuisantes pour l’esprit. Que d’efforts déployés pour tenter, par l’intellect, de trouver des solutions aux problèmes du christianisme. Recherches, débats, discussions, thèses, etc.. Un christianisme philosophique essayant de résoudre des problèmes spirituels ! Quelle pauvreté ! Il faudra qu’on détruise un de ces jours toute cette littérature inutile ! Je ne la supporte plus. Elle ne peut apporter la vie. Elle est morte ! Et ceci se vérifie partout. A tel point que si vous venez à nos réunions ou séminaires d’enseignement avec un tant soit peu " d’érudition ", si vous êtes capable de fournir un argument intéressant, alors vous êtes considéré comme tout aussi capable de gagner des âmes… Quelle tromperie ! Quelle illusion !

C’est justement le sujet de cette lettre aux Corinthiens. Relisez ce second chapitre et vous verrez que Paul en parle largement. Paul était un homme instruit. Si bien que pendant plus de deux mille ans, les plus grands érudits se sont trouvés battus, personne n’ayant jamais pu le surpasser. Si vous vous rendez dans une librairie évangélique et si vous regardez les livres concernant le Nouveau Testament, vous verrez que, parmi ces livres, les écrits au sujet de Paul prédominent.

J’ai conservé le livre d’un éminent professeur de théologie de l’Université, intitulé : " Un portrait de Pierre." Ce professeur, avec toute sa culture, essaie dans ce livre de nous tracer le portrait de Pierre. En ouvrant le livre, j’ai constaté que tout le début parle de l’apôtre Paul ! L’auteur n’arrive tout simplement pas à parler de Pierre, car c’est Paul qui prédomine. Et la conclusion de sa tentative est la suivante : Oui, Pierre était un grand homme, mais Paul était encore plus grand." Effectivement, Paul était un homme éduqué, un intellectuel, un érudit. Cela est incontestable, et dans ce domaine, il nous dépasse largement !

Mais attention ! Voilà cependant ce qu’il dit : "Vous, Corinthiens, quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu avec une supériorité de langage ou de sagesse, mais avec crainte et tremblement. J’étais déterminé à ne savoir, au milieu de vous, Corinthiens, qu’une seule chose : Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié." Quelle était la pensée, la conclusion de Paul ? La voici : "Mon niveau d’études n’a rien à voir avec la situation, ni mon savoir, ni ma capacité d’argumenter avec les Corinthiens ou les Athéniens sur la colline de Mars. Dans ce contexte, dans la situation présente, ma décision est prise. J’en resterai là. Je ne connaîtrai parmi vous, Corinthiens, que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié."

Le propre de l’homme naturel est de penser qu’il est capable de construire avec son intellect, son érudition, avec son flair intellectuel. Le fait est que l’intellect est effectivement parfaitement capable de construire, mais il est tout aussi capable de tout détruire !

 

 

POUVOIR

Abordons maintenant ce mot mis en évidence : " le pouvoir ". Il se trouve dans ce chapitre 2 : sagesse… pouvoir… A Corinthe, on pratiquait le culte de la puissance naturelle, on glorifiait la capacité à conquérir par la force. Poussés, pressés par votre force supérieure, essayez d’imposer votre façon de penser à des individus et vous réussirez. Soyez forts, suffisamment forts, et vous résoudrez tous les problèmes, vous changerez toutes les situations… Le pouvoir, voilà une idée géniale propre à l’homme naturel !

 

EMOTION

L'émotion tient aussi une grande place chez les Corinthiens. Essayez de captiver, de diriger, de dominer votre auditoire et vous atteindrez votre but. Vous jouerez sur les émotions, le ressenti. Ainsi, vous pourrez aller jusqu’à obtenir des réactions hystériques. Si vous savez comment vous y prendre, si vous maîtrisez votre sujet, vous penserez avoir obtenu de bons chrétiens !

Non ! L’apôtre Paul dit : " Non, ce n'est comme cela du tout." Il est tout à fait évident que ces Corinthiens faisaient particulièrement appel au sentiment.

 

FOLIE

Que nous propose l’apôtre Paul contre ces trois aspects de l’homme naturel ?

Contre la sagesse, la folie. Dans le premier chapitre de son épître, il nous parle de la " folie de la prédication " (chapitre 1, verset 21). Vous remarquerez que cette folie était une chose importante pour l’apôtre Paul. Nous sommes fous pour l’amour de Christ (1 Corinthiens 4:10). Que voulait-il dire ? Il ne disait pas : "Soyons idiots", comme nous pourrions le penser de prime abord ! Ce que Paul entendait par " folie " était cette décision de rejeter l’idée que l’intellectualisme puisse trouver Dieu. Les princes de ce monde, la sagesse de ce monde, n’ont pas trouvé Dieu, dit Paul. Ils ne pouvaient trouver quoi que ce soit qui se rapporte à Dieu. L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu car elles sont une folie pour lui. Il ne peut les connaître " (1 Corinthiens 2:14).

Cette folie dont parle Paul est une dénégation de la sagesse et de la philosophie dont se vantaient tant les Grecs de Corinthe. Cette sagesse humaine ne peut nous aider à franchir la barrière qui nous sépare de Dieu. Toute cette puissance de la raison et de la volonté mise en avant et revendiquée en toutes choses se heurte constamment à cette barrière mais ne peut la franchir pour trouver Dieu et les choses de Dieu. Cette approche de Dieu au moyen de cette voie est considérée par Paul comme de la folie. Comme il est insensé de vouloir trouver Dieu ainsi ! Paul nous donne une révélation surprenante par rapport à cela :

La sagesse de Dieu … aucun des princes de ce siècle ne l’a connue, car s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire " (1 Corinthiens 2:8).

Il n’y a rien de si compliqué ni de tellement philosophique dans cette sagesse-là. Donc, nous voyons que Paul oppose ce qu’il appelle " la folie de la prédication " à la sagesse des Corinthiens comprenant par là un rejet de cet intellectualisme qui ne peut trouver Dieu ni les choses de Dieu. Il ne peut les trouver car l’homme naturel ne le peut pas, lui non plus.

 

FAIBLESSE

A la puissance qui est une caractéristique de l’homme naturel, l’apôtre Paul oppose la faiblesse. Il nous rappelle que Christ a été crucifié à travers la faiblesse. Il parle constamment de la faiblesse et se glorifie lui-même de sa propre faiblesse. Que veut-il dire par là ?

Il rejette le concept de la force naturelle, pouvoir de l’homme qui ne saurait avoir quelque capacité dans le domaine spirituel. Il abat ici une véritable forteresse !

En fait, dans ce domaine, Dieu n’a cessé de tester l’homme, depuis le commencement. N'a-t-Il pas testé Abraham afin de lui faire lâcher prise, même après lui avoir donné Isaac ?

Ceci se vérifie également pour Jacob. Cet homme déterminé, tenace, n’a-t-il pas lui aussi lâché prise à Péniel ou à Jabbok ? (Genèse, chapitres 32 et 33) Je ne te laisserai pas partir ! " Voilà le caractère de Jacob. Il a été ainsi toute sa vie, se battant pour obtenir ce qu’il voulait. Mais le doigt de Dieu l’a touché à l’articulation de la hanche et l’a changé en homme doux et timide. Nous pouvons constater de quelle manière il aborde son frère Esaü un peu plus tard.

Que vous ressembliez à Abraham, à Jacob ou à tout autre personnage que nous pourrions citer, vous ne pourriez pas marcher avec Dieu (vous en sortir) par votre propre force, votre ténacité ou votre détermination. Une des grandes leçons de la vie chrétienne est d’apprendre à laisser Dieu diriger les choses. Oh, combien d’exhortations à être fort dans le Seigneur, à endurer, à être un homme, etc. ne font-elles pas appel à notre force naturelle !

Mais il s’agit ici d’une toute autre sorte de force. Une force qui démontre votre capacité à laisser faire. Laisser faire les autres, les laisser agir comme ils l’entendent, obtenir ce qu’ils veulent, et de votre côté vous effacer totalement. On peut vous tenir, vous empoigner, vous faire du tort, votre véritable force se trouve justement dans votre faiblesse. L’apôtre Paul le résume en quelques mots : lisons le second chapitre de la lettre aux Philippiens, les versets 5 à 7 : Jésus-Christ, Lui dont la condition était celle de Dieu, n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal à Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes ; après s’être trouvé dans la situation d’un homme il s’est humilié lui-même, devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix. "

Ne nous a-t-il pas donné l’exemple ? Oui, nous sommes transformés… Comprenez-vous tout cela maintenant ?

 

EQUILIBRE

Résumons. Contre l’intellectualisme, la folie de la prédication. Contre le pouvoir, la faiblesse. Contre l’émotion, quoi ? Le refus de poursuivre le sensationnel, ce besoin maladif qui ne nous mène à rien. Je suis persuadé que le problème majeur des Corinthiens était l’émotivité, la sensiblerie. Ils avaient une attirance toute particulière pour les dons spirituels. Il est impressionnant de voir à quel point les Corinthiens ont été enseignés sur le sujet. Ils l’ont été bien plus que tous les autres chrétiens du Nouveau Testament. Les démonstrations, les exhibitions, toutes ces choses dont on peut facilement se glorifier parce que ce sont des choses que l’on voit, tout cela n’est que du sensationnel. Je suis presque certain, à la lecture de cette épître, que si vous étiez allés à l’une ou l’autre de ces réunions à Corinthe, vous auriez certainement assisté à des moments d’hystérie alors que ces " dons spirituels " étaient pratiqués. Ces dons constituaient, comme ils le croyaient, la base, l’essence même de leur spiritualité. Et c’était pourtant l’église la moins spirituelle de toutes !

Contre cette démesure, contre ces disproportions, l’Eglise de Jésus-Christ a un besoin criant d’équilibre.

Avez-vous remarqué le problème particulier de cette église de Corinthe largement décrit dans cette épître ? C’est le manque de discernement spirituel, de perception spirituelle, d’intuition spirituelle. Celle qui nous avertit : "Attention ! Continue tout droit ! Ne te laisse pas entraîner ! Ne te laisse pas voler ton équilibre ! Cette manifestation que tu vois peut être contrôlée, justifiée, mais toi, sois prudent !"

Il y a un piège dans tout don spirituel. Si le don est manifesté pour le don lui-même, et non pas pour le sens spirituel de ce don, cela causera des problèmes. Je parle par expérience quand je dis cela. L’un des plus graves problèmes, pour certains d’entre nous, est notre difficulté à gérer le comportement de personnes qui, elles-mêmes, étant en manque d’équilibre spirituel, recherchent ce côté sensationnel du christianisme.

Peut-être certains d’entre-vous ne comprendrez-vous pas tout cela. Mais telle était la situation de l’église de Corinthe. Je vous ai dit cela pour vous montrer qu’il existe deux éléments ou deux principes que j’ai appelés " aspects de l’humain " et qui résident dans chaque individu : l’âme et l’esprit. Et l’apôtre écrit encore à ces Corinthiens - car la seconde épître reprend le thème de la première : "Nous sommes transformés, nous passons d’une forme à une autre. Que se passe-t-il ? Quel est ce processus de l’Esprit de Dieu dans le croyant ? Pourquoi Dieu permet-Il que nous passions par des chemins d’adversité, d’épreuves, de souffrance, par ces choses étranges, pour employer les mots de l’apôtre Pierre, car ce sont effectivement des choses qui nous paraissent étranges comme venant de Dieu ou permises par Dieu? Que signifie tout cela ?"

Cela nous amène à changer, à être transformés à passer d’un état à un autre état, à passer d’une humanité à une autre humanité. Lorsque nous nous plaçons sous la souveraineté de Dieu, chaque épreuve, chaque souffrance est pour nous le test qui opère un changement en nous. Nous sommes en train de nous transformer, nous sommes transformés selon Christ. Et cette transformation est tout à fait particulière. Ce n’est pas celle que l’on rencontre habituellement dans les mouvements religieux qui ont choisi d’aller de l’avant au nom de Christ. C’est une transformation qui se fait par l’Esprit de Christ.

Il n’est certes pas faux d’affirmer que nous avons tous une âme. Et c’est d’ailleurs notre âme qui a besoin d’être sauvée. Mais dans ce chemin du salut, la grande leçon est de garder notre âme sous le contrôle de l’Esprit. Voilà ce que signifie être " spirituel ". C’est le croyant soumis à l’Esprit de Dieu qui est vraiment spirituel.

Source: Propos recueillis de la communauté de Honor Oak, Londres.

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