Une Banque de Ressources
Consacrées au Réveil
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Quand l'Evangile du salut devient la malédiction du monde A la recherche du Royaume perdu Anonyme
Nous avons perdu notre
mission
« Sans quoi, s'il n'arrive pas à terminer
sa construction après avoir posé les fondations, il risque d'être la risée de tous
les témoins de son échec. ‘Regardez’, diront-ils, c'est celui qui a commencé à
construire et qui n'a pas pu terminer !’ » Luc 14:29-30.
« […]
ainsi, tu pourras reconnaître l'entière véracité des enseignements que tu as
reçus. »
Luc 1:4
Un ami m’a appris la leçon très importante de
toujours demander, quand on reçoit un nouveau travail : « à quoi
ressemble un travail bien fait ? » Vous ne pouvez pas bien faire ce
que vous ne comprenez pas. Si l’Église veut faire ce que Jésus nous a demandé de
faire, nous devons savoir quel est notre travail et à quoi cela doit ressembler
quand nous aurons fini. Vers la fin de sa vie, Jésus a prié dans les
termes suivants : « J'ai fait connaître ta gloire sur la terre en
accomplissant l'œuvre que tu m'avais confiée[1]. » Son père
l’avait envoyé dans le temps et l’espace pour atteindre des objectifs précis.
Il les connaissait et les avait atteints. Tout le travail qui consistait à atteindre
le monde entier n’était pas accompli à sa mort, mais Jésus savait qu’Il n’avait
pas été envoyé pour tout faire. Une grande partie de la mission du Père serait
portée par l’Église qu’Il laisserait derrière lui. Mais, en ce qui concernait
la fenêtre de temps qui lui était assignée, son rôle spécifique de Fils et de
Messie était accompli. Après presque trente ans dans la mission, je
m’émerveille de ce texte. Si souvent, en tant que missionnaires, nous ne savons
même pas quel est notre travail. S’il y a quelque chose à faire, cela doit relever
de notre responsabilité de le faire. Je ne me rappelle pas avoir jamais entendu
un ministre de l’Évangile dire : « j’ai fini mon travail. »
Jésus ne pensait néanmoins pas que tout était sous sa responsabilité. Il savait
ce que le Père l’avait envoyé faire, et Il savait qu’Il l’avait fait. Nous
avons beaucoup à apprendre de cela dans nos vies et dans nos appels. Savez-vous
ce que Dieu vous a appelé à faire ? Une autre chose qui me frappe dans ce texte est
le fait que le Père était glorifié par Jésus qui achevait son travail. Lorsque
l’on me présente comme oratrice, mes hôtes dressent souvent une longue liste de
ce que j’ai accompli dans ma vie. Ils essaient de donner au public un point de
référence et des raisons de m’écouter. Alors que cela est très apprécié, il est
si important que je ne me laisse pas impressionner par mon propre CV. Dieu ne
regarde pas le passé ; Il regarde au résultat. Il me met au défi de ne pas
seulement bien commencer, mais de bien finir. Alors, et seulement alors, Il est
glorifié dans ma vie et par mon travail pour lui. À un niveau personnel, ce
sont des défis réalistes et de bonnes questions à apporter régulièrement
dans la prière. Faites-vous ce que Dieu vous a appelé à faire ? Allez-vous
le finir ? Au-delà de cette leçon personnelle, nous
pouvons aussi appliquer ces questions à l’institution qu’est l’Église. Quel est
le travail de l’Église ? Comment savons-nous s’il est terminé ?
Comment évaluer et mesurer l’obéissance d’une génération en tant que corps de
Christ ? Quels sont nos buts spécifiques et quelles
stratégies développons-nous, avec quels moyens pour évaluer leur valeur ?
Répondre à ces questions est la clé pour transformer une Église énorme en une Église
influente au XXIe siècle. Historiquement, certains ont dit que notre
travail, c’est de sauver des âmes et de construire l’Église sur une échelle globale.
D’autres ont dit que nous devons être davantage préoccupés par les besoins
matériels de l’homme, sa nourriture, son logement et sa protection. Mais que
dit Dieu ? Qu’est-ce que la Bible nous dit à propos de notre mandat durant
notre vie sur cette planète ? Si nous savons ce que la Parole de Dieu dit,
nous pouvons construire notre avenir sur de solides fondations. À la fin de sa vie sur terre, Jésus donne des
instructions à ses disciples, qui les a transcrits comme suit : Matthieu
28:18-20 : « Alors
Jésus s'approcha d'eux et leur parla ainsi :
’J'ai
reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre : allez donc dans le monde
entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous
ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu'à la fin
du monde.’ » Marc 16:15 : « Et
il leur dit :
’Allez dans le monde entier, annoncez la Bonne Nouvelle à
tous les hommes.’ » Luc 24:45-47 : « Là-dessus,
il leur ouvrit l'intelligence pour qu'ils comprennent les Ecritures. ‘Vous
voyez’, leur dit-il, ‘les Ecritures enseignent que le Messie doit souffrir,
qu'il ressuscitera le troisième jour, et qu'on annoncera de sa part aux hommes
de toutes les nations, en commençant par Jérusalem, qu'ils doivent changer pour
obtenir le pardon des péchés.’ » Nombreux sont ceux qui ont réduit ces objectifs
à deux simples mandats selon lesquels Jésus nous a appelés à « atteindre
toute créature » et à « faire de toutes les nations des
disciples ». Cela correspond à ce qui semble être l’emphase de Dieu tout
au long de la Bible pour l’existence humaine. Il y a une continuité d’Adam à Christ… un fil
rouge du sens de notre existence. À Adam et Eve, mâle et femelle, Dieu dit ces
mots : Genèse 1:28 : « Dieu
les bénit en disant : ‘Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la
terre, rendez-vous en maîtres, et dominez les poissons des mers, les oiseaux du
ciel et tous les reptiles et les insectes.’ » À Abraham et à ses descendants, Dieu a parlé à
nouveau, disant des paroles semblables : Genèse
22:17-18 : « Je
te comblerai de bénédictions, je multiplierai ta descendance et je la rendrai
aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable au bord de
la mer. Ta descendance dominera sur ses ennemis. Tous les peuples de la terre
seront bénis à travers ta descendance parce que tu m'as obéi. » Il semble clair que l’emphase mise sur la
multiplication et la bénédiction ainsi que l’approche quantitative et
qualitative font partie du plan et du but de Dieu pour l’homme depuis sa
création. Cette déclaration du dessein divin n’a pas disparu, ne s’est pas
évaporé avec la chute de l’homme et l’arrivée du péché, dont il faudrait
dorénavant s’occuper. L’on peut considérer le travail de l’Église suivant
deux dimensions : celui de la largeur – atteindre toute créature, et celui
de la profondeur – bénir toutes les nations et en faire des disciples. De ces
deux domaines de notre travail, l’on a très bien compris celui de l’étendue au
cours des deux siècles passés. La tâche quantitative de l’Église peut être
mesurée, cartographiée et mise en graphiques. Dans l’histoire de l’Église, nous
sommes peut-être dans le siècle le plus enthousiasmant en ce qui concerne la
mesure et le ciblage des peuples non-atteints de manière globale. Nous avons
des quantités étonnantes d’informations pour nous aider à évaluer ce travail.
Des organisations entières se sont formées ces trente dernières années, avec
pour seul engagement de garder trace et de documenter comment notre génération
de chrétiens remplit son mandat d’atteindre chaque habitant de la terre avec l’Évangile. Nous savons qu’il y a plus de 7,6 milliards de
personnes sur terre aujourd'hui. Nous savons que plus de 90 % de ceux qui n’ont
jamais entendu parler de l’Évangile vivent dans ce que les missions appellent
la fenêtre 10/40. Cette fenêtre se trouve entre la dixième et la quarantième
latitudes, de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à toute l’Asie. Dans cette fenêtre se
trouve la majeure partie du monde musulman, bouddhiste, hindou et confucianiste.
Nous savons que moins de 5 % de missionnaires chrétiens dans le monde
travaillent dans cette fenêtre 10/40, alors que les 95 % restants, voire plus,
travaillent là où moins de 10 % des gens n’ont jamais entendu le message du
Christ. Cela nous donne une image très claire de la direction dans laquelle
nous devons mettre notre énergie si nous voulons mener à bien la tâche
d’atteindre toute créature dans notre génération. En plus d’être conscients des défis démographiques
et géographiques liés à cette tâche, nous savons qu’aujourd'hui quelques 11 000
groupes linguistiques dans le monde n’ont toujours pas de témoignage de Jésus.
Nous savons lesquels de ces groupes ont déjà été ciblés par des ministères de
traduction et combien de temps cela prendra pour mener la tâche à bien. Les
ordinateurs et les programmes linguistiques et cartographiques ont fait de ce
travail un domaine de recherche enthousiasmant et donnent des outils utiles à
ceux qui travaillent sur le terrain. Tout cela nous aide à évaluer le travail
que l’Église doit accomplir et les stratégies requises. Nous pouvons comparer cette tâche d’atteindre
toutes les créatures aujourd'hui à celle de la première génération de l’Église.
Nous savons qu’à l’époque de Paul, il existait à peu près une église pour au
moins 400 peuples à atteindre avec l’Évangile. Aujourd'hui, il y a plus de 400
églises pour chaque tribu non-atteinte. Dans l’Église de la première
génération, il y avait un croyant pour sept personnes qui avait à entendre l’Évangile.
Aujourd'hui, il y a sept chrétiens pour chaque personne qui n’a jamais entendu
l’Évangile. Oui, il y a plus de monde sur la planète que jamais auparavant,
mais plus de chrétiens et d’églises essayent de les atteindre qu’à aucun autre
moment de l’histoire. La tâche quantitative d’atteindre toute créature dans
cette génération progresse. Nous pouvons être fiers de l’engagement de l’Église
à cet égard à notre époque. Ce travail doit continuer et augmenter, bien sûr.
Notre travail doit être achevé, chaque créature atteinte, si nous voulons que
Dieu soit glorifié dans cette génération. Mais qu’en est-il du commandement de Jésus d’enseigner
et de bénir toutes les nations, d’en faire des disciples ? Quel est ce
travail, et est-ce que nous le faisons ? En même temps qu’Il leur disait d’atteindre
chaque créature, Jésus, à la fin de sa vie, remit l’accent sur le second mandat
de l’homme. Il leur dit de « faire de toutes les nations des
disciples ». La destinée prévue par Dieu pour l’homme, pour Israël, pour
les nations et finalement pour l’Église n’a jamais été pensée pour elle-même.
Il se préoccupait de notre qualité de vie. Si le fait d’atteindre des individus
est la tâche quantitative, alors faire d’eux et de leurs communautés des
disciples relève de la tâche qualitative propre à l’enseignement et à
l’application de la vérité en vue de la croissance et de la maturité. Qu’est-ce que cela signifie, faire d’une nation
un disciple ? À quoi ressemble une nation qui est enseignée à être
« disciple » ? Ce sont des questions difficiles, parce que les
évaluations qualitatives sont plus difficiles à faire. Quand est-ce qu’une
personne est mûre ? Quand est-ce qu’un acte est grand ? Comment
déterminez-vous qu’une économie est développée ? Qu’est-ce qui est
pauvre ? Qu’est-ce qui rend une peinture belle ? Ces questions sont
d’autant plus difficiles à notre époque que depuis deux cents ans nous nous
sommes concentrés presque exclusivement sur la croissance de l’Église. Il en
résulte que nous sommes peut-être l’Église la plus nombreuse de l’histoire,
mais aussi la plus superficielle. Il se peut que nous ne sachions pas ce qu’est
faire d’une nation un disciple, mais nous savons ce que cela n’est pas. Quand nous
regardons Dallas au Texas ou le Malawi, le Rwanda ou d’autres communautés ou
pays christianisés d’aujourd'hui, avons-nous envie de dire : « c’est
à cela que cela ressemble quand le travail est fini » ? Est-ce cela la
volonté de Dieu faite sur la terre comme au ciel ? Certainement pas ! Si nous voulons glorifier notre Père dans cette
génération, nous devons savoir quel est notre travail et le faire. Nous
atteignons les peuples et individus non-atteints, mais ceux qui sont atteints,
les individus, les communautés, les nations vivent dans des conditions
inacceptables. Le Dr George Kinoti du Kenya dit : « la misère du
peuple africain déshonore son créateur. C’est pourquoi chaque chrétien(ne) a le
devoir moral de faire de son mieux pour corriger cette situation[2]. » Il ne suffit pas d’atteindre ceux qui ne sont
pas encore atteints. Cela ne suffit pas d’implanter des églises là où il n’y en
a pas. Nous devons faire des individus des disciples, et au travers d’eux,
faire de leurs communautés et de leurs nations des disciples. Si nous ne le
faisons pas, nous n’atteignons pas l’objectif pour lequel nous avons été créés
et pour lequel nous avons reçu la vie éternelle. De plus, si nous ne faisons
pas des nations des disciples, Dieu n’est pas glorifié dans notre génération.
Il est glorifié quand nous finissons
le travail. Il nous le laisse pour que nous le fassions. Sauver des âmes et
implanter des églises est un début. Mais la qualité de ces églises et l’impact
de la vie des croyants sur leur communauté sont le test qualitatif de notre
travail pour Christ. Aujourd’hui même, nous ne faisons pas notre travail comme
il faut. Le chercheur chrétien en sociologie George Barna trouve « qu’il
n’y a pas de différence significative » entre le comportement des Américains
qui se qualifient de chrétiens nés de nouveaux et ceux qui ne se revendiquent pas
comme tels. Les évangélistes musulmans en Afrique demandent : « que
fait le christianisme pour les gens ? » La réponse est rien. Rien ne change. Les églises
grandissent. De plus en plus de gens sont sauvés. Mais rien ne change. Ils sont
encore pauvres, malades, illettrés et laissés dans leur chaos économique et
politique. Il faut nous affliger, pleurer et porter le
deuil sur cet état de fait dans l’Église d’aujourd'hui, comme Néhémie l’a fait
pour la condition de Jérusalem[3]. Nous avons besoin de
prier et jeûner parce que le corps de Christ et nos communautés sont partout au
monde « dans une grande misère et dans une situation très
humiliante ». Nous devons nous lever, nous saisir de l’Esprit de Christ et
devenir tout ce qu’Il a prévu que son Église soit. La question est : « comment est-ce que
l’on fait cela ? »
A venir : Chapitre 4.
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