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La Prière et l'Adoration Par Arthur Katz
Elle doit donc avoir ses commencements dans le silence le plus solennel, où personne ne sait comment débuter. Avoir un ministre professionnel payé pour " faire la chose " pour nous relève également d’une distorsion de la véritable communion. Un rétroprojecteur, des chants prédéterminés qui ont été répétés et toutes autres techniques conçues pour stimuler les gens à entrer dans l'adoration, sont incompatibles avec la liberté du Saint-Esprit. La vie de Dieu ne peut couler que lorsque l'Esprit Se meut et que nous cherchons à obéir à Dieu en nous soumettant à cet Esprit. Nous avons tellement été imprégnés de la mentalité utilitariste du monde que nous considérons ce que je viens de décrire comme une perte : nous voulons arriver à l'église à dix heures du matin et en sortir à midi et demi. Le temps est magnifique et nous voulons être dehors, sur le terrain de golf; mais il est impossible de s'occuper du corps de Christ de cette manière. Nous avons tenu des réunions de prière pendant dix années dans la première communauté de Ben Israël, et il y a eu des moments où ces réunions étaient agonisantes et douloureuses. Nous nous asseyions et nous regardions en silence, droit dans les yeux, les uns les autres. Tout en nous était dans l’attente fiévreuse d'entendre dire quelque chose. Personne n'avait une prière, personne n'avait une parole, personne n'avait une pensée, et nous attendions indéfiniment. Comme je l'ai dit précédemment, nos yeux et nos oreilles, faisant partie de nos sens, désirent tant recevoir quelque gratification avec quelque chose à entendre, quelque chose à voir, quelque chose à dire ou quelque chose à faire. Mais le silence, c’est la mort pour les sens, et il affirme la primauté de la loi de Dieu au-dessus de nos sens qui veulent avoir une existence indépendante de Lui. Attendre est une forme de mort, et nous aurions pu alléger cet inconfort, parce que nous étions suffisamment intelligents : nous aurions pu dire quelque chose ou briser le silence par un cantique. C'était douloureux jusqu'à ce que, finalement, quelqu'un se mît à prier ou à dire quelque chose, mais les moments qui avaient commencé dans cette sorte de douleur mortelle, fréquemment, sinon invariablement, finissaient dans la gloire. La prière authentique et même la louange et l'adoration authentiques sont elles-mêmes une "réactivation" de la Croix. Cette réactivation est liée à notre propension à abandonner et à mettre de côté la confiance en l'homme et la dépendance de l'homme, et à venir tremblants sous la dépendance de Dieu, désireux d’expérimenter la folie de la faiblesse. Prions-nous, attachés simplement à notre sécurité et de façon timorée? Nos prières sont-elles conventionnelles et respectables? Sont-elles "nos" prières que nous concevons dans notre propre esprit? Ou sont-elles les prières de Dieu ? Avons-nous jamais abandonné les premières afin d'obtenir les secondes? Mourir à nos propres prières est une proposition qui fait peur. Nous ne saurons jamais quelle forme notre prière prendra ou ce que sera son contenu, si nous quittons la première réalité pour embrasser la seconde. Et même si nous commençons une prière, pourrons-nous la terminer? Quel écho aura-t-elle? Nous embarrassera-t-elle? Confondra-t-elle ceux qui l'entendent? Il y a beaucoup de formes de souffrance qui nous laissent dans l'humiliation et la mort. Le martyre est la plus facile d'entre toutes s'il vient comme une finalité, mais la vérité de la Croix pour l'Eglise est le fait de mourir quotidiennement. C'est ce qui nous terrifie – échec, humiliation, et jugement des hommes. Nous avons peur de prendre les risques de la foi, par crainte de l'échec – parce que l'échec, c’est la mort; l’humiliation, c’est la mort, mais, dans le Royaume de Dieu, c'est le chemin de la vie. Si nous assimilions cette dynamique de la réalité, centrée sur la Croix, nos prières seraient d'une toute autre nature. Elles terrifieraient les puissances des ténèbres; ce seraient des prières qui nous étonneraient nous-mêmes. Nous ne nous attacherions plus à nos propres programmes et à la formulation pointilleuse de nos propres prières. Sommes-nous disposés à lâcher prise et à laisser Dieu être la source de nos prières? C'est là une mort quotidienne, et à partir du moment où nous accepterons de mourir à nous-mêmes et que nous serons disposés à supporter le risque de l’embarras et de l'échec, alors la vie de Dieu pourra se manifester. Chaque membre devrait comprendre son utilité essentielle et son importance vitale. Nous devons, par conséquent, nous préparer au rassemblement des saints. Nous ne devrions pas passer directement du téléviseur à la réunion de prière. C’est un saint rassemblement dans le but que le Seigneur Se serve de nous, et nous devrions nous attendre à cela. Ce qui commence ainsi dans la maladresse et le silence se transforme en richesse inexprimable. Chacun doit obéir à Dieu en exprimant une parole ou en citant un passage de l’Ecriture ou en chantant un cantique ou en donnant une prophétie. Cela devient l'expression du cœur même de Dieu; mais, pour l'atteindre, il est nécessaire que chaque partie s'exprime, sinon nous n'aurons pas le tout. La qualité et l'authenticité de notre prière collective ne peuvent pas aller plus loin que la qualité et l'authenticité des relations mutuelles que nous vivons au sein de notre communion. En d'autres termes, la prière véritable dépend de la qualité et de la vérité de notre vie collective vécue ensemble. La prière n'est pas une question de virtuosité ou de compétence; elle est l'expression de l’authenticité de notre vie collective. Sommes-nous ensemble dans un état d'union et d'identification avec le Seigneur, ou sommes-nous des entités individuelles disjointes et isolées qui ne vivons pas la réalité significative et authentique de la communion? La Croix a un bras horizontal et un bras vertical, et les deux doivent être authentiques. Nous nous trompons nous-mêmes si nous pensons pouvoir avoir un rapport vertical avec Dieu et être du genre solitaire, avec le sentiment d’être " perdu en Dieu ", et que nous négligeons toujours notre prochain. La manière la plus sûre d'évaluer notre spiritualité et notre relation avec Dieu n'est pas par nos " envolées " euphoriques dans les " hautes sphères ", mais se fait au moyen de cette chose en chair et en os qui se trouve juste à côté de nous : notre prochain. La prière privée ou personnelle a sa place, mais pas dans une configuration où les saints se retrouvent ensemble. La véritable prière collective est le problème fondamental de la vie commune, et c'est seulement ce genre de prière qui va avoir un impact sur les principautés et les puissances de l’air qui se trouvent au-dessus de nos communautés et de nos nations. Cette sorte de prière ne peut qu’être, et doit être, collective. La seule chose que les puissances des ténèbres sont forcées de reconnaître est l’authenticité - la chose réelle. Il se trouve trop d'irréalité dans la prière et la louange d'aujourd'hui, en particulier lorsque l'on met l'emphase sur les talents musicaux, sur la technologie et l'électronique et sur les conducteurs de louange. La véritable louange est l'expression spontanée du travail rédempteur de Dieu dans la vie des croyants, personnellement et collectivement, qui se manifeste de façon involontaire. C'est cela même qui est authentique, et quand les puissances de l'air entendent cela, elles doivent nécessairement s’enfuir. Notre adoration n'excédera jamais la qualité de nos relations fraternelles. Nous pouvons augmenter le volume de tous les amplificateurs que nous voulons et créer une atmosphère musicale euphorique – et être cependant séduits. L'adoration est plus que les chants. Le cœur de l'adoration est le sacrifice, et il n'y a pas de plus grand sacrifice que la perte de notre vie privée et de notre individualisme, et le genre de choses que nous expérimentons si nous nous donnons nous-mêmes, dans une relation ardente, les uns aux autres. La communauté, comme je l'ai dit plus haut, est l'intensification de tout ce qui est vie, elle ramène à la surface des choses qui, autrement, n’auraient pas été détectées en raison de ce manque d'intensité. La vie vécue ensemble nécessite l'identification et la gestion des problèmes, ce qui signifie souffrance, mais c'est de ce fin tamis que la possibilité nous est offerte de vivre la réalité, la gloire et la grâce de Dieu. L’adoration est un débordement spontané de joie et de louange envers Dieu pour la profondeur et la vérité de Son œuvre de sanctification qui est née au travers d’une lutte et d’une souffrance vécue ensemble. Et toute louange qui est réellement louange doit être, en effet, l’expression spontanée inconsciente, non préméditée et non orchestrée d'une réalité qui est née dans le corps au travers de la souffrance, par des personnes qui passent suffisamment de temps ensemble et qui vivent ensemble de manière suffisamment intense pour l'obtenir. Référence: True Fellowship, Arthur Katz - chapitre 10
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