La
peur charnelle peut prendre deux formes opposées. Nous pouvons
avoir peur de faire ce que nous savons devoir faire, ou avoir peur de
ne pas faire ce que nous pensons que les autres attendent de nous. Agir
avec courage, c'est savoir se situer entre ces deux extrêmes.
Il existe un odieux réflexe
qui rend esclave de ce que pensent les autres. Le fait d'être
chrétien suscite chez nos amis une certaine attente vis à
vis de nos actes et de nos comportements, et plutôt que de remettre
en cause la relation qui s'est créée entre nous, nous
agissons par devoir suivant ce qu'ils attendent de nous, même
si nous ne possédons aucune conviction personnelle sur ce que
cela nous amène à faire. Nous avons seulement peur de
ne pas faire ce que les autres attendent de nous. Nous ne pouvons que
difficilement faire face à ces personnes quand nous n'avons pas
pu réaliser ce que nous savons qu'ils attendent de nous. La moralité
pratiquée sous la pression des préjugés n'a rien
d'une moralité pure. Au mieux, c'est une pratique timide du bien;
au pire, c'est une réaction infantile de faiblesse et de peur.
Un chrétien libre devrait savoir agir indépendamment des
opinions extérieures. Si un chemin est juste, il devrait le suivre
parce qu'il est juste et non parce qu'il a peur de ne pas le prendre.
Et si ce chemin est mauvais, il devrait l'éviter, même
si cela a pour conséquence qu'il perde un ami, des biens, la
liberté et même sa propre vie.
Avoir peur de l'opinion
du groupe impose une certaine conduite aux membres des dénominations
et des églises, et cela les force à entrer dans un moule.
Le désir de rester en bons termes avec notre cercle d'amis religieux
détruit l'originalité et fait de nous des imitateurs.
Chaque église se retrouve autour des expériences qu'elle
reconnaît, elle a son signe distinctif comme " shibboleth " et
elle se donne même un certain ton religieux; l'ensemble des aspects
devient une norme pour le groupe et il est pour les assemblées
ce qu'était la circoncision pour Israël, un laissez-passer
pour être accepté dans le club.
Le grand problème
est que cela déplace la motivation de l'intérieur vers
l'extérieur, de Dieu vers l'homme naturel. On peut mettre sur
un pied d'égalité les actes que l'on a réalisés
parce que nous avions peur de ne pas les faire et ceux que nous n'avons
pas réalisés parce que nous avons peur de les faire. C'est
la peur qui dirige la conduite, et non pas l'amour et la foi. Et ce
qui ne vient pas de la foi est péché.
La solution pour échapper
à ce double piège est simple. Se rendre complètement
à Dieu; L'aimer de tout votre cœur et aimer tout homme au nom
de cet amour. Choisissez d'obéir à vos propres convictions
au fur et à mesure qu'elles se précisent dans votre esprit,
en réponse à vos prières et aux temps passé
dans l'étude des Écritures. Après cela, vous pouvez
facilement ignorer les attentes de vos amis et même faire face
aux critiques de vos ennemis. Vous rencontrerez tout d'abord l'étonnement
de l'armée de croyants qui marchent au pas, puis vous recevrez
leur admiration forcée. Puis, si vous persévérez
sur le chemin de l'amour et du courage, ils finiront par suivre votre
exemple et ils se dégageront de cette influence par la peur.
Ils vivront comme des hommes et des femmes rachetés à
grand prix et ils marcheront dans la douce liberté que Christ
leur a réservée.
Référence:
The Price of Neglect (Le Coût
de la Négligence),
chapitre 18, A.W. Tozer
Source:
Eglise
de Maison
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