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L'Adoration : Le Joyau Manquant de l'Eglise Evangélique

Par A.W. Tozer

Frank BartlemenLes Psaumes font résonner à nos oreilles un sublime et retentissant appel à l’adoration. Ils constituent une réponse à cette célèbre question que nous ont posée les Presbytériens : " Quel est le but suprême de l’homme ? " La réponse à cette question est le thème que je veux aborder maintenant, et je vous dirai que nous avons été créés afin qu’après la Rédemption qui a remédié à la Chute, nous soyons des adorateurs du Dieu Très Haut.

Dieu n’agit jamais sans but, jamais. Les gens agissent sans but défini. J’ai le sentiment qu’une grande partie de ce que nous faisons dans l’Eglise aujourd’hui est privée de but. Mais Dieu n’agit jamais sans un but défini. L’intellect est un attribut de la divinité. Dieu possède un intellect et cela signifie que Dieu pense; et donc Dieu ne fait jamais rien sans que cette chose soit accompagnée d’un dessein provenant de Son intelligence. Rien dans ce monde n’est dénué de signification.

Dieu a formé l’univers en mettant ensemble des éléments divers avec un dessein particulier et il n’existe aucune chose inutile nulle part; il n’y a pas non plus des morceaux dispersés; tout s’ajuste et s’emboîte à quelque chose d’autre. Dieu a fait les choses ainsi. La science, bien entendu, s’intéresse à la relation liant les choses les unes aux autres et à leurs effets. Mais les gens sans instruction, les gens simples, les gens qui préfèrent croire que savoir, et qui préfèrent adorer plutôt que découvrir, ces gens-là ont une vision plus simple et plus magnifique du monde. Ils disent qu’au commencement, Dieu a créé les cieux et la terre, et que Dieu a tout créé et a mis toutes choses à leur place en leur donnant une signification, un but et une tâche à remplir en relation avec toutes les autres choses qu’Il a également créées.

Mais Dieu a vu que le monde n’était pas complet, comme le dit le poème, ce grand Dieu qui a projeté les étoiles dans le ciel et a fait le soleil et tient tout l’univers dans Sa main, ce grand Dieu s’est penché sur la terre près des rives de la rivière et a pris un morceau d’argile et, telle une maman couvrant son bébé, a travaillé cet argile jusqu’à le faire devenir un homme à travers lequel Il a insufflé le souffle de vie, et qu’il devienne une âme vivante. Amen ! Amen ! C’est ce que nous croyons. Nous ne concevons pas la chose d’une manière aussi physique mais nous croyons que Dieu, dans Son intelligence, a construit l’univers en lui assignant un dessein intelligent.

Et quand nous disons cela, nous savons très bien que certaines philosophies soutiennent autre chose. Mais nous n’y prêtons pas attention. Nous commençons par un dogmatisme modéré. Notez que j’utilise le terme " dogmatisme " parce que je veux être dogmatique à propos de ce que je dis. Mais j’utilise le terme " modéré " parce que je ne veux pas devenir offensif dans mon dogmatisme. Je veux être gentiment dogmatique. Je crois ce que je dis. J’y crois complètement. Je le crois avec suffisamment de force pour que cette conviction puisse contrôler ma vie. C’est la raison qui m’a fait vivre jusqu’à présent et c’est la raison, si le Seigneur tarde, qui me permettra de mourir avec hardiesse.

Ces personnes simples dont je parle croient que Dieu a créé les choses avec un but. Il a créé les fleurs, par exemple, pour qu’elles soient belles; Il a créé les oiseaux pour qu’ils chantent; Il a créé les arbres pour qu’ils portent du fruit et les bêtes pour nourrir et revêtir l’homme. Et en disant cela, ces personnes affirment ce que les Saintes Écritures et Moïse et les prophètes et les apôtres et les saints depuis le commencement du monde ont tous proclamé. Dieu a créé l’homme avec un but et ce but est donné dans le catéchisme; la réponse est : " Pour glorifier Dieu et L’aimer pour toujours. " Dieu nous a créés pour que nous soyons des adorateurs. C’était le dessein de Dieu lorsqu’Il nous a fait entrer dans le monde.

Je crois que derrière tout cela il y a de très bonnes et solides raisons. Je crois qu’Il a créé sans aucune nécessité externe. Je crois que c’était par nécessité interne. Dieu, de Dieu qu’Il était et est, et étant infiniment parfait et infiniment beau et infiniment glorieux et infiniment admirable et infiniment aimant, par Sa propre nécessité interne, devait avoir une créature capable de L’admirer, L’aimer et Le connaître. C’est pourquoi Dieu a fait l’homme à Sa propre image; à l’image et à la ressemblance de Dieu, Il l’a fait; et Il l’a fait en le faisant ressembler, aussi étroitement que c’était possible pour une créature, au Créateur. La chose qui ressemble le plus à Dieu dans l’univers est l’âme humaine.

La raison pour laquelle Dieu a fait l’homme à Son image était que ce dernier puisse apprécier Dieu, L’admirer, L’adorer et Lui rendre un culte; afin que Dieu ne soit pas une image, pour ainsi dire, suspendue à une galerie sans personne pour Le regarder. Ce n’était pas possible qu’Il soit une fleur dont personne ne pouvait le parfum; ce n’était pas possible qu’Il soit une étoile que personne ne pouvait voir. Dieu a créé quelqu’un pour que ce dernier sente le parfum de cette fleur, le lis dans la vallée. Il voulait que quelqu’un voie cette glorieuse image. Il voulait que quelqu’un voie l’étoile, et par conséquent Il nous a créés, et en nous créant, Il nous a créés pour que nous L’adorions.

Je vais vous donner une définition du mot adoration tel que je l’emploierai. Vous n’allez trouver nulle part cette définition parce que je l’ai inventée moi-même. Après que le Webster a fait de son mieux pour vous, c’est au tour d’un bon penseur de fabriquer sa propre définition. Si vous ne définissez pas, vous ne serez pas compris; si vous définissez trop, on ne vous écoutera pas, parce qu’il n’y a rien de plus ennuyeux qu’un prédicateur qui se lève pour vous donner une conférence sur le Webster; mais si vous ne définissez pas suffisamment, les gens ne sauront pas ce que vous voulez dire. Vous allez parler d’une chose et votre auditoire entendra quelque chose d’autre, et il se peut que vous ne vouliez pas du tout dire la même chose.

Je désire définir l’adoration, et c’est là que je veux être dogmatique. Adorer signifie " ressentir dans son cœur " ; cela vient en premier – le fait de ressentir dans son cœur. Oh, il se trouve que j’appartiens à ce segment de l’Eglise de Christ sur la terre qui n’a pas peur du mot " sentiment." Nous avons traversé une longue période de grand gel spirituel au tournant du siècle, où les gens parlaient de la " foi pure. " Ils voulaient nous étendre dehors comme une peau de raton laveur séchant sur la porte. Et ils disaient donc : " Eh bien, ne crois pas aux sentiments, frère, nous ne croyons pas aux sentiments. Le seul homme qui marchait par les sentiments a été induit en erreur; c’était Isaac lorsqu’il a senti les bras de Jacob et pensait qu’il s’agissait d’Esaü. " Mais ils ont oublié la femme qui a senti dans son corps qu’elle était guérie ! Vous souvenez-vous de cela ? Une personne qui se contente de faire semblant sans rien ressentir n’adore pas.

Adorer signifie également " exprimer d’une certaine manière appropriée " ce que l’on ressent. Ceci dit, l’exprimer d’une certaine manière appropriée ne signifie pas que nous l’exprimons tous toujours de la même façon tout le temps. Et cela ne signifie pas que l’on va toujours exprimer son adoration de la même manière. Mais cela signifie qu’elle s’exprimera d’une manière ou d’une autre. Et qu’est-ce qui sera exprimé ? " Un humble mais exquis sentiment de crainte révérencieuse et pleine d’admiration, et un émerveillement étonné. " C’est une chose exquise d’adorer Dieu, mais c’est aussi une chose qui requiert de s’humilier ; et l’homme qui n’a pas été humilié en présence de Dieu ne sera jamais un adorateur de Dieu du tout. Il est possible qu’il soit un membre d’église qui se soumet aux règles et obéit à la discipline, et qui paie sa dîme et va aux réunions, mais il ne sera jamais un adorateur à moins d’être profondément humilié. " Un humble mais exquis sentiment de crainte révérencieuse et pleine d’admiration. " Il est un sentiment de crainte respectueuse et imposante vis-à-vis de Dieu qui fait entièrement défaut à notre époque ; le sentiment de crainte respectueuse pleine d’admiration se trouve rarement dans l’Eglise de Christ à notre époque.

J’aime beaucoup un certain nombre de choses que vous faites ici au Canada. Cela a certainement commencé par une simple pratique et la première personne qui l’a appliquée la première fois, qui qu’elle soit, a eu une bonne idée : après la bénédiction, vous vous asseyez et adorez pendant une minute. C’est très bien. Je suis certain que pour beaucoup c’est devenu un formalisme. Mais lorsque la pratique est faite avec véracité, elle est une bonne chose. J’en vois qui occasionnellement rentrent et baissent la tête et adorent avant que la réunion ne démarre. Eh bien, il y a en cela cette admiration et cette crainte pleine de respect dont je parle. S’il n’y a pas la crainte de Dieu dans nos cœurs, il ne peut y avoir d’adoration de Dieu du tout.

" Émerveillement plein de crainte respectueuse et amour irrésistible " en présence de ce Mystère ancien, cette Majesté ineffable que les philosophes nomment le Mysterium Tremendum, mais que nous appelons notre Père qui est dans les cieux. C’est là ma définition de l’adoration et c’est le sens que je vais lui donner à partir de maintenant : l’adoration signifie que nous allons ressentir quelque chose dans nos cœurs, quelque chose que nous n’avions pas avant notre conversion ; cette chose, nous allons l’exprimer d’une façon ou d’une autre et elle va être un sentiment plein d’humilité mais des plus agréable, de crainte respectueuse mêlée d’admiration, d’émerveillement étonné et d’amour irrésistible dans la Présence de ce Mystère très ancien.

C’est une chose horrible qui nous arrive, frères, quand nous pouvons expliquer la foi chrétienne. Je suis autant effrayé par le rationalisme évangélique que par le libéralisme ; ils se dirigent tous les deux dans la même direction. Aux États-Unis, nous avons maintenant une nouvelle école de pensée qui porte différents noms ; elle s’appelle le néo-évangélisme, mais c’est du néo-rationalisme. Le rationalisme évangélique qui tente de tout expliquer, enlève à la vie sa part de mystère, et à l’adoration sa part de mystère. Quand vous avez supprimé le mystère, vous avez fait sortir Dieu, car bien que nous puissions Le comprendre dans une certaine mesure, nous ne pourrons jamais pleinement comprendre Dieu. Il doit toujours y avoir cette admiration pleine de respect sur nos esprits, qui s’écrie : " Ah, Seigneur Dieu, Tu le sais ! " Ceci nous fait tenir en silence et le souffle coupé ou nous agenouiller en présence de cette Merveille admirable, ce Mystère, cette Majesté indicible, devant laquelle les prophètes tombaient à terre, et devant laquelle Pierre et Jean et le reste des disciples sont tombés à terre comme morts, devant laquelle Esaïe a eu un mouvement de recul et s’est écrié : " Je suis un homme aux lèvres impures. "

Il est certain que nous avons été créés pour adorer, mais les Écritures nous disent une fois de plus quelque chose d’autre. Elles nous disent que l’homme a chuté et n’a pas gardé son état premier ; qu’il a perdu par confiscation la gloire originelle de Dieu et n’est pas parvenu à accomplir le dessein créateur, de telle sorte que maintenant il n’adore pas de la même façon dont Dieu voulait qu’il adore. Toutes les autres choses accomplissent leur dessein : les fleurs exhalent encore leur parfum et les lis sont encore magnifiques et les abeilles vont encore à la recherche du nectar parmi les fleurs ; les oiseaux chantent encore leurs chœurs à mille voix en un jour d’été, et le soleil et la lune et les étoiles se déplacent tous dans leurs tournées, accomplissant la volonté de Dieu.

Et à partir de ce que nous pouvons apprendre des Écritures, nous croyons que les séraphins, les chérubins et les puissances et les dominations accomplissent encore le dessein pour lequel ils ont été conçus : adorer Dieu qui les a créés et a insufflé en eux le souffle de vie. Il n’y a que l’homme qui boude dans sa grotte. Seul l’homme, avec toute sa brillante intelligence, avec tout son équipement merveilleux, indescriptible et magnifique, continue à bouder dans sa grotte. Soit il reste silencieux, soit alors s’il doit ouvrir la bouche, c’est pour se vanter, menacer et maudire ; ou bien c’est un rire nerveux et irréfléchi, ou bien c’est son humeur devenue une grande affaire qui se manifeste, ou encore ce sont ses chants dénués de joie.

L’homme a été créé pour adorer Dieu. Dieu a donné à l’homme une harpe et a dit : " Ici, au-dessus de toutes les créatures que j’ai faites et créées, je t’ai donné la plus grande harpe. J’ai placé plus de cordes sur ton instrument et t’ai donné une gamme plus large de tonalité que pour aucune autre créature. Tu peux m’adorer d’une manière qu’aucune autre créature ne peut faire. " Et quand il a chuté, l’homme a pris cet instrument et l’a jeté dans la boue et là l’instrument s’est couché pendant des siècles, rouillé, brisé, désaccordé ; et l’homme, au lieu de jouer de la harpe comme les anges et de chercher à adorer Dieu dans toutes ses activités, est centré sur lui-même et s’enferme sur lui-même, et fait la tête, jure, rie et chante, mais toutes ces choses sont faites sans joie et sans adoration.

Maintenant, le Dieu Tout-Puissant a envoyé Son Fils Jésus-Christ dans le monde dans un dessein précis. Qu’était donc ce dessein ? En entendant l’évangéliste moyen d’aujourd’hui, vous penseriez qu’il vous faudrait abandonner le tabac ; que Christ est venu dans le monde afin que nous échappions à l’enfer ; qu’Il a envoyé le Fils dans le monde pour que, finalement, quand nous serons devenus vieux et fatigués, nous puissions avoir un endroit où aller. Toutes ces choses sont évidemment vraies. Jésus-Christ nous sauve réellement des mauvaises habitudes et Il nous sauve réellement de l’enfer et Il nous prépare réellement une place dans le ciel ; mais ce n’est pas là le but ultime de la rédemption. Le dessein de Dieu lorsqu’Il a envoyé Son Fils pour mourir, ressusciter et vivre, et être à la droite de Dieu le Père, était qu’Il restaure pour nous le joyau perdu, le joyau de l’adoration ; que nous puissions revenir et apprendre de nouveau à faire ce pour quoi nous avons été créés en premier : adorer le Seigneur dans la beauté de la sainteté, passer notre temps dans l’émerveillement plein de crainte respectueuse et dans l’adoration de Dieu, la ressentir et l’exprimer, et la laisser s’introduire dans nos labeurs de sorte que tout ce que nous ferons sera un acte d’adoration du Dieu Tout-Puissant à travers Son Fils Jésus-Christ. Je dis que la plus grande tragédie dans le monde aujourd’hui, c’est que Dieu a fait l’homme à Son image et l’a fait pour L’adorer, l’a fait pour jouer de la harpe de l’adoration devant la face de Dieu jour et nuit, mais qu’il a manqué Dieu et a jeté la harpe. Celle-ci se tient à ses pieds, sans voix.

Sans l’adoration, nous tournons en rond, misérables ; c’est pourquoi nous avons tous les problèmes que nous avons. Vous vous demandez pourquoi les jeunes gens agissent comme des personnes stupides. Certains jeunes ont beaucoup d’énergie et ne savent qu’en faire, et donc ils sortent de chez eux et se comportent en idiots ; et cela explique pourquoi les gangsters, les communistes et les pécheurs de toutes sortes font ce qu’ils font. Le Dieu Tout-Puissant les a dotés d’une intelligence brillante et d’une merveilleuse réserve d’énergie, et parce qu’ils ne savent pas quoi en faire, ils font la chose mauvaise. C’est pourquoi je ne suis pas en colère contre les gens quand je les vois atteindre le fond de l’abîme, parce que je sais qu’ils sont tombés de leur premier état avec la progéniture d’Adam et nous tous ensemble réunis. Ils n’ont pas été rachetés et ils ont donc de l’énergie dont ils ne savent que faire ; ils ont des capacités qu’ils ne savent pas comment utiliser. Ils ont des talents et ne savent pas où les afficher, ils deviennent alors des brutes et la police doit arrêter des adolescents de seize ans et les mettre en prison. Si on leur avait enseigné qu’ils sont venus dans le monde premièrement pour adorer Dieu et jouir de Lui éternellement, et que lorsqu’ils ont chuté, Jésus-Christ est venu les racheter, afin de faire d’eux des adorateurs, ils pourraient, par le Saint-Esprit et l’action purificatrice du sang, être transformés en des saints qui adorent, et les choses seraient différentes.

Mais tous les jeunes gens ne sont pas devenus des brutes. Je peux vous montrer des jeunes gens en grand nombre et par centaines, et se comptant par milliers, qui, avec toute leur exubérance, ont tourné les yeux vers Jésus et ont regardé droit dans Son visage merveilleux ; ils ont été rachetés et ils savent pourquoi ils ont été créés. Ce que Platon ne savait pas, ce que Pythagore ne savait pas et ce qu’Aristote ne savait pas et ce que Julian Huxley ne sait pas – pourquoi ils ont été créés – ces jeunes gens au cœur simple le savent. Ils savent pourquoi ils sont venus dans le monde. C’est pourquoi je crois dans la vie plus profonde. Je crois que plus loin nous allons avec Dieu, plus profondément dans le cœur de Christ nous avançons, et davantage comme Christ nous deviendrons ; et à mesure que nous devenons semblables à Christ, nous deviendrons semblables à Dieu ; et plus nous devenons semblables à Lui et plus nous nous approchons de Lui, et plus parfaite notre adoration sera. Je pense que Dieu m’a donné un peu de l’esprit d’un battant et je mène campagne où je peux pour que les chrétiens de toutes dénominations et de toutes nuances de pensée théologique soient restaurés de nouveau dans leur dessein originel. Nous sommes ici pour être premièrement des adorateurs et des ouvriers en second. Nous faisons un converti et immédiatement en faisons un ouvrier. Dieu n’a jamais eu une telle intention. Dieu avait l’intention qu’un converti apprenne à être un adorateur, et après cela, il peut apprendre à être un ouvrier.

Jésus a dit : " Allez dans le monde entier et prêcher l’Evangile. " Pierre voulait partir tout de suite mais Christ a dit : " N’y va pas encore. Attends d’être revêtu de puissance. " Puissance pour le service ? Oui, mais cela n’en représente que la moitié ; peut-être que cela n’en constitue qu’un dixième. Les neuf autres dixièmes consistent dans le fait que le Saint-Esprit doit restaurer pour nous l’esprit de l’adoration. C’est avec des âmes émerveillées, admiratives, pleines d’adoration qu’alors Dieu accomplit Son œuvre. L’œuvre accomplie par un adorateur aura l’éternité en elle.

 

Une adoration acceptable

Dieu veut que nous L’adorions. Il n’a pas besoin de nous, car Il ne pourrait pas être un Dieu autosuffisant tout en ayant besoin de quelque chose ou de quelqu’un, mais Il nous désire. Quand Adam a péché, ce n’est pas lui qui s’est exclamé : " Dieu, où es-Tu ? " C’était Dieu qui s’est écrié : " Adam, où es-tu ? "

Paul, en écrivant aux Thessaloniciens, s’est référé à l’époque où Christ viendra pour être glorifié des saints et admiré par tous ceux qui croient qu’Il veut être glorifié. Ces textes sont quelques uns des textes de référence qui s’ajoutent à celui que j’ai lu dans les Psaumes, mais plus convaincants que n’importe quel texte de référence sont la pleine signification et le sens général des Écritures. Toute la substance de la Bible enseigne que Dieu désire que nous L’adorions. Il y a, bien sûr, de bonnes et solides raisons théologiques et philosophiques à cela. Mais bien que Dieu désire que nous L’adorions, nous ne pouvons pas L’adorer simplement à notre guise. Celui qui nous a faits pour L’adorer a décrété comment nous devons L’adorer. Il n’accepte que l’adoration qu’Il a Lui-même décrétée.

Je voudrais vous parler d’un certain nombre de types d’adoration que Dieu a établis. Il ne sert à rien d’essayer d’être aimable sur ce sujet. Le royaume de Dieu a souffert un grand dommage de la part de ceux qui combattent – les hommes qui préfèrent se disputer que prier ; mais le royaume de Dieu a aussi subi de grands dommages par les hommes qui préfèrent être aimables au lieu d’être droits. Je crois que Dieu veut que nous soyons droits, même s’Il désire que nous soyons droits dans l’amour.

La première fausse adoration est l’adoration de Caïn, qui est l’adoration sans l’expiation. Ce type d’adoration repose sur trois erreurs élémentaires. La première est l’erreur qui suppose que Dieu est différent de ce qu’Il est. Celui qui cherche à adorer un Dieu qu’il ne connaît pas vient sans avoir été d’abord lavé par les braises de l’autel. Mais ce type d’adoration ne sera pas accepté par Dieu. La deuxième erreur est pour l’homme de supposer qu’il possède une relation avec Dieu qu’il ne possède pas en réalité. L’homme qui adore dans Christ et sans le sang de l’Agneau et sans le pardon et sans avoir été lavé présume beaucoup trop. Il confond l’erreur avec la vérité, et il en résulte une tragédie spirituelle. La troisième erreur est de rendre le péché moins grave qu’il ne l’est en réalité. Les psychologues, les psychiatres, les sociologues et cette bande de gauchistes qui sont apparus ces dernières années ont supprimé du péché toute terreur. Pour adorer Dieu de manière acceptable, nous devons être libérés du péché. L’adoration de Caïn est une adoration venant d’un cœur irrégénéré.

Il y a ensuite l’adoration samaritaine. C’est une adoration hérétique dans le sens correct du mot " hérétique." L’hérésie consiste à sélectionner ce en quoi l’on a envie de croire, et de rejeter, ou du moins ignorer, le reste. C’est ce qu’ont fait les Samaritains. Ils adoraient Yahvé mais ils n’adoraient pas à Jérusalem ; ils adoraient à Samarie. L’histoire des Samaritains montre qu’il y avait parmi eux quelques Juifs et qu’ils avaient une théologie juive. Mais ils avaient leur théologie juive toute mélangée avec une théologie païenne, et le résultat n’était ni chair ni poisson, mais un mélange profane des deux. C’est cela l’adoration samaritaine, et notre Seigneur a dit : " Vous adorez ce que vous ne connaissez pas. "

Il y a ensuite l’adoration de la nature. C’est l’adoration de l’homme naturel, qui ne se situe que sur un plan poétique et philosophique. C’est une appréciation de la poésie de la religion. C’est une jouissance élevée de la contemplation du sublime. Quand j’étais jeune étudiant et ne savais rien, j’étudiais, plus ou moins pour m’amuser, la doctrine démodée et maintenant répudiée de la phrénologie. Elle prétend que la forme de votre tête indique ce que vous êtes. Il y a un certain nombre de bosses sur votre tête qui révèlent votre personnalité. Si vous avez une bosse ici, juste au-dessus du front, il s’agit de la bosse de la sublimité. Vous aimez le sublime.

Ainsi sont les poètes ; ils aiment regarder les arbres et composer des sonnets. Eh bien, une grande partie de la religion et de l’adoration présumée ne vole pas plus haut que cela. Il s’agit tout simplement de la jouissance de la nature. Les gens confondent le sentiment d’extase qu’ils ressentent en présence d’arbres et de rivières avec l’adoration. Ralph Waldo Emerson disait qu’il avait de temps en temps – par une nuit éclairée par la lune, marchant à travers une prairie après la pluie, et respirant l’odeur de la fraîcheur du sol, et voyant les nuages déchirés par la lune essayant avec difficulté de passer à travers -, il disait qu’il avait souvent été heureux au point d’avoir eu peur. Pourtant Emerson n’était pas un homme régénéré. Il ne prétendait pas l’être.

Je veux vous mettre en garde contre la religion qui n’est pas plus que de l’amour, de la musique et de la poésie. Il se trouve que j’étais en quelque sorte un fervent amateur de bonne musique. Je pense que les neuf symphonies de Beethoven constituent la plus grande composition musicale qui ait jamais été produite par l’homme mortel. Pourtant je réalise que j’écoute de la musique ; je n’adore pas Dieu nécessairement. Il y a une différence entre de magnifiques sons magnifiquement reliés ensemble et l’adoration. L’adoration est une autre affaire.

Ceci dit, j’ai réellement à cœur que nous réalisions que l’adoration dont je suis en train de parler possède une définition théologique précise, qu’il doit y avoir de la vérité en elle, et qu’elle doit demeurer dans les limites de la vérité éternelle ou alors être rejetée. Dieu est Esprit et ceux qui L’adorent doivent L’adorer en Esprit et en vérité. Seul le Saint-Esprit peut rendre un homme déchu capable d’adorer d’une manière acceptable. Et sur ce plan là, seul le Saint-Esprit peut prier de manière acceptable ; seul le Saint-Esprit peut faire quelque chose d’acceptable. Mes frères, je ne connais pas votre position à propos des dons de l’Esprit, mais je crois que tous les dons de l’Esprit non seulement devraient être, mais ont été présents dans Son Église à travers tous les siècles. Les dons de l’Esprit donnés à l’Eglise sont les organes à travers lesquels le Saint-Esprit travaille, et Il ne peut pas travailler par l’intermédiaire de l’Eglise sans que les organes soient présents. Il n’est pas possible d’expliquer Augustin et Chrysostome, Luther et Charnock et Wesley et Finney autrement que par le fait que c’étaient des hommes pourvus des charismes du Saint-Esprit.

Je crois que le Saint-Esprit distribue Ses charismes séparément comme Il veut à l’Eglise, et qu’ils sont dans l’Eglise et ont été dans l’Eglise durant toute son histoire. Autrement, l’Eglise aurait été éteinte le jour même où tous ceux qui avaient été dans la chambre haute avaient disparu. L’Eglise a été propagée par le Saint-Esprit, ainsi donc nous ne pouvons adorer que dans l’Esprit, nous ne pouvons prier que dans l’Esprit, et nous ne pouvons prêcher efficacement que dans l’Esprit, et ce que nous faisons doit être fait par la puissance du Saint-Esprit. Je crois que les dons sont dans le corps de Christ et que ceux qui adorent Dieu doivent L’adorer en Esprit.

Mais nous devons aussi L’adorer en vérité. Ainsi, l’adorateur doit se soumettre à la vérité. Je ne peux adorer Dieu de manière acceptable à moins d’avoir accepté ce que Dieu a dit à propos de cinq choses. Avant que mon adoration ne soit acceptée, je dois accepter ce que Dieu a dit de Lui-même. Nous ne devons jamais éditer Dieu. Nous ne devons jamais, jamais, nous excuser de Dieu. Aucun homme n’a le droit de se tenir sur la chaire et d’essayer d’arrondir les angles d’une chose quelconque – ou de l’amender - que Dieu a dite sur Lui-même. Il existe ce passage qui parle de l’endurcissement que Dieu a opéré sur le cœur de Pharaon. Il y a eu quantité de livres qui ont été écrits pour expliquer qu’il fallait supprimer ce passage, mais moi, je ne me livrerai pas à des explications en vue de le supprimer. Je le laisserai tel quel. Si je ne le comprends pas, je le laisserai intact tout de même. Je crois ce que Dieu dit de Lui-même. Ensuite, pour adorer correctement, je dois croire ce que Dieu dit à propos de Son Fils. Non pas ce qu’un certain philosophe ou un certain théologien dit du Fils de Dieu. Je dois croire ce que Dieu dit à propos de Son Fils Jésus-Christ, notre Seigneur. Ensuite, je dois croire ce que Dieu dit de moi. Je dois croire toutes les choses mauvaises que Dieu dit de moi, et je dois aussi croire toutes les bonnes choses qu’Il dit qu’Il fera pour moi. Je dois croire que je suis aussi mauvais que Dieu le dit et je dois croire que Sa grâce est aussi grande qu’Il le dit.

Ensuite, je dois croire tout ce que Dieu dit sur le péché. Voilà un autre endroit où les psychologues et les psychiatres nous ont fait un grand tort. Ils ont fait du péché une euphonie. Ils l’appellent un complexe de culpabilité. Je crois que notre problème à notre époque est que nous avons écouté les amadouements de ces enfants d’Adam et que nous avons peur de voir quelqu’un sur ses genoux et être réellement effrayé.

Certains d’entre vous, sans aucun doute, avez lu à propos de Peter Cartright, le grand prédicateur méthodiste qui vivait il y a à peu près un siècle. Eh bien, Peter était un fameux prédicateur – c’était un garçon ignare mais Dieu était avec lui. On raconte comment il s’est rendu un jour à une convention et y a prêché. La convention avait la charge d’un jeune garçon venant d’une école biblique et bien entendu Peter avait peu de temps à consacrer à ces garçons. Quand Peter a lancé l’invitation à recevoir Christ, beaucoup d’hommes se sont avancés, y compris un grand bûcheron – un grand, gros gaillard musclé avec des bras monstrueux semblables à ceux des singes, un immense gaillard. Il est venu du fond de la salle vers le devant et s’est jeté sur le sol et a commencé à prier.

Il avait été un pécheur et il le disait à Dieu à haute voix, ce qui a effrayé ce petit étudiant de l’école biblique au point de le rendre presque mort. Il a accouru vers Peter et lui a dit : " Retenez-vous, frère, retenez-vous. " Peter Cartright l’a poussé sur le côté, a donné une tape à l’énorme bûcheron sur le dos et lui a dit : " Continuez à prier, frère, il n’y a pas de retenue en enfer où vous vous rendez. " Finalement, l’homme a vu la bonté de Dieu et la puissance de la croix, et la grâce de Dieu est descendue du ciel et l’a sauvé. Il a bondi sur ses pieds avec un hurlement de grand plaisir et a regardé autour de lui pour chercher quelqu’un à embrasser et la première personne dont il s’est saisi a été le petit étudiant de l’école biblique. Il l’a soulevé et a dansé autour de la salle au son de sa voix. C’était dur pour la dignité du jeune étudiant, mais parfaitement juste pourtant.

Il faut dire qu’il est possible d’avoir une expérience religieuse sans Jésus-Christ. Non seulement il est possible d’avoir une expérience religieuse, mais il est aussi possible d’avoir une adoration sans Jésus-Christ. C’est-à-dire qu’il st possible à un homme d’avoir une expérience consistant à parler avec Dieu ou à entendre Dieu lui parler. Regardez Caïn. Caïn avait une expérience religieuse, mais Dieu ne l’a pas accepté. Regardez Balaam, fils de Beor. Il avait une expérience et pourtant Dieu n’était pas satisfait de lui. Dans une vieille église catholique au Mexique, j’ai vu une vieille dame âgée, au visage pâle, qui est venue s’agenouiller devant une statue de la Vierge. Les mains jointes et les yeux ouverts et le visage disposé dans l’adoration, elle était en train de vivre une réelle expérience religieuse, mais c’était en présence de la Vierge Marie. Dans une église aux États-Unis, j’ai vu une imposante statue de la Vierge, beaucoup plus grande que n’importe quelle personne ici ; ses pieds nus avaient été rallongés afin que les adorateurs puissent les embrasser et son gros orteil à un de ses pieds avait été entouré des baisers de ceux qui étaient venus l’adorer au point qu’il est tombé à terre.

Oui, il est possible d’adorer sans être accepté par le Dieu Tout-Puissant. Frères, je ne suis pas sûr mais ces anciens païens qui croyaient dans les dieux de l’Olympe et de Walhalla, qui appelaient Dieu, Thor ou Zeus, avaient un certain type d’expérience ; mais ils sont morts et ont péri néanmoins. Ce n’est pas une expérience qui nous sauve ; c’est le sang du Seigneur Jésus-Christ. L’adoration, ce n’est pas simplement avoir un sentiment solennel au sujet de la longueur du temps et de la brève durée de nos vies ici-bas sur terre, et de la grandeur vaste des cieux et de la petitesse de nos corps. Cela peut être beau mais ce n’est pas de l’adoration. Pour adorer de manière acceptable, je le répète, il faut être né de nouveau par le Saint-Esprit par la foi dans le Seigneur Jésus-Christ et avoir le Saint-Esprit de Christ nous enseigner à adorer et nous rendre capables d’adorer.

 

L’adoration :

La fonction normale des êtres moraux

Pourquoi Christ est-Il venu ? Pourquoi a-Il été conçu ? Pourquoi est-Il né ? Pourquoi a-t-Il été crucifié ? Pourquoi est-Il ressuscité ? Pourquoi est-Il maintenant à la droite du Père ?

La réponse à toutes ces questions est : " Afin qu’Il puisse produire des adorateurs à partir des rebelles; afin qu’Il nous restaure à nouveau dans la place de l’adoration que nous connaissions quand nous avons été créés à l’origine. " Ainsi, parce que nous avons été créés pour l’adoration, l’adoration est l’occupation normale des êtres moraux. C’est l’occupation normale, et non quelque chose que l’on vous colle à la peau ou que l’on ajoute, dans le même registre qu’écouter un concert ou admirer des fleurs. C’est quelque chose qui est incrustée dans la nature humaine. Chaque vision momentanée des cieux nous les montre en train d’adorer : dans Ezéchiel 1:1-5, les créatures au sein du feu adoraient Dieu ; dans Esaïe 6 :1-6, nous voyons le Seigneur élevé sur Son trône et nous entendons les créatures qui disent : " Saint, saint, saint est l'Éternel des armées " ; dans Apocalypse 4:8-11, Dieu ouvre les cieux et nous les y voyons adorer Dieu le Père ; et dans le cinquième chapitre, du verset 6 au verset 14, nous les voyons adorer Dieu le Fils.

L’adoration est un impératif moral. Dans Luc 19:37-40, la multitude entière des disciples adorait le Seigneur tandis qu’Il se dirigeait vers Jérusalem et certains les en empêchaient. Le Seigneur dit : " Ne les en empêchez pas ; s’ils se taisent, les pierres crieront. "

Ainsi, l’adoration est le joyau manquant dans l’évangélisme moderne. Nous sommes organisés ; nous travaillons pour le Seigneur ; nous avons nos programmes. Nous avons pratiquement tout, mais il y a une chose que les églises, et même les églises évangéliques, n’ont pas : c’est la capacité d’adorer. Nous ne cultivons pas l’art d’adorer. C’est la pierre précieuse pleine d’éclat qui a été perdue dans l’Eglise moderne, et je crois qu’il nous faut la chercher jusqu’à ce que nous la trouvions.

Je pense que je devrais parler un peu plus de ce qu’est l’adoration et de ce à quoi elle ressemblerait si elle était dans l’Eglise. Eh bien, elle est une attitude, un état d’esprit, un acte soutenu, sujet à divers degrés de perfection et d’intensité. Aussitôt qu’Il envoie l’Esprit de Son Fils dans nos cœurs, nous disons " Abba " et nous adorons. C’est un aspect des choses. Mais c’est une bien autre chose que d’être des adorateurs dans le plein sens néo-testamentaire du terme et aussi loin que nos possibilités nous le permettent.

J’ai dit que l’adoration est sujette à divers degrés de perfection et d’intensité. Il y a eu ceux qui adoraient Dieu à l’endroit où ils étaient dans l’extase de l’adoration. J’ai vu une fois un homme s’agenouiller devant une chaire, en prenant la communion. Subitement, il a éclaté dans le saint rire. Cet homme a ri au point de s’entourer lui-même de ses bras comme s’il avait peur d’éclater de rire venant du pur régal dans la présence du Dieu Tout-Puissant. Quelquefois, j’ai vu d’autres personnes ravies d’extase dans l’adoration au point de s’envoler avec elle, et j’ai aussi entendu des nouveaux convertis au cœur simple dire " Abba Père. " L’adoration est capable de se manifester par l’acte le plus simple comme par l’acte le plus intense et le plus sublime.

Quels sont maintenant les facteurs que vous trouverez dans l’adoration ? Laissez-moi vous en donner quelques uns à mesure que je vais avancer. Il y a d’abord la confiance sans limite. Vous ne pouvez pas adorer un Être que vous ne connaissez pas. La confiance est nécessaire au respect, et le respect est nécessaire à l’adoration. L’adoration monte ou tombe carrément dans n’importe quelle église suivant l’attitude que nous prenons vis-à-vis de Dieu, selon que nous voyons Dieu grand ou que nous voyons Dieu petit. La plupart d’entre nous voit Dieu trop petit ; notre Dieu est trop petit. David a dit : " Ô, magnifie l'Éternel en moi, " et " magnifier " ne signifie pas rendre Dieu grand. Vous ne pouvez pas rendre Dieu grand. Mais vous pouvez Le voir grand.

L’adoration, dis-je, grandit ou diminue avec notre concept de Dieu ; c’est pourquoi je ne crois pas en ces cow-boys à demi-convertis qui appellent Dieu l’Homme à l'Étage. Je ne crois pas qu’ils adorent le moins du monde car leur concept de Dieu est indigne de Dieu et indigne d’eux. Et s’il existe une maladie terrible dans l’Eglise de Christ, c’est que nous ne voyons pas Dieu aussi grand qu’Il est. Nous usons de trop de familiarité avec Dieu.

La communion avec Dieu est une chose, la familiarité avec Dieu en est tout à fait une autre. Je n’aime pas même (et cela peut choquer quelque peu vos sentiments – mais ils guériront), je n’aime pas même entendre les gens appeler Dieu " Tu " (You). " Tu " est une expression familière. Je peux appeler un homme " tu ", mais je devrais appeler Dieu " Vous " (Thou et Thee). Je sais bien que ces termes sont d’anciens termes de l’époque d'Élisabeth, mais je sais aussi qu’il existe des choses trop précieuses pour être rejetées légèrement et je crois que si nous marchons avec Dieu, nous devrions utiliser les pronoms purs et respectueux.

Je pense aussi que nous ne devrions pas autant parler de Jésus simplement comme Jésus. Je crois que nous devons nous rappeler qui Il est. " Il est ton Seigneur ; adore-Le. " Et bien qu’Il descende au point le plus bas dans notre besoin et Se rende accessible à nous aussi tendrement qu’une mère à l’égard de son fils, n’oubliez cependant pas que quand Jean L’a vu – ce Jean qui s’était reposé sur Son sein -, quand Jean L’a vu, il est tombé à Ses pieds comme mort.

J’ai entendu toutes sortes de prédicateurs. J’ai entendu les prédicateurs ignorants qui se vantaient ; j’ai entendu les assoupis, desséchés ; j’ai entendus les éloquents ; mais ceux qui m’ont aidé le plus étaient ceux qui étaient saisis de crainte dans la présence du Dieu dont ils parlaient. Ils pouvaient avoir le sens de l’humour, ils pouvaient être jovials ; mais lorsqu’ils parlaient de Dieu, leur voix prenait une tonalité tout à fait différente ; c’était quelque chose d’autre, quelque chose de merveilleux. Je crois que nous devrions avoir de nouveau l’ancien concept biblique de Dieu qui rend Dieu terrible et fait que les hommes se couchent face à terre et crient : " Saint, saint, saint, est le Seigneur Tout Puissant. " Ceci ferait plus pour l’Eglise que toute ou n’importe quelle autre chose.

Il y a ensuite l’admiration, c’est-à-dire l’appréciation de l’excellence de Dieu. L’homme est le mieux qualifié pour apprécier Dieu qu’aucune autre créature parce qu’il a été créé à Son image et est la seule créature à l’avoir été. L’admiration pour Dieu grandit et grandit jusqu’à ce qu’elle remplisse le cœur d’émerveillement et de délice. " Dans notre révérence pleine d’étonnement, nous confessons Ton amabilité incréée, " dit le compositeur d’hymnes. " Dans notre révérence pleine d’étonnement. " Le Dieu de l’évangélique moderne émerveille rarement quelqu’un. Il S’arrange pour rester parfaitement dans les limites de la constitution. Il n’outrepasse pas nos garde-fous. C’est un Dieu qui se comporte très bien et c’est un Dieu très dénominationnel et qui nous ressemble beaucoup, et nous Lui demandons de nous aider lorsque nous avons des ennuis et Le recherchons pour qu’Il veille sur nous quand nous sommes endormis. Le Dieu de l’évangélique moderne n’est pas un Dieu pour lequel je pourrais avoir beaucoup de respect. Mais quand le Saint-Esprit nous montre Dieu tel qu’Il est, nous L’admirons au point d’en être émerveillés et de faire de Lui nos délices.

La fascination est un autre élément de la véritable adoration. Être rempli d’excitation morale. Être captivé et charmé et ravi jusqu’au ciel. Excité, non pas à l’idée de l’importance que vous êtes en train de prendre, ou de la somme élevée que représente l’offrande. Non pas de savoir combien de personnes viennent à l’église. Mais fasciné par le fait de connaître Dieu, et saisi d’émerveillement plein d’étonnement face à l’élévation et la grandeur et la splendeur inconcevables du Dieu Tout-Puissant.

Je me souviens de la première fois où, jeune chrétien, j’ai eu une vision terrible, magnifique et captivante de Dieu. J’étais dans les bois de Virginie de l’Ouest, assis sur une bûche et je lisais les Écritures avec un vieil évangéliste irlandais du nom de Robert J. Cunningham, maintenant au ciel depuis longtemps. Je me suis levé et j’ai erré en m’éloignant de l’évangéliste afin de pouvoir prier tout seul. J’avais lu un des passages les plus secs que l’on puisse imaginer dans les Écritures, où il est dit qu’Israël est sorti d'Égypte et que Dieu les a rassemblés dans un camp en forme de losange. Il avait mis Lévi au milieu et Ruben tout au devant et Benjamin derrière. C’était une ville en forme de losange qui se déplaçait avec une flamme de feu au milieu lui servant de lumière. Tout à coup, cela me tomba dessus : Dieu est un géomètre, c’est un artiste ! Quand Il a conçu cette cité, Il l’a conçue avec talent, façonnée en forme de losange avec une plume à l’intérieur, et la chose suivante m’a soudainement saisi comme une vague écumante de la mer : combien Dieu est beau, combien Il a l’âme d’un artiste, d’un poète, d’un musicien, et là j’ai adoré Dieu, sous cet arbre, de tout mon être, par moi-même. Vous savez, après cela, j’ai commencé à aimer les anciens hymnes et j’ai été un amoureux des grands hymnes depuis.

Vient ensuite l’adoration, aimer Dieu avec toute la puissance qui se trouve en nous. Aimer Dieu avec crainte et émerveillement et respect. Soupirer après Dieu avec de grandes aspirations, et L’aimer au point où cela devient à la fois douloureux et exquis. Quelquefois, cela nous conduira à des silences pendant lesquels nous retenons notre respiration. Je crois que l’une des plus grandes prières est la prière où vous ne dites pas un seul mot ni ne demandez rien. Bien évidemment, Dieu répond et Il nous donne ce que nous Lui avons demandé. Cela est évident ; personne ne peut le nier à moins de nier les Écritures. Mais ceci ne constitue qu’un aspect de la prière, et ce n’est même pas l’aspect le plus important. Quelquefois, je vais vers Dieu et Lui dis : " Dieu, si Tu n’exauçais plus jamais aucune autre de mes prières pendant ma vie ici-bas, je T’adorerai encore tant que je vivrai et dans le siècle à venir à cause de ce que Tu as déjà fait. " Dieu m’a déjà plongé si profondément dans les dettes que si je pouvais vivre un million de millénaires, je ne pourrais Lui rembourser ce qu’Il a fait pour moi. Nous allons vers Dieu comme si nous envoyions un garçon à une droguerie avec une longue liste écrite. " Dieu, donne-moi ceci, donne-moi cela, et donne-moi cela," et notre Dieu plein de grâce, souvent, nous donne en effet ce que nous voulons. Mais notre Seigneur Jésus est présenté trop souvent comme " Quelqu’un qui satisfera votre besoin. " C’est là le cœur palpitant de l’évangélisation moderne. Vous êtes dans le besoin et Jésus satisfera votre besoin. Il est le besoin-mètre. Effectivement, Il l’est en réalité ; mais, ah, Il est infiniment plus que cela.

Ainsi donc, lorsque les facteurs mentaux, émotionnels et spirituels dont je viens de vous parler sont présents et se trouvent, comme je l’ai admis, à divers degrés d’intensité, en cantique, en louange, en prière et en prière mentale, vous êtes en train d’adorer. Savez-vous ce qu’est la prière mentale ? Je veux dire par là, savez-vous ce que c’est que prier continuellement ? Le vieux Frère Laurent, qui a écrit The Practice of the Presence of God (La Pratique de la Présence de Dieu), a dit : " Si je lave la vaisselle, je le fais pour la gloire de Dieu, et si je soulève de la paille au-dessus du sol, je le fais pour la gloire de Dieu. Je suis en communion avec Dieu tout le temps. " Il a dit : " Le règlement me dit que je dois consacrer du temps pour être seul et prier, et je le fais, mais de tels moments ne diffèrent pas le moins du monde de ma communion régulière. " Il avait appris l’art de la communion avec Dieu, la communion continuelle et ininterrompue. Je crains pour le pasteur qui est un homme autre lorsqu’il monte en chaire qu’avant d’y monter. Pasteur, vous ne devriez avoir aucune pensée, ni commettre aucune action, ni être pris dans aucune situation que vous ne pourriez pas emporter avec vous sur la chaire, sans être embarrassé. Vous ne devriez jamais être un homme différent, ni avoir une nouvelle voix et un nouveau sentiment de solennité quand vous montez en chaire. Vous devriez être capable de monter en chaire avec le même esprit et le même sentiment de révérence que vous aviez juste quelques instants plus tôt lorsque vous parliez avec quelqu’un à propos des affaires courantes de la vie. Moïse est descendu de la montagne pour parler au peuple. Malheur à l’église quand le pasteur monte en chaire ou rentre en chaire ! Il doit toujours descendre vers la chaire. Wesley, disait-on, avait l’habitude de s’attarder avec Dieu mais descendait, de temps à autres, pour parler au peuple. Ainsi devrait-il en être pour chacun de nous. Amen.

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