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Catherine
Booth
LA PRIERE FACONNE L'HISTOIRE
par Gérard Poublan
Fille aînée
de William Booth (le fondateur de l'Armée du Salut), Catherine
Booth, celle que les titis parisiens surnommèrent "La Maréchale",
a 23 ans quand, avec deux jeunes compagnes, elle lance l’œuvre de l'Armée
du Salut en France, en février 1881.
- En 1882, elle pénètre
en Suisse pour y faire aussi œuvre de pionnière. Pendant quatorze
ans, elle dirige l'Armée du Salut en France et en Suisse avec
celui qu'elle épouse en 1887, Arthur Sydney Clibborn, dont elle
a dix enfants. Après un long ministère en divers pays,
elle décède à l'âge de 97 ans. "Le christianisme,
c'est de l'héroïsme", disait Catherine Booth. Elle parlait
par expérience. Sarcasmes, chahut, coups, saccage de salles et
de biens, blessures mortelles, rien n'a été épargné
aux premiers témoins de l'Armée du Salut en France et
en Suisse.
- A Neuchâtel, en
1883, Catherine fait dix jours de prison pour troubles publics avant
de comparaître devant ses juges, qui finissent par reconnaître
son bon droit. Mais quelle épreuve, alors qu'il faut affronter
une opinion nourrie des écrits malveillants de la comtesse de
Gasparin et de certains journalistes, qui n'ont rien compris à
l'esprit du mouvement. On s'en tient, pour juger, à l'uniforme
étrange, à ces filles qui osent prêcher, aux règlements
militaires, aux procédés publicitaires. Madame Booth écrit
à sa fille en prison : "Tu verras que cela servira utilement
les intérêts de notre œuvre en Suisse.". Soixante-quinze
ans plus tard, en 1958, le gouvernement Suisse émettait un timbre-poste
en l'honneur de l’œuvre accomplie par l'Armée du Salut dans ce
pays. Ce timbre représentait un chapeau "Alléluia". La
demande fut si grande qu'il fallut imprimer quatre millions de timbres
au lieu du million habituel.
Catherine a laissé des textes à
l'usage des soldats et des officiers de cette Armée, qui ne veut
combattre que la misère et le péché. Nous en citerons
quelques-uns. Parlant de la situation telle qu'elle la trouve à
la fin du 19e siècle en France et en Suisse, voici ce
qu'elle écrit : "L'idée d'un combat est terriblement absente
de la religion de ce siècle. On va à l'église, on
lit sa Bible, on se console, on chante des cantiques, on jouit de Dieu.
Mais quant à la bataille, quant à cette lutte acharnée
entre les ténèbres et la lumière, entre l'enfer et
le ciel, on n'en voit presque rien. D'une manière générale,
cette idée est absente de la vie religieuse, et elle entre à
peine dans le plan des enfants de Dieu." " Je vois toujours
plus clairement combien l'ennemi de nos âmes est intéressé
à nous voiler notre véritable vocation. Tant que nous
parlons de Dieu entre nous, que nous le contemplons, que nous nous édifions
les uns les autres en priant, en chantant, etc., le diable ne s'en émeut
pas beaucoup. Mais dès qu'il s'agit d'une invasion directe
sur son territoire, d'attaquer, de marcher en avant, de risquer quelque
chose, alors sa rage est excitée et il s'y oppose de toutes ses
forces. Cependant, n'est-ce pas là l'essence même du christianisme
? [...] Nous sommes appelés à porter notre croix et à
marcher sur les traces de celui dont toute la vie a été
dépensée pour autrui."
En 1865, on demandait à William Booth,
l'initiateur de l'Armée du Salut, où il trouverait ses collaborateurs.
Il répondit : "Dans les bars et les cafés.". Quelque temps
après son arrivée en France, sa fille Catherine, le cœur
battant, se sent poussée, avec deux compagnes, dont l'une portait
une guitare, à franchir la porte d'un des grands cafés de
Paris. Elle se dirige vers le maître des lieux et lui demande la
permission de chanter. Le trio fait entendre un cantique exécuté
avec un tel talent et une telle âme qu'un silence admiratif s'établit
dans la salle. Les paroles étaient des plus simples :
"Le ciel est ma belle patrie,
Les anges y font leur séjour.
Le soldat qui lutte et qui prie
Y sera bientôt à son tour."
Visant à établir
l’œuvre sur des bases solides, Catherine crée rapidement des centres
de formation pour officiers, c'est-à-dire pour des jeunes gens
et des jeunes filles qui, après une formation de deux mois à
Paris ou à Genève, entrent à plein temps dans le
combat. Tant comme installation matérielle que comme programme
d'études, ces écoles étaient d'une grande simplicité.
Tout y tendait à un seul but : mettre les apprentis missionnaires
dans un rapport intime et personnel avec leur chef, Jésus-Christ.
Catherine les exhortait ainsi
: "Pour ce qui concerne votre propre vie spirituelle, il faut que vous
possédiez la sainteté, que vous soyez sauvés de tout,
non seulement du mensonge, du vol ou de la colère, mais de l'envie,
de la jalousie, de la mauvaise humeur, de la timidité, de l'esprit
de critique, de la recherche de soi-même et toutes ses formes. Vous
ne pouvez pas combattre le péché avec succès au-dehors
tant qu'il existe encore au-dedans... Une fois sanctifiés, vous
devez être baptisés de l'Esprit. Que chacun recherche ce
baptême, cette onction d'en haut, avant de se lancer dans la bataille...
."
Sortant d'une telle formation,
dans une sorte de transfiguration, ces jeunes gens étaient capables
d'être insensibles à toute contrariété. On
leur arrachait parfois des mains le journal "En Avant", on dispersait
leurs fanfares en les malmenant, on les poursuivait à coups de
cailloux, on vociférait des insanités ou des blasphèmes
en les menaçant. Ils continuaient à parler au cœur. C'était
souvent les opposants les plus enragés qui, après bien des
résistances, cédaient aux influences du ciel, se donnaient
à Dieu, et proclamaient leur joie d'être "sauvés".
Certains devenaient officiers à leur tour.
En 1895, Catherine écrivit
un ouvrage en deux volumes intitulé "Miracles". Elle y raconte
des dizaines de sauvetages d'ordre physique et moral. Des fils prodigues,
des prostituées - pour lesquelles trois centres de relèvement
seront ouverts -, des buveurs, des adultères, des fugueurs, des
mères célibataires, des chômeurs, des orphelins, des
jeunes filles arrivant à Paris et cherchant un logement, des vagabonds,
tous ceux-là et d'autres encore vont pouvoir, en quelques années,
recevoir un secours. Comme son père en Angleterre, Catherine fut
sur le continent l'initiatrice de cette œuvre. Elle en avait l'étoffe.
A dix-sept ans, son activité
était déjà intense, non seulement à Londres,
dans les quartiers miséreux, mais dans d'autres villes où
la conduisaient ses campagnes d'évangélisation. A vingt-deux
ans, elle était déjà l'une des principales forces
spirituelles de l'Angleterre. Ses dons éclatants, ses talents,
sa beauté aussi, à laquelle, il faut le reconnaître,
elle devait une part de ses succès, auraient pu exalter une fierté
orgueilleuse. Mais on n'en constatait point. Elle-même disait :
"Loin de moi l'insupportable vanité de croire que c'était
moi qui subjuguais les foules ! Que suis-je, moi ? Poussière et
cendres ... . Mais en moi, en mes camarades, brûlait un feu, le
feu qui consumait Jésus Lui-même quand il foulait le sol
de notre terre. Nous montrions aux multitudes Son divin visage, Sa patience
inlassable, Son amour infini... . Et Lui, en retour, nous donnait la victoire
sur le monde."
Avant de quitter la France
pour poursuivre son combat en Hollande, l'anglaise Catherine Booth disait
: "La France possède en elle des éléments n'appartenant
au même degré à aucun autre peuple de la terre : un
élan, une générosité, une capacité
de s'élever jusqu'au sublime là où elle est convaincue.
Elle est sincère, enfant si vous le voulez; terriblement indulgente
pour tolérer le vice, mais inexorable jusqu'au dédain pour
l'hypocrisie... Dire que cette nation ne veut pas de religion est une
erreur, mais elle veut la vraie. "
Transcription:
Pascal Cusson, pour voxdei
Source: La
Foi de Nos Pères/Vox Dei
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