Une Banque de Ressources
Consacrées au Réveil
|
|
George
Müller
APÔTRE DE LA FOI ET PERE
DES ORPHELINS
par Orlando Boyer
" Par la foi, Abel [...].
Par la foi, Noé [...]. Par la foi, Abraham [...] " C'est ainsi
que le Saint-Esprit rend compte des incroyables prouesses que Dieu réalisa
par l'intermédiaire des hommes qui osèrent placer leur confiance
en lui uniquement. C'est au dix-neuvième siècle que Dieu
ajouta à cette liste: " Par la foi, George Müller édifia
des orphelinats, nourrit des milliers d'orphelins, prêcha à
des millions d'auditeurs partout dans le monde et gagna une multitude
d'âmes au Christ. "
George Müller est né
en 1805 de parents incroyants. A l'âge de dix ans, il fut envoyé
au collège afin de s'y préparer à être pasteur,
non dans le but de servir Dieu, mais. uniquement et exclusivement pour
avoir une profession et une vie facile. Ces premières années
d'étude s'écoulèrent dans la pratique de vices auxquels
il s'adonnait toujours davantage, au point de passer une fois vingt-quatre
jours en prison. Mais George, une fois libéré, se mit à
travailler avec ardeur à ses études, se levant à
quatre heures du matin et passant la journée à étudier
jusqu'à dix heures du soir. Cependant, il faisait tout cela afin
de parvenir à mener la vie de tout repos d'un prédicateur.
Néanmoins, lorsqu'il
eut vingt ans, la vie de ce jeune homme subit une transformation complète.
Il assista à un culte où les croyants, à genoux,
imploraient Dieu d'accorder sa bénédiction à la réunion.
Il n'oublia jamais ce culte au cours duquel il avait vu pour la première
fois des croyants prier à genoux; il resta profondément
ému par cette ambiance spirituelle au point de vouloir lui aussi
rechercher la présence de Dieu, une habitude qu'il conserva par
la suite sa vie durant.
Ce fut vers cette époque,
après avoir reçu l'appel à devenir missionnaire,
qu'il logea pendant deux mois au fameux orphelinat de A. H. Franke. Bien
que ce fervent serviteur de Dieu soit mort depuis près de cent
ans (en 1727), son orphelinat était toujours régi par la
même règle qui consistait à se fier entièrement
à Dieu pour assurer toute subsistance. A peu près au moment
où George Müller se trouvait à l'orphelinat, un dentiste,
monsieur Graves, abandonna ses activités professionnelles qui lui
procuraient un revenu de 7 500 dollars par an pour devenir missionnaire
en Perse, se fiant uniquement dans les promesses de Dieu pour sa subsistance.
C'est ainsi que George Müller, le nouveau prédicateur, reçut
lors de cette visite l'inspiration qui le conduisit plus tard à
fonder son orphelinat sur les mêmes principes.
Aussitôt après
avoir abandonné sa vie de péché pour se consacrer
à Dieu, Müller reconnut l'erreur, plus ou moins universelle,
qui consiste à beaucoup lire au sujet de la Bible, mais à
très peu lire celle-ci. Ce livre devint la source de toute son
inspiration et le secret de sa merveilleuse croissance spirituelle. Il
écrivit à ce sujet: " Le Seigneur m'a aidé à
abandonner les commentaires et à faire de la simple lecture de
la Parole de Dieu, l'objet de ma méditation. Et ainsi, lorsque
la première nuit, je fermai la porte de ma chambre pour prier et
méditer les Ecritures, j'appris en quelques heures plus que je
ne l'avais fait auparavant en plusieurs mois. " Il ajouta: " La principale
différence, cependant, fut que je reçus de cette manière
la véritable force nécessaire à mon âme ".
Avant de mourir, il dit avoir lu la Bible dans son intégralité
environ deux cents fois, dont cent fois à genoux.
Alors qu'il était
encore au séminaire, pendant les réunions de prières
auxquelles il assistait le soir avec les autres étudiants, il restait
souvent à prier jusqu'à minuit. Le matin, au réveil,
on les appelait de nouveau à la prière à six heures.
Un prédicateur, peu
de temps avant la mort de George Müller, lui demanda s'il priait
beaucoup. La réponse fut la suivante: " Quelques heures par jour
et en outre, je vis dans un esprit de prière; je prie en marchant,
je prie lorsque je suis couché et je prie en me levant. Je reçois
sans cesse des réponses. Une fois persuadé qu'une chose
est juste, je prie sans arrêt jusqu'à ce que je la reçoive.
Je ne cesse jamais de prier! [...] Des milliers d'âmes ont été
sauvées en réponse à mes prières [...] j'espère
en retrouver des dizaines de milliers au ciel [...] La chose la plus importante
est de ne pas cesser de prier avant d'avoir reçu la réponse.
j'ai passé cinquante-deux ans à prier, tous les jours, pour
deux hommes, les fils d'un ami d'enfance. Ils ne se sont pas encore convertis;
mais j'espère qu'ils le feront. Comment pourrait-il en être
autrement? Il existe une promesse inébranlable de Dieu et c'est
sur elle que je me repose. "
Peu de temps avant son mariage,
il ne se sentait pas à l'aise à l'idée de percevoir
un salaire fixe, préférant s'en remettre à Dieu plutôt
que de se fier aux promesses de ses frères. A ce sujet, il donna
les trois raisons suivantes: " (1) un salaire signifie une somme d'argent
déterminée, en général acquise par la location
des bancs; mais la volonté de Dieu n'est pas qu'on loue les bancs
(Jacques 2:1-6); (2) le prix fixe d'une place dans l'église est
parfois trop élevé pour certains fils de Dieu et je ne veux
pas mettre le plus petit obstacle sur le chemin du progrès spirituel
de l'Eglise; (3) l'idée de louer les sièges pour se faire
un salaire constitue un piège pour le prédicateur, car elle
le pousse à travailler davantage pour l'argent que pour des raisons
spirituelles. "
Il semblait pratiquement
impossible à George Müller de réunir et de mettre de
l'argent de côté pour les urgences imprévues, sans
avoir également recours à ce fond pour suppléer aux
besoins quotidiens, au lieu de faire appel directement à Dieu.
Ainsi le croyant met sa confiance en l'argent au lieu de la mettre en
Dieu.
Un mois après son
mariage, il plaça une boîte dans la salle de réunion
et annonça qu'on pouvait y mettre les offrandes pour sa subsistance
et qu'à partir de ce moment, il ne demanderait plus rien à
personne, pas même à ses frères bien-aimés;
parce que, comme il le dit: " presque sans m'en rendre compte, j'ai été
amené à faire confiance au bras de la chair au lieu de m'adresser
directement au Seigneur ".
La première année
se termina de façon triomphale et George Müller dit à
ses frères qu'en dépit de son peu de foi au début,
le Seigneur avait pourvu en abondance à tous ses besoins matériels
et, ce qui était bien plus important encore, lui avait accordé
le privilège d'être l'instrument de son œuvre.
Cependant, l'année
suivante fut une- année de grandes épreuves, parce que bien
souvent il se retrouva sans un sou. George Müller ajoute qu'en ces
moments, sa foi fut toujours récompensée par l'arrivée
d'argent ou de nourriture.
Un jour qu'il ne lui restait
que huit shillings, Müller demanda au Seigneur de lui envoyer de
l'argent. Il attendit de longues heures sans recevoir de réponse.
Puis arriva une dame qui lui demanda: " Frère, avez-vous besoin
d'argent? " Ce fut une grande preuve de foi de sa part que de répondre
à la dame: " Ma sœur, j'ai dit à mes frères, lorsque
j'ai renoncé à mon salaire, que je ne parlerais qu'à
Dieu seul de mes besoins "; " Mais c'est lui, répondit la dame,
qui m'a dit de vous donner cela" et elle glissa quarante-deux shillings
dans la main du prédicateur.
En une autre occasion, Müller
resta trois jours sans un sou dans la maison et le diable le tenta fortement,
au point d'en venir presque à reconnaître s'être trompé
en prenant la doctrine de la foi sous cet aspect. Toutefois, lorsqu'il
revint dans sa chambre, il trouva quarante shillings que lui avait laissés
une sœur. Il ajouta alors: " Ainsi triompha le Seigneur et notre foi en
fut fortifiée ".
Avant la fin de cette même
année, il se retrouva à nouveau sans un sou, le jour où
il devait payer le loyer. Il demanda à Dieu de lui envoyer de l'argent
et il le reçut. A cette occasion, George Müller formula pour
lui-même la règle suivante, dont il ne s'écarta jamais:
Nous ne devrons rien à personne car nous avons vu que ce n'est
pas biblique (Romains 13:8), et ainsi nous n'aurons pas de dettes à
payer. Nous achèterons uniquement quand nous aurons l'argent comptant;
ainsi nous saurons toujours exactement combien nous possédons réellement
et donc ce que nous pouvons nous permettre de faire.
De cette manière Dieu
entraîna peu à peu le nouveau prédicateur à
avoir confiance en ses promesses. Celui-ci était si persuadé
de la fidélité des promesses de la Bible, qu'il ne s'écarta
jamais, au cours de toutes les longues années de son œuvre à
l'orphelinat, de la résolution de ne rien demander au prochain
et de ne rien lui devoir.
L'autre secret qui l'amena
à jouir de l'immense bénédiction que constitue la
confiance en Dieu, fut sa résolution d'employer l'argent qu'il
recevait uniquement pour le but auquel il était destiné.
Il ne s'écarta jamais de cette règle, même pas pour
emprunter, bien qu'il se trouvât des milliers de fois confronté
aux plus dures nécessités.
A cette époque-là,
lorsqu'il commença à se rendre compte que les promesses
de Dieu se réalisaient, il se sentit ému par la condition
des orphelins et des enfants démunis qu'il rencontrait dans les
rues. Il se mit à réunir quelques-uns de ces enfants pour
le petit déjeuner avec lui à huit heures du matin, puis
il leur enseignait les Ecritures pendant une heure et demie.
L'œuvre se développa
rapidement. A mesure qu'augmentait le nombre des enfants qui venaient
s'asseoir à sa table, l'argent nécessaire pour les nourrir
arrivait aussi, jusqu'à ce qu'il s'occupe de trente à quarante
enfants.
En même temps, George
Müller fonda l'Association pour la propagation des Ecritures dans
le pays et à l'étranger. Son but était d'aider les
écoles bibliques et les écoles du dimanche de faire connaître
.les Ecritures et de développer l'œuvre missionnaire. Il n'est
pas nécessaire d'ajouter que tout ceci se fit avec la même
résolution de ne s'endetter sous aucun prétexte, mais de
'toujours s'adresser à Dieu en secret.
Un soir qu'il lisait la Bible,
il fut profondément impressionné par les paroles: " Ouvre
ta bouche, et je la remplirai" (Psaume 81:11). Il se sentit poussé
à appliquer ces paroles à l'orphelinat, et la foi lui fut
donnée de demander au Seigneur de lui envoyer mille livres sterling;
il demanda aussi au Seigneur de lui envoyer des frères avec les
aptitudes nécessaires pour prendre soin des enfants. A partir de
cet instant, ce verset du Psaume 81 lui servit de devise, et la promesse
se changea en une puissance qui détermina le cours de toute sa
vie future.
Dieu ne tarda pas à
donner son approbation à la location d'une maison pour les orphelins.
A peine deux jours après que Müller eut adressé sa
première demande au Seigneur, il écrivit dans son journal:
" J'ai reçu aujourd'hui le premier shilling pour la maison des
orphelins ".
Quatre jours plus tard, il
reçut la première contribution en meubles: une armoire garde-robe,
et une sœur lui offrit ses services pour s'occuper des orphelins. George
Müller écrivit ce jour-là qu'il était très
heureux et qu'il avait confiance: le Seigneur lui procurerait tout le
reste.
Le lendemain, Müller
reçut une lettre qui disait : " Par la présente, nous vous
offrons nos services pour l'œuvre des orphelins, si vous croyez que nous
avons les aptitudes nécessaires pour cela. Nous vous offrons également
tous les meubles, etc. que le Seigneur nous a donnés. Nous ferons
cela sans attendre de rétribution financière, car nous croyons
que si c'est la volonté de Dieu de nous faire servir ainsi, Il
se chargera de suppléer à tous nos besoins. " A partir de
ce jour, l'orphelinat ne manqua jamais d'auxiliaires joyeux et dévoués,
en dépit du fait que l'œuvre se développa beaucoup plus
rapidement que Müller n'avait osé l'espérer.
Trois mois plus tard, Müller
réussit à louer une grande maison et il annonça la
date d'ouverture de l'orphelinat pour les filles. Le jour de l'inauguration,
cependant, il fut très déçu de voir qu'il ne s'était
présenté aucune orpheline. Ce n'est qu'une fois rentré
chez lui qu'il se souvint de ne pas l'avoir demandé. Ce soir-là,
il se prosterna et demanda à Dieu ce qu'il désirait si fort.
Il obtint la victoire une fois de plus, car une orpheline se présenta
le lendemain. Puis, quarante-deux demandèrent leur admission avant
la fin de ce même mois et il en avait déjà vingt-six
à l'orphelinat.
Au cours de l'année,
nous voyons de grandes et nombreuses preuves de sa foi. Par exemple, on
lit dans son journal: " Ayant un grand besoin hier matin, je fus amené
à prier Dieu avec insistance et, en réponse, dans la soirée,
un frère me donna dix livres sterling ". De nombreuses années
avant sa mort, il affirma que jusqu'à cette date, il avait déjà
reçu ainsi cinq mille fois la réponse, le jour même
où il avait adressé la demande.
Il avait l'habitude et il
recommandait aux autres frères de faire de même, de tenir
un carnet. Sur une page, il inscrivait la demande, avec la date et sur
la page en face, la date à laquelle il avait reçu la réponse.
Ainsi, il fut amené à attendre des réponses concrètes
à ses demandes et il n'éprouvait aucun doute à propos
de ces réponses.
Avec le développement
de l'orphelinat et l'accroissement de sa tâche de pasteur des quatre
cents membres de son église, George Müller se trouva trop
occupé pour prier. ,Ce fut alors qu'il reconnut que le croyant
pouvait accomplir davantage en quatre heures après avoir passé
une heure à prier qu'en cinq heures sans avoir prié. Par
la suite, il observa fidèlement cette règle pendant soixante
ans.
Lorsqu'il loua la seconde
maison pour les orphelins de sexe masculin, il dit: " Tout en priant,
je savais que je demandais à Dieu quelque chose que je n'avais
aucun espoir de recevoir de mes frères; chose qui, cependant n'était
pas trop grande pour le Seigneur ". En compagnie de quatre-vingt-dix autres
personnes assises à table, il pria ainsi: " Seigneur, regarde les
besoins de ton serviteur [...] " C'était là une prière
à laquelle Dieu répondit toujours généreusement.
Avant de mourir, Müller
déclara que par la foi, il avait nourri deux mille orphelins et
aucun repas n'avait été servi avec plus de trente minutes
de retard. Nombreux étaient ceux qui demandaient fréquemment
à George Müller - et nombreux sont ceux qui le demandent encore
- comment il parvenait à connaître la volonté de Dieu,
puisqu'il ne faisait jamais aucune transaction, si petite soit-elle, sans
avoir d'abord la certitude que c'était la volonté de Dieu.
A cette question, il répondit:
" 1) J'essaie de garder mon
cœur dans une telle condition qu'il n'avait pas de volonté propre
en l'affaire. Sur dix problèmes, nous avons déjà
la solution à neuf lorsque notre cœur est prêt à faire
la volonté du Seigneur, quelle qu'elle soit. Lorsque nous en arrivons
véritablement à ce point, nous sommes presque toujours très
près de savoir quelle est sa volonté.
" 2) Lorsque mon cœur est
prêt à faire la volonté du Seigneur, je ne remets
pas l'issue au sentiment seul ni à la simple impression. Si j'agissais
ainsi, je risquerais de faire de grandes erreurs.
" 3) Je cherche la volonté
de l'Esprit de Dieu au moyen de sa Parole ou en accord avec sa Parole.
Il est primordial que l'Esprit et la Parole aillent de pair. Si j'écoutais
l'Esprit sans tenir compte de la Parole, je risquerais de faire les mêmes
grandes erreurs.
" 4) Ensuite, j'étudie
les circonstances providentielles. Celles-ci, avec la Parole de Dieu et
avec son Esprit, indiquent clairement la volonté du Seigneur.
" 5) Je demande à
Dieu par la prière de me révéler sa volonté.
" 6) Ainsi, après
avoir prié Dieu, étudié la Parole et réfléchi
à son contenu, je parviens à la meilleure solution possible,
étant donné mes compétences et mes connaissances;
si je suis toujours en paix, dans ce cas, après deux ou trois demandes
de plus, je continue dans cette direction. Pour les petites choses comme
pour les transactions importantes, j'ai toujours trouvé cette méthode
très efficace ".
Trois ans avant sa mort,
George Müller écrivit: " Dans toute ma vie de croyant, soit
pendant soixante-neuf ans, je ne me souviens pas avoir jamais cherché
SINCEREMENT ET AVEC PATIENCE à connaître la volonté
de Dieu au moyen des enseignements du Saint-Esprit par l'intermédiaire
de la Parole de Dieu, et ne pas avoir été guidé avec
certitude. Cependant, si mon cœur n'était pas suffisamment sincère
et pur devant Dieu, ou si je ne cherchais pas avec patience les instructions
de Dieu, ou si j'accordais la préférence au conseil du prochain
plutôt qu'à la Parole du Dieu vivant, alors je me trompais
gravement ".
Sa confiance dans le " Père
des orphelins " était telle que pas une seule fois, il ne refusa
des enfants à l'orphelinat Lorsqu'on lui demandait pourquoi il
avait assumé cette charge, il répondait que ce n'était
pas seulement pour nourrir les enfants matériellement et spirituellement,
mais que " le premier objectif fondamental de l'orphelinat a été,
et est toujours, de glorifier Dieu par le fait que, confiés à
mes soins, les orphelins ont été et sont toujours pourvus
de tout le nécessaire, uniquement par la prière et la foi,
sans que ni moi ni mes compagnons de travail n'ayons rien demandé
au prochain; par là même on peut voir que Dieu est toujours
fidèle et qu'il répond à la prière ".
En réponse à
ceux, nombreux, qui voulaient savoir comment le croyant pouvait acquérir
une telle foi, il donna les règles suivantes:
" 1) Lire la Bible et la
méditer. On en vient à connaître Dieu par la prière
et la méditation de sa Parole.
" 2) S'efforcer de garder
un cœur intègre et une bonne conscience,
" 3) Si nous voulons voir croître notre
foi, il ne faut pas chercher à éviter ce qui la met à
l'épreuve et dont elle peut sortir grandie.
" En outre, pour que notre
foi se renforce, il faut que nous laissions Dieu agir pour nous à
l'heure de l'épreuve et non nous efforcer de trouver notre propre
libération.
" Si le croyant désire
posséder une grande foi, il doit laisser à Dieu le temps
de faire son œuvre ".
Les cinq bâtiments
construits en pierre de taille et situés à Ashley Hill à
Bristol en Angleterre, avec leurs mille sept cents fenêtres et suffisamment
de place pour loger plus de deux mille personnes, sont des témoignages
concrets de cette grande foi dont il parlait. Nous devons nous souvenir
que, George Müller lutta par la prière pour obtenir chacun
de ces dons, un par un, de la main de Dieu; il priait dans un but précis
et avec persévérance et Dieu répondait avec la même
constance. C'est George Müller qui a dit: " Maintes et maintes fois,
je me suis trouvé dans des situations où je n'avais plus
de recours humain. Non seulement je devais nourrir deux mille cent personnes
tous les jours, mais je devais également trouver tout le nécessaire
pour suppléer à tout le reste et tous les fonds étaient
épuisés. Il y avait cent quatre-vingt-neuf missionnaires
à entretenir, et il n'y avait rien; près de cent écoles,
comptant environ neuf mille élèves, il n'y avait rien à
leur donner; près de quatre millions de tracts à distribuer
et tout l'argent avait été dépensé ",
Pendant un séjour
du docteur A. T. Pierson à l'orphelinat de George Müller,
un soir, après que tout le monde fut couché, Müller
lui demanda de venir prier, car, lui dit-il, il n'y avait rien à
manger dans la maison. Le docteur Pierson voulut lui rappeler que les
magasins étaient fermés, mais Müller le savait très
bien. Après avoir prié, ils allèrent se coucher et
s'endormirent et au matin, la nourriture était déjà
là en abondance pour les deux mille enfants. Ni le docteur Pierson,
ni George Müller ne surent jamais comment ces aliments leur étaient
parvenus. On raconta l'histoire le matin à monsieur Simon Short,
après qu'il eut promis de ne pas la révéler jusqu'à
la mort du bienfaiteur. Le Seigneur avait tiré cette personne de
son sommeil et lui avait demandé de donner assez de nourriture
pour garnir les garde-manger de l'orphelinat pour tout un mois.
Ceci se produisit sans qu'il sache que George Müller et le docteur
Pierson étaient au même moment en train de prier à
ce sujet.
A l'âge de soixante-neuf
ans, George Müller commença ses voyages, au cours desquels
il prêcha des milliers de fois, dans quarante-deux pays et à
plus de trois millions de personnes. Il reçut de Dieu en réponse
à ses prières tout ce dont il eut besoin pour couvrir les
frais importants entraînés par ces voyages. Plus tard, il
nota: "Je dis avec raison: je crois que je ne suis allé nulle part
sans y trouver la preuve évidente que le Seigneur m'y avait
envoyé. " Il ne fit pas ces voyages dans le but de demander de
l'argent pour l'Association; ce qu'il reçut n'aurait pas subvenu
aux dépenses d'une demi-journée. Selon ses propres paroles,
le but était le suivant: " Que je puisse, de par mon expérience
et ma connaissance des choses divines, apporter une bénédiction
aux croyants [...] et que je puisse prêcher l'Evangile à
ceux qui ne connaissaient pas le Seigneur. "
George Müller écrivit
à propos d'un problème spirituel: " Je ressens constamment
mon insuffisance [...] Je ne peux rester seul sans tomber dans les griffes
de Satan. L'orgueil, l'incrédulité ou encore d'autres péchés
m'entraîneront à la ruine. Seul, je ne peux rester ferme
un instant. Qu'aucun lecteur ne pense que je ne suis pas sujet à
la vantardise et à l'orgueil, que je ne peux cesser de croire en
Dieu! "
L'évangéliste
Charles Inglis raconta ce qui suit à propos de George Müller:
" Lorsque je suis allé en Amérique pour la première
fois, il y a trente et un ans, le capitaine du navire était l'un
des plus fervents croyants que j'ai jamais connus. Alors que nous nous
approchions de Terre-Neuve, il me dit: Monsieur Inglis, la dernière
fois que je suis passé par là, il Y a cinq semaines, il
s'est passé une chose si extraordinaire qu'elle a changé
toute ma vie de croyant. Jusqu'alors j'étais un croyant ordinaire
comme il y en a beaucoup. Il y avait à bord avec nous un homme
de Dieu, monsieur George Müller, de Bristol. j'avais passé
vingt-deux heures sans quitter le pont de commandement un seul instant,
lorsque je sursautai parce qu'on m'avait touché l'épaule.
C'était monsieur George Müller. .
- Capitaine, me dit-il, je
suis venu vous dire que je dois être à Québec samedi
dans la soirée. Nous étions mercredi.
- C'est impossible, lui répondis-je.
- Très bien, si votre
navire ne peut m'y amener, Dieu trouvera un autre moyen de transport.
Depuis cinquante-sept ans, je n'ai jamais ni manqué ni été
en retard à aucun de mes engagements, répondit monsieur
Müller.
- Je serais très heureux de vous aider,
mais que puis-je faire? Il n'y a aucun moyen, lui dis-je.
- Entrons ici pour prier, me répondit
monsieur Müller.
Je regardai cet homme et
je me dis en moi-même: " De quelle maison de fous s'est-il échappé?
" Je n'avais jamais entendu parler d'une chose pareille. Je lui dis alors;
" Monsieur Müller, savez-vous quelle est l'épaisseur de ce
brouillard? " Il me répondit: " Non, mes yeux ne voient
pas le brouillard, ils voient le Dieu vivant qui dirige tous les événements
de ma vie ". Il tomba à genoux et se mit à prier de la façon
la plus simple. Je pensais: cela ressemble à la prière d'un
enfant de huit ou neuf ans. Il dit à peu près ceci
: 0 Seigneur, si telle est ta volonté, fais disparaître ce
brouillard en cinq minutes. Tu sais que j'ai promis d'être
à Québec samedi. Je crois que c'est ta volonté. Lorsqu'il
eut fini, je voulus prier moi aussi, mais il me mit la main sur l'épaule
et me demanda ne pas le faire, précisant: " premièrement,
vous ne croyez pas que Dieu le fera et, deuxièmement, je
crois que Dieu l'a déjà fait. Il n'est donc pas nécessaire
que vous priiez dans ce même but ". J'ai dévisagé
monsieur Müller qui poursuivit: " Capitaine, je connais mon Seigneur
depuis cinquante-sept ans, et il n'y a pas de jour où je
n'ai eu audience auprès du Roi. Levez-vous, capitaine, ouvrez la
porte et constatez que le brouillard a déjà disparu. Je
me levai et en effet le brouillard avait disparu. Le samedi soir, George
Müller était à Québec, comme il le désirait".
Poux l'aider à porter
la lourde charge des orphelins et à se prévaloir des promesses
de Dieu au moyen de la prière, George Müller eut toujours
à ses côtés sa fidèle épouse qui l'accompagna
pendant près de quarante ans. Lorsqu'elle mourut, des milliers
de personnes assistèrent à ses obsèques, parmi lesquelles
on comptait près de mille deux cents orphelins en âge de
marcher. George Müller, aidé par la force du Seigneur, comme
il le confessa, conduisit le culte funèbre à l'église
et au cimetière.
A l'âge de soixante-six
ans, il se remaria. Puis, à quatre-vingt-dix ans, c'est lui qui
prêcha le sermon funèbre pour sa seconde épouse, comme
il l'avait fait à la mort de la première. Une personne qui
assistait à ces obsèques, déclara: "J'eus le privilège,
vendredi, d'assister aux obsèques de madame Müller [...] et
d'assister à un culte simple qui est peut-être unique dans
l'histoire du monde! Un vénérable patriarche présidait
le culte à l'âge de quatre-vingt-dix ans, il restait encore
empli de cette foi immense qui lui avait permis de tant obtenir et qui
l'avait soutenu dans les circonstances difficiles, les difficultés
et les travaux pendant une longue vie [...] ".
En 1898, à l'âge
de quatre-vingt-treize ans, le dernier soir avant d'aller retrouver le
Christ, sans avoir montré aucun signe de diminution de ses forces
physiques, il se coucha comme de coutume. Le lendemain matin, il fut
"appelé", selon l'expression d'un ami lorsqu'il apprit la nouvelle
de son départ: " Cher vieux Müller! Il disparut de notre monde
pour aller au foyer céleste, lorsque le Maître lui ouvrit
la porte et l'appela tendrement en lui disant: viens! "
Les journaux publièrent
l'avis suivant, cinquante ans après sa mort: "L'orphelinat de George
Müller, à Bristol, demeure l'une des merveilles du monde.
Depuis sa fondation en 1836, le chiffre des contributions que Dieu lui
a accordées uniquement en réponse aux prières, atteint
plus de vingt millions de dollars et le nombre des orphelins recueillis
s'élève à 19935. Bien que les vitres de près
de quatre cents fenêtres aient été récemment
brisées par les bombes (au cours de la Seconde Guerre mondiale),
aucun enfant, aucun membre du personnel n'a été blessé
".
Références:
Les Héros de la Foi, Orlando Boyer - Editions VIDA
Revenir
en haut
Accueil
| Auteurs | Biographies
| Thèmes | Réveils
| Livres/K7/CD
| Liens | Traduction
| Sentinelle
24-7 | Vision
& Historique | Séminaires
| E-mail
Copyright © 2003. Ensemble
Rebâtissons la Maison.
|