Jonathan
Edwards
LA PRIERE FACONNE L'HISTOIRE
par Leonard Ravenhill
Jonathan
Edwards (1703 - 1758), atteignit la grandeur en tant que prédicateur-évangéliste
américain, recteur d'une université, mystique et revivaliste.
"Jonathan Edwards est
non seulement le plus grand de tous les théologiens et philosophes
américains, mais aussi le plus grand de nos auteurs du pré-19ème
siècle." écrit Randall Stewart dans son livre American
Literature and Christian Doctrine (Littérature Américaine
et Doctrine Chrétienne).
Voici un résumé
concis de la vie d'Edwards de la plume habile de Perry Miller : "Jonathan
Edwards fut l'un des cinq ou six principaux artistes de l'Amérique
- qui par bonheur vint à travailler avec des idées au lieu
de poèmes ou de romans. Il était beaucoup plus un psychologue
et un poète qu'un logicien. Quoiqu'il ait consacré son génie
à des sujets tirés du corps de la divinité (la volonté,
la vertu, le péché), il les peignit à la manière
du spectateur le plus excellent...."
Pour nous, voir Jonathan
Edwards monter en chaire aujourd'hui, une bougie dans une main et le manuscrit
de son sermon dans l'autre, causerait un gloussé dans l'assemblée.
Installés sur nos modernes sièges confortables faits de
mousse dans nos églises, avec leurs allées tapissées
et une musique de fond reposante, nous pouvons à peine appréhender
la dignité de l'Eglise sans prétention de jadis où
Edwards et d'autres tenaient captifs les cœurs et les esprits de leurs
auditeurs.
Quand Jonathan Edwards "s'exprimait"
dans l'Esprit, l'on oubliait son visage sans expression, sa voix sonore,
ses vêtements sobres. Il n'était ni un lourdaud, ni un paresseux.
Il était un cœur consacré qui avait pour désir d'impartir
fidèlement la Parole de vérité. Mais en faisant cela,
Edwards s'enflammait. Cependant à ses yeux, la recherche du sensationnel
était tout anathème. Il n'eut jamais l'arrière-pensée
dans aucune de ses prédications d'impressionner. L'érudition
en feu pour Dieu est à mon avis la huitième merveille du
monde. Edwards la possédait.
La bouche d'Edwards a dû
paraître comme une épée effilée à deux
tranchants à ses attentifs auditeurs. Ses paroles ont dû
avoir été aussi douloureuses à leurs cœurs et leurs
consciences que le métal brûlant sur leur chair. Néanmoins,
les hommes ont prêté attention, se sont repentis et ont été
sauvés. "Connaître la terreur du Seigneur" (une chose apparemment
oubliée à notre époque tant par la chaire que le
banc des auditeurs), chérissait Edwards avec une sainte colère.
Imperméable à toutes les conséquences d'une telle
sévérité, il entonna ces paroles depuis sa chaire
:
"L'arc de la colère
de Dieu est tendu et Ses flèches préparées sur la
corde. La justice dirige la flèche sur votre cœur et tend l'arc.
C'est uniquement le seul plaisir de Dieu (et celui d'un Dieu courroucé
sans aucune promesse ou obligation du tout) qui empêche pendant
un moment la flèche de s'enivrer de votre sang."
Pour proclamer la vérité
ainsi avec larmes et tendresse, il faut être un homme oint et donc
intrépide et compatissant. Mais dans les cœurs et les esprits des
auditeurs, il doit aussi y avoir eu un peu de grâce prévenante
à l'œuvre. Sinon, les hommes se seraient rebellés face à
ce sévère flot de puissance coulant sur leurs âmes.
Comme ce fut le cas, devant l'ouragan spirituel d'Edwards, la foule s'effondra.
Certains tombèrent à terre comme terrassés. D'autres,
la tête courbée, s'accrochèrent aux colonnes du temple
comme s'ils craignaient de tomber dans les abyssales profondeurs de l'enfer.
Edwards pleurait lorsqu'il
prêchait. En cela, il était un parent dans l'âme du
puissant Brownlow North du réveil qui eut lieu quelques années
plus tard en Irlande en 1859. La loi divine du Psaume 126:6 n'a jamais
été, ni ne peut jamais être abrogée : "Celui
qui marche en pleurant, quand il porte la semence, revient avec allégresse,
quand il porte ses gerbes."
En tant que pasteur d'une
des assemblées de la Nouvelle Angleterre les plus grandes, les
plus riches et les plus socialement conscientes, Edwards avait une rare
perception des besoins de son troupeau. Il avait aussi un cœur pétri
d'une grande tendresse pour leur santé spirituelle. Rendons-nous
dans les bois là où Edwards est seul avec son Dieu. Rampons
derrière ce vieil arbre noueux et écoutons sa prière
brisée :
"Je sens une ardeur dans
l'âme à ... être vidé et annihilé, couché
dans la poussière et rempli de Christ seul, L'aimer d'un amour
saint et pur, avoir confiance en Lui, vivre de Lui et être parfaitement
sanctifié et rendu pur d'une pureté divine et céleste."
Edwards était aussi
un parent dans l'âme de George Whitefield, son contemporain. Le
puissant américain Jonathan Edwards avait-il été
suscité par l'apôtre anglais, Whitefield ? Les mouvements
tonitruants de l'âme vibrante de Whitefield, qui s'abattirent alors
comme une tempête à travers toute la Nouvelle Angleterre,
avaient-ils perturbé et défié la normalité
de la vie de prédication d'Edwards ? Ceci n'est pas une question
rhétorique. On ne peut pas répondre à cela entièrement,
mais il contient plus d'une graine de vérité. Nous savons
en réalité qu'après avoir rencontré le jeune
George Whitefield, Jonathan Edwards changea son style de notes pour ses
sermons.
Il plut au Seigneur d'entraver
Edwards dans son élan par un petit pastorat à Stockbridge,
dans le Massachussets. Cet exil vit le jour à cause d'un différend
avec un certain Monsieur Stoddard, qui avait administré le Repas
du Seigneur à certaines personnes qui n'avaient pas rendu publique
leur confession de foi en Jésus-Christ comme leur Sauveur personnel.
Mais dans sa solitude, le brillant esprit d'Edwards prit son envol. Sa
pensée longtemps incubée vint à la naissance. Ainsi,
il est probable qu'il ait dit à Monsieur Stoddard ce que Joseph
avait dit à ses frères : "Vous avez médité
le mal contre moi; mais Dieu l'a changé en bien." Le Seigneur de
nouveau changea la colère de l'homme en louange à Son nom,
car, à cette période, l'âme d'Edwards obtint la mesure
"des mots". De sa plume, coula le meilleur de ses écrits. Edwards
dort, mais son message parle toujours.
Quand la mort avait depuis
longtemps fait taire la voix de Milton, Wordsworth pleura :
Milton, vous devriez
être
en vie en cette heure
:
L'Angleterre a besoin
de vous;
Elle est un marais
d'eaux Stagnantes.
Nous pourrions paraphraser
ces paroles ainsi :
Edwards, vous devriez
être
en vie en cette heure
:
L'Amérique
a besoin de vous :
Elle est un marais
(spirituellement)
D'eaux stagnantes.
Une mince croûte, une
très mince croûte de moralité, il me semble, empêche
l'Amérique de s'effondrer complètement. Dans cette heure
périlleuse, nous avons besoin d'une génération entière
de prédicateurs comme Edwards.
"O Eternel des armées,
tourne-Toi de nouveau vers nous; que Ta face brille sur nous, et nous
serons sauvés."
Mettez en contraste ce grand
homme de Dieu avec ses contemporains. Je cite Al Sanders dans Crisis in
Morality (Crise dans la Moralité)!
"Max Jukes, l'athée,
vécut une vie impie. Il épousa une fille impie et de l'union
il y eut 310 qui moururent pauvres, 150 qui furent des criminels, 7 qui
furent des meurtriers, 100 qui furent des ivrognes et plus de la moitié
des femmes qui furent des prostituées. Ses 540 descendants coûtent
à l'Etat un million et quart de dollars."
"Mais, louange au Seigneur,
cela fonctionne dans les deux sens! Il y a le témoignage d'un grand
homme de Dieu américain, Jonathan Edwards. Il vécut à
la même époque que Max Jukes, mais il épousa une fille
pieuse. Une investigation établit que sur 1394 descendants connus
de Jonathan Edwards, 13 devinrent des présidents d'universités,
65 des professeurs de l'université, 3 des sénateurs aux
Etats-Unis, 30 des juges, 100 des avocats, 60 des médecins, 75
des officiers de l'armée et de la marine, 100 des prédicateurs
et missionnaires, 60 des auteurs proéminents, un vice-président
des Etats-Unis, 80 devinrent des fonctionnaires publics dans d'autres
fonctions, 295 des diplômés de l'université, parmi
lesquels il y eut des gouverneurs d'états et des ministres à
l'étranger. Ses descendants ne coûtèrent à
l'Etat pas un seul centime. "La mémoire du juste est bénie
" (Proverbes 10:7)."
Pour nous, c'est la conclusion
de tout le sujet.
Source: Site
officiel de Leonard Ravenhill
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