"Anne
se leva, après que l'on eut mangé et bu à Silo.
Le sacrificateur Eli était assis sur un siège, près
de l'un des poteaux du temple de l'Eternel. Et, l'amertume dans l'âme,
elle pria l'Eternel et versa des pleurs. Elle fit un voeu, en disant:
Eternel des armées! si Tu daignes regarder l'affliction de Ta
servante, si Tu te souviens de moi et n'oublies point Ta servante, et
si Tu donnes à Ta servante un enfant mâle, je le consacrerai
à l'Eternel pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera
point sur sa tête." (1 Samuel 1 :9-11).
La précieuse Anne,
en proie au brisement et aux angoisses, pleura et cria à Dieu
pour avoir un enfant mâle, mais elle reçut plus qu’un simple
homme. Au milieu même de la condition rétrograde et de
l’infidélité d’Israël, Anna reçut un prophète.
Avec tout le respect qui
est dû aux mouvements des hommes dans l’Eglise d’aujourd’hui,
je dis sans hésitation que nous avons besoin de plus que de simples
bons hommes. Nous avons besoin d’hommes qui soient capables de faire
plus que de mettre de l’ordre dans des stades de football; nous avons
besoin d’hommes qui soient capables de mettre de l’ordre dans l’Eglise.
Nous devons avoir une race sainte de prophètes. Nous avons besoin
d’une génération, possédée de Dieu, de trompettes
vivantes pour réveiller l’Eglise endormie de sa stupeur due à
son auto-indulgence et à son orgueil. Nous avons besoin d’une
armée d’hommes de réveil remplis de l’Esprit. A travers
les siècles, partout où la cause de Christ a avancé,
de tels prophètes consumés par Christ pouvaient être
trouvés en train de supplier, prier, pleurer et prêcher.
J’ai remarqué que de tels hommes, sans se soucier des convictions
dénominationnelles, ont souvent possédé les mêmes
qualités saillantes. Le texte qui suit est une description faite
par Horatius Bonar des vertus détenues en commun par tous les
vrais hommes de réveil à travers les âges.
Editeur, D.S.
Les Hommes
de Réveil Aspirent à la Réussite
C’étaient des hommes
courbés sur la réussite. C’était avec un bon espoir
de succès que premièrement ils prenaient en charge l’affreuse
responsabilité du ministère, et s’ils s’en étaient
désespérés, cela aurait été un honteux
manque de confiance dans Celui qui les avait envoyés de l’avant,
tandis que s’ils y avaient été indifférents, cela
aurait équivalu à se déclarer comme rien de moins
que des traîtres à l’égard de Lui et de Sa cause.
Comme combattants, ils disposaient leurs cœurs dans l’idée de
la victoire, et combattaient avec la foi du triomphe anticipé,
sous la conduite d’un tel Capitaine à leur tête. Comme
bergers, ils étaient incapables de s’asseoir tranquilles sur
le versant de la montagne au soleil, ou dans la brise, ou dans la tempête,
en restant insouciants vis-à-vis de leur troupeau égaré,
périssant et bêlant. Ils surveillaient, rassemblaient,
gardaient, nourrissaient les brebis confiées à leurs soins.
Les Hommes
de Réveil Marchent Dans la Foi
C’étaient des hommes
de foi. Ils labouraient et semaient avec espérance. Il est possible
que quelquefois ils aient avancé en pleurant, en portant de précieuses
semences ; mais c’étaient des larmes de douleur et de compassion,
non de désespoir ; ils savaient que, la saison venue, ils
récolteraient, s’ils n’avaient pas défailli, que leur
travail dans le Seigneur ne serait pas vain, et que bientôt ils
allaient revenir en portant leurs gerbes avec eux. Ils avaient confiance
dans le Dieu auquel ils appartenaient et qu’ils servaient, sachant qu’Il
ne les enverrait pas au combat avec leurs propres forces. Ils avaient
confiance dans le Sauveur dont ils portaient le mandat et dans les missions
duquel ils étaient envoyés. Ils avaient confiance dans
les promesses du glorieux succès dont Il les avait armés
et avec lesquelles Il les avait consolés. Ils avaient confiance
dans la toute-puissance et la grâce du Saint-Esprit, en tant que
Celui qui glorifie Christ, Celui qui atteste Son œuvre, et la Résurrection
des âmes perdues. Ils avaient confiance dans la Parole, l’Evangile,
le message de réconciliation qu’ils proclamaient, sachant qu’il
ne retournerait pas à vide vers Celui qui l’avait envoyé.
Ainsi donc, ils marchaient dans la foi et la confiance, anticipant la
victoire, défiant les ennemis, méprisant les obstacles,
et ne faisant pas cas de leurs vies, pourvu qu’ils achèvent leur
course avec joie, et leur ministère qu’ils avaient reçu
du Seigneur Jésus.
Les Hommes
de Réveil Sont des Hommes de Labeur
C’étaient des hommes
de labeur. Ils devaient être capables de porter le fardeau et
la chaleur de la journée. On pourrait dire d’eux en toute vérité
qu’ils méprisaient les délices et aimaient les journées
laborieuses. Leurs vies sont les annales d’un incessant, inlassable
et dur labeur du corps et de l’âme : temps, forces, substance
et santé. Tout ce qu’ils étaient et possédaient,
ils s’offraient librement au Seigneur, ne gardant rien pour eux, donnant
tout sans rechigner, avec joie, avec reconnaissance, abandonnant tout
à Celui qui les aimait et qui les avait lavés de leurs
péchés par Son propre sang ; ils ne regrettaient
qu’une seule chose, c’est qu’ils avaient si peu, si peu à abandonner
à Celui qui, pour eux, s’était offert librement !
Ils connaissaient par expérience une chose Le concernant, que
les apôtres avaient attestée à l’église de
Corinthe. Ils savaient que c’était dans la fatigue et dans la
douleur, souvent dans les veilles, dans la faim et dans la soif, souvent
dans les jeûnes, dans le froid et dans la nudité. Ils n’avaient
pas de temps pour la légèreté, la paresse, ou pour
le plaisir, ou pour la camaraderie oisive.
Ils commençaient
leur labeur avant même que le matin pointe, et c’est dans les
ombres du soir qu’ils continuaient leur dur labeur, bien qu’épuisés
et défaillants. Ils labouraient pour l’éternité
comme des hommes qui savaient que le temps est court et que le jour
de la récompense à portée de main.
Les Hommes de Réveil Sont Patients
C’étaient des hommes
de patience. Ils n’étaient pas découragés, bien
qu’ils aient eu à travailler longtemps sans voir le fruit qu’ils
désiraient. Ils continuaient encore à semer. Jour après
jour, ils poursuivaient ce qui, aux yeux du monde, apparaissait comme
un temps ingrat et infructueux de dur labeur. Ils n’étaient pas
ceux qui s’épuisaient rapidement à force de bien travailler,
car ils se rappelaient l’exemple du Laboureur avec Sa moisson périssable :
" Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la
terre, prenant patience à son égard, jusqu'à ce
qu'il ait reçu les pluies de la première et de l'arrière-saison. "
(Jacques 5 :7). Un bon nombre de programmes grandioses ont été
avortés par l’impatience. Beaucoup de journées de dur
labeur ont été anéanties par l’impatience. Beaucoup
de mesures irréfléchies ont été prises,
et de changements précipités adoptés comme résultat
de l’impatience.
Des tentatives ont été
faites de forcer un réveil par des hommes qui s’impatientaient
devant la lente progression de l’œuvre entre leurs mains; et ceci a
rarement fini en autre chose qu’en des échecs désastreux,
ou au mieux des excitations momentanées qui ont desséché
et rendu stériles une terre qui aurait produit, par le biais
d’un labeur un peu plus patient, une abondante moisson. Il peut et il
devrait toujours y avoir la patience la plus tranquille en conjonction
avec l’aspiration la plus intense au succès. " Celui qui
croit n’agit pas de façon précipitée. " Un
ami et frère dans le Seigneur était appelé il y
a quelques années à travailler dans une partie de la vigne
du Maître dans notre propre pays. Il travaillait, priait et recherchait
le fruit de tout son cœur. Pourtant, à cette époque il
vit peu de résultats. Il fut appelé ailleurs pour une
période de labeur. Après quelques années, il entendit
dire qu’une œuvre de Dieu avait eu lieu dans son ancien champ sous le
ministère d’un autre fidèle frère et ouvrier dans
l’œuvre en Christ. En visitant le lieu, il fut abasourdi et réjoui
de voir que beaucoup de ceux qui s’étaient convertis étaient
les individus mêmes qu’il avaient des années plus tôt
visités, avertis, et pour lesquels il avait prié :
" L’un sème et un autre moissonne. "
Les Hommes de Réveil Sont Audacieux
Comme des Lions
C’étaient des hommes
d’audace et de détermination. Des adversaires pouvaient contester
et s’opposer à eux, des amis timides pouvaient hésiter,
mais ils pressaient de l’avant, pas du tout terrifiés par la
difficulté ou l’opposition. La timidité ferme bon nombre
de portes utiles, et perd beaucoup de précieuses opportunités ;
elle ne gagne aucun ami, alors qu’elle fortifie tout ennemi. L’audace
ne perd rien, et la crainte ne gagne rien. Il semble souvent qu’il y
ait une récompense pour l’audace et la vigueur, toutes choses
étant égales par ailleurs. Mêle le courage naturel
et la résolution accompliront beaucoup; combien plus à
plus forte raison, produira le courage créé et soutenu
par la foi et la prière? En comparaison, par exemple, de la dense
masse d’impiété, d’immoralité dans nos grandes
villes, qu’est-ce qui pourra jamais être accompli, si nous nous
rétractons timidement, ou nous croisons lentement les mains,
parce que le désarroi est si terrifiant, et les probabilités
apparentes de réussite si infimes ? Préparons-nous
uniquement à combattre, même si le jeu sera d’un contre
dix mille, car qui saura calculer les résultats ? Mais plus
que le simple courage naturel sera requis pour contrer les dangers ou
les difficultés naturels. Il y a, à notre propre époque,
un bien plus grand besoin d’audace morale, afin de neutraliser la crainte
de l’homme ; la terreur de l’opinion publique, ce dieu de notre
idolâtrie dans ces derniers temps, qui se vante de détenir
des lumières supérieures, et qui amène tout sous
le test de la raison ou décide de tout par le vote majoritaire.
Nous avons besoin de la
force d’en haut pour rester fidèles dans ces jours de troubles,
de réprimandes et de blasphèmes qui volent sur nos visages
comme des pierres à feu, en dépit de la censure et de
l’approbation de la multitude, et pour oser être différents
pour la cause de la justice, et pour combattre, sans aide, les combats
de la foi. Le ricanement, la moquerie, le sourire méprisant de
la supériorité, le soutien froid, l’opposition chaleureuse,
l’amitié timide, l’hostilité audacieuse, en privé
comme en public, de la bouche des compagnons, ou des voisins, souvent
sous prétexte de respect pour la religion, tout ceci parvient
très bien à effrayer celui dont l’esprit a une résistance
qui ne sort pas de l’ordinaire. Pour faire face à ces choses,
rien de moins qu’une grâce divine est nécessaire. Jamais,
peut-être, à aucune époque, la méchanceté
n’a t-elle pris un aspect et un visage aussi effrontés ;
et jamais, par conséquent, le courage chrétien n’a été
plus requis que maintenant. Il faut une faible dose d’un tel courage,
en effet, pour accomplir la routine coutumière du devoir de paroisse.
Les hommes du monde, et de simples enseignants, peuvent tolérer,
ou même faire l’éloge d’une telle diligence ; mais
pour faire un pas plus loin que cela et casser la régularité
des formes bien sonnées, et prêcher et œuvrer en des occasions
favorables comme en des occasions défavorables, dans les églises,
ou des granges, ou des écoles, ou des champs, ou dans les rues,
ou des autoroutes, pour accomplir son ministère fidèlement,
pleinement et en étant proches de la conscience des hommes où
que vous vous trouviez lorsque vous êtes mis en contact avec eux .
Pour être toujours le ministre, toujours la sentinelle, toujours
le chrétien, toujours celui qui aime les âmes, c’est-à-dire
pour retourner le monde sens-dessus sens-dessous, pour transgresser
toutes les règles de bonne éducation, et pour déchirer
les points de repère de la société civilisée.
Les ministres et les chrétiens laïques ont, pour cela, besoin,
plus que jamais " d’être forts et d’être bien courageux ",
d’être " fermes et immobiles, de toujours abonder dans l’œuvre
de Dieu. " Ceci a toujours été un des plus grands
secrets du succès dans le ministère. Ceux qui honorent
Dieu, Dieu n’a jamais manqué de les honorer et de les bénir.
Les Hommes De Réveil Prient !
C’étaient des hommes
de prière. Il est vrai qu’ils travaillaient beaucoup, faisaient
beaucoup de visites, étudiaient beaucoup, mais ils priaient aussi
beaucoup. Ils abondaient dans la prière. Ils étaient très
souvent seuls avec Dieu, rechargeant leurs propres âmes de la
fontaine vivante qui, hors d’eux, devait couler vers les gens pour devenir
des sources d’eau vive. Dans les jours que nous vivons, il y a sans
nul doute, une grave erreur sur ce point chez beaucoup. Certains parmi
ceux qui cherchent vraiment à nourrir le troupeau et à
sauver les âmes, sont conduits à dépenser leur énergie
dans des devoirs et travaux extérieurs, négligeant la
nécessité absolue d’enrichir, de faire mûrir, d’élever
leurs propres âmes par la prière et le jeûne. De
ce fait, il y a beaucoup de temps gaspillé et de labeur jeté
en l’air. Une seule parole, venant bien à propos de lèvres
qui ont été embrasées dans la fournaise céleste,
par une proche communion avec Dieu, sera beaucoup plus profitable que
des milliers d’autres. Si les fidèles ministres de Christ voulaient
agir davantage selon ce principe, ils apprendraient vite comment leurs
labeurs seraient, par ce moyen, fructueux et remplis de puissance. Si
plus de nos samedis étaient passés dans la communion avec
Dieu, dans l’intercession solennelle pour les personnes, dans l’humiliation
vis-à-vis du péché, et la supplication pour obtenir
l’effusion de l’Esprit, nos Sabbats seraient de loin beaucoup plus bénis,
nos sermons seraient de loin beaucoup plus bénis, nos sermons
seraient de loin beaucoup plus prospères, nos visages s’illumineraient
comme s’illumina le visage de Moïse, une révérence
et une crainte plus solennelles seraient sur toutes nos assemblées,
et il y aurait moins de personnes se plaignant d’avoir travaillé
en vain, ou d’avoir dépensé leurs forces pour rien. Ce
qui est perdu dans des arrangements élaborés, ou une cruciale
exactitude de style et d’arguments, serait de loin plus que compensé
par la " double portion de l’Esprit " que nous sommes supposés
alors recevoir.
Pour conclure, considérons
les sages paroles de feu Leonard Ravenhill : " Les prophètes
sont les hommes de Dieu de l’urgence dépêchés dans
les heures de crise. Ils réussissent dans la perplexité,
surmontent l’adversité, mettent en défaite la calamité,
apportent le nouveau vin du Royaume qui fait éclater les outres
flétries de l’orthodoxie, et enfantent le REVEIL. Que le cœur
d’aucun chrétien ne le trompe parce qu’il semble que l’ennemi
est venu comme un fleuve, que la voix du prophète n’est pas écoutée
dans le pays. Dieu a Ses hommes cachés. Ils sortiront de leur
cachette sans étiquette ; sans rien à vendre, rien
à propager, sinon " la sainteté dans le Seigneur. " "
Référence :
"True Revivals and Men That God Used" (Un Vrai Réveil
et les Hommes que Dieu Utilise), Horatius Bonar - chapitre 1
Source: The
Watchword
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