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L'Ordinateur de Bunyan
Par Buddy Smith
Le nom de Bunyan est familier à la plupart des chrétiens. Il y a plusieurs mois en arrière, je suis tombé sur un de ses courts livres, Le Sacrifice Acceptable ('The Acceptable Sacrifice'). C'était à l'origine un sermon basé sur Psaumes 51:17: "Les sacrifices que Dieu agrée sont un esprit brisé et un cœur contrit, ô Dieu, que tu ne dédaignes pas." C'était son dernier livre.
Mon cœur a été grandement touché par ce livre. Non seulement son contenu est impressionnant, plein de poids et convaincant, mais également la manière dont Bunyan collecte et utilise les Ecritures force l'admiration et le respect. Le livre est d'une lecture absolument entraînante simplement en raison de sa connaissance de la Parole de Dieu. Ce n'était en rien un sermon du type contemporain consistant en une plaisanterie, trois points et un poème. Il s'agit là d'une bombe en cobalt sous la forme d'un livre en couverture rigide et le lecteur se tient au niveau zéro.
Mon cœur a commencé à se poser des questions tout en criant: "Comment a t-il pu écrire un tel sermon? D'où tirait-il une telle substance, une telle sagesse, une telle puissance? Qu'utilisait-il comme outils d'étude biblique pour l'aider à compiler un tel chef d'oeuvre?" Au milieu de toutes ces questions, je réalisai que Bunyan n'avait pratiquement aucune des ressources que nous utilisons chaque jour. La concordance de Strong allait apparaître 200 ans plus tard, celle de Cruden, 100 ans plus tard. Celles de Thayer, de Gesenius et de Robertson lui étaient toutes inconnues. Les biographes de Bunyan mentionnent le commentaire de Luther sur l'épître aux Galates, le Livre des Martyrs de Foxe, et une concordance anonyme. Nous pouvons supposer que Bunyan, l'écrivain prolifique, était un lecteur vorace. Mais il y a l'unique ressource, son suprême aide à l'étude de la Bible qu'il mentionne à maintes reprises. Ecoutez-le: "Alors que j'étais assis près du feu,... soudain... cette parole résonna dans mon cœur: "Je dois aller vers Jésus". Je dis: "Femme, y a t-il jamais une telle écriture: "Je dois aller vers Jésus"? Ainsi questionnée sans s'y être attendue, elle ne put me répondre."
"Par conséquent," dit Bunyan, "je m'assis cherchant à voir si je pouvais me souvenir d'un tel endroit. Je m'étais assis à peine deux ou trois minutes qu'il vint sur moi tout miroitant le verset: "Vous vous êtes approchés de la Montagne de Sion... et de Jésus le Médiateur de la Nouvelle Alliance" (Hébreux 12:22-24)".
Ainsi, ceci était la ressource suprême de Bunyan, son principal aide pour l'étude de la Bible: les Saintes Ecritures elles-mêmes, que lui enseignait le Consolateur, le Saint-Esprit.
Il connaissait en profondeur les Ecritures. Il mémorisait de longs passages. Il méditait beaucoup la Parole. Il contemplait, soupirait et languissait jusqu'à ce que le Saint-Esprit ramenât à son esprit la vérité dont il avait besoin en chaque crise. Il connaissait par l'expérience journalière la vérité de Jean 14:26: "Mais le Consolateur, le Saint-Esprit, vous enseignera et vous rappelera toutes choses..."
Bunyan utilisait cette ressource lorsqu'il était découragé. Il l'utilisait lorsqu'il préparait des sermons. Il l'utilisait lorsqu'il se tenait devant des magistrats, accusé de prêcher sans autorisation officielle. Il l'utilisait lorsqu'il était en prison où il commença à rédiger le Voyage du Pèlerin. Il l'utilisait lorsqu'il prêchait depuis la fenêtre de sa cellule. Il l'utilisait lorsqu'il dirigeait l'attention des perdus vers Christ. C'est là le secret de Bunyan: l'Esprit et la Parole - la suffisance des Ecritures ! Le Consolateur, qui est notre tuteur, était le meilleur aide de Bunyan pour l'étude de la Bible. Sa très étroite dépendance de la Parole de Dieu et de son Auteur est ce qui donna à sa vie et à sa littérature leur impact.
Quel contraste présente-t-il avec le ministre moderne ! Quelque part entre une émission sportive à la télévision, le trajet vers l'aéroport, et la partie de golf, ce dernier doit préparer son message. Pas de problème! Il suffit d'allumer le nouvel IBM (Inspired Business Machines?), de lancer le Super Programme Faiseur de Sermons. La mémorisation, la méditation et les veilles avancées sont remplacées par des sermons en Gigaoctets, nanosecondes concoctés à l'aide de quelques clics de souris. Pas de sang versé, pas de transpiration, pas de larmes, pas de Bible, pas de prière, pas de bénédiction, pas d'individu, ces choses sont trop pitoyables, trop tristes!
("Pas de message ce soir, les amis. L'ordinateur est en panne.") Des aides pour l'étude de la Bible? Certainement, mais elles sont à utiliser avec modération, nous souvenant qu'aucune pensée, qu'aucun programme ni CD-ROM, qu'aucune disquette venant de l'homme, ne pourra jamais se comparer à la Parole et l'Esprit.
L'ordinateur de Bunyan est toujours disponible de nos jours, mais il est coûteux. Cela coûtera à l'utilisateur du temps. Du temps à passer dans la Parole. Du temps pour apprendre à humilier nos cœurs devant Lui. Du temps dans la prière, pour rechercher la volonté de Dieu afin de trouver les sermons que nous devons prêcher. Du temps pour nous attendre à Dieu afin de recevoir la vérité. Du temps pour que le caractère de la piété grandisse.
Le prix est-il trop élevé? Non, si vos sermons peuvent être encore une bénédiction 300 années après.
Buddy Smith est pasteur de l'église Grace Baptist Church, à Malanda, dans le Queensland en Australie. Il peut être contacté à l'adresse email suivante: smiles@tpg.com.au.
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