Le mandat culturel
Au sixième jour
de la création, Dieu, en le créant, a donné au
genre humain " le mandat culturel " (expression sans doute
forgée et lancée par Klaas Schilder entre les deux Guerres
mondiales, et répandue ensuite parmi les reformés-confessants).
Par ce mandat, les hommes
ont été, et demeurent, appelés, à la gloire
de Dieu et pour leur bien ici-bas, à remplir, dominer, garder,
cultiver et nommer la création sub-humaine :
- à la remplir (le
verbe hébreu mâté = remplir, combler, couvrir);
- à la dominer (le
verbe hébreu mâschal = dominer, gouverner, maîtriser,
assujettir) ;
- à la garder (le
verbe hébreu sbâmar = garder, veiller sur, observer,
prendre soin de, respecter, protéger);
- à la cultiver
(le verbe hébreu âvad = cultiver, travailler);
- et à nommer (le
verbe hébreu qârâ = appeler, nommer, désigner,
décrire, donner un nom, shêm) [2].
C'est le verbe " cultiver
" et le substantif " culture" ou " travaux"
qui l'ont emporté pour rassembler les divers sens de l'expression
" mandat culturel" que nous venons d'évoquer.
En invitant l'homme à
manger de " toutes les sortes d'arbres d'aspect agréable
et bon" [3] qu'il avait fait germer du sol, le Seigneur Dieu l'invitait,
symboliquement, à se lancer dans les arts, les sciences, les
techniques, les travaux, qui lui permettraient de progresser dans l'accomplissement
du mandat culturel, et à partir et au-delà du jardin d'Éden,
dans tout l'espace de la création sub-humaine. Etaient à
part, cependant, l'Arbre de la vie, qui serait provisoirement interdit
à l'homme après la Chute, et l'Arbre de la connaissance
du bien et du mal, puisque Dieu se réservait cette connaissance,
cette définition, et que l'homme ne pouvait recevoir et apprendre
ce qui était bien et ce qui était mal que de Dieu seul
sans jamais pouvoir s'en attribuer à lui-même la connaissance
et la définition [4].
Pour accomplir le mandat
culturel progressivement, au long de l'histoire, l'homme devait forcément
devenir " fécond" et " se multiplier" : l'univers
n'était-il pas pluriel et, par rapport à l'homme, immense?[5]
Du côté et à côté d'Adam, Dieu créa
et plaça Eve, sa femme, " os de ses os "et " chair
de sa chair" [6]. La Genèse nous rapporte comment dut se
produire bientôt, parmi les premiers hommes et pour leur bénéfice,
la division du travail et la spécialisation en divers métiers;
comme aussi, à partir de Noé et du recommencement de l'histoire
humaine, la dispersion en " septante" nations, la "multiplication"
qui aboutit au peuplement de toute la terre.
Ce mandat culturel, "
dominationnel ", donné aux hommes avant la Chute, maintenu
après celle-ci, puis répété, redonné
à Noé et à ses descendants après le Déluge
[7], est constitutif (fait partie intégrante) de la nature humaine.
Créé " image de Dieu ", l'homme, placé
sous l'autorité de Dieu, domine cependant la création
sub-humaine. Il est appelé à la bien garder, cultiver
et nommer, sous l'autorité de Dieu. Il en demeure responsable
devant lui [8].
" L'impulsion de l'homme
à dominer est maintenant pervertie puisqu'elle ne se manifeste
plus - c'est le résultat de la Chute - comme une fonction d'autorité
sous l'autorité de Dieu et à sa gloire, mais comme un
désir d'être Dieu. La tentation satanique a précisément
consisté en ce que tout homme devienne son propre dieu, décidant
pour lui-même du bien et du mal. Il croit avoir ainsi la décision
ultime en ce qui concerne le Droit et la domination. " [9]
Au mandat culturel, tout
homme répond par la manière plus ou moins dévoyée
ou, au contraire, plus ou moins fidèle dont il accomplit ses
travaux particuliers ici-bas. La culture, au sens large, n'est autre
que l'ensemble des labeurs accomplis dans ce monde. Tout homme, qu'il
le sache ou non, participe à la culture. Chacun a sa propre part
de responsabilité culturelle. Des possibilités nouvelles
deviennent des réalités grâce à la coopération
de la tête et de la main.
Ceux-là même
qui rejettent Dieu emploient ce que Dieu a créé et travaillent
avec les capacités que Dieu leur a données. " Qu'as-tu
que tu ne l'aies reçu? " [10]
Et ceux qui sont fidèles
à Dieu et à sa vérité n'ont jamais, de leur
côté, qu'un" petit commencement d'obéissance"
[11].
La doctrine scripturale
et réformée du mandat culturel s'inscrit au cœur du croyant
et l'encourage à accomplir du mieux possible son labeur quotidien
particulier, à la gloire de Dieu et au service du prochain.
Dans la conclusion du Traité
de la vie chrétienne, constituant les chapitres VI à
X du Livre III de son Institution de la religion chrétienne,
Jean Calvin écrit :
"
Nous avons à observer diligemment que Dieu commande à
chacun de nous de regarder sa création en tous les actes
de sa vie. Car il connaît combien l'entendement de l'homme
brûle d'inquiétude, de quelle légèreté
il est porté çà et là, et de quelle
ambition et cupidité, il est sollicité à embrasser
plusieurs choses diverses tout ensemble...
De
peur donc que nous troublions toutes choses par notre folie et témérité,
Dieu, distinguant ces états et manières de vivre,
a ordonné à chacun ce qu'il aurait à faire.
Et, afin que nul n'outrepassât légèrement ses
limites, il a appelé telles manières de vivre vocations...
Il
nous suffit de connaître que la vocation de Dieu nous est
comme un principe et fondement de nous bien gouverner en toutes
choses, et que celui qui ne s'y rangera pas ne tiendra jamais le
droit chemin pour dûment s'acquitter de son office... Celui
qui sera de petite estime se contentera néanmoins paisiblement
de sa condition de peur de sortir du degré auquel Dieu l'aura
colloqué. Ce sera aussi un allégement bien grand en
tous soins, travaux, fâcheries et autres charges, quand chacun
sera persuadé que Dieu lui est guide et conducteur en cela.
Les magistrats s'emploient plus volontiers en leur charge; un père
de famille se contraindra à faire son devoir de meilleur
courage; bref, chacun se portera plus patiemment en son état,
et surmontera les peines, inquiétudes, chagrins et angoisses
qui y sont, quand tous seront bien résolus que nul ne porte
d'autre fardeau que celui que Dieu lui a mis sur les épaules.
De
là il nous reviendra une singulière consolation :
c'est qu'il n'y aura œuvre si méprisée, si basse,
qui ne reluise devant Dieu, et ne soit fort précieuse, moyennant
qu'en elle nous servions à notre vocation. "
Le mandat missionnaire
Si le mandat culturel trouve
son fondement, sa source, dès le sixième jour de la Création,
pour être ensuite renouvelé, le mandat missionnaire, lui,
est inscrit, en lettres de lumière et de feu, dans les paroles
du Christ ressuscité à la fin du premier évangile,
celui de l'apôtre Matthieu :
- une affirmation -- >
TOUT POUVOIR M'A ÉTÉ DONNÉ DANS LE CIEL ET SUR
LA TERRE!
- un commandement -->
ALLEZ DONC! FAITES DISCIPLES TOUTES LES NATIONS, LES BAPTISANT AU NOM
DU PÈRE, ET DU FILS, ET DU SAINT-ESPRIT, ET ENSEIGNEZ-LEUR A
GARDER TOUT CE QUE JE VOUS AI PRESCRIT!
- et une promesse -->
MOI, JE SUIS AVEC VOUS TOUS LES JOURS JUSQU'À L'ACHÈVEMENT
DE L'ÈRE!
L'Église du Dieu
vivant et vrai répond sans cesse à ces paroles, avec la
prière du Seigneur :
QUE TON NOM SOIT SANCTIFIE
QUE TON RÉGNE
VIENNE SUR LA TERRE COMME AU CIEL!
QUE TA VOLONTÉ
SOIT FAITE
Ce que l'on ressasse un
peu partout, dans les Églises d'aujourd'hui, en opposition au
mandat missionnaire et à la prière dominicale, c'est l'expression
d'un incroyable pessimisme quant à l'avenir de l'Église
et quant à l'épanouissement final de la chrétienté
sur la terre.
Comme si les Portes de
l'Enfer devaient prévaloir dans l'histoire d'ici-bas!
Comme si toutes les nations
ne devaient pas devenir, un jour, disciples, être baptisées,
et observer les prescriptions du Seigneur inscrites dans le Texte sacré!
Comme si la chrétienté
ne devait pas l'emporter finalement sur la terre, sanctifiant le Nom
de Dieu, se soumettant à son règne, faisant Sa volonté!
Alors que le Seigneur Dieu
confirme les Siens - aussi bien dans le mandat missionnaire que dans
l'oraison dominicale qu'il leur a enseignée - dans une vision
de victoire et de réalisation pleine et entière de Son
dessein éternel, non pas au-delà de l'histoire et dans
le ciel, mais dans l'histoire et sur la terre!
Si, chaque fois que l'Église,
la chrétienté, traverse, comme aujourd'hui, un temps transitoire
de ténèbres et de jugement divin bien mérité,
les chrétiens fidèles se mettaient à désespérer
et à céder au pessimisme, ce serait au mépris de
la prophétie, de la promesse, du Christ Lui-même. Ce qui
doit compter pour nous d'abord, ce ne sont pas les événements
d'actualité dont nous sommes ou dont nous croyons être
les témoins, et qui arrivent par la volonté de Dieu notre
juge, mais, en priorité, ce que nous dit la Parole infaillible
de Dieu. Notre foi ne doit pas s'établir sur ce que nous croyons
voir mais sur ce que nous devons croire. " Nous marchons par la
foi et non par la vue ", dit S. Paul, disant aussi : " Les
souffrances du temps présent ne sont pas comparables à
la gloire qui nous sera révélée. " [12] Ce
n'est pas en nous bornant à ce qui se passe aujourd'hui, mais
en nous fiant sans réserve aux affirmations, commandements et
promesses de Dieu, inscrites par l'Esprit dans le Texte sacré,
que nous serons fidèles et nous opposerons à l'Adversaire.
L'union des deux mandats
Les mandats culturel et
missionnaire sont désormais unis jusqu'à se confondre.
Ce que nous attendons et
espérons comme devant finalement arriver dans l'histoire (toutes
les nations se convertissant à Jésus-Christ, devenant
disciples) ne fait plus qu'un avec la réalisation du dessein
créationnel de Dieu pour l'histoire (la vocation du genre humain
à remplir, dominer, garder, cultiver et nommer les créatures,
à la gloire de Dieu et pour son bonheur).
Comme l'écrivait
Grégoire de Nazianze (330-390) : " L'homme est roi sur toutes
choses sur la terre, en étant sujet du Roi qui est au ciel. "
[13]
Dieu a mis un tel bon ordre
à toute sa création qu'en poursuivant le mandat culturel
dans son propre métier (= ministère) et selon sa
propre vocation, le chrétien fidèle poursuivra du même
coup le mandat missionnaire, appelant à Jésus-Christ par
sa conduite, d'abord, et aussitôt ensuite par ses paroles (quand
il est interrogé, ou dès qu'il en saisit l'opportunité)
ses voisins ou compagnons de travail. " Que chacun de vous parle
avec vérité à son prochain. " [14]
C'est l'exemple que nous
ont donné aussi bien les fidèles des tout premiers siècles
que ceux, en France, des XVIe et XVIIe siècles.
La Foi passait de personnes humaines à telles autres, dans les
villages ou dans les villes, dans les communautés de métiers
ou dans des rencontres inattendues. En vivant à la gloire de
Dieu et en rapport avec leurs prochains, les chrétiens fidèles,
dans leurs diverses vocations de magistrat, d'agriculteur, d'homme d'armes,
de marin, d'artisan, de père ou de mère de famille, d'artiste,
de patron ou d'employé, de maître ou de serviteur, etc.,
par leur manière honnête et droite de se comporter, accomplissaient
ensemble le mandat culturel et le mandat missionnaire dont leur Seigneur-Sauveur
les chargeait.
La bénédiction
de Dieu vient normalement reposer sur l'Église (" institution
" et " organisme ") dès lors qu'elle obéit
fidèlement aux deux mandats conjoints dont nous venons de parler.
Le Texte sacré de l'Alliance est net à cet égard
:
" Le Seigneur te comblera
de biens sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne en héritage
pour que tu en prennes possession, pourvu seulement que tu obéisses
à la voix du Seigneur ton Dieu, en obéissant et pratiquant
tout ce commandement que je te donne aujourd'hui. "
" Tu seras béni
dans la ville et dans la campagne ... Le fruit de tes entrailles, le
fruit de ton sol, le fruit de tes troupeaux ... seront bénis!
Tu seras béni à ton arrivée et à ton départ.
le Seigneur mettra en déroute tes ennemis ... Le Seigneur ordonnera
à la bénédiction d'être avec toi dans tes
greniers et dans toutes tes entreprises ... Il t'établira pour
être son peuple saint ... Il t'ouvrira son bon trésor,
le ciel, pour envoyer à ta terre la pluie en son temps et pour
bénir tout le travail de tes mains ... Le Seigneur fera de toi
la tête et non la queue; tu seras toujours en haut et tu ne seras
jamais en bas, lorsque tu obéiras aux commandements du Seigneur
ton Dieu, que je te prescris aujourd'hui, lorsque tu les observeras
et les pratiqueras, et que tu ne t'écarteras ni à droite
ni à gauche de tous les commandements que je vous donne aujourd'hui,
pour te rallier à d'autres dieux et pour leur rendre un culte.
" [15]
* * *
Lors de la Création,
l'Esprit Saint " planait sur la surface des eaux " (Genèse
1:2);
- de même, durant
la quarantaine du désert, le Seigneur " planait" sur
Israël, " déployant ses ailes" sur lui, le "
prenant ", le " portant ", le "conduisant"
(Deutéronome 32: 11-12);
- de même, encore,
le Seigneur " dresse sa tente" sur tous ceux qui " ont
lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau"
(Apocalypse 7:13-15);
- de même, enfin,
le Seigneur qui a " théopneusté " le Texte sacré
(2 Timothée 3:16) tout au long de sa composition par des auteurs
humains, n'a cessé de veiller sur lui au long des siècles
pour que " pas un seul iota, pas un seul trait de lettre"
n'en passe, comme l'a promis le Christ Jésus (Matthieu 5:18).
Ce n'est sûrement
pas pour rien que tant la Bible que les Apôtres rapprochent et
comparent les Cieux et le Texte que le Seigneur a pareillement "
enroulés" (Esaïe 34:4; Apocalypse 6:14). La Psaume
19 ne parle-t-i1 pas, successivement, des cieux, de la création
tout entière, qui " racontent la gloire de Dieu - sans dire,
sans parole, sans que leur voix s'entende " (versets 2-7), puis
du Texte du Seigneur, des "paroles de sa bouche ", qui "
restaurent l'âme ", " réjouissent le cœur ",
" éclairent les yeux ", et " sont Vérité"
(versets 8-11)? Ainsi, le servant de Dieu est-il " averti ",
il " discerne ses erreurs " pour que sa prière et "le
murmure de son cœur " puissent être " agréés
par le Seigneur, son Roc et son Rédempteur" (versets 12-15).
Un dernier mot
Un dernier mot, non pas
pour reprendre mon propos, mais pour l'achever.
Dans la situation présente
du monde qui accable trop de chrétiens et pourrait en désespérer
certains, alors que le Règne du Seigneur et l'autorité
de son Texte sacré sont contestés jusque dans l'Église,
et qu'ainsi le jugement de Dieu a déjà commencé
par elle, arrivent, par grâce, les jours des petits recommencements.
Les chrétiens fidèles, qui souffrent en constatant l'autosatisfaction
régnant dans des Églises se conformant (courageusement!)
au monde du " socialement correct " et de l'" antichristianisme
de moins en moins masqué ", doivent prendre leur libre et
pleine responsabilité en rétablissant, autant que faire
se peut, et petit à petit, les gouvernements divers voulus par
Dieu lui-même, à commencer par le gouvernement, ou la maîtrise,
de soi. Dans la famille, dans la vie professionnelle, dans la cité
et les nations, dans l'Église locale, etc., chacun de ces gouvernements
ayant sa sphère d'action particulière et limitée.
Cette transformation personnelle
et sociale ne peut et ne pourra pas, ne doit et ne devra pas, être
imposée de haut en bas, comme si l'un ou l'autre de ces "
gouvernements " légitimes (celui de l'État ou de
l'Église, par exemple) avait le droit de dominer les autres;
mais, au contraire, doit et peut se réaliser de bas en haut,
en partant du plus proche, le gouvernement de soi, pour s'étendre,
peu à peu, à tous les autres.
Il faut bien voir, en effet,
que tant qu'un grand nombre d'hommes n'auront pas été
changés par la grâce de Dieu et n'auront pas appris la
maîtrise de soi - prions pour que cela vienne! il ne pourra pas
y avoir, comme il le faut pour qu'il y ait chrétienté,
la transformation nécessaire de la culture, de l'économie,
de la politique, des arts, etc..
Les chrétiens -
mandat culturel et mandat missionnaire confondus doivent résolument
" mettre en œuvre leur salut avec crainte et tremblement "
[16], par l'action du Saint-Esprit et dans l'obéissance au Texte
sacré.
Le Texte sacré ne
vise pas seulement un salut " spirituel ", le salut des "
âmes ", comme le présuppose le " piétisme
", mais toute notre manière de vivre, en tous domaines,
au quotidien.
Si la piété
est bien au cœur de la vie chrétienne, le piétisme, lui,
restreint faussement la vie chrétienne au domaine dit spirituel,
alors que celle-ci doit embrasser tous les aspects, toutes les sphères,
de notre existence terrestre. Le piétisme bloque au seul domaine
spirituel l'extension de la vie chrétienne, qui doit s'emparer
de tout le champ que le piétisme déclare " profane
", de tout le champ recouvert par les mandats culturel et missionnaire
confondus.
L’œcuménisme vigoureux,
face aux Églises désunies, et la construction à
poursuivre du Corps de Christ, de la chrétienté, face
au monde a-chrétien ou antichrétien déboussolé,
tels sont les deux grands axes parallèles à suivre conjointement
pour que
- dans le temps d'une patiente
préparation, ce Corps de Christ, cette chrétienté,
endure les difficultés, les souffrances et, s'il le faut, le
martyre jusqu'au sang;
- dans le temps de son
accomplissement final, cette chrétienté, réunissant
toutes les nations, y compris Israël, dans le même Baptême,
dans la même Foi et le même Repas de fête, soit préparée
et prête pour la venue en gloire du Christ, son Chef, parée
comme une Épouse pour son Époux [17].
Nous ignorons la longueur
de temps qu'il faudra pour cet achèvement de l'histoire terrestre,
comme aussi les combats à poursuivre, les souffrances à
endurer et les croix à porter, pour y arriver; mais nous savons
que cet achèvement se produira certainement à cause
- de l'héritage
de Dieu et du Christ promis à la sainte Église [18],
- de la soumission progressive
de toutes choses à Jésus-Christ jusqu'à ce que
ses ennemis soient sous ses pieds, jusqu'à ce que Dieu soit tout
en tous [19],
- de l'excellence de la
puissance de Dieu [20],
- de la puissance de la
Résurrection du Christ [21].
Dans les bouleversements
présents, face à la terrible décomposition que
traversent aujourd'hui les diverses dénominations chrétiennes,
il ne nous faut ni avoir peur, ni être angoissés, ni nous
décourager, ni nous dérober aux responsabilités
qui nous incombent.
Sous la Providence seigneuriale
du Dieu qui transforme en bien les projets humains de faire du mal [22]
et fait concourir toutes choses, y compris ceux-ci, au bien de ceux
qui l'aiment [23], c'est, au contraire, l'heure d'assumer, aux places
où il nous a mis, ce dont il nous charge. Dans une obéissance
toujours recommencée au Christ et au Texte sacré. Avec
l'indéfectible espérance que donnent les promesses divines.
La Cité située
sur une montagne ne peut être cachée [24]. Elle ne cesse
et ne cessera d'apparaître déjà sous des échafaudages
préalables successifs jusqu'au jour où elle sera vue et
réalisée dans notre histoire et pour la clore.
Le jour vient où
la plus petite de toutes les semences s'épanouira en un arbre
immense où joueront les oiseaux du ciel! Le jour vient où
le levain mis dans la pâte fera tout fait lever [25].
Amen! Alléluia!
Notes:
* Pierre Courthial est
doyen honoraire de la Faculté libre de théologie réformée
d'Aix-en-Provence.
1. Je mentionne, ici, les
deux livres, portant sur le "mandat culturel ", qui m'ont
particulièrement aidé: 1) celui du théologien reformé-confessant
néerlandais Klaas Schilder (1890-1952), Christus en Cultuur
(1947), traduction anglaise Christ and Culture (Winnipeg, Canada:
Premier Publishing, 1977); 2) celui du théologien reformé-confessant
américain Henry R. Van Til (neveu de Cornelius Van Til), The
Calvinistic Concept of Culture (Grand Rapids, Michigan: Baker Book
House, 1959).
2. Genèse 1:26-30,2:15,19-20.
3. Genèse 2:9.
4. Genèse 2:16-17.
5. Genèse 1:28.
6. Genèse 2:22-23.
7. Genèse 9:1 et
7.
8. Genèse 2:16-17;
3:11; 17-19.
9. Rushdoony, Institutes,
p. 448.
10. 1 Corinthiens 4:7 :
" Chacun tient de Dieu un don particulier, l'un d'une manière,
l'autre d'une autre ", id. 7:7.
11. Catéchisme de
Heidelberg, question 114.
12.2 Corinthiens 5:7; Romains
8:18.
13. Oratio XXXVIII.
14. Zacharie 8:16, repris
en Ephésiens 4:24.
15. Deutéronome
15:4b-5 et 28: 3-14.
16. Philippiens 2:12.
17. Cf. Jean 3:29; Apocalypse
21:2.
18. Romains 8:17.
19. 1 Corinthiens 15:20-28.
20. 2 Corinthiens 4:7.
21. Philippiens 3:10.
22. Genèse 50:20.
23. Romains 2:28.
24. Matthieu 5:11-16.
25. Matthieu 13:32-33.
Source: De
Bible en Bible, Pierre Courthial, Editions L'Âge d'Homme,
2000-2002, Suisse. - Utilisé avec permission.
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