En tant que Moraves, et
lorsque nous avons à répondre à la question :
" Que croient les Moraves ? ", nous pensons immédiatement
à nos cantiques. Le chant est la plus caractéristique
et la plus fréquente expression de nos croyances. Cette expression
par le chant est tout aussi prononcée dans l’ancienne unité
morave que dans le renouveau de l’Eglise morave. En plus de nos cantiques,
nous avons beaucoup de motets dont la plupart ont été
composés au XVIIIe siècle et au début
du XIXe siècle, et qui comprennent ce qu’on appelle
usuellement " la musique morave ". Ces dernières
années, nous avons commencé à composer à
nouveau davantage de motets. Que ce soit par les cantiques ou par les
motets, notre doctrine tend à être beaucoup plus chantée
que parlée.
Voilà un concept qui
conviendrait à Zinzendorf lui-même. Comme Craig Atwood
le notait dans son mémoire de thèse de doctorat, " Zinzendorf
répétait que le véritable langage de la religion
du cœur, c’est le chant. Pour Zinzendorf et la Communauté des
Frères, les vérités de la religion chrétienne
sont mieux communiquées par la poésie et le chant que
par la théologie systématique ou les polémiques ".
Nous devrions rappeler que l’Eglise morave est née de nouveau
au cours d’un service de louange (souvenons-nous du 13 août) et
que son culte d’adoration le plus caractéristique a été
appelé le " Singstunde ", l’heure du chant (ou encore
la leçon de chant). Il s’agit d’un culte qui ne comprend pratiquement
que des cantiques et au cours duquel des couplets de divers hymnes se
tissent ensemble pour développer un thème particulier
lié à un jour ou à un événement particulier.
Aucun sermon n’est nécessaire, car cette heure de chant est elle-même
" une prédication en chansons ". Au fil des années,
l’heure du chant et les hymnes liturgiques qui s’y rattachent ont évolué
pour donner les liturgies que nous utilisons aujourd’hui. Mais plus
tard, en Amérique, nous avons commencé à apprécier
à nouveau cette " pure heure de chant " comme un cadeau
que la province continentale n’oubliera jamais. Ajoutons que
les réunions d’agapes sont véritablement une de ces heures
de chant à laquelle s’ajoute un repas tout simple et que notre
façon de célébrer la Sainte Cène n’est autre
qu’une heure de chant incluant ce sacrement.
Zinzendorf a composé
un nombre impressionnant de couplets de cantiques pour les heures de
chant auxquelles lui et les congrégations ont participé.
Souvent, il composait ces couplets de façon spontanée,
sans être bien conscient qu’il était en train de composer.
Plusieurs de ces compositions n’ont pas été conservées,
mais des milliers de couplets de cantiques ont " survécu ".
Dans plusieurs de ces cantiques, Zinzendorf a produit des travaux qui
forment une partie importante de l’évolution de la louange des
assemblées. En définitive, la louange est l’essence même
de la vie de l’Eglise. C’est bien dans ce domaine que Zinzendorf a donné
le meilleur de lui-même. Il avait une façon bien particulière
de composer un texte qui engage et qui touche à la fois l’âme
et le cœur. Il employait des concepts théologiques qui font appel
à la raison – tout comme on pourrait s’y attendre étant
donné son passé luthérien – et en même temps
faisait ressortir la religion de son cœur toute morave. Celle qui se
réjouit simplement dans la présence du Sauveur qui s’est
donné lui-même pour nous et qui transforme nos vies. Zinzendorf
a vraiment donné le meilleur de lui-même dans ces deux
domaines.
C’est dans la composition
d’hymnes et de textes religieux adaptés à la louange et
aussi dans les musiques qui les accompagnent que l’influence de Zinzendorf
continue de plus belle à se faire sentir dans l’Eglise morave
d’aujourd’hui. Depuis le XVIIIe siècle jusqu’à
nos jours les Moraves ont produit un répertoire considérable
d’hymnes et de chants sacrés qui apportent une expression vivifiante
à la foi qu’ils professent. Ainsi, la prochaine fois que quelqu’un
vous dira : " Mais, les Moraves n’ont pas vraiment de
théologie… ", répondez-lui simplement : " Vous
devriez aller lire un cantique morave " et à coup sûr,
Jésus et Zinzendorf esquisseront un sourire depuis là-haut
tout en fredonnant un air favori.
Notes:
* C. Daniel Crews est archiviste
à Southern Province.
** Nola Reed Knouse est
la directrice de Moravian Music Foundation.
Références:
Craig Atwood, "Sang, sexe
et mort : vie et liturgie dans la Bethléhem de Zinzerdorf",
mémoire de thèse de doctorat, séminaire théologique
de Princeton, Etats-Unis, 1995, p. 136f.
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