"
Mais par dessus tout, il excellait dans la prière. L'essence
et la profondeur de son esprit, le respect et la solennité de
son abord et de ses manières, la rareté et la plénitude
de ses mots, ont souvent frappé d'admiration même des étrangers,
alors qu'il s'employait à apporter de la consolation aux autres.
Mais l'image la plus terrible, la plus vivante et respectable en même
temps que j'ai comprise ou contemplée (de Jésus au travers
d'un homme) c'était, je dois le dire, sa prière. Et c'était
en vérité un témoignage. Il connaissait et vivait
plus près de Son Seigneur que les autres hommes,. car ceux qui
Le connaissent le plus ont plus de raison qu'il n'en faut pour L'approcher
avec respect et crainte. " (Vie de Georges Fox)
Les vertus les plus douces
peuvent porter le fruit le plus amer par la présence de la plus
infime perversité. Le soleil donne la vie,
mais une exposition trop longue à ses rayons donne la mort.
La prédication, de même, doit donner la vie; mais elle
peut aussi tuer. C'est le messager qui en tient les clefs. Il peut ouvrir
aussi bien que fermer. Le témoignage verbal est l'institution
divine destinée à planter et amener à maturité
la vie des nouveaux-nés spirituels. Quand la chose est faite
proprement, ses résultats sont incalculables; quand elle est
mal accomplie, rien ne peut être comparé aux dommages qu'elle
cause. Détruire le troupeau est une chose facile si le berger
est imprudent ou si le pâturage est dévasté; il
est facile de capturer la citadelle si la sentinelle dort ou si l'eau
et la nourriture sont empoisonnées. Chargé de telles prérogatives
de grâce, exposé à de si grands écueils,
comprenant des responsabilités si nombreuses et si graves, ce
serait mal connaître le caractère et la réputation
du diable de croire qu'il n'use pas de sa plus grande influence pour
corrompre et le prédicateur et sa prédication. En face
de tout cela, l'exclamation interrogative de Paul: " Qui est suffisant
pour de telles choses! " n'est jamais déplacée!
Paul dit : " Notre capacité
vient de Dieu. Il nous a aussi rendus capables d'être ministres
d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit; car la
lettre tue, mais l'Esprit vivifie ".
Le véritable ministère
est donc oint de Dieu, fortifié par Dieu et créé
par Dieu. L'Esprit est sur le messager comme une puissante Onction,
le fruit de l'Esprit est dans son cœur. L'Esprit de Dieu a donné
la vie à l'homme et à la parole; sa prédication
donne la vie comme la source donne la vie, comme la résurrection
donne la vie. Elle donne une vie ardente comme l'été la
donne, une vie fructueuse comme l'automne la produit.
Le témoin qui donne
la vie est un homme de Dieu, dont le cœur est constamment assoiffé
de Son Dieu, dont l'esprit médite constamment Sa Parole, et dans
lequel, par la puissance de l'Esprit de Dieu, la chair et le monde ont
été crucifiés; son ministère est comme les
flots généreux d'une abondante rivière vivifiante.
La prédication qui tue est une prédication qui n'est pas
spirituelle. L'habileté du sermon ne vient pas de Dieu. D'autres
sources, bien plus basses que Dieu, lui ont donné énergie
et stimulant. L'Esprit de Dieu n'est évident ni dans le serviteur,
ni dans son sermon. Toutes sortes de forces peuvent être répandues
et stimulées par la prédication qui tue, mais ces forces-là
ne sont pas spirituelles. Elles peuvent leur ressembler, mais elles
n'en sont que l'ombre, la contrefaçon. Elles peuvent sembler
avoir la vie en elles, mais cette vie est comme " aimantée ".
La prédication qui tue est celle de la lettre; elle peut avoir
belle forme, être méthodiquement rangée, mais c'est
toujours la lettre, la rude et sèche lettre, la gousse vide et
nue. La lettre peut avoir en elle la semence de la vie, mais elle n'a
pas le souffle du printemps pour la faire germer; ce sont des semences
d'hiver, aussi dures que la terre gelée, aussi glacées
que l'air de cette saison; par elles, ni dégel, ni germination.
Cette prédication
de la lettre peut annoncer la vérité. Mais même
la vérité divine n'a, en elle seule, aucune puissance
pour donner la vie; elle doit être vivifiée par l'Esprit,
elle doit avoir avec elle toute la puissance de Dieu. La vérité
qui n'est pas vivifiée par l'Esprit de Dieu apporte la mort,
autant et même plus que l'erreur. Le sermon peut être fait
de vérité, sans mélange; mais, sans l'Esprit de
Dieu, son abri et son attouchement sont mortels, sa vérité,
erreur, sa lumière, ténèbres. La prédication
de la lettre est dénuée d'Onction divine; elle n'est ni
mélangée avec, ni recouverte de l'huile de l'Esprit. Il
peut y avoir des pleurs, mais les pleurs peuvent n'être qu'un
souffle de printemps sur un iceberg couvert de neige: aucun résultat,
sinon un peu de neige fondue à la surface. Il peut y avoir du
sentiment, il peut y avoir du zèle, mais ce n'est que l'émotion
de l'acteur et l'empressement du domestique. Le messager peut sentir
la chaleur de ce feu allumé par ses propres étincelles,
il peut être éloquent en se servant de sa propre interprétation
des choses, ardent en donnant le produit de son propre cerveau; le professeur
peut usurper la place et imiter le feu de l'apôtre; cerveau et
nerfs peuvent prendre la place et feindre l'Esprit de Dieu; et par ces
efforts, la lettre peut briller et étinceler comme une image
de néon; mais l'éclat et l'étincelle seront aussi
stériles en ce qui concerne la vie d'En-Haut que le serait un
champ ensemencé de perles. L'élément qui donne
la mort se cache derrière les mots, derrière le sermon,
derrière l'occasion, derrière les manières, derrière
l'action.
Le grand empêchement
est dans le porte-parole lui-même. Il n'a pas en lui les puissantes
forces qui créent la vie. Il peut ne rien y avoir pour déprécier
son orthodoxie, son honnêteté, sa pureté de style
ou son ardeur; mais quelque chose dans l'homme, dans l'homme intérieur,
dans les endroits secrets du cœur n'a jamais été brisé
et abandonné à Dieu; sa vie intérieure n'est pas
un large 1 canal qui laisse passer le message de Dieu et Sa Puissance.
En réalité,
c'est le vieil homme, et non Dieu, qui règne dans le lieu secret.
Quelque part, quoiqu'il en soit inconscient, un fil non conducteur a
touché son être intime, et le courant divin a été
arrêté.
Son être intime n'a
jamais senti sa complète banqueroute spirituelle, sa totale impuissance;
il n'a jamais appris à crier, désespérant de lui-même
et sans secours en lui-même, jusqu'à ce que la puissance
et le feu de Dieu viennent et le remplissent, le purifient et le rendent
dépendant. L'estime de soi, l'habileté personnelle, de
quelque pernicieuse façon, ont souillé et violé
le temple qui aurait dû être considéré et
conservé saint pour Dieu.
Le sermon qui donne la
vie coûte beaucoup au serviteur: la mort à lui-même,
la crucifixion au monde, le profond travail de son âme dans l'attente
de la révélation de l'Ecriture. La prédication
crucifiée peut seule donner la vie. Le véritable message
de la Croix ne peut être donné que par un témoin
crucifié lui-même.
Référence:
Puissance Par la Prière, E.M.
Bounds
Accueil
| Auteurs | Biographies
| Thèmes | Réveils
| Livres/K7/CD |
Liens | Traduction |
Sentinelle 24-7 | Vision
& Historique | Séminaires
| E-mail
Copyright © 2003. Ensemble
Rebâtissons la Maison.