L’onction
est donnée au prédicateur, non par l’étude, mais
dans la chambre secrète. Il s’agit de la distillation céleste
venant en réponse à la prière. C’est l’exhalation
la plus douce du Saint-Esprit. Elle imprègne, adoucit, tranche
et tranquillise. Elle porte la Parole comme une dynamite, comme du sel,
comme du sucre; fait de l’auditeur soit un coupable, soit un saint,
le réduit en larmes comme un enfant ou le vivifie comme un géant;
elle ouvre son cœur ou sa bourse aussi délicatement, et néanmoins
avec autant de force que le printemps fait croître les feuilles.
Cette onction n’est pas
le produit du génie. Elle ne se trouve pas dans les corridors
du savoir. Aucune éloquence ne peut lui faire la cour. Aucune
industrie ne peut l’acquérir. Aucune main ecclésiale ne
peut la communiquer. Elle est don de Dieu, c’est le cachet accordé
à Ses propres messagers. Elle est le titre de chevalerie octroyé
aux véritables et braves élus qui ont cherché cet
honneur oint à travers de nombreuses heures de prière
combattante et éplorée.
La sincérité
est bonne et impressionnante. Le génie est doué et grand.
La pensée enflamme et inspire, mais il faut un don plus divin,
une énergie plus puissante que la sincérité ou
le génie ou la pensée pour BRISER les chaînes du
péché, pour GAGNER des cœurs dépravés et
méconnus à Dieu, pour réparer les brèches,
et restaurer l’Eglise dans ses anciennes voies de pureté et de
PUISSANCE! Rien d’autre que cette sainte onction ne peut faire cela.
L’onction est l’huile du Saint-Esprit, servant à séparer
l’homme pour l’œuvre de Dieu et à le qualifier en vue d’elle.
Sans cette onction, il n’y a pas de véritables résultats
spirituels accomplis.
L’onction peut être
simulée. Il y a beaucoup de choses qui lui ressemblent, il y
a beaucoup de résultats qui ressemblent à ses effets;
mais ceux-ci sont étrangers à ses résultats et
à sa nature.
La ferveur ou la douceur
excitée par un sermon pathétique ou émotionnel
peuvent avoir un air de ressemblance avec les mouvements de l’onction
divine, mais elles n’ont aucune force mordante, pénétrante
et déchirante. Il n’y a aucun baume pouvant guérir les
cœurs dans ces mouvements émotionnels, sympathiques de surface.
Ils ne sont pas radicaux, ils ne sondent pas le péché
et ne guérit pas du péché non plus.
Cette onction divine est
le signe distinctif même qui sépare la véritable
prédication de l’Evangile de toutes les autres méthodes
de présentation de la vérité. Elle soutient et
pénètre dans la vérité révélée
avec toute la force de Dieu. Elle illumine la Parole, et élargit
et enrichit l’intellect, et le saisit puissamment pour qu’il empoigne
et appréhende la Parole. Elle qualifie le cœur du prédicateur,
et l’amène à cette condition de tendresse, de pureté,
de force et de lumière qui est nécessaire pour assurer
les résultats les plus élevés. Cette onction donne
au prédicateur la liberté et un élargissement de
la pensée et de l’âme – la liberté, la plénitude
et la précision au discours qui ne peuvent être obtenus
par aucun autre moyen.
Sans l’onction sur le prédicateur,
l’Evangile n’a pas plus de puissance pour se propager qu’un quelconque
autre système de vérité. Ceci est le sceau de sa
divinité. L’onction sur le prédicateur investit Dieu dans
l’Evangile. Sans l’onction, Dieu est absent, et l’Evangile est laissé
aux forces viles que l’ingénuité, l’intérêt
ou les talents de l’homme peuvent fabriquer pour en faire valoir et
projeter ses doctrines.
C’est dans cet élément
que le pupitre échoue souvent, plus que dans n’importe quel autre
élément. L’onction est une force de consécration,
et sa présence, le test continuel de la consécration.
C’est cette divine onction sur le prédicateur qui assure sa consécration.
C’est cette divine onction sur le prédicateur qui assure sa consécration
à Dieu et à Son œuvre. Il est possible que d’autres forces
et motivations l’appellent à l’œuvre, mais voici uniquement ce
qu’est la consécration: la séparation pour l’œuvre de
Dieu par la puissance du Saint-Esprit est la seule consécration
reconnue par Dieu comme légitime.
Cette divine onction, ce
revêtement céleste est ce dont le pupitre a besoin et ce
qu’il doit avoir. Cette divine et céleste huile posée
sur le pupitre par l’imposition des mains de Dieu doit adoucir et lubrifier
l’homme entier – cœur, tête et esprit – jusqu’à le séparer
par une puissante séparation de toutes motivations et tous buts
terrestres, séculaires, mondains et égoïstes, le
séparer en vue de tout ce qui est pur et divin. C’est la présence
de cette onction sur le prédicateur qui crée le mouvement
et la friction dans beaucoup de congrégations. Les mêmes
vérités ont été dites dans la rigueur de
la lettre, mais aucun froissement n’a été vu, aucune douleur
ou pulsation ressentie. Tout est plombé dans un silence de cimetière.
Un autre prédicateur
survient, et cette mystérieuse influence repose sur lui; la lettre
de la Parole devient des lettres de feu enflammées de l’Esprit,
la profonde agonie d’un puissant mouvement est ressentie. C’est cette
onction qui infiltre et remue la conscience et brise le cœur. La prédication
dénuée d’onction rend tout dur, sec, et mort. Cette onction
n’est pas une réminiscence ou un domaine du passé seulement;
c’est un fait conscient, réalisé et présent. Elle
appartient à l’expérience de l’homme ainsi qu’à
sa prédication. C’est ce qui le transforme en l’image de son
divin Maître, et par cette onction, il déclare la vérité
de Christ avec puissance. C’est à ce point ce qui constitue la
puissance dans le ministère qu’elle rend toute autre chose faible
et vaine sans elle, - et par sa présence, elle remédie
à l’absence de toutes les autres forces de qualité inférieure.
Cette onction n’est pas
un don inaliénable. Elle est un don conditionnel, et sa présence
est perpétuée et accrue par le même processus à
travers duquel elle a été initialement acquise; par la
prière incessante à Dieu, par un désir passionné
de Dieu, par une recherche de l’onction avec estime et avec une ardeur
sans relâche, par la prise de conscience que toute autre chose
est vouée à la perte et à l’échec sans elle.
Source:
The
Watchword
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