"Si
certains chrétiens, qui sont si rapides à se plaindre de leurs conducteurs,
avaient moins parlé et agi devant les hommes, et s'étaient davantage
appliqués, de toutes leurs forces, à crier au Seigneur en leur faveur,
si, en quelque sorte, ils s'étaient levés de bonne heure pour secouer
le Ciel de leurs intercessions humbles, ferventes et incessantes, l'Eglise de
Jésus-Christ aurait été bien davantage conduite dans le chemin
du succès." - Jonathan
EDWARDS
D'une
façon ou d'une autre, la prière, en particulier pour les serviteurs,
est tombée en désuétude ou a été sérieusement
dépréciée. Il nous est arrivé d'entendre cette pratique
mise en accusation, comme si cette nécessaire dépendance de Dieu
était un scandale et devait rabaisser le ministère, l'empêcher
d'être vraiment efficace. Il est évident que cela offense l'orgueil
des diplômés et leur propre suffisance; mais, si le service divin
permet ces choses, il a besoin d'être scandalisé de la sorte. II
est comme un navire en perdition, loin de tout secours.
Pour
le serviteur de Christ, la prière n'est pas simplement le devoir de sa
profession, elle ne représente pas seulement un privilège, mais
une nécessité. L'air n'est pas plus indispensable aux poumons que
la prière ne l'est au serviteur de Dieu. C'est pour lui une question de
vie ou de mort. C'en est également une de prier pour lui. Ces deux propositions
sont unies dans un mariage qui ne devrait jamais connaître de divorce :
le prédicateur doit prier, on doit prier pour le prédicateur. Satisfaire
aux terribles responsabilités, et provoquer le plus réel succès
de cette grande œuvre prend autant toutes les prières des responsables
que toutes celles qui peuvent être faites à leur égard. Pour
le vrai serviteur, immédiatement après la culture de son esprit
et le fait de sa propre communion avec le Sauveur vivant, dans leur forme la plus
intense, vient un grand besoin du soutien et de l'intercession du peuple de Dieu.
Plus
un homme est saint, plus il estime la communion avec Dieu; plus il voit clairement
qu'Il se donne à ceux qui prient, plus il sait que la révélation
divine à son âme a lieu dans la mesure de ses aspirations personnelles
et des soupirs importuns qu'elle fait monter vers son Seigneur. Le salut ne fait
jamais son chemin dans un cœur qui ne prie pas. Le Saint-Esprit n'habite jamais
avec un esprit vagabond et sans prière. La prédication n'édifie
jamais une âme impie. Christ n'a rien à faire avec des chrétiens
qui ne Le cherchent pas. L'Evangile ne peut être multiplié par un
messager qui ne sait pas intercéder. Dons, talents, éducation, éloquence,
appel de Dieu même, ne peuvent diminuer l'exigence de la prière,
ils ne font, au contraire, qu’intensifier sa nécessité, autant de
la part du racheté que pour lui. Plus ses yeux sont ouverts sur la nature,
la responsabilité et les difficultés de son œuvre, plus il verra
et plus il sentira (s'il est vraiment appelé de Dieu) la nécessité
impérieuse de prier. Et non seulement il verra qu'il doit le faire toujours
plus, mais encore il suppliera les autres de l'aider de cette manière.
Paul
est une illustration frappante de ces choses. Si quelqu'un pouvait jamais étendre
ou faire avancer l'Evangile par le moyen de sa valeur personnelle, de sa capacité
intellectuelle, de sa culture, de toutes les grâces reçues, de l'appel
de Dieu à l'apostolat, c'était bien Paul; et cependant, n'a-t-il
pas été un vivant exemple du fait qu'un serviteur doit être
un homme littéralement donné à la prière ? Tout apôtre
qu'il était, Paul montre par-dessus tout que le plein succès de
son ministère dépendait des prières des saints. Il demande,
il réclame, il plaide il supplie, en des termes pleins de passion, afin
de recevoir l'aide de tous les saints en Jésus-Christ. Il savait que, dans
le Royaume spirituel, comme partout ailleurs, l'union fait la force; que la concentration
et l'union intime de la foi, du désir, et de la prière des rachetés
permettaient de faire surabonder la Grâce divine (2 Corinthiens 1-11). Des
cellules de prière, rassemblées comme des gouttes d'eau, font un
océan qui défie toute résistance. Avec sa claire et grande
compréhension des "dynamiques " spirituelles, il s'était
déterminé à rendre le ministère du Seigneur aussi
convaincant, aussi éternel, et aussi irrésistible que l'océan,
en rassemblant toutes les unités de prières dispersées, pour
les précipiter comme la pluie sur la Parole de Dieu répandue.
L'explication
de la prééminence de Paul en travaux et résultats, autant
pour l'Eglise que pour le monde, ne peut-elle pas être trouvée dans
le fait qu'il fut capable de centrer sur lui-même et son ministère
plus de prières que tous les autres ? A ses frères en Christ de
Rome, il écrit " Mais maintenant je vous supplie, frères,
par notre Seigneur Jésus-Christ, et par l'amour de l'Esprit, de combattre
avec moi en adressant à Dieu des prières en ma faveur ".
Aux Ephésiens,
il dit : " Faites en tout temps, par l'Esprit, toutes sortes de prières
et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance,
et priez pour tous les sains. Priez pour moi, afin qu'il me soit donné,
quand j'ouvre la bouche, de faire connaître librement et hardiment le mystère
de l'Evangile ".
Aux
Colossiens, il souligne : " Priez aussi pour nous, afin que Dieu nous
ouvre une porte pour la Parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère
de Christ, pour lequel je suis dans les chaînes, et le faire connaître
comme je dois en parler ".
Aux
Thessaloniciens, il ordonne fermement et ardemment "Frères, priez
pour nous".
Paul
appelle à l'aide l'Eglise de Corinthe : "Vous aussi, nous aidant
ensemble dans les prières pour nous". Cela devait être une
partie de leur travail. Ils avaient à prêter main forte au combat
de la prière puisque Dieu lui avait fait de telles promesses.
Dans
une recommandation supplémentaire, en terminant sa lettre à l'Eglise
de Thessalonique, au sujet de l'importance et de la nécessité vitale
de leurs prières, il écrit : " Au reste, frères,
priez pour nous, afin que la Parole du Seigneur se répande et soit glorifiée,
comme elle l'est chez vous, et afin que nous soyons délivrés des
hommes méchants et pervers ".
Sa réflexion aux Philippiens et frappante : toutes ses épreuves
et l'opposition qu'il rencontre peuvent servir, contrairement à ce que
l'on peut penser ordinairement, à répandre l'Evangile de Jésus-Christ;
et cela, grâce à l'efficacité de leurs prières pour
lui. Philémon devait lui préparer un logement; car, au travers des
prières de son hôte, l'apôtre serait délivré
pour pouvoir lui rendre visite.
L'attitude
de Paul sur cette question illustre merveilleusement son humilité et sa
profonde connaissance des forces spirituelles qui font avancer l'Evangile. Plus
que cela encore, elle enseigne une leçon à toutes les générations
de chrétiens : si Paul dépendait tellement des prières des
enfants de Dieu pour donner le succès à son ministère, combien
n'est-il pas plus nécessaire encore aujourd'hui que les chrétiens
nés de nouveau apprennent à prier sérieusement et s'unissent
à l'Intercesseur céleste pour qu'Il répande Sa Parole.
Paul
ne sentait pas que cet appel urgent à la prière en sa faveur abaisse
en rien sa dignité, diminue son influence, ou déprécie sa
propre piété. Et d'ailleurs, qu'importe si cela l'avait fait ? Que
sa dignité tombe; que son influence soit détruite, que sa réputation
soit salie, il lui fallait avoir leurs prières. Appelé, avec une
mission précise, le plus grand des apôtres comme il l'était,
tout son équipement était imparfait sans les prières du peuple
de Dieu. Il écrivait parfois des lettres, insistant pour que les chrétiens
prient pour lui.
Priez-vous pour ceux qui ont la charge de vous conduire? Intercédez-vous
pour eux dans le secret ? Les prières publiques sont de bien peu de poids,
à moins de sortir de cœurs constamment assoiffes de Dieu Ceux qui prient,
dans une assemblée, sont comme l'étaient Aaron et Ur pour Moïse.
Ils soutiennent les mains affaiblies des serviteurs et décident ainsi de
l'issue des combats qui font si ardemment rage autour d'eux. Les appels et le
but des apôtres étaient de mettre l'Eglise en prière. Ils
n'étaient pas ignorants de la grâce reçue par celui qui donne
avec joie. Ils n'ignoraient pas la place que l'activité religieuse et le
travail occupent dans la vie chrétienne. Mais pas une de ces choses, ni
toutes réunies, ne pouvaient, à leurs yeux, être comparées
à la prière, en nécessité, en importance, en urgence.
Les plus ardents et les plus sacrés de leurs appels étaient employés
à cela. Les plus ferventes exhortations, les mots les plus compréhensibles
et les plus ardents étaient employés pour renforcer son impérieuse
obligation et sa nécessité.
"Mettez
partout les saints en prière" , tel est le fardeau de l'effort apostolique
et le secret de ses succès. Jésus-Christ, leur Seigneur, avait,
Lui aussi, combattu dans ce sens, aux jours de son ministère terrestre.
Alors qu'ému de compassions infinies à la vue des champs prêts
à être moissonnés, dont la récolte se perdait par manque
d'ouvriers, Il s'était arrêté dans sa propre prière
pour réveiller la sensibilité endormie de ses disciples au devoir
de cet exercice : "Priez le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers
dans Sa moisson", leur avait-Il commandé. " Et Il leur
dit une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier, et ne point se relâcher.
" La puissance de nos dévotions n'est pas mesurée par le
temps passé à cet exercice, car il doit être constant, par
le Saint-Esprit. La capacité d'attendre de se tenir tranquille, ou de courir
de l'avant, dépend essentiellement de notre intimité avec le Maître.
La précipitation, qui est toujours mauvaise et destructrice, l'est aussi,
et ce d'une façon encore plus alarmante, dans le grand travail de la communication
avec Dieu. De courtes dévotions sont la ruine d'une profonde piété.
Le calme, la compréhension, la force sont jamais les compagnons de la précipitation.
Un court temps de prière épuise la vigueur spirituelle, arrête
son progrès, sape ses fondations, dessèche la racine, et rend éphémère
la vie spirituelle. Il est la source d'une vie rétrograde, l'indication
certaine d'une piété superficielle; il trompe, flétrit, pourrit
la semence, et appauvrit le sol.
Il est vrai que les
prières de la Bible sont courtes; c'est du moins ce qui apparaît
dans les quelques mots qui en sont rapportés. Mais les hommes de prière
de la Bible furent avec Dieu durant de longues et saintes heures de combat. Ils
remportèrent la victoire par peu de paroles peut-être, mais par de
longues attentes. Les prières de Moïse, par exemple, qui nous sont
rapportées, peuvent paraître courtes; mais cela ne l'empêcha
pas d'intercéder avec jeûnes et cris constants pendant deux fois
quarante jours et quarante nuits.
Le rapport au sujet de la prière du prophète Elie peut être
condensé dans quelques brefs paragraphes ; mais il est hors de doute qu'Elie,
qui savait " prier avec instance ", dut aussi passer plusieurs heures
de luttes ardentes et de sublime communion avec Dieu, avant de pouvoir dire, avec
une extraordinaire assurance, au roi Achab "Il n'y aura ni pluie ni rosée
durant les années qui viennent, sinon à ma parole". Ce
qui nous est rapporté des prières de Paul, dans le Nouveau Testament,
peut être court; mais il nous est dit qu'il " priait jour et nuit
avec ardeur ".
" L'oraison dominicale " est un modèle divin pour des lèvres
d'enfants; mais l'homme Christ Jésus passa de nombreuses nuits dans la
prière avant que Son œuvre ne soit achevée. Ses nuits entières
et Ses persévérantes dévotions donnèrent à
Son œuvre son fini et sa perfection, "nous donnant un exemple afin que
nous suivions Ses traces ".
Le travail spirituel est un travail exigeant, et les hommes ne le font qu'à
contre-coeur. Prier, prier véritablement, coûte beaucoup de sérieuse
attention et de temps, choses auxquelles la chair et le sang ne trouvent aucune
saveur. Nous pouvons nous habituer à nos prières de mendiants, jusqu'au
point que cela nous semble bon et normal : c'est une forme décente qui
calme notre conscience un opium aux effets mortels. Nous pouvons écourter
nos prières, et n'en pas réaliser le péril jusqu'au moment
où le bâtiment se lézarde ! De rapides dévotions produisent
une foi faible, des convictions faibles, une piété douteuse. Etre
petit avec Dieu, c'est être petit pour Dieu. Raccourcir la prière
donne aussi un caractère religieux rabougri, mesquin et négligent.
Il faut du temps pour que le plein souffle de Dieu pénètre notre
esprit. La brièveté coupe le canal qui nous relie à Lui.
Cela prend du temps dans le lieu secret pour recevoir une pleine révélation
de Dieu par Sa Parole. Le peu de temps et la précipitation en gâtent
l'image. C'est pourquoi, laissons à l'Esprit-Saint la possibilité
d'intercession en nous "par des soupirs inexprimables" (Romains 8).
Henry Martyn se lamente
que : " le manque de lectures bibliques privées et le peu de prière
de ma vie, à cause de l'incessant besoin pour la prédication, ont
jeté un grand froid entre Dieu et mon âme ". Il considérait
avoir donné beaucoup trop de temps à son service public, et bien
trop peu à sa communion intime avec le Seigneur. Il fut tellement frappé
par son besoin de mettre à part du temps pour le jeûne et la prière
qu'il écrivait ensuite : " J'ai été puissamment assisté,
ce matin, pour pouvoir prier pendant deux heures ".
William Wilberforce disait : " Il me faut absolument prendre plus
de temps pour satisfaire les besoins de mon âme. Ma vie a été
bien trop publique pour qu'elle en retire du bien. La diminution de mes heures
de solitude la font mourir de faim; elle défaille, elle est prête
à s'évanouir. Les heures que j'ai gardées étaient
trop tardives ". D'un de ses échecs au Parlement, il rapporte
: " Je veux confesser mon chagrin et ma honte : tout cela, probablement,
parce que j'ai raccourci mes heures de communion; c'est pourquoi Dieu m'a laissé
trébucher ". Davantage d'heures solitaires matinales, voilà
le seul remède qu'il préconisait.
Plus de temps, et des heures matinales de prière, agiront de façon
merveilleuse pour réveiller et fortifier une vie spirituelle déchue.
Cela se manifestera tout de suite par une vie plus sainte. Une vie chrétienne
victorieuse ne serait pas si rare à trouver, ni si difficile à atteindre,
si nos prières n'étaient pas si courtes et si précipitées.
Le parfum et la douceur de Christ ne seraient pas si étrangers dans nos
vies, ni Son héritage si impossible à atteindre, si l'intimité
avec Lui était notre vie normale de chrétiens. Nous vivons mesquinement
parce que nous prions petitement. Avoir tout notre temps, le prendre pour "
faire la fête " dans l'intimité avec le Seigneur, apportera
certainement à nos vies de la " moelle et de la graisse ". Notre
capacité de nous tenir avec Dieu dans le secret sera la même pour
nous tenir avec Lui en public. De rapides visites à la chambre haute sont
illusoires; elles sont une violation de notre engagement envers le Seigneur. Non
seulement se contenter de ces courts moments nous aveugle, mais nous y perdons
terriblement, de beaucoup de manières, de l'héritage si riche que
Christ nous a légué. Attendre dans le secret instruit et apporte
la victoire. C'est là que nous sommes enseignés. Les plus grandes
victoires sont souvent le fruit des plus grandes attentes; attendre jusqu'à
ce que les paroles et les plans humains soient anéantis, et que cette patience
silencieuse et persévérante remporte la couronne. En appuyant fortement
sur cela, Jésus-Christ ne dit-il pas : " Et Dieu ne vengera-t-Il
pas Ses élus, qui crient à Lui jour et nuit ? " Il n'y
a pas d'arrêt dans cette vie de Christ en moi.
Prier est la plus grande
chose que nous puissions faire; et pour bien l'accomplir, il doit y avoir du calme,
du temps et de la méditation biblique. Dépourvue de ces choses,
la prière est dégradée pour devenir le plus petit et le plus
insignifiant des exercices. La vraie prière produit les meilleurs résultats
en vue du bien; une maigre prière ne produit rien. Nous ne pouvons pas
employer trop la vraie prière, nous ne pouvons pas utiliser de simulacres
dans ce combat. Nous devons apprendre à nouveau combien la prière
est digne qu'on s'y attache, et entrer vraiment à l'école de prière
de Christ. Il n'y a rien qui prenne plus de temps à apprendre. Et si nous
voulons expérimenter cet art merveilleux, nous ne nous y donnerons pas
un petit peu, de temps à autre. Nous devons exiger pour nous-mêmes
les meilleures heures du jour et ou alors, nous ne connaîtrons jamais de
prière digne de ce nom.
Notre
génération n'est cependant pas portée à la prière.
Il existe peu de chrétiens qui prient véritablement. Dans ces jours
de rapidité et d'excitation, d'électronique et d'atome, les hommes
ne veulent pas prendre de temps pour une chose si dégradante. Il y a des
prédicateurs qui " disent " des prières, parce que cela
fait partie de leur programme; mais, qui " se réveille pour se saisir
de Dieu " ? (Esaïe 64-6). Qui prie comme Jacob pria, jusqu'à
être couronné comme intercesseur et prince avec Dieu? Qui prie comme
Elie, jusqu'à ce que toutes les forces enfermées dans la nature
soient libérées, et qu'un pays frappé par la famine fleurisse
comme un jardin d'Eden ? Qui prie comme pria le Seigneur Jésus, alors que,
réfugié dans la montagne, " Il passa toute la nuit à
prier Dieu" ! Les apôtres se donnaient à la prière
et à l'étude de la Sainte Parole (Actes 6-4), chose à laquelle
il est le plus difficile d'atteler chrétiens et prédicateurs ! Il
y en aura qui donneront leur argent, même avec une certaine abondance (bien
qu'il ne soit pas à eux en vérité); mais ils ne se donneront
pas eux-mêmes à la prière et à leur Bible sans lesquelles
tout leur argent n'est qu'une malédiction. Il y a des quantités
de pasteurs qui délivreront de grands et éloquents messages sur
le besoin de se réveiller et la manière de multiplier le Royaume
de Dieu; mais il y en a peu qui feront ce sans quoi toutes leurs prédications
et organisations ne sont que vanité : prier. Cela est passé de mode,
un art qui est presque perdu. Mais le plus grand bienfaiteur que cet âge
pourra produire, c'est celui qui ramènera les serviteurs et tous les chrétiens
à la prière véritable, celle qui est imbibée de la
Parole de Dieu.
Les disciples ne purent avoir que des éclairs de compréhension au
sujet de l'importance de la prière, avant la Pentecôte. Mais la venue
de l'Esprit, dont ils furent ensuite remplis, éleva la prière jusqu'à
sa position vitale et toute-puissante en ce qui concerne la proclamation de l'Evangile
de Christ. Le présent appel à la prière est le plus pressant
et le plus puissant que jette le Saint-Esprit à l'Eglise de notre époque.
La piété des saints est façonnée, épurée,
perfectionnée par la prière. L'Evangile se répand lentement
et timidement lorsque les chrétiens ne sont pas en prière et tôt
et tard, et longtemps ! A genoux devant leur Bible ouverte, telle est l'attitude
des conquérants spirituels.
Où sont les conducteurs qui peuvent enseigner aux chrétiens l'art
de prier, et qui sont capables de les mettre au travail ? Savons-nous que nous
sommes en train d'éduquer une génération de saints qui ne
savent pas prier sans cesse ? Où sont les conducteurs apostoliques qui
peuvent mettre le peuple de Dieu à genoux ? Qu'ils se présentent
et fassent l’œuvre; et ce sera la plus grande qui pourra jamais être faite
! Une augmentation des facilités d'instruction et de la puissance financière
du peuple de Dieu sera sa plus sûre malédiction, si ces choses ne
sont utilisées dans un esprit de prière et de consécration
au Dieu de la Bible. Une campagne pour avoir les fonds nécessaires à
une évangélisation du XXe ou du XXXe siècle
n'aidera pas notre piété mais l'empêchera, si nous n'y faisons
attention. La seule chose qui pourra être utile n'est rien moins qu'un effort
précis des hommes de prière. Les mieux placés parmi eux doivent
conduire un effort apostolique d'importance, afin de souligner la vitale importance,
et le fait primordial de la prière dans le cœur et la vie de l'Eglise.
Seuls des hommes de prière peuvent engendrer des disciples qui savent prier.
Nous avons, en vérité, grand besoin de quelqu'un qui puisse mettre
les saints à leur travail d'intercession. Nous ne sommes malheureusement
pas une génération de saints qui sait prier ! Or, de tels chrétiens
ne sont pas plus qu'une bande de mendiants qui n'a ni l'ardeur ni la beauté
ni la puissance de véritables saints ! Qui voudra réparer cette
brèche ? Sera le plus grand des Réformateurs et Apôtres celui
qui pourra mettre l'Eglise à genoux, dans sa position natale ! (Actes 1-14).
C'est notre pensée
la plus sobre et la mieux sentie que le besoin numéro UN pour l'assemblée
de Jésus-Christ de ce temps et de tous les âges, est celui d'hommes
et de femmes de foi, inébranlables et saints, d'une telle vigueur spirituelle
et d'un tel zèle ardent. Leur prière, leur foi, leur vie et service
seront d'un modèle si radical et militant qu'ils pourront susciter de vraies
révolutions spirituelles, ouvrant la voie à une nouvelle dispensation,
autant pour les vies individuelles que pour les rachetés dans leur ensemble.
Nous ne voulons pas dire des hommes qui feront sensation par de nouvelles inventions,
ou attireront par de plaisants divertissements; mais de ceux qui pourront remuer
la conscience de leurs contemporains et occasionner de véritables révolutions
par la simple prédication de la Parole de Dieu et la puissance du Saint-Esprit;
les tendances même de notre temps seront ainsi changées.
Les capacités naturelles et les avantages de l'éducation n'ont rien
à faire en cette matière. Seule la capacité de la foi dans
la Parole, celle de la prière, la puissance d'une entière consécration,
d'un effacement total de soi, une perte absolue de sa propre vie pour la Gloire
de Dieu, une aspiration continuelle et insatiable pour " toute la plénitude
de Dieu " dans le Christ, Parole Vivante, telles sont les qualités
d'hommes qui pourront mettre l'église en feu pour leur Seigneur et Chef.
Cela ne se fera pas d'une manière bruyante ou comédienne, mais avec
la chaleur intense et calme du Saint-Esprit, qui fait fondre les cœurs et ressembler
à leur Maître. Dieu peut faire des merveilles s'Il peut seulement
motiver l'homme adéquat. Les hommes peuvent faire des merveilles s'ils
peuvent seulement amener Dieu à les conduire. Que chaque racheté
soit vraiment rempli du Saint-Esprit, selon l'ordre d'Ephésiens 5, et Dieu
mettra le monde sens dessus dessous. Ce serait éminemment utile dans ces
derniers jours ! Des hommes qui ont accès au Trône de la Majesté
Divine en Jésus-Christ leur Seigneur, sachant utiliser les armes spirituelles
pour amener les pensées captives à Son obéissance, ont toujours
été le besoin universel de l'Eglise dont Jésus-Christ est
la Tête.
L'Eglise de Christ n'a jamais été dépourvue de tels hommes
qui font resplendir son histoire; ils sont la démonstration permanente
de la gloire de celle que le Seigneur bâtit; leur exemple et leur histoire
sont encore une source d'inspiration et de bénédiction. Un accroissement
de leur nombre et de leur consécration devrait être le sujet de nos
prières.
Ce qui a déjà été fait, en matière spirituelle,
peut être encore accompli de nos jours, et même de meilleure façon
encore. Telle est la vision de Christ : " Il dit En vérité,
en vérité, Je vous le dis, celui qui met en Moi sa foi fera aussi
les œuvres que Je fais il en fera même de plus grandes, parce que Je vais
au Père ". Le passé n'a pas encore épuisé les
possibilités, ni l'exigence, de faire de grandes choses pour Dieu. L'Eglise
qui est dépendante de son passé pour ses miracles de puissance et
de grâce, est une église déchue. Notre Dieu Sauveur veut des
disciples, des hommes de qui le " moi " et le monde ont été
mis à mort par une crucifixion de foi (Galates 6-14), par une abdication
qui a si totalement ruiné l'égoïsme et le monde en eux, qu'il
n'y a plus d'espoir, ni même de désirs, pour un retour en arrière;
des hommes qui, par cette capitulation et crucifixion d'eux-mêmes, ont tourné
vers Dieu des cœurs entièrement consacrés. Prions donc avec ardeur
pour que les promesses de Dieu à la prière soient plus que réalisées.
Extrait
du livre "Puissance par la Prière", E.M. Bounds
Source:
http://www.chez.com/voxdei/bounds2.htm
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