Durant
cette maladie, je fus amené à examiner ma vie en relation
avec l'éternité, d'une manière bien plus intime
que je ne l'avais fait, étant
en bonne santé. En
ce qui concerne l'accomplissement de mes devoirs envers mon prochain,
en tant qu'homme, serviteur de Dieu, et responsable dans l'Eglise de
Jésus-Christ, j'étais approuvé par ma conscience,
mais en ce qui concerne mes relations envers mon Rédempteur et
Sauveur, le résultat était tout autre. La somme de ma
gratitude et de mon obéissance d'amour envers Dieu ne supportait
pas la comparaison avec toutes les obligations que j'avais contractées
envers Lui: rachat, préservation et soutien envers moi à
travers toutes les vicissitudes de la vie, depuis mon enfance jusqu'à
un âge avancé. La froideur de mon amour pour Celui qui
m'avait aimé le premier et avait tant fait pour moi me terrassait
et me remplissait de confusion, et pour compléter le tableau
de mon indignité, j'avais non seulement négligé
d'utiliser à plein la grâce qui m'était proposée
(en vue de l'accomplissement de mon devoir et de l'exercice de mes privilèges),
mais cette coupable négligence m'avait, tout en multipliant mes
angoisses et mes efforts, fait décliner de mon premier zèle
et de mon premier amour. Je fus confondu par une telle révélation,
je m 'humiliai et implorai miséricorde et je renouvelai mon alliance
avec Dieu de combattre et me dévouer sans réserves pour
la cause de Son Evangile. - Mc
KENDREE
Le message qui tue peut
être, et souvent est, parfaitement orthodoxe, dogmatiquement,
inviolablement orthodoxe. Nous aimons l'orthodoxie, la saine doctrine.
Elle est bonne. Elle est la meilleure. C'est l'enseignement pur et tranchant
de la Parole de Dieu, les trophées remportés par la Vérité
dans sa guerre contre l'erreur, le rempart que la foi a dressé
contre les assauts dévastateurs de l'incrédulité
ou de l'ignorance, qu'elles soient sincères ou téméraires;
mais cette orthodoxie, aussi pure et dure que le cristal, dans son attitude
méfiante et active, peut n'être que la lettre qui tue,
aussi étoffée, aussi instruite qu'elle soit. Rien n'est
plus mort que l'orthodoxie morte, trop morte pour avoir la liberté
de la méditation, de la pensée, de l'étude, ou
de la prière.
La prédication biblique
qui tue peut avoir une certaine pénétration, saisir certains
principes; elle peut être capable de supporter la critique; elle
peut avoir toute la précision de la lettre, toute la grammaire
et les pensées qui en dérivent; elle peut être capable
de façonner la lettre pour en présenter le plan le plus
beau et l'illuminer; elle peut l'étudier comme un homme de loi
étudie ses textes afin de formuler son dossier ou de défendre
sa cause; elle peut rassembler tout cela et cependant être comme
la gelée, une gelée mortelle. La prédication de
la lettre peut être éloquente, fleurie de rhétorique
et de poésie, parsemée de prières, épicée
de sensations fortes, illuminée par le génie humain; mais
néanmoins ces choses peuvent ne ressembler qu'aux précieux
habits dont on ensevelit les princes, comme les magnifiques et rares
fleurs dont on décore les cercueils. Le sermon qui tue peut également
être sans recherche, marqué d'aucune fraîcheur de
pensée ou de sentiment, habillé d'insipides généralités
ou de fades spécialités, d'un style irrégulier,
négligé, ne montrant pas plus de sérieux que d'étude,
ne comportant pas plus de pensées que d'expression ou de prières.
Sous une telle prédication, combien vaste et complète
est la désolation! Combien profonde la mort spirituelle!
Cette prédication
de la lettre s'occupe de la surface et de l'ombre des choses, et non
du cœur lui-même. Elle ne pénètre pas dans les profondeurs
de notre être. Elle n'a pas la révélation des choses
cachées; elle ne saisit pas la vie profonde du Dieu de la Bible.
Elle est fidèle à l'extérieur, Q1ais l'extérieur
n'est que la coquille qui doit être brisée et dans laquelle
l'amande doit être cherchée. La lettre peut être
présentée de manière attractive et être élégante,
mais cette attraction n'est pas du Seigneur ni cette élégance
pour le Ciel. Le manquement se trouve dans le prédicateur. Dieu
ne l'a pas façonné. Il n'a jamais été dans
les mains de Dieu comme l'argile dans les mains du potier. Il s'est
donné beaucoup de peine pour faire son sermon, le bourrer de
pensées et y mettre le point final de manière à
ce que son plan soit clair et ses impressions fortes; mais les Paroles
de Dieu n'ont jamais été cherchées, étudiées,
sondées, expérimentées. Il ne s'est jamais tenu
devant le " Trône haut élevé"; il n'a jamais entendu
le chant des séraphins, jamais eu la vision, ni senti l'angoisse
de Sa terrible Sainteté; il n'a jamais crié, dans un complet
abandon et désespoir sur lui-même, sous la conviction de
sa faiblesse et de sa culpabilité; sa vie n'a jamais été
renouvelée, son cœur profondément touché, nettoyé,
mis en feu par le charbon ardent de l'Autel Divin. Son ministère
peut attirer des gens pour l'écouter, pour se joindre à
son église, pour participer à ses formes et cérémonies;
mais là ne se trouvent pas de véritables attirances vers
Dieu, aucun motif doux et saint de communion divine. L'Eglise a été
repeinte mais non édifiée, entretenue mais non sanctifiée.
La vie est supprimée; un frisson s'est fait sentir dans l'atmosphère
de fin d'été; le sol est desséché. La Cité
de Dieu devient le refuge de la mort, l'Eglise, un cimetière
et non une armée prête au combat. La louange et la prière
suffoquent, l'adoration se meurt. Le serviteur et son sermon ont favorisé
le péché, non la sainteté, peuplé l'enfer
et non le Ciel.
La prédication qui
tue est celle qui ne possède pas l'esprit de prière, cette
ardente attente à l'intervention divine. Sans prière,
le porte-parole crée la mort et non la vie. Le prédicateur
qui est faible dans la prière est également faible dans
la capacité de donner la vie. Celui qui a délaissé
la prière comme l'élément principal et primordial
de son caractère a ainsi dépouillé son sermon de
toute puissance vivifiante. Probablement, y a-t-il et y aura-t-il des
prières, mais cette sorte de prière professionnelle aide
plutôt la prédication dans son œuvre de mort. Cette prière
formaliste glace et tue autant elle-même que la prédication.
La plus grande partie de la paresse, de l'impiété, et
des attitudes irrévérencieuses de la congrégation,
doit être attribuée à la prière " professionnelle"
des conducteurs. C'est souvent que leurs prières se distinguent
par leur longueur, leur sécheresse, leur confusion, leur vide.
Sans onction et sans cœur, ces discours tombent comme un gel destructeur
sur toutes les grâces de l'adoration.
Plus ces prières
sont mortes et plus elles deviennent longues. Il faudrait un appel à
faire des prières courtes, vivantes, venant réellement
du cœur, des prières par le Saint-Esprit, directes, bibliques,
ardentes, simples. Une école pour enseigner aux prédicateurs
comment prier, dans la signification que Dieu y place, serait plus bénéfique
à la vraie piété, à la vraie adoration et
à la vraie prédication que toutes les écoles de
théologie.
Faisons une pause. Arrêtons-nous!
Considérons attentivement nos voies! Où en sommes-nous?
Que faisons-nous? Parlons-nous pour tuer, prions-nous pour tuer? Prier
Dieu! le Grand Dieu, le Créateur de tous les mondes, le Juge
de tous les hommes! Quel respect nous devrions avoir! Quelle simplicité!
quelle sincérité, quelle vérité jusque dans
les motifs les plus secrets! Combien nous devrions être réels,
naturels, y mettant tout notre cœur! Prier Dieu, le plus noble exercice,
le plus sublime effort de l'homme, la chose la plus réelle! N'allons-nous
pas écarter définitivement et maudire la prédication
qui tue et la prière qui tue, afin que le terrain soit libre
pour la chose elle-même, la plus puissante des actions: la prière
pleine de l'Esprit de la Bible? La prédication qui crée
la vie libère la puissance la plus élevée que les
Cieux et la terre puissent connaître; elle puise dans les trésors
infinis du Dieu de grâce pour les besoins et la misère
des hommes.
Références:
Puissance Par la Prière, E.M.
Bounds - Editions CCBP
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