Les premiers
chrétiens chantaient des hymnes. Le Sauveur prit le chemin de la Passion
avec un cantique sur ses lèvres. Matthieu et Marc sont d'accord sur
le fait que le dernier acte d'adoration dans la chambre haute était
le chant d'un hymne. « Après avoir chanté les cantiques, ils
se rendirent à la montagne des oliviers. » (Matthieu 26:30).
Comme nous souhaitons
que les paroles de ce cantique puissent avoir été préservées !
Peut-être l'ont-elles
été. Beaucoup de biblicistes pensent qu'elles peuvent être trouvées
dans les séries de psaumes du psautier, appelées « Hallel »,
allant du Psaume 113 au Psaume 118 inclus.
C'était une pratique
parmi les Juifs de chanter ces cantiques saints à la table pascale.
Remplis comme ils étaient d'espoir messianique, il était clair qu'un
tel hymne montât jusqu'aux cieux à l'heure où l'Agneau pascal de Dieu
était sur le point d'être offert.
L'Église chrétienne
a suivi l'exemple de Jésus et de ses disciples en chantant des cantiques
du psautier lors de ses cultes. Paul a averti ses convertis de ne pas
négliger le don que sont les cantiques. Aux Éphésiens, il écrivait : « Soyez,
au contraire, remplis de l Esprit ; entretenez-vous par des psaumes,
par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant
de tout votre cSur les louanges du Seigneur. » (Éphésiens 5:18-19). Et son exhortation aux
Colossiens retentit comme en écho : « Que la parole de Christ
habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous
les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes,
par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cSurs sous l inspiration
de la grâce. » (Colossiens 3:16).
Les prières et les cantiques
de Paul dans les ténèbres du milieu de la nuit, dans le cachot à Philippes,
leurs pieds étant « attachés dans des entraves », sont aussi
une révélation de l importante place occupée par les cantiques dans
la vie des premiers chrétiens.
La double référence
des apôtres aux « psaumes, hymnes et cantiques spirituels »
indiquerait que l'Église chrétienne a commencé très tôt à utiliser des
cantiques et des hymnes autres que ceux tirés du psautier. Pline le
jeune, en l'an 112 après Jésus-Christ, a écrivit à l'empereur Trajan
de Bithynie que « les chrétiens venaient ensemble avant le levé
du jour et chantaient des hymnes alternativement à Christ comme à Dieu ».
Ces différents cantiques
chrétiens étaient le « Gloria in Excelsis » ou l « Hymne
Angélique », ainsi nommé car ses premières lignes ont été tirées
du chant des anges lors de la naissance de Jésus ; le Magnificat, le
cantique de louange de Marie ; le Bénédictus, le chant de Zacharie,
père de Jean-Baptiste ; et le « Nunc Dimittis », la prière
du vieux Siméon lorsqu'il tint l'enfant Jésus dans ses bras. D'autres
cantiques utilisés très tôt dans l'Église chrétienne comprenaient le
« Ter Sanctus », basé sur le « trois fois saint »
d'Ésaïe 6:3 et Apocalypse 4:8 ; le « Gloria Patri », ou « Petite
Doxologie » ; le « Benedicite », ou « Cantique des
Trois Enfants Hébreux » provenant des écrits apocryphes ; et le
« Te Deum Laudamus », qui est parfois considéré comme un cantique
latin plus tardif mais qui a été incontestablement tiré d'un très antique
hymne de louange.
D'éminents biblicistes
pensent que des fragments d'autres hymnes primitifs chrétiens ont été
conservés dans les Épitres de Paul et dans d'autres parties du Nouveau
Testament. On estime qu'un tel fragment se retrouve dans 1 Timothée
3:16 :
Celui qui a été manifesté en chair,
Justifié par l Esprit,
Vu des anges,
Prêché aux Gentils,
Cru dans le monde,
Élevé dans la gloire.
La « parole certaine »
à laquelle se réfère Paul dans 2 Timothée 2:11 est aussi supposée être
une citation fidèle d'un de ces hymnes si chers aux chrétiens :
Si
nous mourons avec Lui,
Nous
vivrons aussi avec Lui :
Si
nous persévérons,
Nous
règnerons aussi avec Lui :
Si
nous le renions,
Il
nous reniera aussi :
Si
nous sommes infidèles,
Il
demeure fidèle ;
Car
il ne peut pas se renier Lui-même.
On notera combien ces
passages s'adaptent bien au chant contenant des lignes qui se répondent,
ou chanté de manière alternée, ce qui était la caractéristique des chants
chrétiens antiques. D'autres passages que l'on pense être des fragments
d'hymnes antiques sont : Éphésiens 5:14, 1 Timothée 6:15,16 ; Jacques
1:17 et Apocalypse 1:5-7.
Il existe de fortes
preuves pour soutenir l'affirmation que le chant « à réponses », dans les églises d'Asie mineure, a été introduit
pendant la dernière partie du Ier siècle par Ignace, évêque
d'Antioche, un élève de l'apôtre Jean. Le « Gloria in Excelsis »
était utilisé lors des réunions du matin à peu près en ces temps-là,
tandis que le « Magnificat »
était chanté aux vêpres. Ignace souffrit le martyr aux environs de l'an
107 après Jésus-Christ, en étant déchiqueté par des lions dans le cirque
comme un être méprisé des dieux.
Les liturgies ont aussi
été employées très tôt pour le culte dans l'Église chrétienne. Un service
antique connu sous le nom de liturgie de « Jérusalem » a été
attribué à l'apôtre Jacques, alors que la liturgie appelée d'« Alexandrie »
revendique comme auteur Marc, compagnon d Suvre de Paul et compagnon
de Pierre. Cependant, beaucoup d'incertitudes entourent ces revendications.
Tertullien et Origène
tous deux consignent le fait qu'il y avait une riche utilisation des
cantiques au sein de la vie de famille aussi bien que dans le culte
public.
Les chants des premiers
chrétiens étaient simples et sans artifices. Augustin décrit le chant
à Alexandrie sous Athanase comme « ressemblant davantage au parler
qu à des chants ». On n'utilisait pas d'instruments de musique. L'orgue,
le tambourin et la harpe étaient
si intimement associés aux cultes païens sensuels, tout comme aux festivités
sauvages et aux représentations éhontées du théâtre et du cirque dégénérés
qu'il est facile de comprendre les préventions contre leur utilisation
dans le culte chrétien.
« Une jeune fille
chrétienne, » dit Jérôme « ne doit même pas savoir ce qu'est
une lyre ou une flûte, ou pour quoi elles sont utilisées. »
Clément d'Alexandrie
écrit : « Nous utilisons seulement un instrument qui est le mot
de paix par le moyen duquel nous honorons Dieu, mais plus le vieux psautier,
la trompette, le tambour et la flûte. » Chrysostome lui-même s'exprime
dans la même veine : « David autrefois chantait des psaumes, de
même nous chantons aujourd'hui avec lui ; il avait une lyre avec des
cordes sans vie, l'Église a une lyre avec des cordes vivantes. Nos langues
sont les cordes de la lyre, avec un ton différent, en effet, mais avec
une piété plus conforme. »
Le langage des premiers
hymnes chrétiens, comme le langage du Nouveau Testament, était le grec.
La langue syriaque était également utilisée dans certaines régions mais
le grec prit progressivement l'ascendant.
Les hymnes de l'Église
d'Orient sont riches en adoration et en esprit d'adoration. À cause
de leur caractère exalté et de leur langage provenant des Écritures,
ils ont trouvé une place impérissable dans les formes liturgiques de
l'Église chrétienne. Comme des types de la vraie hymnodie, ils n'ont
jamais été surpassés.
Référence:
Ernest Edwin Ryden, The Story of Our Hymns.
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