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Les Auteurs d'Hymnes de la Réforme

Par Ernest Edwin Ryden

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Les hymnes de la Réforme furent comme un appel de la trompette, proclamant au monde entier que le jour de l'émancipation spirituelle était arrivé. Ce qui leur manquait au niveau de la qualité poétique était largement compensé par le formidable zèle et la maturité spirituelle qu'ils communiquaient.

Ils reflètent fidèlement l'esprit de l'époque dans laquelle ils virent le jour, une période de luttes et de conflits. L'accent strident qui apparaît souvent dans les hymnes de Luther peut facilement être compris lorsque l'on sait que le grand réformateur considérait le pape comme l'Antéchrist lui-même et tous ceux qui s'opposaient aux enseignements luthériens comme des alliés du diable.

En 1541, quand l'invasion turque venue de l'Est menaça de dévaster toute l'Europe, des journées spéciales d'humiliation et de prière furent tenues dans toute l'Allemagne. Ce fut pour une de ces occasions que Luther écrivit l'hymne : « Lord, keep us steadfast in thy word » (« Seigneur, garde-nous fermes dans ta Parole »). Dans sa forme originale, cependant, l'hymne était tout à fait différent de celui que nous chantons aujourd'hui. La première strophe résonnait comme suit :

Seigneur, garde-nous dans ta Parole et ton Suvre,

Retiens le pape meurtrier et le Turc,

Qui arracheraient volontiers de ton trône

Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé.

Quand Luther, par ailleurs, chantait le don gratuit de Dieu aux hommes en Jésus-Christ, ou vantait les mérites du Sauveur, ou encore rendait grâce pour la Parole de Dieu restituée aux humains, il y avait un si merveilleux mélange de confiance enfantine, de foi victorieuse et de joie instantanée que toute l'Allemagne était absolument passionnée par ce message.

La popularité des hymnes luthériens était étonnante. D'autres auteurs d'hymnes surgirent en grand nombre, les presses typographiques furent monopolisées, et avant la mort de Luther, pas moins de soixante recueils d'hymnes furent publiés. Des évangélistes itinérants furent souvent environnés de foules bouleversées sur les places de marché, des hymnes imprimés sur des tracts furent distribués et la population entière voulut se joindre, en chantant, aux chants des réformateurs.

Paul Speratus, Paul Eber et Justus Jonas furent les collaborateurs les plus doués de Luther. Speratus contribua à trois hymnes du « Achtliederbuch » (« Le livre des huit chants »), le premier recueil d'hymnes publié par Luther. Son hymne le plus célèbre, « To us salvation now is come »  (« Chez nous le salut est maintenant venu ») fut appelé « The poetic counterpart of Luther's preface to the Epistle to the Roman's » («  La contrepartie poétique de la préface de Luther à l Epître aux Romains »). Ce fut le grand hymne confessionnel de la Réforme. On dit que Luther pleura des larmes de joie lorsqu'il entendit, à travers sa fenêtre, son hymne chanté par un chanteur des rues à Wittenberg.

Speratus écrivit l'hymne dans une prison morave dans laquelle il fut jeté à cause de son adhésion audacieuse aux enseignements luthériens. Immédiatement après sa sortie de prison, il passa à Wittenberg, pour se joindre aux réformateurs. Il devint plus tard le responsable du mouvement de Réforme en Prusse et avant sa mort en 1551, il fut élu évêque de Poméranie. On peut voir se refléter son génie poétique dans la merveilleuse paraphrase de la prière du Seigneur qui forme les deux strophes de conclusion de son célèbre hymne :

Toute bénédiction, tout honneur, tous remerciements et toute louange

Soient donnés au Père, au Fils et au Saint-Esprit,

Le Dieu qui nous a sauvés par sa grâce,

Toute la gloire lui revienne :

Ô Père dans le ciel là-haut,

Tes Suvres glorieuses montrent nettement ton amour,

Que ton digne nom soit sanctifié.

 

Que ton règne vienne, ta volonté soit faite

Sur la terre, comme dans le ciel :

Garde- nous en vie, par la grâce que tu nous donnes,

Pardonnant et pardonné,

Sauve-nous à l'heure de la tentation,

Et de tout mal ; à toi est la puissance

Et toute la gloire, amen !

Eber fut le chantre le plus doux parmi les réformateurs. En tant que professeur d'hébreu à l'Université de Wittenberg et assistant de Melanchthon, il eut une part active dans les évènements exaltants de la Réforme. Il possédait plus de la douceur de Melanchthon que de la rudesse de Luther, et ses hymnes sont tendres et attrayants dans leur simplicité enfantine. On trouve une merveilleuse consolation dans ses hymnes pour les mourants comme en témoigne son pieux chant du cygne :

Dans tes chères blessures je m'endors,

Ô Jésus, nettoie mon âme du péché :

Ta mort amère, ton précieux sang

Pour moi, victoire à la gloire éternelle.

Par toi racheté, je n'ai aucune crainte,

Quand maintenant, je quitte cette argile mortelle,

Avec joie, devant ton trône je viens ;

Ce qui est à Dieu doit mourir et pourtant vivre toujours.

Bienvenue, ô mort ! tu m'emportes

Pour demeurer avec Dieu éternellement ;

A travers Christ, mon esprit est libéré du péché,

Oh, prends-moi maintenant, cher Seigneur, vers Toi !

Un autre hymne pour les mourants, « Lord Jesus Christ, true man and God » (« Seigneur Jésus-Christ, vrai homme et Dieu »), respire le même esprit d'espoir et de confiance en Christ. Durant les années de persécution et de souffrance qui suivirent la Réforme, les protestants trouvèrent beaucoup de réconfort dans le chant d'Eber « When in the hour of utmost need »  (« Dans l'heure du besoin extrême »).

Justus Jonas, l'ami de cSur de Luther qui adressa les derniers mots de paix et de consolation au réformateur mourant et qui prêcha également lors du sermon funéraire, nous a laissé l'hymne « If God were not upon our side »  (« Si Dieu n'était pas de notre côté ») basé sur le psaume 124.

De cette période, nous avons également gardé le merveilleux hymne du matin, « My inmost heart now raises » (« Mon cSur intime maintenant s'élève ») de Jean Mathesius, élève et biographe de Luther, et un très bel hymne équivalent du soir « Sunk is the sun's last beam of light » (« Il a disparu, le dernier rayon de lumière du soleil ») de Nicholas Hermann. Mathesius était pasteur de l'église de Joachimsthal, en Bohême, et Hermann, organiste et chef de chSur. On dit que chaque fois que Mathesius prêchait un sermon particulièrement bon, Hermann était immédiatement inspiré pour écrire un hymne sur le même thème ! Il était un poète et un musicien doté d'une très grande capacité, et ses mélodies sont parmi les meilleures de la période de la Réforme.

L'exemple des compositeurs d hymnes de Wittenberg fut rapidement suivi par des évangéliques dans d'autres régions de l'Allemagne, et des recueils d'hymnes commencèrent à voir le jour partout. Dès 1526, un petit volume d'hymnes fut publié à Rostock dans le dialecte allemand appelé « Platt-Deutsch ». Dans cette collection, nous trouvons l'un des plus glorieux hymnes de la Réforme « All glory be to Thee, Most High » (« A toi toute la gloire, le Très Haut »), ou, comme cela fut aussi traduit, « All glory be to God on high » (« Toute la gloire au Dieu Très Haut »), une version métrique du cantique antique « Gloria in Excelsis ». Cinq ans plus tard, une autre édition fut publiée, dans laquelle apparaissait une interprétation métrique de l'Agnus Dei :

Ô Agneau de Dieu, infiniment saint,

Au calvaire, en offrande tu t es donné ;

Méprisé, doux, et humble,

Tu as, dans ta mort et tes souffrances,

Porté nos péchés, notre angoisse ;

Vaincu la puissance de la mort;

Donne-nous ta paix, ô Jésus !

L'auteur de ces deux perles d'hymnodie évangélique était Nicolas Decius, un moine catholique du cloître de Steterburg qui embrassa l'enseignement luthérien. Il devint plus tard pasteur de l'église Saint Nicolas à Stettin, où il mourut dans des circonstances suspectes en 1541. En plus d'être un prédicateur populaire et un poète doué, il semble qu'il ait également composé quelques morceaux de musique. Les deux magnifiques chorales au cours desquelles ses hymnes furent chantés lui sont généralement attribuées, bien qu'il y ait beaucoup d'incertitudes entourant leur composition. Luther attacha une très grande valeur aux deux hymnes et les inclut dans sa liturgie allemande.

Référence: Ernest Edwin Ryden, The Story of Our Hymns.

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