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Charles Wesley, le Doux Poète du Méthodisme

Par Ernest Edwin Ryden

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Tout grand mouvement religieux a été témoin de la manifestation d'un flot de chants. Ceci a été particulièrement vrai de la Réforme luthérienne en Allemagne et dans d'autres pays, et du réveil méthodiste en Angleterre. John et Charles Wesley, comme Martin Luther, avaient compris quelque chose de la valeur du chant sacré en gravant des vérités religieuses dans le coeur et l'esprit des hommes. Tandis que John Wesley était incontestablement un prédicateur d'une merveilleuse puissance spirituelle, le vrai secret du succès du mouvement wesleyen doit plus probablement être cherché dans les sublimes hymnes écrits par son frère Charles.

Avec Isaac Watts, Charles Wesley détient la place la plus importante dans le domaine de l'hymnodie anglaise. On dit que pas moins de  six mille cinq cents hymnes ont été écrits par ce « doux poète du méthodisme ». Naturellement, ils ne sont pas tous du niveau le plus élevé, mais il est surprenant de voir combien d'entre eux s'érigent jusqu'à une réelle excellence poétique. Sur les sept-cent soixante-dix hymnes du recueil d'hymnes wesleyen, six cent vingt-trois ont été écrits de la plume de Charles Wesley.

Charles Wesley n'écrivait pas des hymnes par devoir, ni pour se distraire non plus. Son âme semblait être pleine de musique et de poésie, et lorsque son génie fut touché par l'étincelle divine de l'Esprit de Christ, il s'enflamma complètement. On a dit de Franz Schubert qu' « il avait à écrire de la musique ». Il en était de même à propos de Charles Wesley. Lorsque son âme était remplie de chants, il était poussé à en donner l'expression en écrivant ses hymnes immortels. L'inspiration lui venait en toutes sortes d'occasions. Quelques-uns de ces hymnes ont été écrits lorsqu'il était à cheval, d'autres dans une diligence ou encore sur le pont d'un navire. Même lorsqu'il était couché sur son lit de mort, à l'âge de quatre-vingt ans, il dicta son dernier hymne à son épouse fidèle et consacrée. Celui-ci débutait par les mots : « Dans l'âge et la faiblesse extrême ».

Charles Wesley était le plus jeune des dix-neuf enfants du Révérend Samuel Wesley et de sa remarquable épouse Susannah. Le père, qui était un ecclésiastique de l'Eglise d'Angleterre, possédait plus que des dons littéraires ordinaires. Il est l'auteur d'au moins un hymne qui a survécu au temps, « Behold, the Saviour of mankind » (« Contemplez le Sauveur de l'humanité »). La mère présidait le presbytère d'Epworth, où les deux éminents fils naquirent, et elle s'occupait également de l'éducation des plus jeunes enfants de la famille nombreuse. Concernant cette mère vraiment exceptionnelle et l'influence spirituelle qu'elle exerça sur ses enfants, beaucoup de livres ont été écrits.

La pauvreté et d'autres tourments s'abattirent sur le presbytère d'Epworth comme les afflictions de Job. Le désastre suprême survint en 1709, lorsque la maison des Wesley fut complètement détruite par le feu. John, qui n'avait que six ans à cette époque, y resta piégé, et alors que la maison entière était en flammes, il fut aperçu à une fenêtre du second étage. Le père, dans l'agonie de l'âme, tomba sur ses genoux et implora Dieu de sauver son enfant. Immédiatement, un voisin monta sur les épaules d'un autre homme et réussit à s'emparer du garçon à l'instant où la toiture s'effondrait. Ainsi fut épargné l'enfant qui fut destiné à devenir le responsable de l'un des plus grands mouvements spirituels de l'Eglise chrétienne.

Pendant leurs études à l'université d'Oxford, John et Charles Wesley commencèrent à se sentir insatisfaits des conditions spirituelles qui existaient parmi les étudiants. Très vite, ils formèrent alors une organisation consacrée à des exercices spirituels. A cause de leur règles strictes et de leurs méthodes précises, ils furent surnommés « les Méthodistes », un nom qui fut attribué ensuite à leur mouvement de réforme.

Les hymnes de Charles Wesley sont si nombreux que seuls quelques-uns des plus éminents peuvent être mentionnés ici. « Hark ! the herald angels sing » (« Ecoutez ! Les anges chantent »), « Love divine, all love excelling » (« Amour divin, surpassant tout amour »), et « Jesus, Lover of my soul » (« Jésus, Amant de mon âme ») forment un triumvirat d'hymnes jamais surpassé par un seul auteur. Ajoutez à ceux-ci, des hymnes tels que « A charge to keep I have » (« La responsabilité qui est mienne »), « Arise, my soul arise » (« Elève-toi mon âme, élève-toi » ), « Christ, whose glory fills the sky » (« Christ dont la gloire remplit le ciel »), « Come, Thou long-expected Jesus » (« Viens, Toi Jésus si longuement attendu »), « Soldiers of Christ, arise » (« Soldats de Jésus, levez-vous »), « Hail the day that sees Him rise »  (« Saluez le jour qui l'a vu s'élever »), et « Suffering Son of Man, be near me » (« Fils de l'homme souffrant, sois près de moi »), et on peut aisément comprendre pourquoi le nom de Charles Wesley est gravé en de si grandes lettres dans l'hymnodie de l'Eglise chrétienne.

« Jésus, Amant de mon âme » est généralement reconnu comme étant le meilleur hymne de Wesley. Ceci est d'autant plus remarquable que c'était l'un des tout premiers hymnes qu'il écrivit. Il fut publié pour la première fois en 1740 dans un recueil de cent trente-neuf hymnes connu sous le nom de « Hymns and Sacred Poems, by John and Charles Wesley » (« Hymnes et poèmes sacrés, de John et Charles Wesley »). Cela se passa au début du mouvement wesleyen, qui commença vite à se propager comme un feu de savane partout en Angleterre.

Il existe plusieurs récits relatant l'origine de l'hymne. La version la plus digne de confiance raconte comment, un jour, l'auteur était profondément confus concernant les difficultés spirituelles, lorsqu'il remarqua, par sa fenêtre de sa chambre d'étude ouverte, un petit oiseau qui chantait poursuivi par un faucon affamé. Peu après, l'oiseau s'abattit épuisé à travers la fenêtre et directement dans les bras de Wesley, où il trouva un refuge sûr. Considérant cet incident inhabituel, la pensée vint à Wesley que, de la même manière, l'âme des hommes doit se réfugier en Christ quand viennent les doutes et les craintes. Alors il prit son stylo et écrivit :

Jésus, Amant de mon âme,

Laisse-moi m envoler vers ton sein.

 

Il est possible que la référence à la « tempête » et à la « tempête de la vie » ait été inspirée par le souvenir d'une expérience antérieure, lorsque lui et son frère John étaient en route pour la colonie de Géorgie lors d'un voyage missionnaire. Ce fut en l'an 1735, où les frères nouèrent une amitié avec un groupe de Moraves qui naviguait sur le même bateau en destination de l'Amérique. Durant la traversée, ils firent pris dans une terrible tempête, et pendant quelques temps on craignit que le bateau ne coulât. Pendant que tous les autres passagers étaient remplis de terreur, les frères Wesley furent impressionnés par le calme et le courage des Moraves qui chantaient des hymnes au milieu de la tempête qui faisait rage.

Recherchant la raison de leur force spirituelle, les frères trouvèrent que les Moraves semblaient posséder la certitude profonde de leur salut à travers la foi en Jésus-Christ. Les frères Wesley firent également la triste découverte qu'eux-mêmes ne possédaient pas réellement cette assurance, mais qu'ils avaient essayé de travailler à leur salut par leurs propres méthodes. John Wesley, plus tard, fit la confession que lui et son frère étaient allés en Géorgie pour y convertir les gens, alors qu'eux-mêmes avaient besoin d'être convertis.

De retour à Londres, les frères fréquentèrent d'autres Moraves et à travers eux ils devinrent familiers avec les enseignements de Luther. Charles finit par venir à la foi salvatrice en Christ lors d une grave maladie, et une semaine plus tard son frère vécut une expérience spirituelle similaire. Ce fut le 24 mai 1738. Ce jour-là, John Wesley assistait à une réunion à Aldersgate Street, où quelqu'un lut la préface de Luther à l'Epîtres aux Romains. Alors, pour la première fois, son âme s'éclaira et il trouva la paix avec Dieu à travers Christ.

Peu après, John Wesley partit pour Halle en Allemagne, le siège du mouvement piétiste, dans l'intention de se familiariser davantage avec les enseignements de Luther et les méthodes évangéliques des piétistes. A Halle, il devint aussi profondément imprégné de zèle missionnaire. A son retour en Angleterre, il lança avec John Whitefield le plus grand mouvement spirituel que son pays ait jamais connu. Des réveils éclatèrent partout. Aucun bâtiment n'était assez grand pour contenir les foules qui se réunissaient pour écouter les évangélistes, et, comme le clergé anglais était hostile au mouvement, la plupart des réunions se tenaient en plein air.

Au début, Charles apporta son aide dans les prédications, mais il finit par consacrer la plus grande partie de son temps aux hymnes principalement. On a estimé que John Wesley ne tint pas moins de  quarante mille services de prédication et parcourut, à travers ses voyages, près de quatre cent mille kilomètres. C'était lui qui disait : « The world is my parish » (« Le monde est ma paroisse »). John écrivit quelques hymnes originaux, mais ses traductions d'hymnes allemands furent plus nombreuses. Nous lui devons les versions anglaises de l'hymne de Paul Gerhardt, « Commit thou all thy griefs » (« Remets-toi de tous tes chagrins »), de l'hymne de Tersteegen, « Thou hidden love of God whose height » (« Toi, amour de Dieu caché dont la hauteur »), de l'hymne de Freylinghausen, « O Jesus, Source of calm repose » (« O Jésus, source de repos calme »), de l'hymne de Zinzendorf, « Jesus, Thy blood and righteousness » (« Jésus, ton sang et ta justice »), et de l'hymne de Scheffler, « Thee will I love, my Strength, my Tower » (« Je veux t'aimer, Toi ma force, ma forteresse »).

Charles Wesley mourut le 29 mars 1788 après cinquante ans de service pour l'Eglise. Le jour précédant sa mort due à la maladie, il prêchait à la Chapelle de City Road à Londres. L'hymne qui précédait le sermon était celui de Watts, « I'll praise my Maker, while I've breath » (« Je louerai mon Créateur, tant que je respirerai »). Le matin suivant, quoique très malade, il stupéfia ses amis en chantant l'hymne entier d'une voix forte. Dans la nuit de sa mort, il essaya plusieurs fois de répéter l'hymne, mais il pouvait seulement dire : « I'll praise, I'll praise » (« Je louerai, je louerai ») et, avec la louange de son Créateur sur ses lèvres, il retourna auprès de Dieu. John Wesley survécut trois ans à son frère, et entra dans son repos éternel le 2 mars 1791. Le texte de son dernier sermon fut : « Seek ye the Lord while He may be found » (« Cherchez le Seigneur tant qu'Il peut être trouvé »).

Lequel de Charles Wesley ou d'Isaac Watts devait se voir attribuer la première place parmi les compositeurs d'hymnes anglais, ce fut-là sujet de bien de discordes. Le fait est que chacun d'entre eux occupe une place unique, et l'un complète l'autre. Tandis que Watts met l'accent sur la formidable majesté et la gloire de Dieu dans des phrases sublimes, Wesley touche le bord du vêtement de Christ dans l'adoration pleine d'affection et la louange. Le Dr Breed compare les deux hommes de la façon saisissante suivante :

« Watts est plus révérencieux ; Wesley plus tendre. Watts est plus dur ; Wesley plus doux. Watts a profondément recours à l'intellect ; Wesley s'empare du coeur. Watts continuera de chanter pour les Paul et les Pierre de l'Eglise ; Wesley pour les Thomas et les Jean. Chacun étant si formidable dans son domaine propre, il serait vain d'essayer de les mettre en compétition. Soyons seulement reconnaissants que Dieu, dans sa gracieuse providence, les ait donnés tous deux à l'Eglise pour exprimer les louanges dans des catégories diverses. »

Henry Ward Beecher prononça l'un des plus beaux de tous les hommages concernant « Jésus, Amant de mon âme » lorsqu'il disait :

« Je voudrais plutôt avoir écrit cet hymne de Wesley qu'avoir la renommée de tous les rois qui ont jamais régné sur la terre. Cela est plus glorieux, il y a plus de puissance. Je voudrais plutôt être l'auteur de cet hymne que posséder la fortune de l'homme le plus riche de New-York. Celui-ci mourra. Il est mort, et ne le sait pas... Mais cet hymne se chantera jusqu'à ce que la dernière circonstance mette en lumière l'orchestre des anges, et ensuite, je pense, il montera sur quelques lèvres vers la présence de Dieu. »

Georges Duffield, auteur de « Stand up, stand up for Jesus » (« Levez-vous, levez-vous pour Jésus) appela le poème de Wesley « l'hymne de tous les siècles » (« the hymn of the ages »).

Personne ne saura jamais quelle aide et quelle consolation il apporta aux âmes dans l'affliction. Allan Sutherland parle de l'incident émouvant suivant :

« Lors d'une journée de chaleur intense, alors que je me tenais au coin d'une rue de Philadelphie, par un jour où le soleil tapait fort, attendant une voiture pour m'emmener aux fraîches retraites du parc de Fairmount, j'entendis une voix basse et tremblotante chanter, avec une douceur indicible, « Jésus, Amant de mon âme ». Regardant en haut vers une fenêtre ouverte d'où provenait le son, je vis sur le rebord une plante à demi fanée, une pathétique oasis verte au milieu d'un désert de brique et de mortier, et sur elle reposait tendrement et avec douceur une main décharnée. Je ne pouvais pas voir la personne à laquelle appartenaient la voix et la main, mais cela n'était pas nécessaire car l'histoire me fut trop clairement révélée : je savais que dans cette chambre fermée et inconfortable, une âme humaine luttait avec la grande énigme de la vie et de la mort, et atteignait lentement mais sûrement sa délivrance ; je savais qu'en dépit de son humble condition sa vie s'en allait sereinement mais triomphalement. Je n'oublierai jamais la grave et poignante requête pleine de supplication dans la jeune voix frêle tandis que ces paroles me parvenaient à travers l'air oppressant :

D'autre refuge, je n'en ai pas ;

Accroche mon âme désemparée à Toi ;

Ne me laisse pas, oh ! ne me laisse pas seul,

Soutiens-moi et console-moi encore! »

 

Référence: Ernest Edwin Ryden, The Story of Our Hymns.

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