Dans
un article précédent j'ai dit qu'un revêtement de
la puissance d'en haut devrait être exigé pour qualifier
à une tâche de pasteur, de diacre, d'ancien, de directeur
d'école du dimanche, de professeur d'école chrétienne,
et tout particulièrement de professeur dans un faculté
de théologie. Est-ce une parole dure ? Est-ce une parole qui
manque d'amour ? Est-ce injuste ? Est-ce déraisonnable ? Est-ce
contraire aux Ecritures ? Supposez que l'un des apôtres, ou l'un
de ceux qui étaient présents le jour de la Pentecôte,
ne soit pas parvenu à recevoir ce revêtement de puissance,
à cause de son apathie, de son égoïsme, de son incrédulité,
de son ignorance ou de son indolence. Aurait-il été peu
charitable, injuste, déraisonnable, ou contraire aux Ecritures,
de le considérer comme disqualifié pour la mission que
Christ leur avait confiée ?
Christ leur avait expressément
annoncé qu'ils ne pourraient rien faire sans être revêtus
de cette puissance. Il leur avait expressément enjoint de ne
rien tenter de leurs propres forces, mais de rester à Jérusalem
jusqu'à ce qu'ils reçoivent d'en haut la puissance dont
ils avaient besoin. Il leur avait aussi expressément promis que
s'ils attendaient la promesse, au sens où Il l'entendait, ils
la recevraient "dans peu de jours." Il est évident qu'ils avaient
compris de quelle manière Il leur avait demandé d'attendre.
Ils devaient constamment s'attendre à Lui, dans la prière
et les supplications, jusqu'à ce qu'ils reçoivent cette
bénédiction. Supposez à présent que l'un
d'eux se soit tenu à l'écart ou soit retourné à
ses affaires, en attendant que Dieu, dans Sa souveraineté, lui
envoie cette puissance. Il est évident qu'il aurait été
disqualifié pour cette œuvre. Et si ses frères chrétiens
qui, eux, avaient obtenu cette puissance, lui avaient dit qu'il était
nécessaire de l'obtenir, cela aurait-il été peu
charitable, déraisonnable et contraire aux Ecritures ?
N'est-il pas vrai que tous
ceux qui ont reçu l'ordre de faire du monde entier des disciples,
et ceux qui ont reçu la promesse de cette puissance, sont en
fait disqualifiés pour cette tâche, en particulier pour
toute position officielle, s'ils ne parviennent pas à obtenir
ce don, à cause de quelque manquement ou de quelque défaut
? Ne sont-ils pas en réalité disqualifiés pour
toute fonction de direction du troupeau ? Sont-ils qualifiés
pour enseigner ceux qui doivent accomplir la mission ? S'il est vrai
qu'ils n'ont pas cette puissance, quelle que soit la raison de cette
déficience, il est également vrai qu'ils ne sont pas qualifiés
pour enseigner le peuple de Dieu. Et s'ils sont considérés
comme disqualifiés parce qu'ils n'ont pas cette puissance, il
doit être raisonnable, juste et conforme aux Ecritures de les
traiter et de les juger de cette manière, et de les exhorter
à obtenir cette puissance. Qui aurait le droit de s'en plaindre
? Sûrement pas eux ! L'Eglise de Dieu doit-elle s'encombrer d'enseignants
et de conducteurs qui ne possèdent pas cette qualification fondamentale,
et ceci par leur propre faute ? Il est stupéfiant de voir avec
quelle apathie, quelle indolence, quelle ignorance et quelle incrédulité
on considère ce problème. Ces hommes sont inexcusables.
Ce sont des criminels, sans aucun doute. Alors que l'ordre du Seigneur
Jésus de convertir le monde résonne à nos oreilles
! Alors qu'Il nous a enjoints d'attendre que nous recevions cette puissance,
dans une prière constante et ardente ! Ayant une telle promesse,
faite à chacun de nous par un tel Sauveur, de recevoir de Christ
Lui-même toute l'aide dont nous aurons besoin, quelle excuse pouvons-nous
donner pour notre impuissance à accomplir cette grande tâche
? Quelle terrible responsabilité repose sur nous, sur toute l'Eglise,
et sur chaque chrétien !
On pourrait demander comment,
dans de telles circonstances, l'apathie, l'indolence et la négligence
fatale et généralisée, sont-elles encore possibles
? Si l'un des chrétiens de l'Eglise primitive n'était
pas parvenu à recevoir cette puissance, ne penserions-nous pas
qu'il aurait été hautement condamnable ? Si une telle
déficience aurait pu leur être comptée comme un
péché, à combien plus forte raison peut-elle l'être
pour nous, qui bénéficions de toute la lumière
de l'histoire et des faits accomplis, lumière que les premiers
chrétiens n'avaient pas ? Certains ministères et beaucoup
de chrétiens traitent cette question comme si elle devait être
laissée à la souveraineté de Dieu, sans qu'ils
se mettent en peine de persévérer dans la prière
pour obtenir ce revêtement. Les premiers chrétiens l'ont-ils
compris ainsi ? Se sont-ils comportés de cette manière
? Certainement pas ! Ils ne se sont donnés aucun repos, tant
qu'ils n'eurent pas reçu ce baptême de puissance. J'ai
un jour entendu un pasteur prêcher sur le thème du baptême
du Saint-Esprit. Il le considérait comme une réalité.
Lorsqu'il en vint à parler de la manière dont il devait
être obtenu, il dit qu'il fallait réellement l'obtenir
comme les apôtre l'avaient obtenu le jour de la Pentecôte.
Ce fut pour moi une grande bénédiction d'entendre cela,
et je m'attendis à ce qu'il exhorte fortement ses auditeurs à
ne se donner aucun repos avant de l'avoir reçu. Mais mon attente
fut déçue dans ce domaine. Car, avant même d'achever
son discours, il sembla soulager l'auditoire de tout sentiment d'urgence
à obtenir ce baptême. Il lui donna l'impression que ce
problème devait être laissé à la discrétion
de Dieu. Ce qu'il dit parut même impliquer une critique à
l'encontre de ceux qui continuaient à demander à Dieu,
avec persévérance et véhémence, d'accomplir
Sa promesse. Il ne démontra pas non plus à ses auditeurs
qu'ils pouvaient avoir la certitude de recevoir cette bénédiction
s'ils remplissaient les conditions. Ce fut, dans beaucoup de ses aspects,
une bonne prédication. Mais je pense que l'assemblée n'en
reçut aucun encouragement, ni sentiment d'obligation, pour rechercher
sérieusement le baptême du Saint-Esprit. C'est un défaut
commun aux sermons que je peux entendre. Ils comportent beaucoup de
choses instructives. Mais ils ne parviennent pas à communiquer
à l'auditoire le moindre sentiment d'obligation ni d'encouragement
à se mettre pratiquement à l'œuvre. Ils sont très
inefficaces pour motiver les gens. Ils ne font pas pression sur leur
conscience et ne les stimulent pas à espérer. La doctrine
est souvent bonne, mais elle ne débouche pas souvent sur une
action concrète.
Beaucoup de ministères
et de chrétiens engagés semblent se cantonner dans la
théorie et dans la critique, tout en essayant de justifier leur
manque de puissance. Les premiers apôtres ne l'ont pas fait, et
tous les chrétiens ne le font pas. Ils n'ont pas essayé
de résoudre ce problème dans leur intelligence avant de
l'avoir résolu dans leur cœur. Pour eux, ce n'était qu'une
question de foi en une promesse, et il doit en être de même
pour nous. Je me rends compte que beaucoup de gens essayent d'intellectualiser
et d'interpréter de manière théorique des choses
qui devraient tout simplement être expérimentées.
Ils se troublent eux-mêmes en essayant d'appréhender avec
leur intelligence ce qui doit être reçu par la foi comme
une expérience consciente.
L'Eglise a grand besoin
de se réformer sur ce point. Les Eglises devraient s'éveiller
à la réalité en ce qui concerne le baptême
du Saint-Esprit et prendre une position nouvelle. Elles devraient prendre
une ferme position concernant les qualifications des ministères
et des conducteurs de l'Eglise. Elles devraient refuser d'établir
comme pasteur quelqu'un dont les qualifications pour ce poste ne sont
pas bien satisfaites. Même s'il possède beaucoup d'autres
qualités susceptibles de le recommander, les Eglises ne devraient
pas le nommer à ce poste s'il n'a pas prouvé qu'il possédait
ce revêtement de puissance pour gagner des âmes à
Christ. C'était autrefois la coutume dans les Eglises, et je
crois que cela se pratique encore dans certains endroits, de faire un
appel de candidature au poste de pasteur.
Il fallait alors contrôler
les fruits spirituels du candidat pressenti, pour juger de sa qualification,
et constater qu'il était bien appelé par Dieu pour exercer
ce ministère. Beaucoup d'Eglises devraient être très
satisfaites d'avoir pu faire appel à un ministère fructueux
et non à un sarment desséché, c'est-à-dire
à quelqu'un qui n'est qu'un intellectuel, avec une tête
bien pleine mais peu de cœur, un auteur élégant, mais
sans onction, un grand logicien, mais avec peu de foi, un homme à
l'imagination fertile, peut-être, mais sans la puissance du Saint-Esprit.
Les Eglises devraient obliger les séminaires de théologie
à leur rendre des comptes très stricts dans ce domaine.
Sinon, je crains que les séminaires de théologie ne s'éveillent
jamais à leurs responsabilités. Il y a quelques années,
une branche de l'Eglise d'Ecosse fut tellement excédée
par le manque d'onction et de puissance des pasteurs formés par
son séminaire de théologie qu'elle décida de ne
plus employer de pasteurs issus de ce séminaire, tant que ce
dernier n'aurait pas réglé ce problème. Cette réprimande
fut nécessaire, juste, et opportune. Elle eut, je le crois, un
effet très salutaire. Il est absolument nécessaire qu'un
séminaire de théologie ne soit pas qu'un endroit où
l'on enseigne la doctrine. Mais il doit aussi, et tout particulièrement,
permettre de développer l'expérience chrétienne.
Il est certain que l'intelligence doit être cultivée dans
ces établissements de formation. Mais il est infiniment plus
important que leurs étudiants soient conduits à une connaissance
personnelle profonde de Christ, de la puissance de Sa résurrection,
et de la communion de Ses souffrances, afin d'être rendu conforme
à Lui dans Sa mort.
Un séminaire de
théologie qui ne vise qu'à la culture de l'intelligence
et qui se contente de former des hommes instruits, mais totalement dépourvus
de ce revêtement de puissance d'en haut, est un piège et
une pierre d'achoppement pour l'Eglise. Quelles que soient les qualifications
intellectuelles de leurs diplômés, les séminaires
ne devraient en recommander aucun à l'Eglise, s'ils sont dépourvus
de la plus grande de toutes les qualifications, c'est-à-dire
le revêtement de la puissance d'en haut. Les séminaires
devraient être reconnus comme incapables de former des candidats
au ministère, s'ils ne produisent que des hommes dépourvus
de cette qualification essentielle. Les Eglises devraient s'informer,
et rechercher les séminaires formant des ministères qui
non seulement soient les mieux instruits, mais qui possèdent
aussi l'onction spirituelle la plus puissante. Certes, on admet bien
en général que le revêtement de la puissance d'en
haut soit une réalité, et qu'il soit essentiel à
la réussite d'un ministère. Mais, dans la pratique, les
Eglises et les écoles de théologie considèrent
ce problème comme étant relativement peu important. En
théorie on reconnaît que cette puissance est tout, mais
en pratique on la considère comme si elle n'était rien.
Depuis le temps des apôtres jusqu'à nos jours, on a constaté
que des hommes très peu cultivés, mais revêtus de
cette puissance, ont réussi à gagner beaucoup d'âmes
à Christ. Alors que d'autres, pourtant très cultivés
et dotés des meilleures connaissances, ont fait preuve d'une
totale impuissance dans l'œuvre du ministère proprement dite.
Pourtant, nous continuons à accorder dix fois plus d'importance
à la culture humaine qu'au baptême du Saint-Esprit ! Dans
la pratique, la culture humaine est jugés infiniment plus importante
que le revêtement de la puissance d'en haut. Les séminaires
sont remplis d'hommes instruits, mais pas souvent d'hommes remplis de
puissance spirituelle. C'est donc qu'ils n'insistent pas sur la nécessité
de posséder ce revêtement de puissance pour exercer le
ministère. Les étudiants sont, presque au-delà
du supportable, écrasés de programmes visant à
développer leur intellect, alors qu'ils ont à peine une
heure par jour consacrée à la formation de l'expérience
chrétienne. Je ne pense même pas qu'une heure par jour
soit consacrée à la formation de l'expérience chrétienne
dans les séminaires de théologie. Mais la véritable
religion est une affaire d'expérience et de prise de conscience.
Tout le secret de la puissance est dans une relation personnelle avec
Dieu. Les séminaires de théologie négligent presque
complètement ce vaste domaine d'apprentissage, pourtant si essentiel.
Ils considèrent comme vitales la doctrine, la philosophie, la
théologie, l'histoire de l'Eglise, la rhétorique, mais
négligent complètement l'étude d'une véritable
union de cœur avec Dieu. Ils ne laissent que très peu de place,
dans leurs enseignements, à la recherche d'une puissance spirituelle
permettant de toucher le cœur de Dieu et celui des hommes.
J'ai souvent été
surpris de voir comment les hommes considèrent l'utilité
future des jeunes candidats au ministère. Je constate que même
des chrétiens engagés sont souvent très séduits
dans ce domaine. Si un jeune homme possède de bons diplômes,
s'il a une bonne plume, s'il est compétent en exégèse,
s'il fait preuve d'une grande culture intellectuelle, on place en lui
beaucoup d'espoirs, même s'il est impossible d'ignorer qu'il ne
sait pas prier, qu'il n'a aucune onction, aucune puissance dans la prière,
aucun esprit d'intercession, aucune hardiesse dans son approche de Dieu.
On attend pourtant que ce jeune homme, en raison de sa culture, accomplisse
un ministère remarquable et soit exceptionnellement utile. Pour
ma part, je n'attends rien de tel d'un homme semblable. J'attends infiniment
plus d'un homme qui veut conserver à tout prix une communion
quotidienne avec Dieu, qui cherche ardemment à atteindre l'objectif
spirituel le plus élevé possible, et qui ne peut pas se
passer de mener chaque jour une vie de prière victorieuse et
d'être revêtu de la puissance d'en haut. Les Eglises, les
conseils presbytéraux, les associations, et tous ceux qui forment
des jeunes gens au ministère, portent souvent une lourde responsabilité
dans ce domaine. Ils passent des heures à se renseigner sur la
culture intellectuelle des candidats, mais à peine quelques minutes
à vérifier la culture de leur cœur, à contrôler
ce qu'ils savent de la puissance de Christ pour sauver les âmes
et de la puissance de la prière. Ils ne cherchent pas à
savoir s'ils sont revêtus de la puissance d'en haut pour gagner
des âmes à Christ. Tout ce qui est fait dans de telles
occasions ne peut que laisser l'impression que l'on préfère
la culture humaine à l'onction spirituelle. Oh, si cela pouvait
changer, et si nous pouvions tous nous mettre d'accord, maintenant et
pour toujours, pour nous attacher à la promesse de Christ de
manière pratique, et ne pas nous considérer comme capables
d'accomplir la grande tâche de l'Eglise sans avoir été
richement revêtus de la puissance d'en haut ! Je supplie mes frères,
en particulier mes jeunes frères, de ne pas croire que j'écris
ces articles dans un esprit de reproche. Je supplie les Eglises, je
supplie les séminaires, de recevoir cette parole d'exhortation
venant d'un vieil homme, qui possède quelque expérience
en la matière, et dont le cœur s'afflige et s'attriste devant
les manquements de l'Eglise, des ministères et des séminaires
dans ce domaine. Frères, je vous exhorte vivement à considérer
ce problème d'une manière plus sérieuse. Réveillez-vous,
prenez ce sujet à cœur ! Ne prenez aucun repos tant que vous
n'aurez pas remis à sa vraie place cette question de la puissance
d'en haut. Qu'elle soit remise à la place essentielle et pratique
qu'elle doit occuper aux yeux de toute l'Eglise, selon la volonté
de Christ.
Référence:
Power from On High, Charles G. Finney - Traduction française
: La Puissance d’En Haut, Editions Parole de Vie, 1997
Source: Parole
de Vie - Utilisé avec permission
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