L'Eglise ne sortira jamais
de son état de mollesse, à moins que les nouveaux convertis n'apprennent
à l'entrée de leur carrière religieuse à être tempérants en toutes choses.
1. Quand vous voyez des âmes
concevoir une espérance entremêlée de doutes, c'est généralement une
preuve que l'œuvre n'est pas complète. Ils frisent encore le monde,
ils n'ont pas rompu efficacement avec leurs péchés et ils ont besoin
d'être repoussés en arrière plutôt que poussés en avant. En général,
on a grand tort d'inspirer à une âme troublée l'espérance qu'elle est
convertie. Selon toute apparence, on juge prématurément. Dans tous les
cas, il est, préférable qu'elles le découvrent elles-mêmes.
2. Il y a des natures d'un caractère maussade, désagréables
dans leurs propos, peu aimables dans leur conduite. Il est particulièrement
important de faire l'œuvre à fond quand ces nouveaux convertis commencent
à manifester leur espoir d'être à Christ. Si l'œuvre qui s'opère en
eux n'est pas profonde et complète dès le début, ils seront beaucoup
moins utiles et heureux que si le traitement eût été sérieusement appliqué
à leur âme J'ai vu les caractères les plus maussades et les moins sympathiques
transformés en peu de jours par une méthode appropriée.
3. Les nouveaux convertis devraient ordinairement s'offrir
d'eux-mêmes pour se joindre à l'église immédiatement, c'est-à-dire à
la première occasion convenable S'ils commencent par attendre, ils attendront
toujours et ne feront pas grand-chose d'utile. La première chose qu'ils
doivent apprendre, c'est qu'il ne faut jamais attendre quand Dieu nous
montre notre devoir.
Quand il n'y a aucune raison de retard, l'Eglise doit
ordinairement les recevoir dès qu'ils se présentent. C'était évidemment
la méthode des apôtres. Il n'y a pas dans le Nouveau Testament le moindre
indice qu'on repoussât un candidat qui demandait à être baptisé et à
se joindre à l'Eglise.
4. On doit apprendre aux nouveaux convertis à avoir une
conscience délicate. Ils doivent la conserver aussi pure que la prunelle
de leurs yeux.
Le chrétien doit se soumettre à Dieu en toutes choses,
ne pas dépenser une seule heure, ni aller quelque part, ni faire quoi
que ce soit sans l'approbation de Dieu. Autrement, il ne s'appelle pas
chrétien, car le vrai caractère du chrétien, c'est de renoncer à soi-même
et de se consacrer entièrement à Dieu.
Soustraire à Dieu son temps, ses biens, son influence,
ses facultés, son corps ou son âme, c'est commettre un vol, car tout
appartient à Dieu, et " vous n'êtes point à vous-mêmes ".
5. Le nouveau converti doit apprendre à prier sans cesse,
c'est-à-dire se tenir sur ses gardes et conserver en tout temps l'esprit
de prière.
S'il lui arrive de faire une chute, qu'il aille droit
à Jésus-Christ, confesse entièrement sa faute et répande son cœur devant
Dieu. L'Esprit viendra à lui, l'invitera à prier, et tous les sombres
nuages disparaîtront.
6. Les nouveaux convertis doivent chercher à se rendre
utiles. Qu'ils saisissent les occasions et se mettent à l'œuvre quoi
qu'il leur en coûte.
Qu'on n'enseigne pas aux nouveaux convertis à compter
sur une vie de joie et de faciles triomphes. Ils peuvent être appelés
à passer par le feu. Satan peut les cribler comme le blé, mais ils doivent
aller de l'avant, cherchant moins à être heureux qu'à être utiles, parlant
moins de consolation que de devoir, soupirant moins après des transports
de joie qu'après le triomphe de la justice, cherchant moins à expérimenter
les ravissements qu'à connaître la volonté de Dieu et à la faire.
7. On doit les former au courage. La Bible insiste beaucoup
sur la fermeté chrétienne et sur le courage en action comme sur un devoir.
8. Le chrétien doit apprendre à dire non. C'est une leçon
très dure pour plusieurs.
Voyez cette jeune femme. Avant sa conversion, elle aimait
les cercles joyeux et les plaisirs du monde. Elle se voit abandonnée
maintenant de ses anciennes amies. Elles ne lui parlent plus de bals
ou de fêtes mondaines, parce qu'elles savent qu'elle ne se joindra pas
à elles. Mais peu à peu, elles deviennent plus hardies. On lui propose
une innocente récréation, puis une autre et encore une autre. La glace
est rompue. Ses amies la regardent de nouveau comme une des leurs. Un
jour, on l'invite à danser. Un samedi soir, on rentre tard dans la nuit,
elle dort toute la matinée du dimanche pour se refaire, même un jour
de communion. Tout cela, pour n'avoir pas su dire non.
Voyez ce jeune homme : durant un temps, il avait sa place
marquée au culte ou à l'assemblée de prière. Mais ses amis commencent
à le traiter de nouveau avec des égards et à l'attirer peu à peu. Il
craint en refusant leurs premières sollicitations de manquer de politesse,
de perdre son influence sur eux. Et bientôt, le voilà séduit, entraîné
loin du cercle d'étude, de la réunion de prière et de la vie cachée
avec Dieu. Ah ! jeune homme, arrête-toi ! Un seul pas de plus sans oser
dire non, et tu es perdu.