Dans
presque tous les domaines de la vie, les hommes et les femmes font preuve
d'un niveau de conscience bien moins élevé qu'il y a quarante
ans. Je crois que presque tous le reconnaissent. C'est à raison
que l'on se plaint beaucoup de cette déchéance morale.
Il n'y a pas beaucoup d'espoir d'amélioration. A tous les niveaux
de la société, les hommes se livrent aux exactions, aux
fraudes et aux infamies. Cela devient très inquiétant.
On est presque obligé de se demander s'il est encore possible
de faire confiance à quelqu'un.
Quelle est la cause de
cette dégénérescence ? Il y a sans doute plusieurs
causes permettant d'expliquer cette situation. Mais je suis persuadé
que la responsabilité principale incombe aux ministères
chrétiens et à la presse. Il est de bon ton depuis des
années de ridiculiser et de décrier le puritanisme. Dans
une large mesure, les ministères ont cessé de sonder la
conscience des hommes en faisant appel à la loi spirituelle de
Dieu. On néglige et on ignore les exigences de la loi de Dieu,
telles que Sa Parole nous les révèle.
La loi de Dieu est l'unique
critère de la vraie morale. C'est par la loi que vient la connaissance
du péché. La loi réveille la conscience humaine.
La dégradation de la conscience est directement proportionnelle
à l'abandon de la loi de Dieu. C'est certainement l'inévitable
conséquence. Si les ministères ridiculisent le puritanisme,
s'ils essayent de prêcher l'Evangile sans profondément
sonder les consciences par la loi divine, cela entraînera nécessairement,
pour le moins, une paralysie partielle du sens moral. Si le niveau de
la conscience individuelle et publique baisse dangereusement, c'est
parce que ceux qui prêchent l'Evangile se trompent. Ce sont eux
qui devraient être les gardiens de la conscience publique.
Mais ils ont, je le crains,
énormément négligé d'insister sur l'obéissance
à la loi morale. Il est bien connu que certains de nos prédicateurs
les plus renommés sont des spécialistes de l'étude
des rapports entre l'intelligence et certaines caractéristiques
physiques. Cette science néglige complètement la volonté
libre de l'homme. Elle ne s'intéresse donc absolument pas à
la morale, ni à la loi morale. Elle n'admet pas que l'homme soit
soumis à une obligation morale. Il ne peut donc être question
de culpabilité, de condamnation, ou de rétribution.
Il y a quelques années,
le frère de l'un de nos prédicateurs les plus célèbres
m'avait entendu prêcher sur le verset : "Soyez réconciliés
avec Dieu." Je démontrais, entre autres choses, qu'être
réconcilié avec Dieu signifiait être réconcilié
avec l'obéissance à Sa loi. Il m'appela le lendemain et
me dit que ni lui, ni deux de ses frères, tous prédicateurs,
n'avaient par nature aucune notion de ce qu'était la conscience.
Il me dit : "Nous ne connaissons aucunement ces notions de péché,
de culpabilité, de justice et de rétribution, que vous
et notre Père céleste connaissez ! Nous ne pouvons pas
prêcher sur ces sujets comme vous le faites !" Il ajouta : "Je
m'efforce de cultiver ma conscience, et je crois que je commence à
comprendre ce que c'est. Mais, par nature, ni moi ni mes deux frères
n'avons aucune notion de ce qu'est la conscience."
Je dois dire que ces prédicateurs
se sont souvent exprimés par écrit à l'intention
du grand public. J'avais lu beaucoup de leurs articles, ainsi que certaines
prédications de l'un d'entre eux. J'avais été frappé
par l'absence manifeste de conscience dans les écrits et les
sermons de ce dernier. C'est un adepte de la science que je viens de
mentionner. Sa théologie ne tient aucun compte du libre arbitre
de l'homme ni de la morale. Il ne connaît donc aucune des conséquences
entraînées par le fait d'avoir une volonté libre
et une capacité de jugement moral. Il peut ridiculiser le puritanisme
et les grandes doctrines de la vraie foi chrétienne. Tout son
enseignement, du moins celui que je connais, démontre qu'il manque
lamentablement de jugement moral. Il n'a aucune idée de ce que
peuvent signifier la dépravation morale, la culpabilité,
ou le châtiment justement mérité, dans la juste
acceptation de ces termes. Puisqu'il raisonne en scientifique, ces concepts
n'ont aucune place dans son esprit. Sa philosophie les exclut nécessairement.
Je ne sais pas jusqu'à
quel point la science et la psychologie ont empoisonné l'esprit
des ministères dans les diverses dénominations, mais j'ai
observé avec douleur que beaucoup de prédicateurs, qui
écrivent dans la presse, négligent de s'adresser à
la conscience des hommes. Ils ne vont pas jusqu'au fond du problème.
Ils n'insistent pas sur la nécessité d'obéir à
la loi morale, pour que nous soyons entièrement agréables
à Dieu. Ils me semblent "anéantir la loi par la foi" (Romains
3 :31), alors que la loi est confirmée par la foi. Ils semblent
défendre des principes différents de ceux qui sont enseignés
par Christ dans le Sermon sur la Montagne, sermon qui expose la loi
morale de Christ. Le Seigneur enseigne clairement dans ce sermon qu'il
n'y a aucun salut possible sans obéissance à la règle
de vie qu'Il expose dans ce sermon. Une foi véritable en Christ
produira toujours et inévitablement une vie sainte. Mais je crains
qu'il soit devenu à la mode de prêcher un Evangile dont
la grâce a été frelatée. La règle
de vie exposée dans l'Evangile est précisément
celle de la loi morale.
Les quatre éléments
suivants caractérisent la foi véritable, celle de l'Evangile
:
1. Elle confirme la loi.
2. Elle est agissante par
l'amour.
3. Elle purifie le cœur.
4. Elle triomphe du monde.
Ce ne sont que des manières
différentes d'affirmer que la foi véritable produit en
réalité une vie sainte. Sinon, elle "anéantirait
la loi." On ne prêche pas le véritable Evangile quand on
n'insiste pas sur la nécessité d'obéir à
la loi morale de Dieu, comme seule règle de vie acceptable. Quand
un prédicateur néglige de donner ces instructions à
ceux qui l'écoutent, on s'apercevra inévitablement que
ces derniers feront preuve d'une conscience particulièrement
endormie.
Nous avons besoin de plus
de Boanergès ou de "fils du tonnerre" parmi les prédicateurs.
Nous avons besoin d'hommes qui fassent retentir la loi de Dieu comme
un tonnerre, pour réveiller les consciences. Nous avons besoin
de plus de puritanisme sur les estrades ! Il est vrai que certain Puritains
étaient des extrémistes. Malgré tout, leur enseignement
avait développé une conscience individuelle et une conscience
publique bien plus réveillées qu'aujourd'hui.
Ces sévères
et magnifiques vieux guerriers de Dieu auraient tonné et lancé
la foudre divine, jusqu'à presque démolir leurs pupitres,
s'ils avaient vu dans leurs assemblées toute l'immoralité
que l'on peut observer aujourd'hui !
Ce sont les prédicateurs
qui donnent, dans une grande mesure, le ton de la presse chrétienne.
Toute la littérature produite dans le monde actuellement démontre
que la conscience morale générale a besoin d'être
sérieusement relevée. Certains de nos prédicateurs
les plus en vue sont devenus les favoris des infidèles, des sceptiques
de toutes sortes, des universalistes, et des hommes les plus abjects.
Le scandale de la Croix aurait-il disparu, ou est-ce la Croix que l'on
cherche à dissimuler ? La sainte loi de Dieu, avec ses préceptes
rigoureux et ses terribles jugements, serait-elle devenue populaire
chez les inconvertis ? Ou est-ce la faute des prédicateurs, qui
l'ignorent dans leurs messages ? Est-ce pour cela qu'ils sont appréciés,
parce qu'ils négligent un devoir qui devrait leur attirer le
mépris ?
Je crois qu'il n'y a qu'un
seul moyen d'arrêter cette chute de la morale publique et de la
morale individuelle. Il faudrait que les prédicateurs de ce pays
annoncent tout l'Evangile de Dieu avec une fidélité inlassable,
en affirmant que la sainte et parfaite loi de Dieu doit être notre
seule règle de vie.
C'est cette loi, hardiment
annoncée, qui révélera la dépravation morale
des cœurs humains. C'est ensuite par l'annonce de la puissance purificatrice
du sang de Jésus que ces cœurs pourront être lavés.
Frères bien-aimés
qui êtes dans le ministère, n'a-t-on pas un grand besoin
de prêcher ces choses aujourd'hui ? Nous avons été
établis pour la défense de l'Evangile béni et de
la sainte loi de Dieu. Je vous supplie de sonder la conscience de vos
auditeurs, et de faire retentir avec puissance la loi et l'Evangile
de Dieu, jusqu'à ce que vos voix atteignent la capitale de notre
nation, par nos représentants qui siègent au Congrès.
Il arrive très fréquemment que les journaux du monde publient
des extraits de prédications. Donnons du travail aux journalistes
de la presse, au point de faire tinter leurs oreilles et celles de leurs
lecteurs ! Que les milieux économiques et boursiers, que les
fonctionnaires et les politiciens, puissent tous entendre de bonnes
prédications puritaines, capables de leur donner de meilleures
pensées et une meilleure vie !
Assez de cette prédication
à l'eau de rose d'un amour de Christ sans aucune sainteté,
sans aucun discernement moral ! Assez de cette prédication de
l'amour d'un Dieu qui ne ferait pas demeurer chaque jour Sa colère
sur les pécheurs ! Assez de cette prédication d'un Christ
qui n'aurait pas été crucifié à cause du
péché !
Le monde a besoin d'un
Christ crucifié pour les péchés. Nous avons besoin
d'être lavés de la honte d'avoir négligé
de prêcher la loi de Dieu, à tel point que la conscience
des hommes est maintenant endormie. Une telle dégradation de
la conscience dans notre pays n'aurait jamais pu se produire si notre
prédication avait conservé son caractère puritain
!
Il y a quelques années,
je prêchais dans une assemblée dont le pasteur était
mort quelques mois plus tôt. Presque tout le monde semblait l'aimer
dans son église et dans sa ville. Dans son assemblée,
on en faisait presque une idole. Tout le monde disait du bien de lui
et le considérait comme un exemple. Pourtant, cette église
démontrait clairement que son pasteur n'avait pas été
fidèle. C'était un homme qui aimait se faire applaudir
et qui recherchait l'approbation. J'ai tellement entendu parler de ses
enseignements, dont j'ai abondamment constaté les fruits, que
je n'ai pas pu m'empêcher de dire publiquement à cette
assemblée que son ancien pasteur n'avait pas été
un homme fidèle. J'affirmai que les fruits qui se manifestaient
de tous côtés, à la fois dans l'Eglise et hors de
l'Eglise, n'auraient jamais pu être produits si l'Evangile avait
été fidèlement présenté. Si ces paroles
avaient été prononcées à une autre occasion,
elles auraient sans doute profondément choqué les membres
de cette église. Mais en raison de la façon dont je les
avais préparés, ils n'ont pas semblé vouloir me
contredire.
Frères, notre prédication
portera ses fruits légitimes. Si l'immoralité règne
dans ce pays, la responsabilité nous en revient pour une grande
part. S'il y a une dégradation de la conscience, ce sont les
prédicateurs qui en sont responsables. Si la presse manque de
discernement moral, c'est à cause des ministères ! Si
l'Eglise dégénère et devient mondaine, c'est à
cause des ministères ! Si le monde ne s'intéresse plus
à l'Evangile, c'est à cause des ministères ! Si
Satan contrôle nos législateurs, c'est à cause des
ministères ! Si la politique devient tellement corrompue que
les fondations mêmes de notre gouvernement sont près de
s'écrouler, c'est à cause des ministères! N'oublions
jamais cette vérité, mes chers frères. Mais prenons-la
à cœur, et soyons pleinement conscients de nos responsabilités
vis-à-vis de l'état moral de notre pays.
Référence:
Le Feu du Réveil, Charles Finney - Editions Parole de Vie,
1996
Source: Parole
de Vie - Utilisé avec permission
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