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Consacrées au Réveil
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Ce Qu'Est Un Réveil Religieux Par Charles Grandison Finney
La religion est l'œuvre de l'homme. C'est quelque chose que l'homme doit faire. La religion consiste à obéir à Dieu. Il est vrai que c'est Dieu qui porte l'homme à ce devoir, par Son Esprit, à cause de la grande méchanceté de l'homme et de sa répugnance à faire le bien. Si cette influence de Dieu n'était pas nécessaire, et que les hommes soient disposés d'eux-mêmes à obéir à Dieu, nous n'aurions pas de raison de nous écrier :"Seigneur, ranime ton œuvre!" Mais il est certain que si Dieu retirait Son Esprit, il n'y aurait pas sur toute la terre un seul homme qui obéirait à la loi de Dieu. Un réveil religieux suppose qu'il y a eu déclin dans la piété. Presque tout ce qu'il y a de religion dans le monde a été produit par des réveils. Dieu a décidé de profiter de la sensibilité des hommes pour produire chez eux des émotions puissantes avant qu'Il puisse les amener à obéir. Les hommes sont tellement paresseux dans ce domaine, il y a tant de choses qui détournent leur esprit de la religion et s'opposent à l'influence de l'Evangile, qu'il est nécessaire de susciter chez eux une émotion intérieure telle que la marée monte et balaie tous les obstacles. Les hommes ont besoin de ce stimulant pour rompre avec les influences contraires, sans quoi ils ne sont pas disposés à obéir à Dieu. Considérez l'histoire des Juifs, et vous verrez que Dieu avait l'habitude de maintenir la religion parmi eux au moyen d'occasions spéciales; quand le peuple se trouvait profondément ému, il revenait à l'Eternel. Après un réveil semblable, il ne s'écoulait jamais beaucoup de temps avant que de nouvelles influences contraires ramènent un déclin de la piété, déclin qui allait croissant jusqu'à ce que Dieu, par Son Esprit, ait pour ainsi dire le temps de convaincre Son peuple de péché et de le châtier par Sa Providence. Ainsi Dieu attirait l'attention des masses sur le grand sujet du salut, de manière à produire un réveil étendu. Puis les causes adverses agissaient à nouveau, la religion déclinait et la nation était emportée dans le tourbillon du luxe, de l'idolâtrie et de l'orgueil. Il ya si peu de principes dans l'Eglise, si peu de fermeté et de stabilité dans les intentions, qu'à moins d'un zèle extraordinaire, elle quittera le sentier du devoir et ne fera rien pour la gloire de Dieu. Le monde est encore le même et il le restera probablement jusqu'au millénium : la piété doit être stimulée par des réveils. Combien souvent on a cherché à garder l'Eglise éveillée dans l'action sans ces réveils périodiques. Plus d'un homme de bien a pensé et pense encore que le meilleur moyen de faire progresser la vie religieuse est de marcher , d'un pas égal, pour rassembler les impies graduellement et sans bruit. Mais, même si cet argument paraît fondé en théorie, les faits en démontrent la futilité. Si l'Eglise était assez avancée dans la connaissance, et avait assez de stabilité de principes pour rester éveillée, la marche ci-dessus suffirait. Mais l'Eglise est si peu éclairée, il y a tant d'influences contraires, qu'elle ne peut pas travailler avec persévérance sans stimulant. Il est très désirable que l'Eglise avance par elle même dans l'obéissance. Notre système nerveux est tel que toute excitation puissante prolongée nuit à notre santé et nous rend incapables d'accomplir notre devoir. Si jamais la piété doit avoir une influence pénétrante sur le monde, il faut en finir avec cette religion spasmodique. Quand le millénium sera venu, on n'aura plus besoin de ces efforts extraordinaires. Alors on ne verra plus les chrétiens dormir la plus grande partie du temps pour se réveiller à l'occasion, ... et se rendormir encore...Mais, pour le moment, l'état du monde chrétien est tel, qu'il serait antiphilosophique et absurde de s'attendre à pouvoir faire progresser la religion sans ces stimulants. Les nombreuses agitations politiques et mondaines qui troublent la chrétienté sont toutes hostiles à la piété, et détournent l'esprit des intérêts véritables de l'âme... Il est impossible que la religion fasse jamais de progrès parmi les païens sans réveils religieux. On essaie maintenant d'obtenir ces progrès par l'éducation et par d'autres améliorations douteuses et progressives. Mais aussi longtemps que les lois de l'esprit humain resteront ce qu'elles sont, on n'y arrivera pas. Il faut une émotion suffisante pour réveiller les forces morales, et pour refouler le flot de la dégradation et du péché. A mesure que nos contrées chrétiennes se rapprochent du paganisme, il est impossible à Dieu et à l'homme de faire progresser la religion, précisément parce que Dieu a toujours agi de cette manière. Ce n'est pas pour rien et sans raison qu'Il le fait, les hommes n'obéissant à Dieu qu'à contre-coeur. Par exemple, combien nombreux sont ceux qui savent qu'ils devraient être religieux, mais qui ont peur des railleries. Beaucoup sont devenus un avec leurs idoles; d'autres attendent pour se repentir de s'être assurés une situation dans cette vie, ou procuré quelque avantage mondain convoité. Ces personnes ne se départiront jamais de leur fausse honte ou ne renonceront jamais à leurs projets ambitieux avant d'être saisies du sentiment poignant d'un danger inévitable, sentiment qui les amènera à se rendre.
1) On a généralement défini un miracle comme une intervention divine qui met de côté ou qui suspend les lois ordinaires de la nature. En ce sens, un réveil n'est pas un miracle. Toutes les lois de la matière et de la pensée restent en vigueur. Elles ne sont ni suspendues, ni mises de côté par le réveil. 2) Ce n'est pas non plus un miracle, d'après une autre définition du mot "miracle"_ quelque chose qui est au-dessus des pouvoirs de la nature. Il n'y a rien dans la religion qui soit au-dessus des pouvoirs ordinaires de la nature. Elle consiste à tous égards dans un juste exercice de ces pouvoirs. Rien de plus, rien de moins. Lorsque les hommes deviennent pieux, ce n'est pas qu'ils aient été rendus capables d'accomplir les efforts dont ils étaient auparavant incapables. Ils usent seulement d'une manière différente, et pour la gloire de Dieu, de forces qu'ils avaient déjà. 3) Un réveil, dans aucun sens, n'est un miracle ou ne dépend d'un miracle. C'est le pur et simple résultat philosophique d'un usage convenable que nous faisons de moyens établis par Dieu,... Les apôtres n'opéraient des miracles que pour attirer l'attention sur leur message et pour en établir la divine autorité. Mais le miracle n'était pas le réveil. Le miracle était une chose, et le réveil qui suivait le miracle en était une autre. Du temps des apôtres il y avait un lien entre les réveils et les miracles, mais les réveils n'étaient pas des miracles. J'ai dit qu'un réveil est le résultat d'un emploi convenable des moyens appropriés. Les moyens que Dieu a prescrits pour obtenir un réveil ont, sans aucun doute, une tendance naturelle à le produire. Autrement, Dieu ne les aurait pas ordonnés. Mais les moyens ne produiront pas le réveil sans la bénédiction de Dieu,...; pas plus que, sans cette même bénédiction, les semailles ne produiront une récolte. Il nous est impossible de dire que l'influence de Dieu pour produire un réveil soit plus miraculeuse que celle qui est nécessaire pour une récolte. Que sont les lois de la nature en vertu desquelles la semence produit une moisson? Elles ne sont que l'ensemble des moyens créés par Dieu en vue de Son Action. Dans la Bible, la Parole est comparée à une semence, la prédication à l'action du semeur et les résultats à la naissance et au développement de la moisson. Un réveil est aussi naturellement le résultat de moyens appropriés qu'une moisson est la conséquence de l'emploi des moyens capables de la produire. Penser le contraire est aussi absurde que de prêcher aux cultivateurs , en ce qui concerne leurs semailles, que Dieu est souverain, qu'Il ne leur donnera une moisson que lorsqu'Il le voudra bien, et que pour eux labourer, planter, travailler comme s'ils s'attendaient à une moisson est une grave erreur, que c'est ôter l'œuvre des mains de Dieu, que c'est empiéter sur Sa souveraineté, et qu'il n'y a point de rapport entre les moyens et le résultat sur lequel ils peuvent compter. Supposez que les cultivateurs aient foi en une telle doctrine: ils condamneraient le monde à périr de faim. Des résultats identiques s'ensuivraient pour l'Eglise si elle était persuadée que travailler au progrès de la religion est, en quelque sorte, si mystérieusement l'objet de la souveraineté divine qu'il n'y a point de rapport entre les moyens et le but. En réalité, quels sont les résultats? Une génération après l'autre est allée en enfer, tandis que l'Eglise rêvait et attendait que Dieu sauve ces âmes sans l'emploi des moyens appropriés. Cette pratique a été pour le diable le moyens le plus puissant pour détruire les âmes! Le rapport de cause à effet est aussi clair en religion que lorsqu'il s'agit de semailles....
2. CE QUEST UN REVEIL Un réveil présuppose que l'Eglise est tombée dans un état de déchéance. Le réveil consiste dans l'abandon par l'Eglise de son relâchement, et dans la conversion des pécheurs. 1) Un réveil implique toujours une conviction de péché de la part de l'Eglise. Des chrétiens ne peuvent se réveiller et se mettre immédiatement à servir Dieu, sans que leur cœur ait été profondément sondé par l'Esprit de Dieu. Les racines du péché doivent être détruites. Dans un vrai réveil, les chrétiens éprouvent toujours une conviction de péché ; ils voient leurs péchés d'une manière si vive qu'il leur paraît impossible d'espérer être jamais accueillis par Dieu. Les choses ne vont pas toujours jusque là, mais un véritable réveil présente toujours de profondes convictions de péché, et souvent des cas de désespoir. 2) Les chrétiens déchus seront amenés à la repentance. Un réveil n'est autre chose qu'un retour à l'obéissance envers Dieu. Il en est comme d'un pécheur qui se convertit; le premier pas est une vraie repentance, un brisement de cœur qui nous jette dans la poussière devant Dieu, avec une profonde humilité et l'abandon du péché. 3) La foi des chrétiens sera renouvelée. Pendant qu'ils sont dans leur état de déchéance, ils sont aveuglés sur la véritable condition des pécheurs. Leur cœur est dur comme le marbre. Les vérités de la Bible leur paraissent un songe. Ils admettent que tout cela est vrai; leur conscience et leur jugement y donnent leur assentiment, mais leur foi ne voit pas les réalités saintes saillir en un hardi relief, ni les brûlantes réalités de l'éternité. Mais quand ils entrent dans un réveil ils ne voient plus "les hommes marcher comme des arbres"; toutes choses leur apparaissent dans cette vive lumière qui renouvelle l'amour de Dieu dans leur cœur. Ceci les portera à travailler avec zèle pour amener d'autres âmes à Dieu. Ils s'infligent de ce que les hommes n'aiment pas Dieu, alors qu'ils L'aiment tellement. Ils insistent avec tendresse auprès de ceux qui les entourent pour les persuader de donner leur cœur à Dieu. C'est ainsi que leur amour pour les hommes se ranime. Ils sont remplis d'un amour ardent pour les âmes. Ils soupirent après le salut du monde entier. Ils sont en agonie pour tels ou tels individus, amis, parents, ennemis, qu'ils voudraient voir sauvés. Non seulement ils les pressent de donner leur cœur à Dieu, mais ils les portent à Dieu dans les bras de la foi, et, avec grands cris et larmes, ils supplient Dieu d'avoir pitié d'eux et de sauver leur âme des flammes éternelles. 4) Un réveil brise le pouvoir du monde et du péché sur les chrétiens. Il les transporte sur un terrain si favorable qu'ils prennent un nouvel élan vers le ciel; ils ont de nouveaux avant-goûts du ciel et de nouveaux désirs d'union avec Dieu; le charme du monde est ainsi brisé, et le pouvoir du péché est ainsi vaincu. 5) Lorsque les Eglises seront ainsi réveillées et réformées, la réforme et le salut des pécheurs s'ensuivront. Leur cœur sera brisé et changé. Souvent les libertins les plus éhontés se rencontrent parmi les sauvés. Femmes de mauvaise vie, ivrognes et impies, toutes sortes d'individus dépravés se réveillent et se convertissent. Les êtres les plus dégradés sont touchés et ramenés au bien, et deviennent des exemples attrayants de la beauté et de la sainteté.
3. LES AGENTS QUI PRODUISENT UN REVEIL Généralement, dans l'œuvre de la conversion, il y a trois agents et un seul instrument. Les agents sont : Dieu, une personne qui présente la vérité destinée à agir sur les cœurs, et le pécheur lui-même. L'instrument est la vérité . Dans toute conversion véritable, deux agents en tout cas sont à l'œuvre : Dieu et le pécheur. 1) L'action de Dieu est double : Il agit par Sa Providence et par Son Esprit. a) Par le gouvernement de Sa Providence. Dieu dispose les événements de manière à mettre Sa vérité en contact avec l'âme du pécheur. Il amène celui-ci , là où la vérité peut atteindre ses oreilles ou ses yeux. (Dieu fait concourir les circonstances bonnes ou mauvaises pour favoriser un réveil), ils arrivent à propos pour seconder l'action de la vérité et lui donner la plus grande efficacité possible. Parfois, Il envoie un prédicateur au moment où il sera le plus utile. Souvent Dieu fait annoncer une vérité précisément quand l'individu qui doit la recevoir est là pour l'entendre. b) Par l'action de Son Esprit. Comme Il a un accès direct à la vie intérieure de l'âme, et qu'Il connaît infiniment bien toute l'histoire et l'état de chaque pécheur individuellement, Il emploie la vérité la mieux adaptée à son cas particulier et la fait ensuite pénétrer avec une puissance divine. Il lui donne une telle vie, une telle force, une telle énergie que le pécheur est saisi, pose les armes de la rébellion, et se tourne vers le Seigneur... La vérité se présente alors sous un tel aspect qu'elle écrase l'homme le plus orgueilleux, comme sous le poids d'une montagne. Si les hommes étaient disposés à obéir à Dieu, la vérité , étant suffisamment claire dans la Bible, la prédication pourrait leur apprendre tout ce qui leur est nécessaire de savoir. Mais comme ils répugnent absolument à Lui obéir, Dieu l'entoure d'un éclat particulier et jette souvent dans l'âme un torrent de lumière tel, que le pécheur est convaincu et ne peut plus résister. Il se soumet à la vérité, il obéit à Dieu, et il est sauvé. 2) L'homme est habituellement employé comme agent dans un réveil. Les hommes ne sont pas dans la main du Seigneur de simples instruments. C'est la vérité qui est l'instrument. Le prédicateur est un agent moral : il agit; il n'a pas la passivité d'un instrument, c'est volontairement qu'il travaille à la conversion des pécheurs. 3) Le pécheur lui-même est agent dans un réveil. La conversion d'un pécheur consiste dans son obéissance à la vérité . Il est donc impossible que sa conversion ait lieu sans sa coopération, puisque cette conversion consiste en ce qu'il agit comme il doit le faire. Il est amené à cela par Dieu et par les hommes. Ceux-ci agissent sur leurs semblables non seulement par leur langage, amis aussi par leur regard, leurs larmes, leur conduite journalière. Voyez cet homme impénitent qui a une femme pieuse. Le regard de celle-ci, sa tendresse, sa dignité à la fois pleine de solennité et de compassion, selon le divin modèle de Christ, sont pour lui un sermon continuel. Il est obligé d'en détourner son attention parce qu'il est pour lui un reproche. Il entend, tout le long du jour, un sermon résonner à ses oreilles. Les hommes ont coutume de lire sur la physionomie de ceux qui les entourent. Souvent les pécheurs lisent l'état intérieur d'un chrétien dans ses yeux. S'ils sont pleins de légèreté, ou d'inquiétude et de diplomatie mondaine, les pécheurs s'en aperçoivent. S'ils révèlent la plénitude de l'Esprit de Dieu, les pécheurs le voient aussi. Souvent les incrédules arrivent à être convaincus de péché uniquement en voyant la physionomie de tel ou tel chrétien. Quelqu'un vint un jour visiter une fabrique pour en voir les machines. Sa physionomie révélait des dispositions sérieuses, car il avait pris part à un réveil. Les ouvriers le connaissaient tous de vue et savaient qui il était. L'une des ouvrières le vit, chuchota une plaisanterie à sa camarade, et se mit à rire. Le visiteur s'arrêta et la regarda avec tristesse. A son tour, elle s'arrêta; son fil se rompit et elle était si agitée qu'elle ne put pas le renouer. Pour se calmer elle regarda par la fenêtre, puis essaya de nouveau de se remettre au travail. A plusieurs reprises elle lutta pour se ressaisir. A la fin elle s'assit, accablée. Alors le visiteur s'approcha d'elle et lui parla; elle manifesta bientôt une profonde conviction de péché. Un sentiment semblable se répandit comme du feu à travers toute la fabrique. En peu d'heures, presque tous les ouvriers se trouvèrent sous une conviction de péché, tellement que le propriétaire , quoique mondain, fut stupéfait et demanda qu'on arrêtât le travail et qu'on tînt une réunion de prière. En peu de jours, le propriétaire et presque tous les employés de l'établissement présentèrent les symptômes d'une vraie repentance. Le regard de cet homme, sa physionomie grave, ses sentiments de compassion, furent un reproche pour la légèreté de cette jeune fille et l'amenèrent à la conviction de péché. Tout le réveil qui en résulta eut pour point de départ, dans une grande mesure, ce petit incident. Si des chrétiens éprouvent eux-mêmes pour la religion des sentiments profonds, ils susciteront ces mêmes sentiments partout où ils iront. S'ils sont froids, légers ou frivoles, ils détruiront inévitablement toute bonne disposition, mêmes chez des pécheurs réveillés. J'ai connu une personne très anxieuse au sujet de son âme; mais un jour je fus attristé de découvrir que ses convictions paraissaient avoir entièrement disparu. Je lui demandai ce qui était arrivé. Elle me dit qu'elle avait passé l'après-midi chez des personnes qui passaient pour chrétiennes, sans penser que cela nuirait à ses convictions! Mais il s'agissait de gens mondains et superficiels, et elle perdit ses convictions religieuses. Indubitablement ces chrétiens avaient, par leur folie, détruit une âme, car ses convictions ne revinrent pas...
REMARQUES 1) Autrefois, on considérait les réveils comme des miracles. De nos jours, il en est parfois de même. Certains ont, au sujet des réveils, des idées si flottantes et peu justes, qu'avec un peu de réflexion ils en verraient l'absurdité. L'Eglise a longtemps supposé qu'un réveil était un miracle, une interposition de la puissance divine, avec laquelle les chrétiens n'ont rien à faire et qu'ils ne peuvent pas plus produire que produire le tonnerre, la grêle ou un tremblement de terre. Il y a seulement peu d'années que les pasteurs pensent que les réveils peuvent être produits par des moyens spécialement appropriés. On avait jusqu'alors supposé que les réveils survenaient comme les averses, tantôt dans une ville, tantôt dans une autre, et que pasteurs et Eglises n'y pouvaient rien. On pensait qu'un réveil n'aurait lieu qu'environ tous les quinze ans; qu'alors Dieu convertirait tous ceux qu'Il avait l'intention de sauver; puis l'Eglise devait attendre que vienne un nouveau temps de moisson. Finalement le terme a été abrégé jusqu'à cinq ans! J'ai entendu parler d'un pasteur qui avait cette théorie. Il y avait eu un réveil dans son Eglise. L'année suivante il y en eut un dans une ville voisine, il y alla pour y prêcher, et pendant quelques jours il fut entièrement absorbé par ce travail. Il retourna chez lui le samedi et se prépara à la prédication du dimanche. Son âme était en agonie. Il pensa à tant d'adultes qui, dans son Eglise, étaient encore ennemis de Dieu. Il fit ce raisonnement : "il y en a tant qui sont encore inconvertis, il y en a tant qui meurent chaque année et dont la plupart sont inconvertis. Si un réveil ne vient pas avant cinq ans, il y aura tant de chefs de famille qui seront perdus!" Il mit son calcul sur le papier et l'introduisit dans son sermon du lendemain, le cœur saignant devant cet affreux tableau. Comme je l'ai compris, il fit cela sans s'attendre à un réveil; mais ses sentiments étaient profonds, et il répandit son cœur devant son auditoire. Ce sermon réveilla quarante chefs de famille, et il s'ensuivit un puissant réveil. Ainsi tomba cette théorie d'un réveil tous les cinq ans, et Dieu prouva que les réveils ne sont pas des miracles. 2) De fausses notions sur la souveraineté de Dieu ont été de grands obstacles aux réveils. Beaucoup de gens se sont représenté la souveraineté de Dieu comme très différente de ce qu'elle est. Ils ont pensé qu'elle impliquait une disposition arbitraire des événements, et particulièrement du don de l'Esprit, excluant tout emploi rationnels de moyens. Mais la Bible ne nous offre aucune preuve que Dieu exerce une souveraineté semblable. Tout nous montre que dans la nature et dans la grâce, Dieu a établi un rapport constant entre les moyens et le but. Il n'y a pas un seul événement naturel dans lequel n'intervienne Son action. Il n'a point bâti ce monde comme une vaste machine qui puisse marcher seule sans qu'Il continue à s'en occuper. Il ne s'est pas retiré de l'univers pour le laisser agir seul. Dieu exerce une surveillance et une autorité universelles, et cependant tout événement dans la nature a été amené par des moyens. Néanmoins, il est des gens terriblement effrayés par tout effort direct en vue d'un réveil. Ils s'écrient : "C'est par votre propre force que vous essayez de le susciter! Prenez garde, vous vous immiscez dans la souveraineté de Dieu. Vous feriez mieux de suivre la voie habituelle et de laisser Dieu accorder un réveil quand Il le jugera bon. Dieu est souverain, et c'est très mal de votre part d'essayer de produire un réveil seulement parce que vous pensez qu'il est nécessaire." Voilà précisément le genre de prédication que le diable désire. Les hommes ne peuvent faire l'œuvre du diable d'une manière plus efficace qu'en prêchant ainsi la souveraineté de Dieu comme étant une raison pour ne rien faire en faveur d'un réveil. 3) Une des causes qui empêchent bien des hommes de désirer un réveil et d'y travailler, c'est le fait que des excès et des abus ont parfois accompagné ces fortes excitations religieuses. Sans doute il y a eu des abus. Dans tous les temps d'effervescence religieuse, on peut s'attendre à plus ou moins d'inconvénients et d'abus accidentels. Mais ce n'est nullement une raison pour abandonner les réveils. Les meilleures choses sont sujettes à des abus. Grands et multiples sont les maux qui se sont manifestés sous le gouvernement providentiel et moral de Dieu, mais non à cause de Son intervention. C'est ainsi que dans les réveils religieux l'expérience prouve qu'étant donné l'actuel état du monde, la piété ne peut progresser et s'étendre d'une manière efficace sans réveils. Les maux purement accidentels qui accompagnent quelquefois un mouvement de ce genre sont peu de choses en comparaison de tout le bien produit par les réveils. L'Eglise ne devrait pas admettre, un seul instant, l'idée de se passer de réveils. Une telle disposition d'esprit ouvre la porte à tous les dangers qui compromettent les intérêts de l'Eglise. C'est la mort de la cause des Missions et cette erreur entraîne la condamnation du monde... Je ne pense nullement à prêcher sur les réveils de manière à ce que vous puissiez dire à la fin :" Nous savons ce qu'est un réveil", et qu'après vous restiez sans rien faire. Voulez-vous suivre les instructions que je vous donnerai d'après la Parole de Dieu, et les mettre en pratique dans votre propre vie? Voulez-vous en faire profiter vos familles, vos connaissances, vos voisins, et toute la ville que vous habitez? Ou voulez-vous passer votre temps à vous instruire au sujet des réveils, sans rien faire en leur faveur? Je désire qu'à mesure que vous apprendrez quelque chose sur les réveils, vous le pratiquiez, et que vous vous mettiez à l'œuvre pour voir si vous ne pouvez pas contribuer à produire un réveil ici parmi les pécheurs....C'est maintenant que vous devez décider si vous voulez agir ainsi ou non. Vous savez que nous appelons les pécheurs à décider sur le champ s'ils veulent obéir à l'Evangile. Et nous n'avons pas plus le droit de vous laisser le temps de délibérer pour savoir si vous voulez obéir à Dieu que nous n'avons le droit de laisser les pécheurs agir ainsi. Nous vous appelons donc à vous unir maintenant pour prendre devant Dieu l'engagement solennel de faire votre devoir à mesure que vous aurez appris à le connaître, et que vous prierez Dieu de répandre Son Esprit sur cette Eglise et sur toute la ville. Référence: Discours sur les Réveils Religieux, discours n°1 - Charles G. Finney Accueil
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