1. Les disciples étaient déjà
convertis à Christ, et leur foi avait été confirmée
par Sa résurrection. Mais permettez-moi de dire qu'il ne faut
pas confondre la conversion à Christ avec la consécration
à la grande œuvre de la conversion du monde. Lorsqu'une âme
se convertit, elle a directement et personnellement affaire à
Christ. Elle abandonne ses préjugés, ses oppositions,
sa propre justice, son incrédulité, et son égoïsme.
Elle accepte le Seigneur, Lui fait confiance, et L'aime d'une manière
suprême. Cela, les disciples l'avaient tous fait, plus ou moins.
Mais ils n'avaient encore reçu aucune mission précise,
ni de revêtement particulier de puissance pour accomplir cette
mission.
2. Lorsque Christ eut fait disparaître le grand
trouble qui les avait saisis à la suite de Sa crucifixion, et
qu'Il eut confirmé leur foi par les entretiens répétés
qu'Il eut avec eux, Il leur confia la grande mission de convertir toutes
les nations et de les gagner à Lui. Mais Il leur demanda expressément
de rester à Jérusalem jusqu'à ce qu'ils soient
revêtus de la puissance d'en haut, puissance qu'ils devaient recevoir
quelques jours plus tard, selon Sa promesse. Observez bien ce que firent
les disciples. Ils s'assemblèrent pour prier, hommes et femmes.
Ils avaient accepté cette mission. Sans aucun doute, ils avaient
compris quelle était la nature de cette mission, et la nécessité
d'être revêtus de la puissance spirituelle que Christ leur
avait promise. En persévérant jour après jour à
se réunir pour prier, il est certain qu'ils en vinrent à
apprécier de plus en plus les difficultés qu'ils allaient
rencontrer, et à ressentir de plus en plus leur incapacité
à accomplir cette tâche. Si nous considérons les
circonstances et les résultats obtenus, nous parvenons à
la conclusion qu'ils s'étaient tous sans exception consacrés,
avec tout ce qu'ils possédaient, à la conversion du monde,
et qu'ils en avaient fait le but suprême de leur vie. Ils avaient
certainement renoncé à l'idée de vivre pour eux-mêmes,
en quelque domaine que ce soit, et s'étaient consacrés
de toutes leurs forces à la tâche qui les attendait. Cette
consécration à l'œuvre, ce renoncement à soi-même,
cette mort à tout ce que le monde pouvait leur offrir a dû,
selon le cours normal des choses, précéder leur recherche
intelligente de la puissance d'en haut. Puis ils persévérèrent,
d'un commun accord, à prier pour le baptême du Saint-Esprit
qui leur avait été promis, baptême qui comportait
tout ce qui était essentiel à leur réussite. Remarquez
qu'ils avaient une mission à accomplir. Ils avaient reçu
la promesse d'une puissance pour l'accomplir. Ils avaient reçu
l'ordre d'attendre que la promesse s'accomplisse. Comment ont-ils attendu
? Ils ne sont pas restés passifs et inactifs. Ils n'ont fait
aucune préparation consistant à se plonger dans l'étude
ou à faire tout autre chose en se passant de cette puissance.
Ils ne sont pas non plus retournés à leurs affaires, en
priant de temps en temps pour que la promesse s'accomplisse. Mais ils
ont persévéré dans la prière, et sont demeurés
dans cette attitude jusqu'à ce que la réponse vienne.
Ils avaient compris qu'il s'agissait du baptême du Saint-Esprit.
Ils avaient compris qu'ils devaient le recevoir de Jésus-Christ.
Ils ont prié avec foi. Ils ont tenu bon, dans une parfaite assurance,
jusqu'à ce que vienne ce revêtement de puissance. Que ces
réalités nous instruisent donc sur les conditions à
remplir pour recevoir ce même revêtement de puissance !
En tant que chrétiens, nous avons la même
mission à remplir. Tout autant que les premiers chrétiens,
nous avons besoin du revêtement de la puissance d'en haut. Bien
entendu, nous devons nous soumettre à la même injonction
d'attendre que Dieu nous accorde ce revêtement, en persévérant
jusqu'à ce
que nous le recevions. Nous avons reçu la même promesse
que les disciples. A présent, nous devons, concrètement
et en esprit, effectuer la même démarche qu'eux. Ils étaient
chrétiens, et avaient une mesure de l'Esprit, pour les conduire
dans la prière et dans la consécration. Il en est de même
pour nous. Tout chrétien possède une mesure de l'Esprit
de Christ. Cela suffit pour que le Saint-Esprit nous conduise dans une
véritable consécration et nous inspire la foi qui nous
est essentielle pour prévaloir dans la prière. N'attristons
donc pas le Saint-Esprit et ne Lui résistons pas. Mais acceptons
notre mission, consacrons-nous entièrement, avec tout ce que
nous possédons, au salut des âmes. Que ce soit la grande
et unique tâche de notre vie. Offrons-nous sur l'autel avec tout
ce que nous avons et tout ce que nous sommes. Restons-y et persévérons
dans la prière jusqu'à ce que nous recevions ce revêtement.
Veuillez noter que la conversion à Christ ne doit pas être
confondue avec l'acceptation de la mission de convertir le monde. La
conversion est une transaction personnelle entre une âme et Christ,
transaction qui concerne son propre salut. Accepter la mission revient
à accepter le service dans lequel Christ nous propose d'entrer.
Christ n'exige pas que nous fassions des briques sans nous fournir la
paille. En nous donnant la mission, Il nous donne aussi un ordre et
une promesse. Si nous acceptons la mission de tout notre cœur, si nous
croyons à la promesse, si nous obéissons à l'ordre
de nous attendre au Seigneur jusqu'à ce qu'il renouvelle notre
force, nous recevrons le revêtement de puissance.
Il est de la plus haute importance que tous les chrétiens
comprennent que cette mission de convertir le monde leur est donnée
à chacun d'eux individuellement par Jésus-Christ. Sur
chaque chrétien repose la grande responsabilité de gagner
à Christ le plus grand nombre d'âmes possible. C'est le
grand privilège et le grand devoir de tous les disciples de Christ.
C'est une tâche qui comporte un grand nombre de responsabilités
différentes. Mais pour chacune de ces responsabilités,
nous pouvons et devons posséder cette puissance. Que nous soyons
appelés à prêcher, à prier, à écrire,
à imprimer, à faire des affaires, à voyager, à
prendre soin d'enfants, à gouverner un Etat, ou à tout
autre tâche, toute notre vie et toute l'influence que nous exerçons
doivent être saturées de cette puissance. Christ a dit
: "Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein"
(Jean 7:38). Cela signifie que celui qui croit exercera
une influence chrétienne, c'est-à-dire une influence procédant
de Christ et possédant un élément de puissance
capable d'imprimer la vérité de Christ dans le cœur des
hommes. Le grand besoin de l'Eglise actuellement est, en tout premier
lieu, de comprendre clairement que cette mission de convertir le monde
a été donnée à chacun des disciples de Christ.
Ce disciple doit en faire la tâche de sa vie. Je crains de devoir
dire que la grande masse de ceux qui font profession de foi chrétienne
semble n'avoir jamais été touchée par cette vérité.
Ils laissent aux ministères la tâche de sauver les âmes.
L'Eglise a également grand besoin d'être
convaincue de la nécessité, pour chaque chrétien,
d'être revêtu de ce revêtement de puissance. De nombreux
chrétiens supposent que cette puissance est réservée
spécialement et uniquement à ceux qui sont appelés
à consacrer leur vie à prêcher l'Evangile. Ils ne
comprennent pas que tous les chrétiens sont appelés à
prêcher l'Evangile, et que la vie tout entière de chaque
chrétien doit être une proclamation de la bonne nouvelle.
L'Eglise a aussi besoin d'une foi sincère dans
la promesse de ce revêtement de puissance. Un grand nombre de
chrétiens, et même de ministères, semblent douter
que cette promesse soit pour toute l'Eglise et pour chaque chrétien.
Par conséquent, ils n'ont aucune foi pour se saisir de cette
promesse. Si elle n'est pas pour tous, ils ne savent pas pour qui elle
peut être. Bien entendu, ils ne peuvent donc pas s'en saisir par
la foi. L'Eglise a enfin besoin de persévérance pour attendre
de Dieu ce que les Ecritures nous demandent de recevoir. Les chrétiens
se lassent avant d'avoir reçu la promesse. Le revêtement
de puissance n'est donc pas reçu. Des multitudes semblent se
satisfaire de l'espérance personnelle en la vie éternelle.
Ils ne sont jamais prêts à régler une fois pour
toutes la question de leur propre salut, en se confiant entièrement
en Christ. Ils ne sont pas prêts à accepter la grande mission
de travailler pour le salut des autres. Leur foi est si faible qu'ils
ne règlent pas définitivement la question de leur propre
salut en s'en remettant à Jésus-Christ. Je me suis rendu
compte que même certains ministres de Christ se trouvent dans
la même condition. Leur démarche est hésitante,
ils sont incapables de se consacrer pleinement au salut des autres,
parce qu'ils ne sont pas pleinement assurés de leur propre salut.
Il est étonnant de voir à quel point l'Eglise a pratiquement
perdu de vue la nécessité d'être revêtue de
la puissance de Dieu. Presque tout le monde parle en abondance de notre
dépendance du Saint-Esprit. Mais combien cette dépendance
est peu réalisée en pratique ! Chrétiens et même
ministères se mettent à l'œuvre tout de même. Je
suis désolé d'être obligé de dire que les
rangs des serviteurs de Dieu semblent se remplir de ceux qui ne possèdent
pas cette puissance. Que le Seigneur puisse nous faire miséricorde
! Me dira-t- on que je manque d'amour en faisant cette remarque ? Si
c'est le cas, que l'on se procure le rapport officiel de la Société
Missionnaire pour l'Amérique. Il y a certainement quelque chose
qui ne va pas. Chaque missionnaire de cette Société gagne
à Christ une moyenne de cinq âmes par an. Ce résultat
indique certainement une faiblesse extrêmement alarmante dans
l'exercice du ministère. Est-ce que tous ces serviteurs de Dieu,
ou même la majorité d'entre eux, ont été
revêtus de la puissance promise par Jésus-Christ ? Si ce
n'est pas le cas, quelle en est la raison ? Mais s'ils en ont été
revêtus, est-ce là tout ce que Christ avait l'intention
d'accomplir en nous donnant cette promesse ? J'ai dit dans un précédent
article que la réception de ce revêtement de puissance
était instantanée. Je ne veux pas affirmer par là
que nous devons nécessairement être tous conscients du
moment précis où cette puissance a commencé à
se manifester en nous. Elle a pu commencer comme une rosée et
grandir au point de devenir une averse ! J'ai fait allusion au rapport
de la Société Missionnaire pour l'Amérique. Je
n'insinue pas que les frères employés par cette Société
soient tous exceptionnellement faibles dans leur foi et leur puissance,
dans les œuvres qu'ils accomplissent pour Dieu. Au contraire, pour connaître
certains d'entre eux, je les considère comme des ouvriers pour
la cause de Dieu, parmi les plus consacrés et les plus désintéressés.
Ce fait illustre bien la faiblesse inquiétante qui se manifeste
dans tous les domaines de l'Eglise, chez les ministères comme
chez les laïcs. Ne sommes-nous pas faibles ? Ne sommes-nous pas
criminellement faibles ? On a dit de moi qu'en écrivant de la
sorte j'offensais les ministères et l'Eglise. Je ne peux croire
que la simple affirmation d'un fait aussi évident puisse être
regardé comme une offense.
En réalité, il y a quelque chose de fondamentalement
défectueux dans la formation spirituelle des ministères
et de l'Eglise. Les ministères sont faibles parce que l'Eglise
est faible. A son tour, l'Eglise est maintenue dans la faiblesse par
la faiblesse des ministères. Oh ! Puissions-nous être réellement
convaincus de la nécessité de recevoir ce revêtement
de puissance, et de la nécessité d'avoir foi en la promesse
de Christ !
Référence: La Puissance d’En Haut, Charles
G. Finney, éditions Parole de Vie, 1997
Source: Parole de Vie