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Les Brèches dans la Muraille

Par Hamilton Smith

"Car c'est un jour de trouble et d'écrasement et de consternation de la part du Seigneur, l'Eternel des armées, dans la vallée de vision; on renverse la muraille, et des cris retentissent vers la montagne. Elam porte le carquois, avec des chars d'hommes et des cavaliers; et Kir découvre le bouclier. Et il arrivera que les meilleures de tes vallées seront remplies de chars, et la cavalerie s'établira à la porte. Et il ôte la couverture de Juda. Et tu as regardé en ce jour-là vers l'arsenal de la maison de la forêt; et vous avez vu les brèches de la ville de David, qu'elles sont nombreuses; et vous avez rassemblé les eaux de l'étang inférieur; et vous avez compté les maisons de Jérusalem; et vous avez démoli les maisons pour fortifier la muraille; et vous fait un réservoir entre les murs, pour les eaux du vieil étang; mais vous n'avez pas regardé vers celui qui a fait cela, ni tourné vos regards vers celui qui l'a formé dès longtemps.

Et le Seigneur, l'Eternel des armées, appela en ce jour-là à pleurer et à se lamenter, et à se raser les cheveux, et à ceindre le sac : et voici, l'allégresse et la joie ! On tue des bœufs et on égorge des moutons, on mange de la chair et on boit du vin :Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! Et il a été révélé dans mes oreilles de par l'Eternel des armées : Si jamais cette iniquité vous est pardonnée, jusqu'à ce que vous mouriez, dit le Seigneur, l'Eternel des armées !" (Esaïe 22:5-14).

Ce passage dépeint un temps sombre de l'histoire de Jérusalem. C'était "un jour de trouble … et de consternation". Les murailles de la ville étaient renversées et l'ennemi était "à la porte". Les habitants de Jérusalem voyaient les meilleures de leurs vallées remplies de chars et les cavaliers de leur ennemi à la porte. Pour se défendre, ils regardèrent "vers l'arsenal de la maison de la forêt". Ils voyaient aussi "les brèches de la ville de David" et firent les efforts les plus désespérés pour les colmater, démolissant même des maisons pour fortifier les murs.

Hélas, au jour de leur malheur, ils ne comprirent pas la pensée du Seigneur, et cela d'une triple manière.

Premièrement, ils ne voyaient pas du tout que le "trouble" et la "consternation" - l'ennemi à la porte et les brèches dans la muraille - étaient "par" ou "de la part du Seigneur, l'Eternel des armées". Ils négligeaient la première grande cause de tout leur malheur et, regardant simplement aux causes secondes, ils voyaient seulement qu'un ennemi avait fait des brèches. Ils ne voyaient pas que le Seigneur était derrière toutes ces choses et que, dans Son juste jugement, Il avait permis aux ennemis d'Israël de faire des brèches dans la muraille à cause de leur péché et de leur folie.

Deuxièmement, bien qu'ils fissent les efforts les plus acharnés pour réparer les brèches, dans leur trouble et leur consternation, ils ne regardaient cependant pas au Seigneur. Celui-ci doit dire : "Et tu as regardé en ce jour-là vers l'arsenal"… "mais vous n'avez pas regardé vers celui qui a fait cela, ni tourné vos regards vers celui qui l'a formé dès longtemps".

Troisièmement, le Seigneur appela "à pleurer et à se lamenter" et, au lieu de cela, ils se laissèrent aller à festoyer et à boire, car ils disaient : "Mangeons et buvons, car demain nous mourrons !". Ils poursuivaient leur chemin comme si tout allait bien, dans une complète indifférence quant aux résultats et sans une pensée quant à l'avenir.

A la fin de la dispensation chrétienne, le peuple de Dieu se trouve à nouveau dans "un jour de trouble… et de consternation", selon cette parole : "dans les derniers jours il surviendra des temps fâcheux" (2 Timothée 3:1). Nous pouvons vraiment dire que l'ennemi est à la porte et cherche sans cesse à faire des brèches et à disperser le peuple de Dieu, et nos mains sont affaiblies pour lui résister à cause des brèches faites dans la muraille. Par conséquent, les paroles du prophète continuent d'apporter aussi bien un avertissement qu'une direction à ceux qui sont dans une situation semblable et qui ont des oreilles pour entendre. "Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance" (Romains 15:4).

Cependant, avant que nous cherchions à appliquer les leçons d'Esaïe 22, il peut être bon de jeter un regard d'ensemble sur la condition dans laquelle se trouve le peuple de Dieu de nos jours, et sur les activités distinctes de l'Esprit de Dieu au cours des quatre derniers siècles. Dans cette période, nous avons à notre avis :

 

Trois grands mouvements de l'Esprit de Dieu

Premièrement, tout vrai croyant rend sans cesse grâces à Dieu pour ce travail puissant de l'Esprit au début du 16ème siècle, par lequel nous avons reçu une Bible ouverte dans une langue que l'on peut comprendre, et une connaissance générale des vérités de l'Evangile par laquelle l'âme est sauvée et établie dans une relation personnelle avec Dieu. Nous devons la paix et la liberté religieuse, dont nous jouissons aujourd'hui par la bonne main de notre Dieu, à cette noble compagnie de réformateurs qui, face à une opposition meurtrière, a proclamé la vérité, ce qui, en bien des cas, leur a coûté la souffrance, la persécution et le martyre.

Cependant, nous ne devons pas faire de la Réformation la mesure de la vérité divine. Dans les mains de l'homme, le mouvement prit essentiellement un caractère réformateur. Il laissait les croyants associés ensemble dans des églises réformées, mais ne cherchait nullement à les rassembler selon le modèle de l'Eglise primitive. En réalité, la question de la vraie nature de l'Eglise et de son caractère ne fut jamais directement soulevée par les réformateurs. Elle n'était pas, dans un sens vrai, séparée du monde; au contraire, afin de la libérer de l'assujettissement au Pape, la Réformation la plaça généralement sous celui de l'Etat. Le mouvement ne donna pas à Christ Sa place dans le ciel, comme Tête de l'Eglise qui est Son corps, ni ne la donna sur la terre au Saint Esprit, comme habitant dans les croyants et, avec eux, dans la Maison de Dieu. Des églises nationales furent établies et, ainsi qu'on l'a dit à juste titre : "Des églises trouvant leurs frontières dans le cercle des pays habités par ceux qui en font partie, est une pensée à laquelle la Parole de Dieu ne fait pas la moindre allusion. De telles églises ne peuvent ni en fait, ni en affection, être l'Epouse de Christ. Elles sont nécessairement en relation avec le pays où elles se sont formés. L'unité du Corps de Christ est perdue pour elles".

Avec la nationalisation des églises, la force vitale de l'Eglise commença à décliner rapidement. On professait encore le nom et la doctrine du christianisme, comme une profession de foi à laquelle l'homme naturel pouvait souscrire, mais seulement quelques noms restaient dans le livre de vie (Apocalypse 3:5). Le grand mouvement de la Réformation a donné naissance à un grand nombre de personnes professant Christ mais, comparativement, bien peu ont la vie de Christ. Le mouvement qui, dans la puissance de Dieu, avait commencé si brillamment, dégénéra bientôt, dans la main de l'homme, en un système de profession orthodoxe dont le Seigneur doit dire : "Tu as le nom de vivre et tu es mort".

A l'aube du 18ème siècle, cette profession sans vie atteignit son point le plus profond d'obscurité et de déclin. "Une théologie naturelle, sans une seule doctrine distinctive du christianisme, une froide moralité ou une orthodoxie stérile formaient l'enseignement principal aussi bien dans les églises que dans les chapelles. En tout lieu, les sermons n'étaient guère plus que de misérables dissertations de morale, entièrement dépourvues de tout ce qui était susceptible de réveiller, convertir ou sauver des âmes". Mais quand tout était au plus mal, apparut, au début du 18ème siècle, un deuxième grand mouvement de l'Esprit de Dieu qui déploya une puissante énergie pour le salut parmi les populations de langue anglaise. Des évangélistes furent suscités pour annoncer la bonne nouvelle. Whitefield, Wesley, Grimshaw, Berridge, et beaucoup d'autres serviteurs du Seigneur sérieux et dévoués parcoururent tout le pays, avertissant les pécheurs du jugement à venir, éveillant les consciences au sentiment de leur besoin et apportant la délivrance et le salut à des milliers et des milliers par la prédication de Christ et de Christ crucifié. Nous pouvons vraiment grâces à Dieu pour cette compagnie de prédicateurs, sans fermer les yeux sur la faiblesse du mouvement placé entre les mains de l'homme. Il est évident que, au mieux, il ne put aller au delà d'un évangile destiné à faire face aux besoins de l'homme. Il n'alla pas jusqu'à présenter l'évangile plus complet prêché par l'apôtre Paul qui, mettant entièrement de côté l'homme dans la chair, unit le croyant avec Christ dans la gloire, faisant ainsi du chrétien un homme céleste. Il apportait la bénédiction au pécheur, mais le laissait dans le monde avec la pensée de transformer ce dernier en un lieu meilleur et plus brillant. Le résultat fut que la mondanité, ecclésiastique et politique, devint une caractéristique marquée du mouvement évangélique. Avec le désir sincère d'atteindre les masses, tous les efforts ont été faits pour rendre la vérité populaire et plus ou moins attrayante à l'esprit naturel. Tous les efforts ont été tentés pour impressionner l'homme naturel à l'aide de la musique et d'autres moyens humains. C'est pourquoi, de nos jours, la légèreté et souvent même la vulgarité défigurent en grande partie ce mouvement. De plus, une autre grande faiblesse de ce mouvement est son individualisme. Son grand but et sa finalité sont la bénédiction des individus; il ne présente aucune vraie conception de l'Eglise, que ce soit dans sa formation, dans son administration présente, ou dans sa gloire avenir. Toutes ces vérités essentielles du christianisme sont entièrement en dehors du domaine du mouvement évangélique. Des âmes sont vraiment converties, et nous en remercions Dieu, mais le mouvement comme tel les laissent dans les différents systèmes religieux établis par les hommes.

Arrivant maintenant au début du 19ème siècle, nous trouvons un troisième mouvement de l'Esprit de Dieu. Entre 1829 et 1830, quelques chrétiens consacrés, à Dublin, se séparèrent de l'église d'Etat et se rassemblèrent d'abord dans le privé, pour se souvenir du Seigneur par la fraction du pain, et pour la prière et l'étude de la Parole. Très rapidement, en différentes parties du Royaume-Uni, d'autres se séparèrent de l'Eglise Nationale et des corporations indépendantes, et se rassemblèrent d'une manière semblable, avec une foi simple en Dieu et sans aucune direction humaine. Prenant les Ecritures comme l'unique et suffisante autorité et dépendant de la direction du Saint Esprit, ils apprirent rapidement les grandes vérités concernant "Christ et l'Eglise" qui avaient été perdues pour le peuple de Dieu depuis les jours des apôtres. Ils réalisèrent que Christ est la Tête de l'Eglise, et que tous les croyants sur la terre sont membres du seul Corps, unis à la Tête dans le ciel, et aussi entre eux, par le Saint Esprit. Ayant ainsi découvert la grande vérité centrale de la dispensation, immédiatement toutes les autres vérités furent comprises d'une manière plus complète et plus profonde. L'évangile fut considéré et prêché dans sa plénitude. Les Ecritures prophétiques furent révélées plus complètement, et la venue du Seigneur fut considérée comme étant l'espérance immédiate de l'Eglise. En relation avec la redécouverte de ces vérités, il y eut en réponse une vie marquée par les "bonnes œuvres" et une séparation de toute forme de mondanité. Il est cependant de première importance de voir le caractère distinctif de ce mouvement. Il était essentiellement marqué par la séparation. Jusque là, le véritable peuple de Dieu avait été maintenu captif dans les grands systèmes religieux des hommes, soit dans le système papal, ou national, ou non conformiste. Bien que convertis, ils demeuraient dans ces systèmes religieux. Maintenant, pour la première fois, un grand nombre était libéré de l'esclavage de ces systèmes créés par les hommes. La raison de cette action de séparation de l'Esprit de Dieu est claire. Le moment était enfin venu où Dieu, dans Sa miséricorde, était sur le point de remettre en lumière le vérité concernant Christ et Son Eglise. Quiconque est instruit par les Ecritures se rendra compte immédiatement qu'il était impossible de rester en relation avec les systèmes des hommes, et en même temps, de maintenir et de pratiquer les vérités concernant l'Eglise, qu'on la considère comme le Corps de Christ ou comme la Maison de Dieu. Il en était vraiment ainsi pour Israël autrefois; lorsque le moment vint de rebâtir la Maison de Dieu, il devint absolument nécessaire de libérer un résidu d'Israël de la masse de la nation alors en captivité, et de le ramener dans le pays, le vrai terrain pour le peuple de Dieu en ces jours-là.

En outre, comme avec Israël autrefois l'adversaire attaquait avec une hostilité à la fois ouverte et subtile le petit résidu qui cherchait à bâtir la Maison de Dieu, de même aussi l'ennemi se mit à travailler pour ruiner le témoignage de ceux qui, une fois encore, cherchaient à marcher conformément aux principes de la Maison de Dieu. Hélas ! il a si bien réussi que ce petit résidu du peuple de Dieu, qui était autrefois uni dans la vérité, a été dispersé par de nombreuses divisions et morcelé en diverses compagnies. La question suivante peut alors être posée :

 

Quelle est la cause des divisions ?

Nous pouvons bien nous demander pourquoi il a été permis à l'ennemi de provoquer ces divisions désastreuses parmi ce petit résidu du peuple de Dieu. Afin de comprendre les causes profondes des divisions, souvenons-nous qu'il y a deux grands faits sur lesquels s'appuient toutes les vérités distinctives du christianisme qui ont été remises en lumière par ce dernier mouvement de l'Esprit de Dieu. Premièrement, Christ siège, comme Fils de l'homme, dans la gloire de Dieu. Deuxièmement, le Saint Esprit habite, comme Personne divine, dans et avec tous les croyants sur la terre. Nous n'oublions pas que toute bénédiction dont jouissent les saints dans cette dispensation, comme aussi toute bénédiction dans le passé et dans l'avenir, est assuré par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus; mais les bénédictions particulières qui appartiennent exclusivement au christianisme sont assurées par ces deux faits immenses - lesquels sont seulement vrais dans cette dispensation - à savoir qu'il y a un Homme qui occupe la place la plus élevée dans la gloire et une Personne divine sur la terre. Par l'Esprit Saint, les croyants sur la terre ont été unis les uns aux autres pour former ce Corps mystique dont Christ est la Tête dans le ciel. Alors, comme nous l'avons déjà vu, ces vérités et tout ce qu'elles impliquent ne peuvent être connues en puissance que par ceux qui se sont séparés des grands systèmes religieux des hommes qui, par leur constitution, leur enseignement et leur pratique, sont un reniement de la vérité de l'Eglise révélée dans l'Ecriture. A la lumière de ces vérités, nous estimons que les causes premières de toutes les divisions résident dans ces trois faits solennels :

  1. Nous n'avons pas su marcher par l'Esprit.
  2. Nous n'avons pas tenu ferme le Tête.
  3. Nous n'avons pas maintenu cette sainte séparation sans laquelle il est impossible d'agir avec ces vérités.

Cependant, cela appelle une explication supplémentaire. Le mouvement du 19ème siècle, auquel nous avons fait référence, était essentiellement un mouvement spirituel. Le retour, dans une certaine mesure, aux principes et à la pratique des grandes vérités de l'Assemblée telles qu'elles sont révélées dans les épîtres, était un retour au terrain sur lequel il n'y avait aucune place pour l'activité et l'imagination de la chair religieuse. C'était un terrain qui, étant divin, ne pouvait être pris et maintenu que dans la puissance de l'Esprit. Nous ne pouvons pas lire les premiers chapitres des Actes sans être frappés par le fait que l'Eglise sur la terre était non seulement formée par le Saint Esprit, mais qu'elle était aussi maintenue par des hommes, qui étaient remplis du Saint Esprit et qui agissaient dans la puissance de l'Esprit par des moyens spirituels. Au jour de la Pentecôte, les disciples furent tous remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à parler d'autres langues selon que l'Esprit leur donnait de s'énoncer. Amené devant les chefs du peuple, Pierre, rempli de l'Esprit, confond ses adversaires. Plus tard, nous lisons : "ils furent tous remplis du Saint Esprit, et annonçaient la Parole de Dieu avec hardiesse" (Actes 4:31). Pour répondre aux besoins temporels de croyants, des hommes pleins de l'Esprit Saint furent établis. Les adversaires d'Etienne ne pouvaient pas résister à l'Esprit par lequel il parlait et lorsqu'il souffrit le martyre, nous lisons : "mais lui, étant plein de l'Esprit Saint, et ayant les yeux attachés sur le ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu" (Actes 7:55).

Par ce court aperçu des scènes du début, il est manifeste que, s'agissant de la formation de l'Eglise ou de son maintien face aux attaques de l'ennemi, de la prédication aux pécheurs ou du ministère auprès des saints, tout était étroitement uni dans la puissance du Saint Esprit, et réalisé par des hommes qui étaient remplis de l'Esprit. Il y avait une complète absence de tout agencement religieux et de toute méthode charnelle, par lesquels les différents systèmes religieux d'aujourd'hui cherchent à diriger leurs cultes et à conserver leur emprise sur le peuple.

Il est clair que si tous marchaient par l'Esprit, nous serions parfaitement unis dans une même pensée et dans un même jugement. Il ne se trouverait pas d'opinions différentes. Il peut réellement y avoir des compréhensions différentes de la vérité divine - certains voient plus loin que d'autres - mais s'ils sont dirigés par le même Esprit, tous regardent dans la même direction. Il peut y avoir différents aspects du même objet, de même que les Evangiles présentent les différents aspects de la vie de Christ, qui sont cependant tous dans un parfait accord car présentés par le même Esprit (1 Corinthiens 12:4, 8, 9, 11).

Quelle est la cause des conflits et des divisions ? Ne se trouve-t-elle pas dans le fait qu'il y a, dans un chrétien, deux forces en opposition : la chair et l'Esprit, et qu'elles sont en opposition l'une avec l'autre ? Pour être d'accord l'un avec l'autre, nous devons être dirigés par la même puissance. Si deux chrétiens sont dirigés par le Saint Esprit, ils seront d'accord. Si les deux sont dirigés par la chair, ils peuvent être d'accord. Mais si l'un est dirigé par l'Esprit et l'autre par la chair, il doit y avoir conflit, car : "la chair convoite contre l'Esprit et l'Esprit contre la chair". Il doit y avoir conflit lorsque la chair et l'Esprit se heurtent, que ce soit dans un individu ou dans une compagnie (Galates 5:17).

Maintenant, le mouvement auquel nous avons fait référence demandait et nécessitait une spiritualité pour laquelle la majorité n'était pas préparée. Ainsi il arriva qu'avec la croissance en nombre, il y eut un affaiblissement de la spiritualité. La chair agissait et des méthodes charnelles s'introduisaient furtivement; le résultat fut un conflit entre ceux qui cherchaient à marcher ensemble selon la direction de l'Esprit et ceux qui agissaient d'une manière plus charnelle. Il a été justement dit : "Plus nous chercherons, plus nous verrons que généralement la cause de conflit entre deux chrétiens, quels qu'ils soient, est que l'un a permis à quelques sortes de considérations humaines de le diriger, tandis que l'autre, avec un œil plus simple, ne considère que le Seigneur".

Ici se trouve la grande cause première de toutes les divisions. Nous n'avons ni marché ni tenu ferme la vérité dans la puissance et la grâce du Saint Esprit, et de même nous ne nous sommes pas soumis à Sa direction et à Son autorité, et en conséquence il y a eu l'intrusion croissante de la chair et de ses méthodes, conduisant à un conflit sans fin, à la confusion et à la division.

Il y a cependant, comme nous l'avons dit, une autre grande cause de divisions : nous n'avons pas tenu ferme la Tête. Quelqu'un a dit : "Tandis que nous émettions des théories au sujet de Christ comme Tête (et par conséquent comme notre Ressource, au lieu de l'organisation des dénominations), nous n'avons jamais su puiser nos ressources en Lui quand les difficultés sont arrivées. Là où nous aurions dû Lui apporter une affaire et attendre Sa solution, il y a eu l'impatience et le zèle de la chair qui veut étendre sa main pour retenir l'arche, et le résultat fut le châtiment par la main de Dieu". Nous avons tenu ferme la vérité concernant la Tête et nous serions morts pour la vérité, et cependant peut-être que, pendant tout ce temps, nous n'avons pas tenu ferme la Tête. Tenir ferme la vérité de la Tête est simplement tenir ferme la doctrine, ce qui est jusque-là exact; mais tenir ferme la Tête signifie se tourner vers Celui qui est la Tête et user des ressources qui se trouvent en Lui comme Tête. Nous avons commis l'erreur de chercher la puissance, la sagesse et la direction dans l'Eglise et dans nos conceptions à son sujet; et ainsi dans nos difficultés et nos perplexités nous avons regardé aux docteurs, aux conducteurs, aux hommes ayant des dons dans l'Eglise, au lieu de regarder à Celui qui est la Tête de l'Eglise et dans lequel habite toute la plénitude de la déité. Nous ne nous sommes pas tournés vers Lui et n'avons pas exposé devant Lui toutes nos difficultés et nos différences de jugement. Avec une mesure de connaissance des principes divins, nous nous sommes attribués une compétence pour appliquer ces principes aux difficultés qui sont survenues, oubliant que, bien que nos principes soient exacts, ils peuvent seulement être appliqués sous la direction et par la sagesse et la parfaite connaissance de la Tête. Nous avons discuté de ces difficultés entre nous; nous avons fait confiance aux hommes, au lieu de faire confiance à la Tête, Christ; en conséquence, nous avons été très largement abandonnés à nos propres plans. Nous lisons, concernant le pieux roi Ezéchias, qu'il arriva un moment, dans son histoire, où "Dieu l'abandonna pour l'éprouver, afin qu'il connût tout ce qui était dans son cœur" (2 Chroniques 32:31). Nous avons manqué à tenir ferme la Tête et nous avons été "abandonnés" pour faire ce qui est bon à nos yeux, et le résultat a été chagrin sur chagrin et division sur division.

De plus, n'avons-nous pas manqué dans le maintien de cette sainte séparation qui était au début un signe si remarquable de ce mouvement spirituel, séparation sans laquelle tout le reste est vain ? Dans l'histoire du résidu qui revint de la captivité pour construire la Maison de l'Eternel, nous voyons que la première attaque de l'ennemi fut un effort pour rompre leur sainte séparation, en essayant de former une alliance hétérogène pour faire l'œuvre de l'Eternel (Esdras 4:2). Et il en est ainsi concernant ceux qui, en obéissance à la Parole, sont sortis des grands systèmes religieux qui ont été constitués par des hommes sincères selon le modèle du Camp (Hébreux 13:13); car n'y a-t-il pas eu un effort constant de la part de l'ennemi pour les impliquer à nouveau dans ces systèmes et ainsi les conduire à abandonner, ou à rendre nulles, les grandes vérités concernant Christ et l'Eglise, vérités qui peuvent seulement être tenues et appréciées par un peuple séparé ? Comme nous l'avons vu pour le résidu aux jours d'Esdras, on a constamment pris le prétexte de servir le peuple de Dieu et de faire progresser Son œuvre pour justifier un retour à des systèmes religieux corrompus ou un service en association avec ces systèmes, dans lesquels tant de chers enfants de Dieu sont tenus en esclavage. Ceux qui sont pris dans ce piège oublient que nous ne sommes utiles au Seigneur que dans la mesure où nous sommes séparés de tout ce qui, intérieurement et extérieurement, est contraire au Seigneur (2 Timothée 2:19-22). Nous faisons bien de nous souvenir que, si nous nous sommes séparés de ces systèmes malgré les vrais croyants qui se trouvent en leur sein, il ne peut être juste de retourner à ces systèmes parce que de tels se trouvent là. De plus, nous ne devons pas oublier que le Seigneur sait parfaitement bien s'occuper de Ses brebis bien-aimées où qu'elles puissent se trouver, et qu'Il ne les laissera pas manquer parce que nous refusons, par obéissance à Sa Parole et par fidélité envers Lui-même, de retourner dans les systèmes où elles peuvent se trouver.

Voici donc, croyons-nous, les grandes causes premières des divisions : nous n'avons pas maintenu la séparation, nous n'avons pas marché par l'Esprit et nous n'avons pas tenu ferme la Tête. De plus, un peu de réflexion montrera que les causes premières des divisions, qui ont ruiné ce dernier grand mouvement de l'Esprit de Dieu, sont les mêmes qui ont amené toute la ruine au début de l'histoire de l'Eglise. La mise de côté effective du Saint Esprit qui fut alors remplacé par des moyens charnels, l'ignorance absolue de la Tête de l'Eglise dans le ciel qui fut alors remplacée par l'établissement d'une tête visible sur la terre, et la formation d'alliances profanes avec le monde, sont les péchés saillants de la chrétienté qui ont amené la ruine de l'Eglise sur la terre et conduisent à l'apostasie finale. Comme nous l'avons vu, l'Esprit de Dieu a conduit au 19ème siècle un grand nombre d'enfants de Dieu à se séparer des systèmes des hommes, pour marcher à la lumière de la vérité qui nous est enseignée dans les épîtres et qui était maintenue dans l'Eglise au commencement; mais hélas ! très vite, dans la pratique, survint un effondrement semblable aux défaillances de l'Eglise des premiers temps, lorsqu'elle abandonna son premier amour et permit au monde d'entrer dans son sein. Le résultat est le même que pour Israël dans le passé : l'ennemi est à la porte et il y a des brèches dans la muraille.

 

Les efforts pour réparer les brèches

Comme Israël dans le passé, beaucoup sont tombés dans le piège (qui semble si recommandable et plausible) de s'efforcer de réparer les brèches par des efforts et des expédients humains. Ces efforts ont pris deux formes.

Premièrement, un effort a été fait pour réparer les brèches par le moyen de conducteurs des différentes tendances existant parmi les Frères. Ils ont ainsi conféré ensemble dans l'espoir de résoudre les difficultés et de parvenir à quelque accord.

Deuxièmement, un effort a été fait, et est encore continué, par le moyen de personnes plus ou moins douées, pour apporter la guérison en présentant la Parole, dans des assemblées où elles ne voudraient ou ne pourraient pas rompre le pain.

Les deux manières sont des méthodes mondaines adoptées par le monde religieux dans l'espoir de faire disparaître le scandale des grandes sectes religieuses et de parvenir à quelque forme d'unité religieuse. On trouve donc d'un côté des conférences ecclésiastiques et de l'autre des échanges de prédicateurs. En observant le vrai caractère de ces méthodes qui ne sont que des expédients purement humains sentant l'odeur du monde et de ses principes, on est peu étonné que les deux aient manifestement échoué.

La raison de cet échec est vraiment évidente. Quant à la première méthode - la tentative de réparer les brèches par le moyen de conférence - il doit être clair que, si quelque guérison pouvait être produite par le fait que quelques frères conducteurs aient réglé leurs différences d'opinion, ce ne pourrait guère être autre chose qu'une fusion de parti qui mettrait de côté les grands principes de l'Eglise de Dieu et laisserait la conscience de la majorité sans aucun exercice. En outre, de telles conférences ont été presque entièrement occupées par des discussions sur des points de doctrine et de pratique du passé, dont on a cru qu'ils étaient les causes premières de ces divisions. Le résultat inévitable a été que chacun cherchait à justifier sa propre position. En un mot, ces conférences se sont occupées de causes secondes, au lieu de considérer les grandes causes premières des divisions dont nous avons déjà parlé. Quand nous sommes occupés par les causes secondes, il est facile de dire beaucoup sur ce qui est juste et sur ce qui est erroné et cela dans tous les domaines. Mais si nous avions été occupés par les causes premières, nous aurions trouvé, dans notre commune ruine, un terrain commun de confession devant le Seigneur.

Quant à la deuxième méthode - certains frères tentant de présenter la Parole là où ils ne peuvent rompre le pain - il peut bien être avancé que s'associer dans la prédication et le ministère à ceux avec lesquels je ne puis m'identifier pour rompre le pain dans leur communauté revient à placer les besoins des hommes et les soins à donner aux saints sur un plan plus élevé que la gloire de Christ. S'il s'est élevé quelque sérieuse affaire qui m'empêche d'avoir communion avec les saints dans les privilèges chrétiens les plus élevés et les plus saints, suis-je conséquent en ayant communion avec eux dans le service ? Ignorer une obligation plus élevée tandis qu'on s'efforce de mener à bonne fin celle qui est moindre, est sûrement offenser Christ. De plus, ceux qui agissent sur ce principe sont généralement, tôt ou tard, repris dans les grands systèmes des hommes, desquels ils s'étaient autrefois séparés, et cela sous le prétexte d'aider le peuple de Dieu dans ces systèmes. Ils demandent : "Quel mal y a-t-il à s'associer dans l'œuvre du Seigneur avec ceux avec lesquels nous ne pouvons pas rompre le pain ?" Mais il s'écoule un peu de temps avant que de tels retournent leur question et demandent, avec toute apparence de raison : "Pourquoi ne pas rompre le pain avec ceux avec lesquels nous travaillons ?" Le résultat est que de tels glissent en arrière dans les systèmes religieux mondains desquels ils s'étaient séparés nominalement. Ils peuvent alléguer que c'est une affaire de service et qu'ils tiennent debout ou qu'ils tombent pour leur propre Maître. Cela peut être dit en toute sincérité, mais nous craignons très souvent que le saint Nom du Seigneur soit utilisé dans de telles circonstances, pour couvrir, peut-être inconsciemment, le fait solennel qu'ils font ce qui est bon à leur propre yeux. Hélas ! combien de noms peuvent être rappelés, de ceux qui, sous prétexte d'un service plus étendu et d'une plus grande utilité, ont quitté le chemin de la séparation et ont été attirés dans les grands systèmes de la chrétienté corrompue, ou dans une association plus large marquée par moins de conscience avec les représentants de chaque système, quoiqu'ils prétendent n'appartenir à aucun d'eux. De telles personnes construisent maintenant à nouveau ce qu'autrefois elles avaient démoli. Elles ne pensaient pas aller si loin qu'elles sont allées, mais engagées sur la pente, elles ont trouvé les circonstances trop fortes pour elles. La raison en est que de tels ont confondu "témoignage" avec "communion". C'est vraiment notre privilège de rendre témoignage de la vérité aux saints et aux pécheurs, mais si nous voulons rester fidèles à la vérité et au Seigneur, cela doit être en dehors de toute communion avec les systèmes dans lesquels beaucoup de saints peuvent se trouver; autrement nous tomberons dans une forme "d'indépendance" et de volonté propre (ce qui est arrivé même à des hommes doués) et il en est résulté beaucoup de détresse et de confusion parmi le peuple de Dieu.

Nous craignons ainsi que ces deux sortes d'efforts pour réparer les brèches n'aient pas seulement totalement échoué, mais, ce qui est pire, qu'elles aient contribué à disperser le peuple de Dieu encore davantage, qu'elles aient accentué leurs différences et élargi les brèches mêmes qu'elles désiraient combler. Comme Israël dans le passé, ils ont démoli des maisons pour réparer des brèches. Si alors tous ces efforts ont échoué, on peut bien poser une question :

 

Que devons-nous faire en présence des divisions ?

En premier lieu, nous devons toujours nous souvenir que si ceux qu'on appelle "les Frères" ne s'étaient jamais divisés ou si, par quelque miracle de la grâce, ils étaient tous à nouveau ensemble, ils ne seraient encore qu'un petit résidu. L'Eglise serait toujours brisée et ruinée. Le simple rassemblement de frères à nouveau ensemble en contenterait beaucoup, mais est-ce que le Seigneur en serait satisfait ? Si nous examinons les choses à notre point de vue, notre vision devient rétrécie, nos intérêts limités, et nos affections sont à l'étroit. Mais si nous regardions les choses comme le Seigneur les voit, nous sentirions plus profondément l'état de l'Eglise entière, et notre part dans tout le mal et la confusion qui sont entrés dans la Maison de Dieu par nos manquements dans nos responsabilités.

Cependant, juste comme le résidu des jours d'Aggée qui, bien que ne formant qu'une partie de tout Israël, fut distingué de leurs frères en captivité, reçut des messages spéciaux de l'Eternel et fut traité par l'Eternel d'une manière particulière; de même ne pouvons-nous pas dire que ceux qui, dans notre époque, ont reçu la lumière relative à l'Eglise et cherchent à marcher selon cette lumière, se trouvent dans une place de privilèges particuliers avec des responsabilités particulières, quoique unis à tous les chrétiens pour former la Maison de Dieu et ayant part à la ruine de cette Maison ?

Avec ce rappel, limitons nos pensées, pour le moment, aux divisions survenues parmi ceux qu'on appelle "les Frères". Nous demandons à nouveau : l'Ecriture ne nous donne-t-elle pas quelque lumière sur la direction juste pour continuer en présence de ces divisions ? Sans doute, beaucoup de passages des Ecritures contiennent des principes qui nous guideront et, parmi d'autres, ne pouvons-nous pas dire que le passage du prophète Esaïe que nous avons cité a une grande instruction pour nous en présence de notre ruine, comme il en eut réellement pour Israël au jour de sa ruine ?

Nous avons vu que le prophète reproche à Israël, dans le jour de leur consternation, de ne pas avoir discerné la main du Seigneur dans tout leur trouble. Si l'ennemi était à la porte et s'il y avait des brèches dans la muraille, ils furent incapables de voir que c'était "par" ou "de la part du Seigneur". Alors en premier lieu, apprenant par leurs manquements, reconnaissons sans réserve que la main du Seigneur est sur nous en discipline en raison de notre folie. Dans le message à Laodicée, dans lequel est présentée la dernière phase de l'Eglise professante sur la terre sous le regard du Seigneur, Il voit d'un côté la grande masse de la profession sans réalité qu'Il est sur le point de vomir de sa bouche et de l'autre, Il voit les Siens, ceux qu'Il aime, et ce sont de tels qu'Il châtie. Le jour n'est-il pas arrivé dans lequel nous faisons partie soit de ceux qu'Il a en dégoût et qu'Il vomit de sa bouche, soit de ceux qu'Il aime et que Sa main châtie ? Si nous regardons au-delà de toutes les causes secondes qui, comme instruments, peuvent avoir provoqué les divisions, il est clair pour nous et nous devons nettement admettre que, en raison de nos manquements, ces brèches sont "de la part du Seigneur". Ce n'est pas, en parlant ainsi, que nous tenions le Seigneur pour responsable de notre péché et de nos manquements, mais derrière tout ce trouble, nous voyons la main du Seigneur à cause de notre péché et de nos manquements. Personne ne voudrait tenir le Seigneur pour responsable d'avoir provoqué une querelle parmi le peuple de Dieu, et cependant, en raison du bas état du résidu mentionné au temps d'Esdras, le Seigneur dit : "Je lâchais tout homme, chacun contre son prochain" (Zacharie 8:9-10). De plus, si nous sommes brisés et divisés sous la discipline du Seigneur, il nous appartient de prendre garde de peur que, d'un côté nous "méprisions" la discipline du Seigneur ou que, de l'autre, "nous perdions courage" sous cette discipline. Dire comme quelques-uns le font  : "Les divisions sont toutes mauvaises, et par conséquent nous les ignorons et présentons la Parole ou même rompons le pain où nous le pouvons", est ignorer le fait que ces divisions existent sous la discipline du Seigneur et, en un mot, mépriser Sa discipline, ce qui est une chose extrêmement solennelle. D'autre part, abandonner les principes divins et quitter le chemin de la séparation à cause de nos manquements, revient à "perdre courage" sous la discipline du Seigneur. Nous avons été trop portés à voir les divisions en rapport avec nos frères et avec la manière dont ils ont agi envers nous et nous envers eux, au lieu de les voir selon la pensée du Seigneur et selon la manière dont nous, nous avons agi envers Lui. Nous avons dit : "Nous sommes divisés parce qu'un tel a commis une chose mauvaise ou a répandu une fausse doctrine", au lieu de dire : "Nous sommes divisés parce que nous avons manqué à donner à Christ sa place comme Tête, en qui habitent toute la plénitude de la déité, toute force et toute sagesse pour chaque difficulté possible qui pourrait s'élever dans l'histoire de l'Eglise". Le Seigneur nous a permis de découvrir qu'il est beaucoup plus facile de se diviser que de se rassembler à nouveau.

Deuxièmement, nous avons vu qu'aux jours du trouble et de la consternation d'Israël, ils firent des efforts pour combler les brèches et qu'ils regardèrent à l'arsenal et non au Seigneur. Nous avons sûrement ici une grande leçon : reconnaissons non seulement que tout ce qui nous est survenu est "de la part du Seigneur", mais encore, abandonnant nos pauvres efforts pour combler les brèches, tournons-nous de tout notre cœur vers le Seigneur. Le lieu de notre restauration doit nécessairement être celui de notre premier écart. Comme nous l'avons vu, "ne pas tenir ferme la Tête" fut le point de départ de notre éloignement, mais nous tourner vers la Tête comme la ressource pleinement suffisante sera le chemin de la restauration. Une chose devrait nous toucher profondément, c'est que Celui-là même à qui nous avons fait un tel tort - que nous avons offensé et affligé - est le seul vers lequel nous pouvons nous tourner dans notre péché et notre honte. Il est beaucoup plus facile de se mettre à réparer des brèches que de se courber devant le Seigneur dans la confession du péché qui a causé les brèches. Quelqu'un a dit : "il convient beaucoup plus à la chair qui est en nous de réparer une brèche et ainsi de présenter une apparence respectable, que de se courber dans la confession et de reconnaître que la main du Seigneur agit en fidélité envers ceux qu'Il aime" (voir Apocalypse 3:19).

Finalement, les habitants de Jérusalem furent châtiés car ils festoyèrent et burent au moment même où le Seigneur les appelait à pleurer et à se lamenter. S'il est juste de nous opposer fermement à tous les efforts humains destinés à réparer pauvrement les brèches, cela signifie-t-il donc que nous devions tranquillement accepter le fait que le peuple de Dieu soit divisé ? Devons-nous nous installer dans une indifférence sans cœur face aux saints dont nous sommes séparés ? Loin de nous une telle pensée ! Mais il peut être demandé : "Quelle autre chose devons-nous faire ?". Il y a une chose que nous pouvons faire - et une seule - nous pouvons nous humilier devant le Seigneur et crier avec ferveur vers Celui qui a dit : "Je fermerai ses brèches" (Amos 9:11). En présence des brèches, nous pouvons bien lever nos yeux vers Dieu pour que nos cœurs puissent être chargés par le sentiment de notre péché et de notre honte, afin qu'avec des cœurs profondément touchés, nous puissions confesser notre péché au Seigneur, et crier avec ferveur vers Lui et attendre, nous attendre à Lui; car qui peut dire s'Il ne nous fera pas grâce et dans quelle mesure Il pourrait accorder la guérison ? Et qui peut dire s'il ne pourrait pas y avoir encore quelque mouvement distinct de l'Esprit de Dieu, dans le début de ce siècle, comme dans les siècles précédents ? S'il en sera ainsi ou quelle forme cela pourrait prendre, personne ne peut le prévoir. Dieu est souverain et Il maintiendra sa souveraineté malgré tout ce que nous sommes. C'est à nous de nous rejeter sur Lui en confessant notre ruine et la ruine commune de l'Eglise. Une telle confession, commençant peut-être avec bien peu, pourrait s'étendre à un grand nombre amené à la confession devant le Seigneur. Le premier mouvement de l'Esprit traitant les alliances profanes contractées par le peuple revenu de captivité commença avec un homme. Esdras seul épanche son âme devant Dieu, disant : "Mon Dieu, je suis confus, et j'ai honte de lever ma face vers toi" (Esdras 9:6). Mais l'effet produit par un seul homme agissant par l'Esprit fut très grand, car nous lisons : "Et comme Esdras priait et faisait sa confession, pleurant et se prosternant devant la maison de Dieu, il se rassembla vers lui, d'Israël, une très grande congrégation d'hommes et de femmes et d'enfants, car le peuple pleurait beaucoup" (Esdras 10:1).

Ainsi en présence de ces tristes divisions, notre seul chemin selon Dieu est de reconnaître sans réserve que la main du Seigneur est sur nous en discipline, de nous tourner vers le Seigneur comme notre seule et suffisante ressource, et de nous humilier sous Sa puissante main en confessant notre péché et notre honte.

Si, par un travail particulier de l'Esprit de Dieu dans notre époque, "une très grande congrégation" du peuple de Dieu, dans toutes les parties de la terre, était amenée à s'humilier en confession devant Dieu, la réponse pourrait être ce moment attendu depuis si longtemps où le Seigneur, avec un cri de commandement, descendra du ciel, où les saints endormis seront ressuscités et où enfin Ses saints dispersés et divisés depuis longtemps "seront ravis ensemble" pour être toujours avec le Seigneur.

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