"Car
c'est un jour de trouble et d'écrasement et de consternation
de la part du Seigneur, l'Eternel des armées, dans la vallée
de vision; on renverse la muraille, et des cris retentissent vers la
montagne. Elam porte le carquois, avec des chars d'hommes et des cavaliers;
et Kir découvre le bouclier. Et il arrivera que les meilleures
de tes vallées seront remplies de chars, et la cavalerie s'établira
à la porte. Et il ôte la couverture de Juda. Et tu as regardé
en ce jour-là vers l'arsenal de la maison de la forêt;
et vous avez vu les brèches de la ville de David, qu'elles sont
nombreuses; et vous avez rassemblé les eaux de l'étang
inférieur; et vous avez compté les maisons de Jérusalem;
et vous avez démoli les maisons pour fortifier la muraille; et
vous fait un réservoir entre les murs, pour les eaux du vieil
étang; mais vous n'avez pas regardé vers celui qui a fait
cela, ni tourné vos regards vers celui qui l'a formé dès
longtemps.
Et le Seigneur,
l'Eternel des armées, appela en ce jour-là à pleurer
et à se lamenter, et à se raser les cheveux, et à
ceindre le sac : et voici, l'allégresse et la joie !
On tue des bœufs et on égorge des moutons, on mange de la chair
et on boit du vin :Mangeons et buvons, car demain nous mourrons !
Et il a été révélé dans mes oreilles
de par l'Eternel des armées : Si jamais cette iniquité
vous est pardonnée, jusqu'à ce que vous mouriez, dit le
Seigneur, l'Eternel des armées !" (Esaïe 22:5-14).
Ce passage dépeint
un temps sombre de l'histoire de Jérusalem. C'était "un
jour de trouble … et de consternation". Les murailles de la ville
étaient renversées et l'ennemi était "à
la porte". Les habitants de Jérusalem voyaient les meilleures
de leurs vallées remplies de chars et les cavaliers de leur ennemi
à la porte. Pour se défendre, ils regardèrent "vers
l'arsenal de la maison de la forêt". Ils voyaient aussi "les
brèches de la ville de David" et firent les efforts les plus
désespérés pour les colmater, démolissant
même des maisons pour fortifier les murs.
Hélas, au jour de
leur malheur, ils ne comprirent pas la pensée du Seigneur, et
cela d'une triple manière.
Premièrement, ils
ne voyaient pas du tout que le "trouble" et la "consternation"
- l'ennemi à la porte et les brèches dans la muraille
- étaient "par" ou "de la part du Seigneur, l'Eternel
des armées". Ils négligeaient la première grande
cause de tout leur malheur et, regardant simplement aux causes secondes,
ils voyaient seulement qu'un ennemi avait fait des brèches. Ils
ne voyaient pas que le Seigneur était derrière toutes
ces choses et que, dans Son juste jugement, Il avait permis aux ennemis
d'Israël de faire des brèches dans la muraille à
cause de leur péché et de leur folie.
Deuxièmement, bien
qu'ils fissent les efforts les plus acharnés pour réparer
les brèches, dans leur trouble et leur consternation, ils ne
regardaient cependant pas au Seigneur. Celui-ci doit dire : "Et
tu as regardé en ce jour-là vers l'arsenal"… "mais vous
n'avez pas regardé vers celui qui a fait cela, ni tourné
vos regards vers celui qui l'a formé dès longtemps".
Troisièmement, le
Seigneur appela "à pleurer et à se lamenter" et,
au lieu de cela, ils se laissèrent aller à festoyer et
à boire, car ils disaient : "Mangeons et buvons, car
demain nous mourrons !". Ils poursuivaient leur chemin comme
si tout allait bien, dans une complète indifférence quant
aux résultats et sans une pensée quant à l'avenir.
A la fin de la dispensation
chrétienne, le peuple de Dieu se trouve à nouveau dans
"un jour de trouble… et de consternation", selon cette parole :
"dans les derniers jours il surviendra des temps fâcheux" (2
Timothée 3:1). Nous pouvons vraiment dire que l'ennemi est
à la porte et cherche sans cesse à faire des brèches
et à disperser le peuple de Dieu, et nos mains sont affaiblies
pour lui résister à cause des brèches faites dans
la muraille. Par conséquent, les paroles du prophète continuent
d'apporter aussi bien un avertissement qu'une direction à ceux
qui sont dans une situation semblable et qui ont des oreilles pour entendre.
"Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant
ont été écrites pour notre instruction, afin que,
par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons
espérance" (Romains 15:4).
Cependant, avant que nous
cherchions à appliquer les leçons d'Esaïe 22, il
peut être bon de jeter un regard d'ensemble sur la condition dans
laquelle se trouve le peuple de Dieu de nos jours, et sur les activités
distinctes de l'Esprit de Dieu au cours des quatre derniers siècles.
Dans cette période, nous avons à notre avis :
Trois grands mouvements
de l'Esprit de Dieu
Premièrement, tout
vrai croyant rend sans cesse grâces à Dieu pour ce travail
puissant de l'Esprit au début du 16ème siècle,
par lequel nous avons reçu une Bible ouverte dans une langue
que l'on peut comprendre, et une connaissance générale
des vérités de l'Evangile par laquelle l'âme est
sauvée et établie dans une relation personnelle avec Dieu.
Nous devons la paix et la liberté religieuse, dont nous jouissons
aujourd'hui par la bonne main de notre Dieu, à cette noble compagnie
de réformateurs qui, face à une opposition meurtrière,
a proclamé la vérité, ce qui, en bien des cas,
leur a coûté la souffrance, la persécution et le
martyre.
Cependant, nous ne devons
pas faire de la Réformation la mesure de la vérité
divine. Dans les mains de l'homme, le mouvement prit essentiellement
un caractère réformateur. Il laissait les croyants associés
ensemble dans des églises réformées, mais ne cherchait
nullement à les rassembler selon le modèle de l'Eglise
primitive. En réalité, la question de la vraie nature
de l'Eglise et de son caractère ne fut jamais directement soulevée
par les réformateurs. Elle n'était pas, dans un sens vrai,
séparée du monde; au contraire, afin de la libérer
de l'assujettissement au Pape, la Réformation la plaça
généralement sous celui de l'Etat. Le mouvement ne donna
pas à Christ Sa place dans le ciel, comme Tête de l'Eglise
qui est Son corps, ni ne la donna sur la terre au Saint Esprit, comme
habitant dans les croyants et, avec eux, dans la Maison de Dieu. Des
églises nationales furent établies et, ainsi qu'on l'a
dit à juste titre : "Des églises trouvant leurs frontières
dans le cercle des pays habités par ceux qui en font partie,
est une pensée à laquelle la Parole de Dieu ne fait pas
la moindre allusion. De telles églises ne peuvent ni en fait,
ni en affection, être l'Epouse de Christ. Elles sont nécessairement
en relation avec le pays où elles se sont formés. L'unité
du Corps de Christ est perdue pour elles".
Avec la nationalisation
des églises, la force vitale de l'Eglise commença à
décliner rapidement. On professait encore le nom et la doctrine
du christianisme, comme une profession de foi à laquelle l'homme
naturel pouvait souscrire, mais seulement quelques noms restaient dans
le livre de vie (Apocalypse 3:5). Le grand mouvement de la Réformation
a donné naissance à un grand nombre de personnes professant
Christ mais, comparativement, bien peu ont la vie de Christ. Le mouvement
qui, dans la puissance de Dieu, avait commencé si brillamment,
dégénéra bientôt, dans la main de l'homme,
en un système de profession orthodoxe dont le Seigneur doit dire :
"Tu as le nom de vivre et tu es mort".
A l'aube du 18ème
siècle, cette profession sans vie atteignit son point le plus
profond d'obscurité et de déclin. "Une théologie
naturelle, sans une seule doctrine distinctive du christianisme, une
froide moralité ou une orthodoxie stérile formaient l'enseignement
principal aussi bien dans les églises que dans les chapelles.
En tout lieu, les sermons n'étaient guère plus que de
misérables dissertations de morale, entièrement dépourvues
de tout ce qui était susceptible de réveiller, convertir
ou sauver des âmes". Mais quand tout était au plus mal,
apparut, au début du 18ème siècle, un
deuxième grand mouvement de l'Esprit de Dieu qui déploya
une puissante énergie pour le salut parmi les populations de
langue anglaise. Des évangélistes furent suscités
pour annoncer la bonne nouvelle. Whitefield, Wesley, Grimshaw, Berridge,
et beaucoup d'autres serviteurs du Seigneur sérieux et dévoués
parcoururent tout le pays, avertissant les pécheurs du jugement
à venir, éveillant les consciences au sentiment de leur
besoin et apportant la délivrance et le salut à des milliers
et des milliers par la prédication de Christ et de Christ crucifié.
Nous pouvons vraiment grâces à Dieu pour cette compagnie
de prédicateurs, sans fermer les yeux sur la faiblesse du mouvement
placé entre les mains de l'homme. Il est évident que,
au mieux, il ne put aller au delà d'un évangile destiné
à faire face aux besoins de l'homme. Il n'alla pas jusqu'à
présenter l'évangile plus complet prêché
par l'apôtre Paul qui, mettant entièrement de côté
l'homme dans la chair, unit le croyant avec Christ dans la gloire, faisant
ainsi du chrétien un homme céleste. Il apportait la bénédiction
au pécheur, mais le laissait dans le monde avec la pensée
de transformer ce dernier en un lieu meilleur et plus brillant. Le résultat
fut que la mondanité, ecclésiastique et politique, devint
une caractéristique marquée du mouvement évangélique.
Avec le désir sincère d'atteindre les masses, tous les
efforts ont été faits pour rendre la vérité
populaire et plus ou moins attrayante à l'esprit naturel. Tous
les efforts ont été tentés pour impressionner l'homme
naturel à l'aide de la musique et d'autres moyens humains. C'est
pourquoi, de nos jours, la légèreté et souvent
même la vulgarité défigurent en grande partie ce
mouvement. De plus, une autre grande faiblesse de ce mouvement est son
individualisme. Son grand but et sa finalité sont la bénédiction
des individus; il ne présente aucune vraie conception de l'Eglise,
que ce soit dans sa formation, dans son administration présente,
ou dans sa gloire avenir. Toutes ces vérités essentielles
du christianisme sont entièrement en dehors du domaine du mouvement
évangélique. Des âmes sont vraiment converties,
et nous en remercions Dieu, mais le mouvement comme tel les laissent
dans les différents systèmes religieux établis
par les hommes.
Arrivant maintenant au
début du 19ème siècle, nous trouvons
un troisième mouvement de l'Esprit de Dieu. Entre 1829 et 1830,
quelques chrétiens consacrés, à Dublin, se séparèrent
de l'église d'Etat et se rassemblèrent d'abord dans le
privé, pour se souvenir du Seigneur par la fraction du pain,
et pour la prière et l'étude de la Parole. Très
rapidement, en différentes parties du Royaume-Uni, d'autres se
séparèrent de l'Eglise Nationale et des corporations indépendantes,
et se rassemblèrent d'une manière semblable, avec une
foi simple en Dieu et sans aucune direction humaine. Prenant les Ecritures
comme l'unique et suffisante autorité et dépendant de
la direction du Saint Esprit, ils apprirent rapidement les grandes vérités
concernant "Christ et l'Eglise" qui avaient été perdues
pour le peuple de Dieu depuis les jours des apôtres. Ils réalisèrent
que Christ est la Tête de l'Eglise, et que tous les croyants sur
la terre sont membres du seul Corps, unis à la Tête dans
le ciel, et aussi entre eux, par le Saint Esprit. Ayant ainsi découvert
la grande vérité centrale de la dispensation, immédiatement
toutes les autres vérités furent comprises d'une manière
plus complète et plus profonde. L'évangile fut considéré
et prêché dans sa plénitude. Les Ecritures prophétiques
furent révélées plus complètement, et la
venue du Seigneur fut considérée comme étant l'espérance
immédiate de l'Eglise. En relation avec la redécouverte
de ces vérités, il y eut en réponse une vie marquée
par les "bonnes œuvres" et une séparation de toute forme de mondanité.
Il est cependant de première importance de voir le caractère
distinctif de ce mouvement. Il était essentiellement marqué
par la séparation. Jusque là, le véritable peuple
de Dieu avait été maintenu captif dans les grands systèmes
religieux des hommes, soit dans le système papal, ou national,
ou non conformiste. Bien que convertis, ils demeuraient dans ces systèmes
religieux. Maintenant, pour la première fois, un grand nombre
était libéré de l'esclavage de ces systèmes
créés par les hommes. La raison de cette action de séparation
de l'Esprit de Dieu est claire. Le moment était enfin venu où
Dieu, dans Sa miséricorde, était sur le point de remettre
en lumière le vérité concernant Christ et Son Eglise.
Quiconque est instruit par les Ecritures se rendra compte immédiatement
qu'il était impossible de rester en relation avec les systèmes
des hommes, et en même temps, de maintenir et de pratiquer les
vérités concernant l'Eglise, qu'on la considère
comme le Corps de Christ ou comme la Maison de Dieu. Il en était
vraiment ainsi pour Israël autrefois; lorsque le moment vint de
rebâtir la Maison de Dieu, il devint absolument nécessaire
de libérer un résidu d'Israël de la masse de la nation
alors en captivité, et de le ramener dans le pays, le vrai terrain
pour le peuple de Dieu en ces jours-là.
En outre, comme avec Israël
autrefois l'adversaire attaquait avec une hostilité à
la fois ouverte et subtile le petit résidu qui cherchait à
bâtir la Maison de Dieu, de même aussi l'ennemi se mit à
travailler pour ruiner le témoignage de ceux qui, une fois encore,
cherchaient à marcher conformément aux principes de la
Maison de Dieu. Hélas ! il a si bien réussi que ce
petit résidu du peuple de Dieu, qui était autrefois uni
dans la vérité, a été dispersé par
de nombreuses divisions et morcelé en diverses compagnies. La
question suivante peut alors être posée :
Quelle est la cause des
divisions ?
Nous pouvons bien nous
demander pourquoi il a été permis à l'ennemi de
provoquer ces divisions désastreuses parmi ce petit résidu
du peuple de Dieu. Afin de comprendre les causes profondes des divisions,
souvenons-nous qu'il y a deux grands faits sur lesquels s'appuient toutes
les vérités distinctives du christianisme qui ont été
remises en lumière par ce dernier mouvement de l'Esprit de Dieu.
Premièrement, Christ siège, comme Fils de l'homme, dans
la gloire de Dieu. Deuxièmement, le Saint Esprit habite, comme
Personne divine, dans et avec tous les croyants sur la terre. Nous n'oublions
pas que toute bénédiction dont jouissent les saints dans
cette dispensation, comme aussi toute bénédiction dans
le passé et dans l'avenir, est assuré par la mort et la
résurrection du Seigneur Jésus; mais les bénédictions
particulières qui appartiennent exclusivement au christianisme
sont assurées par ces deux faits immenses - lesquels sont seulement
vrais dans cette dispensation - à savoir qu'il y a un Homme qui
occupe la place la plus élevée dans la gloire et une Personne
divine sur la terre. Par l'Esprit Saint, les croyants sur la terre ont
été unis les uns aux autres pour former ce Corps mystique
dont Christ est la Tête dans le ciel. Alors, comme nous l'avons
déjà vu, ces vérités et tout ce qu'elles
impliquent ne peuvent être connues en puissance que par ceux qui
se sont séparés des grands systèmes religieux des
hommes qui, par leur constitution, leur enseignement et leur pratique,
sont un reniement de la vérité de l'Eglise révélée
dans l'Ecriture. A la lumière de ces vérités, nous
estimons que les causes premières de toutes les divisions résident
dans ces trois faits solennels :
- Nous n'avons pas su marcher par l'Esprit.
- Nous n'avons pas tenu ferme le Tête.
- Nous n'avons pas maintenu cette sainte
séparation sans laquelle il est impossible d'agir avec ces
vérités.
Cependant, cela appelle
une explication supplémentaire. Le mouvement du 19ème
siècle, auquel nous avons fait référence, était
essentiellement un mouvement spirituel. Le retour, dans une certaine
mesure, aux principes et à la pratique des grandes vérités
de l'Assemblée telles qu'elles sont révélées
dans les épîtres, était un retour au terrain sur
lequel il n'y avait aucune place pour l'activité et l'imagination
de la chair religieuse. C'était un terrain qui, étant
divin, ne pouvait être pris et maintenu que dans la puissance
de l'Esprit. Nous ne pouvons pas lire les premiers chapitres des Actes
sans être frappés par le fait que l'Eglise sur la terre
était non seulement formée par le Saint Esprit, mais qu'elle
était aussi maintenue par des hommes, qui étaient remplis
du Saint Esprit et qui agissaient dans la puissance de l'Esprit par
des moyens spirituels. Au jour de la Pentecôte, les disciples
furent tous remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à
parler d'autres langues selon que l'Esprit leur donnait de s'énoncer.
Amené devant les chefs du peuple, Pierre, rempli de l'Esprit,
confond ses adversaires. Plus tard, nous lisons : "ils furent
tous remplis du Saint Esprit, et annonçaient la Parole de Dieu
avec hardiesse" (Actes 4:31). Pour répondre aux besoins temporels
de croyants, des hommes pleins de l'Esprit Saint furent établis.
Les adversaires d'Etienne ne pouvaient pas résister à
l'Esprit par lequel il parlait et lorsqu'il souffrit le martyre, nous
lisons : "mais lui, étant plein de l'Esprit Saint, et
ayant les yeux attachés sur le ciel, vit la gloire de Dieu, et
Jésus debout à la droite de Dieu" (Actes 7:55).
Par ce court aperçu
des scènes du début, il est manifeste que, s'agissant
de la formation de l'Eglise ou de son maintien face aux attaques de
l'ennemi, de la prédication aux pécheurs ou du ministère
auprès des saints, tout était étroitement uni dans
la puissance du Saint Esprit, et réalisé par des hommes
qui étaient remplis de l'Esprit. Il y avait une complète
absence de tout agencement religieux et de toute méthode charnelle,
par lesquels les différents systèmes religieux d'aujourd'hui
cherchent à diriger leurs cultes et à conserver leur emprise
sur le peuple.
Il est clair que si tous
marchaient par l'Esprit, nous serions parfaitement unis dans une même
pensée et dans un même jugement. Il ne se trouverait pas
d'opinions différentes. Il peut réellement y avoir des
compréhensions différentes de la vérité
divine - certains voient plus loin que d'autres - mais s'ils sont dirigés
par le même Esprit, tous regardent dans la même direction.
Il peut y avoir différents aspects du même objet, de même
que les Evangiles présentent les différents aspects de
la vie de Christ, qui sont cependant tous dans un parfait accord car
présentés par le même Esprit (1 Corinthiens 12:4,
8, 9, 11).
Quelle est la cause des
conflits et des divisions ? Ne se trouve-t-elle pas dans le fait
qu'il y a, dans un chrétien, deux forces en opposition :
la chair et l'Esprit, et qu'elles sont en opposition l'une avec l'autre ?
Pour être d'accord l'un avec l'autre, nous devons être dirigés
par la même puissance. Si deux chrétiens sont dirigés
par le Saint Esprit, ils seront d'accord. Si les deux sont dirigés
par la chair, ils peuvent être d'accord. Mais si l'un est dirigé
par l'Esprit et l'autre par la chair, il doit y avoir conflit, car :
"la chair convoite contre l'Esprit et l'Esprit contre la chair".
Il doit y avoir conflit lorsque la chair et l'Esprit se heurtent, que
ce soit dans un individu ou dans une compagnie (Galates 5:17).
Maintenant, le mouvement
auquel nous avons fait référence demandait et nécessitait
une spiritualité pour laquelle la majorité n'était
pas préparée. Ainsi il arriva qu'avec la croissance en
nombre, il y eut un affaiblissement de la spiritualité. La chair
agissait et des méthodes charnelles s'introduisaient furtivement;
le résultat fut un conflit entre ceux qui cherchaient à
marcher ensemble selon la direction de l'Esprit et ceux qui agissaient
d'une manière plus charnelle. Il a été justement
dit : "Plus nous chercherons, plus nous verrons que généralement
la cause de conflit entre deux chrétiens, quels qu'ils soient,
est que l'un a permis à quelques sortes de considérations
humaines de le diriger, tandis que l'autre, avec un œil plus simple,
ne considère que le Seigneur".
Ici se trouve la grande
cause première de toutes les divisions. Nous n'avons ni marché
ni tenu ferme la vérité dans la puissance et la grâce
du Saint Esprit, et de même nous ne nous sommes pas soumis à
Sa direction et à Son autorité, et en conséquence
il y a eu l'intrusion croissante de la chair et de ses méthodes,
conduisant à un conflit sans fin, à la confusion et à
la division.
Il y a cependant, comme
nous l'avons dit, une autre grande cause de divisions : nous n'avons
pas tenu ferme la Tête. Quelqu'un a dit : "Tandis que nous
émettions des théories au sujet de Christ comme Tête
(et par conséquent comme notre Ressource, au lieu de l'organisation
des dénominations), nous n'avons jamais su puiser nos ressources
en Lui quand les difficultés sont arrivées. Là
où nous aurions dû Lui apporter une affaire et attendre
Sa solution, il y a eu l'impatience et le zèle de la chair qui
veut étendre sa main pour retenir l'arche, et le résultat
fut le châtiment par la main de Dieu". Nous avons tenu ferme la
vérité concernant la Tête et nous serions morts
pour la vérité, et cependant peut-être que, pendant
tout ce temps, nous n'avons pas tenu ferme la Tête. Tenir ferme
la vérité de la Tête est simplement tenir ferme
la doctrine, ce qui est jusque-là exact; mais tenir ferme la
Tête signifie se tourner vers Celui qui est la Tête et user
des ressources qui se trouvent en Lui comme Tête. Nous avons commis
l'erreur de chercher la puissance, la sagesse et la direction dans l'Eglise
et dans nos conceptions à son sujet; et ainsi dans nos difficultés
et nos perplexités nous avons regardé aux docteurs, aux
conducteurs, aux hommes ayant des dons dans l'Eglise, au lieu de regarder
à Celui qui est la Tête de l'Eglise et dans lequel habite
toute la plénitude de la déité. Nous ne nous sommes
pas tournés vers Lui et n'avons pas exposé devant Lui
toutes nos difficultés et nos différences de jugement.
Avec une mesure de connaissance des principes divins, nous nous sommes
attribués une compétence pour appliquer ces principes
aux difficultés qui sont survenues, oubliant que, bien que nos
principes soient exacts, ils peuvent seulement être appliqués
sous la direction et par la sagesse et la parfaite connaissance de la
Tête. Nous avons discuté de ces difficultés entre
nous; nous avons fait confiance aux hommes, au lieu de faire confiance
à la Tête, Christ; en conséquence, nous avons été
très largement abandonnés à nos propres plans.
Nous lisons, concernant le pieux roi Ezéchias, qu'il arriva un
moment, dans son histoire, où "Dieu l'abandonna pour l'éprouver,
afin qu'il connût tout ce qui était dans son cœur" (2 Chroniques
32:31). Nous avons manqué à tenir ferme la Tête
et nous avons été "abandonnés" pour faire ce qui
est bon à nos yeux, et le résultat a été
chagrin sur chagrin et division sur division.
De plus, n'avons-nous pas
manqué dans le maintien de cette sainte séparation qui
était au début un signe si remarquable de ce mouvement
spirituel, séparation sans laquelle tout le reste est vain ?
Dans l'histoire du résidu qui revint de la captivité pour
construire la Maison de l'Eternel, nous voyons que la première
attaque de l'ennemi fut un effort pour rompre leur sainte séparation,
en essayant de former une alliance hétérogène pour
faire l'œuvre de l'Eternel (Esdras 4:2). Et il en est ainsi concernant
ceux qui, en obéissance à la Parole, sont sortis des grands
systèmes religieux qui ont été constitués
par des hommes sincères selon le modèle du Camp (Hébreux
13:13); car n'y a-t-il pas eu un effort constant de la part de l'ennemi
pour les impliquer à nouveau dans ces systèmes et ainsi
les conduire à abandonner, ou à rendre nulles, les grandes
vérités concernant Christ et l'Eglise, vérités
qui peuvent seulement être tenues et appréciées
par un peuple séparé ? Comme nous l'avons vu pour
le résidu aux jours d'Esdras, on a constamment pris le prétexte
de servir le peuple de Dieu et de faire progresser Son œuvre pour justifier
un retour à des systèmes religieux corrompus ou un service
en association avec ces systèmes, dans lesquels tant de chers
enfants de Dieu sont tenus en esclavage. Ceux qui sont pris dans ce
piège oublient que nous ne sommes utiles au Seigneur que dans
la mesure où nous sommes séparés de tout ce qui,
intérieurement et extérieurement, est contraire au Seigneur
(2 Timothée 2:19-22). Nous faisons bien de nous souvenir que,
si nous nous sommes séparés de ces systèmes malgré
les vrais croyants qui se trouvent en leur sein, il ne peut être
juste de retourner à ces systèmes parce que de tels se
trouvent là. De plus, nous ne devons pas oublier que le Seigneur
sait parfaitement bien s'occuper de Ses brebis bien-aimées où
qu'elles puissent se trouver, et qu'Il ne les laissera pas manquer parce
que nous refusons, par obéissance à Sa Parole et par fidélité
envers Lui-même, de retourner dans les systèmes où
elles peuvent se trouver.
Voici donc, croyons-nous,
les grandes causes premières des divisions : nous n'avons
pas maintenu la séparation, nous n'avons pas marché par
l'Esprit et nous n'avons pas tenu ferme la Tête. De plus, un peu
de réflexion montrera que les causes premières des divisions,
qui ont ruiné ce dernier grand mouvement de l'Esprit de Dieu,
sont les mêmes qui ont amené toute la ruine au début
de l'histoire de l'Eglise. La mise de côté effective du
Saint Esprit qui fut alors remplacé par des moyens charnels,
l'ignorance absolue de la Tête de l'Eglise dans le ciel qui fut
alors remplacée par l'établissement d'une tête visible
sur la terre, et la formation d'alliances profanes avec le monde, sont
les péchés saillants de la chrétienté qui
ont amené la ruine de l'Eglise sur la terre et conduisent à
l'apostasie finale. Comme nous l'avons vu, l'Esprit de Dieu a conduit
au 19ème siècle un grand nombre d'enfants de
Dieu à se séparer des systèmes des hommes, pour
marcher à la lumière de la vérité qui nous
est enseignée dans les épîtres et qui était
maintenue dans l'Eglise au commencement; mais hélas ! très
vite, dans la pratique, survint un effondrement semblable aux défaillances
de l'Eglise des premiers temps, lorsqu'elle abandonna son premier amour
et permit au monde d'entrer dans son sein. Le résultat est le
même que pour Israël dans le passé : l'ennemi
est à la porte et il y a des brèches dans la muraille.
Les efforts pour réparer
les brèches
Comme Israël dans
le passé, beaucoup sont tombés dans le piège (qui
semble si recommandable et plausible) de s'efforcer de réparer
les brèches par des efforts et des expédients humains.
Ces efforts ont pris deux formes.
Premièrement, un
effort a été fait pour réparer les brèches
par le moyen de conducteurs des différentes tendances existant
parmi les Frères. Ils ont ainsi conféré ensemble
dans l'espoir de résoudre les difficultés et de parvenir
à quelque accord.
Deuxièmement, un
effort a été fait, et est encore continué, par
le moyen de personnes plus ou moins douées, pour apporter la
guérison en présentant la Parole, dans des assemblées
où elles ne voudraient ou ne pourraient pas rompre le pain.
Les deux manières
sont des méthodes mondaines adoptées par le monde religieux
dans l'espoir de faire disparaître le scandale des grandes sectes
religieuses et de parvenir à quelque forme d'unité religieuse.
On trouve donc d'un côté des conférences ecclésiastiques
et de l'autre des échanges de prédicateurs. En observant
le vrai caractère de ces méthodes qui ne sont que des
expédients purement humains sentant l'odeur du monde et de ses
principes, on est peu étonné que les deux aient manifestement
échoué.
La raison de cet échec
est vraiment évidente. Quant à la première méthode
- la tentative de réparer les brèches par le moyen de
conférence - il doit être clair que, si quelque guérison
pouvait être produite par le fait que quelques frères conducteurs
aient réglé leurs différences d'opinion, ce ne
pourrait guère être autre chose qu'une fusion de parti
qui mettrait de côté les grands principes de l'Eglise de
Dieu et laisserait la conscience de la majorité sans aucun exercice.
En outre, de telles conférences ont été presque
entièrement occupées par des discussions sur des points
de doctrine et de pratique du passé, dont on a cru qu'ils étaient
les causes premières de ces divisions. Le résultat inévitable
a été que chacun cherchait à justifier sa propre
position. En un mot, ces conférences se sont occupées
de causes secondes, au lieu de considérer les grandes causes
premières des divisions dont nous avons déjà parlé.
Quand nous sommes occupés par les causes secondes, il est facile
de dire beaucoup sur ce qui est juste et sur ce qui est erroné
et cela dans tous les domaines. Mais si nous avions été
occupés par les causes premières, nous aurions trouvé,
dans notre commune ruine, un terrain commun de confession devant le
Seigneur.
Quant à la deuxième
méthode - certains frères tentant de présenter
la Parole là où ils ne peuvent rompre le pain - il peut
bien être avancé que s'associer dans la prédication
et le ministère à ceux avec lesquels je ne puis m'identifier
pour rompre le pain dans leur communauté revient à placer
les besoins des hommes et les soins à donner aux saints sur un
plan plus élevé que la gloire de Christ. S'il s'est élevé
quelque sérieuse affaire qui m'empêche d'avoir communion
avec les saints dans les privilèges chrétiens les plus
élevés et les plus saints, suis-je conséquent en
ayant communion avec eux dans le service ? Ignorer une obligation
plus élevée tandis qu'on s'efforce de mener à bonne
fin celle qui est moindre, est sûrement offenser Christ. De plus,
ceux qui agissent sur ce principe sont généralement, tôt
ou tard, repris dans les grands systèmes des hommes, desquels
ils s'étaient autrefois séparés, et cela sous le
prétexte d'aider le peuple de Dieu dans ces systèmes.
Ils demandent : "Quel mal y a-t-il à s'associer dans l'œuvre
du Seigneur avec ceux avec lesquels nous ne pouvons pas rompre le pain ?"
Mais il s'écoule un peu de temps avant que de tels retournent
leur question et demandent, avec toute apparence de raison : "Pourquoi
ne pas rompre le pain avec ceux avec lesquels nous travaillons ?"
Le résultat est que de tels glissent en arrière dans les
systèmes religieux mondains desquels ils s'étaient séparés
nominalement. Ils peuvent alléguer que c'est une affaire de service
et qu'ils tiennent debout ou qu'ils tombent pour leur propre Maître.
Cela peut être dit en toute sincérité, mais nous
craignons très souvent que le saint Nom du Seigneur soit utilisé
dans de telles circonstances, pour couvrir, peut-être inconsciemment,
le fait solennel qu'ils font ce qui est bon à leur propre yeux.
Hélas ! combien de noms peuvent être rappelés,
de ceux qui, sous prétexte d'un service plus étendu et
d'une plus grande utilité, ont quitté le chemin de la
séparation et ont été attirés dans les grands
systèmes de la chrétienté corrompue, ou dans une
association plus large marquée par moins de conscience avec les
représentants de chaque système, quoiqu'ils prétendent
n'appartenir à aucun d'eux. De telles personnes construisent
maintenant à nouveau ce qu'autrefois elles avaient démoli.
Elles ne pensaient pas aller si loin qu'elles sont allées, mais
engagées sur la pente, elles ont trouvé les circonstances
trop fortes pour elles. La raison en est que de tels ont confondu "témoignage"
avec "communion". C'est vraiment notre privilège de rendre témoignage
de la vérité aux saints et aux pécheurs, mais si
nous voulons rester fidèles à la vérité
et au Seigneur, cela doit être en dehors de toute communion avec
les systèmes dans lesquels beaucoup de saints peuvent se trouver;
autrement nous tomberons dans une forme "d'indépendance" et de
volonté propre (ce qui est arrivé même à
des hommes doués) et il en est résulté beaucoup
de détresse et de confusion parmi le peuple de Dieu.
Nous craignons ainsi que
ces deux sortes d'efforts pour réparer les brèches n'aient
pas seulement totalement échoué, mais, ce qui est pire,
qu'elles aient contribué à disperser le peuple de Dieu
encore davantage, qu'elles aient accentué leurs différences
et élargi les brèches mêmes qu'elles désiraient
combler. Comme Israël dans le passé, ils ont démoli
des maisons pour réparer des brèches. Si alors tous ces
efforts ont échoué, on peut bien poser une question :
Que devons-nous faire
en présence des divisions ?
En premier lieu, nous devons
toujours nous souvenir que si ceux qu'on appelle "les Frères"
ne s'étaient jamais divisés ou si, par quelque miracle
de la grâce, ils étaient tous à nouveau ensemble,
ils ne seraient encore qu'un petit résidu. L'Eglise serait toujours
brisée et ruinée. Le simple rassemblement de frères
à nouveau ensemble en contenterait beaucoup, mais est-ce que
le Seigneur en serait satisfait ? Si nous examinons les choses
à notre point de vue, notre vision devient rétrécie,
nos intérêts limités, et nos affections sont à
l'étroit. Mais si nous regardions les choses comme le Seigneur
les voit, nous sentirions plus profondément l'état de
l'Eglise entière, et notre part dans tout le mal et la confusion
qui sont entrés dans la Maison de Dieu par nos manquements dans
nos responsabilités.
Cependant, juste comme
le résidu des jours d'Aggée qui, bien que ne formant qu'une
partie de tout Israël, fut distingué de leurs frères
en captivité, reçut des messages spéciaux de l'Eternel
et fut traité par l'Eternel d'une manière particulière;
de même ne pouvons-nous pas dire que ceux qui, dans notre époque,
ont reçu la lumière relative à l'Eglise et cherchent
à marcher selon cette lumière, se trouvent dans une place
de privilèges particuliers avec des responsabilités particulières,
quoique unis à tous les chrétiens pour former la Maison
de Dieu et ayant part à la ruine de cette Maison ?
Avec ce rappel, limitons
nos pensées, pour le moment, aux divisions survenues parmi ceux
qu'on appelle "les Frères". Nous demandons à nouveau :
l'Ecriture ne nous donne-t-elle pas quelque lumière sur la direction
juste pour continuer en présence de ces divisions ? Sans
doute, beaucoup de passages des Ecritures contiennent des principes
qui nous guideront et, parmi d'autres, ne pouvons-nous pas dire que
le passage du prophète Esaïe que nous avons cité
a une grande instruction pour nous en présence de notre ruine,
comme il en eut réellement pour Israël au jour de sa ruine ?
Nous avons vu que le prophète
reproche à Israël, dans le jour de leur consternation, de
ne pas avoir discerné la main du Seigneur dans tout leur trouble.
Si l'ennemi était à la porte et s'il y avait des brèches
dans la muraille, ils furent incapables de voir que c'était "par"
ou "de la part du Seigneur". Alors en premier lieu, apprenant par leurs
manquements, reconnaissons sans réserve que la main du Seigneur
est sur nous en discipline en raison de notre folie. Dans le message
à Laodicée, dans lequel est présentée la
dernière phase de l'Eglise professante sur la terre sous le regard
du Seigneur, Il voit d'un côté la grande masse de la profession
sans réalité qu'Il est sur le point de vomir de sa bouche
et de l'autre, Il voit les Siens, ceux qu'Il aime, et ce sont de tels
qu'Il châtie. Le jour n'est-il pas arrivé dans lequel nous
faisons partie soit de ceux qu'Il a en dégoût et qu'Il
vomit de sa bouche, soit de ceux qu'Il aime et que Sa main châtie ?
Si nous regardons au-delà de toutes les causes secondes qui,
comme instruments, peuvent avoir provoqué les divisions, il est
clair pour nous et nous devons nettement admettre que, en raison de
nos manquements, ces brèches sont "de la part du Seigneur". Ce
n'est pas, en parlant ainsi, que nous tenions le Seigneur pour responsable
de notre péché et de nos manquements, mais derrière
tout ce trouble, nous voyons la main du Seigneur à cause de notre
péché et de nos manquements. Personne ne voudrait tenir
le Seigneur pour responsable d'avoir provoqué une querelle parmi
le peuple de Dieu, et cependant, en raison du bas état du résidu
mentionné au temps d'Esdras, le Seigneur dit : "Je lâchais
tout homme, chacun contre son prochain" (Zacharie 8:9-10). De plus,
si nous sommes brisés et divisés sous la discipline du
Seigneur, il nous appartient de prendre garde de peur que, d'un côté
nous "méprisions" la discipline du Seigneur ou que, de l'autre,
"nous perdions courage" sous cette discipline. Dire comme quelques-uns
le font : "Les divisions sont toutes mauvaises, et par conséquent
nous les ignorons et présentons la Parole ou même rompons
le pain où nous le pouvons", est ignorer le fait que ces divisions
existent sous la discipline du Seigneur et, en un mot, mépriser
Sa discipline, ce qui est une chose extrêmement solennelle. D'autre
part, abandonner les principes divins et quitter le chemin de la séparation
à cause de nos manquements, revient à "perdre courage"
sous la discipline du Seigneur. Nous avons été trop portés
à voir les divisions en rapport avec nos frères et avec
la manière dont ils ont agi envers nous et nous envers eux, au
lieu de les voir selon la pensée du Seigneur et selon la manière
dont nous, nous avons agi envers Lui. Nous avons dit : "Nous sommes
divisés parce qu'un tel a commis une chose mauvaise ou a répandu
une fausse doctrine", au lieu de dire : "Nous sommes divisés
parce que nous avons manqué à donner à Christ sa
place comme Tête, en qui habitent toute la plénitude de
la déité, toute force et toute sagesse pour chaque difficulté
possible qui pourrait s'élever dans l'histoire de l'Eglise".
Le Seigneur nous a permis de découvrir qu'il est beaucoup plus
facile de se diviser que de se rassembler à nouveau.
Deuxièmement, nous
avons vu qu'aux jours du trouble et de la consternation d'Israël,
ils firent des efforts pour combler les brèches et qu'ils regardèrent
à l'arsenal et non au Seigneur. Nous avons sûrement ici
une grande leçon : reconnaissons non seulement que tout
ce qui nous est survenu est "de la part du Seigneur", mais encore, abandonnant
nos pauvres efforts pour combler les brèches, tournons-nous
de tout notre cœur vers le Seigneur. Le lieu de notre restauration
doit nécessairement être celui de notre premier écart.
Comme nous l'avons vu, "ne pas tenir ferme la Tête" fut le point
de départ de notre éloignement, mais nous tourner vers
la Tête comme la ressource pleinement suffisante sera le chemin
de la restauration. Une chose devrait nous toucher profondément,
c'est que Celui-là même à qui nous avons fait un
tel tort - que nous avons offensé et affligé - est le
seul vers lequel nous pouvons nous tourner dans notre péché
et notre honte. Il est beaucoup plus facile de se mettre à réparer
des brèches que de se courber devant le Seigneur dans la confession
du péché qui a causé les brèches. Quelqu'un
a dit : "il convient beaucoup plus à la chair qui est en
nous de réparer une brèche et ainsi de présenter
une apparence respectable, que de se courber dans la confession et de
reconnaître que la main du Seigneur agit en fidélité
envers ceux qu'Il aime" (voir Apocalypse 3:19).
Finalement, les habitants
de Jérusalem furent châtiés car ils festoyèrent
et burent au moment même où le Seigneur les appelait à
pleurer et à se lamenter. S'il est juste de nous opposer fermement
à tous les efforts humains destinés à réparer
pauvrement les brèches, cela signifie-t-il donc que nous devions
tranquillement accepter le fait que le peuple de Dieu soit divisé ?
Devons-nous nous installer dans une indifférence sans cœur face
aux saints dont nous sommes séparés ? Loin de nous
une telle pensée ! Mais il peut être demandé :
"Quelle autre chose devons-nous faire ?". Il y a une chose que
nous pouvons faire - et une seule - nous pouvons nous humilier devant
le Seigneur et crier avec ferveur vers Celui qui a dit : "Je fermerai
ses brèches" (Amos 9:11). En présence des brèches,
nous pouvons bien lever nos yeux vers Dieu pour que nos cœurs puissent
être chargés par le sentiment de notre péché
et de notre honte, afin qu'avec des cœurs profondément touchés,
nous puissions confesser notre péché au Seigneur, et crier
avec ferveur vers Lui et attendre, nous attendre à Lui; car qui
peut dire s'Il ne nous fera pas grâce et dans quelle mesure Il
pourrait accorder la guérison ? Et qui peut dire s'il ne
pourrait pas y avoir encore quelque mouvement distinct de l'Esprit de
Dieu, dans le début de ce siècle, comme dans les siècles
précédents ? S'il en sera ainsi ou quelle forme cela
pourrait prendre, personne ne peut le prévoir. Dieu est souverain
et Il maintiendra sa souveraineté malgré tout ce que nous
sommes. C'est à nous de nous rejeter sur Lui en confessant notre
ruine et la ruine commune de l'Eglise. Une telle confession, commençant
peut-être avec bien peu, pourrait s'étendre à un
grand nombre amené à la confession devant le Seigneur.
Le premier mouvement de l'Esprit traitant les alliances profanes contractées
par le peuple revenu de captivité commença avec un
homme. Esdras seul épanche son âme devant Dieu, disant :
"Mon Dieu, je suis confus, et j'ai honte de lever ma face vers toi"
(Esdras 9:6). Mais l'effet produit par un seul homme agissant par l'Esprit
fut très grand, car nous lisons : "Et comme Esdras priait
et faisait sa confession, pleurant et se prosternant devant la maison
de Dieu, il se rassembla vers lui, d'Israël, une très grande
congrégation d'hommes et de femmes et d'enfants, car le peuple
pleurait beaucoup" (Esdras 10:1).
Ainsi en présence
de ces tristes divisions, notre seul chemin selon Dieu est de reconnaître
sans réserve que la main du Seigneur est sur nous en discipline,
de nous tourner vers le Seigneur comme notre seule et suffisante ressource,
et de nous humilier sous Sa puissante main en confessant notre péché
et notre honte.
Si, par un travail particulier
de l'Esprit de Dieu dans notre époque, "une très grande
congrégation" du peuple de Dieu, dans toutes les parties
de la terre, était amenée à s'humilier en confession
devant Dieu, la réponse pourrait être ce moment attendu
depuis si longtemps où le Seigneur, avec un cri de commandement,
descendra du ciel, où les saints endormis seront ressuscités
et où enfin Ses saints dispersés et divisés depuis
longtemps "seront ravis ensemble" pour être toujours avec
le Seigneur.
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