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Le Besoin de Restauration du Sacerdoce

Par John M. Bland

"Ainsi parle l’Eternel: Placez-vous sur les chemins, regardez, et demandez quels sont les anciens sentiers, quelle est la bonne voie; marchez-y, et vous trouverez le repos de vos âmes! Mais ils répondent: Nous n’y marcherons pas." (Jérémie 6:16)

Nous avons dans l'Ecriture ci-dessus un appel intemporel à la restauration. Un appel à suivre la bonne voie. Une admonition à demander les anciens sentiers. Il n'est pas besoin d'être un érudit de la Bible pour comprendre que les anciens sentiers dans lesquels une personne peut trouver la bonne voie et le "repos de l'âme" sont la voie de Dieu. Il est temps que tous ceux qui s'intéressent aux principes de la restauration se demandent ce qu'a été le fruit de notre apostasie. Est-ce que notre paradigme a accompli les désirs de Jésus? Est-ce que "l'églisianisme" (churchianism) présente aujourd'hui Jésus sous une lumière positive? Ou sommes-nous comme les pharisiens que Jésus a décrits?

"Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l’est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous." (Matthieu 23:15)

Certains répliqueraient que le dénominationnalisme n'est pas entièrement mauvais - qu'il y a beaucoup de bonnes choses accomplies par le présent système de choses. Même si quelque bien est accompli par le présent système, le fait demeure que tous les chrétiens sont appelés à faire les choses à la façon de Dieu en vue du meilleur. Hach ramène ce principe dans son avis sur le sujet. Il écrit:

"Le fait que la religion organisée puisse être en bénéfice à la société à certain nombre d'égards ne justifie pas son existence.

"Le fait que les membres d'église ne rejettent pas consciemment le vrai culte spirituel ne les justifie pas. Le fait qu'il y a des exceptions à la règle, c'est-à-dire des chrétiens qui pratiquent le véritable culte en dépit de l'organisation religieuse dans laquelle ils sont impliqués, ne résout pas le problème."

Le monde moderne tire son paradigme religieux de ce qui est pratiqué dans la chrétienté. Les gens voient à travers leurs expériences un net système de coupure entre le clergé et les laïcs en place partout. Ils voient et entendent des appels à contribution provenant du clergé qui passent à la radio et à la télévision. Quand ils pénètrent dans nos assemblées, ce paradigme est renforcé par le fait que le panier de la collecte passe sous leurs yeux. La corporation a peur de poser la boîte des offrandes dans le hall d'entrée par crainte que les laïcs n'oublient leur obligation de soutenir la machine. Il importe peu avec quelle verve le "prédicateur" pontifie sur le fait que tous les chrétiens sont sacrificateurs. Les gens du monde voient une nette coupure dans le système sacerdotal dans la pratique. Bien que de nombreux "ministres" n'enfilent pas de soutane, leur titre et leur position tiennent lieu de soutane alors même qu'ils s'évertuent continuellement à dénoncer le système de séparation entre le clergé et les laïcs. Cela n'a pas de sens de sermonner en dénonçant le concept de séparation cléricale. Les visiteurs voient des centaines de laïcs s'asseoir gentiment sur les bancs supportant une expérience de sanctuaire.

Nous avons toujours été tentés de croire que le fait de changer le programme du culte, le "prédicateur", le conducteur de louange ou de rajouter plus ou moins de tempo et de rythme serait la réponse. Il n'en est rien. Le système est pourri. Il y a quelque chose qui va de travers avec les outres. Les outres du dénominationnalisme ne conviendront pas au vin du christianisme néotestamentaire. Notre corporation traditionnelle avec son bureau de directeurs et de "ministres" professionnels continuera à invalider de vraies conversions à la sacrificature de Dieu. Elle continuera à rendre ceux qui sont intéressés par des activités de type ecclésial semblables à des "fils de la Géhenne", de grands défenseurs de la corporation existante d'où ils tirent leur subsistance. Hach attire de nouveau l'attention sur la tendance des croyants modernes à accepter un système avec lequel ils se sentent à l'aide qu'il puisse ou non être défendu bibliquement.

"L'Eglise est un refuge, c'est une sécurité, une frontière institutionnelle pour de nombreux chrétiens. L'Eglise les protège de la liberté. Les églises tendent à fournir des barrières morales, sociales et personnelles qui toutes sont des limitations à la liberté. Jésus est venu éliminer ces types de barrières. Paul rappelle aux gens les choses de la piété. Il ne donne pas de commandement. C'est de cette façon que la liberté est exercée d'une manière responsable, dit Paul."

La réponse est simple mais difficile. Il en a toujours été ainsi. Prenez au sérieux le discipulat. Il est temps de rejeter les carcans du christianisme ecclésiastique avec tout son apparat. Il est temps d'endosser nos responsabilités individuelles en évitant la tendance à établir des rois. Il est nécessaire que ceux qui connaissent la vérité prennent position en faveur du christianisme néotestamentaire pur et simple. Il est profitable d'avoir conscience que Jésus n'a pas appelé des citoyens proéminents de son époque à être ses disciples d'avant garde. Il a appelé des gens ordinaires. Des gens avec des styles de vie ordinaires. Les personnes étaient ordinaires mais pas l'appel de Jésus. Quand Jésus nous appelle, Il ne veut pas une utilisation occasionnelle de nos talents. Il ne nous appelle pas à accomplir des devoirs du week-end. Il exige notre vie et notre intellect. Il s'attendait à ce que les gens se détournent de tous Ses rivaux, prennent leur croix et meurent sur elle si nécessaire.

"Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple." (Luc 14:26-27)

Le système corporatif a été remis en question mais il est encore solidement enraciné. Il tient toujours en place parce que les gens, tant le "clergé" que les "laïcs", le supportent de cette manière là. Dans ce paradigme contemporain, ceux qui sont attirés par la séparation entre le clergé et les laïcs voient dans notre pratique que Jésus attend très peu de choses d'eux et qu'Il est satisfait d'encore moins. Ceci, en retour, rend difficile pour eux de considérer sérieusement l'appel à la sacrificature. En réponse à sa propre question de savoir comment des gens ordinaires répondent à un appel extraordinaire, Tom Sine écrit ces paroles :

"Nous commençons en nous asseyant à Ses pieds et en nous laissant enseigner par Lui. Nous commençons en reconnaissant que Dieu est Dieu et que Dieu nous atteint dans l'amour par Jésus-Christ pour nous ramener à notre Créateur… Nous devons, dans la repentance, nous détourner de tout ce qui nous détruisait, nos vies, nos relations et à travers Celui qui est mort à notre place trouver de nouveaux départs et le pardon de nos péchés."

Lorsque les premiers réformateurs de Kentucky décidèrent que la restauration devait être recherchée, ils établirent le Presbytère de Springfield en tant que plate-forme de réformation et d'unité. Ils avaient lutté longtemps et avec assiduité contre l'orthodoxie de leur époque et commencèrent à émerger des ténèbres de leurs dénominations individuelles. De grandes enjambées étaient accomplies en direction de la liberté qui vient par la liberté en Jésus. Ils ne prétendaient en rien y être parvenus. Les carcans des conventions qui avaient lié leur esprit et leurs pensées étaient en train d'être lentement enlevés. Beaucoup de vaches sacrées étaient quotidiennement immolées. Des centaines d'années de traditions furent remises en question par la lampe de la vérité scripturaire. Ils avaient trouvé parmi eux de nombreux citoyens, et de ces saints paradigmes une faim et soif de la simple vérité chrétienne. Pourtant ils réalisèrent qu'ils avaient probablement échangé un ordre ecclésiastique contre un autre moins menaçant. Etant vrais avec les principes de la restauration, ils se résolurent à ce que le Presbytère de Springfield mourût. L'auteur souhaite partager la notice nécrologique rédigée à cette fin. Elle est intitulée La Dernière Volonté et le Testament du Presbytère de Springfield.

"Le Presbytère de Springfield, siégeant à Cane Ridge, dans le comté de Bourbon, ayant, par une Providence issue de la grâce, dans une santé corporative plus qu'ordinaire, crû en force en en taille quotidiennement; et en parfaite lucidité d'esprit; et sachant qu'il est réservé à tous les organismes institués de mourir une fois; et considérant que la vie d'un tel organisme est très incertaine, établit et demande l'exécution de ceci comme notre dernière Volonté et Testament, dans la manière et la forme suivantes (à savoir) :

Item. Nous voulons que cet organisme meure, soit dissous et nous plonger dans l'union avec le Corps de Christ dans sa globalité; car il n'y a qu'un seul Corps, et un seul Esprit, de la même façon nous sommes appelés à une seule espérance dans notre appel.

Item. Nous voulons que notre nom de distinction avec son titre de Révérend soit oublié, qu'il n'y ait qu'un seul Seigneur sur l'héritage de Dieu, et que Son nom soit Un.

Item. Nous voulons que notre pouvoir d'établir des lois pour le gouvernement de l'Eglise et de les exécuter par autorité déléguée cesse pour toujours; que les personnes aient libre accès à la Bible, et adoptent la loi de l'Esprit de vie en Christ Jésus.

Item. Nous voulons que les candidats au ministère de l'Evangile étudient ainsi les Saintes Ecritures avec des prières ferventes et obtiennent de Dieu le mandat de prêcher le simple Evangile, avec le Saint-Esprit envoyé du ciel, sans aucun mélange de philosophie, de vaine tromperie, de traditions humaines ou de rudiments du monde. Et que personne ne s'approprie pour lui-même cet honneur sinon celui qui est appelé par Dieu comme le fut Aaron.

Item. Nous voulons que l'Eglise de Jésus-Christ reprenne son droit naturel de gouvernement interne - qu'elle éprouve ses candidats au ministère en ce qui concerne leur sérieux dans la foi, leur connaissance pratique de la religion expérimentale, leur gravité et leur aptitude dans l'enseignement; qu'elle n'admette aucune autre preuve de leur autorité que Christ parlant en eux. Nous voulons que l'Eglise de Jésus-Christ compte sur le Maître de la moisson pour qu'Il envoie des ouvriers dans Sa moisson; et qu'elle recouvre son droit naturel d'éprouver ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas.

Item. Nous voulons que le peuple par conséquent prenne la Bible comme le seul guide sûr vers le ciel; et que tous ceux qui sont offensés par d'autres livres qui se posent en concurrents avec elle les jettent au feu s'ils choisissent de le faire; car il vaut mieux entrer dans la vie avec un seul livre qu'en avoir plusieurs et être jeté en enfer.

Item. Nous voulons que les prédicateurs et le peuple cultivent un esprit qui consiste à se supporter mutuellement; prient davantage et se querellent moins; et tandis qu'ils observent les signes des temps, relèvent la tête, et attendent avec confiance que le Rédempteur revienne.

Item. Nous voulons que nos frères qui sont faibles, qui sans doute ont souhaité faire du Presbytère de Springfield leur roi, et qui ne savent ce qu'il en est advenu, s'attachent au Rocher des siècles et suivent Jésus dans l'avenir.

Item. Nous voulons que le Synode de Kentucky examine chaque membre qui pourrait être suspecté de s'être éloigné de la Confession de Foi et suspende tout tel hérétique immédiatement suspecté, afin que les opprimés soient libérés et goûtent à la liberté de l'Evangile.

Item. Nous voulons que Ja_ _, l'auteur de deux lettres récemment publiées à Lexington soit encouragé dans son zèle à détruire l'esprit de parti. Nous voulons de plus que notre conduite passée soit examinée par tous ceux qui détiennent des informations valides, mais que les gens du dehors se gardent de parler en mal des choses qu'ils ignorent.

Item. Finalement, nous voulons que tous nos corps frères lisent leur Bible attentivement, afin qu'ils y voient leur destinée déjà déterminée, et se préparent à la mort avant qu'il ne soit trop tard.

Presbytère de Springfield L.S.

Le 28 juin 1804

Témoins : Robert Marshall

John Dunlary

Richard McNeman

B.W. Stone

John Thompson

David Purviance"

N'aimez-vous pas l'esprit de cette nécrologie? Que Dieu nous accorde des hommes ayant cette même pensée qui soient sérieux à propos de l'ekklesia de Christ.

S'il était demandé à l'auteur quel serait le premier pas qu'il accomplirait en faveur de la restauration, je ne pourrais pas faire mieux que les précédents réformateurs. La première tâche est de dissoudre les organismes corporatifs qui concurrencent l'ekklesia de Jésus. En termes médicaux, la tumeur doit être radicalement enlevée avant que le corps ne puisse être guéri. En même temps, individuellement et immédiatement, chaque et tout prêtre devrait cesser de soutenir par sa loyauté ou ses finances la structure corporative. La restriction des rentrées d'argent forcera peut-être les professionnels et le Conseil d'Administration à réévaluer les réalités de leurs paradigmes. Une fois ceci accompli, nous devrions être capables de voir beaucoup plus clair comment procéder. Si le prêtre individuel est incapable d'en influencer d'autres à accepter la "justesse" de cette vision, alors il est responsable devant Dieu de sa propre position.

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