La raison pour laquelle
le monde et l’Eglise ont encore besoin de Jonathan Edwards trois cents
ans après sa naissance, c’est que la vision sublime et extraordinaire
de Dieu qu’il avait – la vision du Dieu souverain qui embrasse et domine
toutes choses – a été hors du commun. Un événement
rarissime et cependant si nécessaire. Mark Noll en a parlé
en ces termes :
" La
piété d’Edwards pouvait encore se rencontrer dans
la tradition revivaliste et sa théologie dans le calvinisme
académique, mais personne, après lui, n’a embrassé
la conception du monde qu’il avait, née de sa vision sublime
et pleine d’extase de Dieu. Dans l’histoire du christianisme américain,
l’abandon de la conception d’Edwards a été une tragédie. "
(1)
En Amérique, l’évangélisme
d’aujourd’hui se dore sous les rayons d’un succès trompeur et
qui sonne creux. Les industries évangéliques de la radio
et de la télévision, la publication d’ouvrages variés,
la multiplication des enregistrements musicaux, l’ouverture de centaines
de " méga-églises " en pleine croissance,
la présence de personnalités se référant
au christianisme sur la scène publique, la montée en puissance
de plusieurs mouvements politiques, tout cela a donné l’image
d’une Eglise pleine de vitalité et en constante croissance. Mais
des serviteurs de Dieu tels que David Wells, Os Guinness et bien d’autres
encore, nous mettent en garde contre un grand danger d’affaissement,
qui vient de l’intérieur même, de notre évangélisme
actuel.
Historiquement, ce sont
les grandes doctrines de la Bible qui ont soutenu la charpente du christianisme
évangélique :
- les glorieuses perfections de Dieu ;
- la nature déchue de l’homme ;
- les merveilles de la rédemption ;
- l’extraordinaire et magnifique œuvre
de rédemption en Christ ;
- l’œuvre de la grâce dans le salut
et la sanctification de l’âme ;
- la grande mission de l’Eglise s’opposant
au monde, à la chair et au diable ;
- la grandeur de notre espérance
de la joie éternelle à la droite de Dieu.
Ces choses magnifiques
définissaient autrefois notre identité et pouvaient être
comparées au tronc solide et aux racines sur lequels poussaient
les feuilles fragiles et les fruits de nos affections religieuses et
de nos actions morales. Malheureusement cette comparaison n’est plus
vérifiée de nos jours pour beaucoup d’églises,
de dénominations, de ministères et de mouvements du christianisme
évangélique. C’est pourquoi les feuilles de l’arbre du
succès évangélique actuel et le doux fruit de la
prospérité ne sont pas aussi prometteurs qu’il y paraît.
Tout sentiment de triomphe serait trompeur, car ce triomphe ici n’a
pas de résonnance. L’arbre est, en réalité, bien
faible même si l’on peut encore voir ses branches se balancer
sous le soleil.
Ce qui nous manque, c’est
une connaissance de la gloire de Dieu, qui façonne l’intelligence,
ainsi que le bonheur de nous délecter dans tout le poids de cette
gloire, dans une joie indicible transformant tout notre être.
La gloire de Dieu - le Dieu trois fois saint, juste, entièrement
souverain, dont la sagesse et la bonté sont infinies – fait défaut.
La connaissance de Dieu repose superficiellement sur l’Eglise en Amérique.
Dieu n’est pas pris au sérieux. David Wells dit sans détours :
" C’est
ce Dieu majestueux et saint dans tout Son être, ce Dieu dont
l’amour ne connaît pas de limites, parce que sa sainteté
ne connaît pas de limites, c’est ce Dieu là qui a disparu
de notre monde évangélique moderne. " (2)
Sa formule peut paraître
exagérée mais elle est certainement tout à fait
justifiée.
Ce que Jonathan Edwards
voyait en Dieu et dans l’univers à cause de Dieu, à travers
les lunettes de l’Ecriture, était à couper le souffle.
A la lecture de ses écrits, vous devez reprendre votre respiration.
Après quoi vous vous délectez de l’air si peu commun de
la montagne de la révélation. Vous vous sentez comme au
sommet de l’Himalaya. Et le rafraichissement qui vous est procuré
par cet air pur venant des sommets, cette pureté que vous ressentez,
provient d’une vision sublime de Dieu. Vous n’êtes pas pour autant
exempté de passer par les vallées des souffrances de ce
monde mais cette expérience vous permet de traverser cette vie,
par amour pour le Seigneur, dans une joie invincible et pleine d’adoration.
En 1735, Edwards prêcha
un sermon basé sur Psaumes 46:10 : " Arrêtez,
sachez que je suis Dieu. "
De ce texte, il développa
la doctrine suivante :
" Par
conséquent, le simple fait de considérer que Dieu
est Dieu devrait être amplement suffisant pour faire cesser
toute objection ou toute opposition à ses souveraines prescriptions. "
(3)
Lorsque Jonathan s’imposa
silence et contempla la grande vérité que " Dieu
est Dieu ", il vit un Etre majestueux dont l’existence éternelle,
pure, absolue, précédée d’aucune cause, impliquait
une puissance infinie, une connaissance infinie et une sainteté
infinie. Il poursuit son argumentation en ces termes :
" Les
œuvres de Dieu révèlent de façon évidente
que Sa connaissance et Sa puissance sont infinies. Etant ainsi omniscient
et omnipotent, Il doit également être parfaitement
saint ; car un défaut de sainteté suppose toujours
quelque déficience ou quelque aveuglement. Là où
ne se trouvent ni ténèbres ni illusions, il ne peut
y avoir un défaut de sainteté. Dieu étant omnipotent
et omniscient, Il doit être autosuffisant et tout-suffisant.
Par conséquent, il est impossible qu’Il puisse être
tenté de faire quoi que ce soit de mal ; car étant
éternel, ce mal qu’Il ferait ne prendrait jamais fin… Dieu
est donc essentiellement saint et Il lui est absolument impossible
d’agir à mauvais escient. " (4)
Lorsque Jonathan Edwards
fit silence et sut que Dieu est Dieu, la vision qu’il avait devant les
yeux était celle d’un Dieu absolument souverain, autosuffisant
en Lui-même et tout-suffisant pour Ses créatures, infini
en sainteté, et par conséquent parfaitement glorieux,
- c’est-à-dire infiniment beau dans toutes Ses perfections. Les
actions de Dieu ne sont ainsi jamais motivées par un besoin de
combler Ses déficiences (puisqu’Il n’en a aucune), mais sont
toujours motivées par le désir passionné de manifester
Sa glorieuse toute-suffisance (qui est infinie). Tout ce qu’Il fait,
absolument tout, Il le fait pour manifester Sa gloire.
Par voie de conséquence,
notre devoir et privilège est de nous conformer à Son
dessein divin manifesté dans la création, dans l’histoire
et dans la rédemption, plus précisément, de refléter
la valeur de la gloire de Dieu – nos pensées, nos sentiments
et nos actions doivent être imprégnés de la gloire
de Dieu. Notre raison d’être, notre appel, notre plus grande joie,
est de rendre visible la gloire de Dieu.
" Tout
ce que disent les Ecritures à propos du but ultime des œuvres
de Dieu se trouve inscrit dans cette unique expression : la
gloire de Dieu… Elle est comme un astre qui brille sur et dans Ses
créatures, et dont la lumière, par réflexion,
revient vers le luminaire. Les rayons de la gloire viennent de Dieu,
et sont une émanation de Dieu, qui retournent à Lui,
la source originelle, de sorte que tout ce qui existe est de Dieu,
et en Dieu, et revient à Dieu, et que Dieu est le commencement,
le développement et la fin de toute Son œuvre. "
(5)
Voilà l’essence
de la vision sublime d’un Dieu souverain sur toutes choses qu’avait
Edwards. Dieu est le commencement, le milieu et la fin de toutes
choses. Rien ne peut exister sans qu’Il l’ait créé.
Rien ne peut subsister sans le soutien permanent de Sa Parole. Toutes
choses trouvent leur raison d’exister de Lui. Ainsi, rien ne peut être
compris sinon en Lui. Toute connaissance qui fait abstraction de Dieu
n’est qu’une connaissance superficielle car elle met de côté
la plus importante réalité dans l’univers. Nous arrivons
difficilement à saisir aujourd’hui combien nous sommes devenus
ignorants de Dieu, parce que l’air que nous respirons est imprégné
de cette ignorance…
C’est pourquoi j’affirme
que cette vision sublime de Dieu souverain sur toutes choses qu’avait
Edwards est non seulement rarissime mais qu’elle nous est extrêmement
précieuse. Si nous ne partageons pas cette vision, nous ne pourrons
rejoindre Dieu sciemment dans les desseins qu’Il avait lorsqu’Il a créé
l’univers. Si nous ne nous alignons pas sur le dessein que Dieu a établi
pour l’univers et que nous ne contribuons pas à son déploiement,
alors nous ne ferons que gaspiller notre vie en nous opposant à
notre Créateur.
Comment entrer dans cette
vision sublime d’Edwards d’un Dieu souverain sur toutes choses?
Comment donc retrouverons-nous
cette vision extraordinaire et sublime d’un Dieu souverain sur toutes
choses ? Pratiquement tout intervenant dans cette conférence
apportera des éléments de réponse à cette
question. De fait, je ne tenterai pas, dans mon étude, d’épuiser
le sujet ni d’être exhaustif. Je me concentrerai sur ce qui, selon
moi, a été la vérité biblique la plus puissante
et ayant le plus le pouvoir de transformer le cœur, qu’Edwards m’a enseignée.
Je pense que si l’Eglise parvenait à appréhender et expérimentait
cette vérité, elle s’éveillerait à la vision
sublime du Dieu souverain sur toutes choses, qui a été
celle d’Edwards.
Personne, à ma connaissance,
dans l’histoire de l’Eglise, à l’exception peut-être de
Saint-Augustin, n’a montré aussi clairement et de façon
aussi surprenante l’infinie – j’emploie le mot avec soin - importance
de la joie dans l’essence même de ce que cela signifie pour Dieu
d’être Dieu et de ce que cela signifie pour nous de glorifier
Dieu. La notion de joie m’avait toujours semblé se situer en
périphérie jusqu’à ce que je lise Jonathan Edwards.
Il a tout simplement transformé mon univers en plaçant
la joie au centre de ce que cela signifie pour Dieu d’être Dieu
et de ce que cela signifie pour nous d’être des créatures
destinées à glorifier Dieu. Elle m’a fait ressentir l’immense
joie de savoir que je fais partie du peuple qui Le glorifie. Nous deviendrons
un peuple de visionnaires portés à l’adoration émerveillée
de Dieu si nous percevons la joie de la manière dont Edwards
la voyait.
Ecoutons-le décrire
la joie de Dieu d’être Dieu, qui se mêle et ondule
avec la joie que nous éprouvons de savoir et d’expérimenter
qu’Il est Dieu :
" Parce
que [Dieu] accorde une valeur infinie à Sa propre gloire,
qui consiste dans la connaissance de Lui-même, à l’amour
de Lui-même… et à Sa propre joie en Lui-même,
Il chérit l’image de ces choses dans la créature,
et Se donne également un soin tout particulier à leur
les communiquer et partager. C’est parce qu’Il s’estime Lui-même
qu’Il Se délecte à voir Ses créatures entrer
dans Sa connaissance, dans Son amour et dans Sa joie. Il est Lui-même
l’objet de cette connaissance, de cet amour et de ce contentement
de soi. La considération qu’Il a pour le bien de Ses créatures
est égale à la considération qu’Il a de Lui-même ;
il ne s’agit pas de deux choses différentes, mais les deux
considérations sont réunies en une seule, du fait
que le bonheur qu’Il désire pour Sa créature est le
bonheur de la voir en union avec Lui-même."
(6)
En d’autres termes, pour
que Dieu soit le Dieu saint et juste qu’Il est, Il doit Se délecter
infiniment dans ce qui est infiniment délectable. Il doit apprécier
avec une joie illimitée ce qui est appréciable sans limite.
Il doit prendre infiniment plaisir dans ce qui est infiniment agréable.
Il doit aimer avec une intensité infinie ce qui est infiniment
aimable. Il doit être infiniment satisfait de ce qui satisfait
de manière infinie. S’Il ne le faisait pas, Il serait faux. Déclarant
être sage, Il serait fou, car Il échangerait la gloire
de Dieu contre des images. La joie que Dieu éprouve en Lui-même
fait partie intégrante de ce que signifie pour Lui être
Dieu.
Mais allons encore plus
loin. Edwards rend ces choses évidentes lorsqu’Il résume
sa vision spectaculaire de la vie interne de la Trinité, c’est-à-dire
la vie interne de ce que c’est pour Dieu que d’être Dieu en trois
Personnes :
" Le
Père est la déité qui existe et demeure depuis
toujours, sans origine et de la manière la plus absolue,
ou encore la déité dans son existence directe. Le
Fils est la déité [éternellement] générée
par l’entendement de Dieu, ou ayant l’idée de Lui-même
et existant dans cette idée. Le Saint-Esprit est la déité
qui existe en acte, ou l’essence divine à la fois s’écoulant
comme un souffle de l’amour infini de Dieu qu’Il a pour Lui-même
et du plaisir infini qu’Il a en Lui-même ; et inhalée
dans cet amour et ce plaisir infinis de Dieu pour et dans Lui-même.
Et […] l’essence divine complète subsiste véritablement
et distinctement dans l’idée divine et l’amour divin, et
chacun d’eux est, à proprement parler, une personne distincte. "
(7)
Il est impossible de trouver
dans l’univers une joie plus élevée que celle-là.
Rien de plus extraordinaire ne peut être dit au sujet de la joie
que de dire qu’une des Personnes de la Divinité subsiste dans
l’acte qui consiste pour Dieu de Se délecter en Dieu – que la
joie ultime et infinie est la Personne du Saint-Esprit. Lorsque nous
parlons de la place qu’occupe la joie dans nos vies ou dans la vie de
Dieu, il ne s’agit pas d’un divertissement quelconque. Nous ne traitons
pas d’un sujet accessoire. Nous parlons d’une réalité
infiniment importante. Ainsi, la joie est au cœur de ce que cela signifie
pour Dieu d’être Dieu. Maintenant, voyons en quoi la joie est
au cœur de ce que cela signifie pour nous de glorifier Dieu. C’est directement
une conséquence de la nature de la Trinité. Dieu est le
Père qui Se connaît Lui-même dans Son Fils
divin, et Dieu est le Père qui Se réjouit en Lui-même
par Son divin Esprit. Ceci étant posé, Jonathan Edwards
établit un lien entre le fait que la joie qu’éprouve Dieu
à être Dieu Se trouve au cœur du la réalité
de ce que nous glorifions Dieu. Ce que je suis sur le point de lire
a été pour moi le paragraphe qui m’a le plus influencé
de tous les écrits d’Edwards :
" Dieu
est glorifié en Lui-même par ces deux manières :
1) En se montrant…
à Lui-même dans Sa propre et parfaite idée [de
Lui-même], ou dans Son Fils, qui est l’éclat de Sa
gloire.
2) En S’appréciant
et Se délectant en Lui-même, Se mouvant à flot
dans un infini… plaisir tourné vers Lui-même, ou dans
Son Saint-Esprit.
Donc Dieu Se glorifie
Lui-même vis-à-vis de Ses créatures de deux
manières également :
1) En Se
faisant connaître à… leur entendement.
2) En Se communiquant
Lui-même à leur cœur, et en ce qu’elles se réjouissent
et se délectent et apprécient les manifestations de
Lui-même qu’Il suscite…
Dieu est glorifié
non seulement dans la manifestation visible de Sa gloire mais aussi
dans le fait que Ses enfants Se réjouissent dans Sa gloire.
Quand ceux qui la voient s’y réjouissent, Dieu est davantage
glorifié que s’ils ne faisaient que la voir. Sa gloire est
alors reçue par l’âme tout entière, à
la fois par l’intelligence et par le cœur. Dieu a créé
le monde de telle sorte qu’Il puisse communiquer Sa gloire et que
Ses créatures puissent la recevoir ; et qu’elle puisse
être reçue à la fois par l’intelligence et par
le cœur. Celui qui atteste l’idée qu’il possède de
la gloire de Dieu ne glorifie pas Dieu autant que celui qui atteste
également son approbation de cette gloire et le fait qu’il
en fait ses délices " (8)
Les implications de ce
paragraphe à toute notre vie sont incommensurables. Une de ces
implications est que la finalité et le but de la création
sont que nous connaissions Dieu avec notre intelligence et que
nous prenions plaisir en Dieu dans nos cœurs. Le but suprême
de l’univers reflétant et manifestant la gloire de Dieu ne repose
pas uniquement sur la vraie connaissance de Dieu, mais également
sur une joie authentique en Dieu. Comme le précise Jonathan Edwards,
" Dieu est glorifié non seulement lorsque nous voyons
Sa gloire mais également lorsque nous nous réjouissons
de cette gloire. "
Voilà la grande
découverte qui change tout. Dieu est glorifié par notre
être qui se satisfait en Lui. La finalité suprême
de l’homme n’est pas simplement de glorifier Dieu ET de nous délecter
de Lui pour toujours, mais de glorifier Dieu en nous délectant
en Lui pour toujours. Je pensais qu’il n’y avait rien de commun entre
la passion de Dieu pour Sa propre gloire et ma passion pour la joie.
Mais ces deux réalités ne font qu’une, si toutefois ma
passion pour la joie est la passion pour la joie en Dieu. La
passion de Dieu pour la gloire de Dieu et ma passion pour la joie en
Dieu sont une seule chose.
Ce qui s’ensuit, comme
j’ai pu le constater, choque la plupart des chrétiens ;
il s’agit plus précisément de la vérité
que nous devrions aspirer, jusqu’au sang – et avec le plus grand sérieux,
même jusqu’à la mort – à rechercher le bonheur en
Dieu. Nous devrions poursuivre notre joie avec une passion et une véhémence
telles que, s’il le faut, nous serions prêts à nous couper
une main ou nous arracher un œil pour l’obtenir. Dieu est glorifié
en nous quand notre être trouve satisfaction en Lui, ce qui rend
notre satisfaction en Lui extrêmement importante. Cette recherche
devient la vocation qui anime notre vie. Nous devrions trembler à
l’idée horrible de ne pas nous réjouir en Lui. Trembler
en réalisant la tiédeur effrayante de nos cœurs. Nous
nous éveillons à la vérité qu’il s’agit
d’un traître péché que de ne pas rechercher cette
satisfaction en Dieu de tout notre cœur. Il n’y a qu’un mot final pour
qualifier une telle attitude : trahison, car nous trouvons
nos délices dans la création plus que dans le Créateur.
Jonathan Edwards traduit
cette pensée comme suit : " Personne, à
mon avis, ne peut dire que la recherche de son propre bonheur soit exagérée.
(9) " Cette recherche passionnée du bonheur, bien
entendu, peut être orientée vers de mauvais objets, mais
en aucun cas être trop forte (10). Edwards mit en avant cette
idée dans un sermon qu’il prêcha sur le Cantique des Cantiques,
chapitre 5, verset 1 : " Mangez, amis, buvez, enivrez-vous de
tendresse " d’où il tira la doctrine suivante :
" Les
chrétiens n’ont pas besoin de mettre des limites à leurs
appétits spirituels stimulés par la grâce, et ils
ne devraient pas le faire. " Bien
plutôt, ils devraient, dit-il,
" s’efforcer,
par tous les moyens possibles, d’enflammer leurs désirs et
d’obtenir davantage de plaisirs spirituels […] Notre faim et
notre soif de Dieu, de Jésus-Christ et de sainteté
ne peuvent être trop grands, en comparaison avec la valeur
de ces choses, car il s’agit de choses infinies […] ! [Ainsi
donc] faites tous vos efforts pour augmenter vos appétits
spirituels, en vous parant de charme pour attirer le Bien-aimé…
(11) Rien n’est comparable à notre consommation excessive
de cet aliment spirituel. Il n’y a pas de vertu plus grande que
la modération dans les festins spirituels. (12) "
Ceci amena Edwards à
définir comme suit sa propre prédication et les buts élevés
de son propre ministère :
" Je
me fais un devoir de toujours élever au niveau le plus haut
qu’il m’est possible d’atteindre les affections de mes auditeurs,
pourvu qu’ils ne soient touchés par rien d’autre que la vérité,
et par des affections qui ne viennent aucunement en contradiction
avec la nature de ce par quoi ils sont affectés. "
(13)
Susciter de vifs sentiments
chauffés à blanc pour Dieu, enflammés par la claire
et convaincante vérité biblique était le but que
poursuivait Edwards dans la prédication et dans sa vie, car cela
correspond à l’intention de Dieu dans tout l’univers. Ceci est
au cœur de sa vision sublime du Dieu souverain sur toutes choses.
La meilleure façon
de développer les implications de cette vision est certainement
de laisser Jonathan Edwards répondre lui-même aux objections
que cela soulève.
Objection n° 1 :
Cette vision si
extraordinaire ne centre-t-elle pas complètement l’histoire du
salut sur l’individu ? Ne me place-t-elle pas comme fondement de
ma joie faisant de ma personne le centre de l’univers ?
En répondant à
cette objection, Edwards fait une pénétrante distinction
entre la joie de l’hypocrite et la joie du vrai chrétien. Cette
distinction peut paraître accablante au chrétien moderne
car elle met en évidence une de ses erreurs : celle de définir
l’amour de Dieu en relation avec un octroi à l’homme d’une importance
démesurée.
" Voilà
la […] différence entre la joie de celui de l’hypocrite et
la joie du vrai chrétien : [L’hypocrite] se réjouit
en lui-même. Son moi est le premier fondement de sa joie.
Le véritable saint se réjouit en Dieu. Les vrais saints
ont le cœur, en premier lieu, qui se satisfait et se délecte
de façon indicible dans les douces pensées concernant
la nature glorieuse et aimable des choses de Dieu. C’est là
ce qui constitue la source de tous leurs délices, et la crème
de tous leurs plaisirs […]. Mais l’ordre de dépendance des
affections des hypocrites est tout à fait contraire :
ils se réjouissent premièrement […] dans l’idée
que Dieu a beaucoup de considération pour eux ; et,
partant de là, Dieu leur apparaît, en quelque sorte,
aimable. " (14)
La réponse est " non " :
l’appel qu’adresse Edwards aux chrétiens à avoir un cœur
émerveillé et plein d’extase pour Dieu ne leur confère
pas une position centrale. En effet, cet appel signifie que toute exaltation,
toute joie qui n’est pas expérimentée, de façon
ultime, comme joie en Dieu, est idolâtrie. Comme Saint Augustin
le mentionnait dans ses prières : " Ce n’est pas
assez T’aimer que d’aimer avec Toi quelque chose d’autre, que l’on n’aime
pas pour ton nom et pour Toi " (15)
Objection n° 2 :
Cette emphase sur le
plaisir ne va-t-il pas jouer en faveur de la corruption centrale de
notre époque, celle que constitue la poursuite débridée
du bien-être personnel, du confort et du plaisir ? Ne va-t-elle
pas affaiblir notre résistance au péché ?
Beaucoup de chrétiens
pensent que le stoïcisme est un bon antidote à la sensualité.
Ce n’est pas vrai. Le stoïcisme est désespérément
faible et inefficace. La raison de son échec, c’est que le pouvoir
du péché provient de sa promesse de nous donner du plaisir.
Dieu a prévu que le moyen de vaincre le péché soit
la promesse supérieure d’un plaisir expérimenté
en Dieu, et non par la puissance de la volonté humaine. La religion
basée sur le pouvoir de la volonté, quand elle réussit,
ne fait que glorifier la volonté de l’homme. Elle produit des
chrétiens légalistes et non amoureux du Seigneur Jésus.
Edwards discernait bien que cette approche était sans puissance
et dit :
" Nous
nous opposons doublement aux méchants afin de les persuader
de vivre une vie sainte […]. L’argument courant qu’on leur fait
miroiter est celui du bénéfice de la religion, mais
hélas, les méchants ne recherchent pas un avantage
quelconque. C’est le plaisir qu’ils recherchent. Maintenant donc,
nous les combattrons sur leur propre terrain. " (16)
En d’autres termes, Edwards
affirme ici que la poursuite du plaisir en Dieu, non seulement, n’est
pas un compromis avec le monde sensuel, mais est la seule puissance
qui puisse mettre en échec les convoitises du siècle,
tout en produisant de véritables amoureux de Dieu, qui ne soient
pas des légalistes qui se vantent du pouvoir de leur propre volonté.
Si vous aimez la sainteté, si vous pleurez sur l’effondrement
moral de notre culture, alors je prie que vous rentriez dans cette vision
extraordinaire et sublime du Dieu souverain sur toutes choses, qu’avait
Edwards.
Objection n°3 :
Chacun sait que la repentance
est une expérience douloureuse et elle sera certainement sapée
par cette obsession de la recherche de notre plaisir. Nous savons que
le réveil commence avec la repentance, mais, en ce qui vous concerne,
vous semblez vouloir faire de l’éveil des délices la première
chose.
Il est possible de répondre
à cette objection, en disant que personne ne peut avoir un cœur
brisé du fait qu’il ne chérit pas Dieu comme son trésor,
à moins qu’il ne goûte au plaisir d’avoir Dieu comme le
trésor de son cœur. Si vous voulez amener les gens à ressentir
le chagrin de la repentance, vous devez tout d’abord les amener à
voir Dieu comme leurs délices. Voilà comment l’exprime
Edwards lui-même :
" Bien
que [la repentance] soit une sincère et profonde tristesse
face à notre péché, et qu’elle soit une condition
nécessaire au salut, que Dieu requiert de notre part, la
nature même de la repentance implique nécessairement
une notion de " délices. " Lorsque nous
nous repentons de notre péché, nous sentons monter
en nous une tristesse qui nous envahit à la vue de l’excellence
de Dieu et de Sa miséricorde, mais la contemplation et la
compréhension de cette excellence ou de cette miséricorde
doivent nécessairement et inévitablement engendrer
un plaisir dans le cœur du contemplateur. Personne, ayant vu quelque
chose qui lui paraît excellent, ne peut contempler la chose
sans éprouver du plaisir. Il est également impossible
d’être touché par la grâce et la miséricorde
de Dieu, et de réaliser Son désir d’être miséricordieux
envers nous et de nous aimer, sans ressentir aucun plaisir en pensant
à cela. Bien au contraire, c’est bien ce sentiment
là qui engendre en nous la vraie repentance. Aussi paradoxal que
cela puisse paraître, il est vrai que la repentance est une
douce tristesse, telle que plus cette tristesse est profonde, plus
intense est le plaisir qui l’accompagne. " (17)
Cela est à la fois
étonnant et vrai. Et si vous êtes à Christ depuis
un certain temps et que vous avez conscience du péché
qui habite en vous, vous avez dû vous apercevoir de cette réalité.
Oui, il y a la repentance. Oui, il y a des larmes de remord, et un brisement
dans le cœur. Mais ils proviennent du fait que vous avez de nouveau
goûté dans votre âme aux plaisirs qui se trouvent
à la droite de Dieu, et que, jusqu’alors, vous aviez méprisés.
Objection n°4 :
Attacher à
la poursuite de la joie une importance suprême va sûrement
à l’encontre de l’enseignement de Jésus sur l’abnégation.
Comment pouvez-vous affirmer que cette passion pour le plaisir est la
force motrice de la vie chrétienne, et en même temps pratiquer
le renoncement ?
Edwards retourne cette
objection et la renvoie à elle-même en affirmant que l’abnégation,
non seulement, ne contredit en rien la recherche de la joie, mais, en
fait, vient détruire toute racine de tristesse. Voici comment
il l’exprime :
" L’abnégation
est quelquefois considérée comme une difficulté,
un obstacle pour les saints […]. Mais quiconque a expérimenté
l’abnégation peut témoigner qu’il n’a jamais expérimenté
un plus grand plaisir et des joies plus intenses qu’après
de grands actes de renoncement. L’abnégation détruit
les racines mêmes de la tristesse. Elle n’est autre que le
bistouri qui vient inciser une plaie douloureuse et affligeante
et qui opère en nous une guérison et nous accorde
une pleine et débordante santé, en récompense
de la douleur liée à l’opération. "
(18)
En d’autres termes, toute
l’approche qu’emploie la Bible, dirait Edwards, est de nous persuader
que renoncer par nous-mêmes aux " plaisirs du péché"
(Hébreux 11:25) nous place sur le sentier où il y a d’abondantes
joies devant Sa face, des délices éternelles à
la droite de Dieu (Psaumes 16:11). Il n’y a aucune contradiction entre
la centralité du bonheur en Dieu et la nécessité
du renoncement, dans la mesure où celui-ci " détruit
en nous toute racine […] de tristesse. " (19)
Objection n° 5 :
Devenir chrétien
engendre beaucoup plus de problèmes : persécutions,
reproches, souffrances, et même la mort. N’est-ce pas induire
en erreur, par conséquent, que d’affirmer que l’essence même
du chrétien est la joie ? Il y a des tristesses qui peuvent
être excessivement accablantes.
Ceci serait effectivement
une objection très convaincante dans un monde tel que le nôtre,
si rempli de souffrances et tellement hostile au christianisme, s’il
n’y avait pas la souveraineté et la bonté de Dieu. Edwards
reste ferme dans sa conviction biblique que Dieu est l’auteur de toutes
les afflictions qui surviennent dans la vie des saints, ayant le dessein
d’augmenter leur joie éternelle.
Il l’exprime d’une façon
saisissante, comme il sait typiquement le faire : " La
religion [le christianisme], plutôt que d’apporter des problèmes
multiples et nouveaux, procure au chrétien un plaisir toujours
renouvelé, qui surpasse le nombre de ses problèmes. "
(20) En d’autres termes, les seules difficultés que Dieu permet
à Ses enfants de vivre dans leur vie sont celles qui leur apporteront
davantage de bonheur que de problèmes, quand toutes choses sont
considérées. Il cite quatre passages des Ecritures :
- " Heureux serez-vous,
lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on
répandra faussement sur vous toute sorte de mal, à cause
de moi. " (Matthieu 5:11)
- " Mes frères, considérez
comme un sujet de joie complète les diverses épreuves
que vous pouvez rencontrer, sachant que la mise à l’épreuve
de votre foi produit la patience." (Jacques 1:2-3)
" Ils se
retirèrent de devant le Sanhédrin, joyeux d’avoir
été jugés dignes de subir des outrages pour
le Nom du Seigneur. " (Actes 5:41)
- " En effet,
vous avez eu de la compassion pour les prisonniers et vous avez accepté
avec joie qu’on vous arrache vos biens, sachant que vous aviez des
possessions meilleures et permanentes. " (Hébreux
10:34)
Dit autrement, nous pouvons
effectivement affirmer que le fait de devenir chrétien apporte
plus de problèmes dans notre vie, et amène la persécution,
des critiques, des souffrances et même la mort. Oui, le chrétien
passe par des épreuves excessivement accablantes. Mais la recherche
d’un plaisir infini en Dieu et le fait de savoir avec confiance que
Christ nous l’a acquis à la croix ne viennent pas en contradiction
avec ces souffrances, mais au contraire, les portent. Par cette joie
et cette espérance, nous sommes capables de souffrir sur le chemin
du Calvaire de notre ministère, de nos missions et de l’amour.
" C’est par la joie qui était en Lui, que Jésus
a enduré la croix " (Hébreux 12:2). Il a contemplé
la joie complète qui L’attendait. C’est ce regard qui Lui a permis
d’endurer le plus grand acte d’amour jamais accompli. Si nous fixons
nous aussi nos regards sur la joie complète que nous trouverons
en Dieu, cette joie nous portera nous aussi. La recherche de la joie
ne contredit pas la souffrance, mais la porte. Accomplir le grand mandat
missionnaire de Christ sur toute la terre nous apportera beaucoup de
souffrances, mais si nous aimons les nations, nous devons absolument
entrer dans cette vision sublime et extraordinaire de Dieu souverain
sur toutes choses.
Objection n° 6 :
Où est
la croix de Jésus-Christ dans tout cela ? Que faites-vous
de la régénération par le Saint-Esprit et la justification
par la foi ?
C’est une question à
laquelle je ne répondrai pas maintenant mais que j’aborderai
dimanche matin au cours de notre moment d’adoration. Et ce sera par
là que je terminerai cette série de réunions. Il
faut toujours garder le meilleur pour la fin…
Ce soir, je terminerai
en répondant à une autre question.
Objection n° 7:
Jonathan Edwards
n’a-t-il pas exalté le concept de " l’amour désintéressé "
que l’on porte à Dieu ? Comment notre amour pour Dieu peut-il
être qualifié de " désintéressé "
s’il est motivé par une recherche du plaisir en Dieu ?
Il est vrai qu’Edwards
a utilisé cette expression : " amour désintéressé "
en relation à l’amour porté à Dieu.
" Je
laisserai à chacun le soin de juger par lui-même. […]
Concernant l’humanité, il se trouve, dans le monde, si peu
de cet amour désintéressé pour Dieu, cette
pure et divine affection. (21)
Il n’y a pas d’amour
qui puisse s’élever un tant soit peu au dessus du principe
de l’égoïsme, autre que l’amour chrétien ;
pas d’amour aussi libre et désintéressé, et
dans l’exercice duquel Dieu est tant aimé parce qu’Il est
Dieu et pour Lui-même." (22)
Mais la clé qui
nous permet de comprendre ce qu’il a voulu dire se trouve dans la dernière
citation d’Edwards. L’amour désintéressé pour Dieu
consiste à aimer Dieu " parce qu’Il est Dieu et pour
Lui-même. " En d’autres termes, Edwards utilisait l’expression
" amour désintéressé " pour
désigner l’amour qui se délecte en Dieu en raison de Sa
propre grandeur et de Sa beauté, et pour le distinguer de l’amour
qui ne trouve ses délices que dans les dons de Dieu. L’amour
désintéressé n’est pas un amour dénué
de plaisir. C’est l’amour dont le plaisir se trouve en Dieu Lui-même.
En fait, Edwards dirait
qu’il n’y a pas d’amour pour Dieu s’il n’est pas une satisfaction délicieuse
en Dieu. Et s’il existe une forme d’amour désintéressé
envers Dieu, il existe aussi une forme de délectation désintéressée
en Dieu. Il nous dit par exemple :
" Il
en est de même de l’amour des saints, de leur joie, de leur
délectation spirituelle ou de leur bonheur : leur premier
fondement ne se trouve pas dans l’intérêt que les saints
ont dans les choses divines, mais dans le doux et agréable
bonheur dont jouit leur esprit à la vue […] de la
divine et sainte beauté de ces choses dans ce qu’elle sont
en elles-mêmes. " (23)
Le premier " intérêt "
dont il parle et qu’il élimine ne concerne pas " le
doux et agréable bonheur. " " Intérêt "
signifie les bénéfices reçus, qui sont autres que
les délices vécus en Dieu Lui-même. Et l’amour désintéressé,
c’est ce " doux et agréable bonheur " ou
la joie de connaître Dieu pour Lui-même. (24)
Objection n° 8 :
L’exaltation de
la joie en Dieu et à glorifier Dieu à une telle position
suprême ne nous écarte-t-elle pas de l’humilité
et du brisement qui devraient être la marque du chrétien ?
Cela n’a-t-il pas la saveur d’un certain triomphalisme, la chose même
qu’Edwards désapprouvait dans les excès des réveils
de son époque ?
On pourrait effectivement
voir les choses ainsi. Toutes les vérités peuvent être
tordues ou mal appliquées. Si cela doit arriver ici, ce ne sera
pas la faute de Jonathan Edwards, car sa vision exaltant Dieu ne fait
pas de l’homme une personne présomptueuse, mais le rend doux.
Ecoutez ces mots magnifiques au sujet de la joie expérimentée
par un cœur brisé :
" Les
affections pleines de grâce qui sont un doux parfum pour notre
Seigneur Jésus-Christ, et qui remplissent l’âme du
chrétien d’une douceur et d’une flagrance célestes,
sont toutes des élans de tendresse manifestés dans
un cœur brisé. Un véritable amour chrétien,
soit pour Dieu, soit pour les hommes, est un amour humble jaillissant
d’un cœur brisé. Les désirs des saints, tout aussi
fervents qu’ils puissent être, revêtent le caractère
de l’humilité. Leur espoir est un espoir humble ; et
leur joie, même lorsqu’elle est indicible et saturée
de gloire, est une joie humble et jaillissant d’un cœur brisé.
Elle rend le chrétien plus pauvre encore en esprit, et semblable
à un petit enfant, davantage disposé à toujours
plus d’humilité universelle dans tout son comportement. "
(25)
La vision sublime et fascinante
de Dieu qu’avait Jonathan Edwards est rarissime et nécessaire,
car ses fondements sont si grandioses et son fruit si magnifique. Que
le Seigneur nous ouvre les yeux afin que nous la saisissions ensemble
dans ces jours que nous vivons, et que nous en soyons changés.
Et puisque nous sommes de grands pécheurs et avons un grand Sauveur,
Jésus-Christ, que notre mot d’ordre soit toujours, pour la gloire
de Dieu : " Attristés, et toutefois toujours joyeux "
(2 Corinthiens 6:10).
Notes:
1. Mark Noll, "Jonathan
Edwards, Moral Philosophy, and the Secularization of American Christian
Thought," Reformed Journal (February 1983): 26.
2. David Wells, No Place
for Truth: Or Whatever Happened to Evangelical Theology? (Grand
Rapids, Mich.: Eerdmans, 1993), 300.
3. Jonathan Edwards, "The
Sole Consideration, That God Is God, Sufficient to Still All Objections
to His Sovereignty," in The Works of Jonathan Edwards, vol. 2
(Edinburgh: Banner of Truth, 1974), 107.
4. Ibid., 107-8.
5. Jonathan Edwards, The
Dissertation Concerning the End for Which God Created the World,
in The Works of Jonathan Edwards, vol. 8, ed. Paul Ramsey (New
Haven, Conn.: Yale University Press, 1989), 526, 531.
6. Ibid., 532-533; c’est
nous qui soulignons.
7. Edwards, "Essay on the
Trinity," 118.
8. Jonathan Edwards, The
"Miscellanies," édité par Thomas Schafer, The Works
of Jonathan Edwards, vol. 13, édition Thomas Schafer (New
Haven, Conn.: Yale University Press, 1994), 495, Miscellany #448; voir
aussi #87, pp. 251-252; #332, p. 410; #679 (ne se trouve pas dans le
volume New Haven); c’est nous qui soulignons. A un autre endroit où
Edwards parle de la joie qu’éprouve Dieu parce qu’il est Dieu
et de notre joie expérimentée en Lui parce qu’Il est Dieu,
il affirme explicitement que c’est la raison pour laquelle la passion
qu’a Dieu à nous voir joyeux et Sa gloire ne sont aucunement
en désaccord.
"Parce que
[Dieu] accorde une valeur infinie à Sa propre gloire, qui
consiste en la connaissance de Lui-même, en l’amour pour Lui-même,
[c’est-à-dire] en la complaisance et à Sa propre joie
en Lui-même, Il chérit l’image de ces choses dans la
créature, et Se donne également un soin tout particulier
à leur les communiquer et partager. Et c’est parce qu’Il
S’estime Lui-même qu’Il Se délecte à voir Ses
créatures entrer dans Sa connaissance, et de leur amour et
de leur joie, du fait qu’Il est Lui-même l’objet de cette
connaissance, de cet amour et de ce contentement de soi. […] [Par
conséquent] Sa considération pour le bien de Ses créatures
est égale à Sa considération de Lui-même ;
elles ne sont pas séparées, mais les deux s’unissent
en une seule chose, parce que le bonheur de Sa créature qu’Il
recherche, est le bonheur en union avec Lui-même." Dissertation
Concerning the End for which God Created the World, 532-533; c’est
nous qui soulignons.
9. Jonathan Edwards, "Charity
and Its Fruits", in "The Works of Jonathan Edwards",
Vol. 8, édité par Paul Ramsey, (New Haven: Yale University
Press, 1989), p. 255.
10. C. S. Lewis dit la
même chose dans le livre "The Weight of Glory" :
" Lorsque nous considérons les audacieuses promesses
de récompense des évangiles et leur caractère extraordinaire
et incroyable, il semble que les découvertes et les désirs
du Seigneur ne sont non pas trop forts mais trop faibles. Nous sommes
des créatures au cœur partagé, attirées jusqu’à
l’ineptie par l’alcool et par le sexe, et poursuivant des folles ambitions,
alors qu’une joie infinie nous est offerte. Nous agissons comme des
enfants ignorants qui feraient des pâtés avec de la boue
près d’un taudis, parce qu’ils sont incapables d’imaginer ce
que signifie l’offre qui leur est proposée de partir en vacances
à la mer. Nous nous satisfaisons de bien trop peu…", C.
S. Lewis, "The Weight of Glory", and "Other Addresses"
(Grand Rapids, Mich.: Eerdmans, 1965), 2.
11. Citation extraite d’un
sermon non publié, "Sacrament Sermon on Canticles 5:1" (circa
1729), version éditée par Kenneth Minkema en association
avec The Works of Jonathan Edwards, Yale University.
12. Jonathan Edwards, "The
Spiritual Blessings of the Gospel Represented by a Feast" in Sermons
and Discourses, 1723-1729, édition Kenneth Minkema (New Haven,
Conn.: Yale University Press, 1997), 286.
13. Jonathan Edwards, Some
Thoughts Concerning the Revival, in The Works of Jonathan Edwards,
vol. 4, édition C. Goen (New Haven, Conn.: Yale University Press,
1972), 387.
14. Jonathan Edwards, The
Religious Affections, in The Works of Jonathan Edwards, vol.
2, édité par John Smith (New Haven, Conn.: Yale University
Press, 1959), 249-250; c’est nous qui soulignons.
15. Saint Augustin, Confessions,
livre 10, chapitre XXIX.
16. Jonathan Edwards, "The
Pleasantness of Religion" in The Sermons of Jonathan Edwards: A Reader,
édité par Wilson H. Kimnach, Kenneth P. Minkema, and Douglas
A. Sweeney (New Haven, Conn: Yale University Press, 1999), 23-24.
17. Ibid., 18-19.
18. Jonathan Edwards, "The
Pleasantness of Religion," 19.
19. Edwards explique le
paradoxe de l’abnégation d’une autre manière : " Il
n’existe pas de plaisir sinon en ce qui amène plus de chagrin
que de plaisir, sinon dans ce que l’homme pieux fait ou dans ce qu’il
peut apprécier (Jonathan Edwards, "The Pleasantness of Religion,"
18). En d’autres termes, il n’y a pas de plaisir que les gens pieux
ne puissent pas apprécier excepté les plaisirs qui amènent
plus de chagrin que de plaisir. Ou, pour le formuler d’une manière
étonnante qui rend la maxime compréhensible : les
chrétiens peuvent chercher et devraient rechercher uniquement
les plaisirs qui sont au maximum agréables, c’est-à-dire
qui sont suivis des chagrins les plus minimes, y compris dans l’éternité.
20. Edwards, "The Pleasantness
of Religion," 18. Il poursuit en disant : "Les réprimandes
sont conçues par Dieu à cette fin : elles servent à
détruire le péché, qui est la racine principale
des problèmes de l’homme pieux, et la destruction du péché
est le fondement de la délectation " (19).
21. Jonathan Edwards, Original
Sin, in The Works of Jonathan Edwards, vol. 3, édité
par Clyde A. Holbrook (New Haven, Conn.: Yale University Press, 1970),
144.
22. Jonathan Edwards, Charity
and Its Fruits (Edinburgh: Banner of Truth, 1969), 174.
23. Jonathan Edwards, Religious
Affections, in The Works of Jonathan Edwards, vol. 2, édité
par John E. Smith (New Haven, Conn.: Yale University Press, 1959), 249,
c’est nous qui soulignons.
24. Norman Fiering a raison
dans la citation suivante, si on prend le mot "désintéressement"
dans son sens absolu de "dénué de tout intérêt",
ce qui inclut même le " doux bonheur " de
contempler Dieu : " L’amour désintéressé
pour Dieu est impossible car le désir de trouver le bonheur est
intrinsèque à toute volonté ou tout amour quel
qu’il soit. Dieu est nécessairement la finalité de la
recherche du bonheur. Logiquement, personne ne peut être désintéressé
quant à la source ou la base d’un intérêt quelconque. "
Norman Fiering, Jonathan Edwards's Moral Thought in Its British Context
(Chapel Hill, NC: University of North Carolina Press, 1981), 161.
25. Jonathan Edwards, Religious
Affections, 348-349.
Source: The
Jonathan Edwards Conference - Minneapolis, Minnesota, October 10-12,
2003
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