N'accordez
pas trop d'importances aux impulsions et fortes impressions qui s'exercent
sur votre esprit. Certains des vrais amis de l'œuvre du Saint Esprit
s'égarent en ne veillant pas à se dominer. Ils s'imaginent
qu'il s'agit de communications directes en provenance du ciel, sur ce
qui doit bientôt se produire, ou sur ce que Dieu veut qu'ils fassent.
[…] Ces impressions et imaginations viennent uniquement des pressions
qui s'exercent sur l'esprit de ces gens. […] Certains ont accepté
d'accorder de l'importance à de telles impulsions parce qu'ils
entretiennent une idée selon laquelle la gloire du millénium
qui doit venir reposer un jour sur l'Eglise consiste notamment en la
réapparition des dons extraordinaires de l'Esprit. Cette opinion
provient, à notre avis, d'un manque de réflexion et de
comparaison appropriées quant à la nature et la valeur
de deux sortes d'influences de l'Esprit, à savoir: celles qui
sont ordinaires et appartiennent à l'exercice de la grâce,
et celles qui sont extraordinaires et miraculeuses. Les premières
sont de loin les plus excellentes et glorieuses, comme le montre l'apôtre
Paul (1 Corinthiens 12:31). Parlant des dons extraordinaires de l'Esprit,
il dit : "Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais vous montrer une
voie par excellence". Il veut dire par cela : "Une voie plus excellente
de l'influence de l'Esprit".
Puis il continue, au chapitre
suivant, en montrant quelle est cette voie plus excellente. Il s'agit
de la grâce de cet Esprit, à savoir, la charité,
l'amour bienveillant qui vient de Dieu. Tout au long du chapitre 13,
il montre la grande supériorité de cette charité
par rapport à l'inspiration. Dieu communique sa propre nature
à l'âme par une grâce salvatrice dans le cœur, plutôt
que par tous ses dons miraculeux. […] C'est la grâce divine qui
s'accompagne de la promesse du salut et du bonheur éternel en
Dieu, et non pas l'inspiration. Un homme peut posséder ces dons
extraordinaires tout en étant abominable aux yeux de Dieu et
finir en enfer. La vie spirituelle et éternelle de l'âme
consiste en la grâce de l'Esprit, que Dieu confère seulement
à ses enfants bien-aimés. Il a parfois jeté, pour
ainsi dire aux chiens et aux pourceaux, ses dons particuliers, comme
il le fit dans le cas de Balaam, de Saül et de Judas. Certains,
dans les premiers temps de l'Eglise, possédaient ces dons miraculeux,
mais ils commirent cependant le péché impardonnable, comme
l'indique le chapitre 6 de l'épître aux Hébreux.
Au jour du jugement, beaucoup d'hommes impies plaideront : "N'avons-nous
pas prophétisé par ton nom ? N'avons-nous pas chassé
des démons par ton nom ? N'avons-nous pas fait beaucoup de miracles
par ton nom ?"
Le plus grand privilège
que possédaient les prophètes et les apôtres n'était
pas le fait d'être inspirés et d'accomplir des miracles,
mais de manifester leur éminente sainteté. La grâce
présente dans leur cœur leur servait mille fois plus de dignité
et d'honneur que tous leurs dons miraculeux. David ne tirait pas son
réconfort de son statut royal ou de son rôle de prophète,
mais il se réjouissait de la présence des saintes influences
de l’Esprit de Dieu en son cœur, car elles lui communiquaient la lumière,
la joie et l'amour célestes. L'apôtre Paul abondait en
visions, en révélations et en dons miraculeux, au point
de surpasser même les autres apôtres dans ce domaine. Mais
il regardait toutes choses comme une perte à cause de l'excellence
de la connaissance spirituelle de Christ. La grâce que les apôtres
avaient reçues, et non leurs dons, apportait la véritable
preuve que leurs noms étaient écrits dans les cieux. C'est
en cela que Christ les enjoignit de se réjouir, beaucoup plus
que dans le fait de voir les démons leur être soumis. La
présence de la grâce dans le cœur du croyant est un privilège
supérieur même à celui dont jouissait la vierge
Marie, en qui la seconde personne de la sainte Trinité fut conçue
par la puissance du Très-Haut. Nous lisons en effet : " Tandis
que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du
milieu de la foule, lui dit : Heureux le sein qui t'a porté !
heureuses les mamelles qui t'ont allaité ! Et il répondit
: "Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent !" (Luc 11:27-28) L'influence du Saint-Esprit, ou
la présence dans le cœur de l'amour de Dieu, est le plus grand
privilège, plus que la gloire de l'archange le plus exalté
dans les lieux célestes. Oui, c'est précisément
l'élément par lequel la créature entre en communion
avec Dieu lui-même, avec le Père et le Fils dans leur beauté
et leur félicité. Par cette grâce, les croyants
deviennent participants de la nature divine, et la joie de Christ s'accomplit
en eux.
Les influences sanctifiantes
ordinaires du Saint Esprit sont le but pour lequel Dieu accorde tous
les dons extraordinaires, comme le montre l'apôtre Paul (Ephésiens
4:11-13). Ces dons ne servent à rien en dehors de leurs emploi
pour l'accomplissement de ce but. Loin de profiter à quiconque
les exerce sans posséder les influences ordinaires de l’Esprit,
ils ne feront qu'aggraver les misères d'un tel homme. Comme le
fait observer l'apôtre Paul, il s'agit de la façon la plus
excellente par laquelle Dieu communique son Esprit à son Eglise.
C'est la gloire qui revêt celle-ci à travers tous les âges.
Cette gloire est ce qui approche le plus l'Eglise sur la terre de cette
multitude des rachetés qui est déjà dans les cieux.
Pour leur part, les prophéties, les langues et autres dons miraculeux
auront cessé dans les cieux. Dieu y communiquera son Esprit uniquement
de cette manière plus excellente dont parle l'apôtre, à
savoir, la charité, son amour présent dans le cœur : "L'amour
ne périt jamais".
C'est pourquoi la gloire
de l'époque merveilleuse qui s'approche pour l'Eglise n'exige
pas du tout la présence de ces dons extraordinaires. Comme cet
état de l'Eglise sera celui qui s'approchera le plus de son état
parfait dans le ciel, nous pensons qu'il lui ressemblera par le fait
que tous les dons extraordinaires auront cessé et se seront évanouis.
Toutes ces étoiles et moindres astres, avec la lumière
qu'ils réfléchissent dans la nuit, ou dans les moments
de ténèbres, seront engloutis dans le soleil de l'amour
divin. L'apôtre Paul parle de dons d'inspiration comme s'il s'agissait
de choses puériles en comparaison avec l'influence de l'Esprit
qui s'exprime par l'amour de Dieu dans le cœur. Il les présente
comme des choses données à l'Eglise pour la soutenir dans
son enfance, en attendant que soient établis une règle
complète et des moyens ordinaires de grâce. Ce sont des
choses qui doivent disparaître à mesure que l'Eglise s'avance
vers un statut de maturité. " Lorsque j'étais enfant,
je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais
comme un enfant, lorsque je suis devenu homme, j'ai mis de côté
ce qui était de l'enfant " (1 Corinthiens 13:11. Comparer avec
les 3 verset précédents, où il décrit "ce
qui était de l'enfant"). Lorsque, dans ce chapitre, l'apôtre
parle de prophéties, de langues et de révélations
qui vont cesser et être abolies dans l'Eglise, il parle de l'état
adulte qu'atteint cette Eglise en ce monde-ci, tout autant que celui
qu'elle aura dans les cieux.
En effet, la foi, l'espérance
et l'amour demeurent dans cet état de maturité, même
après la cessation des miracles et des révélations
directes, comme on le voit dans le dernier verset : "Maintenant donc
ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance, l'amour." La
première dont parle ici l'apôtre laisse entendre qu'il
se réfère évidemment à ce qu'il vient de
dire. Nous avons donc ici une antithèse manifeste entre demeure,
d'une part, et cesseront, sera abolie, d'autre part, qu'il a employés
au verset 8. L'apôtre montre alors comment tous ces dons d'inspiration,
qui formaient la principale ressource de l'Eglise dans son enfance,
devaient être abolis lorsque cette Eglise parviendrait à
sont état adulte. Puis il poursuit en mentionnant ce qui doit
demeurer dans l'Eglise, c'est-à-dire, la foi, l'espérance
et l'amour. Ainsi, nous comprenons que l'état adulte dont il
est ici parlé est l'état plus parfait auquel elle doit
parvenir sur la terre, en particulier dans les derniers temps. Ces paroles
s'adressaient en particulier à l'Eglise de Corinthe pour deux
raisons. L'apôtre avait précédemment fait la remarque
que cette église était encore dans l'enfance (3:1, 2);
il semble aussi que cette église abondait plus que toutes les
autres en dons miraculeux.
Lorsque toutefois surviendra
l'état glorieux de l'Eglise que l'on attend, la croissance de
la lumière sera d'une telle ampleur qu'on pourra d'une certaine
manière l'expliquer par ce qui est dit au verset 12, au sujet
de voir "face à face" (Esaïe 24:23 et 25:7) Nous ne nous
attendons donc pas à une restauration de ces dons miraculeux
dans l'époque glorieuse de l'Eglise qui doit arriver, et nous
ne désirons pas non plus une telle restauration. Il ne nous semble
pas que cela ajouterait quoi que ce soit à la gloire de cette
époque, mais que cela la ternirait plutôt. En ce qui nous
concerne, nous préférerions jouir pendant un quart d'heure
seulement des douces influences du Saint Esprit, plutôt que d'avoir
des visions et des révélations prophétiques pendant
toute une année. Les premières nous permettent de voir
la beauté divine spirituelle de Christ, sa grâce infinie
et son amour expiatoire. Elles suscitent en nous les saints exercices
de la foi, de la charité, ainsi qu'un doux contentement et une
humble joie en Dieu.
Il nous semble beaucoup
plus probable que Dieu donnait des révélations directes
à ses saints aux temps obscurs de la prophétie qu'aujourd'hui,
où nous nous approchons de l'état plus glorieux et parfait
de son Eglise sur la terre. Nous ne voyons aucun besoin pour que ces
dons extraordinaires servent à introduire cet état d bonheur
et à établir le royaume de Dieu dan le monde. Nous avons,
pour notre part, vu suffisamment de la puissance de Dieu s'exercer dans
la voie plus excellente pour nous convaincre que Dieu peut aisément
se passe de ces choses. Je supplie en conséquence le peuple de
Dieu de bien prendre garde à l'attention qu'il porte à
de telle choses. Je les ai vues échouer en de nombreuses occasions.
Je sais par expérience que des impressions peuvent s'appliquer
avec grande puissance sur l'esprit de vrais croyants, éminents
même, et le faire au sein d'exercices extraordinaires de la grâce
et d'une merveilleuses communion avec Dieu. Elles peuvent également
s'accompagner de textes de l'Ecriture puissamment imprimés sur
l'esprit, sans qu'il s'agisse pour autant de signes assurés que
ces révélations proviennent du ciel. J'ai vu de telle
impressions s'avérer fausses et échouer, bien que s'accompagnant
en certains cas de toutes ces autres circonstances. Pour suivre de telle
impressions et impulsions, certains s'écartent de la Parole sûre
de la prophétie (la Parole de Dieu), que Dieu nous a donnée
comme une lumière qui brille dans les ténèbres.
Ces gens quittent la direction de l'étoile polaire pour suivre
ce qui n'est qu'un feu follet. Comment s'étonner qu'ils soient
alors entraînés vers des extravagances dangereuses ?
Référence:
Les Vrais Signes d'Une Oeuvre du Saint-Esprit,
Jonathan Edwards
Revenir en haut
Accueil
| Auteurs | Biographies
| Thèmes | Réveils
| Livres/K7/CD |
Liens | Traduction |
Sentinelle 24-7 | Vision
& Historique | Séminaires
| E-mail
Copyright © 2003. Ensemble
Rebâtissons la Maison.