Je
ne m'imaginais pas autrefois que le cœur de l'homme est aussi insondable
qu'il l'est en réalité. C'est pourquoi je suis aujourd'hui
à la fois plus charitable et plus intraitable que je ne l'ai
été naguère. D'une part, je trouve, chez les hommes
impies, de plus en plus de choses qui peuvent contrefaire la piété
et en donner une belle apparence. A l'inverse, la corruption qui continue
de résider chez les vrais croyants me semble posséder
de plus en plus de manières de les faire apparaître comme
des hommes charnels, à la foi morte, comme des hypocrites plongés
dans la mort. Plus je vieillis, moins je m'étonne de ce que Dieu
se réserve la prérogative de sonder les cœurs des fils
des hommes, et qu'il ordonne qu'on laisse la chose en attendant la moisson.
J'adore la sagesse de Dieu, ainsi que sa bonté à mon égard
et à celui de mes semblables, quand je réalise qu'il n'a
pas remis cette grande question entre les mains de créatures
aussi pauvres, faibles et myopes. Nous somme tous en proie à
une telle cécité, un tel orgueil, à tant de partialité,
de préjugés et de duplicité de cœur !
Mais Dieu a remis ce jugement
entre des mains qui sont infiniment plus qualifiées pour cela,
et il en a fait sa prérogative. Les propos de certains, ainsi
que le récit qu'ils donnent de leurs expériences, sont
extrêmement satisfaisants. A les voir et à les entendre,
on ne peut pas penser qu'ils sont autres que de précieux enfants
de Dieu. Leur comportement oblige et force en quelque sorte à
faire preuve d'une pleine charité. Nous devons toutefois respecter
l'Ecriture quand elle dit que tout ce qui, chez le croyant, appartient
à la vie spirituelle et divine est caché. L'aliment des
croyants est la manne cachée. Ils jouissent d'une nourriture
dont les autres demeurent ignorants. Un étranger ne se mêle
pas à leur joie. Le cœur dans lequel reposent les ornements sacrés
de la sainteté qui distingue le croyant est l'homme caché,
la nature intérieure, que seul Dieu voit. Personne, sinon celui
qui l'a reçu, ne connaît le nouveau nom que Christ donne
aux siens.
La louange des vrais Israélites,
dont la circoncision est celle du cœur, ne vient pas de l'homme, mais
de Dieu. Seul Dieu peut savoir et discerner avec certitude que ce sont
de vrais Israélites, et leur conférer l'honneur qui n'appartient
qu'à eux seuls. C'est ce que souligne l'expression employée
par l'apôtre Paul en 1 Corinthiens 4:5. Il parle dans ce verset
du fait que Dieu se réserve la prérogative de juger qui
sont les chrétiens authentiques et de faire ce qu'il fera au
jour du jugement. Il ajoute : "Alors chacun recevra de Dieu la louange
qui lui sera due." Judas nous offre un exemple remarquable pour nous
inciter à la circonspection. Il vécut pendant plusieurs
années en compagnie des autres disciples, tous des gens qui vivaient
leur foi. Il ne semble pourtant pas que l'idée ait effleuré
l'un d'eux que cet homme était autre chose qu'un vrai disciple,
avant que lui-même ne se démasque par sa scandaleuse trahison.
Achitophel est un autre exemple notoire. […]
Il n'est en outre pas logique
de s'imaginer que les hommes ont la capacité et le droit de cloisonner
en deux assemblées les vrais croyants et les hypocrites. Personne
ne peut déterminer quel est l'état de l'âme des
chrétiens professants, et élever ainsi une cloison concrète
et visible parmi les hommes. Cela présupposerait en effet que
Dieu a donné aux hommes le pouvoir de créer une Eglise
visible à l'intérieur de son Eglise visible. En effet,
par " chrétiens visibles ", ou " croyants visibles", nous voulons
dire ceux qui ont le droit d'être considérés comme
tels dans le cadre de la bienveillance commune qui devrait accueillir
leur profession de foi. Personne n'a le droit d'exclure quiconque de
cette Eglise visible si ce n'est au moyen de la discipline ecclésiastique
régulière que Dieu a établie dans sa parole pour
son Eglise visible. Nous supplions tous ceux qui abritent un vrai zèle
pour la promotion de la présente œuvre de Dieu parmi nous de
bien réfléchir à ces choses. Nous avons la certitude
que ceux qui ont souvent à s'occuper des âmes se rangeront
de notre avis lorsqu'ils auront acquis davantage d'expérience,
même s'ils ne prennent pas garde aujourd'hui à nos paroles.
Référence:
Les Vrais Signes d'Une Oeuvre du Saint-Esprit,
Jonathan Edwards
Source: La
Foi de Nos Pères
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