"Visitez
la vieille église en Nouvelle Angleterre, où Jonathan Edwards a prêché
son sermon émouvant intitulé : Pécheurs entre les mains d'un Dieu courroucé...
A la fin du sermon, l'assistance tout entière était émue. Un homme se
précipita vers lui en criant: Monsieur Edwards, ayez pitié! D'autres
s'agrippaient à leurs bancs, convaincus qu'ils allaient tomber en enfer.
J'ai vu qu'ils s'accrochaient aux colonnes pour se soutenir, pensant
que le jour du jugement était arrivé. Le pouvoir de ce sermon a encore
un grand impact sur le monde entier, mais il faut en savoir davantage
sur son histoire, c'est-à-dire ce que l'on en supprime généralement.
Pendant trois jours, Edwards n'avait pris aucune nourriture, et pendant
trois nuits il n'avait pas dormi. Il avait prié Dieu sans répit: Donne-moi
la Nouvelle Angleterre! Après s'être relevé, alors qu'il se dirigeait
vers la chaire, l'un des spectateurs dit que son visage ressemblait
à celui d'un homme qui aurait pendant quelque temps contemplé la figure
de Dieu. Même avant qu'il n'ait ouvert la bouche pour prononcer ses
premières paroles, le Saint-Esprit convainquit le public de son péché."
- J. Wilbur Chapman
"A
moi la vengeance et la rétribution, quand leur pied chancellera!
Car
le jour de leur malheur est proche, et ce qui les attend ne tardera
pas."
Deutéronome
32:35
Ce
verset menace les Israélites incrédules d'une manifestation
de la vengeance divine, ils appartenaient au peuple visible de Dieu,
et bénéficiaient des moyens de la grâce. Or, en
dépit de toutes les œuvres merveilleuses de Dieu à leur
égard, ils demeuraient dépourvus de bon sens, "et il n'y
avait point en eux d'intelligence" (verset 28).
Malgré
tout le soin céleste dont ils faisaient l'objet, ils produisaient
un fruit amer et empoisonné, comme l'indiquent les quelques versets
précédant notre texte. Ce verset 35 en particulier semble
suggérer plusieurs choses sur la destruction et le châtiment
auxquels ces Israélites impies s'exposaient.
a) La destruction les menace continuellement
La
chute guette à tout moment celui qui se place sur un terrain
glissant. Nous en voyons ici l'indication dans la manière dont
frappe la destruction: leur pied chancelle. La même idée
ressort d'un autre passage: "Oui, tu les places sur des voies glissantes,
tu les fais tomber et les mets en ruines. Eh quoi! en un instant les
voilà détruits! ils sont enlevés, exterminés
par une fin soudaine!" (Psaumes 73:18,19)
b) La destruction est soudaine et inattendue
L'homme
qui marche sur une voie glissante ne peut prédire s'il sera tombé
ou encore debout le moment suivant. Lorsque la chute survient, elle
est soudaine et sans avertissement. C'est, là aussi, ce qui ressort
du Psaume 73 déjà cité.
c) La chute de l'impie provient de lui-même
Nul
besoin qu'un autre le précipite à terre. Son propre poids
suffit à faire tomber celui qui se tient ou marche en un lieu
glissant. Il n'est pas encore tombé, ou ne tombe pas à
l'instant présent, uniquement parce que l'heure fixée
par Dieu n'est pas encore survenue. II est en effet parlé du
"jour de leur malheur". Il existe un moment désigné par
Dieu où leur pied chancellera, et alors ils seront abandonnés
à une chute provoquée par leur propre poids. Dieu ne les
soutiendra pas une seconde de plus, mais il les laissera à leur
propre sort. Alors, en cet instant précis, ces hommes glisseront
inexorablement vers leur destruction, incapables de se retenir par leurs
propres moyens. Dès que tout appui disparaît, ils tombent
immédiatement vers leur perdition. Notre texte enseigne une vérité
importante: seul le bon vouloir de Dieu empêche les méchants
de tomber immédiatement en enfer. Par bon vouloir, je veux parler
de sa volonté souveraine, indépendante, libre de toute
obligation et entravée par aucune sorte de difficulté.
En dernier ressort, seul ce bon vouloir préserve, ne serait-ce
qu'une seconde, les hommes méchants de la destruction. La vérité
de cette remarque se manifeste dans les considérations suivantes :
Dieu ne manque
pas de puissance
Il
a à tout moment la capacité de jeter les méchants
en enfer. Le bras de l'homme ne possède aucune force lorsque
Dieu s'élève contre lui. Le plus puissant n'a pas les
moyens de lui résister, et aucun ne peut délivrer de sa
main. Dieu peut jeter les méchants en enfer le plus facilement
du monde. Parfois, un roi de la terre rencontre de grandes difficultés
dans ses efforts à assujettir un parti rebelle qui a pu s'armer
et rallier un grand nombre de partisans.
Mais,
aucune forteresse ne peut protéger de la puissance de Dieu. Même
si ses ennemis s'associent en multitudes, il les met en pièce
avec facilité, comme la tornade disperse un gros tas de paille,
ou les flammes dévorent une immense quantité de chaume.
il nous est aisé d'écraser le vermisseau qui rampe sur
le sol, ou de rompre le fil de l'araignée. Il est tout aussi
facile à Dieu, quand il le décide, de jeter ses ennemis
en enfer. Que sommes-nous pour nous penser capables d'affronter Celui
à la réprimande duquel la terre tremble, et devant qui
les rochers se fendent?
Les
hommes méritent l'enfer
Pour
cette raison, la justice divine ne soulèvera pas d'objection
à l'emploi de la puissance divine à tout moment pour les
détruire. Bien au contraire, cette justice divine exige avec
instance la rétribution de leurs péchés par un
châtiment infini. Voyant l'arbre qui produit des fruits de la
race de Sodome, elle dit: "Coupe-le: pourquoi occupe-t-il la terre inutilement?"
(Luc 13:7) La justice divine brandit sans cesse son épée
au-dessus de leur tête, et seule la main souveraine de la miséricorde
et de la volonté de Dieu la retient.
Les hommes
sont déjà condamnés à l'enfer
Ils
méritent effectivement d'y être justement jetés.
En outre, la sentence de la loi de Dieu, cette règle de justice
éternelle et immuable que Dieu a placée entre lui et l'humanité,
s'élève contre eux et elle les condamne. En conséquence,
ils sont déjà liés pour cette terrible destination.
"Celui qui ne croit pas est déjà jugé" (Jean 3:18).
Ainsi donc, tout homme inconverti appartient à l'enfer. il vient
de là: "Vous êtes d'en bas" (Jean 8:23), et c'est là
sa destination, assignée par la justice de Dieu, par sa parole
et par la sentence de son immuable loi.
L'homme est
l'objet de la colère de Dieu
Cette
même colère, exprimée par les tourments de l'enfer,
se déploie déjà à l'encontre des incroyants
ici-bas. S'ils ne tombent pas à l'instant en enfer, cela ne vient
pas du fait que le Dieu à la merci duquel ils sont n'est pas
en ce moment même en colère contre eux. Il l'est, tout
autant qu'en regard aux multitudes de misérables créatures
qui subissent et ressentent aujourd'hui la fureur de sa colère
dans les tourments infernaux. En fait, il est bien plus en colère
envers des multitudes d'hommes actuellement sur la terre, et même,
sans aucun doute, envers plusieurs de mes lecteurs, qu'à l'encontre
de beaucoup de ceux qui souffrent en ce moment dans les flammes infernales.
Ce n'est pas parce qu'il ignore la méchanceté des impies,
ou qu'elle ne lui est pas odieuse, que Dieu ne déploie pas sa
main pour les retrancher. il ne leur ressemble pas, bien qu'ils se l'imaginent.
Sa colère se consume contre eux. Leur damnation ne sommeille
pas, mais l'abîme se prépare, le feu attend et la fournaise
rougeoie, prête à les recevoir. L'épée étincelante
aiguisée les surplombe, et l'abîme s'est ouvert au-dessous
d'eux.
Le diable les
guette
il
est prêt à s'abattre sur eux et à s'en saisir dès
l'instant où Dieu le lui permettra. Ils lui appartiennent. Il
a leur âme en sa possession et les tient sous sa domination. L'Ecriture
parle des méchants comme des "dépouilles" de Satan (Luc
11:22). Les démons veillent sans cesse aux côtés
des impies, aux aguets comme des lions dévorants et affamés,
actuellement retenus, mais qui s'attendent à déchirer
leur proie. Si Dieu retirait la main qui les restreint, ces démons
s'abattraient en un instant sur ces pauvres âmes. Le vieux serpent
d'Eden les guette, l'enfer ouvre sa bouche béante pour les recevoir.
Si Dieu le permettait, ses ennemis seraient rapidement avalés
et perdus.
Des
principes infernaux règnent dans leur âme
Ces
élans s'élèveraient immédiatement en flammes
d'enfer si les restreintes imposées par Dieu disparaissaient.
il repose dans la nature même de l'homme naturel une fondation
pour les tourments de l'enfer. Ces principes corrompus renferment la
puissance dominatrice et le potentiel qui en font des semences du feu
infernal. II s'agit de principes actifs et puissants, extrêmement
violents dans leur nature. Si Dieu ne les restreignait pas, ils dépasseraient
très rapidement toutes limites. Ils s'enflammeraient comme le
font des corruptions similaires et une inimitié semblable dans
le cœur des âmes damnées, et ils engendreraient les mêmes
tourments que ces dernières souffrent en enfer.
L'Ecriture
compare l'âme des méchants à la mer agitée
"qui ne peut se calmer" (Esaïe 57:20). Dans le temps présent,
Dieu restreint leur méchanceté par sa grande puissance,
comme il le fait avec les flots tumultueux de la mer à qui il
dit: "Tu viendras jusqu'ici, tu n'iras pas au-delà." Mais, s'il
ôtait cette puissance de restreinte, la méchanceté
des impies aurait tôt fait d'emporter tout devant elle. Le péché
est la ruine et la misère de l'âme. Il porte la destruction
dans sa nature, et si Dieu le laissait déchaîné,
rien d'autre ne rendrait l'âme aussi parfaitement misérable.
La corruption du cœur de l'homme ne connaît ni modération
ni limite dans sa fureur. Tant que l'incroyant vit sur la terre, cette
corruption est comme un feu refoulé par les restreintes de Dieu.
Sinon, elle mettrait à feu et à sang le cours même
de la nature. Puisque le cœur est aujourd'hui le récipient du
péché, une fois libre de toute restreinte, il transformerait
immédiatement l'âme en un four enflammé, en une
fournaise de feu et de soufre.
Les hommes
n'ont pas de sécurité
Ils
sont en danger, même quand rien ne l'indique. Sa santé
n'offre pas de sécurité à l'homme. II court un
terrible danger, même s'il ne voit pas comment il pourrait soudainement
quitter ce monde, ou s'il ne perçoit pas de danger visible dans
ses circonstances. L'expérience continuelle et multiple des siècles
montre que l'homme n'a aucun gage d'assurance de ne pas être à
la porte même de l'éternité, et d'être soudain
propulsé dans un autre monde. Les manières imprévisibles
et inattendues par lesquelles les hommes quittent ce monde sont innombrables
et inconcevables. Les inconvertis marchent au-dessus de la bouche même
de l'enfer. Une plaque pourrie recouvre cet abîme, si faible en
tant d'endroits qu'elle soutient à peine leur poids. L'homme
ne voit pas ces faiblesses. Les flèches de la mort volent invisibles
en plein jour, et même l’œil le plus perçant ne les décèle
pas. Dieu possède quantité de façons différentes
et insondables pour ôter les méchants de ce monde et les
envoyer en enfer. Il n'a pas besoin d'un miracle ou de sortir du sentier
ordinaire de la providence pour détruire n'importe quel homme
impie à tout moment.
Tous
les moyens pour ôter les pécheurs de ce monde sont tellement
et si absolument soumis à sa puissance et à sa décision,
qu'il n'en dépend pas moins du simple bon vouloir divin de les
envoyer en enfer que s'il n'utilisait jamais de moyens.
La prudence
et le soin de l'homme ne le protègent pas
Qu'il les exerce lui-même pour préserver sa propre vie,
ou que d'autres les déploient pour lui, ces choses ne lui apportent
pas un instant de sécurité. La providence divine et l'expérience
universelle portent aussi témoignage à la vérité
de cette déclaration. L'évidence est claire. La sagesse
de l'homme ne lui procure aucune sécurité en regard à
la mort. Sinon, les sages et les grands de ce monde seraient moins susceptibles
à une mort précoce et inattendue que les autres hommes.
Qu'en est-il pourtant dans les faits? "Eh quoi! le sage meurt aussi
bien que l'insensé!" (Ecclésiaste 2:16)
Tout effort
pour échapper à l'enfer est vain
Les hommes prennent beaucoup de peines et usent de beaucoup d'artifices
pour échapper à l'enfer, tout en rejetant Christ et en
demeurant dans leur méchanceté. Tous ces efforts ne les
protègent pas un instant de la destruction.
Presque
tout homme naturel, en entendant parler de l'enfer, se flatte d'y échapper.
Il trouve sa propre sécurité en lui-même, et s'appuie
en ce qu'il a accompli, en ce qu'il fait, et en ce qu'il a l'intention
d'entreprendre. Chacun échafaude des arguments sur la manière
dont il évitera la damnation. Il se félicite de bien réussir
en ce qui le concerne, et pense que ses efforts ne lui feront pas défaut.
Oui,
on dit que peu de gens sont sauvés, et que la plus grande partie
de l'humanité déjà passée est allée
en enfer, mais chacun s'imagine qu'il a mieux préparé
sa sauvegarde que ses prédécesseurs. Il n'envisage pas
de finir dans ce lieu de tourments. Il détermine en son for intérieur
de prendre un soin efficace de soi-même et de se débrouiller
pour assurer sa réussite.
Mais
ces insensés se trompent dans leurs plans et dans leur confiance
en leurs propres forces et en leur sagesse. Ils ne s'appuient que sur
une ombre. La plus grande partie de ceux qui ont vécu jusqu'ici,
au bénéfice des mêmes moyens de grâce, est
de toute évidence allée en enfer. Etaient-ils moins sages
ou moins occupés à assurer leur propre salut? Si nous
pouvions leur demander, chacun en particulier, s'ils s'attendaient,
en entendant de leur vivant parler de l'enfer, à devenir les
objets de cette misère, ils répondraient tous sans exception:
"Non, j'avais prévu les choses différemment dans mon esprit.
Je pensais me débrouiller bien et que mes plans avaient de la
valeur. Je prenais grand soin de ces choses, mais ce sort survint de
manière inattendue. Je ne l'attendais pas à ce moment-là,
ni de cette manière-là. La mort est venue comme un voleur
dans la nuit. La colère de Dieu avait trop de rapidité
pour moi. Oh, quelle bêtise insensée me contrôlait!
Je me félicitais et m'endormais par des rêves vains de
ce qui devait m'arriver. Et alors que je disais: ‘Paix, paix’, la destruction
soudaine s'est abattue sur moi."
Dieu n'est sous aucune obligation. Il n'a donné aucune promesse
à l'homme naturel de le préserver un seul instant de l'enfer.
Il n'a certainement fait aucune promesse, soit de vie éternelle,
soit de préservation ou de délivrance de la mort éternelle,
si ce ne sont celles de l'alliance de la grâce. Toutes les promesses
sont en Christ, car c'est en lui qu'est le oui.
Toutefois,
ceux qui ne sont pas enfants de l'alliance n'ont certainement pas de
part dans les promesses de l'alliance. Ils ne croient aucune de ses
promesses, et ils n'en aiment pas le Médiateur.
Certains
ont imaginé ou prétendu toutes sortes de choses pour les
promesses faites en rapport aux efforts sincères de 1'homme dans
sa recherche du salut (celui qui cherche, et celui qui frappe, etc.).
Il est toutefois clair et manifeste qu’à moins qu'il ne croie
en Christ, tous les efforts de l'homme naturel en matière de
religion, ainsi que toutes ses prières, ne placent Dieu sous
aucune obligation de le préserver une seule seconde de la destruction
éternelle.
Ainsi
donc, l'on peut dire que la main de Dieu tient l'homme naturel au-dessus
de l'abîme infernal. Il a mérité d'y être
précipité par ses terribles provocations à l'encontre
de Dieu. Sa condamnation est un fait accompli, et la colère divine
à son égard n'est pas moindre que celle dont l'exécution
frappe les hommes déjà parvenus dans le lieu des tourments
éternels.
L'homme
naturel (qui ne croit pas encore en Christ) n'a absolument rien fait
pour apaiser et calmer cette colère. Dieu ne s'est nullement
lié par une promesse de le garder un seul instant.
Le
diable l'attend, l'enfer s'apprête à le recevoir, et ses
flammes l'enveloppent déjà dans leur désire de
le saisir et de le dévorer. Le feu infernal qui couve en son
cœur lutte pour s'extérioriser. Un tel homme n'a aucun intérêt
ni part en Jésus-Christ le Médiateur. il n'a donc aucun
moyen à sa portée qui puisse lui procurer une quelconque
sécurité.
Bref,
l'homme impie, l'homme méchant, l'homme sans Christ n'a aucun
refuge dont il peut se prévaloir. La seule raison pour laquelle
il n'est pas précipité à tout moment dans la perdition
éternelle provient de la volonté souveraine et de la tolérance
miséricordieuse et extraordinaire d'un Dieu courroucé.
Un
sujet tellement affreux devrait éveiller 1'inconverti. Ces vérités
s'appliquent à quiconque n'appartient pas à Christ. Ce
monde de misère, cet étang de feu et de soufre, s'ouvrent
au-dessous de vous, il s'agit du terrible abîme des flammes ardentes
de la colère de Dieu, de la gueule béante de l'enfer.
Et aucune base ni aucun appui ne vous soutient. Seul le vide vous sépare
de cette destruction, et seul le bon vouloir de Dieu vous empêche
d'y être précipités. Il est peu probable que vous
le réalisiez clairement. Vous voyez effectivement que vous n'êtes
pas encore en enfer, mais vous n'en décelez pas la vraie raison.
Vous pensez que votre bonne constitution physique ou votre hygiène
de vie vous protègent. En fait, ces choses ne sont rien. Si Dieu
retirait sa main, tous vos efforts ne vous empêcheraient pas plus
de tomber dans l'abîme que l'air qui vous environne.
Votre
impiété vous donne le poids du plomb, et tout votre être
tend vers le bas, vers l'enfer. Si Dieu vous laissait aller, vous plongeriez
immédiatement et rapidement dans ce gouffre sans fond. Vos soins
et votre prudence, tous vos artifices et votre propre justice ont, pour
vous garder de l'enfer, l'influence qu'a une toile d'araignée
pour retenir la chute d'un rocher.
La
terre refuserait de vous supporter si la volonté souveraine de
Dieu ne vous préservait, car vous lui êtes un fardeau.
La création soupire à cause de vous car elle est soumise
contre son gré à la servitude de votre corruption. Le
soleil ne vous éclaire pas volontiers de sa lumière, car
vous servez le péché et Satan. La terre ne produit pas
son fruit volontiers pour satisfaire vos convoitises. Elle ne vous offre
pas de plein gré le cadre pour commettre vos actes de méchanceté.
L'air
ne se prête pas volontiers pour vous servir de souffle, alors
que vous passez votre vie à servir les ennemis de Dieu. La création
de Dieu est bonne et doit servir à l'homme à servir Dieu.
Elle ne se prête pas de tout cœur à un autre dessein, mais
elle soupire quand on l'assujettit à des buts si contraires à
sa nature et à son dessein d'origine. Le monde vous cracherait
de sa sphère si la main souveraine de Celui qui l'a soumis à
la vanité dans l'espérance ne vous protégeait.
Les
sombres nuages de la colère de Dieu vous surplombent en ce moment
même, emplis de fureur, et ils éclateraient sans délai
si la main de Dieu cessait de les restreindre. Le souverain bon vouloir
de Dieu empêche pour l'instant ses vents impétueux de s'abattre
sur vous, ou la destruction vous emporterait comme une tornade. Vous
ressembleriez alors à la paille que le vent soulève après
la moisson d'été.
La
colère de Dieu ressemble à une grande masse d'eau retenue
par un barrage. Elle ne cesse d'augmenter et de s'élever, jusqu'au
jour où une brèche lui permet de s'écouler. Plus
on arrête le ruisseau qui l'alimente, plus le flot en sera rapide
et puissant au jour de sa libération. Oui, le jugement mérité
par vos œuvres mauvaises n'a pas encore été exécuté.
Le déluge de la vengeance de Dieu a été retenu
jusqu'ici. Mais votre culpabilité ne cesse d'augmenter, et vous
vous amassez chaque jour un trésor de colère. Les eaux
montent et gagnent en puissance. Seul le bon vouloir de Dieu les retient.
Elles veulent s'abattre sur vous et pressent fort pour s'écouler.
Si Dieu ôtait sa main de la vanne, celle-ci s'ouvrirait violemment
et immédiatement, et le déluge bouillant de la fureur
de la colère divine s'y engouffrerait avec une furie inconcevable.
Cette colère s'abattrait sur vous avec une force toute-puissante.
Même avec dix mille fois plus de forces que vous n'en possédez
actuellement, oui, et dix mille fois davantage que le plus intrépide
et enragé des démons de l'enfer, vous ne pourriez pas
faire face à cette colère.
L'arc
en est tendu et la flèche déjà en place. La justice
la pointe droit vers votre cœur. Seul le bon vouloir de Dieu, de ce
Dieu en colère, qui n'a rien promis et qui est libre de toute
obligation, empêche cette flèche de s’enivrer de votre
sang à tout moment.
Ainsi
donc, vous tous qui n'avez jamais connu le changement de cœur qu'opère
le Saint-Esprit par sa grande puissance; vous qui n'êtes pas devenus
de nouvelles créatures, nées de nouveau, ressuscitées
de la mort du péché à une nouveauté de vie;
vous tous, dis-je, êtes entre les mains d'un Dieu en colère.
Peu
importe la multiplicité de vos réformes, seul le bon vouloir
de Dieu vous empêche d'être à l'instant engloutis
par une destruction éternelle. Vos expériences religieuses,
l'observation d'une certaine forme de religion ou vos prières
ne vous délivreront pas.
Si
mes propos ne vous convainquent pas en ce moment, le jour vient bientôt
où vous en serez totalement persuadés. Ceux qui vous ressemblaient,
et qui vous ont précédés hors de cette vie, en
voient la réalité aujourd'hui. La destruction s'est abattue
brusquement sur la plupart d'entre eux. Ils ne s'attendaient à
rien. "Paix et sécurité", disaient-ils, mais ils voient
maintenant la futilité de leurs appuis pour trouver leur paix
et leur sécurité.
Le
Dieu qui vous retient suspendus au-dessus de l'abîme infernal
éprouve une infinie aversion à votre égard, tout
comme l'on tient un insecte répugnant au-dessus du feu. Vous
avez terriblement provoqué sa colère, et celle-ci brûle
comme un feu à votre encontre. Vous méritez seulement
d'être précipités dans le feu. Les yeux de Dieu
sont trop purs pour supporter la vue que vous leur offrez, et vous lui
paraissez dix mille fois plus abominables que le serpent le plus venimeux.
Vous l'avez offensé, infiniment plus que ne l'a jamais fait le
plus entêté des rebelles à l'égard de son
prince. Pourtant, seule sa poigne vous empêche à tout moment
de tomber dans le feu.
Elle seule vous a gardés de l'enfer la nuit dernière et
vous a permis d'ouvrir à nouveau les yeux en ce monde après
les avoir fermés dans le sommeil. Elle seule vous a préservés
des tourments éternels depuis votre réveil.
De
même, aucune autre raison ne vous a protégés de
l'enfer depuis le début de votre lecture. Lors même que
je vous parle, vous provoquez Dieu à la colère par la
manière méchante et coupable dont vous réfléchissez
à un sujet si solennel. Non, absolument aucune autre raison n'explique
le fait que vous ne tombiez pas à l'instant même dans la
gueule béante de l'enfer.
Oh,
pécheur inconverti! Réfléchissez au danger effrayant
que vous courez. Il y aune grande fournaise de colère, un abîme
large et sans fond, un feu ardent de colère, au-dessus desquels
la main de Dieu vous retient. Sa colère s'élève
et brûle contre vous tout autant qu'elle s'acharne contre les
damnés qui déjà peuplent l'enfer.
Seul
le fil ténu de la miséricorde divine vous retient, alors
que les flammes infernales font rage tout autour de vous, prêtes
à tout moment à consumer ce lien. Rien de ce que vous
avez accompli, ni rien de ce que pouvez jamais accomplir, ne peut repousser
la flamme et amener Dieu à vous préserver une seconde
de plus qu'il ne le décide.
C'est la
colère du Dieu infini
Si ce n'était que le courroux d'un homme, même un puissant
prince, vous pourriez le regarder comme insignifiant en comparaison.
La colère des rois est à craindre, surtout s'il s'agit
de monarques absolus, au bon vouloir de qui les possessions et la vie
des sujets sont entièrement assujetties.
"La
terreur qu'inspire le roi est comme le rugissement d'un lion; celui
qui l'irrite pèche contre lui-même" (Proverbes 20:2). L'homme
qui irrite grandement un prince autoritaire risque fort de subir les
plus extrêmes tourments conçus par les artifices humains,
ou que le pouvoir de l'homme peut infliger.
Pourtant,
le plus grand des potentats sur cette terre, dans sa plus grande majesté,
et enveloppé de sa plus redoutable terreur, n'est qu'un faible
et méprisable vermisseau comparé au grand et tout-puissant
Créateur et Roi du ciel et de la terre. Même au plus fort
de sa rage, ce monarque terrestre doit se contenter de peu, après
avoir exercé toute l'ardeur de sa furie. Tous les rois de la
terre ne sont devant Dieu que des sauterelles, rien, et même moins
que rien. Le Roi des rois ne daigne pas même prendre garde à
leur amour ou à leur haine. Sa colère est bien plus terrible,
dans la mesure où sa majesté surpasse la leur. "Ne craignez
pas ceux qui tuent le corps et qui... ne peuvent rien faire de plus...
Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter
dans la géhenne... c'est lui que vous devez craindre" (Luc 12:4,5).
L'ardeur de sa colère
L'Ecriture parle souvent de la fureur de Dieu. "II rendra à chacun
selon ses œuvres, la fureur à ses adversaires, la pareille à
ses ennemis"; "Car voici, l'Eternel arrive dans un feu, et ses chars
sont comme un tourbillon; il convertit sa colère en un brasier,
et ses menaces en flammes de feu" (Esaïe 59:18; 66:15). De même,
nous lisons à propos de "la cuve du vin de l'ardente colère
du Dieu tout-puissant" (Apocalypse 19:15).
II
s'agit de paroles d'une extrême terreur. Si seulement il était
dit: "la colère de Dieu", ces mots indiqueraient déjà
une horreur infinie, mais il est dit: "L'ardente colère du Dieu
tout-puissant" La fureur de l'Eternel! Comme cela doit être terrible!
Qui peut exprimer ou concevoir tout le sens de ces expressions!
C'est
également "l'ardente colère du Dieu tout-puissant", comme
si sa force toute-puissante allait se manifester dans l'effet de l'ardeur
de cette colère. Son omnipotence est, pour ainsi dire, enragée.
Qu'en sera la conséquence? Qu'adviendra-t-il des minuscules vermisseaux
qui vont l'endurer? Quelle est la main dont la force suffit? Jusqu'à
quelle terrible, indicible et inconcevable profondeur de misère
s'enfoncera la pauvre créature qui en subit les assauts!
Réfléchissez
à cela, vous qui demeurez inconvertis. Le fait que Dieu exécutera
l'ardeur de sa colère laisse entendre qu'il en infligera le châtiment
sans aucune pitié. Votre extrémité est terrible
car les tourments qui vous attendent n'ont aucune commune mesure avec
votre force.
Mais,
lorsqu'une tristesse infinie écrasera et engloutira pour ainsi
dire votre pauvre âme, Dieu n'aura aucune compassion à
votre égard. Il ne retardera pas l'exécution de sa colère,
ni ne retiendra-t-il le poids de sa main. Vous ne bénéficierez
d'aucune modération, ni de la moindre miséricorde. Dieu
ne calmera pas la fureur de sa tempête. II ne se souciera pas
de l'acuité de vos souffrances.
Il
veillera seulement à ce que vous ne souffriez pas au-delà
des exigences de la justice, il ne vous épargnera rien en raison
de votre incapacité à le supporter. "Moi aussi, dit-il,
j'agirai avec fureur; mon œil sera sans pitié, et je n'aurai
point de miséricorde; quand ils crieront à haute voix
à mes oreilles, je ne les écouterai pas" (Ezéchiel
8:18).
Aujourd'hui, Dieu est encore prêt à avoir pitié
de vous, car c'est encore un jour de grâce. Vous pouvez crier
vers lui en ce moment même, et avoir quelque espoir d'obtenir
miséricorde. Mais, dès la fin du jour de grâce,
vos plus lamentables cris et vos plus douloureux hurlements seront vains.
Vous
serez entièrement perdus et rejetés loin de Dieu, hors
de son action bénéfique. Votre être continuera d'exister
dans le seul but de souffrir la misère, car vous serez un vase
de colère réservé pour la destruction. Votre seul
service consistera à être emplis à ras-bords de
sa colère. Loin de prendre en pitié vos cris vers lui,
Dieu se rira de votre malheur, il se moquera quand la terreur vous saisira,
selon les paroles de l'Ecriture (Proverbes 1:25).
Comme
les paroles du grand Dieu que nous rapporte Esaïe sont terribles:
"Je les ai foulés dans ma colère, je les ai écrasés
avec ma fureur; leur sang a rejailli sur mes vêtements, et j'ai
soufflé tous mes habits" (63:3). I1 est impossible de concevoir
une pire manifestation de mépris, de haine et d'une ardente indignation.
Tellement loin de prendre en pitié vos supplications, ou de vous
manifester le moindre regard de faveur, Dieu se contentera de vous fouler
aux pieds.
Bien
qu'il vous sache incapables de supporter le poids se son omnipotence,
il ne s'en souciera pas. Il vous écrasera sans miséricorde.
II vous haïra et vous tiendra en un parfait mépris. Seule
la boue des rues que l'on foule aux pieds daignera vous recevoir.
La misère
à laquelle vous vous exposez
Dieu y démontre la nature de sa colère. II veut manifester
devant tout l'univers l'excellence de son amour et la terrible intensité
de sa colère. Les rois de la terre démontrent parfois
l'ardeur de leur colère par l'étendue des châtiments
qu'ils infligent à leurs adversaires.
Nébucadnetsar,
ce puissant et arrogant monarque de l'empire chaldéen, manifesta
sa grande colère à l'encontre des Hébreux, en donnant
ordre de chauffer la fournaise sept fois plus qu'il ne convenait. II
s'agissait là de l'ardeur la plus intense que la technique de
l'homme pouvait alors atteindre.
Le
grand Dieu a aussi décidé de déployer sa colère
et d'exalter sa terrible majesté et sa toute-puissance par les
extrêmes souffrances de ses ennemis. "Et que dire, si Dieu, voulant
montrer sa colère et faire connaître sa puissance a supporté
avec une grande patience des vases de colère prêts pour
la perdition?" (Romains 9:22)
Son
dessein déterminé consiste à manifester la terreur
de sa colère débridée et la nature de son ardente
fureur. Il accomplira donc ce qu'il a promis. Il se prépare quelque
chose d'horrible à contempler, et qui s'accomplira certainement.
Le grand Dieu en colère exécutera sa terrible vengeance
sur le pécheur impénitent. Le misérable subira
effectivement la puissance et le poids infinis de son indignation. Alors,
l'univers entier contemplera la terrible majesté et la toute-puissance
qui se déploieront dans un tel jugement.
"Les
peuples seront des fournaises de chaux, des épines coupées
qui brûlent dans le feu. Vous qui êtes loin, écoutez
ce que j'ai fait! Et vous qui êtes près, sachez quelle
est ma puissance! Les pécheurs sont effrayés dans Sion,
un tremblement saisit les impies... " (Esaïe 33:12-14) .
II
en sera donc ainsi de vous si vous demeurez inconvertis. La force infinie,
la majesté et la terreur du Dieu omnipotent s'exalteront en vous
par l'indicible intensité des tourments que vous subirez en présence
des saints anges et de l'Agneau. A la vue des souffrances qui s'empareront
de vous, les glorieux habitants célestes se prosterneront et
adoreront la grande puissance et l'infinie majesté du Tout-Puissant.
"A
chaque nouvelle lune et à chaque sabbat, toute chair viendra
m'adorer, dit l'Eternel. Et quand on sortira, on verra les cadavres
des hommes qui se sont rebellés contre moi; car leur ver ne mourra
point, et leur feu ne s'éteindra point; et ils seront pour toute
chair un sujet d'horreur" (Esaïe 66:23,24).
L'ardente colère
du Tout-Puissant est éternelle
II serait déjà terrible de l'endurer un seul instant,
mais il vous faudra la subir pendant toute l'éternité.
Cette misère aiguë et horrible n'aura pas de fin. En levant
les yeux vers l'avenir, vous n'y verrez qu'une durée sans limite
qui engloutira vos pensées et frappera votre âme d'ébahissement.
Un
parfait désespoir de ne jamais connaître de délivrance
ou quelque adoucissement s'emparera de vous. La certitude vous habitera
de devoir endurer cette vengeance impitoyable et toute-puissante des
siècles sans fin, des millions de millions de siècles.
Et même alors, vous saurez qu'ils ne représentent qu'un
souffle de ce qui vous attend. Oui, votre châtiment sera réellement
infini.
Oh,
qui peut exprimer l'état de l'âme en de telles circonstances!
Toute parole ne donne qu'une faible et pâle représentation.
Un tel sort est indicible et inconcevable, car qui prend garde à
force de la colère de Dieu?
En
quel terrible état vivent ceux qui, chaque jour et chaque heure,
courent le danger de cette grande colère et de cette infinie
misère! C'est pourtant l'état de toute âme qui aujourd'hui
n'est pas encore née de nouveau, quelque soit sa moralité,
sa rectitude et sa religiosité.
Oh,
je vous supplie de réfléchir, que vous soyez jeunes ou
non! II y a toutes raisons de penser que vous, qui lisez ces lignes,
subirez réellement pour toute l'éternité la misère
ici décrite. Je ne sais pas qui vous êtes, ni où
vous vous trouvez, ni quelles sont vos pensées. Peut-être
vous sentez-vous à l'aise, et mes paroles ne vous inquiètent
pas. Elles ne s'appliquent pas à vous, pensez-vous, et vous vous
assurez de pouvoir échapper à un tel sort.
Comme
il est terrible de se dire qu'un de mes lecteurs, un seul, subira un
tel châtiment! Et quel horrible spectacle que de connaître
cette personne! Tout le monde élèverait sûrement
un cri lamentable et amer à son sujet. Hélas, ce n'est
pas un, mais sans doute plusieurs, qui se rappelleront mes propos en
enfer! Et il serait étonnant si certains n'y seront pas bientôt,
tout au moins avant que l'année ne se termine.
Je
ne m'étonnerais même pas si vous, qui m'écoutez
en ce moment, tranquilles et en bonne santé, ne soyez partis
d'ici demain matin. De toute façon, ceux d'entre vous qui continueront
à vivre sans Christ, et demeureront hors de l'enfer le plus longtemps,
y arriveront cependant avant peu! Votre damnation ne sommeille pas,
mais elle vient rapidement et, en toute probabilité, elle s'abattra
sur beaucoup de vous très soudainement.
Vous
avez de quoi vous étonner de ne pas être déjà
en enfer. Beaucoup de vos connaissances y sont sans aucun doute, sans
l'avoir mérité plus que vous. Ils paraissaient tout aussi
vivants que vous n'en avez l'air, mais ils hurlent aujourd'hui, aux
prises avec une extrême misère et un parfait désespoir.
Pour
vous, qui êtes toujours vivants, vous entendez parler de Dieu,
et vous avez ici l'occasion d'obtenir le salut. Que ne donneraient pas
ces pauvres âmes damnées pour une seule occasion comme
celle qui vous échoit en ce moment!
Vous
vivez donc une occasion extraordinaire, un jour où Christ ouvre
toute grande la porte de la miséricorde, il s'y tient et appelle
les pauvres pécheurs avec une forte voix. C'est un jour où
beaucoup s'approchent de lui et entrent dans le royaume de Dieu. Ils
viennent de l'est, de l'ouest, du nord et du sud. Ils sortent de la
misérable condition où vous-même gisez, et ils entrent
dans un état de félicité, le cœur empli d'amour
à l'égard de Celui qui les a aimés et les a lavés
de leurs péchés par son propre sang, et se réjouissent
dans l'espérance de la gloire de Dieu. Quelle horreur de rester
en arrière en un tel jour, à voir les autres attablés
au banquet, et de dépérir dans la perdition! Quel malheur
de voir les autres se réjouir, alors que seule la tristesse habite
votre cœur, et que votre esprit hurle de frustration! Comment pouvez-vous
supporter une telle condition un instant de plus? Votre âme n'est-elle
pas précieuse à vos yeux?
Ne
faites-vous pas partie de ceux qui ont vécu depuis longtemps
dans ce monde, sans être toutefois nés de nouveau? Vous
êtes étranger aux alliances de la promesse et, depuis le
jour de votre naissance, vous vous amassez des trésors de colère.
Oh,
mes amis, votre cas est extrêmement dangereux. Votre culpabilité
et la dureté de votre cœur sont très grandes. Ne voyez-vous
pas comment cette présente et remarquable bénédiction
de la miséricorde de Dieu laisse indifférents beaucoup
de vos semblables? II vous faut réfléchir à votre
cas, et vous éveiller de votre sommeil. Vous ne pouvez pas supporter
l'ardente colère du Dieu infini.
Et
vous, jeunes gens et jeunes femmes, négligerez-vous ce moment
précieux dont vous jouissez actuellement, à l'écoute
de cette invitation de Christ? Pour vous, en particulier, c'est une
occasion extraordinaire. Mais, si vous la négligez, vous ne tarderez
pas à ressembler à ceux qui ont passé toute leur
précieuse jeunesse dans le péché, et qui gisent
maintenant dans la cécité et la dureté.
Et
vous, les enfants encore inconvertis, ne savez-vous pas que vous allez
vers l'enfer, et que vous supporterez l'effroyable colère de
ce Dieu qui est aujourd'hui sans cesse en colère contre vous?
Vous contenterez-vous d'être les enfants du diable, en un jour
où tant d'autres dans cette contrée se convertissent et
deviennent les saints et heureux enfants du Roi des rois?
Que
celui qui n'appartient pas à Christ, qui pend au-dessus de l'abîme
de l'enfer, quelque soit son âge, écoute les appels retentissants
de la Parole et de la providence de Dieu. Cette année de grâce
du Seigneur, ce jour de si grande faveur pour les uns, sera sans aucun
doute le temps d'une vengeance remarquable à l'égard des
autres.
Le
cœur de l'homme s'endurcit, et sa culpabilité s'accroît
rapidement s'il néglige son âme. Ces gens n'ont jamais
couru un plus grand danger de se voir abandonnés à la
dureté de leur cœur et à la cécité de leur
esprit. Dieu rassemble ses élus de partout. L'élection
recevra, et le reste sera aveuglé. Si vous refusez mes paroles,
vous maudirez à tout jamais le jour où vous m'avez écouté,
et celui de votre naissance. Vous souhaiterez être morts et être
allé en enfer avant le jour présent.
Il
en est sûrement aujourd'hui comme du temps de Jean-Baptiste, où
la cognée est mise d'une manière extraordinaire à
la racine des arbres. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits sera
coupé et jeté au feu.
Alors,
que tous ceux qui aujourd'hui n'appartiennent pas à Christ s'éveillent
et fuient la colère à venir. La colère du Dieu
tout-puissant surplombe en ce moment même sans aucun doute la
plupart de notre race. Sortez de Sodome!
Mon
ami, "Sauve-toi, pour ta vie; ne regarde pas derrière toi, et
ne t'arrête pas dans toute la plaine; sauve-toi vers la montagne,
de peur que tu ne périsses" (Genèse l9:17).
Source:
La
Foi de Nos Pères
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