"Fais
maintenant rassembler tout Israël auprès de moi, à
la montagne du Carmel, et aussi les quatre cent cinquante prophètes
de Baal et les quatre cents prophètes d’Astarté qui mangent
à la table de Jézabel. Achab envoya des messagers vers
tous les enfants d’Israël, et il rassembla les prophètes
à la montagne du Carmel. Alors Elie s’approcha de tout le peuple,
et dit : Jusqu’à quand clocherez-vous des deux côtés?
Si l’Eternel est Dieu, allez après lui; si c’est Baal, allez
après lui! Le peuple ne lui répondit rien. Et Elie dit
au peuple : Je suis resté seul des prophètes de l’Eternel,
et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal. Que l’on nous
donne deux taureaux; qu’ils choisissent pour eux l’un des taureaux,
qu’ils le coupent par morceaux, et qu’ils le placent sur le bois, sans
y mettre le feu; et moi, je préparerai l’autre taureau, et je
le placerai sur le bois, sans y mettre le feu. Puis invoquez le nom
de votre dieu; et moi, j’invoquerai le nom de l’Eternel. Le dieu qui
répondra par le feu, c’est celui-là qui sera Dieu." (1
Rois 18:19-24a)
Il fallait à Elie
de l'audace et un sacré courage pour dire ces choses! Ceci est
un avant-goût du ministère d'Elie des temps de la fin,
et c'est cela même que nous devons apprécier. Ce qui augmente
notre appréciation est qu'également il s'agit d'une illustration
de ce qui doit encore venir : Elie doit venir premièrement
et restaurer toutes choses. La nécessité prophétique
des derniers temps est liée essentiellement à la restauration
de ce qui a été perdu, la chose ancienne, originelle,
première et parfaite.
Nous ne parlons pas de
la restauration des ministères comme si ces derniers étaient
la chose elle-même. Ils constituent un moyen pour atteindre une
fin autre et plus grande, savoir, la "restauration de toutes les
choses dont Dieu a parlé par la bouche de Ses saints prophètes
depuis les temps anciens" (Actes 3:21b), c'est-à-dire, à
la fois la restauration d'Israël après sa calamité
à venir, connue comme 'le temps des troubles de Jacob', et la
restauration d'une Eglise dans sa puissance et sa gloire apostolique
originelle et sans tache. La vérité elle-même, qui
se couche par terre dans les rues, a besoin d'être restaurée.
Même le langage a souffert un terrible harcèlement et une
affreuse diffamation. Le travail de restauration est nécessaire
à tous les coins de rue et c'est là un travail considérablement
exténuant. Il serait plus facile de repartir de rien que d'avoir
premièrement à défaire, arracher, déraciner
et détruire ce que les hommes ont tenu en admiration et exalté
et désirent voir préservé et perpétué,
c'est-à-dire quelque chose qui diffère de ce qui a été
donné au commencement. On ne peut construire et planter qu'après
avoir déraciné, arraché et détruit. Combien
d'entre nous avons l'énergie nécessaire pour supporter
les pleurs et les hurlements des gens qui ne veulent pas que les choses
soient déracinées?
Cette "compagnie d'Elie"
doit venir premièrement avant que le Seigneur Lui-même
ne revienne. Jean-Baptiste était identifié à Elie,
et le Seigneur disait de lui qu'il était le plus grand de tous
les prophètes, et ce faisant, Il rendait honneur au caractère
intrinsèque d' "Elie" que manifestait Jean de par son identité.
Il y a un esprit d'Elie, un caractère prophétique, quintessenciel
que Jean, lequel avait l'esprit d'Elie et était de son espèce,
exhibait. Cet esprit illustre de nouveau ce qui doit encore venir dans
le futur, à savoir une "compagnie d'Elie" sur terre, dans cette
même séparation, la même audace et cette même
connaissance confiante de Dieu. Ils auront la même autorité
pour accomplir les œuvres de Dieu des derniers temps et pour confronter
une Eglise et un monde qui sont devenus apostates, et les mettre au
défi en confrontant leurs prophètes et en faisant descendre
la démonstration de Dieu et la révélation de Dieu
dans le feu.
Si Elie, qui est un prophète
appartenant à l'espèce du désert ultime des derniers
temps, doit venir premièrement, quels sont alors les éléments
constitutifs ou les caractéristiques définissant le prophète
Elie? A quel type de prophète devons-nous nous attendre et que
Dieu attend, d'autant plus si cet Elie à venir doit être
collectif? Ce n'est pas un prophète qui produit des écrits
comme Esaïe ou Jérémie, mais c'est plutôt le
prophète de l'action et de la confrontation. Qu'allons-nous voir
dans ce prophète en action qui est, en quintessence, la définition
du prophète? Il va y avoir de nombreux faux prophètes.
Que va montrer Elie dans son obéissance qui le conduit à
passer pour un fou? Que montre-t-il d'inhérent au terme de prophète?
Elie était-il un insoumis ou était-il un conscrit volontaire?
Il avait été choisi mais cela ne signifie pas qu'il n'avait
pas eu le choix dans la matière et qu'il n'aurait pas pu refuser.
La confrontation des derniers
temps
Il est dit d'Achab qu'il
était plus méchant que tous les rois d'Israël avant
lui. La combinaison, par conséquent, d'un Achab politique et
d'une Jézabel religieuse, formant une union vile, impie, étrange
et illicite, rassemble le pire du politique et le pire du religieux,
et en fait une puissance dévorante. Nous devons le comprendre,
parce que c'est une préfiguration du système religieux
et politique de la fin des temps vers lequel nous nous acheminons. C'est
la logique de notre temps. Il est nécessaire qu'il y ait une
certaine espèce d'autorité globale qui viendra apporter
une solution aux problèmes qui divisent l'humanité s'il
doit y avoir une quelconque santé mentale sur ce globe. Dans
le but de restaurer la paix et l'ordre dans les nations, il doit y avoir
une sorte d'unité qui coupe toute nécessité pour
les nations d'être en guerre les unes contre les autres. Cette
union est représentée sous forme ombragée par l'union
d'Achab et de Jézabel à l'époque d'Elie. Il n'y
a qu'un seul qui se lève pour s'y opposer, quel que soit le bénéfice
que cette union apporte aux hommes dans un semblant de paix, et ce n'est
pas Dieu. "Combien de temps allez-vous hésiter entre
deux opinions?" est la proclamation faite à une nation apostate
qui ne désire que la paix à n'importe quel prix, la chose
fausse qui permet aux affaires de suivre leur cours suivant le train-train
habituel.
Elie discerne très
bien le phénomène dans l'air du temps et il le confrontera,
même lorsque la chose atteindra sa forme la plus vile. La spécialité
de Jézabel était de détruire les prophètes
de Dieu. Il y a quelque chose à propos de l'esprit de Jézabel
qui s'emploie si activement à exterminer, dans sa haine, tout
ce qui est prophétique. Il sait que, quoi que représente
Elie, ce dernier menace l'intégralité du système
qui se dissimule sous les noms de Jézabel et d'Achab. C'est dans
ce but que Dieu envoie Elie. L'autorité, la puissance et l'audace
d'Elie ne sont pas une déclaration de ce qu'il est extérieurement,
mais de ce qu'il est intérieurement et en vérité,
c'est-à-dire la vérité plénière de
ce que l'autorité, en Dieu, est. Ce n'est pas l'audace qui vient
du fait d'être un "macho". C'est là une fausse audace pompeuse
qui ne constitue pas l'élément de base de la confrontation
contre Achab : "L’Eternel est vivant, le Dieu d’Israël, dont
je suis le serviteur! il n’y aura ces années-ci ni rosée
ni pluie, sinon à ma parole." (1 Rois 17:1)
L'obéissance prophétique
"Et la parole de l’Eternel
fut adressée à Elie, en ces mots : Pars d’ici, dirige-toi
vers l’orient, et cache-toi près du torrent de Kerith, qui est
en face du Jourdain. Tu boiras de l’eau du torrent, et j’ai ordonné
aux corbeaux de te nourrir là. Il partit et fit selon la parole
de l’Eternel, et il alla s’établir près du torrent de
Kerith, qui est en face du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du
pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et
il buvait de l’eau du torrent. Mais au bout d’un certain temps le torrent
fut à sec, car il n’était point tombé de pluie
dans le pays. Alors la parole de l’Eternel lui fut adressée en
ces mots : Lève-toi, va à Sarepta, qui appartient à
Sidon, et demeure là. Voici, j’y ai ordonné à une
femme veuve de te nourrir. Il se leva, et il alla à Sarepta."
(1 Rois 17:2-10)
Voilà ici l'expression
d'une remarquable obéissance aux étranges exigences de
Dieu. Le prophète lui-même n'est pas exempt des conditions
établies par le jugement qui est sorti par ses propres paroles
: le torrent se tarit. Il ne s'est pas relevé en
sursaut et ne s'en est pas allé quand il s'est visuellement aperçu
que le torrent se tarissait. La logique, les intérêts propres
et l'instinct de survie auraient dit que, si le torrent se tarit, alors
l'on doit aller trouver un autre moyen de subsistance. Là se
trouve l'élément fondamental qui fait d'Elie ce qu'il
est, à savoir qu'il n'a jamais été une seule fois
entraîné à l'action ou à une conduite sur
la base de ses propres critique, examen, logique, raisonnement ou quoi
que ce soit d'autre que les hommes utiliseraient de façon humaine
pour déterminer leurs mouvements. Une seule chose faisait bouger
cet homme et c'était la parole de l'Eternel.
Qu'adviendrait-il si le
torrent se tarissait complètement et que la parole de l'Eternel
ne venait pas? Nous restons là où nous sommes. La Parole
de Dieu n'est pas la Parole de Dieu si elle ne conduit pas à
la mort. La marche dans la foi conduit toujours à la mort. Si
l'obéissance signifie ma mort, alors c'est la signification qu'elle
doit avoir. Je ne dois jamais chercher à atteindre un point où
je pourrais, sur la base de l'auto-préservation, absoudre le
principe qui est la pierre angulaire de toute ma vie prophétique.
Après tout, à qui appartient ma vie? Je ne bouge
qu'à partir d'une seule considération, à savoir
la parole de l'Eternel qui vient. Nous devons être tellement
habitués à cela, sinon nous ne devons pas croire que Dieu
honorera notre parole.
"Alors il se leva, et se rendit
à Sarepta..."
C'est comme si, à
chaque instant, Dieu ne l'appelait pas seulement à l'obéissance,
mais à une obéissance ultime dans tout ce qui défie
la logique humaine et le raisonnement religieux. Elie fut appelé
à se rendre dans une ville qui était le lieu de naissance
de Jézabel et le centre de la civilisation très religieuse
et occulte de laquelle elle était issue, et il devait y demeurer
sans se livrer à l'analyse. Dieu parla et Elie agit. Toute obéissance
qui hésite n'est plus obéissance. Toute obéissance
qui est partiale est de la désobéissance. Nous ne devons
pas soumettre les exigences de Dieu à notre raison.
La chose remarquable est
que rien ne précède cette description d'Elie. Voilà
l'homme complètement livré à Dieu, totalement préparé,
qui est projeté sur la scène de l'histoire dans cette
condition d'obéissance, alors que le texte ne donne aucune indication
sur la façon dont il est venu. Nous avons besoin de soupeser
cette affirmation. Elie indique le type de la compagnie d'Elie également
formée à des obéissances ultimes dans l'obscurité
et le secret. Dieu peut prendre les éléments ordinaires
de notre vie et les utiliser pour nous discipliner et nous former dans
une longue préparation qui n'est pas reconnue ou vue par les
autres.
La connaissance d'un Dieu vivant
"L'Eternel, le Dieu d'Israël
est vivant..."
C'est ici une déclaration
adressée à une génération apostate qui a
perdu toute conscience du Dieu vivant. C'est pourquoi ils purent prendre
leur liberté et suivre Baal, et s'ériger leurs autels
dédiés à de faux dieux et oublier le Dieu d'Israël
: "Il n'est plus vivant. Où est-il?" C'est ce qu'affirment
notre génération et, en particulier, les Juifs
séculiers d'aujourd'hui. Il n'y a ni conscience de Dieu, ni mention
de Lui.
Elie, néanmoins,
commence sa première déclaration par : "L'ETERNEL,
le Dieu d'Israël est vivant..." Que veut dire Elie par là,
et pourquoi commence-t-il de cette façon? Après qu'Elie
a dit la chose, à quel point Achab est-il impressionné?
Elie dit-il cela simplement comme un élément d'introduction
ou est-ce que cela constitue le fondement de sa vie et de son être
et de son autorité prophétique? Comment sait-il qu'il
existe un Dieu vivant dans une époque d'apostasie, et comment
se fait-il qu'il le sache et pas les autres? Jusqu'à quel degré
sait-il qu'il y a un Dieu vivant et comment a-t-il fait pour le savoir?
Nous devons savoir que notre Dieu vit avant de nous tenir debout
devant les Achab et les Jézabel de notre génération.
Cette connaissance n'est
pas à bas prix. Combien d'entre nous nous satisfaisons de notre
connaissance présente qui est satisfaisante dans la plupart des
circonstances de fonctionnement nominal, mais qui n'est pas suffisante
pour que nous puissions nous tenir devant Achab? Les hommes préfèrent
rester avec la portion de connaissance qu'ils ont à l'heure présente,
parce que la moindre chose supplémentaire amènerait sa
somme de contraintes. Connaître Dieu comme Elie Le connaissait
équivaut à accueillir la souffrance, à nous ouvrir
et à nous rendre vulnérables à une déchirure,
des épreuves, des situations et des choses qui ne peuvent pas
être anticipées, telles, qu'à moins que Dieu ne
soit Dieu, nous risquons de périr dans l'une quelconque de ces
choses. Avons-nous une connaissance de Dieu qui suffit juste à
nos besoins, mais non la connaissance de Dieu qui dépasse nos
besoins, en d'autres termes, la connaissance de Dieu tel qu'Il est en
fait et désire être connu? Est-ce que la connaissance
de Dieu est si chère pour nous que nous la voulons quel que soit
le prix à payer pour l'obtenir? L'unique critère qui décrit
l'ère messianique est "que la connaissance de Dieu couvrira la
terre comme l'eau le fond des mers", et il s'agit de la connaissance
de Dieu qu'avait Elie.
Union intime
"...devant qui je me tiens..."
C'est là une relation
exclusive. Si nous allons nous tenir devant ce Dieu, alors nous
ne pouvons nous tenir devant aucun autre dieu. Cela signifie que nous
ne recherchons pas l'approbation des hommes, ni ne cherchons à
nous élever au sein du système religieux et à devenir
des figures que les gens acclament. Nous devons nous tenir uniquement
et exclusivement devant Lui, dans une dépendance complète,
pouvant rendre compte de tous nos actes, sans tant regarder du coin
de l'œil pour savoir comment un autre homme ou une autre autorité
ou un groupe religieux ou un segment prestigieux de la chrétienté
nous remarquera. C'est une indifférence totale et absolue vis-à-vis
de ce que les hommes peuvent penser ou dire. Je ne dis pas cela dans
le but d'encourager une quelconque forme d'attitude méprisante
et frivole du type : "Eh bien, je me moque de ce que les autres disent."
Je veux plutôt parler d'un refus de recherche de reconnaissance
de la part des hommes. Nous ne pouvons pas avoir les deux. Se tenir
devant Dieu est une chose absolue. Jusqu'à quel point sommes-nous
disposés à aller avec Dieu? Nous ne pourrons pas nous
tenir devant le trône du jugement de Dieu avec la moindre confiance
- nous y serons avec une terreur incroyable - à moins d'être
capables de dire dans cette vie-ci : "L'ETERNEL, le Dieu d'Israël,
devant qui je me tiens, est vivant..." et de le dire en toute vérité.
Quels que soient les sacrifices à faire pour être en mesure
de faire cette déclaration dans cette vie ici-bas,
cela en vaut la peine, ne serait-ce que pour éviter la terreur
de nous tenir devant le trône du Seigneur lorsqu'Il déterminera
notre destinée éternelle. Nous avons besoin de savoir
que nous nous tiendrons debout et de le savoir dans cette vie-ci.
Cette seule déclaration
sortant de la bouche d'un homme donne une telle conscience d'un historique
avec Dieu, de ce que cela exige que de faire cette déclaration
et de l'élever comme une vérité, que même
un Achab tremblera en l'entendant. Ce n'est pas une affirmation stéréotypée
sortant de la bouche d'Elie. Elle résonne avec puissance et autorité
parce que c'est la parole de la vérité. C'est la déclaration
de la logique de sa vie entière en Dieu. C'est avec un profond
respect que nous devons accueillir la déclaration d'Elie, et
Dieu est si discret qu'Il place une ombre de sorte qu'il ne nous est
pas permis d'accourir précipitamment pour examiner attentivement,
avec notre vulgaire curiosité, dans le but de découvrir
comment la déclaration a été produite. Croyez-moi,
elle fut produite dans les souffrances, les angoisses, les cris stridents
et les pleurs dans la nuit et les "où est Dieu?", et avec la
sombre nuit dans l'âme, auxquels un homme peut être historiquement
acculé à un moment déterminé du temps, afin
de se tenir devant les plus horribles ennemis de Dieu et produire ces
déclarations, et non seulement de les produire, mais aussi d'invoquer
un jugement sur la nation par sa propre parole.
Elie était uniquement
et exclusivement et totalement à Dieu. Il était au-dessus
de la culture, de la tradition, des valeurs, de l'histoire et du temps.
Il était dans cette sphère avec Dieu et dans la sphère
dans laquelle nous-mêmes sommes appelés et dans laquelle
Abraham avait été appelé :
"L’Eternel dit à Abram : Va-t-en
de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans
le pays que je te montrerai." (Genèse 12:1)
Ce n'était pas seulement
un aspect accidentel de l'appel, mais en constituait le cœur. Ces choses
sont les endroits où nous nous compromettons, non parce qu'elles
sont nécessairement mauvaises, mais parce qu'il y a quelque chose
de la chair et de la maison du père et de ceux avec qui nous
nous entendons bien, notre famille et notre patrie, qui nous empêche
d'entrer dans l'obéissance d'Elie. Combien d'entre nous serions
impitoyables à l'égard de ces choses, au point de vouloir
effectivement accepter, bien que nous ayons des pères et des
mères, des nations et une famille, en ce qui concerne l'appel,
une totale et radicale rupture? Nous ne bougeons que quand Il
parle. C'est là l'appel que nous avons, et l'ironie est que,
aussi précieux que soient nos ancêtres et leur influence,
une sorte de lien de type psychique nous relie à eux. Ce lien
a besoin d'être coupé pour que nous soyons libérés
pour le ministère d'Elie. C'est une chose d'ignorer un père
et un arrière-plan terribles et un passé mauvais, mais
qu'en est-il s'ils sont bons? Il y a à cet endroit précis
un plus grand danger de compromission spirituelle que dans le rejet
de ce qui n'a pas d'influence.
La parole du jugement
Elie vivait dans cette
qualité de relation et, par conséquent, savait quand c'était
Dieu qui parlait, même si la parole qui venait semblait contredire
ses schémas habituels de pensée. Ceci implique qu'Elie
avait subi une purge et un dépouillement radical et impitoyable.
Seul un homme qui a vécu une séparation selon et en Dieu
pouvait apporter une parole de jugement à Israël.
"... Il n'y aura ni rosée
ni pluie pendant ces années, sinon à ma parole."
Comment pourriez-vous porter
une parole qui proclame ce type de jugement? Pour Israël, cela
signifiait qu'il n'y aurait pas de nourriture et donc cela signait un
arrêt de mort, y compris pour les enfants et les petits à
la mamelle. Elie est-il une espèce de robot insensible que Dieu
a programmé pour annoncer cette parole? C'était un homme
de chair et de sang, de la même nature que nous, et qui pouvait
très bien avoir de la famille en Israël. C'était
la "mort" qu'il proclamait à la nation, la nation d'Elie.
Un homme ne peut pas dire cela à moins d'être à
la place du Dieu dont nous sommes en train de parler. Il faut une infinie
intimité avec Dieu et ce type de proclamation doit venir à
travers ceux-là qui ont une nature comme la nôtre, des
hommes de chair et sang, et ceci est ce qui glorifie Dieu. Dieu aurait
pu Lui-même prononcer ces paroles à Achab, mais il n'y
a pas autant de gloire dans le fait qu'Il parle Lui-même que si
la parole venait d'un homme de la même nature que nous. C'est
ce qui Le glorifie car un tel homme est l'œuvre de Ses mains
et, ainsi, ceci est une image des derniers temps.
Le lieu ultime de l'union
"... J'ai ordonné à
une veuve de te nourrir. Ainsi il se leva et se rendit à Sarepta..."
L'obéissance d'Elie
est la déclaration d'une mort ultime qui va permettre même
que vous mourriez à ce que dit la Parole écrite de Dieu.
Dieu Se permet même de Se contredire, et nous n'en sommes pas
déconcertés du fait de l'insistance qui est faite et que
nous avons admise que Dieu doit être cohérent avec
Sa propre Parole, peu importe à quel point Il l'a élevée
au-dessus de Son propre nom!
La Parole décrit
le corbeau et les animaux similaires comme appartenant à la catégorie
des bêtes de proie qui se nourrissent de charognes pourries. C'est
un oiseau impur et tout Juif le sait, et, pourtant, c'est cet animal
même que Dieu a choisi pour nourrir le prophète. Si c'est
Son plaisir d'outrepasser Sa Parole, ou de mettre de côté
Sa Parole ou d'aller au-delà de Sa Parole, c'est ce qui fait
que Dieu est Dieu. Je ne dis pas cela pour encourager une attitude lâche
comme si la Parole était une chose désinvolte que nous
pourrions mettre de côté à volonté. Comme
nous l'avons dit, Dieu Lui-même a exalté Sa Parole au-dessus
de Son nom, mais qu'en est-il des cas où, par quelque exigence
particulière de Dieu, et par Sa propre sagesse, Il outrepasse
Sa Parole ou la contredit ou semble le faire? Notre relation
avec Lui est-elle assez profonde, pour que Dieu puisse être Dieu
même au-delà de Sa propre Parole, et que nous ne limitions
pas le Saint d'Israël même à Sa Parole?
Je ne préconiserais
pas une telle affirmation à un jeune croyant ou à quelqu'un
qui est encore vivant à lui-même et désire se justifier
dans sa conduite en prenant certaines libertés. Cette affirmation
ne peut être faite avec confiance, ironiquement, qu'à celui
qui possède la plus profonde révérence pour la
Parole de Dieu et qui vit totalement par elle. La parole de Dieu vint
sur Elie et Elie se leva et s'en alla. C'était un commandement
au-delà de la Parole, savoir, se faire nourrir par des corbeaux
et se faire nourrir par une veuve païenne. Il connaissait le Dieu
de la Parole et il connaissait la Parole, mais, ici, il y a une reconnaissance
ultime de Dieu devant laquelle beaucoup d'entre nous aurions reculé,
et qui fait qu'Elie est Elie, tout comme Dieu est Dieu.
Être à cet
endroit en Dieu, où l'on ne limite pas Dieu à Sa propre
Parole, et n'exigera pas même une explication de Lui quand la
requête présente une disparité avec la Parole,
c'est être dans ce lieu ultime. Elie n'a jamais pris Dieu à
part pour Lui demander : "Ta Parole ne dit-elle pas qu'un corbeau
est un animal impur et Tu sais qu'il ne m'est pas permis d'entrer dans
la maison d'un Gentil?" Il s'est levé et est allé
selon la parole du Seigneur - dans le silence.
Comment Elie a-t-il su
que c'était la parole du Seigneur et non pas l'ennemi qui voulait
le faire sortir du lieu où Dieu voulait qu'il soit, et qui l'envoyait
dans un autre lieu hors d'Israël, le conduisant à l'endroit
le plus dangereux et le plus risqué, la ville et le royaume justement
de Jézabel elle-même? Il n'hésite pas même
un moment, ne serait-ce que pour débattre au sujet de savoir
si c'est Dieu qui parle ou l'ennemi, lequel sait si bien imiter la voix
de Dieu. Elie avait une confiance si absolue dans le fait que la parole
qui était sortie était réellement la parole de
Dieu, qu'il s'est plié à une obéissance immédiate.
Un tel discernement ne peut pas être pratiqué par un novice.
Si nous avons manqué des chuchotements et des injonctions de
Dieu et des appels à l'obéissance dans le passé,
alors comment pourrons-nous entendre des appels ultimes? C'est pourquoi
un Elie ne se forme ni ne se façonne en un seul jour. Il est
plutôt le fruit chéri de Dieu qui S'est beaucoup investi
pour amener un tel homme, qui était de chair et de sang et de
la même nature que nous, à un tel endroit. Il n'avait pas
plus de qualification que nous. Il palpitait; il transpirait; il avait
d'autres types de fonctions physiologiques autant que les mêmes
doutes et combats que nous. C'était un "fils de l'homme", mais
il a été amené à un endroit où il
a pu entendre la déclaration la plus troublante qui viole toutes
les catégories de compréhension religieuse et spirituelle
authentique à propos de Dieu, et, cependant, il l'a reconnue
comme venant de Dieu, et instantanément a pris conscience qu'il
devait y obéir.
Pourquoi Dieu a-t-Il envoyé
un oiseau impur pour nourrir Elie au lieu d'un oiseau "kasher"? Dieu
avait expressément et explicitement choisi les corbeaux. La dernière
et subtile tyrannie de l'ego qui se trouvera en opposition à
Dieu est la chose même que nous avons obtenue de Dieu.
Même la chose qui est correcte en Dieu peut être
employée contre Dieu quand elle est devenue quelque chose
de religieux ou quelque chose de spirituel, en tant que valeur en elle-même.
A moins que Dieu n'ait pris possession de cette chose là,
Il n'a pas possédé l'homme. Beaucoup d'entre nous nous
trouvons à un endroit où nous avons un long historique
en Dieu et jusqu'où nous avons cheminé un long chemin
d'obéissance en obéissance, mais la dernière chose
qu'il ne nous viendrait jamais à l'idée de concevoir comme
même potentiellement opposée à Dieu, est justement
la chose qui est religieuse ou spirituelle, que nous avons exaltée,
bien qu'elle soit quelque chose de correct en elle-même. Elle
devient seulement inacceptable quand elle s'élève comme
une barrière nous empêchant d'entrer dans une obéissance
finale, dernière, ultime et totale à Dieu. Le seul qui
puisse traverser ce seuil là n'est pas quelqu'un d'indifférent
ou de désinvolte vis-à-vis de la Parole de Dieu, mais
ironiquement l'homme qui insiste le plus sur cette dernière.
La sphère des choses
invisibles est le véritable critère déterminant
d'une vie pieuse. L'obéissance absolue, allant même jusqu'à
la mort, est la sagesse de Dieu qui est contraire à la sagesse
du monde où tout est calculé et accompli d'après
les choses visibles. Agir et vivre et conformer votre être à
l'obéissance à un Dieu invisible à la face de l'autorité
la plus visible qui a le pouvoir de vous tuer, et néanmoins obéir
au Dieu invisible, c'est là la suprême sagesse de Dieu.
C'est là le lieu où nous sommes appelés à
nous rendre, et c'est pourquoi un extraordinaire investissement de Dieu
est requis pour briser les puissances des choses invisibles et des choses
vues qui semblent avoir de tels poids, opulence, prestige, autorité,
villes et gratte-ciels. C'est là l'appel des derniers temps de
la "compagnie d'Elie", une présence prophétique qui accomplira
une obéissance totale à Dieu dans les derniers temps.
L'identification d'Elie à
la mort
"Après ces choses, le fils de
la femme, maîtresse de la maison, devint malade, et sa maladie
fut si violente qu’il ne resta plus en lui de respiration. Cette femme
dit alors à Elie : Qu’y a-t-il entre moi et toi, homme de Dieu?
Es-tu venu chez moi pour rappeler le souvenir de mon iniquité,
et pour faire mourir mon fils? Il lui répondit : Donne-moi ton
fils. Et il le prit du sein de la femme, le monta dans la chambre haute
où il demeurait, et le coucha sur son lit. Puis il invoqua l’Eternel,
et dit : Eternel, mon Dieu, est-ce que tu affligerais, au point de faire
mourir son fils, même cette veuve chez qui j’ai été
reçu comme un hôte? Et il s’étendit trois fois sur
l’enfant, invoqua l’Eternel, et dit : Eternel, mon Dieu, je t’en prie,
que l’âme de cet enfant revienne au dedans de lui! L’Eternel écouta
la voix d’Elie, et l’âme de l’enfant revint au dedans de lui,
et il fut rendu à la vie. Elie prit l’enfant, le descendit de
la chambre haute dans la maison, et le donna à sa mère.
Et Elie dit : Vois, ton fils est vivant. Et la femme dit à Elie
: Je reconnais maintenant que tu es un homme de Dieu, et que la parole
de l’Eternel dans ta bouche est vérité." (1 Rois 17:17-24)
La chose même qu'Elie
accomplit avec ce fils mort sur son propre lit est ce que Christ est
venu accomplir sur la croix, et c'est uniquement en l'accomplissant
que le salut est venu. Ils ont tous les deux pris la mort sur eux, ils
se sont identifiés au péché, qui, en lui-même,
est la mort. Le Seigneur, en union avec l'humanité adamique,
a pris position pour elle, et a été fait un avec elle
en l'embrassant dans toute sa puanteur. Quand Jésus a dit : "Que
cette coupe s'éloigne de moi", ce n'était pas la prière
d'un homme qui avait peur de la douleur physique, mais son identification
avec le péché et la mort, ce qui était contraire
à Sa propre nature de sainteté. Elie s'étendant
sur un garçon païen mort est un écho et une image
du même phénomène. C'est l'attitude de cœur d'une
personne disposée à embrasser la mort et à goûter
la mort en échange d'autrui. C'est comme si le prophète,
en s'étendant sur le garçon mort, disait : "Prends la
vie qui est en moi et communique-la lui." Il y a là une telle
identification et un tel abandon de sa personne pour le garçon,
qu'il n'y aurait pas eu de résurrection s'il s'était simplement
tenu poliment au pied du lit. Sa prostration était nécessaire.
Cette union avec la mort est le fait d'embrasser la croix.
Il est dit qu'Elie s'étendit
sur le corps trois fois. Pourquoi la première fois n'a-t-elle
pas été suffisante? Dieu requérait un acte entier,
un abandon final et un tel état d'identification avec cette chose,
qu'à moins que Dieu ne réponde Lui-même, vous êtes
vous-même immergé dans cette mort. Il n'y a pas de résurrection
pour lui et il n'y a pas de résurrection pour vous. Il y a eu
une identification complète.
Elie a crié
au Seigneur trois fois. Le Seigneur a entendu le cri d'Elie.
A moins que nous n'émettions ce même cri, Dieu n'entendra
pas, ni ne répondra. Qu'est-ce qui donne à l'homme la
capacité de crier? Elie avait les qualifications pour
mettre la mort en défaite parce qu'il avait déjà
traversé la mort et était du côté de la résurrection.
Il n'est pas l'homme qui est poliment religieux et qui fait la chose
qui a été correctement prescrite. C'est un homme qui a
traversé la mort, et il applique maintenant la vie de résurrection
pour mettre en défaite la mort à cet instant précis.
Comment pouvons-nous traverser le voile de la prière respectable
et appropriée pour atteindre la prière qui est un cri
dont Dieu entend le son et auquel Il répond, et qui suffit pour
ressusciter les morts? C'est là le cœur du problème car
Dieu ne répondra pas à moins qu'Il n'entende le son de
ce cri. Dans tout l'environnement du christianisme actuel, il
y a quelque chose de contraire à cette profondeur existentielle
et à ce cri.
"La prière fervente du juste
a une grande efficace. Elie était un homme de la même
nature que nous : il pria avec instance pour qu’il ne plût point,
et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six
mois." (Jacques 5:16-17)
Elie n'était pas
un spécimen exceptionnel de l'humanité. Le mot clé
qui distingue la prière d'Elie qui eut un impact sur les éléments
est l'ardeur. D'autres synonymes seraient : la ferveur, l'intensité
et la passion, ou en d'autres termes, Elie a prié comme Dieu
aurait prié. Il a prié dans le nom du Seigneur.
Il a prié en gardant contact avec la nature constitutive et le
caractère de Dieu, et Dieu a entendu cette prière,
car elle était, en tant que telle, la Sienne. Ce qui rend la
prière fervente n'est pas le tempérament de l'homme, mais
sa justice. La prière d'un juste met à disposition une
puissance époustouflante et est dynamique dans son opération.
Il doit, par conséquent, y avoir une certaine conjonction entre
la prière efficace et la stature spirituelle de celui qui prie
avec Dieu.
L'homme de résurrection
est donc éminemment l'homme juste. L'homme qui vit une telle
identification avec la Croix et l'identification avec le fait de se
vider de soi-même dans une relation quotidienne est l'homme qui
connaît la résurrection. Il est entièrement juste
de dire qu'il sait - et il abhorre l'idée contraire - que Dieu
ne peut pas être servi à partir de sa propre énergie
humaine, sa propre intelligence ou sa propre capacité. Qu'est-ce
que la justice sinon Dieu Lui-même!
Elie signifie "Il est la
divinité". Il y a une telle union avec Dieu que vous ne pouvez
pas dire où finit Elie et où commence Dieu. "...Il
n'y aura ni rosée ni pluie sinon à ma parole."
Elie est un homme qui se tient sur le terrain de la résurrection,
ce qui signifie qu'il est lui-même un avec la divinité.
Ce n'est plus la justice d'Elie. Le cri d'Elie n'est pas un trait du
tempérament humain, mais le propre cri de Dieu à travers
un homme qui vit dans la dimension de Dieu Lui-même. C'est Dieu
qui crie à Dieu. C'est une réponse profonde à quelque
chose de profond dans un homme qui a passé à travers et
au-delà des catégories religieuses, et se trouve dans
la sphère de Dieu Lui-même. C'est là la clé
de l'activité de Dieu de la fin des temps. Se faire comprendre,
avoir de bonnes intentions, de bons principes, être religieux
et sincère seront inutiles et vains. Le fils, ou ultimement la
nation d'Israël, restera mort.
L'inadéquation de l'homme
"Que le méchant
abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées;
qu’il retourne à l’Eternel, qui aura pitié de lui, à
notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner." (Esaïe 55:7)
Nous devons comprendre
la haine qu'éprouve Dieu à l'égard de ce qui prend
sa source dans notre humanité déchue. La religion est
quelque chose qui émane de l'homme, lequel pense qu'il rend un
culte à Dieu, mais elle vient d'en bas et non d'en haut. Elle
semble en surface "respectueuse de Dieu", mais Ses voies sont plus élevées
et Ses pensées sont plus élevées. Comment Dieu
peut-Il appeler un homme injuste ou méchant si ce dernier n'a
pas eu auparavant la possibilité d'obtenir les pensées
de Dieu et de vivre dans Ses voies? C'est exactement la crise que Jésus
a amenée lorsqu'Il est venu en Israël et S'est révélé
devant Israël comme le Fils de Dieu. Le scandale de Jésus
est justement ce scandale là, qui consiste à dire aux
religieux : "Aussi bien intentionnés que puissent être
vos efforts, ils sont privés de la gloire de Dieu. Dieu vous
appelle à sortir, dans toutes les directions, de ce qui a son
origine en vous, et veut vous amener dans une dimension dans
laquelle Dieu est tout en tout." Comment la chose fut-elle reçue
quand Jésus parla? Elle engendra une réaction telle qu'elle
amena la mort de Celui qui paraissait dérober aux hommes le fondement
de leur propre justice. Si cela est vrai, à combien plus forte
raison la chose doit-elle être démontrée par le
prophète qui, par son appel et son ministère même,
est le témoignage de Jésus ! Il doit être éminemment
l'homme de la résurrection, et cela seul est la justice, et seule
cette prière provenant de cette justice obtient la puissante
réponse de Dieu.
Seul celui qui a traversé
la mort et est revenu à la vie peut embrasser la mort (le garçon)
sans craindre que cela pourra lui coûter la vie. Un homme qui
continue à se raccrocher à sa vie et à vivre de
sa vie, tout aussi religieuse qu'elle puisse être, n'embrassera
pas la mort. Il priera d'une manière respectable, mais à
distance. L'homme, cependant, qui a traversé la mort et dont
la vie ensuite n'est pas sienne, peut s'étendre et s'étendra
sur ce corps sans crainte. Il est déjà l'homme mort qui
a été ramené à la vie et son cri n'est pas
un cri religieux mais le propre cri de Dieu. C'est le cri d'un homme
juste qui produit un fort impact sur les éléments.
Nous devons saisir quelque
chose de l'entêtement bien humain qui désire établir
sa propre justice. A propos d'Israël, Paul pouvait dire :
"Je leur rends le témoignage
qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence : ne connaissant
pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre
justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu." (Romains
10:2-3)
Si quelqu'un représente
une menace contre une justice fondée sur nos accomplissements
et notre rectitude, nous, les propre justes, avons la fâcheuse
réaction de le tuer afin d'ôter cette menace, mais en le
tuant, nous révèlerons et nous prouverons que nous ne
sommes pas justes. La justice d'Elie, ses prières et ses
obéissances n'étaient pas siennes. Il est le prophète
sans doute davantage que tous les autres, qui reflète Dieu comme
Dieu.
La restauration de l'autel
"Elie dit alors à tout le peuple
: Approchez-vous de moi! Tout le peuple s’approcha de lui. Et Elie rétablit
l’autel de l’Eternel, qui avait été renversé. Il
prit douze pierres d’après le nombre des tribus des fils de Jacob,
auquel l’Eternel avait dit : Israël sera ton nom; et il bâtit
avec ces pierres un autel au nom de l’Eternel. Il fit autour de l’autel
un fossé de la capacité de deux mesures de semence." (1
Rois 18:30-32)
La première démarche
d'Elie après s'être moqué des faux prophètes
a été la restauration de l'autel qui avait été
renversé. Elie doit d'abord venir et restaurer toutes choses.
C'est là le modèle des choses futures dans lequel nous
devons creuser pour saisir la signification de la restauration d'un
autel qui a été intentionnellement renversé.
Que représente-t-il et pourquoi douze pierres sans lesquelles
le sacrifice qui allait suivre n'aurait pas pu être offert et
le feu ne serait pas tombé? La restauration de l'autel est en
quelque sorte une exigence classique et on doit s'attendre à
la trouver dans le "prophète Elie" des temps de la fin. Premièrement,
nous devons identifier ce qu'elle représente, parce que c'est
un acte d'une signification énorme qui doit révéler
le cœur du prophète.
Douze est l'assertion du
gouvernement divin de Dieu. L'œuvre de restauration est monumentale;
c'est un travail usant pour le dos que de soulever ces pierres qui ont
été dispersées tout autour. L'autel n'est pas tombé.
Il a été brisé. Ceci implique une rébellion,
une attitude vindicative, une véhémence et une colère
exprimées à l'encontre de Dieu. C'est la suprême
impertinence devant le Tout Puissant, et c'est la condition à
laquelle est parvenu Israël. Tout Israël, qui avait participé
à ce type d'événement, ou avait bénignement
permis qu'il ait eu lieu, et n'avait pas lui-même restauré
l'autel, regarde maintenant le prophète en train de le restaurer.
Quel est donc le corollaire à cet acte significatif pour l'appel
prophétique dans les temps de la fin? En d'autres termes, se
pourrait-il que nos autels soient aussi renversés? S'il
y a quelque chose que l'on célèbre de façon charismatique
aujourd'hui, c'est bien l'adoration et la louange. Est-ce que l'autel
de Dieu est renversé aujourd'hui quand il est célébré
de façon si ostensible aujourd'hui dans une telle masse de cassettes,
vidéos, groupes musicaux et groupes de louange? Tout ceci est
écrit pour notre instruction, nous qui sommes parvenus à
la fin des siècles. Si nous nous acheminons vers ce type de confrontation,
en particulier alors que l'Eglise s'achemine vers l'apostasie et ne
le sait même pas, alors qu'est-ce que cela signifie pour nous
qui sommes appelés à être la "compagnie d'Elie"?
Quel autel est tombé dans notre génération? Je
ne peux croire que le Seigneur va revenir avant qu'il n'y ait de nouveau
un Elie sur la terre dans les derniers temps pour accomplir cette œuvre,
et si nous ne pouvons même pas identifier ce qui a été
brisé, alors comment allons-nous le restaurer?
Dieu a dit que Sa maison
est un lieu de sacrifice; dans le cas contraire, ce n'est pas
Sa maison. Dès que les choses deviennent prédictibles
et commodes, alors ce n'est plus la maison de Dieu. La première
fois que le mot adoration est utilisé dans la Bible, c'est lorsque
Abraham a été sur le point d'offrir son fils en sacrifice
:
"Et Abraham dit à ses serviteurs
: Restez ici avec l’âne; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là
pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous." (Genèse
22:5)
Lorsque Abraham disait
"adorer", vous pouvez être certain qu'il voulait dire "sacrifice".
La toute première utilisation du mot adorer se place dans le
contexte d'un sacrifice ultime. Adorer est synonyme de sacrifice. Qu'est-ce
que cela dit à propos de l'Eglise aujourd'hui? Que cela coûte-t-il
d'aller à l'église le dimanche pendant quelques heures?
Est-ce une reddition totale à Dieu ou est-ce une décharge
religieuse, réduite et minimaliste, qui nous libère de
nos poursuites réelles? Qui est-ce qui laisse le peuple
de Dieu s'accommoder de cela ? Qui refuse de porter ce phénomène
sur ses épaules et crie à plein gosier pour confronter
le peuple de Dieu piégé dans cette superficialité?
Le baptême est devenu une ordonnance religieuse, mécanique
dont les gens ne savent pas, ou prétendent ne pas savoir, qu'il
signifie aller au lieu de la mort.
Nous leur enseignons à
chanter des chœurs et à répéter "Amen" et "Alléluia"
et par cela à leur faire sentir qu'ils ont rendu un culte à
Dieu. Les autels ont été renversés et la situation
est pire que ce nous pensons et, ironiquement, cela a lieu à
l'heure même où le christianisme est le plus porté
aux nues ! Les groupes de louange aujourd'hui débattent sur ce
qui va prédominer : l'adoration ou la parole prophétique.
Les hommes prennent tout leur temps pour "faire leur chose" dans l'adoration
afin de "créer" le climat et l'atmosphère, et au lieu
que les gens soient préparés à la parole prophétique,
ils sont souvent empêchés de l'entendre à cause
de l'adoration. L'adoration est hostile à la parole prophétique
plutôt que d'y conduire. La chose qui est supposée être
calculée pour conduire à adorer et préparer à
la parole, ironiquement, devient la chose qui s'y oppose et rivalise
avec elle !
Quelque chose a besoin
d'être restaurée en vérité et est intrinsèquement
liée au nombre douze et seul le prophète aura en lui les
entrailles pour le faire. Il se pourrait qu'il ait à renverser
avec ses poings avant qu'il ne puisse rebâtir. Il se peut qu'il
ait à détruire ce qui prétend être l'autel
de l'adoration, mais est en réalité une contrefaçon
en plastique qui ne peut pas supporter le poids véritable du
sacrifice, et induit le peuple de Dieu, comme les faux prophètes
de Baal, à une pseudo religion de convention.
Elie ne ramasse pas des
pierres qui se trouvent juste autour de l'autel. Il est en train de
reconstruire un autel qui existait autrefois et avait douze pierres.
Il est le prophète de la restauration. Il ramène
ce qui existait autrefois, mais qui est parvenu à l'endroit,
non seulement du déclin ou d'une mauvaise utilisation, mais qui
a été violemment rejeté et renversé.
Il reconstruit et restaure cette chose même. Il est plus
facile de trouver quelques grosses pierres et de les rassembler pour
la première fois plutôt que de prendre ce qui autrefois
existait et a été maintenant totalement rejeté.
L'œuvre de restauration est plus grande que l'œuvre d'inauguration.
Il est plus facile de partir à zéro que de revenir en
arrière pour s'occuper des choses qui existaient autrefois. C'est
un travail monumental, qui use le dos. Elie doit d'abord venir et restaurer
toutes choses, et à moins que ce mot "restaurer" ne soit dans
nos esprits, alors nous ne sommes pas des candidats à être
des prophètes.
Nous pouvons savoir dans
une certaine mesure si nous avons un appel prophétique par la
disposition que nous avons à restaurer les anciens chemins et
sentiers, les choses qui sont tombées ou ont été
renversées par la force et rejetées au loin. Qu'est-elle
l'intention de Dieu, qui était au commencement?
Au commencement...
Si nous voulons voir quelque
chose dans son authentique configuration telle que Dieu la voulait à
l'origine, alors nous devons la voir dans sa première expression
dans les Ecritures. C'est dans ce but qu'il nous a été
donné les grandes figures patriarcales. Abraham est le prototype,
le père de la foi. L'Eglise du livre des Actes est le modèle
de ce qu'était l'Eglise au commencement mais qu'elle n'est plus.
L'Eglise aujourd'hui est de plus en plus la somme des traditions, dénominations,
sophistications et des technologies et méthodologies modernes,
par exemple, "l'adoration" est sensée faire descendre Dieu. Tous
ces éléments nous invitent à les renverser, déraciner
et arracher afin que quelque chose soit restaurée : il s'agit
de ce que Dieu a donné depuis le commencement, à savoir
le christianisme apostolique. A la fin, il doit être aussi authentique
qu'il ne l'était au début, lorsque la gloire de Dieu était
dans l'Eglise, au point que les hommes étaient effrayés
même à l'idée de s'y joindre. Quiconque violait
l'Esprit de Vérité était emporté mort, les
pieds en premier, par les jeunes gens. Restaurer avant le retour du
Seigneur est une tâche exceptionnelle et écrasante, parce
qu'il est tellement facile de "passer outre". Un prophète a la
vision de ce qui est originel et une jalousie de la gloire qui l'accompagnait.
Il ne peut encaisser aucune déviation, aucun ersatz contrefait
ou de notre époque moderne. Il veut la gloire de Dieu qui était
au commencement, et veut voir la chose authentique restaurée
et sait que cela requérra un tel labeur pour ramasser ces pierres.
Le prophète non seulement restaure mais également préserve
et élève continuellement la conscience de la chose véritable
devant le peuple de Dieu.
Les faux prophètes
ne savaient pas qu'ils étaient de faux prophètes. En réalité,
ils espéraient qu'il y aurait un Dieu qui les exaucerait. La
forme la plus vile de l'apostasie survient quand les gens qui sont apostates
ne reconnaissent même pas ou ne se voient pas comme des apostates,
et pensent qu'ils sont pleinement dans la foi. C'est là l'apostasie
ultime et nous devons sérieusement nous demander si nous ne sommes
pas déjà en train de décrire la condition dans
laquelle est parvenue l'Eglise, même dans ses formes les plus
belles et ses plus éclatantes célébrations. Nous
ne parlons pas seulement des grandes églises traditionnelles
comme l'Eglise Episcopalienne et l'Eglise Méthodiste, mais sommes-nous
disposés à considérer ces formes d'Eglise qui sont
les plus charismatiquement célébrées dans le christianisme
d'aujourd'hui? L'apostasie est même pire dans ces milieux parce
qu'elle n'est même pas reconnue en tant que telle, à tel
point que quand quelqu'un vient les confronter et les mettre au défi,
alors ce dernier est appelé un "trouble-fête en Israël"
et on le met à la porte.
L'homme prophétique
a en quelque sorte, dans les couloirs les plus profonds de son cœur,
une petite sensation de malaise, de sorte que, bien que tout le monde
puisse chanter "Amen" et "Alléluia" et savoure un merveilleux
moment, il y a quelque chose dans son propre cœur qui ne peut dire "Oui"
et "Amen". Il ne voit pas la chose authentique, bien qu'elle prétende
l'être et en ait toute l'apparence. Le prophète est si
finement ajusté à Dieu, qui Lui seul est authentique,
que quand il vient en présence de quelque chose qui paraît
juste mais ne l'est pas, cela retentit sur sa propre âme. Comment
un tel homme peut-il être trouvé et formé dans un
tel discernement? C'est le besoin criard de l'Eglise de cette heure
parce que la séduction est bien plus étendue que ce que
nous en savons.
Le feu du ciel
"Il arrangea le bois,
coupa le taureau par morceaux, et le plaça sur le bois. Puis
il dit : Remplissez d’eau quatre cruches, et versez-les sur l’holocauste
et sur le bois. Il dit : Faites-le une seconde fois. Et ils le firent
une seconde fois. Il dit : Faites-le une troisième fois. Et ils
le firent une troisième fois. L’eau coula autour de l’autel,
et l’on remplit aussi d’eau le fossé. Au moment de la présentation
de l’offrande, Elie, le prophète, s’avança et dit : Eternel,
Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël! que l’on sache aujourd’hui
que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que j’ai
fait toutes ces choses par ta parole! Réponds-moi, Eternel, réponds-moi,
afin que ce peuple reconnaisse que c’est toi, Eternel, qui es Dieu,
et que c’est toi qui ramènes leur cœur! Et le feu de l’Eternel
tomba, et il consuma l’holocauste, le bois, les pierres et la terre,
et il absorba l’eau qui était dans le fossé." (1 Rois
18:33-38)
Il y a un symbole que nous
devons reconnaître ou sinon nos sacrifices seront vains, notre
service sera incomplet et le feu de Dieu ne descendra pas, et l'Eglise
restera dans son apostasie. Il s'agit d'un acte de type accompli une
fois pour toutes qui fait écho : Dieu Se révélant
Lui-même comme Dieu, et réfutant la sagesse et la logique
du monde, et montrant qu'Il est plus grand. Même les pierres furent
consumées dans le feu. Une démonstration fut faite devant
une Israël apostate qui avait abandonné son Dieu et s'était
tournée vers d'autres dieux. Les dieux de Baal étaient
tant célébrés et honorés qu'on leur avait
fait des idoles les représentant. C'était parce que ces
dieux donnaient quelque chose à leurs faux adorateurs.
Ils leur donnaient la fertilité; ils les aidaient à la
guerre; ils les aidaient dans leurs finances et à leur trouver
du travail; ils les secouraient dans une certaine sagesse humaine. C'étaient
des dieux qui rapportaient beaucoup, et si vous les adoriez, alors ils
vous aidaient. Si vous voulez vous enrichir rapidement en tant que chrétien,
vous allez l'obtenir avec une facilité fabuleuse par l'intermédiaire
des faux dieux de ce monde.
A l'époque d'Elie,
ces religions avaient évidemment une telle emprise sur Israël
qu'ils avaient abandonné le respect et l'honneur qu'ils devaient
à leur Dieu. Dieu, à un moment donné de l'histoire,
doit démontrer avec une telle force ce qu'Il est en tant que
Dieu qu'Il doit réduire en miettes tout ce en quoi Israël
avait faussement placé sa confiance. Dieu disait : "Je ne
vais pas seulement consumer le sacrifice mais Je vais préparer
ce sacrifice d'une telle façon que personne ne pourra croire
qu'il peut être consumé. Je vais mettre tous les obstacles
et obstructions possibles, tout ce qui, par l'intelligence charnelle,
pousse à croire que le feu ne pourra pas être allumé,
et Je vais vous montrer qui Je suis. Non seulement le feu va
prendre, mais il va aussi consumer le sacrifice, l'eau et même
les pierres sur lesquelles est posé le sacrifice, tout autant
que Je suis Dieu."
"Quand tout le peuple vit cela,
ils tombèrent sur leur visage et dirent : C’est l’Eternel qui
est Dieu! C’est l’Eternel qui est Dieu!" (1 Rois 18:39)
C'était là
quelque chose de si indiscutable qu'ils eurent à abandonner leurs
notions, leurs concepts, leurs attitudes et leurs traditions. Cette
divine jalousie pour la réalité et le feu réel
est au cœur de l'appel prophétique, et elle rendra un homme capable
d'attendre, et d'attendre dans le reproche, et ensuite d'être
un agent de Dieu dans le moment historique que Dieu S'est choisi. Il
n'y avait aucune garantie que le feu allait tomber, et le prophète
doit être préparé même à la déception
la plus amère, après avoir fait toutes ces choses, de
voir que le feu ne descend pas. Dieu n'a pas besoin de s'expliquer,
et nous subissons la déception la plus indicible devant les personnes
à qui nous voulions le plus que Dieu révèle Sa
gloire. A moins que nous ne soyons préparés à ce
que le feu ne tombe pas et à supporter l'inexplicable déception
de n'avoir pas eu d'exaucement, nous ne pourrons pas être les
hommes que Dieu va utiliser pour que le feu tombe. Un homme, qui est
disposé dans son obéissance à faire tout selon
Sa parole et à souffrir la douleur indicible de la déception
dans le cas où le feu ne tomberait pas, a toutes les chances
de voir le feu tomber. L'obéissance d'un fils signifie porter
le reproche des incompréhensions des hommes et les inexplicables
"déceptions de Dieu".
Le feu était le
témoignage de l'approbation complète et globale de Dieu
concernant tout ce qu'accomplissait le prophète. C'était
véritablement un fait sans précédent de voir ainsi
une telle jalousie prophétique pour la gloire de Dieu, de sorte
que pas une seule chose n'a fait défaut. Aussi nombreuses que
puissent être les alternatives qui paraissent commodes et sont
à portée de main, elles ne doivent pas être employées,
seules les pierres de Dieu, les douze pierres doivent l'être!
Le ministère de
la restauration est l'appel distinctif de l'œuvre prophétique
de Dieu dans les temps de la fin. Le résultat en est qu'Israël
va être restaurée, mais c'est l'Eglise qui doit d'abord
être restaurée dans la véritable adoration et la
foi véritable, la véritable obéissance à
la Parole, la vérité elle-même, parce que l'Eglise
est la colonne et le fondement de la vérité. Il y a un
énorme travail de restauration pour l'Eglise, qui, une fois restaurée,
pourra être l'instrument de Dieu pour la restauration d'Israël.
Une Eglise défunte ne fera pas tomber le feu pour Israël.
La vie ou la mort
La question du prophète
est une question de vie ou de mort. Cela a toujours été
le cas et le sera de nouveau dans les derniers temps. Le temps vient
où nous devrons confronter les faux prophètes tout comme
Elie l'a fait. Nous ne pouvons plus dire : "Eh bien, tu as le droit
d'avoir ton opinion. Tu n'es pas obligé d'être d'accord
avec moi." Mais plutôt : "Votre point de vue est en fait en train
d'endormir les gens et de les induire dans une fausse sécurité
qui leur assurera la mort, et je vous confronte, car ce point de vue
est faux." Elie a confronté les faux prophètes et nous
rentrons dans une heure où nous ne pourrons plus garder nos opinions
pour nous-mêmes. La question de savoir qui est réellement
véritable et qui est réellement faux requiert maintenant
d'être posée sur la table pour être un sujet ouvert.
Aucune question actuelle n'est peut-être plus critique pour l'Eglise
: identifier et distinguer l'un et l'autre.
Référence:
"The Prophetic Call" (L'Appel Prophétique), Arthur Katz,
chapitre 12
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