Il
est nécessaire de discerner la pensée du Seigneur et faire
monter l’intercession sur cette base.
Ce qui doit diriger notre
action ne doit pas être les bons sentiments mais il faut que ce
soit l’Esprit et l’Esprit en accord avec les Écritures. Il faut
faire attention de ne pas se trouver dans l’erreur par rapport à
Dieu. Les gens ont le même problème dans leur vie de prière.
" Comment faut-il prier ? ", " Cela fait des
années que je prie pour tel problème ou pour que telle
menace soit éradiquée... "
Il se pourrait bien qu’en
agissant ainsi nous priions contre la volonté de Dieu (pensons,
par exemple, aux menaces contre Israël) parce que ces menaces sont
véritablement celles que Dieu est en train d’envoyer pour détruire
la nation afin qu’Il puisse la relever. Par conséquent, comment
faudrait-il prier ? Que veut dire prier par l’Esprit ? Il y a actuellement
une interaction de l’Esprit de Dieu qui prie d’une manière différente
qu’auparavant. Votre bien (le bien pour lequel vous priez), c’est du
mal quand ce bien est, en fait, en contradiction avec la volonté
de Dieu. Cela nous met dans l’obligation de discerner la volonté
de Dieu pour faire monter notre intercession sur cette base là.
Ce fut l’expérience de ce grand intercesseur du Pays de Galles,
lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Directeur d’une école
biblique, il retrouvait fréquemment ses élèves
pour prier et intercéder selon la pensée du Seigneur.
Lors de ces réunions, s’il arrivait à quelqu’un d’exprimer
une prière de nature personnelle ou autre, il lui était
répondu de réserver ce genre de prières pour son
temps de culte personnel, mais que, pour le moment, ils étaient
réunis pour prier collectivement et réussir à discerner
la pensée de Dieu pour ce temps-là.
Ils furent amenés, un jour, à demander que les efforts
nazis ne soient plus dirigés vers la Grande-Bretagne mais vers
la Russie. Cela se révéla être le tournant de la
guerre et aujourd’hui encore, c’est un fait resté inexplicable
par les historiens militaires. Leur intercession modifia les décisions
des nations. Ils intercédèrent pendant la bataille d’Angleterre,
qui se livrait entre l’aviation anglaise et la Luttwafe. Des jeunes
pilotes de 15-18 ans vainquirent les pilotes chevronnés de l’aviation
allemande. A ce moment là, l’intercession de ce groupe devint
un moment historique. Leurs prières n’étaient pas le résultat
d’une cogitation intellectuelle. Ils avaient collectivement et correctement
discerné la pensée du Seigneur car, en fait, la qualité
de leurs relations mutuelles dans cette vie communautaire leur permettait
de le faire…
LA QUALITE DE NOTRE INTERCESSION NE POURRA
PAS DEPASSER
LA QUALITE DE LA VERITE DE NOS
RELATIONS MUTUELLES
On peut s’asseoir en cercle pour prier, mais ce ne sera qu’une suite
de prières individuelles, si nous ne sommes pas réellement
unis les uns aux autres, dans une relation véritable. Et c’est
cette dimension là que nous avons négligée. Or
ces hommes ont été conduits à prier ainsi car ils
vivaient dans un même lieu et ils avaient de véritables
relations les uns avec les autres. Ce faisant, ils ont découvert
ce principe que nous avons besoin d’apprendre tout à nouveau.
Toute la pensée de notre civilisation actuelle est foncièrement
individualiste. Nous ne parvenons pas à comprendre l’Eglise comme
une entité collective.
"Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu
et ils avaient tout en commun " (Actes 2:44).
" La multitude de ceux qui avaient cru n’étaient qu’un
cœur et qu’une âme " (Actes 4:32-33).
Ils n’étaient pas seulement assis les uns à côté
des autres. Ce qu’ils vivaient entre eux avait, en fait, le caractère
même de la relation liant les trois personnes de la Divinité
: une relation intime et respectueuse l’une envers l’autre. Et l'Ecriture
ajoute : " Et une grande grâce reposait sur eux tous "
(Actes 4:33). C’est " une grâce " que nous n’avons toujours
pas vécue car nous ne sommes pas encore tous prêts. Ce
n’est pas quelque chose que nous atteindrons automatiquement, à
moins de chercher volontairement à retrouver ce modèle
de relations.
Nous avons besoin d’apporter à la croix tout notre désir
de préserver notre vie privée. Nous devons aussi être
prêts à accepter l’humiliation qui vient de la réalité
du quotidien d’une vie vécue ensemble. Lorsque Dieu nous a appelés
à la vie communautaire, je savais d’emblée que ce serait
une expérience qui me concernerait moi, personnellement.
C’est une chose de voir
Arthur Katz prêcher en public sous l’onction de Dieu, mais comment
serait-il le lundi ou le mardi matin ?
L’une de mes premières
expériences se produisit lors d’une dispute avec ma femme. Le
problème, c’est que ses cris s’entendirent dans toute la communauté
! Elle criait : " Va leur dire quelle espèce de saint
tu es, toi !" et puis vlan ! la porte qui claque dans mon
dos ! Ce soir là, je devais aller à la réunion
de prière. Tout le monde avait entendu et j’étais là,
assis face à face avec les saints réunis, essayant d’être
spirituel autant que possible après avoir entendu ces remarques.
Et ce sont les plus tendres que je pourrais vous partager ! Voilà
ce qui se passe quand nous sommes là, reliés de façon
suffisamment étroite les uns avec les autres. Mais ce n’est que
dans ce genre d’intimité que peut venir la réponse. La
réponse qui va avoir un impact sur la situation qui emmène
une épouse à prononcer des paroles de cette manière
là.
Nous sommes nombreux à traverser des problèmes personnels
ou des situations pour lesquels nous n’avons pas trouvé de solutions
dans nos vies. Nous avons prié avec force que Dieu guérisse
la situation mais Dieu ne répond pas… Car Il ne vient pas à
notre rencontre sur le terrain de notre vie privée. Il vient
à notre rencontre quand nous sommes réunis avec l’ensemble
des saints, de sorte que le remède pour nous sera aussi une révélation
pour les autres et une réponse à leurs prières.
Mais que sera la réaction des frères et sœurs quand ils
entendent un responsable " humilié " de cette manière
là ? Vont-ils se réjouir en privé et en tirer une
source d’orgueil pour eux-mêmes, en étant bien contents
qu’il se fasse dire ses quatre vérités, ou est-ce que
cela les amènera plutôt à prier pour la résolution
du conflit avec une solution qui aura un impact sur l'ensemble de la
communauté et de son témoignage ? La communauté
est donc face-à-face avec une décision et c’est au travers
de cela que le caractère chrétien se façonne, mais
il faut que le responsable soit prêt à accepter l’humiliation,
autrement cette communauté sera privée de cette dynamique.
Il n’y aura pas de prière authentique s'il n’y a pas de communauté
authentique et il faut que nous soyons prêts à payer le
prix pour cela et ne pas être sur la défensive, parce que
l’Église n’existe pas pour la guérison des brebis seulement,
mais aussi des pasteurs.
Or nous avons cultivé un christianisme où le berger est
placé sur un piédestal, intouchable, plutôt que
d’être compris comme étant un homme comme tous les autres,
ayant des problèmes, qui a besoin de trouver une solution; et
ces solutions ne pourront être apportées que par le Corps
et une Église véritablement Église. Nous ne devons
pas nous replier sur nous-mêmes, encourager une sorte de préservation
d’un domaine privé, une défense, quelque chose qui nous
met à l’abri de ces attaques, qui préserve la personne.
Nous pouvons " aller de gloire en gloire " en voyant la gloire
de Dieu dans le visage de l’autre.
Une autre expérience des premiers temps de ma vie communautaire,
un épisode très important, a été la mort
de mon chien. J’avais un magnifique berger allemand, d’une obéissance
totale et qui me suivait partout, mais ce chien avait tendance à
mordre. Nous arrivions à couvrir et à gérer cela
en famille, tant que nous vivions en privé. Une fois que nous
nous sommes établis dans la vie communautaire, ce même
chien est devenu une menace et il devenait évident qu’il fallait
l’euthanasier. Je suis resté jusqu’à la dernière
minute au téléphone pour trouver une personne capable
de s’en occuper mais je n’ai pas réussi. Il a fallu aller avec
d’autres hommes et leurs chiens. Il fallait traîner ces chiens
qui sentaient que leur fin était proche, alors que le mien m’a
suivi, doux comme un agneau. Il s’est assis calmement, m’observant creuser
sa tombe, alors que les larmes coulaient sur mes joues. Je ne me souviens
pas d’avoir jamais pleuré autant depuis, devant la perte de ce
merveilleux animal et du lien extraordinaire que nous avions l’un avec
l’autre. J’étais incapable d’appuyer moi-même sur la gâchette
et un frère s’est porté volontaire : un frère avec
qui les relations étaient pour le moins tendues et qui ne se
faisait que trop plaisir à l’idée de tirer sur mon chien
! Ce qu’il a fait…et j’ai mis mon chien dans ce trou. Alors que nous
revenions vers la communauté, mon bras était autour du
cou de mon frère et son bras était autour du mien.
Quelque chose de nouveau était né au travers de la mort
de ce chien, quelque chose que l’on n'aurait pas pu obtenir d’une autre
manière. J’étais quelqu’un qui parlait haut et fort du
Corps de Christ mais en réalité, ce chien m’était
plus cher que n’importe quel membre de ce Corps ! Et cela suscitait
en moi des larmes d’angoisse. Le Seigneur m’a montré que même
si je savais siffler le vocabulaire et la bonne doctrine, mes larmes
m’avaient trahi et m’avaient montré où en était
véritablement mon âme, mon âme qui était plus
attachée à un animal à quatre pattes qu’aux enfants
de Dieu ! Et il a fallu cette mort pour me le révéler.
Cela n’aurait jamais été nécessaire si j’avais
continué à vivre en privé et en famille dans mon
ancienne maison de dix-sept pièces. C’est la vie en communauté
qui a obligé mon âme à se confronter avec ce problème.
Il y avait une mort à moi-même nécessaire pour moi,
quelque chose que je n’aurais jamais vécu ou expérimenté
autrement. Ce sont ces choses là qui jaillissent dans le changement
qualitatif qu’apporte la vie en commun et nous avons besoin d’être
disposés à la vivre.
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