Israël
est une clé pour l’interprétation des Écritures;
c’est une des clés de la foi. Perdre le sens du destin millénaire
et éternel d’Israël, c’est perdre le sens de l’éternité
elle-même. Dans les intentions de Dieu, il n’y a rien de plus
motivant pour inspirer une vie de victoire, une vie héroïque
et apostolique, ainsi que l’espérance d’une récompense
à venir, dans l’éternité. Quoi de mieux pour inspirer
une vie pleine de sens, une vie de sacrifice? Or c’est précisément
là ce qui nous fait le plus défaut: nous n’y pensons pas,
nous ne nous y attendons pas; nous n’attendons pas de couronne et ne
vivons pas comme si nous en méritions une. Nous passons à
côté de ce que Dieu donne de plus motivant pour créer
une église victorieuse; nous avons perdu ce que Dieu offre de
plus grand pour réduire à rien la puissance de ce monde,
dont le pouvoir de séduction, dans cette génération,
est plus grand qu’il n’a jamais été dans le passé.
Ce monde hypnotise les nations au moyen de ses marchandises, de sa culture.
Il y a une seule façon
d’être immunisés contre le pouvoir de ce monde et de rester
indifférents devant Lui, un seul moyen de traverser cette vie
et ce monde sans se laisser affecter par eux: c’est de voir l’invisible,
de voir ce qui est éternel. Tel était le point
focal de la vision apostolique de Paul, qui voyait avec tant de netteté
et d’intensité le poids invisible de gloire, que ses souffrances
présentes en devenaient éphémères et légères.
Ce que Paul voyait n’avait rien d’un fantasme, il ne s’agissait en rien
de choses hypothétiques ou subjectives: il s’appropriait véritablement
des réalités qui rendaient légères et éphémères
ses souffrances du moment. Or il ne faut rien de moins pour que nos
propres souffrances soient transformées au même degré.
Il est également vrai que si nous acquérons cette perception-là
de l’éternité, nous sommes assurés de souffrir.
Nous ne représentons
rien pour les principautés de l’air qui dominent notre nation
jusqu’au jour où nous nous mettons à prendre au sérieux
la vision de l’éternité: en effet, tous les aspects
de notre foi passent alors par une transformation. C’est alors que reprend
vie cette bienheureuse espérance de l’Église: l’attente
du retour du Seigneur. Il ne s’agit plus, alors, d’une simple formule
doctrinale, mais du désir brûlant d’un peuple qui va faciliter
et hâter la Parousie de Jésus-Christ. Un tel peuple, qui
voit se désintégrer ce monde et ses systèmes, sait
par conséquent quelle devrait être notre conduite, puisque
nous attendons et hâtons l’avènement du Jour de Dieu.
Voilà la vision
apostolique et prophétique dans toute sa plénitude. Il
s’agit là de bien autre chose qu’une vague sympathie, une vague
empathie pour Israël. Il s’agit de voir tout autrement, et de voir
pourquoi la dévastation doit immanquablement précéder
la restauration. On voit alors que la question des principautés
et des puissances dépasse de loin celle de la délivrance
individuelle: il s’agit de cette ultime collision, aux dimensions épiques,
qui doit se produire dans les derniers jours entre deux systèmes
de pouvoir qui se disputent la création. En fin de compte, c’est
la foi elle-même qui est en question.
Nous avons célébré
le Saint Esprit de façon "charismatique", sans voir en Lui les
arrhes de la puissance du siècle à venir. Nous L’avons
considéré plus ou moins comme une ressource destinée
à améliorer nos situations ecclésiales et dénominationelles.
Entendez-vous bien cela? Considérez cette seule question: le
Saint Esprit replacé dans Son contexte éternel, apocalyptique,
tel qu’Il fut promis à Israël. Il y a là une prophétie
concernant Israël ressuscité d’entre les morts; son accomplissement
requiert la puissance divine, les capacités de la vie divine.
Et nous qui cherchions à nous approprier quelque chose afin d’améliorer
nos dénominations et nos réunions d’église! Avez-vous
compris que le Saint Esprit donne l’avant-goût de la puissance
du siècle à venir? Voilà ce que cela signifie de
Le replacer dans la perspective d’éternité.
Pour traiter cette question,
il faudrait bien un séminaire de trois jours... Mais prenons
maintenant le chapitre 11 de l’Épître aux Hébreux:
je vais relire ce passage grâce auquel Dieu a commencé
à ôter le voile de ma propre intelligence, ce chapitre
bien connu sur la foi dans sa plénitude, la foi abrahamique.
J’espère vous montrer que ce chapitre débouche sur une
perspective centrale, éternelle. Sinon, il ne s’agirait pas de
la foi d’Abraham.
Nous sommes prisonniers
du temps, prisonniers de notre culture, prisonniers du visible, du temporel.
C’est ce qui empêche l’Église d’être une affirmation
des choses éternelles; et pourtant c’est bien là ce qui
devrait être au coeur de notre témoignage. Alors que Dieu
nous soit en aide ce matin, tandis que nous relisons ces versets.
"C’est par la foi qu’Abraham
obéit à l’appel de Dieu en partant vers un pays qu’il
devait recevoir en héritage; et il partit sans savoir où
il allait. C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre
promise comme en un pays étranger, habitant sous des tentes."
(Hébr. 11: 8-9). Les tentes sont des demeures temporaires,
parce qu’Abraham était étranger sur la terre. C’était
lui l’héritier, et Isaac et Jacob étaient cohéritiers
avec lui de la même promesse. "Il attendait... la ville...
dont Dieu est l’architecte et le constructeur." (verset 10).
Tout est à venir. Il y a un héritage à
venir. Qu’est-ce que cela fait de vous à présent?
Un étranger, un voyageur, demeurant sous une tente. Voilà
un des traits les plus caractéristiques de la personne d’Abraham
et de cette vocation abrahamique qui est aussi la nôtre.
Pourtant, notre monde actuel
s’oppose à cette vocation de A jusqu’à Z. Loin de rechercher
ce qui est à venir, il veut obtenir satisfaction tout
de suite. Même sur le plan religieux ou spirituel, nous désirons
une gratification immédiate. Nous voulons être reconnus,
obtenir satisfaction sur le champ: nous ne savons plus ce que cela signifie
que d’attendre ce qui est à venir: il faut pour cela une mentalité
toute autre, des dispositions toutes autres, celles qui caractérisent
le royaume des sacrificateurs et qui requièrent une foi plus
profonde, plus radicale. Dans cette existence-ci, en effet, nous avons
appris à attendre une récompense, une gratification immédiate,
comme on reçoit son grade universitaire, son diplôme de
séminaire immédiatement après avoir suivi le cours.
Serions-nous capables de
servir aussi consciencieusement, de façon aussi sacrificielle,
en l’absence d’une récompense immédiate? Il est en effet
écrit au verset 13: "C’est dans la foi qu’ils sont tous morts,
sans avoir obtenu les choses promises, mais ils les ont vues et saluées
de loin, en confessant qu’ils étaient étrangers et résidents
temporaires sur la terre."
"C’est dans la foi
qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises..."
Voilà le verset qui m’a transpercé l’âme. J’étais
capable de comprendre qu’un ou deux n’aient pas obtenu les choses promises,
mais tous? Serait-ce là la parole d’un Dieu cruel et aveugle
qui prendrait à la légère les sacrifices accomplis
dans la foi par Ses serviteurs? Ou bien ce verset ne montre-t-il pas
que c’est nous qui sommes à côté de la plaque, alors
que le centre de toute notre foi doit résider dans ce qui est
à venir? Dans ce que nous recevrons plus tard?
Dans ce qui est éternel, et pourtant déjà si cher
à notre coeur que cela nous motive profondément et nous
remplit de la foi abrahamique dès maintenant, dès
cette vie?
Quel paradoxe! Quelle exigence!
Quelle gloire! Quel héritage! Quelles promesses! Qu’est-ce qu’on
nous promet? La participation au Royaume de Dieu. Une place prééminente
afin que nous régnions et gouvernions avec Lui dans les lieux
célestes. Tel n’est pas le destin de tous les chrétiens
qui auront vécu, mais seulement de ceux qui auront vécu
dans cette foi abrahamique, l’auront embrassée et confessée,
en tant que pèlerins, étrangers et voyageurs en ce monde.
Voilà qui nous procure une liberté extraordinaire. Par
là, nous sommes puissamment libérés de l’insécurité,
de ce regard que nous portons sans cesse sur nous-mêmes, des jalousies
et des convoitises au sujet des ministères, car désormais
nous regardons à ces choses éternelles et invisibles auxquelles
s’attache un si grand poids de gloire. Alors même qu’il se trouvait
en terre promise, Abraham y séjournait comme étranger.
Il était bien dans le lieu promis, mais le temps de l’accomplissement
de la promesse n’était pas encore arrivé: d’où
l’étrangeté de cette situation. De même, le monde
actuel devrait nous paraître étrange, à nous qui
sommes les fils et les filles d’Abraham.
Au chapitre 10, relisez
le verset 34, qui parle de la joie de ceux qui avaient été
dépouillés de leurs biens. Il se peut bien que nous devions
en passer par là aussi, si les jours à venir sont bien
les derniers, les temps du conflit entre les puissances des ténèbres
et celles de la lumière, les temps des persécutions annoncées
et du martyre de l’Église. Sommes-nous capables de nous laisser
dépouiller avec joie? Je ne saurais souligner assez l’importance
de cette capacité-là: elle est la manifestation des intentions
de Dieu pour l’Église: en effet c’est par l’Église
que doit être manifestée la sagesse infiniment variée
de Dieu, qui a crée toutes choses. Le but éternel de Dieu
pour nous qui sommes dans le Christ Jésus, c’est la manifestation
collective d’une sagesse toute autre que celle qui gouverne les hommes
en ce monde, ces hommes qui présentement s’accrochent jalousement
à leurs biens, leurs honneurs, leurs distinctions. Savoir se
laisser dépouiller de ces choses tout en restant joyeux, c’est
manifester une sagesse plus haute, c’est accomplir le but éternel
de Dieu pour l’Église en Christ Jésus. Ceux qui voient
le caractère éphémère de ce monde, ceux
qui voient qu’il est passible d’un jugement divin, voient aussi qu’il
ne peut être réformé ou amélioré.
Chaque jour ce monde révèle sa corruption innée,
corruption qui finira par attirer sur la terre le feu du jugement divin.
Cette attente apocalyptique
est inséparable du jugement divin. Le croyez-vous réellement?
Recevez-vous ces paroles? Et si vous parlez de ce jugement, êtes-vous
encore accueillis dans une assemblée? Vous serez plus tranquilles
si vous vous contentez d’avoir des doctrines correctes, sans trop vous
occuper de les appliquer à votre vécu, sans faire de vagues
en parlant trop souvent de cette vérité qu’est l’attente
apocalyptique d’un jour de jugement. Mais taire ces choses, c’est perdre
Dieu Lui-même, car Il n’est pas seulement le Dieu de la miséricorde,
il est aussi le Dieu du jugement. En effet, que serait Sa miséricorde
s’il n’y avait pas Son jugement? Dieu est Un et indivisible: omettre
l’un des éléments qui Le caractérisent reviendrait
à omettre Dieu en Personne et à se retrouver avec un Dieu
fabriqué à notre propre image, un Dieu qu’il ne suffit
pas d’affubler du Nom de Jésus pour faire de lui le Dieu de Vérité.
Nous avons perdu de vue cette attente apocalyptique du jugement, qui
pourtant sera dévastateur au point d’entraîner la création
de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre...
Si ces choses sont imminentes,
si elles doivent arriver bientôt, quelle ne devrait pas être
notre conduite aujourd’hui? Quelle ne devrait pas être notre attente?
En réalité, quelles sont les choses qui retiennent notre
attention? Celles qui nous prennent du temps, de l’énergie, de
l’argent? Je me demande si là n’est pas la clé de la magnanimité
de l’Église apostolique primitive: ceux qui possédaient
maisons et terres les vendaient et en apportaient le prix aux pieds
des apôtres. A quoi bon accumuler, épargner? Le juge est
à la porte; la fin est imminente; le Seigneur vient. Voilà
ce qui donnait à l’Église primitive ce sens d’une urgence,
d’une expectative. Paul a cultivé cette espérance-là,
cette attente-là dans l’Église, deux mille ans avant qu’elle
ne s'accomplisse. Se livrait-il à quelque petit jeu psychologique,
exploitait-il la naïveté de l’Église? Ou bien cette
Église connaissait-elle ce sens de l’urgence, cette attente qui
sont la norme que Dieu veut pour l’Église à chaque génération?
Nous avons perdu cette vision-là: nous l’avons ramenée
à une déclaration doctrinale qui reste tolérée,
mais nous n’avons pas ce sens d’une urgence, nous n’avons pas cette
vivante expectative, nous n’avons pas cette attente d’une récompense,
qui rendrait à l’Église sa capacité de sacrifice.
Or sans cette capacité de sacrifice, elle cesse d’être
l’Église.
Suis-je en train de vous
en dire trop, trop à la fois, trop tôt? Pouvez-vous recevoir
mes paroles? Êtes-vous saturés, ou bien avez-vous encore
l’esprit clair? C’est une question tellement essentielle pour l’Église
que j’en pleurerais: car si nous perdons, dans l’Église, cette
dynamique divine, comment susciterons-nous la jalousie des Juifs? Ce
sera impossible tant que l’éternité ne se trouvera pas
au coeur même des préoccupations de l’Église, tant
que l’Église ne manifestera. pas dans sa vie quotidienne cette
influence libératrice.
Vous identifier aux Juifs,
le jour où ils seront en butte à la haine dans les derniers
temps, peut vous coûter votre sécurité et même
votre vie. Personne ne sera à la hauteur d’un tel accomplissement
s’il n’est motivé que par le devoir religieux: car nous vivrons
ces choses dans la joie, ou bien nous ne les vivrons pas du tout. Il
s’agira là de l’ultime témoignage de Dieu envers Son peuple
Juif, et il sera manifesté au travers de l’Église des
Gentils. Dieu va manifester Sa propre miséricorde, Sa propre
nature, à travers ceux qui ne regarderont pas à ce que
ce témoignage leur coûtera. Et qui dit "coût" (oui,
il y aura un coût, cela coûtera même la vie, et cela
se passera dans toutes les nations y compris celle-ci) dit aussi espérance,
l’espérance qui vous rendra capables de payer ce prix, l’espérance
d’une récompense et d’une couronne éternelles.
Voyez-vous, nous sommes
sans cesse ramenés à la question de la mort à nous-mêmes.
Le Seigneur Se charge de nous faire entrer plus avant dans cette mort
à nous-mêmes. Voici un exemple, entre autres, de la manière
dont Il S’y prend. Un jour, j’ai eu pitié d’un jeune homme qui
vivait en marge de l'Église. C’était un rejeté,
un divorcé, qui vivait à la dure. Alors je l’ai amené
sur notre propriété, je lui ai fourni de quoi subvenir
à ses besoins, je l’ai aidé à verser une pension
alimentaire à ses enfants; lui, en échange, faisait certains
travaux agricoles. Au bout d’un an et demi, la communauté avait
acquis sept chevaux ainsi que l’outillage nécessaire pour les
faire travailler, et bien d’autres instruments encore. Nous eûmes
un différend avec ce frère qui voulut alors partir. Un
jour où j’étais en tournée, il m’appela au téléphone.
"Qu’est-ce que j’emporte?" me demanda-t-il. Le frère qui
m’accompagnait dit: "Qu’il prenne ce qu’il estime juste". Quand cet
homme que nous avions recueilli était arrivé, il possédait
en tout et pour tout un cochon, deux chiens, et la chemise qu’il avait
sur le dos. Je me suis dit: "Peut-être qu’il prendra la moitié
de ce que nous avons." À mon retour, j’ai vu qu’il avait tout
emporté, absolument tout. Il nous avait dépouillés
de la moindre vis, du moindre écrou, du moindre outil; des cordes
qui se trouvaient dans la grange quarante ans avant son arrivée;
de tous les chevaux (c’était moi qui les avais payés)
et même des planches sur lesquelles les chevaux se tenaient et
urinaient. Nous avions été dépouillés. Des
voisins chrétiens, des amis l’avaient aidé à tout
emporter. Le Seigneur me dit : "Défense de pousser un seul gémissement.
Tu ne vas pas t’offrir le luxe du ressentiment, de la colère.
On t’a dépouillé? Accepte avec joie." En effet dans Hébreux
10 il est écrit au verset 34: "Vous avez accepté avec
joie qu’on vous arrache vos biens, sachant que vous aviez des possessions
meilleures et permanentes."
"Sachant que..."
Dans le texte original, il est écrit: "connaissant en vous-mêmes
que..." Cela va bien plus loin qu’une doctrine purement cérébrale.
La question est de savoir si on est capable de se laisser dépouiller
avec joie! Et encore, je ne vous ai pas raconté le pire.
Voilà un quart de
siècle que je réunis des documents sur l’Holocauste. J’avais
réuni de quoi rédiger mon "magnum opus", mon dernier grand
ouvrage, celui qui aurait le plus grand potentiel pour amener la repentance
en Israël, plus que tout autre ouvrage que je puisse concevoir.
Cet ouvrage était né d’un message qui lorsqu’il fut prêché
en 1974 avait amené deux mille personnes à se prosterner
devant Dieu.
J’avais rédigé
page après page. Il y avait des articles que j’avais conservés.
Tout tenait dans un seul carton, que je gardais pour le moment où
j’aurais le temps de m’y mettre, et l’inspiration pour organiser cet
ouvrage capital. Le jour où nous sommes revenus à la propriété,
nous avons décidé de brûler toutes les vieilles
paperasses accumulées au cours des treize années précédentes.
Tout àcoup, vint cet instant qu’il m’est impossible de décrire,
et qui me laissa paralysé: mon carton blanc avait disparu. La
famille qui nous aidait ce jour-là avait un fils quelque peu
retardé, qui avait probablement pris ce carton par erreur pour
le mettre au feu. Une perte irréparable! et voilà qu’il
ne m’était même pas permis de pousser un seul gémissement.
Sans un mot, j’ai avalé ma salive, et j’ai continué. Un
ou deux ans plus tard, j’ai retrouvé le carton, qu’on avait simplement
égaré, et non détruit. Mais le Seigneur avait permis
que je fasse cette expérience de la perte totale, définitive,
et que je garde la foi pour croire qu’ou bien je pourrais à nouveau
me procurer ces documents, ou bien que Dieu ne me demandait pas de rédiger
cet ouvrage.
Abraham vécut sa
vie présente en fonction de l’héritage futur.
Dans le même chapitre, le verset 36 affirme: "Vous avez en effet
besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli
la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis". Quand?
Dans la vie que nous connaîtrons plus tard.
Vous êtes tant et
si bien les enfants de la Renaissance et du "siècle des lumières"
que la notion de "progrès" est solidement ancrée en vous.
Cela consiste à croire que le monde est susceptible d’être
amélioré. Tout au fond de votre coeur, vous adhérez
à l’humanisme: il vous manque cette expectative apocalyptique.
Vous n’avez pas vu à quel point la place de la résurrection
est centrale. La résurrection est à prendre à la
lettre: nous aurons un corps glorieux lorsque nous recevrons notre récompense,
quand le Seigneur viendra, comme il est écrit dans l’Apocalypse,
"pour rendre à chacun selon ses oeuvres". (Apocalypse 22:12).
Nous recevrons la récompense à ce moment—là.
Pouvez-vous vivre aujourd’hui en vue de ce moment-là?
Pouvez-vous servir aujourd’hui en donnant toute votre mesure, à
cause de cette espérance-là, de cette attente-là?
C’est cela, la foi abrahamique.
"Car encore un peu de
temps, et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas." (Hébreux
10:37) Toutes choses dépendent de cet avènement-là,
de cet "eschaton", de cette grande conclusion; cet apogée eschatologique.
Jusque là, nous sommes pèlerins, étrangers, et
voyageurs sur la terre. Nous "tabernaclons" dans des tentes. L’héritage,
nous le recevrons plus tard. C’est nous qui sommes passés à
côté de l’essentiel, en nous figurant que l’Église
du moyen-âge était naïve, elle qui regardait la vie
présente comme une sorte de préparation à ce qui
doit venir plus tard. Oui, cette vie est une mise à l’épreuve,
une préparation de notre personnalité, de nos traits de
caractère. Hélas, nous autres modernes avons "fait des
progrès": la vie présente est considérée
pour elle-même; elle nous domine, nous séduit, nous prive
de toute expectative, de la foi biblique dans les choses qui doivent
venir plus tard. Maintenant, "le juste vivra par la foi" (Hébreux
10:38) Nous lisons, après cet exposé sur l’éternité,
que "tous sont morts dans la foi, sans avoir obtenu les choses promises".
(Hébreux 11:13). C’est aujourd’hui que le juste doit vivre
par la foi. Vivre ainsi, c’est vivre vraiment. Mais cette foi-là
est d’un autre ordre; elle a un caractère éternel. Elle
est une puissance de libération, et elle confère à
l’Église une authenticité, cette authenticité qui
est la norme voulue par Dieu.
Je suis convaincu que faute
d’avoir cette vision-là, nous nous étiolons et nous mourons.
Nous sommes attirés vers le bas, vers la terre; nous sommes superficiels.
Voilà qui plaît aux puissances des ténèbres.
Les gens s’ennuient: alors on cherche à mettre sur pied des programmes
pour pallier cet ennui. On demeure à l’affût de quelque
nouveauté, de quelque accent nouveau venu d’outre-Atlantique
sans doute: "l’évangélisation de puissance"; quelque mode
nouvelle. Cela ne durera pas, cela ne peut pas durer, car cela ne fait
pas partie des plans de Dieu; en revanche, cette vision de l’éternité
en fait partie. J’ai l’impression d’être entré dans cette
dimension maintenant, et qu’il ne m’est pas nécessaire d’attendre
de mourir pour goûter cette expérience. C’est merveilleux
de parcourir le monde entier, et de ne se laisser impressionner ni par
lui, ni par les hommes, fussent-ils chrétiens; en effet on voit
plus loin, on voit ce qui est à venir, on en a un avant-goût.
Dans l’attente de la récompense, on vit une existence digne du
Royaume et de la gloire à laquelle nous sommes appelés.
Loin de regarder en arrière, on lutte et on court en avant avec
Paul pour atteindre le but, pour être digne de cette résurrection
meilleure, à laquelle tous n’auront point part. Si ma lecture
de l’Écriture est juste, je vois qu’il y est question de deux
résurrections. Il y en a une à laquelle prendront part
seulement les "saints et bienheureux", ceux qui sont prêtres et
rois pour Dieu, ceux dont le caractère a une certaine qualité,
et qui auront combattu au cours de cette existence.
Nous connaissons et nous
goûtons bien des choses bonnes: de bons cultes, par exemple, bien
ordonnés, mais nous ne connaissons pas la gloire. De plus, nous
ne sommes pas les témoins de ces choses qui adviendront bientôt.
Alors, oserons-nous nous ouvrir à cette vision?
Bien évidemment,
si nous faisons cela, cela mettra notre vie sens dessus-dessous. Qui
donc aura assez d’audace pour devenir engagé volontaire dans
une pareille aventure? Il y a une chose que je peux vous garantir: c’est
que les puissances des ténèbres vous remarqueront et que
vous connaîtrez davantage d’opposition que par le passé.
A présent, ces puissances devront tenir compte de vous et vous
résister: en effet, vous serez devenu dangereux pour elles, car
vous remettrez en question les principes non-formulés qui régissent
la vie de ce monde. Ce sera comme si vous proclamiez: "Ce monde-ci et
la vie présente ne sont pas tout. C’est la vie à venir
qui est éternelle: elle éclipse de loin tout ce que la
vie présente peut offrir." Ce sera comme si vous détachiez
les hommes de ce monde et de ses valeurs pour leur montrer le ciel.
Voilà qui mine tout ce système qui poussera bientôt
les hommes à prendre la marque de la bête afin d’obtenir
la sécurité et les divers bienfaits qu’elle sera en mesure
de leur accorder.
Je vous place donc devant
ce choix ce matin, en vous assurant qu’il vous apportera de nouvelles
oppositions et de nouvelles souffrances. Désormais, les puissances
de l’air devront dire: "Jésus, je le connais; Paul, je le connais;
celui-ci aussi, je le connais, et cette église aussi." Pourquoi
donc s’exposer à tant d’opposition, de souffrances, de sacrifices?
Dans l’espoir d’obtenir la récompense éternelle.
Pour cette seule raison. C’est cela, la foi; la foi dynamique, la foi
des vainqueurs, la foi glorieuse qui est de loin supérieure à
toutes les ambitions religieuses. Cette foi est réservée
à ceux qui prennent vraiment à coeur l’éternité,
ceux qui déclarent qu’ils sont des pèlerins et des étrangers
en quête des choses à venir, de celles qui ne passeront
jamais.
Je désire prier
afin que se lève cette église prophétique et apostolique.
Rien ne sera suffisant pour le témoignage auprès des Juifs
des derniers temps, si ce n’est cette église-là, cette
église dont l’esprit et le visage témoignent des réalités
éternelles. En effet les Juifs sont très ignorants de
ces réalités-là; c’est pourquoi ils réussissent
si bien dans cette vie. Ils ne regardent pas aux choses à venir,
mais ils cherchent à laisser derrière eux un nom, une
réputation, une fortune. L’éternité est pourtant
bien réelle, et elle fournira aux hommes soit l’occasion de se
lamenter et de regretter, soit l’occasion de se réjouir. Et c’est
nous qui sommes les témoins de cette éternité.
Alors Seigneur, dans le
Nom de Jésus, je prie pour la parole qui vient d’être annoncée
ce matin, afin que tu ne me laisses pas repartir avec un fardeau sur
coeur. Nous savons que cette parole rencontre des résistances:
nous savons que le monde, la chair et le diable s’y opposent, et que
la religion elle-même s’y oppose. Je Te prie donc de rendre cette
parole pénétrante, afin que ces réalités
entrent dans les coeurs, et afin que Tu nous donnes un avant-goût
des choses qui doivent arriver bientôt. Fais que nous ne puissions
plus supporter les systèmes, les projets et les programmes humains.
Restaure cette attente perdue, avec tout ce qu’elle comporte d’urgent
et de dynamique. Que l’espérance redevienne une espérance
bienheureuse, par ceux qui vivront pour elle, ces hommes et ces
femmes ici présents, car ils auront à en porter l’opprobre,
un opprobre qui ne viendra pas du monde seulement, mais aussi de la
chrétienté. Bénis-les, Seigneur, place-les devant
ce choix, et permets-leur de bien choisir, pour que loin de souffrir
la honte éternelle, ils connaissent une joie ineffable et combien
glorieuse. Je Te le demande dans le Nom de Jésus.
Source: Ben
Israël
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