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L'Eglise de l'Unité
des Frères
d'E.A. Senft
PREMIÈRE PARTIE
De la fondation de Herrnhut jusqu'à la
mort du comte de Zinzendorf.
1722 - 1760
CHAPITRE 9
PASSE AU CRIBLE
A l'époque dont nous
venons de parler, la vie spirituelle et la conception des choses religieuses
parmi les Frères exerçaient une puissante influence sur
un grand nombre d'âmes. Beaucoup de sectaires, auxquels l'orthodoxie
disputait leur place sous le soleil, se réfugiaient dans ce milieu
où une grande largeur ecclésiastique s'unissait à
une piété vivante. Beaucoup de piétistes aussi, fatigués
de porter le joug dont les chargeaient leurs maîtres et s'enfuyant
devant des étroitesses de vues toujours plus marquées, s'empressaient
de se joindre à cette association où l'on jouissait en plein
de la grâce gratuite de Dieu en Jésus-Christ.
L'Eglise des Frères
s'enrichissait ainsi de représentants de toutes les positions sociales:
pauvres, riches, illettrés, savants, la famille de Schrautenbach
(biographe du comte de Zinzendorf), Eugène Layritz (docte pédagogue),
David Cranz (historien de l'Eglise), plus de soixante hommes issus des
cercles d'étudiants de Jéna, et, autour des membres de l'Eglise
proprement dits, une diaspora de dix-huit mille âmes. Tout annonçait
un temps remarquable de prospérité.
Si Dieu n'avait pas donné
ces succès, les aberrations dont on va lire l'histoire, se seraient-elles
produites dans la mesure où elles eurent lieu? Il est permis de
se le demander, parce que l'activité de l'Ennemi augmente toujours
en proportion des victoires que remporte l'Esprit de Dieu, et que l'Eglise
de Christ n'est bien gardée que quand elle se courbe sous le poids
de la croix.
Quoi qu'il en soit, rien
ne réussira à décharger d'une lourde responsabilité
celui même, par le moyen duquel Dieu avait accompli les plus grandes
choses en dehors comme au dedans du cercle des Frères, savoir le
comte de Zinzendorf.
Peu de temps après
son retour d'Amérique, des évolutions fatales se produisirent
dans la théologie systématique et pratique de cet homme
plein de vie et d'esprit, et ne manquèrent pas d'exercer une influence
fâcheuse sur le milieu où il vivait, l'Eglise du Herrnhaag
en premier lieu. Cela arriva au moment même où le comte donnait,
au séminaire de théologie, un cours d'histoire ecclésiastique.
Les sévères et instructives leçons que cette étude
plaçait nécessairement sous ses yeux ne le retinrent pas
sur la pente glissante. Dieu, en le permettant, voulait lui donner, à
lui et à ses frères, un salutaire avertissement, afin que
personne ne se glorifiât.
La déviation des vues
théologiques et religieuses de Zinzendorf portait essentiellement
sur deux objets: la personne du Rédempteur et la vie du racheté.
Détournant quelque peu le regard du tableau biblique, aux couleurs
si sobres et si énergiques, du Christ historique, le comte se livra
à l'ardeur de ses sentiments et aux efforts de son imagination
pieuse. Il ne vit plus en Christ que le grand martyr, souffrant et mourant
pour le péché du monde. Dans le vainqueur meurtri, il ne
contempla ni ne chanta plus que les blessures, signes visibles de la victoire
du Sauveur et garantie du salut pour le croyant. Parmi les blessures de
l'Homme de douleurs, il s'arrêta de préférence à
celle que le coup de lance du centurion romain avait faite au côté
du Christ. Le sang qui en avait jailli, lui sembla avoir donné
naissance à l'Eglise chrétienne, sortie, par ce fait, des
entrailles du Christ et appelée, par son origine, à rentrer
en Christ par le moyen d'une communion mystique.
A côté de ce
culte voilé à Christ martyr, Zinzendorf plaça la
doctrine du bonheur parfait de l'homme racheté, cherchant et trouvant
dans les plaies du Sauveur la victoire sur le péché et la
transformation de sa nature corrompue en une nature sanctifiée.
"Le piétiste ", disait-il en 1747, " en est toujours
à regarder sa misère; pour nous, nous regardons le Sauveur."
Sous l'influence de ces doctrines,
la vie religieuse de l'Eglise, coulant à pleins bords, prit une
tournure de plus en plus inquiétante. Mal interprété,
mal imité, le langage hasardeux et mystique du comte passa sur
les lèvres d'un grand nombre de ses frères. On se plut à
chanter et à fêter l'union mystique de l'âme individuelle,
comme de l'Eglise, dans son ensemble avec Christ, le martyr. Le péché,
pour ceux qui se savaient blanchis dans le sang de l'Agneau, ne fut autre
chose qu'un ennemi vaincu qu'on ne craignit plus. Le sérieux de
la vie chrétienne, les devoirs sévères, la lutte
contre le mal, se trouvèrent relégués à l'arrière-plan.
Ce à quoi on s'appliqua, ce fut à se réjouir, dans
la communion fraternelle, du salut acquis par Christ à chacun,
jusqu'au plus pauvre des pécheurs, et de vivre, à la vue
de tous, du bonheur de l'âme sauvée. Pour cela, on ne se
borna pas à des actes de culte proprement dits qu'on remplissait
de cantiques de jubilation et d'adoration d'une valeur souvent fort douteuse.
On s'efforça, plutôt, de transformer jusqu'à la vie
de tous les jours en une fête continuelle. Agapes célébrées
avec luxe, illuminations, productions littéraires et représentations
religieuses également empreintes du mauvais goût du siècle,
fêtes sans nombre laissant peu de temps aux devoirs journaliers,
se succédèrent presque sans interruption, nourrissant la
sentimentalité et les imaginations surchauffées. "
C'était un enthousiasme naïf et sublime à bien des
égards. On était plein de l'esprit d'affranchissement, qu'avait-on
besoin de la lettre? On confondait la grâce et la nature!"
Sauf le désir plus ou
moins conscient chez quelques-uns de protester contre les cagoteries et
les rigueurs du lugubre piétisme de Halle, on ne pensait pas à
vouloir exercer, par cette piété démonstrative, une
influence sur d'autres. On était loin de vouloir attirer leur attention.
On ne désirait autre chose que de jouir, avec la naïveté
et l'abandon de l'enfant, de la liberté et du bonheur des rachetés
de Christ. Mais on alla jusqu'à oublier les obligations les plus
élémentaires du chrétien à tel point qu'on
ridiculisait les héroïques abnégations de ceux qui,
luttant aux extrémités du monde contre le paganisme, y sacrifiaient
forces et vie au salut des perdus.
Pouvons-nous, sans frissonner,
arrêter le regard sur ces aberrations, se produisant dans l'Eglise
du Herrnhaag et se propageant de là pour être plus ou moins
fidèlement imitées, dans d'autres centres des Frères?
La vie chrétienne,
dépouillée de ses austérités, de ses luttes,
de ses devoirs, et transformée en un jeu d'enfants auquel se mêlaient
sans cesse le nom de Christ et le souvenir de son martyre, c'était
la marche au bord de l'abîme. Tout faisait donc prévoir une
chute profonde, la fin par la chair après le commencement selon
l'Esprit. N'avaient-ils pas toujours fini par là, ceux qui, abandonnant
la sobriété chrétienne et les fermes directions de
la Parole de Dieu, s'étaient livrés aux inspirations du
cœur humain?
Toutefois l'Eglise morave
n'a pas été précipitée dans le gouffre. Elle
a survécu à la crise. Il faut constater même que,
durant les quatre à cinq ans de son égarement (1745-1750),
la vie morale dans son sein n'a pas beaucoup souffert et que les scandales
auxquels on avait raison de s'attendre, ne se sont pas produits.
Les causes de ce fait, fort
rare dans l'histoire du christianisme, sont au nombre de quatre. La première
est en Jésus-Christ. Regardant à la foi de ceux qui, en
1741 lui avaient remis, d'une manière absolue et définitive,
la direction de l'Eglise, fidèle à ses engagements divins
à travers toutes les infidélités de l'homme, il veillait
sur ce troupeau égaré qui, sans s'en douter, courait un
extrême danger. C'est à son céleste Ancien que l'Eglise
doit d'avoir été sauvée. Le jour oui elle viendrait
à l'oublier, elle se rendrait coupable d'une ingratitude qui ne
se pardonnerait pas.
En second lieu, ce qui semble
avoir contribué à éviter une issue fatale, ce fut
la fermeté d'un grand nombre de pères de familles. Résistant
à l'entraînement qui emportait toute la jeunesse et, à
sa tête, le fils du comte lui-même, ces hommes n'entrèrent
pas dans les vues nouvelles. Quelques-uns prirent la plume pour avertir
et pour protester. Spangenberg (*),
Martin Dober, Peistel, Lieberkühn, Steinhofer et d'autres s'adressèrent
directement au comte, souvent absent du Herrnhaag ou bien absorbé
par des travaux littéraires. Mais Zinzendorf, qui ne mesurait pas
la pente glissante où se trouvait l'Eglise et qui demeurait dans
l'ignorance de beaucoup de détails fâcheux, eut de la peine
à écouter ces voix aussi sages que courageuses. En 1749
seulement, séjournant à Londres, il se décida à
joindre un sérieux et sévère avertissement à
ces protestations que de plus clairvoyants lui avaient fait entendre dans
le Herrnhaag et ailleurs. Rappelant son fils, il le cita devant son tribunal
paternel et le jugea, non sans rigueur.
Ce qui, en troisième
lieu, est hors de doute, c'est que l'oeuvre des Missions, mal vue par
les illuminés, contribua pour sa grande part à conserver
l'Eglise. Pendant que, dans la patrie, le christianisme des Frères
ne semblait plus être autre chose qu'une fête, la foi des
pères se maintenait sur les champs de bataille de la Mission, simple,
vaillante, austère et toujours prête à aller à
la mort. C'est de là qu'elle revint à l'Eglise mère.
C'est du sein des forêts vierges de l'Amérique du Nord que
Dieu tira, pour le rendre à ses frères d'Europe, l'évêque
Spangenberg, appelé à être le pilier le plus solide
de la réforme. Sous sa conduite, tout acheva de rentrer dans l'ordre.
Le danger fut définitivement conjuré. La Mission, entre
les mains de Dieu, avait sauvé l'Eglise en la ramenant à
la sobriété chrétienne. Et l'Eglise, par ce fait,
avait contracté envers la Mission une dette de reconnaissance dont
elle se souviendra à toujours.
Nous avons raison de croire,
enfin, que, si la nacelle de l'Eglise des Frères n'a pas sombré
dans le débordement des années 1745-1750, c'est que Dieu
a pu la préserver à cause du fond de piété
vraie, sincère et profonde qui se trouvait en elle. Née,
non point de la volonté d'un homme ou par un concours de circonstances
terrestres, mais de la volonté de Dieu seul, grandie à l'école
de Christ comme aussi sous la persécution de l'ennemi, l'Eglise
des Frères possédait un trésor de connaissances et
de vie que les eaux impures de cette époque de crise ne réussirent
pas à emporter avec elles. Bâtie sur le sable, elle aurait
croulé. Bâtie sur le roc, elle demeura debout. En 1750, un
synode, commencé à Londres, continué à Barby,
près de Magdebourg, terminé à Herrnhut, inaugura
une ère nouvelle de relèvement et d'affermissement spirituel.
Mais si l'Eglise, sauvée
comme à travers le feu, échappait à sa ruine, Dieu
ne pouvait lui faire grâce du jugement qu'avait mérité
son péché. Elle dut subir son châtiment et souffrir
la peine de sa faute.
Le comte de Zinzendorf, par
l'extravagance de ses termes, par ses spéculations mystiques plus
que hasardées, par l'excentricité de ses thèses,
rendait impossible, même à ses amis au sein des Eglises établies,
de l'approuver ou du moins de le juger avec bienveillance. Il suscita
contre lui-même et contre les Frères qu'il dirigeait, une
polémique pleine, parfois, d'une grande violence. Georges Walch,
Steinmetz, Bengel, devinrent ses ennemis déclarés. Au sein
de l'Eglise des Frères elle-même, quelques-uns, fortement
scandalisés, éprouvèrent des difficultés à
retenir ce qu'il y avait de bon dans les écrits de cet homme aux
vues si bizarres.
En dehors du monde théologique
et lettré, des gens affamés de nouveautés et de scandales
s'emparèrent avec avidité de ce qui se passait au Herrnhaag
et ailleurs pour donner naissance à toute une littérature
ridiculisant les Frères et les traînant dans la boue. Les
faiseurs de pamphlets, les auteurs de récits scandaleux abondèrent
et firent de bonnes affaires: " Tout se vend, tout se vend ",
disait l'un d'eux, " pourvu qu'on y voie le nom de Zinzendorf ".
Grâce à ce flot de publications mensongères et parfois
immondes, le Morave finit par être le type du sectaire le plus ridicule
et le plus méprisable. L'Eglise, à travers de longues années,
et bien an delà de la triste époque qui nous occupe, a dû
porter cet opprobre. Et sous les coups des adversaires, elle a dû
apprendre à dire, au milieu de ses humiliations: S'ils maudissent,
c'est que l'Eternel le leur a dit. Qui donc leur dira: "Pourquoi agissez-vous
ainsi?" (2 Samuel 16:10).
Mais le châtiment divin
ne se borna pas aux faits relevés. Celui qui sonde les reins et
les cœurs et qui marche au milieu des sept chandeliers d'or, ôta
de sa place l'Eglise du Herrnhaag où l'égarement avait eu
son foyer principal. Au moment même où partout ailleurs,
les négociations avec les gouvernements aboutissaient aux résultats
les plus heureux pour l'Eglise des Frères, les comtes de Budingen,
annulant les concessions de 1743, exigèrent de la part de l'Eglise
du Herrnhaag une séparation complète d'avec Zinzendorf.
Celle-ci refusa et préféra l'émigration. Vers la
fin de 1750, le village florissant avait déjà perdu la moitié
du millier d'habitants qui l'avaient peuplé. En 1753, les derniers
Frères l'avaient quitté, les uns pour se rendre dans les
Eglises de la Silésie, les autres sur les bords du Rhin où
se formait alors, d'émigrants français surtout, l'Eglise
de Neuwied. La cité des fêtes ne fut plus qu'un monceau de
ruines!
Avec la destruction du Herrnhaag
éclata pour l'Eglise des Frères une première crise
financière qui s'était préparée de longue
date. Aux dépenses occasionnées par les Missions, les voyages
de l'Eglise des pèlerins, les messages envoyés dans les
pays les plus lointains, étaient venues se joindre les sommes inutilement
gaspillées dans le luxe des fêtes. La chute du Herrnhaag
demanda de nouveaux et énormes sacrifices. On perdit des capitaux
et des valeurs immobilières fort considérables. L'émigration,
en outre, dut, en partie au moins, se faire aux frais de l'Eglise. Les
établissements d'éducation de la Wetterau cessèrent
de rapporter. En même temps, plusieurs créanciers en Angleterre
et sur le continent demandèrent à être remboursés.
A ce moment, Zinzendorf,
accomplit un de ces actes de générosité qui le distinguent.
Il se porta garant de toutes les dettes de l'Eglise, assumant par là
une responsabilité dont le poids, plus d'une fois, faillit l'écraser.
Le 2 mars 1750, entre autres, il fut question pour le comte d'un emprisonnement.
" Mais le Sauveur ", raconte-t-il, " m'ordonna de ne plus
y penser. Cela me jeta dans un conflit avec moi-même. Je ne voulais
pas de cette espèce de foi que Dieu exigeait de moi. Le Sauveur
me fit comprendre alors qu'il me fallait sacrifier la réflexion
et m'abandonner aveuglément, pour certaines choses, à sa
main toute puissante. Je dus lui promettre de croire que le secours se
trouvait déjà sous mon toit. Au moment même où
je venais de le faire, Jean de Watteville me présenta le chèque
de M. van Laen (de Hollande), arrivé par la poste bien avant l'heure
habituelle."
Ce fut au milieu de ces détresses
matérielles, entrant, elles aussi, dans le faisceau des châtiments
de Dieu, que le coup le plus douloureux atteignit le cœur de Zinzendorf.
Il perdit à Londres, le 28 mai 1752, le seul fils qui lui fût
resté, Christian-René, âgé de vingt-cinq ans,
et avec l'enfant bien-aimé celui qu'il s'était plu à
envisager comme son successeur. Nature naïve et pleine de sentiment,
tête douée d'une grande force d'imagination, cœur ardent,
âme foncièrement pieuse, le jeune comte avait donné
en plein dans les erreurs du Herrnhaag. Quand ses yeux se furent ouverts,
il recula, effrayé, du bord de ce précipice. Humilié,
repentant, il fit tous ses efforts pour retrouver la sobriété
chrétienne et pour se courber sous le joug à la fois sévère
et doux du Sauveur des Evangiles. Mais au milieu des ardeurs de la lutte
morale, le corps frêle de celui qui la livrait, succomba à
une maladie de langueur. Christian-René de Zinzendorf devint la
victime de la triste époque que l'Eglise de l'Unité avait
traversée en Allemagne.
Le père, qui vénérait
ce fils, s'humilia sous la main toute puissante de Dieu sans la comprendre.
"Je voudrais ", s'écria-t-il, " que nous apprissions
que personne ne nous est indispensable. Autrement, nous aurions conservé
celui-ci, et le Sauveur aurait peut-être accepté ma proposition
qui, certes, n'était pas mauvaise, de me prendre, moi ". Mais
Dieu savait ce qu'il faisait. Tout en frappant, il bénissait, facilitant
par la mort de Christian-René, l'avenir de l'Eglise et lui donnant
par là un nouveau témoignage de sa sagesse et de sa sollicitude
divines.
Telle fut la suite des châtiments
qui, sur l'ordre du Seigneur, arrivèrent à l'Eglise des
Frères, devenue infidèle à sa vocation pour s'être
éloignée de la Parole écrite. Elle baise la main
qui s'est appesantie sur elle avec miséricorde et elle dit: L'Eternel
m'a châtiée sévèrement, mais il ne m'a point
livrée à la mort (Psaumes 118:18).
Faut-il s'étonner qu'après
de telles expériences, il lui soit resté une grande méfiance
à l'égard de tout mouvement religieux qu'elle voit s'écarter
de l'étroit sentier d'une obéissance et d'une soumission
complètes à la Bible, à l'exemple de Jésus,
aux paroles et aux méthodes de ses apôtres? Qu'elle redoute
les excentricités religieuses et les victoires de l'imagination
pieuse sur la sobriété spirituelle? Qu'elle craigne le zèle
plein d'inexpérience de la jeunesse, qui l'a fait tant souffrir
elle-même? Qu'elle tremble à la pensée que la ruse
de l'Ennemi dont elle a été la triste victime, pourrait
réussir à faire tomber quelque frère exposé
comme elle le fut un jour?
Qu'on l'accuse, si l'on veut,
d'étroitesse, de manque d'intelligence, de tiédeur, d'absence
de charité. Elle préfère passer pour arriérée
dans ses vues et pour pauvre en vie spirituelle, plutôt que de ne
pas répondre à l'appel que Dieu lui a adressé par
le moyen du chapitre le plus humiliant de son histoire. Au nom de Celui
dont elle se souvient d'avoir attristé l'Esprit, elle lève
le doigt et elle crie: Veillez!
Note:
(*) Spangenberg,
qui travaillait depuis 1744 dans l'Amérique du Nord, se permit
des protestations si énergiques, qu'il s'attira à un haut
degré le mécontentement de Zinzendorf. Celui-ci le fit prier
par Jean de Watteville, visitant officiellement les établissements
moraves de la Pensylvanie, de se démettre de ses fonctions, ce
qui cependant n'eut pas lieu.
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