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Le phénomène de la musique chrétienne contemporaineLe Phénomène de la Musique Chrétienne Contemporaine

Par Jérôme Prékel

"C’est avec une grande joie que nous présentons aux lecteurs de langue française cette étude, succincte mais primordiale, sur le phénomène de la musique chrétienne contemporaine. Nous sommes infiniment reconnaissants au Seigneur de ce qu’une telle étude ait pu naître. Elle nous paraissait tellement indispensable pour ramener autant les jeunes chrétiens que les moins jeunes à l’essence même de l’adoration véritable, parce que c’est là que se trouve l’enjeu. En cela, nous sommes profondément redevables à notre frère bien-aimé, Jérôme Prékel, d’avoir pris la peine d’accomplir un tel labeur, enfanté dans une méditation sérieuse des Saintes Ecritures, une écoute attentive de la voix du Saint-Esprit et dans la prière. Il a ainsi pu dire avec précision, fermeté et vérité tout autant qu’avec équilibre, lucidité et amour, ce que nous aurions voulu dire nous-mêmes (mais ce dont nous n’aurions pas été capables), et avec nous, beaucoup d’autres saints affligés par ce qu’ils voient dans les églises. Son étude constitue un regard extrêmement clairvoyant sur la situation qui prédomine dans nos assemblées, infectées par des pratiques débridées et contestables qui se sont introduites en leur sein dans le domaine de la louange et du culte. Elle a le mérite de lever le voile sur les racines de tout ce mal envahissant inoculé à la fois par la pensée postmoderniste et la recherche effrénée des expériences émotionnelles. Nous voulons donc recommander chaleureusement son travail au peuple de Dieu fidèle.

Le défi d’avoir une adoration authentique avec des accents célestes qui magnifient et élèvent le doux nom de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ est assurément grand. Ce combat fait partie de la restauration que Dieu veut accorder à Son Eglise. Car il est question ni plus ni moins ici du rétablissement de la conscience de Dieu, de Sa sainteté et de Sa gloire dans l’Eglise et dans les cœurs des saints. Que Dieu donc reprenne toute Sa place et qu’Il reçoive de Son peuple racheté la louange et l’adoration qui Lui sont dues, prémices de ce Cantique Nouveau que nous chanterons aux pieds de l’Agneau de Dieu, immolé pour nos péchés et ressuscité pour notre justification et notre bonheur éternel." ERM, extrait de la préface.

TABLE DES MATIERES


AVANT-PROPOS

C’est avec une grande joie que nous présentons aux lecteurs de langue française cette étude, succincte mais primordiale, sur le phénomène de la musique chrétienne contemporaine. Nous sommes infiniment reconnaissants au Seigneur de ce qu’une telle étude ait pu naître. Elle nous paraissait tellement indispensable pour ramener autant les jeunes chrétiens que les moins jeunes à l’essence même de l’adoration véritable, parce que c’est là que se trouve l’enjeu. En cela, nous sommes profondément redevables à notre frère bien-aimé, Jérôme Prékel, d’avoir pris la peine d’accomplir un tel labeur, enfanté dans une méditation sérieuse des Saintes Ecritures, une écoute attentive de la voix du Saint-Esprit et dans la prière. Il a ainsi pu dire avec précision, fermeté et vérité tout autant qu’avec équilibre, lucidité et amour, ce que nous aurions voulu dire nous-mêmes (mais ce dont nous n’aurions pas été capables), et avec nous, beaucoup d’autres saints affligés par ce qu’ils voient dans les églises. Son étude constitue un regard extrêmement clairvoyant sur la situation qui prédomine dans nos assemblées, infectées par des pratiques débridées et contestables qui se sont introduites en leur sein dans le domaine de la louange et du culte. Elle a le mérite de lever le voile sur les racines de tout ce mal envahissant inoculé à la fois par la pensée postmoderniste et la recherche effrénée des expériences émotionnelles. Nous voulons donc recommander chaleureusement son travail au peuple de Dieu fidèle.

Nous l’avons agrémenté de quelques remarques personnelles qui prolongent la réflexion et l’analyse déjà très complètes et rigoureuses auxquelles notre frère s’est livré par amour de la vérité.

Puisse cette étude ramener les cœurs à la compréhension et au discernement des saintes voies de Dieu, de Ses exigences fondamentales, et ultimement favoriser la repentance de bien des chrétiens et responsables spirituels emportés par la séduction toujours multipliée et plus sournoise du monde. Car l’adoration authentique est une condition indispensable pour que la gloire de Dieu soit rétablie au milieu de Son peuple, en même temps qu’elle est le résultat d’un renouveau dans l’Eglise.

D’aucuns seront sans doute fort étonnés que l’on puisse consacrer une étude entière et complète, ainsi que des efforts si laborieux et insistants sur un sujet apparemment accessoire que serait la musique chrétienne. Il est vrai que, dès que l’on désire aborder le sujet de la louange dans l’Eglise, de nombreuses voix se lèvent aussitôt pour protester contre toute tentative de ce type, avec l’argument classique que le domaine de la musique chrétienne est, par nature même, « une affaire de goûts personnels, » de styles musicaux et de culture, et que par conséquent, il échappe à tout examen critique raisonné et éclairé par la Parole de Dieu, l’important étant, dit-on, d’offrir à Dieu des louanges « avec un cœur sincère. »  

C’est dans le but d’enlever toute source de confusion et d’ambiguïté que nous voulons, d’emblée, préciser que s’il ne s’agit pas ici de polémiquer de façon stérile sur les opinions relatives à la forme musicale, aux aspects purement techniques et artistiques de la louange (Romains 14:1), l’argument qui vient d’être mentionné est, cependant, excessivement réducteur et empêche, hélas, à la Parole de Dieu d’identifier et de déraciner le mal, et de mettre en lumière ce qui plaît au cœur de Dieu, ce qui est conforme à Sa volonté « bonne, agréable et parfaite » (Romains 12:2). Par ailleurs, aborder la problématique de la louange et de l’adoration dans l’Eglise sous l’angle musical extérieur, comme c’est habituellement le cas aujourd’hui dans la plupart des ouvrages consacrés à ce thème, n’est pas notre propos, car cet axe révèle une méprise profonde à propos de la nature même de l’adoration. Notre désir est plutôt d’inciter chaque chrétien à chérir la gloire de Dieu, en cherchant ce qui est conforme à Sa nature et à Ses desseins éternels. Cet effort d’alignement sur les exigences de la sainteté de Dieu nous conduira immanquablement à relever des principes et attributs fondamentaux caractérisant l’adoration authentique. Car la sincérité seule est-elle suffisante pour que Dieu agrée les offrandes que nous Lui offrons ? L’Ancien Testament tout entier ne préfigurait-il pas déjà cette vérité que tout sacrifice offert à Dieu doit être scrupuleusement sans défaut et correspondre à Sa nature ? 

Ainsi, le cœur du problème est d’examiner si la nouvelle forme du culte rendu à Dieu satisfait aux exigences qu’Il a Lui-même édictées pour que Sa gloire puisse être reflétée. Car notre Dieu, qui Se suffit à Lui-même, n’a guère besoin d’offrandes imparfaites. En revanche, Il nous a créés dans le but suprême de la louange de Sa propre gloire (Ephésiens 1:11-12), et Il Lui plaît de voir en nous le reflet de la gloire de Son Fils, l’expression suprême de Sa personne, à travers des vies d’adoration authentique, dans la communion du Saint-Esprit. La question de l’adoration dans l’Eglise relève, par conséquent, d’une autre alternative, fondamentale, cruciale et vitale : « Choisissez donc qui vous voulez servir. » Qu’il est doux et agréable d’embrasser notre vocation originelle en tant que peuple de Dieu et enfants d’adoption ! 

C’est ainsi que nous pouvons affirmer, sans craindre de nous tromper, que la forme de la louange, et particulièrement le fond des paroles associées aux chants de louange pratiqués dans une assemblée, est un signe quasiment infaillible de son niveau, de sa qualité et de sa maturité spirituels. En disant ceci, il nous vient immédiatement en mémoire plusieurs expériences dont jamais nous ne nous remettrons. Il y a quelques années, nous assistions à une grande convention chrétienne charismatique dans le Sud-Ouest de la France, présentée comme dédiée au thème de l’intercession en faveur du réveil en France. Un orateur africain, de grande renommée internationale, fut invité pour cette occasion, et c’est ce qui nous décida à nous rendre à cette rencontre, non sans sentiment d’anticipation. Cette grande attente intérieure pleine d’espérance ne tarda cependant pas à se transformer en réels sentiments d’horreur et de répulsion, dès les premières minutes, lorsque vint le moment dit de « louange. » La musique était exubérante, au rythme soutenu, les chants d’une platitude déconcertante, et beaucoup parmi les participants à la convention eurent l’entier loisir de danser, sur le devant, dans un climat parfaitement adapté à ce défoulement collectif. Il n’y avait pas le moindre esprit de prière, pas le moindre signe de la solennité qu’exige un moment critique dans l’histoire, celui d’un temps de crise où les conditions dans l’Eglise et dans le monde sont si dramatiques que le Saint-Esprit inspire les saints à se lamenter, à se frapper la poitrine, et à prendre le sac et la cendre, afin que Dieu, dans Sa miséricorde, envoie un réveil - la catastrophe du 11 septembre 2001 n’était pas si éloignée dans le temps. Et pourtant, il n’y eut rien de tout cela. Mais il était visible, dans l’atmosphère musicale colorée par le bruit des instruments et par les cris d’exaltation de la foule dansante et sautillante, que les chrétiens voulaient tout, excepté un réveil. Leur attention était tournée vers le divertissement sous forme musicale. C’en était trop pour mon épouse et moi, et s’il n’y avait pas eu ma promesse d’un rendez-vous avec l’un des organisateurs de l’événement, nous serions partis sans plus tarder.

D’autres expériences de ce type, et certaines plus tragiques encore, ont contribué à former progressivement en nous la certitude de ce que l’idée que les chrétiens ont de Dieu, leur perception et donc leur connaissance de Dieu, se transposent directement sur le plan de l’adoration qu’ils Lui offrent, c’est-à-dire du culte qu’ils Lui rendent. Et ceci est purement logique, étant donné que « nous adorons ce que nous connaissons » (Jean 4:22), c’est-à-dire que la forme de notre culte rendu à Dieu aura exactement les contours de l’image que nous avons de Lui, ou que nous nous fabriquons de Lui. Aujourd’hui, lorsque nous voulons situer la maturité et l’authenticité spirituelle d’un ministère, notre premier réflexe est de consulter la section, sur son site Internet, consacrée à la musique et la louange. Et le résultat est sans équivoque. En effet, si l’examen de la doctrine confessée par tel serviteur de Dieu ne montre aucune marque d’hétérodoxie, si son message semble scripturaire, alors le test de la louange qu’il pratique révèle, lui, le véritable esprit animant ce ministère.

L’Eglise moderne technicise la foi, elle résume la vie chrétienne à un ensemble de recettes, et a, de fait, perdu de vue que, dans l’esprit de la révélation biblique, adoration et culte sont une seule et même réalité : l’Eglise « fait » de l’adoration, l’assimilant à une technique, une activité humaine banale au même titre qu’un loisir, répondant aux critères subjectivistes de l’âme. Et Dieu n’est pas adoré… Ainsi, la forme dégénérée de ce qui est appelée aujourd’hui « louange » dans l’Eglise est un révélateur fort douloureux de la conscience complètement dévoyée du Dieu vivant. C’est dire combien la louange chrétienne contemporaine reflète l’emprise de l’humanisme sur le christianisme. Et en cela, la dérive que nous constatons dans la musique chrétienne et dont il est fait mention dans la présente étude, va parfaitement de pair avec la volonté marquée de notre chrétienté globalement égarée de s’affranchir de la doctrine, de la saine doctrine. En effet, la doctrine professée par les églises embrasse maintenant des contours si flous et imprécis que les vérités fondamentales du christianisme qui lui assuraient, autrefois, force, cohésion et puissance apostolique, sont maintenant dépréciées et remplacées par une mentalité nouvelle teintée de compromissions, de superficialité, voire de péchés grossiers.

Or la louange, nous l’avons dit, est fondamentale dans la vie chrétienne, parce qu'elle est un puissant moyen de communion avec Celui qui est la source de la vie. Parcourons ensemble, brièvement, les Ecritures, afin de saisir le rôle majeur de la louange.

 

 

David, un homme selon le cœur de Dieu

 

Parmi les hommes de la Bible qui aimaient louer Dieu, l'exemple de David est très remarquable. Il suffit pour s'en convaincre de lire les Psaumes qui sont remplis de louanges.

Ceci est particulièrement encourageant pour chacun de nous, lorsque nous nous rappelons que David était exactement comme nous avec ses grandeurs bien sûr, mais aussi ses faiblesses. Il savait, mieux que quiconque, louer Dieu, c’est-à-dire célébrer Sa personne, reconnaître Ses merveilles. Et sa louange ne dépendait pas des circonstances. Face à l'ennemi, nous le voyons élever la grandeur du nom de Dieu. Dans l'abattement, le voilà en train de déclarer la fidélité sans faille du Dieu d'Israël.

Ne voulons-nous pas devenir des hommes et des femmes selon le cœur de Dieu? Pour cela, il nous faut apprendre à Le louer en tout temps. Mais qu'est-ce que la louange?

 

La louange est l'expression de ce que nous sommes en Christ

 

La louange est le fait de reconnaître et de proclamer les qualités immuables du Seigneur, elle est l'expression de notre appréciation de Son caractère, et ainsi de notre confiance en Lui. S'il est vrai qu'il est aisé de remercier Dieu, de Le bénir lorsque les circonstances sont favorables, il en est tout autre lorsque des difficultés se présentent. Et chacun sait que la vie chrétienne nous réserve des épreuves par lesquelles notre attachement au Seigneur Jésus-Christ est éprouvé. En choisissant de louer Dieu, nous proclamons que le Seigneur est le Rocher éternel et inébranlable sur lequel notre vie est fondée. Par la louange, nous confessons notre confiance dans les promesses du Ressuscité.

Louer Christ, c'est donc tourner nos regards vers Lui. La louange coulera de source si nous connaissons vraiment qui Il est et si nous sommes habitués à entretenir une relation de proximité, d'intimité avec le Bien-aimé ; elle n'a pas besoin d'être forcée ou d'être un exercice de pensée positive. En cela, la louange n'est pas un palliatif émotionnel où nous serions au centre mais elle prend sa source en Jésus-Christ seul et revient à Lui seul pour L'honorer.

Louer Jésus, c'est donc reconnaître qu'II est mon plus précieux ami, qu'II est le garant de ma vie, mon soutien dans toutes les tempêtes que je traverse ; c'est reconnaître que mon Seigneur peut tout, qu'II reste Maître de la situation présente et donc que la victoire Lui appartient complètement ; c'est reconnaître enfin et surtout qu'II est véritablement digne de recevoir cette louange pour ce qu'II est, tout simplement.

 

Connaissons-nous assez le Seigneur pour Le louer de cette façon et en tout temps?

 

 

Louer Dieu en tout temps

 

Toutes les périodes clés de l'Ancien Testament sont marquées par des temps de louange : la traversée de la Mer Rouge, la prise de Jéricho, les batailles militaires, la récupération de l'arche de l'alliance, la dédicace du temple de Salomon, la reconstruction du temple de Jérusalem avec Néhémie, etc..

De même, le Nouveau Testament abonde d'exemples d'hommes et de femmes de Dieu pour lesquels il était essentiel que le Seigneur fût loué et exalté en tout temps. Dans le livre des Actes, Pierre et Jean louèrent le Seigneur après avoir été battus, Paul et Silas chantèrent les louanges de Dieu alors qu'ils étaient enfermés dans la prison. Les épîtres ne cessent de nous exhorter à la louange dans la communion avec les frères :

 

« Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur » (Ephésiens 5:19)

 

ainsi que dans la rencontre individuelle avec le Seigneur :

 

« Par Lui (Jésus), offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent Son nom » (Hébreux 13:15).

 

Adorer Dieu en esprit et en vérité

 

C'est bien à cela que doit nous conduire la louange, à adorer le Père en esprit et en vérité. Dieu recherche non seulement un peuple qui L'aime, mais bien plus, qui sache L'adorer. Car l'amour est insuffisant sans l'adoration. Dans Son plan éternel et Sa prescience, Il nous a créés pour que nous annoncions Ses vertus – et pour que nous fassions de Lui notre joie suprême, notre Tout, nos délices. C’est cela même l’adoration, un désir constant de Dieu, nous introduisant dans une vision éblouissante de Lui, de Sa gloire, de Sa sublime grandeur, et nous amenant à un sentiment intense de crainte respectueuse devant la Majesté Divine impalpable et incommensurable.

Adorer, c'est ainsi pénétrer dans l'intimité profonde avec le Père, dans une sainte contemplation. C'est aimer, chérir, chercher Sa présence, et la désirer plus que tout, au point d'en soupirer comme le psalmiste. Entrer dans cette relation renouvelée, entrer au cœur d'une louange vraie et vivante, pour exprimer notre amour au Bien-aimé, n'a rien d'égal car « il y a d'abondantes joies devant Sa face » (Psaumes 16:11).

 

Adorer Jésus-Christ, c'est contempler la splendeur et la beauté du Roi de gloire, nous laisser surprendre par Sa majesté, comme un fiancé s’émerveille de sa fiancée. Alors, cachés en Lui, nous serons enveloppés de Sa sainteté et de Sa puissance.

 

Adorer, en dernier lieu, mais dans le vrai sens du terme - et nous aurions dû commencer par cette définition, c'est vivre une vie d'obéissance et de service, c’est abandonner sa vie sur l’autel des sacrifices, entre Ses mains. Dans ce sens, aucun adorateur ne sera plus grand que le Fils de Dieu Lui-même qui, par obéissance au Père, S'est donné à la Croix. Sommes-nous des fils et des filles prêts à nous mettre sur l'autel des sacrifices en nous offrant entièrement à Dieu? Il est dit aussi que « Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph, et qu'il adora, appuyé sur l'extrémité de son bâton » (Hébreux 11:21). Voilà une adoration silencieuse, sans musique, ni grande pompe, une adoration qui nous est peu familière, à nous chrétiens du XXIème siècle, mais voilà une adoration authentique. Jacob, jusqu'à l'extrême épuisement de ses forces et de ses facultés, n'avait que son bâton comme unique point d'appui. Quoique mourant, Jacob, s'appuyant sur le Seigneur, pouvait être utilisé pour communiquer la bénédiction et la vie aux générations suivantes.

 

Le bâton de Jacob symbolise pour nous Christ. L’adoration commence par et en Dieu. Il nous a fait grâce, nous pécheurs misérables, Il nous a rachetés à grand prix, nous qui ne méritions rien d’autre que le châtiment de la damnation éternelle. Comme Jacob, nous aussi, soyons des instruments petits et faibles à nos propres yeux, afin d'avoir le Seigneur Jésus-Christ comme notre seul point d'appui. Sachons reconnaître Christ en premier dans tout ce que nous sommes et faisons, reposons-nous complètement sur Celui qui a déjà tout accompli pour nous. Mieux que cela, mourons toujours plus à nous-mêmes, effaçons-nous devant Lui, en diminuant pour qu'II grandisse. Que ce cri jaillisse du plus profond de nos cœurs : « Je n'ai que Toi, Seigneur. Tu sais combien je suis faible sans Toi. Sans Toi, je ne peux rien faire. Sans Toi, je ne suis rien.» Et à notre insu, le bâton de Christ nous apportera la victoire sur l'ennemi, comme cela a été le cas pour Moïse qui accomplit de grandes choses, le bâton à la main. Alors, une multitude après nous, dans notre nation et ailleurs, sera au bénéfice de la bénédiction de Dieu, tous ceux qui auront persévéré dans l'amour pour le Seigneur, car la vie d’un homme qui s’est donné à Dieu sans restriction, d’un homme de prière, d’un adorateur du Dieu trois fois saint, a une portée éternelle et change le cours de l’histoire.

 

Entrons donc au cœur de l’adoration avec notre Dieu, et qu'elle nous apprenne à adorer le Père ! Que le Saint-Esprit fasse de nous un peuple d'adorateurs qui croissent de mieux en mieux dans la connaissance du Berger. Que, par la louange, nous sachions communiquer la vie du Saint-Esprit et la vision du Royaume aux futures générations de chrétiens, jusqu'au retour du Seigneur. Alors, venons, entrons encore et encore, au cœur de la louange !

 

 

Exhortations finales adressées à l’Eglise

Il ne nous reste plus qu’à prier le Seigneur, l’Eternel Roi souverain, digne de tout honneur, de toute gloire, infiniment saint et grand dans Sa perfection et Son amour, qu’Il accorde la grâce aux lecteurs sincères de voir de nouveau ce Dieu si adorable sous Son vrai jour, Sa véritable lumière, pleine d’éclat, une fois qu’ils seront délivrés des images et filtres réducteurs que la chrétienté moderne tente de leur imposer. Ces saints se débattent, dans leurs consciences et leurs cœurs, contre les faux schémas de louange contemporaine, et partant contre les faux schémas de christianisme moderne, qui se sont hissés sur nos autels évangéliques jusqu’à devenir normatifs. Qu’un esprit de sagesse et de révélation soit accordé à ces saints qui soupirent après une adoration authentique et après la gloire de Dieu, afin que la beauté du Dieu tout-puissant, Père éternel, soit révélée encore plus divinement sur la face de Christ !

Aux autres, aux saints, pasteurs comme laïques, séduits par les scintillements aveuglants de la pseudo adoration actuelle, que cette étude fasse l’effet d’un puissant clairon produisant un son clair, les appelant à revenir à leur premier amour, et à se repentir d’avoir pris le Veau d’or pour le Dieu trois fois saint. Quelle grande différence entre la louange sophistiquée, bruyante, pleine de couleurs, et de sons, qui se retrouve si souvent dans nos assemblées, et la louange spontanée, dépouillée de tout instrument, de tout artifice, mêlant des paroles prononcées sur des airs dissonants et désordonnés mais venant de cœurs souffrants, assoiffés de Dieu, et chantées sous l’effet d’une infinie reconnaissance et sous l’impulsion de la grâce de Dieu, par les chrétiens persécutés !

Ô jeunes chrétiens, connaissez-vous cette profondeur, cette authenticité dans l’adoration? Ou est-ce pour montrer vos talents musicaux que vous « menez la louange » dans vos églises ? Chaque fois que vous serez amenés à « diriger la louange » dans votre assemblée, souvenez-vous de cet échange qu’un pasteur colombien rapporta un jour. Un jour, un jeune vint le trouver et lui dit : « Pasteur, j’ai composé un merveilleux chant à la gloire de Dieu. Est-ce que je pourrai l’interpréter à l’église dimanche prochain ? » « Oui, mon ami, viens donc à 5 heures du matin. » « Mais pasteur, à cette heure-là, le culte n’a pas encore commencé. » « C’est exact. Au moins, tu seras seul devant Dieu, et tu pourras chanter de tout ton cœur pour Sa gloire, sans que personne ne t’entende. »

Maintenant à vous, frères et sœurs anciens dans la foi et parents chrétiens : ne soyez pas prompts à vous réjouir de ce que vos fils et vos filles « servent Dieu » par leurs voix et leurs instruments et leurs talents, si vous ne leur inoculez pas la crainte de Son nom et la conscience de Sa gloire, et qu’ils importent dans l’Eglise les dernières inspirations du monde. Pensez-vous que notre Dieu qui règne dans le ciel, n’a pas assez d’anges pour faire retentir Sa gloire dans l’univers tout entier ? Aurait-Il besoin de nos chants insipides ? Pourquoi donc vous enorgueillissez-vous de ce que vos enfants ont un « ministère de louange » ? Que vos enfants apprennent plutôt à s’approcher de Dieu avec crainte et respect et avec sainte adoration. Apprenez-leur ce que signifie l’adoration authentique et vous les ferez entrer dans l’appel le plus grand qui soit pour eux, et vous construirez ainsi un fondement inaltérable et inébranlable pour l’Eglise de demain.

Frères et sœurs musiciens, chantres et compositeurs, le mystère de la grâce et l’œuvre de la Rédemption divine sont si incommensurables et insondables qu’il vous faut vous les approprier à genoux, avec sainte révérence, avec une crainte respectueuse de Dieu, car les choses sacrées sont des joyaux qui s’abîment lorsque l’on tente de les saisir à la légère ou avec frivolité. Il vous est accordé l’immense privilège d’annoncer par vos musiques, vos hymnes, cantiques et vos voix les vertus infinies de Celui qui est mort sur la Croix du Calvaire et qui désire attirer vers Lui les pécheurs. Quel privilège, mais aussi quel grand devoir ! Attelez-vous donc à la tâche avec crainte et tremblement, les cœurs purifiés et remplis de l’onction d’amour du Seigneur immaculé. Avec les anges et l’univers tout entier, par votre sainte adoration, fruit de votre abandon plénier et  inconditionnel au Seigneur, faites retentir la gloire de Dieu dans l’Eglise et dans le monde. Redonnez à l’Eglise le feu sacré, le feu d’un amour brûlant pour le Seigneur, d’une obéissance radicale pour le Sauveur !

Le défi d’avoir une adoration authentique avec des accents célestes qui magnifient et élèvent le doux nom de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ est assurément grand. Ce combat fait partie de la restauration que Dieu veut accorder à Son Eglise. Car il est question ni plus ni moins ici du rétablissement de la conscience de Dieu, de Sa sainteté et de Sa gloire dans l’Eglise et dans les cœurs des saints. Que Dieu donc reprenne toute Sa place et qu’Il reçoive de Son peuple racheté la louange et l’adoration qui Lui sont dues, prémices de ce Cantique Nouveau que nous chanterons aux pieds de l’Agneau de Dieu, immolé pour nos péchés et ressuscité pour notre justification et notre bonheur éternel.

Oh, quel bonheur de Le connaître

L’Ami qui ne saurait changer

De L’avoir ici-bas pour Maître

Pour Rédempteur et pour Berger

Chantons, chantons le grand amour

Du Rédempteur

Qui vint à nous du haut des cieux

Et nous sauva du destructeur !

 

P.G.P. 

ERM

Le 20 avril 2007

 (*) Note :

Le titre original de cette étude éditée par Le Sarment est : « Pièges autour de la musique chrétienne. »


Note de lecture : les versets employés ici et dont les références apparaissent entre parenthèses sont rassemblés et classés en fonction de leur ordre de citation, à la fin de cette étude et après les citations.

 

INTRODUCTION

            Le développement de la musique chrétienne et l'essor des groupes de louange suscitent un certain nombre de réflexions, dans le corps de Christ. Par définition, il ne devrait y avoir que de bonnes choses à dire à propos de ce phénomène : louer Dieu, chanter la gloire de Dieu ; mais un examen attentif fait apparaître de plus en plus de désaccords de fond avec la Parole de Dieu et il devient nécessaire de poser de vraies questions, en se gardant toutefois de prises de positions personnelles.

«Bien-aimés, quand j'usais de toute diligence pour vous écrire de notre commun salut, je me suis trouvé dans la nécessité de vous écrire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été une fois pour toutes transmise aux saints» (Jude 1:3).

Avant d'aborder les chapitres traitant du positif/négatif, assurons-nous de partager la même définition de la musique chrétienne : initialement, nous parlons de la louange à Dieu, qui a pris une certaine importance et acquis une nouvelle influence, pour englober ce que nous appelons, dans les milieux charismatiques, « l'adoration ». Dans les lignes qui suivent, ces expressions seront donc proches, voire synonymes : louange, adoration, musique chrétienne, car elles font désormais partie, de fait, de la même sphère. Il existe bien évidemment des nuances lorsque nous entrons dans les détails, mais c'est l'idée générale (1).

 

LE RÔLE MAJEUR DE LA LOUANGE

            Le propos de cette étude n'est pas de faire une analyse exhaustive de la louange, des différentes étymologies employées dans la Bible, et de l'étendue des significations et subtilités du sujet, mais de faire ressortir quelques points parmi les plus importants.

Rappelons simplement que la louange est une puissante composante de la foi, expression de notre gratitude, et ce, de l'Ancien au Nouveau Testaments. Elle est initialement l'exaltation de Dieu : Sa puissance, Sa beauté, Son infinie sagesse, Sa miséricorde, Sa grâce.

Organisée par David (1 Chroniques 15:16), la louange semble avoir toujours existé. A la lecture du chapitre 28 du livre d'Ezéchiel, nous comprenons même que son origine est céleste, que Satan y jouait un rôle prépondérant (verset 13) avant la Chute, alors que son nom était encore Lucifer (en hébreu : astre brillant, voir Esaïe 14:12) et que cela fut en partie la cause de sa déchéance (il fut précipité hors de la sphère céleste, sur la terre, à cause de l'orgueil qui fut trouvé dans son cœur; cf.: Ezéchiel 28, verset 17).

Puis l'Apocalypse nous ramène, à la fin des choses et après que la dernière page terrestre a été tournée, dans une louange céleste et inspirée par la vision de la gloire (5:9, 14:3, 15:3).

Nous savons que Jésus a chanté des psaumes (Matthieu 26:30), et que l'apôtre Paul encourage les chrétiens à s'exhorter et s'enseigner les uns les autres en s'entretenant «par des psaumes et des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de tout votre cœur au Seigneur» (Éphésiens 5:19).

Il ne devrait donc pas être nécessaire de démontrer à quel point la louange, la musique qui l'accompagne, et l'adoration sont sensées occuper une place majeure dans la vie d'un enfant de Dieu (note a).

Il semblait néanmoins important d'établir un préambule clair sur les indiscutables aspects positifs avant d'aborder des points qui doivent exercer notre jugement (dans le sens de discerner et non de condamner (2); cf.: 1 Corinthiens 6:3, 1 Corinthiens 11:31, 1 Corinthiens 14:29, 1 Thessaloniciens 5:21).

 

EXPANSION ET EXAGÉRATIONS

            Phénomène récent dans l'histoire de l'Église, nous assistons à l'avènement d'un certain type de musique chrétienne depuis une vingtaine d'années, durant lesquelles sont apparues des productions diverses, accompagnées d'une popularité nouvelle dont le succès s'affirme de plus en plus.

Certains "prophètes" (3) de Kansas City, au ministère international, avaient annoncé, il y a quelques années (1994-2000) que la musique chrétienne deviendrait le grand levier du "réveil" à venir, atteignant le monde et déclenchant des conversions, amenant en quelque sorte la sanctification du lieu saint jusqu'à l'extérieur du temple.

Sur le plan de l'expansion, les choses semblent être conformes à cette prédiction, et le succès grandissant de la musique chrétienne n'est sans doute pas sans impact dans une certaine forme d'évangélisation, mais sans commune mesure (pour l'instant) avec l'hypothèse d'un réveil mondial (4).

Bien plus, certains points inquiétants ont fait leur apparition :

1) Le déplacement du rôle de la louange (à l'insu des acteurs du phénomène), par une mise en avant excessive.

2) Un rapprochement de plus en plus suspect avec l'esprit du monde, qui tend à montrer que les valeurs chrétiennes seraient solubles dans les modes du siècle, et non le contraire comme on se plaît à le penser.

3) Un appauvrissement du sens fondamental de la louange, dont les apparences cependant n'ont jamais été aussi brillantes.

 

UN BREF RAPPEL DE LA PLACE BIBLIQUE ORIGINELLE

            Le plan céleste qui fut révélé à Moïse dans le Sinaï était très clair : pour parvenir au Saint des Saints, à la présence de l'Eternel, les sacrificateurs passaient effectivement par l'autel des parfums (type spirituel de la louange) où brûlaient des mélanges odoriférants réservés à l'Eternel, mais après certaines étapes bien précises, comme préparatoires à ce service.

On rencontrait en premier l'autel où les sacrifices étaient consumés, le bassin d'airain où les sacrificateurs se purifiaient, puis le Lieu Saint et l'autel des parfums. Enfin, derrière un épais rideau, dans l'obscurité et le silence, l'arche de l'alliance sur laquelle était déposé le sang de l'agneau, une fois dans l'année (Exode 29, 30, 31).

Chaque détail y était important, et l'ordre des choses devait être toujours scrupuleusement respecté. Aujourd'hui, un conducteur de louange ou un « leader » de groupe de louange qui privilégierait l'aspect musical et technique au détriment du sens que donnent les Écritures à la louange, évoluerait dans une plus grande vulnérabilité spirituelle, et exposerait inévitablement ceux qu'il est chargé de diriger à des risques religieux, dont le premier serait de manquer Le But véritable (note b).

Par le symbole de l'autel des parfums et des parfums eux-mêmes (voir plus loin, Moïse et les parfums), nous comprenons le rôle essentiel de la louange, qui s'intègre dans un ensemble révélé : d'abord la confession de la nécessité de la mort pour être réconcilié avec Dieu, au travers d'un sacrifice, Jésus-Christ, seul valable et suffisant pour nous sauver : c'est notre première louange, car nous avons été rachetés «pour que nous annoncions les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à Sa merveilleuse lumière» (1 Pierre 2:9). C'est la sanctification, la purification, avant l'entrée dans le Lieu Saint, dans lequel brille la lumière des Écritures (le chandelier) face à l'autel des parfums (la prière et la louange) (5).

Et c'est l'ensemble de ces choses, et leur présence dans la vie et le cœur du croyant, qui mènent à la présence de Dieu, cette connaissance devant devenir, du point de vue de Dieu, de plus en plus profonde, jusqu’à acquérir un statut de révélation (une connaissance vivante), sans laquelle l'obéissance et la confiance absolue dans la sagesse divine ne peuvent s'établir durablement.

La louange n'est donc pas le centre du culte, ni une fin en soi, comme cette idée tend à se répandre dans certains milieux, là où l'importance de la Parole de Dieu lui est subordonnée (tout simplement parce que cette louange est considérée comme un meilleur élément rassembleur, donnant une meilleure image de la foi) ; et si la louange fait partie des étapes du chemin du croyant vers la présence de Dieu, elle n'en est ni le socle, ni l'élément déclencheur.

En plaidant, en son temps, pour une expérience constante de la louange, l'apôtre Paul a soin de placer la recherche de la pensée et de la volonté divine dans la Parole de Dieu avant la louange :

«Que la parole du Christ habite en vous richement, en toute sagesse vous enseignant et vous exhortant l'un l'autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce» (Colossiens 3:16).

 

LA MUSIQUE CHRÉTIENNE ET L'ADORATION

            Si nous réfléchissons (et que nous analysons les mouvements de notre cœur), nous constatons que la louange est l'expression de notre reconnaissance, de notre joie, de notre espoir, c'est à dire la somme des élans de notre cœur vers notre Dieu. Certains chants, cantiques, hymnes, portés par certaines musiques, transportent littéralement notre âme, stimulent positivement nos sentiments et semblent nous permettre de pénétrer littéralement dans la sphère spirituelle. Il est possible ainsi de s'extraire des limites des raisonnements charnels, de sortir du naturel pour entrer dans une dimension plus élevée, quelques instants. Mais il semble, hélas, que cette sorte de communion-là soit dépendante de la stimulation des ingrédients extérieurs, et que sans musique et sans rythme, sans ambiance et sans atmosphère, il devienne plus difficile «d'entrer dans la présence de Dieu», selon la formule consacrée d'aujourd'hui (7).

Il est vrai que dans l'Ancien Testament, nous pouvons voir le prophète Élisée s'appuyer sur la musique (consacrée, très probablement) pour entrer dans l'esprit de prophétie (2 Rois 3:15).

Et lorsque le roi Saül était perturbé par un mauvais esprit, la musique inspirée de David lui rendait la paix (1 Samuel 16:16).

Le pouvoir de la musique est donc incontestable, même le monde est au fait de cette connaissance, il suffit pour s'en convaincre d'observer l'immersion des jeunes dans certains concerts, rave-parties, techno parades, et face à certaines idoles des musiques en vogue. Les leaders de certains groupes profanes sont investis d'une très grande influence, souvent rebelle, amorale, et c'est bien dans leurs rangs que le monde a compté, et compte encore, les plus grands apôtres antichrists. Satan connaît donc parfaitement la potentialité de la musique puisque, comme nous l'avons vu en introduction, ce domaine céleste lui a été tout à fait familier, et qu'il l’a porté en lui (Ezéchiel 28:13). Rien de surprenant que la musique soit pour lui un moyen de manipulation (particulièrement des jeunes esprits) et qu'il cherche par tous les moyens à dévoyer, détourner, polluer cette dimension de la musique chrétienne, en y introduisant (ou en suggérant l'introduction) de «feu étranger», de nature purement charnelle, ou d'emprunts/imports du monde (voir note c).

Plusieurs axes de cette stratégie sont présentés brièvement ici, au travers  d'une illustration biblique :

 

UNE PRÉSENTATION POUR DIEU MAIS SANS LE SAINT-ESPRIT

Où la sincérité et l'inspiration ne suffisent pas, si nous n'employons pas les moyens de Dieu.

            Au début de son règne, le roi David eut à cœur le but très noble — qui pourrait être partagé par nombre de groupes de louange d'aujourd'hui — de ramener l'arche de l'alliance (type de la présence de Dieu) au milieu d'Israël, afin que la gloire habite de nouveau au milieu du peuple de Dieu (2 Samuel 6). Il s’agit là d’un programme toujours actuel.

Ils la chargèrent donc sur «un char neuf», tiré par des bœufs, pour l'emmener jusqu'à Jérusalem. Il fallait trouver un moyen de transport correspondant au chargement ! Mais à la suite d'un accident de parcours qui fit chanceler l'Arche, un homme (Uzza) mourut en voulant empêcher le précieux chargement de tomber. Dieu le frappa, car nul ne devait porter la main sur elle sous aucun prétexte. Ce moment de fête et de réjouissances bascula dans le deuil, David en fut très éprouvé, et l'arche fut détournée vers une autre direction.

Si le roi avait consulté la Parole de Dieu, ou ceux qui la connaissaient, il aurait appris que les instructions données par l'Eternel à Moïse étaient claires : l'arche devait être portée par quatre sacrificateurs, au moyen de barres, qui devaient reposer sur les épaules d'hommes consacrés (Nombres 1:50).

Au travers de cette expérience, qui repose sur une initiative vraisemblablement inspirée (mais les moyens employés ne l'étaient pas), le jeune roi traversa une épreuve qui lui démontra que le proverbe populaire : «Qui veut la fin veut les moyens» ne pouvait pas devenir biblique.

Cette grande leçon doit continuer de nous servir à nous aussi : on ne peut pas rendre un service à Dieu (ou au peuple de Dieu) sans se conformer rigoureusement à l'inspiration divine; et bien des échecs «spirituels» trouvent ici leur explication.

La louange, l'adoration étaient en jeu, et David puisait son mobile dans un désir absolument sincère d'honorer Dieu et de Le servir. Mais ce chemin, qui lui semblait inspiré, entraîna néanmoins la mort d'un homme, l'irritation, l'incompréhension, la peur (2 Samuel 6:9).

Cette histoire nous enseigne avec une très grande force que nous pouvons être comme David une personnalité appelée, élue, compétente dans l'appel qui est le nôtre, et cependant être amenés à faire le constat amer que tous ces paramètres n'assouplissent pas les exigences de la sainteté de Dieu, n'élargissent pas les limites de notre liberté dans l'adoration, mais au contraire doivent nous amener à une plus grande dépendance de la volonté divine, une plus grande fidélité à la révélation qui nous a été laissée au travers des Écritures.

Ce « char neuf » est une image de l'alternative mondaine, des moyens naturels, dont nous pensons qu'ils peuvent pallier les moyens spirituels souvent interprétés comme contraignants.

  

LE CHAR NEUF DU MONDE

Dans l'analyse du phénomène de la musique chrétienne actuelle, des nouvelles formes de louange et d'adoration, nous pouvons extraire trois éléments qui font partie du domaine naturel et qui constituent ensemble, à nos yeux, ce « char neuf » :

            1- Le marketing, la main qui vient au secours de Dieu, qui fait la promotion de la louange et de l'adoration, et qui est une aide naturelle pour faire connaître la sainteté; car, en effet, le marketing chrétien nous explique que «la musique chrétienne suscite l'adoration», «fait entrer dans l'adoration», et que les artistes chrétiens font partie «d'une nouvelle génération d'adorateurs assoiffés de pouvoir rendre gloire à Dieu au travers d'une louange passionnée et explosive» (Hillsong United).

Telle est la vision, tel est le but avoué. Les qualificatifs et superlatifs abondent, pour nous aider à imaginer «la puissance spirituelle» de tels adorateurs, et de telles adorations… et acheter plutôt ceci, ou plutôt cela. Inimaginable il y a seulement une vingtaine d'années, le christianisme s'est converti dans ce domaine au marketing (ensemble des techniques de persuasion de la communication, dans le but par exemple d'influencer un comportement d'achat) pour donner naissance à une promotion commerciale de la louange de l'Eternel. Quelque chose de grave s’est produit ici.

Quelqu'un a dit un jour que «la publicité est la gloire du riche, et la gloire est la publicité du pauvre» (anonyme). Mais si le riche et le pauvre font un usage égal de la publicité, c’est la gloire qui n’a plus de place, car il est bien plus simple de parler de la gloire et de chanter la gloire, que de la montrer par la consécration, la circoncision, l’adhérence.

L'Évangile a-t-il besoin du marketing ? Aucun des héros de la foi d'Hébreux 11 ne l'aurait imaginé, eux qui mettaient leur foi, par la prière et l'intercession, dans l'action du Saint-Esprit. Mais il se trouve de plus en plus de responsables chrétiens pour y céder, afin d'atteindre (comme David avec l'arche) leur noble but… Qui veut la fin, veut les moyens.

Mais à quoi servira-t-il de gagner le monde, si nous devons y perdre notre âme ?

Le sujet de l'opportunité de l'utilisation du marketing dans la musique chrétienne (mais aussi dans l'évangélisation, les formations et séminaires d'enseignement) est une question spirituelle majeure à laquelle on ne peut répondre par un «micro-trottoir» (mode de la vox populi), qui a l'avantage de faire l'économie d'un vrai débat tout en paraissant traiter le sujet. Beaucoup de responsables de l'Église voient les promesses de résultats du marketing d'un bon œil, et ne pensent pas se détourner de Dieu en ne comptant plus sur Lui. Question de point de vue (voir note d). Entre la sagesse divine, rassemblée dans un Livre hors du temps, et les impératifs temporels dictés par la sagesse humaine, il nous faut choisir sans cesse. N'y a-t-il pas un peu de cette vieille tentation, toujours active aujourd'hui, d'échanger notre droit d'aînesse contre l'assurance de goûter à une compensation et un résultat immédiat (1 Jean 2:15 et Jacques 4:4) (8)?

Quelques exemples de marketing empruntés au catalogue d'un éditeur chrétien :

«Sur ce « live » enregistré au House of Blues de La Nouvelle Orléans, Lisa McClendon dévoile sa personne, son cœur, son esprit. Magnifiquement arrangé, cet enregistrement rappelle à nos oreilles le souvenir d'une soirée où l'esprit et la vérité rencontraient la soul music ( !). Agençant avec une subtilité rare le jazz et le RnB, les relevant à l'aide des cuivres les plus suaves, elle arrive à produire un son qui affleure délicatement nos sens et notre perception de la louange».

Difficile de résister à la tentation de l'ironie dans le commentaire de cet article : on se demande si « l'esprit et la vérité » ont pris du plaisir à chalouper au rythme de la soul musique (musique de l'âme !) comme on voit les enfants de Dieu le faire de plus en plus dans les églises, et le résultat que peut bien donner une telle rencontre. Est-ce la musique de l'âme qui a convaincu l'esprit et la vérité, ou le contraire ? On se perd en conjectures.

Ici, la mise en valeur de ce travail musical est essentiellement faite autour de l'artiste (ce disque dévoile sa personne, son cœur, son esprit) et de sa musique (magnifiquement arrangée - ce qui, au passage, démontre que les arrangeurs et les tables de mixages sont devenus aussi des instruments de louange (note e) - « agencé, subtilité, relevé, suaves, affleurant délicatement nos sens…»). Ah ! nos sens!

Il fut un temps, pas si éloigné, où la place de nos sens était sur une croix, et où les enseignements consistaient à crucifier la chair avec ses convoitises, à fuir les passions de la jeunesse : « Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Galates 5:24 et 2 Timothée 2:22). Nos enfants sont conduits sous nos yeux, dans un esprit différent, mais toujours pour « adorer », ce qui aurait (croit-on) la faculté d'innocenter tous les comportements. La dérive incontestable d’une louange mondaine trahit l’émergence d’une nouvelle mentalité (note f) (21).

Autres exemples de marketing chrétien :

« Une nouvelle révélation rock francophone qui ravit nos oreilles… Flycase nous emmène dans un voyage aux limites d'un rock puissant avec de très belles balades en prime. Les sonorités sont actuelles, péchues, et les mélodies accrocheuses. Ce premier album est déjà une bombe. »

La première phrase serait sans doute insupportable à certains chrétiens des pays de l'Est qui ont été torturés au moyen de morceaux de rock (ainsi plus récemment que des prisonniers afghans de Gantanamo par la CIA, cf.: http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=60255 ou lire un extrait à la fin de cette brochure, note g). Il s'agit là encore une fois d'une présentation mondaine d'un produit somme toute semblable en tous points à un produit du monde.

Dernier exemple :

« La nouvelle production du chanteur est une suite de cantiques, de chants de louange contemporaine et de gospels traditionnels, le tout interprété sur un rythme country qui accompagnerait à merveille une version chrétienne de Lucky Luke ( !)… La voix de Randy Travis est en effet reconnaissable entre mille… Vous comprendrez mieux pourquoi il a vendu 24 millions d'albums au cours de sa carrière …»

Ni par puissance ni par force, chantons-nous; peut-être faudrait-il aussi soumettre ces paroles à un «arrangeur» et les "remasteriser" afin de leur donner un sens plus contemporain : ni par les décibels, ni par le marketing (ni même par le plaisir de louer), mais encore et toujours par Son Esprit.

 

            2- L'argent

Le marketing mène d’une manière naturelle au sujet de l'argent. Lorsque la Bible traite de ce thème, elle emploie l'expression de « Mammon » (personnification de la richesse et puissance qui contrôle son utilisation). «Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon» (Matthieu 6:24).

Le fait que la notoriété et la rentabilité puissent se mêler à la louange à l'Eternel/la musique chrétienne, est une donnée non négligeable, qui en rend plus complexe la gestion. Que se passerait-il si les prédicateurs et les prophètes étaient exposés à pareilles pressions et tentations, en étant tentés de réaliser du profit avec les révélations qu’ils reçoivent ?…

Même si nous admettons que l'ensemble des acteurs de la musique chrétienne agit dans la sincérité de son cœur, et que nous lui faisons crédit que chacun ne cherche qu'à louer l'Eternel, nous ne pouvons éviter qu'un soupçon de mercantilisme plane sur le phénomène lui-même. Les 24 millions d'albums de Randy Travis poussent à la méditation, même si la plupart des CD de musique chrétienne ne «percent» pas la limite des 10000 ventes (en France) et qu'il ne revient à l'artiste, en moyenne, que 8 à 10 % des recettes.

Il se trouve cependant que la perspective de réussir une carrière dans la louange peut être considérée par certains jeunes musiciens chrétiens sous des angles qui mettront les saintetés personnelles à rude épreuve, et nous pouvons noter que le monde autour de nous (s'agit-il d'une coïncidence ?) propose également et dans le même temps les mêmes possibilités aux jeunes : devenir des « stars » de la musique, accéder à la notoriété et à la célébrité en chantant. Est-ce un signe des temps ? L'analogie mérite réflexion (note h).

Ceux qui désirent aujourd'hui continuer d'affirmer avec la Bible que la louange en tant que telle doit être absolument sainte, réservée à Dieu, seront amenés à reconnaître également que la louange ne peut donc pas devenir un objet commercial, une marchandise, sans perdre sa sainteté (9). Elle prend alors le risque de devenir simplement de la musique, au même titre que ce qui relève du domaine profane. Il s'agit là d'un principe spirituel.

Exode 30:34-37

Et l'Eternel dit à Moïse: Prends des épices odoriférantes, du stacte, et de la coquille odorante, et du galbanum, des épices odoriférantes, et de l'encens pur: de tout, à poids égal; et tu en feras un encens composé, d'ouvrage de parfumeur, salé, pur, saint. … Et quant à l'encens que tu feras, vous n'en ferez point pour vous selon les mêmes proportions : tu le considéreras, saint, consacré à l'Eternel.

Cette réalité, soulignée ici, ne doit pas être occultée au profit d'un raisonnement pragmatique. Partager la louange est une chose très bonne, faire en sorte que le monde prenne connaissance de ce que nous avons reçu (gratuitement) par l'inspiration du Saint-Esprit est également très bon, mais faire de cette louange un «produit», c'est substituer des considérations matérielles, financières aux considérations spirituelles.

La volonté de Dieu est (et a toujours été, incontestablement) de pourvoir aux besoins de l'évangélisation et du témoignage, c'est une des raisons pour lesquelles le Saint-Esprit a été donné. Mais dans bien des cas aujourd'hui, reconnaissons-le, nous n'avons plus vraiment besoin de Lui pour mener à bien nos plans, nos programmes, nos campagnes. Un bon appel à la générosité, des coupons de participation, un orateur persuasif, des souscriptions dégressives, la vente (et parfois la pré-vente) de ce qui est devenu une marchandise, et nous suivons nos objectifs (pour le royaume de Dieu, bien sûr) sans avoir à nous soumettre à l'approbation céleste, finale.

La gratuité aura bientôt complètement disparu d'un christianisme noyauté par le matérialisme : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10:8). Chercher la gratuité serait pourtant un chemin et une lutte qui honoreraient Dieu.

Bien des œuvres colossales ont été bâties sans aucun appel à l'argent, et des vies de services entières se sont exprimées dans une soumission financière sans faille (Hudson Taylor, Charles Studd, James Fraser, Georges Muller) : ces réalités n'auraient-elles plus cours ? Dieu aurait-Il donc changé ?

En réalité, c'est le siècle qui a changé et qui a déteint sur le cœur des chrétiens, mais, plus grave, sur le cœur de ceux qui avaient été appelés à être des héros de la foi, des entrepreneurs pour Dieu. L'atmosphère de « vitesse » que le monde fait peser sur les hommes, l'obligation rapide de résultat, la course à la réussite impriment leur mouvement tyrannique sur le christianisme, et dans la quête obsessionnelles des raccourcis, nous sommes naturellement prêts à emprunter tous les chemins qui mènent à Rome, pourvu que nous évitions cette croix trop exigeante et trop dure pour l'âme, trop lente pour nos plannings.

Mais si la Bible est bien restée notre point de rencontre pour comprendre la Vérité et les grands principes du Bien et du Mal, alors nous continuerons, comme nos pères dans la foi, à respecter ses propres définitions. Car la redéfinition de nouvelles normes est le signe certain du début de notre apostasie (10).

 

            3- Le mélange (des styles, la confusion des genres)

Alors qu'il est écrit : « Ne vous conformez pas à l'esprit de ce siècle » (Romains 12:2), certains compositeurs actuels rendent la louange à l'Eternel de plus en plus conforme aux styles de musiques du monde, pensant peut-être que la louange purifie tout — mais ce principe n'est pas biblique : au contraire, ce sont « les mauvaises compagnies qui corrompent les bonnes mœurs » (1 Corinthiens 15:33).

Il serait bien évidemment faux de chercher à maintenir les styles de musique (chrétienne en l'occurrence) au même niveau que celui de l'Eglise originelle, ou de brider les expressions des artistes chrétiens dont le cœur exprime, à leur manière et selon leur époque, une louange toujours personnelle et renouvelée (11). Ce n'est pas le propos de ces lignes. Mais il s'agit de mettre en lumière un phénomène de capillarité entre le monde et l'Eglise, dont un des points de contact est la musique.

L'ensemble des croyants, en effet, c'est à dire l'Église, est appelé ouvertement à un devoir de résistance vis-à-vis de son époque et de sa mentalité, et non à un mélange. Le mélange est très exactement l'opposé de la sanctification, qui est étymologiquement la mise à part du monde et du péché.

En effet, le but de notre témoignage et de la nouvelle naissance, c'est que le monde de chaque époque entende et comprenne «que ses œuvres sont mauvaises» (Jean 7:7), et cela ne peut en aucune façon se faire au moyen d'instruments qui cherchent à réduire et gommer leurs différences (ce qui résoudrait, il est vrai, le sempiternel problème du rejet, mais anéantirait l'impact de la Vérité).

Nous rapprocher du monde, nous identifier à ses codes pour mieux le comprendre et ainsi mieux lui parler relève du sophisme. On entend citer souvent la déclaration de Paul : « Je me suis fait Juif avec les Juifs, Grec avec les Grecs…» (1 Corinthiens 9:20) pour justifier nos rapprochements (en fait, nos amitiés) avec le monde, oubliant que, par eux, nous nous constituons objectivement ennemis de Dieu (Jacques 4:4). L'apôtre allait effectivement vers des communautés et des cultures différentes de la sienne, avec respect, dans le but unique de présenter son Évangile… et se séparait en secouant la poussière de ses pieds si son message était refusé. Il ne faudrait pas confondre. On ne peut imaginer Paul émettre un jugement radical sur ceux, parmi ses frères juifs, qui refusaient Christ, et participer à une de leurs conventions quelques temps plus tard, au prétexte que le christianisme doit être uni au delà des différences doctrinales. C'est pourtant ce qui est prêché de plus en plus aujourd'hui.

« C'est pourquoi nous devons porter une plus grande attention aux choses que nous avons entendues, de peur que nous soyons emportés loin d'elles » (Hébreux 2:1).

Les scénographies de certains groupes de musique chrétienne, leurs attitudes, leurs vêtements, et l'utilisation qu'ils font de certains styles de musique relèvent d'un affront spirituel qui est fait à ceux qui ont donné leur vie pour l'amour de la Vérité (12).

Des musiques d'inspiration satanique (Rock, Hard Rock, Heavy Metal, etc.), ouvertement déclarées et bien connues de tous les professionnels (note i), servent de «véhicule» (de «char») pour porter des paroles qui parlent de Dieu, et sont écoutées béatement par des adolescents qui y ressentent « l'onction », parce qu'on leur a présenté ces produits comme spirituels ; et l'on confond (inévitablement) la sphère émotionnelle et la sphère spirituelle.

Nous savons que des émotions similaires sont ressenties dans les concerts profanes et les concerts chrétiens : sentiments fusionnels, osmose, pulsions de joie, transports rythmiques, ivresses des sens, formes incantatoires, ce qui est absolument incontestable. Encore une fois, rappelons-le, le domaine de la musique est bien connu de l'ennemi et il fait peu de doute qu'il est en train de s'en servir, de telle sorte qu'il devient difficile de démêler l'écheveau du vrai et du faux.

Certains musiciens des années 50 (notamment Ray Charles) ont été les instruments d'un mouvement similaire, mais dont le mécanisme était inverse : ils se sont emparé de la musique considérée comme consacrée (le style gospel), réservée aux églises pour chanter la louange de Dieu, et ils l'ont détournée pour y mélanger des paroles profanes (rébellion, immoralité et sexualisation) : c'était la naissance de l'esprit du rock'n roll. Les oppositions et les scandales n'y firent rien.

La stratégie d'appauvrissement continue aujourd'hui son mouvement de lessivage afin d'intégrer cette fois la louange dans le rock (13). Une cinquantaine d'années et trois générations ont suffit à l'ennemi pour procéder à un échange standard et dé-spiritualiser la forme et le fond pour ne laisser à la fin que les choses naturelles, grâce aussi à la tolérance et au laxisme des chefs et responsables chrétiens, et à leur manque de discernement.

Il est donc plus que temps de réagir. Réagir contre les théories séductrices de «rachat de la musique» qui voudraient faire passer à nos yeux des impuretés pour ce qui est saint, au prétexte que des textes parlent de Dieu (note j).

Appeler le bien mal, et le mal bien est le signe du désordre et de la confusion dans la maison de Dieu (Esaïe 5:20).

«Je vous écris pour vous dire de retenir fermement ce que vous avez reçu, afin que personne ne prenne votre couronne» (Apocalypse 3:11).

Notre combat n'est pas seulement une lutte persévérante pour continuer d'accomplir ce pour quoi nous avons été oints, mais c'est de l'accomplir de la manière conforme à l'attente du Seigneur, et aux moyens dont Il veut pourvoir.

Notre couronne peut être perdue par une seule erreur de choix stratégique, lorsque nous avons été appelés à être des conducteurs du peuple de Dieu, c'est à dire des instruments de bénédiction.

Ceux qui dirigent ne seront pas jugés de la même manière que les autres (Jacques 3:1), et l'influence de notre exemple dépasse ce que nous imaginons.

Notre discours, les positions doctrinales que nous adoptons, notre manière de nous habiller, notre liberté, deviennent à notre insu des enseignements implicites ; à grand «pouvoir», grandes responsabilités.

 

EXEMPLE D'ÉCHEC DANS LE SERVICE, L'APPEL, L'ONCTION

            C’est l’histoire du règne du premier roi d’Israël qui nous en donne une illustration. L'erreur principale qui coûta au roi Saül sa couronne (lire 1 Samuel 15) a été d'épargner (de recycler) ce qui venait de l'ennemi vaincu, pour le consacrer à l'Eternel, alors que la Parole de Dieu lui avait explicitement demandé de le dévouer par interdit (de le détruire) (14).

L'allégorie de cette erreur représente un des pièges des responsables de la louange et artistes chrétiens (mais aussi des prophètes, pasteurs et autres conducteurs). En effet, le monde a été vaincu, et les choses qui sont dans le monde ne doivent pas être sauvegardées par nous, même pour être représentées dans le culte à l'Eternel. Ce principe biblique est prévalant sur «la doctrine du rachat de ce qui est impur», qui est une authentique séduction.

Notez que la couronne perdue du roi est restée sur sa tête durant de nombreuses années, malgré le fait que l'onction est passée sur une autre personne, dans une sanction spirituelle sans appel. Il est donc possible de conserver son rang et de continuer de représenter l’autorité, aux yeux des hommes, mais il en est tout autrement devant le trône de Dieu : «Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort» (Apocalypse 3:1).

Un autre exemple, plus extrême celui-là, nous est donné au travers de l'épisode du feu étranger présenté à Dieu par Nadab et Abihu, fils d'Aaron, et qui provoqua leur mort en plein service (Nombres 3:4) : ils avaient, eux aussi, été appelés au service, avaient répondu à cet appel, mais négligèrent de l'accomplir dans le strict respect du cadre révélé, en agissant d’une manière légère.

Ces textes bibliques nous rappellent, à un moment de l'histoire de l'Église où les enseignements semblent être de plus en plus lissés et consensuels, que l'Eternel est un Dieu de grâce ET de jugement, et que Son trône est saint.

«Moi l’Eternel, le premier; et avec les derniers, je suis le même» (Esaïe 41:4).

 

MUSIQUE CHRÉTIENNE OU ADORATION ?

Donnons maintenant un court aperçu de l'origine de l'adoration biblique, qui éclaire son sens :

Quel est le premier emploi biblique du verbe « adorer » ? Laissons-nous être enseignés par le contexte de l'apparition de cette adoration :

Nous trouvons des traces de sacrifices dans les vies de la plupart des acteurs bibliques (dans Genèse 8:20 en particulier), mais c'est Abraham qui devient - explicitement - le premier adorateur, et ce ne fut pas à l'occasion d'un chant ou d'un saint recueillement, mais en obéissant à une exigence divine absolue et totale. C'est en effet à l'occasion du sacrifice d'Isaac (Genèse 22:5) que le vieil homme est entré dans une adoration authentique « en vérité. » (15)

Les manifestations extérieures de l'adoration peuvent, il est vrai, se traduire par le chant, la louange, des réjouissances, mais la démonstration de notre dépendance à l'Eternel et de notre confiance en Dieu sera prouvée par des actes concrets, souvent coûteux en terme de sacrifice de nous-mêmes.

C'est pourquoi David répugne à apporter à l'Eternel un sacrifice qui ne lui aurait rien coûté (2 Samuel 24:24).

L'adoration d'Abraham est apparue dans le dépouillement de sa vie, dans le renoncement de sa volonté au profit de celle de Dieu (même incompréhensible), et ce n'est sans doute pas un hasard si ce lieu (le mont Morija) fut montré à Salomon pour l'édification du temple de l'Eternel.

Nous sommes devenus ce temple (1 Corinthiens 3:16), et nous avons été faits sacrificateurs (Apocalypse 5:8-10), ce qui représente pour nous un appel, une élection à la sainteté et à la séparation.

Un des dangers de la musique chrétienne actuelle — et celle de demain — sera de confondre l'adoration à une ambiance spirituelle (involontairement, par manque de connaissance spirituelle, voir Osée 4:6), et d'assimiler l'approbation divine avec le contact d'une «onction», selon le langage employé aujourd'hui, une stimulation réelle, mais qui ne touche que les sentiments. «Car «l’onction» ne change pas les vies, mais c’est l’obéissance qui change les vies, qui est le signe de notre circoncision intérieure» (Pierre Truschel) (16).

Pour l'Eglise de Laodicée (Apocalypse 3:14 - et notamment, parmi elle, ceux qui ne seront pas vainqueurs), le fait d'être vomie de la bouche de Dieu signifie qu'elle a effectivement été en Dieu, appelée et élue à être comme la bouche de Dieu, à prononcer la Parole de Dieu pour le monde, et que c'est une place qu'elle a occupée pour un temps ; mais elle a échoué dans l'exigence de séparer ce qui est bien de ce qui est mal selon le cœur de Dieu (note k). Elle a connu un temps de succès, a vu un certain résultat (« Je connais tes œuvres »), des délivrances, exprimé des prophéties (Matthieu 7:22), mais ne pourra recevoir sa couronne parce que la tiédeur — image du libéralisme et du relativisme — a eu raison du feu de son premier amour.

 

VRAIE ET FAUSSE ADORATIONS

            Une adoration qui ne serait basée qu'exclusivement sur son expression, la louange (ou la musique chrétienne), serait vouée à s'éteindre, car l'adoration des vrais adorateurs se fonde sur un sacrifice — celui du Seigneur Jésus-Christ en premier — et celui de l'adorateur lui-même en second. Un des premiers symptômes inquiétants serait une louange riche en chants et musiques, mais de plus en plus pauvre en prières de reconnaissance et d'actions de grâce. Ce symptôme d'appauvrissement est un des premiers signes de ce que la Bible appelle «l'apostasie (note l). »

Dans son échange avec la femme samaritaine au puits de Jacob, Jésus a soulevé pour nous le coin d'un voile, en ce qui concerne cette question de la vraie et la fausse adoration: «Vous adorez, mais vous ne savez pas ce que vous adorez» (Jean 4).

Son discours contient en creux une pensée qu'il ne va pas développer sur le moment, mais qui prendra son sens à un moment où, Il le sait, la question de l'adoration se reposera de nouveau d'une manière brûlante.

Pour tous ceux qui, de près ou de loin, sont impliqués dans le phénomène de la louange, il est inconcevable d'adorer sans savoir ce que nous adorons. Pourtant, ces paroles constituent une confirmation irréfutable qu'une adoration peut exister sans être éclairée. Comment ?

Précisément, les Samaritains n'imaginaient pas une seule seconde se trouver dans ce cas de figure : il y avait chez eux un culte très proche de Jérusalem (le mont Garizim), des sacerdoces (ou rituels) au contenu inspiré du judaïsme traditionnel, des fêtes similaires, des sacrificateurs, des chants, des musiques, des cœurs sincères, et enfin le Dieu d'Abraham, l'Eternel. Comme les Juifs, ils entretenaient une attente messianique. Mais ces cultes, ces adorations « d'assemblées » proches, cousines, étaient doctrinalement incompatibles, à cause des mélanges qui s'y trouvaient.

C'est à la faveur du dialogue avec cette femme que le Seigneur Jésus-Christ a implicitement introduit la notion d'une fausse adoration en ajoutant l'adjectif « vrai » aux adorateurs « en esprit et en vérité » (Jean 4), et cette déclaration mérite toute notre attention.

Un adorateur qui ne connaîtrait pas le Dieu qu'il adore ne pourrait pas être considéré comme un « vrai adorateur en Esprit et en vérité » ; c'est une pensée très forte. Sommes-nous en train de couper les cheveux en quatre ? Dieu ne serait-Il pas plutôt heureux de recevoir et d'agréer toutes les adorations, comme on l'enseigne de plus en plus aujourd'hui ?

Il semble que sur cette question précise de l'adoration (et, encore une fois, de son sens biblique, entier et puissant), le principe du rejet d'une « certaine adoration » soit confirmé par l'histoire de Caïn et Abel. Nous voyons pour le premier une adoration matérialisée par un sacrifice méritant (les fruits de la terre, image du produit naturel de cette création), qui ne sera pas agréée. Et pour le second, une adoration basée sur un sacrifice, qui traduit la reconnaissance de la vacuité des moyens humains, et du besoin d'une mort expiatoire, qui sera agréée.

Or, nous savons d'une manière irréfutable que certaines composantes du christianisme, d'hier ou d'aujourd'hui, renient objectivement la toute-suffisance de la mort expiatoire de Christ, et son exclusive médiation (ces composantes Lui fait partager Sa divinité et Son autorité avec Sa mère, par exemple).

La réalité d'une fausse adoration, qu'elle soit momentanée ou pas, est démontrée par les Écritures. Il est donc possible pour un chrétien d'aujourd'hui de confondre, hélas, l'adoration biblique avec l'adoration musicale, et de s'imaginer (avec plus ou moins de force) être impliqué dans un mouvement de « louange explosive », plus authentique que celle de ses pères, qui est estimée désuète et dépassée. Il ne s'agit donc pas là d'une question légère, surtout si nous nous souvenons qu'elle est à l'origine du premier meurtre « fraternel ».

Cette notion de la vraie et de la fausse adoration est enfin confirmée par la déclaration prophétique d'Esaïe (ainsi qu'Amos 5:23), par la bouche duquel le Seigneur constate au milieu de son peuple une adoration extérieure, une confession simplement formelle pouvant constituer (au mieux) une forme d'illusion ou (au pire) d'hypocrisie:

Ésaïe 29:13

« Et le Seigneur dit : Parce ce que peuple s'approche de moi de sa bouche, et qu'ils m'honorent de leurs lèvres, et que leur cœur est éloigné de moi. »

C'est ici la lecture divine d'une certaine « adoration », qui dit beaucoup de belles choses et qui véhicule beaucoup d'émotions, mais dont les racines en terme d'obéissance/d’écoute de la Parole de Dieu sont dominées par d'autres impératifs.

Chaque chrétien peut traverser cette expérience à un moment ou à un autre de son existence, et Dieu ne rejette pas les adorateurs en devenir, ce que nous sommes tous, en définitive. Mais l'accent est mis ici sur la généralisation d'un comportement, sur un glissement du sens profond de l'adoration vers un culte superficiel, creux, et une illusion de communion dans laquelle Dieu ne Se reconnaît pas.

«Écouter la Parole de Dieu vaut mieux que faire des sacrifices, prêter l'oreille  (tenir compte) vaut mieux que la graisse des béliers » (1 Samuel 15:22).

 

 

UNE PREUVE DE LA VACUITÉ DE CERTAINES LOUANGES,

POURTANT PROBABLEMENT SINCÈRES

 Amos 5:21

«Je hais, je méprise vos fêtes, et je ne puis sentir vos assemblées solennelles; si vous m'offrez des holocaustes et vos offrandes de gâteau, je ne les agréerai pas, et je ne regarderai pas le sacrifice de prospérités de vos bêtes grasses. Ôte de devant moi le bruit de tes cantiques; et la musique de tes luths, je ne l'écouterai pas.»

La pensée donnée ici par Amos (ainsi que dans l'ensemble de son message) nous confirme cette vision et annonce également certains symptômes du christianisme de la fin des temps, renforcé par exemple par la prophétie de Paul à Timothée (2 Timothée 3:5): «Dans les derniers temps, les hommes auront l'apparence de la piété (nous pouvons intégrer dans ce mot celui d’adoration), tout en ayant renié ce qui en fait la force.»

Notez que ces hommes font partie de la maison de la foi — il ne s'agit pas ici de la photographie du monde perdu — et qu'ils n'ont pas égaré, délaissé, oublié les fondements et révélations originels, purs et authentiques de leur culte, mais qu'ils les ont RENIÉS.

Ces exemples attestent que la fausse adoration chrétienne n'est pas une thèse issue de la théologie négative. Le manque de discernement actuel, la volonté d'unifier et de simplifier les composantes de la foi ne doivent pas nous conduire dans le simplisme. Une certaine adoration, en accord apparent avec l'héritage religieux et tournée vers le vrai Dieu, sincère et brillante, peut néanmoins ne pas être conforme aux normes essentielles de la Vérité.

 

L'ADORATION DU CORPS (le parvis extérieur)

Un déplacement qui va vers l'extérieur, vers le superficiel

L'adoration est présentée aujourd'hui d'une manière de plus en plus esthétique ; ses arrangements sont d'une richesse et d'une variété qui vont croissant, d'une même plastique que les autres choses du monde. La louange musicale vendue est « branchée », tout est fait pour atteindre ce but.

Il ne s’agit pas d'être contre la beauté ou la richesse musicales, mais contre le culte de la beauté. C'est Dieu qui a créé la beauté et il n'est pas prêché ici de doctrine misérabiliste, mais ce même Dieu est aussi Celui qui regarde au cœur. Ne toucherait-on pas mieux le cœur de Dieu par de belles œuvres, des prières savantes ou de riches offrandes ? Voilà bien la pensée «religieuse» que l’ennemi voudrait voir s’installer en nous (17).

On entend plaider ici ou là (et même prêcher) pour une adoration « du corps » : retrouver la liberté de l'adoration du corps, par les gestes de la danse. On justifie ce courant en judaïsant par-ci, et on l’innocente en psychologisant par-là. Il y aurait beaucoup à dire à propos de ces enseignements. Mais le spectacle d'une Église qui danse et des chrétiens et chrétiennes qui ondulent fait penser à d'autres spectacles du monde (note m). Nous préférerions tous que l'Eglise redevienne un lieu où les hommes craignent de se joindre, à cause de la présence de Dieu (Actes 5:13).

Si nous aspirons à nous en tenir aux règles bibliques (note n), la danse sera pour nous à ranger au rayon des amusements, des distractions, des accessoires. Cela ne mérite ni un message, ni un enseignement, et surtout pas d'être prôné… pour nous faire plaisir ou pour importer une pratique, singer une culture.

Il est singulier de noter qu’aujourd'hui, si nous faisons un petit sondage, nous nous rendrons compte que l'adoration est devenue un moment — dominical — où l'on chante, dont le but principal est de se faire du bien (18).

Notre génération ignorante cherche (inconsciemment) à éviter la véritable adoration biblique au profit d'une adoration moins coûteuse et plus agréable. Nous voulons bien offrir nos corps en sacrifice dans les temps de louange, mais le reste doit continuer de nous appartenir : cela entretient donc une apparence d'adoration, mais sans la force de la mort à soi-même, ce qui constitue un des fondements de l'erreur d'interprétation de la pensée divine. Offrir à Dieu des sacrifices de louange ne se réduit pas à chanter, à travailler le chant, ou à prendre des cours de musique.

Alors que cette définition s'installe dans le  cœur de la génération qui vient, il est de notre devoir de défendre les fondements de la foi concernant ce sujet, et de manifester une adoration authentique en nous consacrant nous-mêmes de nouveau à l'Eternel.

Qu'on ne s'y trompe pas, et que nul ne tombe dans une critique facile : c'est parce que le corps des responsables sera défaillant dans les consécrations personnelles, dans l'attachement à la Parole de Dieu, que le glissement de la dilution avec le monde (l'apostasie) s'effectuera devant nos enfants, pour finir par s’installer en eux.

« Adorer », selon la manière qui s'installe dans certains milieux chrétiens aujourd'hui, peut finir par devenir une activité religieuse ABSOLUMENT VIDE si elle n'est pas précédée, accompagnée, suivie de l'obéissance à la volonté divine. L'adoration est justement L'EXPRESSION de l'obéissance. André Chouraqui la traduit par le mot «se prosterner», qui se passe de commentaires. On devrait rappeler ces principes à chaque concert, et les groupes en vogue devraient en faire la pointe de leur épée : nous voulons entendre, nous demandons à entendre, pour nos enfants, nos jeunes, pour le monde également,  oui, entendre s’élever de ces ministères des appels et des témoignages puissants de la Croix, des appels qui font trembler la chair et qui remettent les musicalités à leur place, c'est-à-dire au service du message, et non l'inverse. Et «Les pécheurs ne résisteront point dans l'assemblée des justes» (Psaumes 1:5).

 

COMPLICITÉ

            Nous disions précédemment que l'adoration ne peut exister si nous ne connaissons pas Celui que nous adorons. Lorsque Rebecca St James, figure de la louange anglo-saxonne, se réjouit des enseignements du pape et collabore à des manifestations organisées par le catholicisme, elle démontre qu'elle ne sait pas vraiment qui elle « adore ».

« J'ai eu de la chance d'entendre le pape parler à Saint-Louis il y a 2 ans, et je chantais là-bas à cette occasion. C'était GRAND ! J'ai beaucoup aimé ce qu'il a partagé, un enseignement très biblique, très actuel, très droit ! J'aimerais que les jeunes puissent entendre ce qu'il dit, car je crois qu'il va à l'essentiel. Je l'apprécie beaucoup et je prie Dieu qu'Il lui donne le cœur de continuer son ministère ! »

Le catholicisme enseigne pourtant encore ouvertement et depuis des siècles que le salut par la foi ne suffit pas, et donc que Christ ne suffit pas. C'est un autre évangile (2 Corinthiens 11:4), et les Écritures nous apprennent à déclarer « anathèmes » toutes les tentatives de perversion de la Vérité (Galates 1:8).

Un des derniers conciles reprend en considération un passage de Lumen Gentium qui déclare que "Marie, en vertu du don de grâce, précède de loin toutes les autres créatures célestes et terrestres".

L'Eglise Catholique affirme donc que Marie est la plus grande créature de la terre : « Toute la grandeur des saints s'évanouit devant la grandeur de Marie. Marie dépasse aussi les créatures célestes : toute la grandeur des anges n'est pas comparable à la grandeur de Marie. Voilà la raison qui nous pousse à avoir une confiance illimitée en Marie ». Le Saint Père souligne encore : « Le culte, le simple culte ne suffit pas. Le culte doit devenir imitation de Marie » (Benoît XVI).

«Ma manière de concevoir la dévotion à la Mère de Dieu a subi une transformation. Si autrefois j'étais convaincu que Marie nous conduit au Christ, à présent je commence à comprendre que le Christ aussi nous conduit à sa Mère » (Jean-Paul II, Ma vocation, Don et Mystère, Paris 1996)

Nous disons avec tristesse que nous sommes en face d'un système religieux antichrist, bien que constitué de certaines œuvres justes et de croyants sincères, un système dont les dogmes sont inchangés depuis quinze siècles (et dont certains se sont aggravés).

L'affrontement doctrinal a été sévère au cours de l'histoire de l'Église, et un très grand nombre de nos frères et sœurs dans la foi ont laissé leur vie dans une lutte acharnée pour ne pas céder à la tyrannie de la religion universelle, et aux pressions d'abjuration. Le nom des martyrs est oublié, comme leur sang qui a coulé, mais le Seigneur S'en souvient (Apocalypse 6:9) ; ceux qui ne connaissent ni leur histoire, ni les avertissements des Écritures sont condamnés à tomber dans les pièges les plus grossiers.

Lorsque des groupes de louange évangéliques connus, tels qu'Exo (et ils ne sont pas les seuls dans ce cas), apportent leur notoriété et leur concours à des concerts organisés par le catholicisme, au motif que nous adorons le même Dieu (et que le mandat d'évangélisation est d'aller « partout »), ils ne peuvent éviter de se trouver en contradiction avec le combat — et le sang — de leurs pères dans la foi PARCE QUE LES MÊMES DOGMES SONT TOUJOURS DEBOUT. Ceux-ci ont lutté contre un «esprit» qui est toujours vivant, doctrinalement identique, mais dont les intentions sont maintenant déguisées, dans de douces paroles aujourd'hui pacifiques ; même s'ils sont sincères, même si les temps ont changé, même si les combats doctrinaux sont devenus politiquement incorrects, chacun devrait cependant considérer l'angle éternel, la vision spirituelle, et la Vérité, pour éviter de se positionner en complices, même involontaires, de l'esprit antichrist.

«Et, par de douces paroles, il entraînera à l'impiété ceux qui agissent en transgressant l'alliance; mais le peuple qui connaît son Dieu sera fort et agira» (Daniel 11:32).

Car si les grands esprits de l'histoire de l'Église libre ont vu (entre autres choses) le catholicisme dans la grande prostituée d'Apocalypse 17 et 19 (il n'y a pas que ce système religieux qui soit en cause dans cette image, ce paragraphe n'est pas inspiré par un anticatholicisme primaire), alors ceux qui s'uniront à elle ne pourront éviter de faire une seule chair avec elle, comme l'affirme l'apôtre Paul (1 Corinthiens 6:16) dans l'énoncé d'un autre principe spirituel (19).

 

UN MAUVAIS EMPLOI DE LA MUSIQUE CHRÉTIENNE

CONSTITUERA UN LEVIER D'APOSTASIE (20)

Si nous écoutons la grande majorité des acteurs de la musique chrétienne, qui (encore une fois) ne font qu'exprimer leur sincérité, ce domaine d'expression de l'Église représente la meilleure plate-forme de rencontre entre les chrétiens d'abord, et entre les chrétiens et les non-croyants ensuite. La louange est un espace consensuel, éloigné des combats d’arrière-garde à propos de la vérité. Chanter et adorer ensemble permet de "laisser de côté nos différences pour nous réunir sur ce que nous avons de plus précieux en commun, le Dieu unique, en louant Son amour dans l'unité, comme Sa Parole nous le demande."

Je veux mettre en relation le phénomène auquel nous assistons avec un texte prophétique du livre de Daniel, en soumettant ici une hypothèse à votre discernement spirituel:

«Avec de l'or, et avec de l'argent, et avec des pierres précieuses, et avec des choses désirables, il honorera un dieu que n'ont pas connu ses pères» (Daniel 11:38).

Pouvons-nous penser vraiment que ce soit un nouveau dieu que proposeront la bête et le faux prophète, à une société des temps de la fin qui ne peut être que très avertie ?

Le simplisme de cette hypothèse ne doit pas nous tromper. Nous ne sommes pas ici en présence d'un obscur dieu des nations, une divinité inacceptable pour la société de cette époque de la fin, pleine de connaissance, mais bien du Dieu des Écritures qui est redéfini ici, au travers de modifications du culte ancestral.

Il n'est plus adoré sur la base de Son amour ou de Ses vertus, de Son sacrifice ou de Sa Personne, mais sur une base humaine, appuyée sur l'homme et sur ce que ce dernier lui apporte — des choses belles, précieuses, une adoration brillante — au moyen des choses terrestres, du meilleur de lui-même, c'est-à-dire au travers d'un humanisme religieux, et non selon la révélation (note o).

Nous revenons donc, à la fin de toutes choses, dans le même schéma qu'au début : la cohabitation spirituelle d’une adoration méritante, terrestre, d'inspiration humaine (Caïn), et d’une adoration révélée, céleste (Abel). Détail navrant : l’une persécutera l’autre, même après avoir pris connaissance de la volonté divine, preuve que la connaissance de la Vérité sans l’amour de la Vérité ne suffit pas, comme Satan l’a démontré.

La redéfinition du Dieu de nos pères est une stratégie plus efficace que l'émergence d'une nouvelle divinité, ou la substitution d'un dieu existant d'une autre religion, qui sont des hypothèses peu crédibles. Aucun élu ne risquerait d’être séduit (Matthieu 24:24).

Cette redéfinition est graduellement présentée dans un esprit de progrès, dans le but d'atteindre un objectif religieux « meilleur », et elle répond à une usure d'image, une lassitude populaire, une incompréhension vis-à-vis d'un Dieu trop lointain, rigide; elle répond enfin au besoin de la religion de contrôler le Dieu qu’elle représente.

Il existe beaucoup de similitudes avec la tension que connut le peuple de Dieu dans le désert, au pied du Sinaï, après leur sortie d'Égypte (Exode 32).

Dans cet épisode dit « du veau d'or », nous considérons un peu hâtivement que les Hébreux sont passés du Dieu unique à une idolâtrie grossière, mais ce n'est pas aussi simple. Dans leur volonté pressante de changer de dieu, ils ont cependant pris garde de ne pas changer son nom, ainsi que ses caractéristiques principales : sacrifices, holocaustes, etc. : « Fais-nous un dieu qui aille devant nous ». Pour « faire » leur dieu, ils se sont défait de leurs choses précieuses, leurs bijoux, leurs richesses personnelles, le meilleur d'eux-mêmes, ce qui représente un nouveau type de l'humanisme chrétien. Ils ont fait ensuite appel à une autorité spirituelle reconnue, Aaron, qui a cédé à la pression de ces gens fatigués d'attendre que le Dieu de Moïse parle, apparaisse, agisse. Tous glissent comme un seul homme dans cette idolâtrie plus ou moins sécurisée, et dans une atmosphère de fête « pour l'Eternel » (Exode 32:5) !

Et le peuple s'assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour se divertir (Exode 32:6 rapporté par Paul dans 1 Corinthiens 10:7), ce qui rappelle quelques évidences actuelles.

Le chemin de la transformation du culte biblique et le changement de la perception du Dieu de la Bible ne se font pas en un seul jour. Un lent processus de déplacement des bornes anciennes s'établit sur plusieurs générations.

Un des axes (il y en a d'autres) de cette stratégie d'affaiblissement de la puissance de la foi est constitué par la tolérance, puis l'acceptation, puis l'installation dans l'Église, du concept du plaisir religieux. «Les choses désirables» (Daniel 11:38) (6).

Dans les derniers temps, les hommes deviennent amis des voluptés (traduction Darby), ayant l'apparence de la piété mais reniant ce qui en fait la force (2 Timothée 3:4). La traduction Segond dit «aimant le plaisir plus que Dieu» (2 Timothée 3:4).

C'est le cliché d'une religion pourtant toujours en rapport avec le Dieu originel, mais qui n'en a plus la puissance, l'impact, la résonance, l'empreinte, et qui finit par représenter sur la terre un autre dieu, qui n'est plus conforme à la Révélation, «un autre Jésus»  (2 Corinthiens 11:4), ce qui relève d'une forme de dépendance, même inconsciente, à l'esprit de l'Antichrist.

Aimer le plaisir plus que Dieu ne signifie pas obligatoirement que le chrétien a tourné le dos aux choses spirituelles pour glisser dans les péchés de la chair. Car alors il ne se soucierait pas de conserver les apparences de la foi. Il pourrait plutôt s'agir d'un chrétien… «en exercice», sincère, présent, qui a accepté, graduellement, le remplacement de la croix par d'autres moyens de suivre « Dieu », de servir « Dieu », une nouvelle manière de L'adorer qui sauvegarde les apparences de la piété, qui peut même les améliorer, mais qui ne peut plus satisfaire à ce qui en faisait la force.

Nous considérons ici que le travail de l'ennemi consiste à tenter d'introduire la notion du plaisir, de la liberté, de la facilité, dans la maison de Dieu, ce qui constitue le meilleur levier pour créer une brèche dans la consécration à la Vérité, tout en rendant « les choses de l'Esprit » désirables.

 «Si tu gardes ton pied de profaner le sabbat, de faire ton plaisir en mon saint jour, si tu appelles le sabbat tes délices, et honorable le saint jour de l'Eternel... » (Esaïe 58:13).

L'Église est donc, selon ce point de vue, victime d'un mouvement tendant à réduire et faire disparaître les lignes de séparation entre le monde et les enfants de Dieu. Cette pression qui s'exerce d'une manière accrue depuis seulement quelques décennies, pèse sur l'ensemble des protections (que la rébellion appelle «interdits» et «tabous») dispensées par la Bible, et qui ont servi de modèle social ou religieux. Stratégie de dilution du faux dans le vrai, de mélange libéral impur avec le pur, de la justification du mal et des soupçons de radicalisme sur le bien, de l'immixtion d'une tolérance humaniste : la fin du vingtième siècle a été le théâtre d'une action spirituelle impure (et interne) marquant un peu plus le déclin du christianisme originel. Le besoin de réveil qui est prêché un peu partout constitue un aveu de cet état de fait, malgré une satisfaction de façade.

Comme sur un terrain de football dont on effacerait certaines lignes, il ne sera bientôt plus possible d'arbitrer correctement entre le vrai et le faux, le bien et le mal, le juste et l'injuste : comme siffler la faute si les règles sont remises en question, ou si tous les joueurs ont le même maillot ? C'est pourquoi les règles anciennes et les valeurs morales prônées par les Écritures sont l'objet de pressions afin de pousser l'Église à «actualiser» certains comportements, à «évoluer» dans son approche esthétique, à «progresser» dans ses exigences et la présentation de son message. Encore une fois, rappelons-le et que le Seigneur veille sur ces paroles : il ne s’agit pas de figer l’action de l’Église, ou de s’opposer à toute évolution, mais simplement de chercher ensemble à garder le fil à plomb à sa place (Amos 7:7 et 8).

Car c'est quand les hommes se croient plus sages que Dieu qu'ils s'exposent, eux et le peuple qu'ils ont la charge de conduire, à de terribles conséquences.

La tentation de s'écarter de la Parole originelle s'effectue d’ailleurs toujours par le raisonnement: «Dieu a-t-il réellement dit ? Ne voyons-nous pas combien le chrétien est ridicule face aux besoins et exigences du monde, à la soif d'émotions de la jeunesse ? Le temps n'est-il pas venu d'atteindre l'objectif de la gloire de l'Eglise ? d'unir le monde et la foi dans un acte d'amour, de compassion, de tolérance et d'acceptation de l'autre ?» (22)

Un certain christianisme pense avoir beaucoup de choses à gagner en se rapprochant des normes du monde, en adoptant certains de ses codes, avant de délivrer le message de Dieu.

Mais la réponse du ciel est toujours la même : on ne gagne pas le monde en flirtant avec lui ou en l'épousant, mais en divorçant de lui. Nous sommes appelés à sortir du camp du monde en acceptant de porter sur nous la honte d'appartenir à Christ et de porter Son nom (Hébreux 13:13), c'est-à-dire en revêtant Christ et en marchant comme Il a marché:

«Le monde me hait, parce que moi je rends témoignage de lui, que ses œuvres sont mauvaises» (Jean 7:7).

«Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien; mais parce que vous n'êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à cause de cela le monde vous hait» (Jean 15:19).

Durant dix-neuf siècles, l'Église a considéré que le monde devait recevoir Christ avec les paroles de Christ, par l'Esprit de Christ, en méprisant la honte d'être différent de ce monde (en méprisant donc la tentation de chercher à être accepté par lui, de ne pas être rejeté), en supportant l'opprobre d'être chrétien, en décalage total avec l'esprit du monde. Car nos pères dans la foi étaient morts au monde, aux principes du monde, aux éléments du monde, et acceptaient les conséquences de leur choix, de leur témoignage : ceux-ci ont proclamé par là qu'ils attendaient une cité meilleure, permanente, invisible. Cela provoquait inévitablement leur rejet du monde, en conformité avec leur Maître et ce qu'Il leur avait annoncé : ne vous inquiétez pas si le monde vous rejette, si le monde vous hait (inquiétez-vous plutôt s'il est en paix avec vous, car alors cela signifierait que vous ne dénoncez pas ses œuvres - Luc 6:26).

Cet état d'esprit les protégeait des passions de la jeunesse, et les gardait d'introduire des influences mondaines dans l'Église, de céder à la tentation de bouleverser le culte en cherchant à le rendre conforme à leurs attentes et leurs aspirations ou plus simplement aux suggestions du dieu de ce siècle - le dieu des modes.

L’ennemi cherchera, bien sûr, à réduire la réflexion développée ici, et à l’amener sur le terrain de l’opposition des goûts, des réticences des générations face aux progrès des suivantes, en faisant planer sur cette prise de position le soupçon de la cristallisation, de l’enfermement, qui caractérisent tous les protectionnismes, les radicalismes, les fondamentalismes, et en fin de liste, les fanatismes et sectarismes.

La réponse n’est pas dans les débats ou dans les oppositions d’idées, mais dans la Parole de Dieu. C’est l’invitation ultime de cette étude. C’est par Sa lumière que nous pouvons voir la lumière (Psaumes 36:9).

L’héritage scripturaire a justement été laissé pour des périodes troubles, afin que nous sachions «comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est la COLONNE ET LE SOUTIEN DE LA VÉRITÉ» (1 Timothée 3:15).

La porte d’entrée de notre vocation est étroite, et le chemin qui mène à «la nature divine» (2 Pierre 1:4) est étroit lui aussi. Les enfants de Dieu, dans quelque domaine que ce soit, ne peuvent boire la coupe du Seigneur sans devoir renoncer aux autres coupes, et nous n’ignorons pas ce que cela peut signifier pour nous en termes de choix (1 Corinthiens 10:21) et d’abandons.

C’est pourquoi toutes les formes de mélanges et de compromis, tous les alliages disparates, tous les vils matériaux de construction du royaume (1 Corinthiens 3:12) DOIVENT être laissés, ou seront consumés, car tout ce qui est de l’homme, tout ce qui provient de la nature déchue ne peut atteindre l’arbre de vie, franchir la barrage des chérubins à l’épée déployée (Genèse 3:24).


NOTES

 

Note a :

Il est cependant intéressant de noter que nous ne trouvons aucune mention de musique accompagnant le culte ou l'adoration dans les épîtres apostoliques, contrairement aux psaumes et à d'autres livres de l'Ancien Testament, ce qui ne nous permet pas de tirer des conclusions formelles, mais qui semble démontrer que la louange de l'église originelle était plus simple, ne revêtant aucun caractère esthétique du point de vue humain, religieux et cherchant à glorifier Dieu. C’est là le culte en esprit que le Père recherche. Sans vouloir y voir ici un plaidoyer pour une louange marquée dans l’absolu par l’absence d’instruments musicaux, cette remarque permet de dégager les axes essentiels de la louange qui plaît à Dieu et qui sied aux saints.

Note b :

Citation de Gloria Gaither, chansonnière chrétienne américaine : «J'ai demandé aux deux cent cinquante participants du séminaire combien conduisaient la louange dans leur église ou écrivaient des chants. Les mains étaient presque toutes levées. Puis je leur ai demandé combien avaient lu 1 ou 2 Rois depuis deux ans. Trois mains levées. Je me suis alors penchée et je leur ai demandé de quel droit ils piquaient des versets positifs par-ci par-là dans les Psaumes pour leurs chants, sans considération pour les doutes, les larmes et même l'agonie desquels ils étaient issus. Le psalmiste les a chèrement payés, ces versets heureux, lisez les Rois! C'est une leçon pour nous. La louange est authentique et réelle quand on est passé par le creuset et qu'on en est sorti» (source : Le Christianisme Aujourd'hui, avril 2006).

Note c :

Satan a fourvoyé l'Eglise, bien peu vigilante et bien peu consciente de ces réalités sournoises liées à la musique et à son effet potentiel sur l'âme, en l'amenant à remplacer par la musique dite « chrétienne » (parce que pratiquée par des chrétiens, dans et pour l'Eglise) l'adoration qui est due à Dieu. Et il excelle remarquablement bien, ayant eu une longue expérience dans ce domaine, puisqu'il était le chérubin qui conduisait la louange dans le ciel !

Ceci ne sert pas à proscrire formellement la musique de l'adoration, mais montre son inadéquation à l'adoration réellement spirituelle. Lorsque la présence de Dieu est restaurée dans l'Eglise dans toute sa pureté et sa puissance comme lors des périodes de réveil, et l'histoire des réveils en témoigne, la musique est naturellement bannie. La crainte de Dieu saisit les cœurs, car Sa sainteté et Sa gloire deviennent manifestes.

Exemple :

Réveil d'Azuza Street, 1906 :

«Au début du réveil, nous n'avions pas d'instruments musicaux. En fait, nous n'en ressentions pas le besoin. Il n'y avait aucune place pour eux dans notre adoration. Tout était spontané. Nous ne chantions même pas à partir de recueils d'hymnes. Tous les anciens hymnes bien connus étaient chantés de mémoire, ravivés par l'Esprit de Dieu. "Le Consolateur est venu" était probablement l'un des plus fréquemment chantés. Nous le chantions à partir d'une fraîche et puissante expérience du cœur. Oh, comme la puissance de Dieu nous remplissait et nous faisait trembler. » (Frank Bartlemen).

C'est  parce qu'aujourd'hui la présence de Dieu est si absente de nos églises et réunions que nos jeunes chrétiens comme les moins jeunes ont cherché à la remplacer par l'artifice de la musique sophistiquée. C'est l'adoration caïnite, fondée sur l'esthétisme, sur ce que l'homme trouve de bon en lui-même et dans la nature, mais que Dieu ne peut agréer, car tout doit passer d'abord par l'œuvre du sacrifice de la croix du calvaire.

Note d :

«Le problème est que les responsables qui cèdent à la tentation ne savent pas qu'ils sont en train de perdre la spiritualité biblique de leur âme, parce que les chrétiens consomment des prestations musicales d'artistes, y compris dans les églises le dimanche matin, ils assistent ou participent à des shows, et Dieu est devenu un accessoire » (Scott McCarty, enseignant et docteur).

Note e :

Une citation de Pierre Truschel :

« La musique touche l'âme, les émotions. Elle peut créer un monde d'illusions face à une réalité beaucoup plus lourde. Savez-vous que les perfections du son et la qualité musicale aujourd'hui sont fausses, parce que c'est le produit de la technologie avancée. La beauté du son ne correspond plus au son qui sort de la gorge du chanteur. C'est du trucage. La qualité ne correspond plus à la vérité de celui qui chante puisqu'il a l'aide, le soutien, de toute sa technologie et de toute l'électronique. En un mot, on nous fait chanter Dieu sur des trucs qui sont des créations humaines, mais qui ne correspondent plus à la vraie beauté humaine ! C'est la beauté de l'électronique ! Où en sommes-nous ? La perfection du sceau et la qualité musicale rendue parfaite par l'électronique ne correspondent plus à la réalité qui sort de la gorge de ceux qui chantent. C'est une fausse perfection qui peut entraîner une "onction" musicale, comme il existe une "onction" pour l'acteur de théâtre ou de cinéma, séduisante, travaillant l'âme et les émotions mais ne touchant plus l'être intérieur dans la vérité. Parce qu'il n'y a plus de vérité profonde.

Beaucoup confondent les douces émotions avec la réalité profonde de la présence de Dieu qui transforme et qui rend actif et non pas consommateur. La vraie présence de Dieu nous pousse à servir et tout ce qui n'est qu'émotionnel nous pousse à consommer. Quand on voit la difficulté d'avoir, à l'heure actuelle, des responsables, d'avoir du recrutement pour les colonies de vacances, pour le travail, on se rend compte qu'on a affaire à une génération qui consomme. Pour moi, la musique est devenue pour beaucoup une drogue évangélique qui a remplacé une réelle relation avec le Seigneur Lui-même ».

Note f :

Cette pseudo-louange est en fait un aspect visible de la théologie de la « nouvelle croix », c’en est un des produits religieux qui a des racines profondes dans la rébellion, et que Tozer exprime ainsi : «La nouvelle croix encourage une nouvelle attitude évangélique où l'on ne reconnaît plus l'ancienne. L'évangéliste n'exige plus de son auditeur qu'il renonce à lui-même avant de recevoir la vie nouvelle. Il ne prêche plus les contrastes mais insiste sur les similitudes. Il cherche l'intérêt du public en démontrant que le christianisme n'a pas d'exigences désagréables, qu'il offre plutôt les mêmes distractions que le monde, seulement à un niveau plus élevé !

La nouvelle croix ne brise pas le pécheur : elle ennoblit les caractéristiques de sa vieille nature pour les mettre au service de sa foi, service qui s'annonce dès lors enthousiasmant puisqu'elle épargne son amour propre. Au type agressif elle dit : "Viens et sois agressif pour Christ!" A l'orgueilleux elle dit : "Viens et glorifie-toi pour Christ !" A celui qui cherche les fortes émotions elle dit : "Viens goûter la communion chrétienne, c'est si passionnant !" Le message chrétien est ainsi modifié selon la mode du jour pour être acceptable au public. »

Note g :

Citation du COURRIER INTERNATIONAL: "Etats Unis - De la musique comme torture"

"Le point commun entre Britney Spears, Metallica et Bruce Springsteen ? Certains de leurs disques sont utilisés dans les centres de détention américains pour démolir psychologiquement les détenus.

Yasir Al-Qutaji, 30 ans, est un avocat originaire de la ville irakienne de Mossoul. En mars 2004, alors qu’il enquêtait sur les tortures que les soldats américains étaient accusés d’infliger aux Irakiens, il a été arrêté par les forces américaines et soumis aux mêmes sévices. Nu, la tête encagoulée, il a été passé à tabac, puis il a fait un long séjour dans la “disco”, une salle où la musique était diffusée à un tel volume que ses interrogateurs étaient obligés, pour lui parler, de placer un porte-voix près de ses oreilles.

Yasir Al-Qutaji n’est pas le seul Irakien à mentionner ce supplice “musical”. La technique est connue bien au-delà de Mossoul. Elle est utilisée dans tous les lieux touchés par la guerre contre le terrorisme : que ce soit l’Afghanistan, la prison de Guantanamo ou celle d’Abou Ghraib. En Afghanistan, Zakim Shah, un paysan de 20 ans, a été privé de sommeil par des soldats américains qui l’exposaient à une musique assourdissante et l’accablaient de cris. A Guantanamo, des morceaux d’Eminem, de Britney Spears, de Limp Bizkit, de Rage Against the Machine, de Metallica et de Bruce Springsteen – en particulier son tube "Born in the USA" – sont diffusés aux détenus à des volumes abrutissants, parfois pendant quatre heures d’affilée.

Cette technique fait partie de ce qu’on appelle la “torture légère”, une combinaison soigneusement dosée de moyens de coercition psychologiques et physiques qui, sans aller jusqu’à provoquer la mort, peut causer des traumatismes psychologiques considérables. Conçue pour priver la victime de sommeil et générer une surstimulation sensorielle, elle se révèle absolument insupportable».

Note h :

Il faut comprendre que l’attraction exercée par la célébrité et la renommée fait partie de « l’orgueil de la vie » dont nous mettent en garde les Écritures. C’est sur ce plan là également que Satan a voulu user de subterfuge pour faire pécher le Fils de Dieu lors de sa période de jeûne complet de 40 jours dans le désert. “Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire,  et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores.” (Matthieu 4:8-9 LSG). Par là, la Bible nous avertit donc que l’appât de la gloire du monde, l’appel au pouvoir est l’une des séductions les plus puissantes de l’ennemi pour faire tomber le chrétien.

Citation de Leonard Ravenhill :

«Travaillant dans le milieu musical, je constate sans cesse cette confusion. Aujourd'hui, nous voyons des célébrités devenir chrétiennes, mais elles ne posent jamais leur musique sur l'autel […]. Je dois vous exprimer ce dont j'ai été témoin. J'ai vu des célébrités devenir chrétiennes et être propulsées sous les feux des projecteurs par des éditeurs et des sociétés de disques, avant d'y avoir été préparées. Et lorsqu'elles rencontrent un échec, elles s'écroulent. Puis elles déclarent que le "christianisme est une blague - cela ne marche pas" alors que les gens les portaient en considération, en disant : "Ils sont si zélés pour Dieu." En réalité, elles cultivaient leur passion désorientée pour nourrir leurs propres intérêts.»

Note i :

Lire l’article d’Anne Fleischman, de l'Université de Montréal : « Les adeptes de heavy metal sont plus dépressifs », une étude qui démontre une corrélation entre certains styles musicaux et le sentiment dépressif chez les adolescents (http://www.iforum.umontreal.ca/Forum/ArchivesForum/2003-2004/030908/article2609.htm).

Note j :

Citation de David Wilkerson :

«…La musique abominable va être chassée. Par exemple, ayez un autre regard sur la vache sacrée numéro un de la plupart des jeunes chrétiens d'aujourd'hui - le hard rock! Ils l'ont maintenant rebaptisé "le Rock de Jésus" - "le Rock d'Amour" - "le Rock du Saint-Esprit." La musique elle-même n'est pas une abomination pour Dieu, parce qu'elle n'est rien de plus qu'un son amplifié. Elle peut même être imitée par un tas de technologie, comme un synthétiseur Moog. Mais le mercantilisme bon marché promu par tant de rockeurs de Jésus est l'une des pires abominations que l'Eglise ait jamais connues. Je ne peux pas le retenir plus longtemps. Quelqu'un doit le dire. L'effet du prétendu rock de Jésus sur l'Eglise est scandaleux. C'est une puanteur dans les narines de Dieu et quand Jésus commence à purger la moisson - tous les changeurs de monnaie du rock de Jésus seront les premiers à s'en aller. Combien de temps pensez-vous que Dieu supportera certains de ces groupes de chant corrompus qui voyagent à travers tout le pays et qui font payer jusqu'à 7 000 $ un simple "spectacle pour Jésus" ? Combien de temps Jésus permettra-t-Il à une petite armée d'agents, de managers et de promoteurs d'intimider les églises en poussant les jeunes à une musique qui n'est rien d'autre que l'écho bon marché des halls de concerts de rock impies ? Je suis persuadé à 100 % que Jésus est sur le point de souffler directement hors du sanctuaire toute la musique sensuelle, copiée du monde. Nous avons désespérément besoin d'une purification de notre appréciation de la musique. Notre Seigneur ne peut pas être heureux quand Ses enfants développent un goût pour un son qui s'identifie tellement avec les drogues, le sexe et la violence. Et qu'en est-il des chrétiens qui nourrissent leur esprit de chansons occidentales de country avec des paroles mettant en scène le divorce, la tromperie et le blues des salles de bar ?»

Note k :

«Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche » (Jérémie 15:19).

Note l :

Citation d’Arthur Katz :

« Faut-il ne rien dire de cette "louange" qui nous crève les tympans, de ces "offrandes" sous haute pression, de ces attitudes théâtrales, de ces paillardises carnavalesques, de ces cris aigus qui rappellent ceux des damnés et qui ponctuent le déroulement de certaines réunions? Faut-il ne rien dire de cette absence flagrante d'une prédication de la Parole (sinon à titre tout à fait symbolique), de ces "témoignages" interminables qui émoussent les esprits, produisant un état d'hébétude incompatible avec la dignité de Dieu - ces témoignages qui sortent même de la bouche des serviteurs de la Parole ? De tels phénomènes n'auraient pas été tolérés un seul instant pendant ce réveil historique qu'a connu le Pays de Galles, et où l'on veillait constamment à éviter même la musique instrumentale ou une quelconque intrusion humaine; et voilà qu'on se sert de ces choses à présent, et qu'on les glorifie. Ce réveil gallois ne fut que "sainteté à l'Eternel" tant que ces critères furent sauvegardés. »

Note m :

Il y a quelques années, dans une église charismatique bien ouverte à la bénédiction de Toronto et connue pour son groupe de louange, nous avons entendu les conducteurs de louange marteler constamment que "le corps doit participer à la louange, qu'il doit être libéré pour le Seigneur." Et par diverses autres paroles et exhortations « bibliques », tout était mis en œuvre pour contribuer à « décoincer » les plus « frileux », c'est-à-dire ceux qui, au goût de l'équipe dirigeante, restaient trop statiques pendant les moments de « louange ». Que de fois n'avions-nous pas entendu le verset de Romains 12:1 :

“Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable” (Romains 12:1 LSG)

interprété de travers, abusivement tordu, malmené et utilisé pour justifier un tel appel à l'implication de tout le corps pour « adorer Dieu », ce qui, dans la pratique, donnait lieu à ce qui était appelé « célébrations » ou défoulements physiques collectifs se manifestant par des danses, des sauts, le tout sur des musiques bruyantes, une atmosphère survoltée, dénuée de tout sentiment de la présence de Dieu.

Ceci révèle l'incroyable emploi, sans scrupules, des Saintes Écritures, pour forger de toutes pièces une théologie justifiant la sensualité et le débordement des sens ! L'apôtre serait scandalisé de voir l'Eglise moderne appliquer un traitement aussi odieux à sa recommandation à la sanctification du corps (ce qui inclut au lieu de la pratique du débordement sensuel, une retenue corporelle, comme il l'affirme ci-après : “Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres” (1 Corinthiens 9:27 LSG)) comme fruit de la consécration à Dieu.

C'est en tordre le sens consciemment comme Aaron et le peuple hébreu dans le désert ont pu le faire, en se livrant à la débauche tout en calmant leur conscience par le procédé qui consiste à tout mettre au niveau de l'adoration du Dieu vivant (le veau d'or) ! Le péché est aussi vieux que le monde! Voyons comment Paul a offert son corps comme un sacrifice raisonnable :

“Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.  Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir;  persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus;  portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps.  Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle.  Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous” (2 Corinthiens 4:7-12 LSG).

Il serait plus qu'inconvenant que cet homme de Dieu qui a mis sans cesse sa vie en péril, bravant bien des épreuves et des privations, en vue de faire connaître l'Evangile, par amour pour Christ, au point de souffrir le dépouillement le plus total et de porter dans son corps, son âme et son esprit la mort et « ce qui manque aux souffrances de Christ» (l'agonie de l'enfantement) servant ainsi de libation (c'est-à-dire de sacrifice), oui, il serait inconvenant et déplacé de penser que ce Paul aurait encouragé les chrétiens à user de décontraction par des danses et des démonstrations gestuelles dans leur temps d'adoration collectif. Quelle trahison de la pensée de Dieu ! A l'image du divin Maître, Paul s'est donné entièrement à Christ pour faire connaître Son nom au monde entier; il se considérait comme mort, crucifié au monde, tout comme le monde était crucifié pour lui. C'est de ce genre de sacrifice et de culte raisonnable dont parlait Paul.

Note n :

« Mais si je tarde, afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutient de la vérité » (1 Timothée 3:15).

Note o :

Les paroles de David Wilkerson, témoin des dérives de l’Église outre-Atlantique, résonnent comme un avertissement :

«Une nouvelle idolâtrie est en train d'emporter l'Amérique en ce moment, bien que de nos jours, nous ne voyons plus personne s'agenouiller littéralement devant des images sculptées. Cette idolâtrie moderne, au lieu de cela, séduit des multitudes par sa subtilité et son raffinement. Néanmoins, cela met plus Dieu en colère qu'aucune autre idolâtrie de l'Ancien Testament !

Le Nouveau Testament nous avertit que des ministres, qui apparaîtront comme des anges de lumière mais qui sont concrètement des ministres de Satan, viendront dans les derniers jours. Ces hommes seront passionnés, capables de s'exprimer clairement, agréables et pleins de ressources. Mais ils seront manipulés par un esprit qui ne vient pas de Dieu !

"Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n'est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n'est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres" (2 Corinthiens 11:3-15).

Cet autre Evangile que Paul mentionne est le message du salut sans la croix !

C'est la grande idolâtrie de nos jours. Il y a une foule de prédicateurs qui ont littéralement mis de côté le message de la croix de Jésus-Christ !

Soyez avertis : Peu importe ce que vous dit une personne à propos d'un grand "Réveil" ou d'une action du Saint-Esprit ayant lieu, peu importe combien de multitudes sont entraînées, ou à quel point leur louange est forte; le succès visible d'un ministère particulier n'a pas d'importance. Si la croix de Jésus-Christ n'est pas la porte par laquelle les gens viennent, vous pouvez être assurés que ce n'est pas une œuvre de Dieu !

La croix avec ses exigences et son espoir est le véritable cœur de l'Evangile. Et quel que soit le culte, quelle que soit l'association, tout ce qui se nomme église n'est qu'une idolâtrie éhontée si la chose n'a pas la croix au centre. Une telle adoration est entièrement d'un autre esprit et Dieu n'aura rien à faire de cela. Sans la croix, tout ce qui reste est plaisanterie, un Évangile perverti, quelque chose venant des profondeurs de l'enfer : c'est une idolâtrie plus insultante envers le Seigneur que l'idolâtrie d'Israël !

Néanmoins, dans la plupart des églises où cet "Autre Évangile" est prêché, les bancs sont remplis. Toutes les paroles sont chantées et prononcées. Les termes théologiques tels que sainteté, Saint-Esprit et la croix, sont mentionnés. Tout paraît bon et semble juste. Mais la réalité de la croix n'est pas présentée ! La crise de la croix, les orientations amenant la confrontation, sont complètement évitées. Et si un sermon sur la croix n'inclut pas la confrontation vis-à-vis du péché, si cela ne vous emmène pas au moment décisif de la croix, ce n'est pas la véritable prédication de la croix ! Si j'allais prêcher sur les exigences de la croix dans beaucoup d'églises d'aujourd'hui, avec sa mort à toutes les convoitises et tous les plaisirs du monde, la foule s'enfuirait exactement comme elle l'a fait quand Jésus lui a dit que le sacrifice exigé était de Le suivre.

Je devrais dire aux multitudes assises confortablement : "Dieu demande que vous fassiez face à vos péchés, que vous vous agenouilliez à la croix, que vous vous occupiez de votre méchanceté." Au lieu de cela, ils déversent leurs énergies dans des réunions intelligentes, pleines d'art de mise en scène, d'illustrations dramatiques, de sermons sur la manière de s'occuper des problèmes de la vie.

En ce moment, on est en train de voir une génération entièrement nouvelle de ministres, jeunes, élégants, intelligents, assidus, d'hommes compétents, qui construisent d'énormes complexes, offrant tout aux gens, de la garderie au sauna, en passant par les salles de musculation.

Les fidèles peuvent maintenant rattacher l'amélioration de leur église à leurs divertissements, amusements, événements familiaux ou musicaux. C'est entièrement de la haute technologie, contemporaine et non agressive.

Je crois que Dieu ne prête même pas attention à un grand nombre de ces frêles tentatives d'attirer des âmes avec ces attraits modernes. Il semble avoir beaucoup de patience avec de tels efforts bien attentionnés et charnels pour promouvoir l'Evangile. Mais les ministres de ces églises auront des ennuis s'ils refusent d'avertir leurs gens d'abandonner leurs péchés !

Jérémie s'est lamenté :

"...Ils fortifient les mains des méchants, afin qu'aucun ne revienne de sa méchanceté..." (Jérémie 23:14). "S'ils avaient assisté à mon conseil, ils auraient dû faire entendre Mes paroles à Mon peuple, et les faire revenir de leur mauvaise voie, de la méchanceté de leurs actions" (verset 22).

Puisque le Dieu des Écritures a été volontairement redéfini, changé par nos chrétiens modernes, remodelé de façon acceptable, distordu suivant leur conception humaine et humaniste de Dieu, il ne s’agit plus nullement du Dieu de la Bible, mais d’une idole construite de toute pièces. Nous avons déjà parlé plus haut de l’idolâtrie qui consiste à rendre un culte non pas à Dieu, mais à un dieu préfabriqué par des mains d’homme. Or, cette adoration détournée du Dieu véritable est toujours subtilisée par Satan à son propre compte. Il est donc clair que notre génération actuelle a depuis trop longtemps fait entrer l’esprit de l’Antichrist dans l’Eglise où il est célébré dimanche après dimanche, manifestations après manifestations.


NOTES D'ERM

Toutes les citations bibliques employées ci-dessous proviennent de la version Segond de 1910.

(1)       Il est bon de restituer la louange et l’adoration dans le cadre qu'en donnent les Écritures. Aujourd’hui, le sens de ces mots a été changé, comme pour la plupart des autres notions théologiques, et c’est là l’œuvre de l’ennemi. C’est pourquoi il est devenu si difficile de discerner un faux enseignant dans l’Eglise, puisqu’il utilise des termes parfaitement bibliques, en leur donnant cependant un sens différent (l’esprit qui l’anime est alors un esprit différent et le Jésus qu’il prêche est un « autre Jésus »). Il est à remarquer également que nos milieux chrétiens actuels confondent la musique avec la louange / l’adoration. Il peut être explicitement montré que cette confusion provient à la base de la confusion entre l’âme et le spirituel, l’activité de séduction de la part de l’ennemi étant de susciter une telle confusion afin de détourner le culte spirituel (l’adoration) qui doit être rendu à Dieu seul en divertissement mondain visant à satisfaire les passions humaines de l’âme, l’ego avec ses émotions et son sens de l’esthétique marqué par le péché, ce qui place directement cette pseudo louange à la gloire de l’Adversaire. Car tout ce qui se substitue à Dieu dans l’adoration est, en réalité, détourné au profit de Satan.

(2)       Les choses mauvaises ou honteuses, une fois discernées, doivent de plus être rejetées et condamnées fermement comme telles. C'est le rôle d'une Eglise fidèle que de donner la norme de la sainteté et de la justice de Dieu. La discipline dans l'Eglise par l'identification et la condamnation des choses mauvaises, ainsi que la répréhension de ceux qui les pratiquent ont été délaissées, ce qui a contribué au développement d'un laxisme épouvantable tant sur le plan doctrinal que dans la vie interne de l'Eglise. Il s'agit là pourtant de mesures curatives permettant d'attaquer, dès leur apparition, les abcès purulents dans le corps de Christ et de le maintenir ainsi en bonne santé. Leur absence explique, en grande partie, le caractère amorphe et inerte de l’Eglise moderne. « Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n’avons point une conduite astucieuse, et nous n’altérons point la Parole de Dieu. Mais, en publiant la vérité, nous nous recommandons à toute conscience d’homme devant Dieu » (2 Corinthiens 4:2).

(3)       En réalité, faux prophètes ou prophètes de coussinet.

(4)       A en croire le jugement des chefs de file de ces mouvements néo-charismatiques soi-disant « prophétiques, » nous serions actuellement en plein dans ce « réveil » prophétisé qui se serait développé suivant la chronologie sommaire suivante : dans les années 1990 (plus particulièrement à partir de 1994), déferlement de la « Bénédiction de Toronto » et des mouvements corollaires et assimilés (Pensacola) qui ont ostensiblement mis l’accent sur ce nouveau style de louange qualifié par beaucoup de ses adeptes de très « explosif » ; fin des années 90 et années 2000, apparition des phénomènes de la « gloire » à travers poudre d’or, dents en or, plumes d’ange (!), etc. qui se manifestent également dans de grandes manifestations de groupe où la musique et la « louange » souvent très débridées et aux accents mondains en constituent les éléments les plus caractéristiques. Les paroles du chant suivant composé par Kathryn Riss, l’épouse de Richard Riss, un fervent promoteur de la Bénédiction de Toronto, suffisent à montrer le lien entre la folie torontoïste et l’ineptie spirituelle, ainsi que le lien évident entre apostasie et « louange » dégénérée :

« Si t'es trop sérieux, et si t'as le cafard,

Moi, je te propose vraiment ce qu'il te faut!

Ce n'est pas conventionnel, mais c'est vraiment rigolo.

Si on te prend pour un nul, tu ne t'en soucieras même pas.

Viens donc à la fête que Dieu donne aujourd'hui.

On va prendre du bon temps, et montrer aux païens

Que les chrétiens rigolent et déboussolent tout le monde

Quand l'Esprit Saint répand la Bénédiction de Toronto!

Autrefois je prenais la vie au sérieux

Je n'osais pas pleurer, je prenais l'air sévère

Mais l'Esprit de Dieu a mis en moi le rire

Le Saint-Esprit me possède et j'échappe à tout contrôle!

Fêtard qui s'abreuve à l'auge de Dieu

Et drogué de Jésus, je suis insatiable!

Je suis un alcoolique de ce grand Vin Nouveau

Que déverse le Saint-Esprit, et je bois sans arrêt!

Je rigole comme un fou, j'aboie comme un chien,

Si rien ne me dégrise, je sauterai comme une grenouille!

Je vais faire cocorico comme le coq au point du jour,

Le Saint-Esprit agit, je veux être dans le coup!

Je vais rugir comme une lionne en train de roder,

Rire et trembler, peut-être même hululer!

Le fleuve saint de Dieu s'est mis à bouillonner en moi,

Il se déverse au-dehors – et à présent me libère!

Je vais m'effondrer, plonger, danser et tournoyer.

Un banc d'église, c'est pas mal, mais par terre c'est plus marrant!

Je vais danser le pogo, puis m'écrouler sur le sol

Car le Saint-Esprit agit, et moi j'en veux PLUS! »

Il convient, toutefois, d’insister sur le fait que cette évolution de la musique vers cette forme dégénérée contemporaine ne se confine pas aux seules églises de la branche charismatique de la chrétienté. Curieusement, cette musique colorée artificiellement mais bien fade spirituellement se retrouve dans pratiquement toutes les composantes de la chrétienté, de la plus libérale à la plus fondamentaliste. Ceci démontre, à l’évidence, d’une part, que l’apostasie n’est pas caractérisée uniquement par une déviance par rapport à la saine doctrine, et, d’autre part, que l’attachement à la doctrine biblique n’est pas synonyme d’un attachement authentique à Dieu Lui-même.

(5)       Dans le remarquable agencement des éléments du Tabernacle, plus tard repris dans le Temple de Salomon, nous retrouvons toute la symbolique de notre relation spirituelle avec Dieu, l’autel d’airain étant le premier élément et représentant la Croix de Christ, qui est au centre de notre culte offert à Dieu, empêchant l’entrée dans le sanctuaire à ceux qui veulent contourner la croix ; l’autel des parfums symbolisant premièrement les prières des saints  (« Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints » (Apocalypse 5:8) ). Cette dernière image est fort parlante : si louange il y a en effet, elle ne peut se faire qu’avec une âme, une attitude priante. Ceci établit le lien fondamental entre la louange et la prière. Il ne peut donc y avoir de louange sans prière, sans l’esprit de prière, car les deux sont intimement liées, au point que, dans l’expérience chrétienne, il est même difficile de dire où commence l’une et où finit l’autre.

(6)       L’Eglise contemporaine a déplacé l’objet de la louange vers la poursuite de la satisfaction personnelle immédiate de la chair et la gratification de l’ego ; c’est le règne de l’être psychique, animal. C’est uniquement la célébration de la nature, associée à un certain sentiment d’exaltation, d’extase, de bien-être face à la notion du Beau (ce Beau étant ici porté par toute l’atmosphère musicale qui, étrangement, est plutôt d’une réelle laideur). Or l’objet réel de la louange biblique est Dieu et non l’homme, l’homme poète ou religieux, par nature. Par ailleurs, l’apostasie s'est développée de façon progressive au cours du XXème siècle, commençant par la relativisation de la doctrine, comme fruit empoisonné des aspects négatifs et des déviances du mouvement pentecôtiste / charismatique qui a ostensiblement mis l’accent sur la musique. En mentionnant ces déviances, nous ne faisons, certes, pas le procès du pentecôtisme qui, à ses origines, a réellement été un mouvement divin, mais nous voulons bien plutôt affirmer que les erreurs doctrinales et les déviances apparaissant dans chaque réveil finissent par devenir les germes, une fois magnifiées bien au-delà de leur caractère accidentel et marginal, un des éléments favorisant et l’apparition et l’extension d’une nouvelle vague d’apostasie ; ceci peut être vérifié pour tout réveil biblique. Ainsi, le « réveil charismatique » contemporain, héritier largement défiguré du Réveil du Pays de Galles de 1904 dont il a poursuivi la théologie axée sur la délivrance et le combat contre les démons qu’avaient élaborée Jessie Penn-Lewis et Evan Roberts dans leur livre La Guerre aux Saints, portait ostensiblement des germes d’apostasie par son empirisme théologique et son insistance sur l’expérience charismatique au détriment des Saintes Ecritures. Cette apostasie résiduelle a été renforcée par la bénédiction de Toronto et tous les mouvements successifs corollaires (poudre d’or, etc.) qui plongent dans le mysticisme le plus total, ayant perdu le cap avec la Parole de Dieu. La notion toute récente de puissance associée à la théologie du Royaume Maintenant, au mouvement des signes et prodiges, et au combat spirituel par cartographie territoriale, a ouvert naturellement la porte à des chants triomphalistes forts en décibels dont la signification théologique affiche une pauvreté déconcertante.

(7)       Il est certain que la musique chrétienne contemporaine peut être très entraînante allant jusqu’à provoquer des états de conscience altérés. Mais la fonction première de la musique dans le cadre du Nouveau Testament n’est certainement pas d’être le porteur, le stimulateur de sentiments aussi puissants, profonds et merveilleux soient-ils; car Dieu ne conçoit pas la musique comme une méthode ou un moyen de stimuler les émotions. C’est Dieu Lui-même, Sa majesté, Sa beauté ineffable, Son œuvre d’amour manifestée en Jésus-Christ qui doivent, au contraire, stimuler la louange et éveiller, dans le cœur de Ses enfants, de saines émotions associées à la reconnaissance, la joie et l’adoration. Son caractère glorieux, infiniment beau et infiniment élevé et infiniment saint est le thème, l’inspiration même de la musique chrétienne, et ce n’est pas la musique qui est destinée à produire cette exaltation vis-à-vis de Dieu, en transportant l’âme dans d’autres sphères. Dieu est le point de départ et le point d’arrivée de la louange. Nous ne sommes guère certains que les mouvements de transport de l’âme suscités par la musique chrétienne contemporaine la mettent au contact du Saint-Esprit ou de sphères célestes. Nous croyons, au contraire, que, dans d’innombrables cas, c’est bien plutôt des domaines inférieurs qui sont touchés : la chair, l’esprit de l’homme qui peut si facilement s’émouvoir face à des stimuli émotionnels et produire des sensations merveilleuses, sans que Dieu en soit ni l’origine, ni l’objet.

C’est pourquoi il est impossible de trouver une seule référence dans le Nouveau Testament à la musique, aux instruments devant être associés au culte (louange / adoration). Car, dans l’esprit du Nouveau Testament, ces aides artificielles ne sont pas nécessaires.

C’est uniquement dans l’Ancien Testament que l’instrumentation et la musique jouent une place prépondérante, certainement ombres des réalités spirituelles plus grandes qu’est l’adoration réellement spirituelle. Il est exact, cependant, que la musique a un effet sur l’âme et induit même une certaine paix, ou catalyse l’exercice prophétique, comme le montrent quelques exemples très explicites dans l’Ancien Testament. La limite étant très ténue entre l’activité de l’âme et celle du Saint-Esprit, l’on peut comprendre pourquoi, dans le cadre du Nouveau Testament, il n’est fait aucune mention de la musique comme devant être incorporée à l’adoration de Dieu.

(8)       La cause d’une telle dérive est simplement que Dieu a été remplacé par une idole et que l’humanisme, avec l’esprit du monde associé, s’est infiltré dans l’Eglise au point que l’objet de l’adoration a été déporté vers l’homme, ses besoins immédiats, l’exaltation de l’ego. La théologie de la croix a ainsi été misérablement trahie et travestie en doctrine hédoniste de l’homme exprimant son cœur naturel. Ce défoulement notoire dans la « louange chrétienne » par des expressions d’un culte centré sur l’ancien Veau d’or, un dieu créé à l’image de l’homme pour le rendre plus acceptable, et façonné suivant la folie d’un cœur enténébré et tortueux, marque un abandon de la gloire de Dieu au profit de l’élévation de l’homme et de ses sentiments. C’est le culte de l’homme-dieu. Les paroles de Lars Widerberg sont à ce propos très avisées :

« Le défaut de l’évangélisation actuelle tient à son approche humaniste. Elle s’efforce âprement d’être surnaturelle mais n’y parvient jamais. Elle est franchement fascinée par le monde grandiose, agressif et assourdissant des grands noms, par son culte des héros, par sa prospérité et son paganisme vulgaire. Aux millions de personnes déçues qui ont toujours langui après la gloire du monde mais ne l’ont jamais atteinte, l’Évangile moderne offre un raccourci rapide et facile pour obtenir le désir de leur cœur. La paix de l’esprit, le bonheur, la prospérité, l’acceptation sociale, la publicité, le succès dans les sports, les affaires, dans tout le domaine des divertissements, et peut-être la chance de s’asseoir occasionnellement à la même table de banquet qu’une célébrité – tout cela sur la terre et finalement dans le ciel, fait partie de leur poursuite. Certainement qu’aucune compagnie d’assurance ne peut leur en offrir la moitié. »

(9)       Il suffit de dire que, comme au temps de Jésus, nos chrétiens ont changé le Temple de Dieu destiné à l’adoration en caverne de voleurs et que le Seigneur Jésus, s’Il devait venir au milieu de nous, serait à coup sûr forcé à nouveau d’utiliser le fouet et d’en faire sortir ceux qui trafiquent par le commerce païen sous prétexte qu’ils sont dans la Maison de Dieu. Est-ce si différent de ce qui se pratique à Lourdes où des objets de dévotion sont vendus et où un véritable commerce « pieux » s’est développé ? Dans l’un comme l’autre des cas, la matérialisation du culte l’a complètement détourné de sa signification spirituelle.

(10)    Il s’agit là d’une affirmation catégorique et vérifiable dans l’expérience des chrétiens et dans l’histoire de la déchéance de l’Eglise au cours des siècles. Dès qu’un chrétien prend la liberté de modifier ne serait-ce qu’un iota de la loi, c’est que, dans son cœur, il a déjà pris la liberté de désobéir à Dieu – la rébellion commence donc à l’endroit où la Parole de Dieu est détournée, affaiblie et tordue : c’est bien là le signe manifeste de l’abandon de la foi, de l’apostasie. La règle suivante peut donc être énoncée : le laxisme doctrinal équivaut au laxisme moral. Le déni, dans l’Eglise d’aujourd’hui, de toute doctrine, sa relativisation systématique et son écartement des considérations à l’ordre du jour, en disent long sur le véritable état à la fois moral et spirituel de nos responsables, dirigeants et membres d’église chrétiens.

(11)    A propos de la phrase : « Il serait faux de chercher à maintenir la musique (chrétienne en l’occurrence) au même niveau que celui de l’Eglise originelle, » cette affirmation nous paraît bien trop lapidaire, car elle rabaisse involontairement la qualité de l’adoration que l’Eglise primitive avait.

Nous prenons ici le terme d’adoration, car la question se situe bien à ce niveau-là, et non au niveau de la forme musicale qui, comme tout autre paramètre culturel, est appelée à évoluer avec le temps, dans le bon comme dans le mauvais sens, suivant les époques, les influences du siècle (et ces influences ne sont pas nécessairement toujours mauvaises). Nous renvoyons à nos commentaires précédents à propos de l’absence imposante de mentions de la musique dans le Nouveau Testament. Bien que ceci ne doive pas être érigé en norme, puisque Dieu est le Créateur de la musique et qu’Il se réjouit des louanges de Son peuple accompagnées de musique et d’instruments, cette indication est d’une importance primordiale pour saisir la profonde pensée de Dieu à ce sujet. Si nous croyons et confessons avec les credos de la foi que la Parole de Dieu est la seule norme écrite infaillible pour la doctrine et la vie de l’Eglise, et qu’elle est entièrement suffisante (rendue vivante par le Saint-Esprit), nous comprendrons alors que pour le Seigneur, le motif, le principe essentiel de l’adoration concerne essentiellement notre relation à Lui : Dieu cherche des cœurs purifiés par la foi, des cœurs obéissants qui marchent dans Sa justice. L’aspect musical est parfaitement accessoire. Si nous saisissions cela, notre regard et notre cœur seraient réorientés dans la direction qui est conforme à la volonté parfaite de Dieu : la profondeur, la ferveur, la véracité de l’adoration en Esprit et en vérité, dans l’obéissance et la soumission à Dieu, et issue d’un amour authentique pour le Seigneur, se manifestant par Son règne absolu dans toutes les parties de notre être, sont les caractéristiques de l’adoration et de la louange de l’Eglise primitive et de toutes les assemblées fidèles au cours de l’histoire. Oui, en ce sens, nous avons perdu beaucoup en qualité (non sur le plan musical, nous le répétons), mais sur le plan spirituel, par rapport à ce que vivait l’Eglise primitive. Assurément, nous plaidons pour un retour au « niveau » de l’Eglise primitive, ce qui ne veut pas forcément dire absence de musique, mais chants inspirés par la grâce de Dieu, reflétant réellement la vie de l’Eglise, chantés sous l'onction de l'Esprit et portés à l’adoration de la gloire de Celui qui nous a tant aimés. Hélas, où trouver aujourd’hui de tels chantres et compositeurs oints ? Là aussi, le Saint-Esprit doit relever le discernement et la sensibilité musicale de Son peuple.

Quand à l’expression personnelle de la louange, contentons-nous d’affirmer que celui qui cherche vraiment le Seigneur ne voudra certes pas Lui offrir un sacrifice comportant des défauts. L’expression musicale personnelle qui est agréée par Dieu doit elle-même être entièrement sanctifiée par la croix, et dépouillée de la chair quand bien même celle-ci présenterait quelque raffinement esthétique. Ce simple critère répondant à l’exigence fondamentale de la croix et de la glorification de Dieu seul, produira automatiquement dans l’âme musicale de l’adorateur un désir d’offrir une musique dont les accents magnifient et honorent Dieu, une musique réellement digne de Sa majesté, de Sa bonté, de Sa grandeur. Elle ne sera pas tant le reflet du cœur humain que celui de la magnificence de la Divinité. N’oublions jamais que si nous sommes appelés à être un avec le Seigneur, il n’y aura jamais identification avec Lui.

Le prophète Amos décrit admirablement l’état de cœur dévoyé des musiciens chrétiens qui extravaguent et importent dans l’Eglise bien des éléments de la musique du monde :

« Ils extravaguent au son du luth, ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique » (Amos 6:5) : ceci, bien entendu, décrit bien la situation que nous connaissons de nos jours.

En ce qui concerne le contact de la musique chrétienne avec la culture, il faut se rappeler que la culture est appelée à être elle-même sanctifiée pour la plus grande gloire de Dieu. Ces propos de la Déclaration de Lausanne (1974) s’appliquent parfaitement à la musique chrétienne :

« Avec l'aide de Dieu, il en résultera des églises profondément enracinées en Christ et rattachées à la culture de leur pays. Celle-ci doit toujours être vérifiée et jugée par l’Écriture. L'homme est une créature de Dieu; c'est pourquoi certains aspects de sa culture seront empreints de beauté et de bonté. Cependant, il est également une créature déchue; c'est pourquoi elle est aussi entachée de péché et porte même parfois des traces d'influence démoniaque. l’Evangile ne présuppose nullement la supériorité d'une culture par rapport à une autre, mais il les évalue toutes d'après ses propres critères de vérité et de justice; il insiste dans chaque culture sur les impératifs absolus de la morale. Trop souvent, les missions ont exporté, en même temps que l'Evangile, une culture étrangère et les églises ont été parfois esclaves de la culture plutôt que de l’Écriture. Les évangélistes du Christ doivent humblement chercher à se libérer de tout ce qui ne leur est pas authentique et personnel pour devenir serviteurs des autres. Les églises doivent chercher à transformer la culture et à l'enrichir pour la plus grande gloire de Dieu. »

(12)    C’est surtout un grand mépris affiché ouvertement à l’égard de Dieu. Aucune de ces personnes ne se présenterait devant un homme d’État (le Président de la République par exemple) avec des vêtements débraillés. Ceci fait partie tout simplement de la politesse, d’un souci de correction le plus élémentaire, et relève du plus grand respect qui doit être rendu à un personnage important. Se permettre de porter des vêtements des plus douteux, de prendre des attitudes des plus contestables et des aises des plus impudiques, révélerait tout simplement un esprit de désinvolture choquante, de provocation et le manque de respect accordé à l’homme d’État qui nous reçoit. Pourquoi se permettrait-on dans ce cas plus d’aises et de postures « libérées » à l’égard de notre grand Roi, infiniment élevé en sainteté, infiniment digne d’honneur ? Encore une fois, nos chrétiens contemporains, jeunes et vieux, qui prônent un tel laxisme vestimentaire et comportemental dans l’Eglise, manifestent certainement leurs cœurs tortueux. Quand ils invoquent systématiquement le principe : « Dieu regarde au cœur et l’extérieur ne compte pas pour Lui ; le pharisaïsme est ce que Dieu abhorre le plus, » ils mentent, en fait, à leur propre conscience. Car toute réalité intérieure doit immanquablement se manifester dans la réalité extérieure. Pour Dieu, l’homme doit être tout entier à Lui, tout entier sanctifié par Lui et en Lui : toute contradiction entre notre vie extérieure et notre vie intérieure révèle, au mieux, un manque de sainteté dans tel domaine précis de notre vie, et, au pire, un cœur hypocrite, gangrené, partagé, mélangé, corrompu, gagné au monde.

(13)    Il ne s’agit pas seulement d’une stratégie d’appauvrissement, le mot est bien trop faible, à notre goût ! Il s’agit d’une idolâtrie qui a substitué au Dieu véritable, dans l’adoration, un faux dieu, le dieu de ce siècle travesti en Christ cosmique. Cette stratégie est précisément corrélée à la formation et la montée de Babylone, de l’Eglise laodicéenne et apostate mondiale, et ultimement à l’acceptation par les multitudes religieuses de l’Antichrist comme le Messie attendu ! La racine même de l’idolâtrie est fondamentalement spirituelle : l’homme est exalté à la place de Dieu, mais toute prééminence de l’homme dans l’adoration par rapport à Dieu conduit automatiquement à placer l’adoration sous la coupe, la sphère d’influence du malin. Le passage suivant des Écritures nous décrit parfaitement le processus qui intervient dans l’échange de l’autel de l’adoration divine par un autel recopié du monde :

« Le roi Achaz se rendit à Damas au-devant de Tiglath-Piléser, roi d’Assyrie. Et ayant vu l’autel qui était à Damas, le roi Achaz envoya au sacrificateur Urie le modèle et la forme exacte de cet autel. Le sacrificateur Urie construisit un autel entièrement d’après le modèle envoyé de Damas par le roi Achaz, et le sacrificateur Urie le fit avant que le roi Achaz fût de retour de Damas.  A son arrivée de Damas, le roi vit l’autel, s’en approcha et y monta : il fit brûler son holocauste et son offrande, versa ses libations, et répandit sur l’autel le sang de ses sacrifices d’actions de grâces. Il éloigna de la face de la maison l’autel d’airain qui était devant l’Eternel, afin qu’il ne fût pas entre le nouvel autel et la maison de l’Eternel; et il le plaça à côté du nouvel autel, vers le nord. Et le roi Achaz donna cet ordre au sacrificateur Urie: Fais brûler sur le grand autel l’holocauste du matin et l’offrande du soir, l’holocauste du roi et son offrande, les holocaustes de tout le peuple du pays et leurs offrandes, verses-y leurs libations, et répands-y tout le sang des holocaustes et tout le sang des sacrifices; pour ce qui concerne l’autel d’airain, je m’en occuperai. Le sacrificateur Urie se conforma à tout ce que le roi Achaz avait ordonné. Et le roi Achaz brisa les panneaux des bases, et en ôta les bassins qui étaient dessus. Il descendit la mer de dessus les boeufs d’airain qui étaient sous elle, et il la posa sur un pavé de pierres. Il changea dans la maison de l’Eternel, à cause du roi d’Assyrie, le portique du sabbat qu’on y avait bâti et l’entrée extérieure du roi » (2 Rois 16:10-18).

Plusieurs remarques importantes doivent être faites à propos de ce passage :

1.     La séduction des yeux vient en voyant la forme de cet autel du roi d’Assyrie (la musique du monde avec son esthétisme). C’est la proximité avec le monde dans ses valeurs qui est dangereuse et néfaste.

2.     Dès lors, le roi Achaz demandera au sacrificateur Urie de construire un autel SELON LE MODELE DE L’AUTEL DU ROI D’ASSYRIE : le mécanisme d’échange de la gloire de Dieu contre la gloire de l’homme se met en place. C’est l’essence même de l’idolâtrie : désormais la nature religieuse naturelle de l’homme le pousse à continuer à observer des rites et pratiques bibliques, mais en fondant l’adoration non plus sur le modèle de Dieu (l’autel dont Dieu a montré à Moïse le modèle et qui représente la croix de Christ), mais sur celui d’un roi païen.

3.     Extérieurement, tous n’y voient que du feu dans les pratiques sacrificielles qui sont exécutées dans le temple de Dieu, sur le nouvel autel : on y offre bien des sacrifices, des offrandes, des libations. Le roi a conservé des formes extérieures de piété mais Il a abandonné la vraie piété en enfreignant les exigences de Dieu et en prenant comme autel, comme fondement, autre chose que l’autel agréé de Dieu. Nous voyons ici bien clairement l’introduction de l’idolâtrie dans l’Eglise par la musique païenne prétendument offerte à Dieu comme un « sacrifice agréable, de bonne odeur. »

4.     Qu’est-il advenu de l’autel d’airain de l’Eternel ? Le roi Achaz, en tout bon dirigeant spirituel rétrograde et déchu, ayant déjà perdu la crainte de Dieu et proclamé la rébellion de son cœur, en fait son affaire personnelle : « Pour ce qui concerne l’autel d’airain, je m’en occuperai. »  La suite nous montre qu’il ôte de la maison de Dieu tous les éléments du culte ordonnés par Dieu : « Et le roi Achaz brisa les panneaux des bases, et en ôta les bassins qui étaient dessus. Il descendit la mer de dessus les bœufs d’airain qui étaient sous elle, et il la posa sur un pavé de pierres. Il changea dans la maison de l’Eternel, à cause du roi d’Assyrie, le portique du sabbat qu’on y avait bâti et l’entrée extérieure du roi. » Il BRISE, il ÔTE, il DESCEND, il CHANGE : voilà des actions qui décrivent l’œuvre de l’ennemi dans tous les domaines du culte chrétien, à commencer par la musique. Sous prétexte que la musique chrétienne nous venant des époques ou réveils passés est « vieux-jeu », « démodée », « insipide », « ne bouge pas assez », est « morte », la nouvelle génération de jeunes chrétiens suivie naturellement par les anciens tout aussi séduits, déplace les bornes anciennes, brise les exigences de Dieu, change l’adoration du Créateur en adoration des créatures. Nous sommes en plein dans l’apostasie. Qu’en conclure ? Il est évident que Dieu n’agrée pas ce genre d’abomination :

« Eloigne de moi le bruit de tes cantiques; Je n’écoute pas le son de tes luths. Mais que la droiture soit comme un courant d’eau, et la justice comme un torrent qui jamais ne tarit. M’avez-vous fait des sacrifices et des offrandes pendant les quarante années du désert, maison d’Israël?… Emportez donc la tente de votre roi, le piédestal de vos idoles, l’étoile de votre Dieu que vous vous êtes fabriqué! Et je vous emmènerai captifs au delà de Damas, dit l’Eternel, dont le nom est le Dieu des armées » (Amos 5:23-27).

Que la droiture et l’obéissance reviennent seulement dans la musique et l’adoration, et Dieu délivrera Son peuple de la captivité de l’idolâtrie syrienne !

(14)    Il est à noter que l’équivalent « spirituel » de l’action « dévouer par interdit » n’a pas seulement le sens négatif de « ne pas se servir de.» En réalité, le sens est positif et beaucoup plus fort : haïr le péché, au point de le regarder comme souillé et vouloir s’en éloigner à tout prix.

Le fait « de ne pas se servir » de ce qui est défendu par Dieu indique uniquement une action d’abstention, alors que pour le Seigneur, ce qui est important, c’est avant tout la motivation dans le cœur, d’où provient la source de tout péché. Ramener la justice, la sanctification et la piété auxquelles le Seigneur nous invite si fortement, à la simple abstention de tout péché, est réducteur, et ouvre la porte au légalisme, tandis que c’est la foi du cœur dans la justice de Christ, amenant à un renouvellement de l’être intérieur par le Saint-Esprit, qui est la méthode de Dieu dans la sanctification.

La saine haine du péché doit être un motif présent dans la vie du chrétien. Elle signale la bonne santé spirituelle de l’enfant de Dieu :

« Pour d’autres encore, ayez une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu’à la tunique souillée par la chair » (Jude 1:23).

C’est en grande partie à cause du caractère antinomien de notre christianisme actuel qui ne s’offense plus guère du péché, mais l’affaiblit, le blanchit et en a fait son compagnon, que toute la piété a perdu ce qui fait sa force véritable.

(15)    Dans le même ordre d’idée, nous trouvons un exemple d’adoration qui est complètement différent de toute la mise en scène burlesque et folklorique que nous voyons aujourd’hui. Le voici :

« C’est par la foi que Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph, et qu’il ADORA, APPUYE SUR l’extrémité de son bâton » (Hébreux 11:21).

Dans ce verset du chapitre 11 de l’épître aux Hébreux consacré aux Héros de la Foi, est mentionnée la foi extraordinaire de Jacob, prédestiné de Dieu, dès le ventre de sa mère, à être le fondateur du peuple élu, Israël, et par extension, l’un des transmetteurs de l’alliance abrahmique (« Je ferai de toi une grande nation »). S’y trouve caché également l’un des plus grands secrets et enseignements concernant l’adoration : cet homme, Jacob, mourant, au seuil de la mort, épuisé par ses longs jours, illustre parfaitement l’esprit, l’attitude et le cœur de l’adorateur destiné à être en exemple et en bénédiction à toutes les générations de croyants. Il n’y a ni musique, ni instruments, ni chœurs, ni chants, mais la Parole de Dieu nous dit que cet homme-là, usé par la vie, se tient au seuil de l’éternité, APPUYE sur l’extrémité de son bâton, et ADORE Dieu ! Quelle merveilleuse typologie de l’adoration véritable !

-       Livré à la mort : nous retrouvons le principe de la croix qui donne la vie. N’est-ce pas parce que nous sommes si pleins de nous-mêmes qu’il nous est impossible de connaître cette adoration si radicale ? Nous voyons ici le lien évident entre l’adoration et le réveil. « Qu’Il croisse et que je diminue. » « La mort m’est un gain. » Cette adoration est le résultat d’une vie entière éprouvée par Dieu, une vie de fidélité à Dieu. Réduire l’adoration à un moment hebdomadaire de chants est une représentation bien lapidaire de la marche chrétienne. Jacob a vécu un dépouillement total, par une vie lourdement éprouvée et tout entière soumise à la volonté souveraine de Dieu. « Il s’est dépouillé Lui-même jusqu’à la mort de la croix. » Le calvaire est toujours le centre et l’essence de la vie avec Christ.

-       Le bâton de bois représente Christ ; sans ce bâton de bois ténu, ma vie entière s’écroule. L’adoration de Dieu nous met devant une telle extrémité. Christ doit être notre vie, sans lequel nous ne sommes rien. Maints serviteurs de Dieu, chéris de Lui, ont souffert comme personne n’a souffert, vécu les angoisses intérieures les plus aiguës et les désespoirs les plus profonds, sentant même Dieu les abandonner tant leur mal était grand. C’est cela même l’extrémité de la croix par laquelle Dieu forme et forge, au fer rouge de la souffrance, notre maturité et notre caractère chrétien à la ressemblance de Son Fils, afin qu’il y ait en nous cette sainte résignation : « Je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie comme si elle m’était précieuse» (Actes 20:24). C’est là le cri d’une vie totalement dépendante de Dieu qui ne tient plus qu’à un bâton, Christ. Il est évident que l’adoration actuelle n’a rien de ce caractère radical. Peut-il y avoir un christianisme puissant et conquérant sans une telle extrémité ? Non, c’est pourquoi la persécution et la souffrance font naturellement partie du programme de Dieu pour les temps qui viennent, et à travers elles, bien de la balle va être soufflée.

(16)    Attention, il ne faut pas parler d’onction ici. Émotions, oui, mais pas onction. C’est la confusion très généralisée de ces deux termes dans l’expérience chrétienne et dans la vie d’église qui est la cause du grand nombre de désastres que nous observons aujourd’hui dans le corps de Christ. L’onction est quelque chose de très rare, et elle découle directement de la prière intense avec Dieu. Elle est un revêtement invisible de la grâce de Dieu, qui porte le sceau de l’approbation divine dans la prédication. Avec elle, la vérité de Dieu devient vivante, vivifiante ; elle est comme une rosée qui descend sur une terre desséchée. Or l’Eglise confond émotions charnelles et onction, ce qui l’a, hélas ! placée dans la situation d’attirer toutes les fausses onctions de type démoniaque.

(17)    Ce culte de l’esthétisme a été, depuis, l’origine des temps, la voie large de la fausse adoration, de teneur humaniste, « anthropocentriste », dérivée de la nature religieuse de l’homme, et au mépris des normes de Dieu. C’est l’adoration caïnite qui s’oppose, dans son essence profonde, à l’adoration d’Abel.

(18)    Encore une fois, nous constatons avec consternation l’apparition d’une nouvelle croix qui supprime entièrement tout ce qui a trait à la mort de la vie propre de l’enfant de Dieu.

(19)    Il est entièrement vrai que tout le mouvement d’unification de la chrétienté qui s’opère depuis de nombreuses décennies et qui s’est accéléré ces toutes dernières années avec la promulgation de déclarations doctrinales communes (par exemple, la déclaration commune sur la justification par la foi par l’Eglise Luthérienne Mondiale et l’Eglise Catholique) constitue également le contexte dans lequel se développe ce Nouveau Style de Louange dont les promoteurs ont clairement annoncé les objectifs : contribuer à « l’unité » des confessions chrétiennes, ce qui inclut bien sûr aussi l’Eglise Catholique. La construction de la Grande Babylone a lieu sous nos yeux ! Un des ciments de cette construction babylonienne est précisément cette louange dévoyée, cette musique chrétienne animée aux forts accents du monde et de la chair. Aujourd’hui, il est devenu manifeste à tout observateur chrétien attentif et fidèle au Seigneur qu’il n’y a plus aucune différence entre ce qui est prêché et pratiqué dans l’Eglise Catholique et les églises pourtant issues de la Réforme : les mêmes concerts « chrétiens », les mêmes messages édulcorés sans aucune onction, ni aucune puissance de transformation, délaissant complètement la doctrine chrétienne et les principes de la piété, le même « autre Jésus », « tout-amour », distinct du Jésus historique. Les exemples suivants de manifestations chrétiennes témoignent de cette tragique réalité de l’apostasie dans laquelle sont tombées beaucoup d’églises :

-       Dans l’Eglise Catholique :

Dépêche de l’AFP du 6 novembre 2004 :

« Concert "électro" à la cathédrale de Metz pour attirer les jeunes.


Deux jeunes frères franciscains de Moselle vont tenter, à leur manière, d'endiguer la désertion des églises par les jeunes en organisant, vendredi soir et pour la première fois, un concert de musique électronique dans la cathédrale de Metz. Cette célébration particulière, une première en France selon l'évêché, se déroulera de 20H00 à 23H00 dans la cathédrale Saint-Etienne qui ouvrira gratuitement ses portes à tous, "croyants ou non", a précisé l'évêché de Metz dans un communiqué.

Deux DJ ont été invités à venir faire résonner les voûtes de l'édifice - construit entre les 13e et 15e siècles et connu pour certains de ses vitraux réalisés par Chagall - au son de la "house" et de "l'électro".

Une trentaine d'artistes au total participeront à ce spectacle musical qui mêlera lectures de textes et de prières, danses et musiques électroniques, selon l'évêché.

La soirée sera organisée par l'association "J.Croix", fondée par deux frères franciscains du couvent de Notre-Dame-de-Bonne-Fontaine, près de Phalsbourg (Moselle). L'association qui se veut une passerelle entre l'Eglise et la jeunesse "qui s'est détournée de la religion" récolte également des fonds pour soigner des enfants atteints de maladies cardiaques. »

-       Dans l’Eglise évangélique :

MANIFESTATION « MAD IN France 2005 » soutenue par l’Alliance Evangélique Française (qui est, rappelons-le, engagée dans des discussions avec Rome) :

« Du 30 décembre 2005 au 1er janvier 2006, 3 jours mixés de sensations fortes, shows et rencontres authentiques entre nous et notre créateur.

Imagine des centaines de jeunes de France de suisse et de Belgique rassemblés dans un décor de rue.
Des concerts avec New Gospel Family, Manou et Solidéo.

Du gros show : Battle de break danse, du street, du graff et sport extrêmes.

Cette publicité (cliquer ici pour voir l'affiche) nous semble tellement scandaleuse ne serait-ce que par l’esprit de désinvolture qu’elle véhicule à travers les mots et expressions employés (« sensations fortes», « du gros show », etc.), que nous avons peine à croire que l’Alliance Evangélique Française ait pu soutenir une telle manifestation. Tout est contraire, dans la présentation même de l’événement, à l’Evangile, à l’esprit de l’Evangile. Si l’enveloppe est à ce point infecte, il n’est guère difficile de prédire le contenu. Le Nouvel Evangile dont il est fait la promotion ici se réduit à « du gros show.» Nous recopions ci-après un email adressé à un serviteur de Dieu qui nous a envoyé cette annonce, armé des meilleures intentions du monde :

« Cher frère,

La réception de votre courrier me force à vous répondre, car le contenu de la publicité chrétienne que vous m'avez envoyée m'a à la fois profondément déconcerté et affligé, d'autant plus que votre nom était associé à un autre courrier de vous envoyé fin 2004, que je recopie ci-dessous :

Chers amis,

Je ne sais qui vous êtes mais merci pour votre mail. Je suis d'accord avec ce que vous écrivez. Il est clair que je me méfie dès que nous parlons de réveil car souvent le terme est galvaudé. Je crois au réveil qui commence toujours par l'Eglise et plus précisément par les responsables. Je ne crois pas ou peu aux grandes manifestations spectaculaires, aux grands rassemblements spectaculaires. Dieu agit rarement dans ce genre de circonstances mais j'ai vu de nombreuses personnes venir et demander : "Comment puis je être délivré de mon péché ? Il est trop lourd". Voilà quelques réflexions.

Affectueusement

Alain

Permettez-moi, cher frère, de vous exprimer mon désarroi, car d'un côté vous dites :

« Je ne crois pas ou peu aux grandes manifestations spectaculaires, aux grands rassemblements spectaculaires. Dieu agit rarement dans ce genre de circonstances mais j'ai vu de nombreuses personnes venir et demander : « Comment puis je être délivré de mon péché ? Il est trop lourd.» »  (c'est moi qui souligne);

et de l'autre, vous soutenez une manifestation qui se veut clairement spectaculaire selon les termes employés dans l'email la présentant :

Cher frère, je suis affligé de voir dans quel état laodicéen, de dépravation et de captivité babylonienne se trouve aujourd'hui l'Eglise de Jésus-Christ. Vous avez raison de dire que le réveil doit commencer par les responsables, car si les responsables se laissent ainsi griser par une jeunesse qui renie complètement les fondements même du christianisme, en favorisant une expression mondaine, frivole, désinvolte de l'Evangile qui est réduit à des « shows » et spectacles donnant libre cours aux « sensations fortes » et « extrêmes,» à des démonstrations spectaculaires qui n'ont plus rien à voir avec le sérieux et la solennité pénétrante du message évangélique dans sa pureté libératrice, alors cela signifie que ces responsables ont simplement renié leur appel et leur vocation de ministres de Christ et ont besoin de se repentir. Mon frère, ne vous étonnez pas que des chrétiens viennent vous demander comment être libérés du fardeau de leurs péchés - l'Evangile auquel vous vous ralliez n'est pas l'Evangile de Jésus-Christ et n'a aucune puissance de sauver les pécheurs, car il les entraîne à la poursuite de ce que la Bible appelle vanité et conformité au monde.

Cher frère, il n'est guère utile que je m'étende davantage sur le sujet, tant l'aspect corrompu du christianisme dont il est question dans cette publicité saute aux yeux de quiconque confesse la seigneurie de Christ sur sa vie. Même le langage utilisé subit l'influence d'un esprit désinvolte et révèle le caractère de folie associé à cette manifestation et à la pseudo foi chrétienne sous-jacente propagée - « MAD IN FRANCE », « FOU EN FRANCE ». Pensez-vous sincèrement et réellement que la « folie » dont parlait Paul, et dont il était taxé par les hommes, soit de cette même teneur dégradée?

« Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner. Et puissiez-vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous! Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ; mais vous, vous êtes sages en Christ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés! Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité; nous sommes maltraités, errants çà et là; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains; injuriés, nous bénissons; persécutés, nous supportons; calomniés, nous parlons avec bonté; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l’Evangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs » (1 Corinthiens 4:8-16).

Puisse le Seigneur Dieu redonner des hommes atteints de la folie de Paul, des hommes qui portent leur croix et qui, dans leur folie d'amour pour Jésus-Christ, avertiront du jugement de Dieu cette génération perverse et corrompue, par des prédications puissantes et décapantes, nées et enfantées dans l'angoisse de l'âme et un amour sacrificiel véritable pour les âmes perdues dans leurs péchés ! Puissent ce genre d'hommes être suscités par Celui qui a échangé Sa gloire éternelle contre l'opprobre de la croix pour délivrer les hommes repentants de la tyrannie d'un monde hédoniste et épicurien ! Où est Christ dans toute cette mascarade honteuse, indigne de Celui qui a connu l'ignominie pour racheter un monde perdu ? Où est l'esprit d'adoration ? Où est la prédication de la Croix ? Où est l'esprit même de la croix et du Crucifié ?

Cher frère, je veux vous laisser, pour terminer, plusieurs messages sans compromission, pour vous permettre de méditer la chose. L'heure est très grave - les ministres de Dieu se sont assoupis et se sont laissés gagnés par la folie de l'abject, du stupide et la vanité de la chair et du monde !

« Mais eux aussi, ils chancellent dans le vin, et les boissons fortes leur donnent des vertiges; Sacrificateurs et prophètes chancellent dans les boissons fortes, ils sont absorbés par le vin, ils ont des vertiges à cause des boissons fortes; ils chancellent en prophétisant, ils vacillent en rendant la justice » (Esaïe 28:7).

« Car l’Eternel a répandu sur vous un esprit d’assoupissement; Il a fermé vos yeux les prophètes, Il a voilé vos têtes les voyants » (Esaïe 29:10).

« J’anéantis les signes des prophètes de mensonge, et je proclame insensés les devins; Je fais reculer les sages, et je tourne leur science en folie » (Esaïe 44:25).

« Les sacrificateurs n’ont pas dit: Où est l’Eternel? Les dépositaires de la loi ne m’ont pas connu, les pasteurs m’ont été infidèles, les prophètes ont prophétisé par Baal, et sont allés après ceux qui ne sont d’aucun secours » (Jérémie 2:8).

Bien fraternellement dans le Seigneur,

P.G.P. »

(20)    C’est positivement et catégoriquement que nous pouvons affirmer, preuves à l’appui, et forts de l’analyse qui a été présentée, que cette nouvelle musique « chrétienne » est l’un des principaux éléments de l’apostasie ambiante et qu’elle mènera tout droit la chrétienté apostate dans les bras de la Prostituée. Ceci est d’autant plus vrai que l’attachement à cette musique moderne, infecte, est l’un des liens les plus difficiles à détacher. L’Esprit donne à cette Eglise qui présente des apparences de vie, de vitalité, de dynamisme l’avertissement suivant :

« Ecris à l’ange de l’Eglise de Sardes : Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort » (Apocalypse 3:1).

Voir aussi le commentaire précédent et l’exemple de la manifestation « MAD IN France 2005 », nous y voyons-là clairement l’utilisation de la musique dans un contexte d’apostasie flagrant.

(21)    Cette stratégie n’est pourtant pas nouvelle, elle existe depuis qu’existe l’humanité. L’homme se crée un dieu à son image. Même le peuple juif qui avait reçu la révélation et fut le dépositaire de l’alliance, dans ses périodes d’apostasie, a toujours plus ou moins conservé le nom de l’Éternel, en niant toutefois Ses commandements, Ses lois, Ses attributs véritables. Il n’y a donc rien de nouveau sous le soleil. Le cœur de l’homme religieux, tombé bien bas dans la déchéance de l’apostasie, n’est pas très créatif ; il garde toujours les mêmes schémas de pensée et de comportement, les mêmes réflexes de rébellion et d’auto-protection contre la justice de Dieu dont il sait l’existence, mais dont il se démarque volontairement par rébellion. Cette démarche est illustrée parfaitement par l’histoire de Mica au temps où « il n’y avait pas de juges en Israël » (Juges 17).

« Il y avait un homme de la montagne d’Ephraïm, nommé Mica. Il dit à sa mère : Les mille et cent sicles d’argent qu’on t’a pris, et pour lesquels tu as fait des imprécations même à mes oreilles, voici, cet argent est entre mes mains, c’est moi qui l’avais pris. Et sa mère dit : Béni soit mon fils par l’Eternel!  Il rendit à sa mère les mille et cent sicles d’argent; et sa mère dit : Je consacre de ma main cet argent à l’Eternel, afin d’en faire pour mon fils une image taillée et une image en fonte; et c’est ainsi que je te le rendrai. Il rendit à sa mère l’argent. Sa mère prit deux cents sicles d’argent. Et elle donna l’argent au fondeur, qui en fit une image taillée et une image en fonte. On les plaça dans la maison de Mica. Ce Mica avait une maison de Dieu; il fit un éphod et des théraphim, et il consacra l’un de ses fils, qui lui servit de prêtre. En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon » (Juges 17:1-6).

Ceci décrit parfaitement la situation d’apostasie de notre époque :

-       L’histoire a lieu dans une famille monoparentale d’où le père est absent : sur le plan de la chair, ceci décrit assez bien les situations maritales épouvantables (familles disloquées sans pères en particulier) régnant même dans l’Eglise ; sur le plan spirituel, ceci peut décrire également l’absence de pères, de maîtres spirituels enseignant la saine doctrine de Christ, ce qui a pour conséquence la confusion spirituelle la plus totale dans l’expression des individualismes particuliers : « Chacun faisait ce qui lui semblait bon. » Il n’y a plus de normes morales dans l’Eglise, tout se désagrège dans le relativisme doctrinal.

-       Des idoles en image taillée en en image de fonte sont faites avec l’argent consacré à l’Eternel : le sentiment religieux et la connaissance très lointaine du nom du Dieu des pères, l’Eternel, n’ont pas disparu même si la véritable connaissance de ce Dieu a été entièrement tordue et effacée au fil des années d'apostasie (il n’y avait pas de juges).

-       La maison de Dieu de Mica est remplie d’idoles qui ont remplacé le seul vrai Dieu : dans l’Eglise aujourd’hui, beaucoup d’idoles ont pénétré également, et la musique en est certainement une.

Mica consacre un de se fils qui lui sert de prêtre : voici une autre caractéristique de l’apostasie : lorsque les pères dans les chair, les aînés, abandonnent leur rôle d’instructeurs dans la foi au profit de leur progéniture, il faut soupçonner que l’on assiste à une démission des rôles et à la substitution de la sagesse de Dieu par la folie juvénile. « Mon peuple a pour oppresseurs des gamins » (Esaïe 31:12). En ce qui concerne la musique, les anciens et les aînés se sont fait imposer sans résistance, avec complicité coupable, qu’elle soit passive ou au contraire active, les goûts musicaux débridés et mondanisés des jeunes, goûts formés dans leur contact avec le monde. Ayant grandi dans des foyers et églises chrétiens, ces jeunes chrétiens auraient dû continuer à être formés dans leur sensibilité spirituelle, en particulier musicale, par la génération des anciens, afin qu’ils soient orientés complètement suivant les principes, normes et valeurs du royaume de Dieu ; mais c’est le contraire qui s’est produit : ce sont les aînés qui se sont modelés, sans résistance ou avec complaisance, à la mode ambiante que leurs enfants ont ramenée chez eux, et qui est inséminée par la culture du siècle dans les consciences à travers le flot ininterrompu de sons, d’images et de films propagés par les mass-médias. Les responsables spirituels ont trop rapidement considéré les jeunes des églises comme déjà convertis, leur ont donné rapidement des responsabilités dans l’église locale, et les ont portés sur un piédestal, pour qu’ils servent de « prêtres.» Par là même, c’est leur style de vie, leur culture qui ont été adoptés comme s’ils étaient normatifs, et la musique fait partie de ce bien étrange alliage. C’est donc à cette jeunesse fébrile, peu apte au discernement spirituel que l’on a confié la tâche d’enseigner la doctrine et de former dans la foi des fidèles par une foule d’activités issues de leur imagination débordante ! Le résultat ne peut être que catastrophique. Actuellement, c’est cette génération de jeunes qui dirige ou codirige les églises. Le parallèle est troublant avec ce qui se passe dans le monde : la génération issue de mai 1968 est actuellement aux commandes de la société. L’Eglise connaît la même crise identitaire, par le même phénomène de démission des aînés, de leur compromission au départ passive, puis maintenant active, voire militante. L’histoire se répète et nous a laissé en avertissement la tragédie spirituelle survenue à l’Eglise morave (cf. : « Passé au crible », extrait de L’Eglise de l’Unité des Frères d’E. A. Senft). C’est la même tragédie que nous vivons actuellement : les responsables spirituels, comme saisis d’aveuglement spirituel, laissent leurs enfants mener l’église locale au gré des influences mondaines s’exerçant sur la musique et la conception du culte chrétien. Il faut y voir ici une attaque très forte de la part du prince de l’air. Ainsi, Dieu dans Sa justice et Sa clémence se verra de nouveau obligé d’envoyer Son châtiment sur l’Eglise de Jésus-Christ !

Arnold Cook qui a étudié la dérive historique des églises a affirmé la chose suivante :

« Nous voyons très clairement dans ce passage [Juges 2:6-10] plusieurs générations qui se succèdent :

1.     la génération de Josué ;

2.     les anciens qui ont survécu à la mort de Josué ;

3.     une nouvelle génération qui ne connaissait pas l’Éternel et qui était complètement étrangère aux œuvres de Dieu au temps du réveil sous Josué.

Ceci nous parle de la progression d’un mouvement à travers quatre générations :

1.     La Première Génération, celle de Josué, est la génération de « première main » qui est née de nouveau, connaît Dieu, est consacrée. Ceux qui lui appartiennent choisissent Dieu comme leur Seigneur personnel. Ils servent le Seigneur de tout leur cœur. Ils font confiance à la Parole de Dieu et y obéissent. Ils vivent authentiquement leur foi, et Christ est Seigneur.

2.     La Deuxième Génération est celle des « anciens. » Il se trouve peut-être 50% d’inconvertis qui s’y mêlent. La foi est devenue de « seconde main, » avec beaucoup de compromis, bien que ces anciens connaissent Dieu personnellement. En revanche, bien qu’ils semblent consacrés, ils ne font pas confiance à Dieu ou ne Lui obéissent pas. Ils désobéissent même à Dieu par plaisir personnel ou à cause de leurs convictions personnelles. Enfin, ils acceptent les valeurs et les modes de vie de la Troisième Génération, étant pleins de tolérance comme si cette génération était tout aussi acceptable. Christ est Sauveur mais pas Seigneur.

3.     La Troisième Génération est, dans le texte, appelée « l’Autre Génération. » Leur foi n’est plus marquée ni par la consécration, ni même par le compromis, mais, ce qui est pire, par le conflit. Cette génération ne connaît pas Dieu personnellement. Ainsi, elle ne connaît rien de Lui ni de Ses œuvres. Elle adore et sert les dieux du pays. Elle est devenue une avec la société. Christ n’est ni Seigneur, ni Sauveur. Il est tout simplement un leader religieux. Aujourd’hui, cette génération se caractérise dans l’Eglise par la présence de peut-être 70% d’inconvertis et les chrétiens ne le sont que de nom.

4.     La Quatrième Génération est le prolongement de la Troisième Génération avec des caractéristiques aggravées : on y trouvera sans doute près de 90% d’inconvertis. »

(22)    C’est exactement cette pensée qui s’immisce dans les cœurs et les raisonnements. Le christianisme véritable qui affirme que tous sont pécheurs et sont privés de la gloire de Dieu, et que tous ont besoin de Christ, sera considéré comme le danger numéro 1, « l’intégrisme religieux » dont il faudra se débarrasser à tout prix. Paix et sécurité seront bientôt le seul leitmotiv de ces faux ministres qui introduiront un évangile perverti, même si globalement, pour l’œil non averti, les contours bibliques semblent respectés.

Source: "Le Sarment".


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