J. Edwin Orr a décrit
avec précision un véritable réveil évangélique
comme "un mouvement du Saint-Esprit amenant un réveil du Christianisme
néotestamentaire dans l'Eglise de Christ et dans la communauté
qui lui est liée." Quel est le but de telles effusions du Saint-Esprit
? Est-ce que les desseins de Dieu dans la vivification de Son Eglise
sont toujours les mêmes ? Sans remise en cause possible, le premier
but de Dieu dans un réveil est tout d'abord la purification et
le revêtement de puissance des saints afin qu'ils soient des témoins
jusqu'aux extrémités de la terre. Cependant, il existe
plusieurs buts secondaires possibles dans un réveil de l'Eglise.
Beaucoup aujourd'hui, lorsqu'ils parlent du besoin de réveil
en Amérique du Nord, semblent se focaliser principalement sur
la restauration de la gloire et de la prospérité d'autrefois
de l'Amérique. Néanmoins, Dieu envoie souvent un réveil
dans le but de préparer Son Eglise à des temps de grandes
souffrances et de tribulations. Avons-nous oublié " Le Grand
Réveil " qui transforma radicalement les colonies américaines
et prépara nos pères à la Guerre Révolutionnaire
et à la fondation de notre nation ? En 1857-1858, notre nation
fut une fois de plus secouée par un puissant réveil. Ce
réveil prépara des milliers d'hommes à faire face
à la mort et à l'éternité sur les champs
de bataille meurtriers de la Guerre Civile des années 1861-1865.
Au tournant du siècle dernier [19e siècle], le réveil
éclata de nouveau au Pays de Galles, en Inde, en Chine et en
Amérique, suivi peu après par la Première Guerre
Mondiale en 1914. La venue d'un réveil n'est pas toujours une
garantie de paix et de prospérité nationales, mais un
réveil est souvent plutôt la providence de Dieu en vue
de nous préparer à la souffrance.
Le puissant réveil
coréen de 1907 est un autre exemple évident des desseins
miséricordieux de Dieu liés à un réveil.
En 1905, le Japon mit en défaite la Russie, et gagna le contrôle
des affaires étrangères de la Corée comme une part
du gâteau de la guerre. Les Japonais annexèrent et occupèrent
la Corée de 1910 à 1945. Durant les 35 années suivantes,
le Japon manipulèrent et oppressèrent les Coréens
à leur propre avantage. Beaucoup de ceux qui souffrirent entre
les mains des Japonais durant ces années étaient les saints
de Dieu nouvellement convertis et ranimés. Dieu dans Sa prescience
et Sa miséricorde raviva l'Eglise Coréenne en 1907 et
ainsi prépara des milliers à être propulsés
dans l'éternité à peine quelques années
plus tard. Considérons maintenant ce réveil qui prépara
toute une nation aux années de souffrance et de tribulation.
En 1906, le Dr. Howard
Agnew Johnston apportèrent aux missionnaires de Corée
les nouvelles des réveils survenus au Pays de Galles et en Inde.
Très vite, beaucoup prièrent continuellement en faveur
d'une œuvre fraîche de l'Esprit. De cette époque, William
Blair et Bruce Hunt déclarèrent : " Nous étions
parvenus à un stade où nous n'osions pas avancer sans
la présence de Dieu. Avec beaucoup de ferveur, nous déversions
nos cœurs devant Lui, sondant nos cœurs et cherchant à satisfaire
à Ses conditions. Dieu nous entendit et nous donna cette semaine-là
les arrhes de ce qui allait venir. Avant la fin des réunions,
l'Esprit nous montra clairement que le moyen pour nous d'obtenir la
victoire serait à travers la confession, les cœurs brisés,
et les larmes amères."
A propos de cette période
de prière, Jonathan Goforth dit : "L'Eglise Primitive accordait
un grand honneur à Dieu le Saint-Esprit en mettant tout de côté
et en passant dix jours dans la prière pour préparer Sa
venue. J'ai dit comment les missionnaires passèrent entre une
et plusieurs heures chaque jour pendant des mois à préparer
un chemin dans leurs cœurs pour le Saint-Esprit… Ils honorèrent
Dieu et goûtèrent au don du Saint-Esprit en se réunissant
à l'église pour la prière à cinq heures
- non pas à cinq heures tous les soirs, mais tous les matins,
durant l'automne et l'hiver de 1906-1907. Ils honorèrent Dieu
le Saint-Esprit par six mois de prière et alors Il vint comme
un fleuve."
Dieu Répond à la
Prière
"Un lundi à midi,
nous, missionnaires, nous réunîmes pour crier à
Dieu avec ferveur. Nous étions liés en esprit et refusions
de laisser Dieu partir jusqu'à ce qu'Il nous bénît.
Cette nuit-là, c'était très différent. Chacun
pouvait sentir lorsqu'il rentrait dans l'église que la salle
était remplie de la présence de Dieu. Non seulement les
missionnaires mais aussi les Coréens attestaient la même
chose. J'étais une fois présent en Wisconsin lorsque l'Esprit
de Dieu descendit sur une compagnie de bûcherons et tous les incroyants
dans la salle se levèrent pour demander la prière. Cette
nuit-là à Pyongyang, le même sentiment vint sur
moi lorsque je pénétrai dans la salle - une sensation
de proximité avec Dieu, impossible à décrire. Après
un court sermon, Monsieur Lee prit la charge de la réunion et
appela à la prière. Tant de personnes commencèrent
à prier que Monsieur Lee s'exclama : "Si vous voulez prier comme
cela, priez tous" et toute l'audience commença à prier
à voix forte, tous ensemble. L'effet était indescriptible
- ce n'était pas de la confusion, mais une vaste harmonie de
sons et d'esprit, un mélange mutuel d'âmes poussées
par une irrésistible impulsion à la prière. Le
bruit de la prière me paraissait être celui d'une chute
de grandes et nombreuses eaux, un océan de prière écumant
contre le trône de Dieu. Ce n'était pas une multitude mais
une seule âme, née d'un seul Esprit, élevée
vers un seul Père en haut.
Exactement comme le jour
de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans un même
lieu, priant d'un même accord, 'et soudain, il vient du ciel un
bruit semblable à celui d'un vent puissant qui rentrait avec
précipitation, et il remplit toute la maison où ils étaient
assis.' Dieu n'est pas toujours dans le souffle du vent, Il ne parle
pas toujours non plus d'une petite voix douce. Il vint à nous
à Pyongyang cette nuit-là avec le son des larmes. Alors
que la prière continuait, un esprit de gravité et de douleur
vis-à-vis du péché descendit sur l'audience. Dans
un coin de la salle, quelqu'un commença à pleurer, et
à partir de cet endroit, en un instant, toute l'audience dans
la salle pleura. Le récit de Monsieur Lee, écrit à
l'époque du réveil, retrace l'histoire de cette nuit mieux
qu'aucun autre mot, bien qu'il fût soigneusement écrit
trois années plus tard.
L'une après l'autre,
les personnes se levèrent, confessèrent leurs péchés,
s'arrêtèrent et pleurèrent, et ensuite se jetèrent
à terre et frappèrent le sol de leurs poings dans une
parfaite agonie produite par la conviction de péché. Mon
propre cuisinier essaya de faire une confession, s'interrompit en plein
milieu d'elle, et me lança un cri à travers la pièce
: " Pasteur, y a-t-il un quelconque espoir pour moi, puis-je être
pardonné ? " Et alors il se jeta de lui-même à terre
et pleura, pleura, jusqu'à presque hurler d'agonie. Quelquefois
après une confession, toute l'audience éclatait en prière
audible, et l'effet que produisait cette audience constituée
de centaines d'hommes priant ensemble dans une prière audible
était quelque chose d'indescriptible. De nouveau, après
une autre confession, ils éclatèrent en pleurs incontrôlables,
et nous pleurâmes tous; nous ne pouvions pas nous en empêcher,
et la réunion continua ainsi jusqu'à deux heures du matin,
parsemée de confessions, de pleurs et de prières."
"Seuls quelques missionnaires
étaient présents cette nuit de lundi. Le mardi matin,
Monsieur Lee et moi-même allâmes de maison en maison annoncer
la bonne nouvelle à tous ceux qui étaient absents, (et
à nos amis méthodistes de la ville). Ce jour-là
à midi, toute la communauté des étrangers se rassembla
pour rendre grâces à Dieu. J'aimerais décrire la
réunion de la nuit du mardi dans ma propre langue parce qu'une
partie de ce qui s'était passé me concernait personnellement.
Nous étions conscients que de mauvais sentiments existaient entre
plusieurs de nos églises, en particulier entre Monsieur Kang
et Monsieur Kim.
Monsieur Kang confessa
sa haine envers Monsieur Kim la nuit du lundi, mais Monsieur Kim resta
silencieux. A notre réunion de prière de midi, plusieurs
d'entre nous nous mîmes d'accord pour prier pour Monsieur Kim.
Mon intérêt était tout particulièrement éveillé
parce que Monsieur Kang était mon assistant dans l'Eglise North
Pyongyang Church et Monsieur Kim un ancien à l'église
Central Church, et l'un des membres du bureau de l'Association des Hommes
de Pyongyang, dont j'étais le président. Alors que la
réunion avançait, je pus voir Monsieur Kim s'asseoir avec
les anciens derrière le pupitre la tête baissée.
Courbant la tête à l'endroit où j'étais assis,
je demandai à Dieu de lui venir en aide, et en relevant la tête,
je le vis s'avancer vers le devant. Appuyé sur le pupitre, il
fit sa confession. "Je suis coupable d'avoir combattu Dieu. Je suis
coupable de haïr non seulement Kang You-moon, mais aussi Pang Mok-sa."
Pang Mok-sa est mon nom coréen. Jamais je n'eus une aussi grande
surprise de ma vie. Penser que cet homme, mon associé dans l'Association
des Hommes, m'avait haï sans que je le sache ! Il semblait que
je lui avais dit quelque chose un jour alors que j'étais dans
la hâte à cause de la gestion d'un exercice d'athlétisme
à l'école, et cela l'avait offensé, au point qu'il
n'avait pas été capable de me pardonner. Me tournant vers
moi, il me dit : "Pouvez-vous me pardonner, pouvez-vous prier pour moi
? " Je me levai et commençai à prier : 'Apa-ge, Apa-ge'
(Père, Père) et je n'allai pas plus loin. Le toit me parut
se soulever de dessus le bâtiment et l'Esprit de Dieu descendit
du ciel dans une puissante avalanche de puissance se déversant
sur nous.
Je tombai sur le côté
de Kim et priai comme je n'avais jamais prié auparavant. Mon
dernier regard furtif sur l'audience reste photographiée de façon
indélébile dans mon esprit. Certains se couchèrent
de tout leur long sur le sol, des centaines se levèrent sur leurs
pieds avec les bras déployés dans la direction du ciel.
On s'oublia mutuellement. Chacun fut face à face avec Dieu. Je
peux encore entendre ce bruit terrible de centaines d'hommes suppliant
Dieu de leur laisser la vie et pour obtenir miséricorde. Le cri
parcourut toute la ville au point que les païens furent dans la
consternation."
"Aussi tôt que nous
fûmes capables, nous, les missionnaires, nous réunîmes
à la plate-forme et nous consultâmes : 'Qu'est-ce que nous
allons faire ? Si nous les laissons continuer comme cela, certains vont
devenir fous.' Pourtant, nous n'osions pas interférer. Nous avions
prié Dieu pour une effusion de Son Esprit sur les gens et elle
était venue. Je sais maintenant que lorsque l'Esprit de Dieu
descend sur des âmes coupables, il y aura des confessions, et
aucune puissance sur la terre ne peut arrêter cela. Les chrétiens
retournèrent dans leurs maisons à la campagne emmenant
le feu de la Pentecôte avec eux. Partout on racontait la même
histoire, le même Esprit avançait dans son embrasement
et se répandait jusqu'à ce que pratiquement toutes les
églises, non seulement en Corée du Nord, mais aussi à
travers la péninsule entière aient reçu leur part
de bénédiction. A Pyongyang, des réunions spéciales
étaient tenues dans les différentes églises pendant
plus d'un mois. Même les écoles durent mettre de côté
des leçons pendant plusieurs jours lorsque les enfants pleuraient
ensemble sur les mauvaises actions."
Engranger la Moisson
" Le zèle brûlant
de faire connaître les mérites du Sauveur fut un signe
spécial de l'Eglise à la Pentecôte. Ceci n'était
pas moins vrai de l'Eglise de Corée. Il fut dit que les païens
se plaignaient de ce qu'ils ne pouvaient pas supporter la persécution
des chrétiens. Ils étaient en train de proclamer encore
plus fort le Sauveur. Certains déclaraient qu'ils durent vendre
pour s'installer dans un quelconque district où il n'y avait
pas de chrétiens, afin d'obtenir le repos. " " Des ivrognes,
des joueurs de cartes, des adultères, des meurtriers, des voleurs,
des propres-justes, des confucianistes et d'autres avaient été
transformés en hommes nouveaux en Christ. En cinq années
de croissance rapide, 1906-1910, le gain net pour toutes les églises
de Corée était de 79 221 âmes, ce qui était
plus que le nombre total de membres au Japon après un demi-siècle
d'effort du protestantisme, ou deux fois le nombre de protestants en
Chine dans les quatre-vingt premières années de travail
missionnaire. Avant la fin de l'année 1912, il y avait approximativement
300 000 membres dans l'Eglise de Corée pour une population totale
de 12 millions."
Références:
- The Korean Pentecost (La Pentecôte
Coréenne), William Blair et Bruce Hunt
- When the Spirit's Fire Swept Korea (Quand
le Feu de l'Esprit Balaya la Corée), Jonathan Goforth
- The Flaming Tongue (La Langue En Feu),
J. Edwin Orr
Source: The
Watchword
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