Dans
une esquisse de la vie de Beate Paulus, la femme d’un serviteur de Dieu
allemand, qui vivait en bordure de la Forêt Noire, se trouvent
plusieurs " incidents " illustrant la puissance d’une foi
vivante, et la providence d’un Dieu qui entend les prières.
Malgré une santé
médiocre, Beate désirait fermement élever ses enfants
et cinq de ses garçons étaient à l’école
pendant qu’elle se débattait, priait, et travaillait avec labeur,
non seulement à la maison, mais au dehors, afin de pourvoir à
leur nécessaire.
Un jour peu avant la moisson,
les champs étaient touffus et serrés avec le blé
et le froment, et notre mère avait déjà calculé
que leur produit suffirait à tous les besoins pour une année
entière.
Elle se tenait à
la fenêtre, calculant nos dépenses futures mentalement,
avec une grande satisfaction, quand soudain, son attention fut attirée
par quelques gros nuages noirs se déplaçant et dérivant
à toute vitesse dans le ciel d’été…
"C’est une tempête
de grêle " s’exclama-t-elle avec épouvante. Et sautant
rapidement par la fenêtre, elle sortit. Ses yeux étaient
fixés sur une effrayante masse de nuages de tempête, couvrant
tout l’horizon à l’Ouest et approchant avec une furie extrêmement
rapide vers elle.
" Oh ! Dieu,
s’écria-t-elle, voici qu’une horrible tempête arrive. Que
va devenir mon blé ? ".
La masse noire roulait
de plus en plus près dans le ciel tandis qu’un mouvement menaçant
(qui précède toujours une tempête) commençait
à se balancer dans l’air étouffant, et que de terribles
grêlons tombaient avec une violence inouïe.
Se tournant à moitié
sur elle-même et regardant les champs de blé à l’Est
au fond de la vallée, elle leva les mains vers le ciel, et les
secouant avec anxiété, elle s’écria : " Cher
Père dans le ciel, que fais-Tu ? Tu sais que je ne peux
pas payer la pension de mes fils à l’école, si je n’ai
pas le produit de ces champs !! Oh ! Père, étends
Ta main toute puissante, et ne laisse pas la grêle ruiner mes
espoirs ".
Néanmoins, à
peine ces mots sortaient-t-ils de ses lèvres, qu’elle entendit,
semble-t-il, comme une voix qui murmurait à son oreille :
" Mon bras est-il trop court qu’il ne puisse t’aider dans ces circonstances ? "
Décontenancée,
elle alla se retirer dans un coin tranquille, et là, supplia
Dieu de lui pardonner son manque de foi.
Pendant ce temps, la tempête
était passée.
Et maintenant différents
voisins criaient, hurlaient que toute la vallée était
recouverte d’un épais tapis de grêlons énormes,
jusqu’à la bordure de nos propres champs, qui avaient été
totalement épargnés.
La tempête avait
atteint la limite des champs, et soudain, elle avait pris une autre
direction, dans la vallée voisine. Bien plus tard, tout le village
était émerveillé, déclarant haut et fort
que Dieu avait fait un miracle pour sauver notre mère, car Il
l’aimait. Elle, écoutait, silencieuse, adorant la bonté
du Seigneur, et faisant vœu de plus de confiance en Lui seul, désormais.
Une autre fois, elle se
trouva dans l’incapacité de payer la scolarité de ses
enfants. D’autre part, les reproches de son mari rendaient encore plus
pénibles ces requêtes d’argent et il rejetait sur elle
la responsabilité de cette situation, lui disant que le déshonneur
d’être endettés étaient la conséquence de
son entêtement. Néanmoins, elle proclamait avec une confiance
invariable que le Seigneur allait bientôt intervenir et les libérer.
La réponse de son
mari était : " Nous verrons, nous verrons plus tard,
le temps nous le montrera! "
Au milieu de ces circonstances
très éprouvantes, alors qu’un jour son mari était
à son bureau absorbé dans ses méditations, le facteur
apporta trois lettres, postées des différentes villes
où les garçons étaient à l’école.
Ces lettres disaient qu’à moins que les dettes ne fussent
promptement payées, les garçons seraient renvoyés!
Leur père lut ces lettres avec un énervement grandissant,
et les jetant par dessus la table devant sa femme qui rentrait dans
la pièce, il s’écria :
" Tiens, regarde-moi
cela ! et paie donc tes dettes avec ta foi ! Moi, je n’ai
pas d’argent, et je ne sais où en trouver ! "
Se saisissant des lettres,
ma mère jeta rapidement un coup d’œil dessus, avec un visage
grave, mais elle répondit fermement à son mari : " Tout
va bien, la cause est entendue, car Celui qui a dit l’or et l’argent
m’appartiennent va trouver facilement une solution pour nous. Après
avoir dit cela, elle sortit hâtivement de la pièce.
Notre père pensa
immédiatement qu’elle allait comme elle l’avait déjà
fait, voir un ami qui nous avait aidé auparavant; mais il se
trompait car, cette fois-ci, ses pas la conduisirent dans une autre
direction.
Nous avions, à la
cure, une petite pièce tout en haut, fermée par une porte-trappe,
qui séparait les étages.
Derrière cette porte,
elle savait qu’elle pouvait se mettre à genoux et commencer à
s’entretenir avec Celui en qui elle pourrait trouver la force d’élever
ses enfants.
Elle étala devant
Lui les fameuses lettres, et Lui parla des moqueries de son mari. Elle
Lui rappela aussi comment sa vie avait été rachetée
des portes de l’enfer et de la mort, afin de sauver et élever
ses enfants. Elle déclara ensuite qu’elle ne pouvait pas croire
qu’Il l’avait abandonnée dans ces circonstances; elle ne pouvait
se résoudre à croire que Dieu, pour la première
fois, se détournerait d’elle.
Pendant ce temps son mari
l’attendait au pied des escaliers. La nuit vint, et elle n’apparaissait
toujours pas! Sa fille aînée, dont le surnom était
Béate, monta les marches quatre à quatre et l’appela,
mais sa mère lui répondit : " Prenez le
temps de souper sans moi, pour ma part, j’ai autre chose à faire…".
Plus tard encore dans la
soirée, la messagère remonta pour l’appeler mais revint
avec cette réponse : " Allez tous au lit; ce n’est
toujours pas le moment de me reposer...".
Une troisième fois,
le lendemain pour le petit déjeuner, ils appelèrent à
nouveau leur mère qui leur répondit :
" Mais laissez-moi
tranquille; je n’ai pas besoin de déjeuner. Quand je serai prête,
je descendrai ! "
Les heures passèrent
ainsi, et bientôt en bas des escaliers, son mari, les enfants,
tous commençaient à s’effrayer, n’osant pas toutefois
la déranger plus encore. A la fin, la porte s’ouvrit, et elle
sortit, le visage resplendissant d’une merveilleuse lumière;
la plus petite de ses filles pensa que quelque chose d’extraordinaire
était arrivé; courrant dans les bras de sa mère
, elle s’écria : " Maman, que s’est-t-il passé?
Est-ce que les anges ont apporté l’argent?… " "Non, mon enfant,
fut la souriante réponse, mais maintenant, je suis absolument
certaine que la fin de notre souci d’argent est proche. "
A peine termina-t-elle
sa phrase que soudain, une dame vêtue comme une paysanne entra
et dit :
" Le maître de l’Auberge
des Tilleuls m’envoie pour demander à la femme du pasteur de
lui accorder un moment pour venir le voir rapidement…" " Ah !
répondit notre mère, je sais ce qu’il veut ! Saluez-le
de ma part, Madame, et dites-lui que je viens tout de suite…".
La dessus elle partit,
et l’hôtelier qui regardait par sa fenêtre la vit arriver
de loin. Il alla au devant d’elle avec ces mots : " Chère
Madame comme je suis content que vous soyez venue ! ".
Puis il la conduisit dans
son bureau, à l’arrière, et il lui dit :
" Je n’en connais
pas la raison, mais la nuit dernière, je ne pus dormir en pensant
à vous. Depuis quelques temps, j’ai plusieurs centaines de pièces
d’or dans mon vieux coffre, et toute la nuit, j’ai été
hanté par l’idée que vous aviez besoin de cet argent,
et que je devais rapidement vous le donner ! C’était impératif !
Si c’est bien le cas, le
voici, prenez-le; ne vous en faites pas pour la question du remboursement.
Si vous en avez la possibilité un jour, alors ce sera bien, mais
sinon cela n’a aucune importance ".
Sur ce, ma mère
dit : " J’en ai effectivement besoin; toute la nuit dernière,
moi aussi je suis restée éveillée, criant à
Dieu afin qu’Il m’aide. Car, hier, j’ai reçu trois lettres des
trois écoles dans lesquelles sont mes fils, disant que si l’argent
de leur scolarité n’arrivait pas immédiatement, ils seraient
renvoyés "
" …Oh, vraiment, dit
l’hôtelier, qui était un homme au cœur noble, et un bon
chrétien, combien tout cela est étrange et merveilleux;
maintenant, je suis doublement heureux de vous avoir demandé
de venir vite ! ".
Puis, ouvrant son coffre,
il sortit trois lourds paquets, et les lui donna, en priant que Dieu
veuille bien bénir ce don pour notre famille. Notre mère
accepta, avec ces simples mots : " Puisse Dieu vous récompenser
de votre geste de compassion, digne d’un chrétien, car vous
avez agi comme le serviteur de Celui qui a fait la promesse de nous
récompenser du don le plus petit, ne serait-ce qu’un verre d’eau
fraîche ".
Mari et enfants étaient
à la maison, attendant notre mère avec impatience !
Ces trois terribles lettres étaient encore étalées
en grand sur la table au moment où notre mère, qui avait
brusquement quitté le bureau la veille, cette fois-ci, surgit,
et se précipita vers son mari, irradiante de joie. Sur chacune
des lettres elle posa un rouleau d’argent et s’écria : " Regarde
cela! et maintenant, crois que mettre sa confiance en Dieu n’est ni
une folie, ni une idée en l’air ".
Référence:
Touching Incidents and Remarkable Answers to Prayer (Des Incidents
Bouleversants et des Exaucements Remarquables à la Prière),
S.B. Shaw, 1893
Source: Holiness
Data Ministries
Traduction de l'anglais
par Nicole de Girardier pour Ensemble Rebâtissons la Maison
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