I. Mon témoignage
Comment suis-je devenue
chrétienne ? Eh bien, je suis née dans une famille bouddhiste,
chose normale en Thaïlande. Nous habitions à deux pas d'un
temple, j'étais à l'école du temple. Mon grand-père
était un homme sage et pieux, c'est à lui surtout que
je dois à la fois une bonne base et un bon exemple du bouddhisme
théorique et vécu.
Vers l'âge de 13
ans, l'image de la Croix apparut dans mon univers jusque là clos,
dans un catalogue de bijoux vendus par correspondance ! Cette figure
de souffrance sur la croix m'attira, m'intrigua, me laissant quelque
peu effrayée. Je m'étais déjà posé
la question de l'identité de l'Homme. La réponse allait
m'être donnée en cours d'anglais, par un professeur non-chrétien.
On était en décembre 1977. Mon professeur disait que le
25 décembre était un jour férié pour les
"blancs" parce que c'était le jour de naissance d'un certain
Jésus qui serait, en gros, leur Bouddha. Me voilà renseignée.
Cet homme s'appelait Jésus.
Puis un soir, entre deux
zappings, ma famille tomba par hasard sur une émission d'évangélisation
réalisée par des chrétiens thaïlandais. J'eus
juste le temps d'entendre une phrase : "Savez-vous pourquoi Jésus
est venu naître dans une étable ? Eh bien, c'est parce
que le monde n'avait pas de place pour Lui. Et vous ? Avez-vous une
place pour Lui ?".
Ma famille ne voulut pas
en savoir davantage. Mais pour moi, c'était clair. Ce fut mon
appel. Cet homme appelé Jésus était venu me chercher
jusque dans mon salon. Alors, par cette nuit claire, je sortis à
Sa rencontre. Regardant instinctivement vers le ciel, je Lui dis que
j'avais de la place s'Il voulait bien venir.
Ainsi fut mon premier Noël.
Après cet événement, providentiellement, je trouvai
une publicité dans un journal annonçant des cours bibliques
par correspondance. Et là commençait l'aventure. J'agissais
plus par émotion que conviction. Cela se voyait dans l'irrégularité
de mes leçons (grâce auxquelles j'ai quand même acquis
quelques bases utiles) et dans le manque d'assiduité à
l'église. J'accueillis la foi avec une joie sincère, mais
sans une véritable soumission. C'est pourquoi durant des années,
j'errais entre la Bible et les enseignements bouddhiques que j’avais
reçus, en passant par d'autres choses. Aucun progrès spirituel
n'était durable. Je passais de moments de piété
quasi mystique à l'abandon presque immédiat de la foi.
Bien entendu, j'essayais
de combiner l'héritage de mes pères avec la nouvelle foi.
Comment était-il possible que l'Être unique ne fût
pas le consommateur final de tous les cultes ? (Ce fut par cette formule
qu'un de nos rois avait répondu aux missionnaires jésuites.)
Aussi, pendant quelques années, avais-je un rapport à
Dieu qui se calquait sur celui qu'on pouvait avoir avec une de nos divinités.
C'est-à-dire que je récitais la prière chrétienne
avant de me coucher en espérant que cela m'apporterait protection
et bénédiction. Je ne pouvais alors rien comprendre à
la véritable nouvelle naissance, la conversion totale
par laquelle "le monde a été crucifié pour moi
comme je le suis pour le monde" (Galates 6:14).
Le Seigneur fut bon et
patient durant tout ce temps. Il me montrait petit à petit qui
Il était, grâce à la Parole. Le "coup de foudre"
commençait à mûrir pour céder place à
l'amour et l'adoration. Je demandai le baptême à l'âge
de 17 ans.
Il continua à me
travailler encore de longues années pour briser mon orgueil,
mes forteresses, etc.. D'autres chutes eurent lieu même après
cette consécration. Mais à chaque fois, Il me pardonnait
et je revenais vers Lui comme une fille prodigue qui ne cessait de vouloir
s'enfuir. Il fallut une expérience extrêmement douloureuse
qui faillit me coûter la vie pour que j'apprenne à reconnaître
qu'Il est l'Eternel.
Cela eut lieu il y a longtemps
maintenant. Cette fois-là, je rentrai pour de bon. Non pas que
j'eusse une telle confiance en moi, mais j'appris enfin à Lui
faire confiance !
I .i Ce qui a changé,
de mon point de vue
- changement de style de vie, par exemple
j’ai arrêté de fuir l’école, de fréquenter
des fans du heavy metal qui fument du cannabis entre autres. Cela
a eu pour conséquence de meilleurs résultats scolaires,
un meilleur rapport avec mon entourage;
- changement de cœur, d’attitude, de valeurs;
- la certitude d’obtenir le salut par
la grâce, de rompre définitivement avec le cercle infernal
du samsara, de connaître un amour jusque là inimaginable
qui a fait de moi, minable et insignifiante, une enfant de Dieu.
I.ii Ce qui a changé,
de SON point de vue
Et c’est cela, l’essentiel,
désormais, Dieu compte.
J’étais dans
un monde où "Dieu n’existait pas ", je faisais ce qui
ME semblait bon, je vivais comme je l’entendais – mais maintenant,
il y a Lui !
Vis à vis de
Dieu, je deviens Son enfant, rachetée par le sang de Jésus.
Une relation d’amour
s’est établie en nous, bientôt la découverte
d’autres frères et sœurs en Christ allait encore renforcer
ce lien.
Il est "ma raison et
ma passion d’être ".
II UN MOT SUR LE BOUDDHISME
Je persiste à croire
que le bouddhisme serait probablement la meilleure religion sur terre
SI Dieu n’existait pas. C’est une religion fondée sur la raison,
la recherche de causalité et de solution par soi-même ;
une religion humaniste et athée : l’homme " se sauve "
lui-même par ses propres moyens. Bouddha ne fait que montrer le
chemin à suivre. Pour résumer à un strict minimum
vital, c'est ainsi que l'on peut schématiser les enseignements
fondamentaux et caractéristiques du bouddhisme.
II. i Un aperçu
d’histoire
Il existe des myriades
d'excellents livres sur le sujet et ma contribution risque de ne pas
ajouter grand'chose à l'étude bouddhique. Contentons-nous
alors d'un bref rappel pour l'usage de notre discussion. Le bouddhisme
est né grâce à la découverte de la nature
de toutes choses par le Prince Gautama Siddharta qui vécut en
Inde 600 avant JC.
Le Prince Siddharta avait
tout pour être heureux : la richesse, la puissance et une intelligence
hors du commun. Des astrologues avaient prédit à sa naissance
qu'il serait soit un grand monarque, soit un grand maître spirituel.
Son père préférait la première destinée.
Aussi comblait-il son fils de tous les plaisirs que la terre puisse
offrir, des palais pour chaque saison, une épouse de grande beauté
et une cour exclusivement composée de jeunes gens cultivés,
de bel aspect et en pleine santé. Bien que confiné dans
cet univers idéal, le prince finit par rencontrer les réalités
de l'existence. La tradition explique que les dieux, voulant inciter
Siddharta à prendre la voie spirituelle, se déguisèrent
et se mirent sur sa route, sous forme de vieillard, de malade, de cadavre
qu'on amenait brûler. A la fin passa un religieux. Ces visions
troublèrent tellement l'esprit du jeune prince qu'il décida
sur le champ de tout quitter pour partir à la recherche de la
solution du problème primordial de l'homme : la souffrance.
Il commença par
étudier les voies existantes, allant jusqu'aux exercices les
plus exigeants en termes de mortification, où il faillit périr.
Aucun de ces enseignements ne lui apporta la paix qu'il cherchait ardemment.
Il décida alors de changer radicalement de méthode, laissant
de côté les excès et se concentrant uniquement sur
la méditation et ce fut ainsi qu'il obtint l'Illumination.
II.ii Quelques doctrines
principales
Bouddha enseigne en vue
de la délivrance finale : le nirvana, fin définitive
de la souffrance liée à l’être. Mais tous ne peuvent
pas atteindre le nirvana dans une seule vie. Bouddha les invite
donc à s’améliorer petit à petit. Son mot d’ordre
est très simple : ne pas faire le mal, faire le bien, garder
son esprit pur. Il y a une progression dans ce principe simple : on
commence par le plus urgent et le plus élémentaire :
ne pas nuire. Ensuite, on cultive de bonnes actions. Enfin, on sera
prêt pour travailler l’esprit.
En matière d’éthique,
Bouddha préconise un nombre variable de règles à
suivre. Les fidèles laïcs peuvent choisir de suivre un ensemble
de base (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas forniquer,
ne pas s’enivrer). Des personnes religieuses peuvent ajouter d’autres
interdictions (ne pas se parfumer, ne pas dormir sur un matelas trop
confortable, ne pas dîner) et ainsi de suite. Finalement, pour
être bonze, il faut respecter 227 règles de vie.
Comme nous ne pouvons pas
aller dans le détail, voici les points clé qui fondent
et caractérisent le bouddhisme, toutes dénominations confondues.
- Les quatre vérités :
la souffrance, son origine, son extinction et les moyens d’y parvenir.
C’est ce que Bouddha découvrit
lors de son illumination. Partant de son objectif premier qui était
de combattre la souffrance, chose inhérente et naturelle dans
chaque être, chaque chose, chaque état, Bouddha trouva
que la Souffrance avait une Cause, une Origine.
L’homme souffre car, dans son ignorance, il s’attache à des êtres
et des choses qui ne peuvent que se détériorer; lutter
contre cette tendance naturelle est voué à l’échec.
Or, l’homme ignorant persiste. Plus il s’attache, plus il s’approprie,
plus il souffre. Il existe néanmoins une possibilité d’éteindre
la souffrance. L’Extinction doit toutefois s’effectuer à
l’origine et non au résultat. Enfin, Bouddha propose les Moyens
pour mettre fin à la chaîne de la souffrance. Ils sont
au nombre de huit : la bonne compréhension des Quatre Nobles
Vérités, la bonne pensée, la bonne parole, la bonne
action, le bon moyen de subsistance, le bon effort, la bonne prise de
conscience, la bonne concentration.
- Les trois caractéristiques (souffrance,
inconstance, non-substantialité)
communes à toute
chose, tout être.
Pour comprendre pourquoi
le nirvana est un objectif souhaitable, il faut constamment se
rappeler que, selon Bouddha, être est nécessairement
un mal-être. D’où l’intérêt du non-être.
- Les trois cycles (samsara) dus
à l’ignorance de ces vérités, ce qui conduit
les êtres à s’attacher aux choses qui par définition
ne sont pas vraies ; le karma – actions bonnes
ou mauvaises qui produisent des résultats, par exemple
la naissance, lesquels perpétuent le cycle de la souffrance.
II.iii Est-ce compatible
avec la foi en Jésus-Christ ?
NON !
Il convient tout d’abord
de dépassionner les débats. Il suffit de dire simplement
que, parmi de nombreuses voies spirituelles dans le monde, il y a celles
qui mènent au Dieu de la Bible, à la Croix, à Jésus.
Elles peuvent diverger sur certains aspects mais elles vont dans la
même direction. Et puis, il y en a d’autres qui vont vers d’autres
buts. Elles peuvent être très différentes les unes
des autres, néanmoins, par rapport à la Croix, elles ont
ceci de commun : c’est qu’elles n’y mènent pas. Le bouddhisme
fait partie de celles-là. Il ne s’agit pas de faire preuve d’intolérance
ou de sectarisme mais de constater les faits à partir d’un point
de vue donné : celui de la Croix.
Prenons un exemple un peu
gros : vous êtes ici à Paris et vous voulez vous rendre
à Strasbourg. Allez-vous prendre l’autoroute de l’Est ou de l’Ouest ?
Imaginez que vous choisissiez le périphérique Ouest, puis
que vous preniez la direction de Nantes. Au début, cela peut
vous être à peu près égal, vous n’êtes
ni plus près ni plus loin de votre destination. Poursuivez alors
la route. Au fur et à mesure que vous progressez, vous vous éloignez
de plus en plus de Strasbourg. A la fin, quand vous arriverez à
Nantes, il ne faut guère vous étonner de ne pas être
en Alsace ! Vous aurez beau dire : mais j’ai bien suivi une
autoroute, toutes les autoroutes ne sont-elles pas les mêmes ?
Soit, c'est à escient
que nous avons choisi un exemple anodin. Au pire, vous perdez quelques
heures et votre week-end change de programme. Mais imaginez la route
de votre vie. Imaginez que la route vous mène vers une destination
finale, définitive. Et que votre réservoir s’épuise
avec le temps sans qu’on puisse le remplir à nouveau. Là,
l’enjeu est autrement plus important. Il faut vraiment savoir où
l’on veut aller. Pour moi, le " problème " principal,
c’était la conviction de l’existence de Dieu. Je ne pouvais plus
l’ignorer. C’est là qu’il faut faire un choix, soit je poursuis
ma route dans MA direction, soit je fais demi-tour et me tourner vers
LUI. Soit je reste bouddhiste, j’assume mon karma et essaie de
faire le bien – selon ma propre définition et par mes propres
forces, soit je reconnais que Dieu est Dieu, que ce qu’Il dit est vrai,
que le pardon par la Croix est possible. Mais les deux routes se séparent.
L’une mène vers la recherche et la réalisation du " bien "
par soi-même, l’autre mène à la repentance et à
la foi dans le Dieu créateur, rédempteur.
On ne peut pas être
à la fois chrétien et bouddhiste. Le désir du roi
de Thaïlande cité plus haut montre une entière ignorance
de la personnalité de Dieu. Non, il n’est pas " le consommateur
de tous les cultes ". Il existait des pans entiers de cultes, de
religions, de philosophies, aux temps bibliques. Dieu n’a jamais voulu
s’identifier à aucun. Au contraire, Il dénonce la fausseté
des autres dieux, la vanité des autres méthodes produites
par l’homme pour atteindre la sainteté. Certes, Dieu est assez
juste pour tenir compte de ce que l’homme sait de Lui. Ainsi, Il agréa
l’offrande d’Abel même si celui-ci ignorait tout du sacrifice
ultime qu’allait accomplir le Fils de Dieu. Noé n’était
pas juif et ne pouvait pas connaître la Loi puisqu’elle n’avait
pas encore été donnée. L’épître aux
Romains comporte un précieux enseignement :
"Tous ceux qui ont péché
sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont
péché avec
la loi seront jugés
par la loi. (...) Quand les païens, qui n’ont point la loi, font
naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont pas la
loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’oeuvre de
la loi est écrite dans leur cœur, leur conscience en rendant
témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant
tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon
mon Evangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes
des hommes (Romains 2:12-16).
Que les défenseurs
de l’universalisme ne crient pas victoire trop vite : la même
épître dit aussi : "La colère de Dieu se
révèle du ciel contre toute impiété et toute
injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité
captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour
eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections
invisibles de Dieu, Sa puissance éternelle et Sa divinité,
se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde,
quand on les considère dans Ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables,
car ayant connu Dieu, ils ne L’ont point glorifié comme Dieu,
et ne Lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés
dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été
plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être
sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du
Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible,
des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles." (Romains 1:18-23)
Non, Dieu ne veut pas être
accepté comme un des dieux possibles. Jésus ne nous demande
pas de Le considérer comme un prophète, un " bon "
maître ou un avatar de qui que ce soit. Il est littéralement
à prendre ou à laisser. Ce qu’Il a tant reproché
à Son peuple d’Israël, ce n’était pas l’abandon complet
du temple, mais l’introduction dans le temple des poteaux d’Achéra.
" Jusqu’à quand boiterez-vous des deux côtés ?
Si l’Eternel est Dieu, allez après Lui ; si c’est Baal,
allez après Lui ! ", criait Elie (1 Rois 18:21).
Ce n’est pas à notre goût d’hyper tolérants syncrétistes
fusionnels, il est vrai. Mais Dieu appelle cela la fidélité.
Je crois que, s’il existait
d’autres moyens d’effacer le péché, Jésus aurait
pu éviter l'atroce mort sur la croix, un sacrifice pas très
bien compris et qui divise les opinions. Si les bonnes œuvres suffisaient,
si la bonté humaine faisait l’affaire, la rédemption serait
superflue. Aussi, s’il y avait d’autres chemins pour venir au Père
– en admettant que Dieu existe – Jésus n’aurait pas dit qu’Il
était le seul chemin et que nul ne viendrait au Père que
par Lui ! A moins que Jésus mente... Ce que je crois impossible
en étant chrétienne.
Certes, il y a des points
communs. Quatre des Dix Commandements existent aussi dans le code de
conduite bouddhiste de base (ne pas voler, ne pas mentir, ne pas tuer,
ne pas commettre l’adultère). Les valeurs humanistes peuvent
être partagées par tous. Il y a des hommes formidables
humainement parlant qui ne sont pas chrétiens. Là n’est
pas la question. Que vous soyez sur l’A4 ou l’A11, le code de la route
est absolument la même, quoique la destination diffère.
D’ailleurs, ce serait réducteur de résumer le bouddhisme
et le christianisme à ces quatre principes. Les différences
portent en fait sur le fond et conditionnent ainsi la finalité.
Par exemple, le premier commandement (Tu n’auras point d’autres dieux)
est " violemment violé " par l’enseignement de Bouddha.
D’abord, le bouddhisme
est totalement étranger au concept même de Dieu personnel
tel que révélé dans la Bible. Bouddha reconnaît
la notion de divinité, mais voici ce qu’il en dit : il y
a trois catégories de divinités : les " divinités
par convention des hommes " telles que les rois, les " divinités
par naissance " qui sont des êtres de nature spirituelle
et les " divinités par purification " qui sont des
Arahants, ceux qui ont atteint l’illumination. Avec tous mes
respects pour Bouddha, je dois dire qu'il se prend quand même
pour Dieu. Ce que la Bible appelle péché.
Or, la Bible nous présente
un Dieu qui se veut unique, qui dit vouloir établir une relation
personnelle avec l’homme, qui s’est fait homme dans la personne de Jésus-Christ,
qui demande que l’on croie en Lui ! Il n’a pas de place dans la
logique bouddhique.
Au fait, est-ce que le
" bien " signifie exactement la même chose chez les
deux maîtres ? Qui décide de ce qui est bien, de ce
qui est mal ? En tant qu’ancienne bouddhiste, j’avais du mal à
croire que le Dieu de la Bible considérait comme un mal le fait
que l’homme ne croit pas en Lui ! Quelle importance, après
tout, si je suis gentille et honnête, n’est-ce pas ? D’un
autre côté, Bouddha considère que c’est un mal subtil
que de " croire " en quelque chose, puisque c’est quand même
un attachement.
Par ailleurs, le principe
du karma rend absurde l’idée d’une rédemption et
vice versa. Dans le bouddhisme, les êtres sont définis
par leur karma. C’est une loi immuable de la nature. Or le pardon de
Jésus rompt le cycle. Le pécheur au lieu de payer son
karma s’en trouve libéré, pire encore, pour cela, il n’a
rien fait de méritoire ! "Il a cru, et cela lui est compté
comme justice" (Galates 3:6) ! Soit le système karmique
est vrai et dans ce cas là la rédemption est vaine, soit
c’est la rédemption qui est vraie et le système karmique
s’écroule. Mais les deux logiques ne peuvent coexister.
La réincarnation
n’a pas de place dans la logique biblique où "il est réservé
aux hommes de mourir une seule fois après quoi vient le Jugement"
(Hébreux 9:27).
Partant de ces différences
fondamentales, les deux voies se développent en s’éloignant.
Dans la pratique, le bouddhisme reconnaît, voire encourage des
choses qui sont littéralement interdites par la Bible, telles
que l’acte de révérence à une statue, l'altération
de la conscience par le vide qui n’a rien à voir avec la méditation
au sens biblique du terme et qui est une porte ouverte aux phénomènes
dits paranormaux dont certains sont condamnés par la Bible comme
occultes (la voyance par exemple).
Regroupés en quelques
points, voici les domaines de divergence principaux :
1) Absence de Dieu
2) Autosuffisance de
l'homme
3) Déification de
l'homme
4) Négation des
affirmations fondatrices de la Bible (création, jugement...)
5) Négation de
l'œuvre rédemptrice de Jésus
6) Pratique des activités
condamnées par la Bible
7) Altération
de la conscience
II.iv Est-ce que le
bouddhisme est vraiment rationnel ?
Nombreux sont les gens
à adopter cette vision panégyrique à l'égard
du bouddhisme : le bouddhisme est intelligent, scientifique, empirique,
tolérant ; il apporte sérénité, sagesse
et spiritualité tout en respectant la liberté de l'homme
; il ne demande pas de croire ; enfin, c'est la religion parfaitement
rationnelle. Est-ce vrai ?
Hormis les fameuses quatorze
questions auxquelles Bouddha ne voulait pas répondre (sur l’éternité,
l’infinité du moi et du monde en particulier), d’autres subsistent
ou sont suscitées par des incohérences internes. Loin
de moi l'intention de discréditer tout l'enseignement du Grand
Eveillé. Mais puisque lui-même invite et incite les
étudiants de sa doctrine à la remettre en question, à
l'expérimenter et à juger par eux-mêmes si elle
est valable, je vous invite à vous joindre à moi dans
ce cheminement.
- anatta Si je dis " tout
est nul ", ma phrase elle aussi est nulle puisqu’elle fait partie
du " Tout ". Tel est le problème généré
par toute généralisation. Dire que " rien n’existe "
peut se raisonner comme suit :
Si je n’existe pas,
si ce que je fais n’est rien, d’où vient le karma ?
Si l’âme
individuelle n’est pas*, comment suis-je venue au monde, autrement
dit : de qui vient le karma que je paie ?
Sommes-nous tous
en train de payer une dette sociale d’une société
fantôme dont nous ne sommes pas propriétaires ?
Rien n’est vrai
– sauf la règle du Dhamma, pourquoi ferait-elle exception ?
Si le Dhamma " existe " au défi de la règle
découlant de lui – pourquoi Dieu ne pourrait-il pas exister
Lui aussi ?
0+0=1 !
* l’âme (viyana)
est un des 5 agrégats qui forment l’être, avec le corps,
la sensation, la perception et la formation mentale. Le tout étant
soumis aux Trois Caractéristiques communes.
2. Et s’il n’y a
pas de réincarnation ?
Comment consoler ceux qui
sont nés misérables dans cette vie-ci, et pour qui l’explication
vient de la vie précédente et l’espoir de la prochaine?
Etranges constations sur
la réincarnation : les Thaïlandais renaissent souvent
en Thaïlande et on n’a jamais vu d’Atlantes ! Alors qu’aux
Etats-Unis, c’est la provenance principale. Beaucoup d’Egyptiens, de
contemporains de Jésus, de Romains, de Français sous Louis
XIV. Pourquoi ne voit-on jamais de Laotiens, de Luxembourgeois?
Plus une nation, une période
suscite l’imagination, plus il y a de renaissances.
Récemment, nous
avons recensé des ex-Tibétains en Thaïlande, comme
par hasard après leur sortie de sept années passées
au Tibet, qui avait fait un tabac et levé la mésentente
séculaire entre le bouddhisme hinayana et tibétain.
Une parole de Bouddha surprendra
beaucoup de nos contemporains. Il a décrit des qualités
requises pour les personnes susceptibles d’atteindre le nirvana.
Ainsi, ces personnes ne doivent pas être atteintes de certaines
infirmités (cécité, surdité, handicap moteur,
etc.) et ne doivent pas être de sexe féminin!
Alors, s’il y a pas de
réincarnation, la moitié des hommes – qui sont des femmes
– est perdue !
3. C’est étonnant
que dans la chaîne de causalité selon Bouddha, il manque
précisément le début. Les questions ontologiques
sont totalement éclipsées, considérées comme
sans importance. D’où vient la première ignorance ?
Qu’ignore-t-elle ? Qui ignore quoi ?
4. Dans la pratique, les
Bouddhistes de toutes dénominations continuent à prier
Bouddha, comme un dieu, lui demandant l’aide, la protection, etc. (par
exemple, le mantra Chinabanchara). Il n’est plus ! A qui
en appelle-t-on ? Et qui répond, en cas de réponse ?
5. L’imputation à
la responsabilité personnelle n’est pas sans danger. Combien
de fois entend-on " c’est son karma " pour justifier le malheur
qui frappe quelqu’un. Cela veut dire aussi : "C’est sa faute,
il ne fait que payer ce qu’il a commis." Et ceci explique bien que
dans de nombreux pays de cette croyance, les inégalités
ne sont jamais remises en question. Par exemple, le système de
castes en Inde.
Ce n’est pas par hasard
que nous n’avons pas inventé la Croix Rouge, ou que le premier
hôpital en Thaïlande a été ouvert par des missionnaires
chrétiens. L’envers principal du système karmique est
cette attitude de résignation fataliste que l'Occident trouve
tellement " zen ".
6. Les savants s’acharnent
à discréditer la Bible mais personne ne semble vouloir
exercer son esprit critique sur les écrits bouddhiques, notamment
les enseignements d’origine qui font autorité parce qu’émanant
du maître lui-même. Or, comment prouver que Bouddha avait
expérimenté l’illumination ? Comment vérifier
qu’il n’est pas revenu dans le samsara après la dernière
mort ? Comment s’assurer d’ailleurs que la transmission a été
fidèle, dès le départ et dans la continuité
de la tradition, surtout lorsque l’on constate de grandes divergences
dans les formes plus récentes du bouddhisme telles que l’école
tibétaine ?
Je voulais en venir à
cette conclusion : qu’il faut autant de foi pour être bouddhiste
que pour être n’importe quoi. C’est un mythe que tout s’explique
et se comprend par la raison humaine.
II.v Le mythe: "Les
gens sont plus gentils en Asie"
Autre mythe : grâce
à l’enseignement de Bouddha, les gens sont plus " gentils "
en Asie. Certes, le Dalaï Lama respire la douceur. Mais il ne faut
pas trop vite oublier que la Chine qui a massacré le Tibet a
été baignée dans le bouddhisme, elle aussi, pendant
environ vingt-trois siècles. Là-bas, on a fait des guerres
et d’autres horreurs, comme ici. Le zen était la religion de
prédilection des guerriers japonais, et il suffit de regarder
le film Ran pour voir s’ils sont tendres. Un épisode resté
célèbre relate qu’un maître, pour montrer l’inexistence
et la non-substantialité de l’être, décapite un
de ses disciples... Nous les Thaïlandais, avons pillé le
Laos et le Cambodge – nos voisins bouddhistes – un nombre de fois considérable,
comme nos voisins bouddhistes de Birmanie nous ont pillés. La
haine religieuse et raciale tue toujours en Sri Lanka, et ce sont bel
et bien les bouddhistes, majoritaires, qui persécutent les Tamouls.
Un scénario semblable existe au Laos où la minorité
chrétienne fait objet de spoliation.
Dans un sens, le bouddhisme,
religion d’état, est aussi inefficace sur le comportement humain
que n’importe quelle religion d’état – du christianisme de l’Espagne
inquisitrice à l’islam de Khomeiny. L’homme a besoin d’un changement
de sa nature, pas d’institution. Il a besoin de naître de nouveau.
Non, on n’est ni plus ni
moins méchant en Asie qu’ailleurs.
Conclusion
C’est mon avis que les
hommes ont beaucoup de valeurs et de problèmes en commun. Nous
sommes tous pécheurs et privés de la gloire de Dieu. Tous
frères dans la souffrance, tous solidaires dans l’inévitable
passage vers l’au-delà. Chacun cherche son chemin comme il le
peut, comme il l’entend, et chacun veut décider pour lui-même
lequel sera le bon, et le sien. Mais moi, j’ai décidé
de suivre Jésus, parce qu’un jour Il est venu me chercher. Nous
avons fait connaissance. Petit à petit j’apprends à mieux
Le connaître, à Lui faire confiance, à L’accepter
tel qu’Il est – tellement autre, tellement saint mais tellement proche.
L’amour d’un Dieu qui se donne sur la croix en rançon de l’humanité
déchue, me dépasse.
Honnêtement, le christianisme
biblique n’est pas un produit de marketing ! Je veux dire par là
qu’il n’a pas été conçu pour flatter l’ego de l’homme,
pour répondre à ses exigences en tant que consommateur
religieux potentiel. Permettez-moi de faire cette comparaison apparemment
insolente. Je crois que l’Occident a poussé un peu trop loin
le consumérisme. La logique " J’achète, je paie donc
j’exige que ça me plaise " s’applique, à mon avis,
à l’explosion de spiritualité contemporaine. Analysez-la
bien. Je suis le sujet. L’acte de croire relève de mon pouvoir.
Je veux choisir (ce qui est normal). Je ne veux pas de contrainte. Je
veux le forfait qui me donne le maximum et qui me coûte le moins,
avec la possibilité de changer aussi souvent que possible. J’entends
prendre ce qu’il y a de meilleur dans chaque menu et composer MON propre
menu.
Mes amis, je crains de
vous décevoir. Mais il ne faut pas confondre le domaine spirituel
avec le marché des téléphones mobiles. Ne croyez
pas que mon Sauveur soit un patron qui m’envoie vers vous pour faire
vendre Sa Bible et qu’Il doit essayer de faire moins cher que son
concurrent le Dalaï Lama ! Cela n’a rien à voir. Aujourd’hui,
le monde vous dit que les hommes sont des dieux en devenir, que la dualité
n’existe que dans l’ignorance, que le péché n’existe pas,
que tous les chemins mènent à la même lumière.
Si cela était vrai, Jésus serait le plus grand menteur
de tous les temps. Et d’ailleurs, je pense que cela se saurait depuis
longtemps ! Nous avons vu ensemble que vingt-trois siècles
de pensée non-duelle n’ont pas amené la Chine à
respecter les droits de l’homme et que six millénaires de civilisation
hindouiste n’ont pas amélioré la condition des intouchables
– et pourtant ils auraient eu le temps de se réincarner !
Ne nous trompons pas. L’enjeu du domaine spirituel, si Jésus
dit vrai, c’est votre âme ! Cela se joue ici et maintenant,
dans cette vie qui est l’occasion unique pour l’homme de choisir où
il veut passer son éternité. "Dieu a tant aimé
le monde qu’Il a donné son fils unique, Jésus, afin que
quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle"
(Jean 3 :16). Pour cela, Dieu appelle à la repentance.
Non, ce n’est pas pour vous culpabiliser, au contraire, c’est pour en
finir, il veut vous rendre libre ! Libre de tous les liens – du
mal que vous avez fait – que vous vous êtes fait, des blessures
subies ou infligées, des chaînes de karma que vous pensez
devoir porter pendant mille ans. Dieu vous appelle à la Nouvelle
Naissance. Cela n’a rien à voir avec la réincarnation.
Une naissance spirituelle marque votre nouvelle vie. Vous renoncez à
votre ancienne vie où vous viviez sans Lui. Vous devenez un enfant
de Dieu, il devient votre Père, votre meilleur ami et votre Seigneur
pour vous sauver, vous accompagner sur Sa route. C’est une histoire
d’amour qui n’a pas de fin.
Je dis souvent que je n’ai
pas adopté une nouvelle religion : je me suis convertie
non pas à une institution – mais à une personne, vous
pouvez tout à fait dire que je suis tombée amoureuse,
à cette différence près que la personne en question
se trouve être Dieu.
Vous pouvez protester "Et
moi, pourquoi Il n’est pas venu me chercher ". Chers amis, si vous
êtes là, c’est parce qu’Il est déjà allé
vous chercher. Vous n’êtes pas venus par hasard. Un ami vous a
invités, peut-être. Mais derrière votre ami, il
y en a un autre qui souhaite vous rencontrer. Si vous le voulez bien.
Note:
Témoignage donné au Club Chrétien
Féminin, le 23 mars 1999. Nous avons volontairement conservé
le style parlé, en effectuant toutefois quelques modifications
mineures pour rendre le texte plus fluide.
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