Dans
la caverne, un prophète de Dieu est assis, solitaire. Cet homme
de Dieu est parvenu à un âge avancé. Il a probablement
plus de 80 ans. Il se sent tout seul. Il a perdu tout espoir en la société.
Quelque quarante jours
auparavant, ce prophète a supplié Dieu de le faire mourir.
Voici ce qu'il avait dû dire au Seigneur : "Cette nation est allée
trop loin. L'Eglise est tellement rétrograde qu'il n'y a plus
aucun espoir. Tous les conducteurs ne sont que des marionnettes entre
les mains du diable. Aucun réveil n'est plus possible. Il n'y
a plus d'espoir. Seigneur, j'en ai assez ! Je T'en prie, prends ma vie
!" (Voir 1 Rois 19 :4).
Qui était ce prophète
? C'était le grand Elie. C'est après avoir remporté
la plus grande victoire de sa vie qu'il avait atteint un tel état
de désespoir.
Vous vous rappelez cette
histoire. Sur le Mont Carmel, Elie avait confronté les 850 faux
prophètes, pour prouver publiquement à qui Dieu allait
répondre. C'était une question de vie ou de mort. 450
de ces faux prophètes servaient le dieu païen Baal. Et les
400 autres servaient les idoles introduites par la méchante reine
Jézabel. Les prophètes de Baal avaient pratiqué
leurs rites démoniaques, dansant, criant, et s'efforçant
de réveiller leur dieu. A la fin de leurs invocations frénétiques,
ces prophètes saignaient à profusion, complètement
épuisés.
C'est alors que s'avança
Elie. Il invoqua simplement le Seigneur, et aussitôt un feu surnaturel
tomba du ciel. Cette flamme dévorante consuma à la fois
le sacrifice offert par le prophète, et les douze cruches d'eau
qu'il avait fait verser tout autour. Le feu consuma même les pierres
de l'autel.
Quelle magnifique manifestation
de la toute-puissance de Dieu ! En voyant cela, les faux prophètes
se mirent à trembler. Et tous les Israélites rétrogrades
présents tombèrent à genoux et crièrent
: "C'est l'Eternel qui est Dieu ! C'est l'Eternel qui est Dieu !" (18
:39).
Elie égorgea ensuite
tous ces 850 faux prophètes ! Un réveil soudain avait
éclaté en Israël ! Le réveil pour lequel Elie
avait prié était enfin venu. Il a dû penser : "C'est
l'heure du Seigneur ! Voilà le début du réveil
pour lequel je prêche depuis si longtemps !"
Elie était survolté
! Il courut devant le char d'Achab pendant près de quarante kilomètres,
jusqu'à Jizréel, la capitale. Il devait penser à
une foule de choses exaltantes : "Qui peut résister à
ce que Dieu a fait aujourd'hui ? Le gouvernement sensuel et impie de
cette nation doit être balayé ! Et Jézabel aussi
! Elle doit sans doute être en train de fuir vers sa cité
de Sidon en ce moment même ! Elle a certainement entendu parler
du feu tombé du ciel, et elle veut sûrement échapper
au jugement du Saint-Esprit ! C'est sans doute le plus grand moment
de toute l'histoire d'Israël !"
Elie était convaincu
que le peuple allait à présent l'écouter. Je crois
qu'il était déterminé à se rendre immédiatement
au Temple abandonné, et à restaurer le vrai culte divin
à Jizréel.
Mais, avant même
qu'il parvienne à Jizréel, il fut abordé par un
messager de la reine Jézabel. La reine lui faisait dire ceci
: "Que les dieux me traitent dans toute leur rigueur, si demain, à
cette heure, je ne fais de ta vie ce que tu as fait de la vie de chacun
d'eux !" (19 :2). Ce qu'elle voulait dire était simple : "Prophète,
tu n'as plus qu'un jour à vivre, avant que je te fasse égorger
de la même manière que tu as égorgé mes prêtres
!"
Moins de vingt-quatre heures
après son incroyable victoire du Mont Carmel, Elie s'enfuit dans
le désert, et il s'assit en tremblant sous un genêt. Dans
son esprit, tout était perdu. Tous ses espoirs de réveil
s'étaient évanouis en moins d'une journée !
Quarante jours plus tard,
nous voyons Elie entrer dans une caverne pour y passer la nuit, tout
seul. Le terme hébreu traduit par "passer la nuit" signifie aussi
"s'arrêter, séjourner". Il implique aussi l'idée
de plainte et d'amertume. Apparemment, Elie avait décidé
que tout était fini. Si le feu miraculeux du ciel ne pouvait
pas ramener au Seigneur un peuple rétrograde, rien ne pourrait
le ramener !
Ensuite, la Bible nous
dit ceci : "Et voici, la parole de l'Eternel lui fut adressée,
en ces mots : Que fais-tu ici, Elie ?" (verset 9). En quelque sorte,
Dieu lui disait : "Qu'est-ce qui te tracasse, Elie ? Pourquoi une telle
attitude ? De quoi te plains-tu ?"
Alors, le prophète
commença à décharger son cœur lourd devant le Seigneur
: "J'ai déployé mon zèle pour l'Eternel, le Dieu
des armées ; car les enfants d'Israël ont abandonné
ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué
par l'épée tes prophètes ; je suis resté,
moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie" (verset 10).
Ce que disait Elie était
en grande partie vrai. Le peuple de Dieu était dans une triste
condition spirituelle. La méchanceté abondait en Israël.
Les vrais prophètes étaient calomniés, et l'on
se moquait de leurs paroles. Pourtant, malgré tout cela, Elie
était resté fidèle. Il était entièrement
consacré à la cause de Dieu, et priait avec ferveur pour
un réveil. Mais il avait tort de penser qu'il était le
seul à porter le fardeau du Seigneur !
Je ne crois pas que c'était
par orgueil qu'Elie avait dit, en fait : "Dans toute cette nation, je
suis le seul prédicateur à haïr encore le péché
et à craindre Dieu !" Je crois tout simplement qu'Elie était
accablé par sa solitude. Je crois qu'il avait fini par dire à
Dieu : "Seigneur, si d'autres sont aussi zélés que moi
pour toi, où sont-ils donc ? Je ne vois personne dénoncer
le péché comme je le fais !"
En fait, les Chrétiens
qui prient beaucoup sont souvent très seuls. Il y en a peu qui
aiment la fréquentation de leurs semblables. Pourquoi ? Parce
que tous ceux qui luttent avec le Seigneur dans la prière partagent
le fardeau de Son cœur. Ils voient ce que Dieu voit. Ils sont capables
de discerner le véritable état spirituel du peuple de
Dieu. Ils sont accablés de voir toutes ces manifestations charnelles
et insensées dans la Maison de Dieu. Cela les pousse à
tomber à genoux et à prier comme priait Elie, le cœur
brisé et angoissé.
Si vous êtes un homme
ou une femme de prière, il vous est probablement arrivé
de vous sentir seul, comme Elie. Peut-être vous lamentez-vous
aussi sur votre nation. Peut-être gémissez-vous en voyant
les flots de sang que l'Amérique a versés en pratiquant
l'avortement. Peut-être, comme Amos, avez-vous crié : "Seigneur,
que jamais je n'éprouve un sentiment de satisfaction, devant
tous les liens qui enserrent Ton Eglise !" Peut-être vous demandez-vous,
comme Elie : "Où sont les vrais hommes de Dieu, et les vrais
pasteurs au cœur brisé et contrit ? Où sont ceux qui croient
encore en la nécessité de se sanctifier, au lieu de se
livrer à toutes ces pratiques charnelles ? J'ai l'impression
d'être un fanatique complètement à côté
de la plaque ! Je T'en prie, Seigneur, fais-moi rencontrer des Chrétiens
qui voient les choses comme je les vois !"
Pensez à présent
à Elie, tout seul dans sa caverne. Il devait se sentir complètement
submergé par son sentiment de solitude. Soudain, il entendit
une petite voix douce lui dire : "Que fais-tu ici, Elie ?" (1 Rois 19
:13). Elie répondit au Seigneur : "… Je suis resté, moi
seul, et ils cherchent à m'ôter la vie" (verset 14).
Cette fois, Dieu lui répondit
: "Tu n'es pas seul, Elie ! Tu vas bientôt rencontrer Hazaël,
mon serviteur, et tu l'oindras comme roi de Syrie. Et tu rencontreras
aussi mon serviteur Jéhu, que tu oindras roi sur Israël.
Tu rencontreras aussi le jeune prophète Elisée, qui entrera
à ton service".
Dieu dit aussi à
Elie : "Je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui
n'ont point fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche
ne l'a point baisé" (verset 18). En fait, Dieu disait à
Elie : "Elie, je connais 7.000 hommes et femmes, qui sont cachés,
et qui n'ont pas laissé entrer dans leur cœur l'esprit de ce
monde. Ils sont demeurés dans mon Esprit et ils croissent en
Lui. Et ils partagent le même fardeau que toi !"
Parmi ces 7.000, il y avait
100 véritables prophètes, qu'un homme de Dieu, Abdias,
avait cachés dans des cavernes. Abdias était un fonctionnaire
de haut rang, qui servait à la cour du méchant Roi Achab.
Il avait caché les cent prophètes dans deux cavernes,
cinquante par caverne, et il les nourrissait avec du pain et de l'eau.
Manifestement, Elie devait
connaître l'existence de ces hommes pieux. Il devait aussi connaître
Michée, ce prophète de Dieu qui avait été
emprisonné par Achab, parce qu'il lui prophétisait des
choses dures (voir 22 :8). Malgré le fait qu'il connaissait tous
ces hommes, Elie était pourtant submergé par son sentiment
de solitude, comme il le prouve par le cri de son cœur.
Ces 7000 fidèles représentent
le "reste saint"
que Dieu prépare aujourd'hui,
avant le chaos qui s'approche.
Dans notre génération,
Dieu possède aussi un reste fidèle, qui ne s'est pas incliné
devant les idoles de notre époque. Pour pouvoir pleinement comprendre
ce concept de "reste", nous devons étudier ce qui se passait
en Israël au temps d'Elie.
Le culte de Baal remonte
à l'époque de la Tour de Babel, sous le règne de
Nemrod. Cet homme impie avait déclaré : "Faisons-nous
un nom !" (Genèse 11 :4). C'est ainsi que Babel commença
à construire un monument à la gloire de la réussite
humaine. Au sommet, il y avait un observatoire, où les astrologues
pouvaient suivre les corps célestes. Ces hommes fiers s'efforçaient
littéralement "d'atteindre les étoiles".
A l'époque d'Elie,
le dieu Baal promettait à ses adorateurs le succès, la
réputation et la prospérité. Ceux qui embrassaient
les pieds de l'idole recherchaient un plein accomplissement dans tous
les domaines du matérialisme et de la sensualité. Qui
étaient ces adorateurs de Baal ? Des membres du peuple élu
de Dieu, d'anciens adorateurs de Yaweh qui avaient rétrogradé.
Comme moi, vous pouvez vous demander comment le peuple de Dieu avait
pu être attiré dans une idolâtrie aussi manifeste.
Tout d'abord, Dieu avait
déjà jugé ces gens, parce qu'ils convoitaient la
prospérité. Ils avaient dû s'enfuir en Egypte, où
ils avaient été confrontés à la pauvreté,
à la faim et à la misère. C'est là qu'ils
avaient remarqué que les adorateurs de Baal étaient bénis
matériellement.
Ils se sont donc dit :
"Nous avions une abondance de nourriture à Jérusalem,
quand nous servions nos idoles. Nous étions bénis et nous
avions du succès, nous n'avions aucune souffrance. Mais, depuis
que nous avons cessé d'adorer ces idoles, nous n'avons rencontré
que des difficultés. Recommençons donc à leur offrir
de l'encens, et à présenter des offrandes à la
Reine du Ciel ! Peut-être obtiendrons-nous à nouveau tout
ce que nous désirons !" (Voir Jérémie 44 :16-19).
Le peuple de Dieu était
tombé sous la séduction d'un puissant "Evangile de la
prospérité". Il avait été saisi par un esprit
de convoitise et de cupidité. Les Israélites ne pensaient
qu'à obtenir des richesses et à être reconnus.
Bien entendu, il n'y a
aucun mal à avoir du succès, si vous agissez conformément
à la volonté de Dieu, si vous restez attachés à
Christ, et si vous donnez avec générosité, en obéissant
à Sa volonté. Mais il y avait en Israël un mélange
impur : les gens servaient l'Eternel, parce qu'ils craignaient Ses jugements,
mais ils convoitaient aussi les biens matériels.
Aujourd'hui encore, nous
voyons que ce même esprit de Baal saisit toute notre nation. A
Wall Street, au fronton de la Bourse Américaine, nous pouvons
voir l'image de ce dieu païen. Il s'agit de la statue en bronze
d'un taureau imposant, censé représenter le marché
boursier. On recherche une prospérité toujours plus grande,
de grandes richesses, la gloire et la réussite humaine. Voilà
les dieux devant lesquels notre nation s'incline !
Réfléchissez
à cela : on considère qu'un homme a réussi s'il
est parvenu à amasser des millions. Il peut alors posséder
assez d'argent pour vivre à l'aise pendant tout le reste de son
existence. Cela lui a peut-être même permis d'acquérir
une certaine reconnaissance personnelle. Je vous le dis, peu importe
si son ménage se brise, s'il sort avec des prostituées,
ou s'il ruine des innocents dans sa recherche de gloire, de puissance
et de richesse. On continuera à juger qu'il a réussi,
selon les critères de notre monde.
Quelle conception fausse
et pervertie de la réussite ! Pourtant, les multitudes ont soif
d'une telle réussite. Dans toute notre nation, résonne
cette question, qui traduit cette soif de richesses : "Qui veut devenir
millionnaire ?"
Cette conception pervertie de
la réussite s'est introduite dans l'Eglise.
Ce même esprit séducteur
de Baal est à l'œuvre dans toutes sortes d'églises en
Amérique. Des multitudes de Chrétiens sont motivés
par le désir ardent de la réussite. Ils sont poussés
à adopter un style de vie luxueux, tout en s'enfonçant
dans des abîmes de dettes.
Cet esprit a fait adopter
dans l'Eglise les mêmes critères de réussite que
dans le monde. Récemment, un mouvement pentecôtiste canadien
a organisé un séminaire pour "pasteurs qui ont réussi".
Il était précisé que seuls pouvaient s'inscrire
les pasteurs d'églises d'au moins mille membres ! Apparemment,
c'était le nombre qui était leur seul critère de
réussite !
J'ai observé quelque
chose de semblable quand j'ai commencé à travailler avec
les gangs et les drogués de New York. On m'avait présenté
à un évangéliste célèbre, qui conduisait
une croisade dans une église locale. Une phrase de cet homme
m'avait choqué. Il m'avait dit : "Si tu n'y arrives pas avant
d'avoir cinquante ans, tu ne décrocheras jamais le gros lot !
Il me reste cinq ans pour atteindre mon but. En ce moment, je travaille
à une série télévisée qui représente
peut-être ma dernière chance d'atteindre mon objectif !"
J'avais été
abasourdi. Que voulait dire cet homme en me parlant "d'y arriver" ?
Recherchait-il la notoriété et la gloire ? Pour moi, "y
arriver" signifiait plutôt "avoir assez d'argent pour payer mes
factures d'électricité au Centre de Teen Challenge". Cela
pouvait aussi signifier "trouver un nouveau drogué qui accepte
que Jésus le délivre".
Nous mesurons trop souvent
la réussite d'un ministère au nombre de membres de son
église, ou à la taille de son budget. Si vous demandez
à un Chrétien de vous dire de quelle manière Dieu
l'a béni, il vous dira sans doute : "Le Seigneur m'a donné
une nouvelle voiture, une belle maison, un bon salaire". Pourtant, à
une autre époque, ce même Chrétien aurait pu vous
dire : "Dieu m'a béni en me donnant un fardeau pour la prière,
et une nouvelle vision des âmes perdues. Il m'a donné une
nouvelle soif pour Lui !"
Voici ce que Jésus
dit à propose de ceux qui deviennent tièdes : "D'autres
reçoivent la semence parmi les épines ; ce sont ceux qui
entendent la parole, mais en qui les soucis du siècle, la séduction
des richesses et l'invasion des autres convoitises, étouffent
la parole, et la rendent infructueuse" (Marc 4 :18-19). En un mot, tout
ce qui nous empêche de bien marcher avec Jésus est un péché.
Si nous laissons un désir impie dominer notre cœur, un besoin
de réussite, d'argent ou de reconnaissance, cela nous conduira
à nous incliner devant Baal. Nos yeux spirituels deviendront
aveugles, et nous perdrons notre zèle pour Jésus.
En Israël, les temples de
Baal étaient bondés.
Les Israélites remplissaient
les églises de Baal, à la recherche du succès et
de la prospérité. Bien vite, cette Eglise rétrograde
fut gagnée par une corruption innommable. C'est ce que dit le
Seigneur à Elie, en parlant avec fierté de ces sept mille
qui ne s'étaient pas inclinés devant Baal : "Je me suis
réservé 7.000 saints justes ! Ils ont résisté
à toute convoitise pour la gloire et le succès ! Ils m'appartiennent
totalement !"
Nous devons être
reconnaissants à Dieu pour tous les grands héros de la
foi : les prophètes zélés comme Elie, les lutteurs
dans la prière comme Daniel, les hauts fonctionnaires puissamment
utilisés comme Abdias, et tous ceux qui ont accompli de grands
exploits, comme David et Déborah. Je crois que nous devons étudier
leurs exemples, pour discerner les secrets d'une vie agréable
à Dieu.
Pourtant, combien de Chrétiens
cherchent réellement à imiter ces 7.000 serviteurs de
Dieu anonymes, qui ont refusé de s'incliner devant Baal ? De
tels hommes et femmes de foi inconnus sont rares ! En vérité,
je crois que le reste fidèle que Dieu S'est réservé
n'est pas aussi important que nous pourrions le penser. La Bible dit
très clairement qu'au sein de chaque génération
impie, seul un faible reste demeure fidèle. En outre, dans les
jours qui viennent, qui seront des jours de chaos, l'Eglise verra de
nombreux Chrétiens tomber dans l'apostasie.
Paul a écrit : "De
même aussi dans le temps présent il y a un reste, selon
l'élection de la grâce" (Romains 11 :5). Jésus Lui-même
a dit : "Entrez par la porte étroite. Car large est la porte,
spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il
y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la
porte, resserré le chemin qui mènent à la vie,
et il y en a peu qui les trouvent" (Matthieu 7 :13-14).
Voyez-vous, ce ne sont
pas seulement les prières d'Elie qui ont fait tomber le feu du
ciel. Ce furent aussi les cris de ces 7.000 fidèles anonymes,
qui aimaient Dieu et qui priaient. Ils se réunissaient en cachette,
et priaient dans les champs. Certains servaient peut-être dans
la maison d'Achab, inconnus de tous sauf du Seigneur. Ils sont restés
fidèles à l'appel qu'ils avaient reçu : intercéder.
Et Dieu les a entendus.
Quels sont les critères
de la réussite, du point de vue de Dieu ?
Pour Dieu, le succès
n'est rien d'autre que la fidélité complète de
ceux qui Le servent. De tels serviteurs ne cherchent pas à "y
arriver". Ils ne désirent aucune sécurité terrestre.
Leur seul désir est de connaître leur Seigneur et Le servir.
Pensez à ces cent
prophètes cachés par Abdias. Ils ont vécu cachés
dans des cavernes pendant au moins trois ans et demi, tout au long d'une
terrible famine. Ces hommes n'avaient aucun ministère public.
Ils vivaient complètement cachés, oubliés par la
plupart des gens. Ils n'ont même pas pu partager la victoire d'Elie
sur le Mont Carmel. Le monde aurait certainement considéré
que ces hommes étaient des ratés, des gens insignifiants
qui n'avaient rien accompli de sérieux.
Pourtant, le Seigneur avait
accordé à ces fidèles serviteurs un don précieux
: le temps ! Ils ont eu des jours, des semaines, et même des années
pour prier, étudier, croître, et servir le Seigneur. Voyez-vous,
Dieu les préparait pour le jour où Il allait les libérer
pour exercer un ministère en faveur de Son peuple. En vérité,
ce sont ces hommes qui allaient s'occuper de tous ceux qui devaient
revenir à Dieu grâce au ministère d'Elie.
Il y a des années,
le Seigneur m'avait aussi accordé ce don béni du temps
disponible. Avant de devenir pasteur, je pouvais aller dans les bois,
et prêcher aux oiseaux et aux arbres. Je n'avais ni programmes,
ni plans, ni rêves. Je n'avais qu'un seul désir : connaître
le cœur de Dieu. Je priais donc chaque jour, cherchant et servant le
Seigneur. Et j'annotais ma Bible d'un bout à l'autre.
Plus tard, en tant que
jeune pasteur maigre et inexpérimenté, je dus m'occuper
d'une petite assemblée dans une petite ville de la Pennsylvanie.
Nous avions nos réunions dans un bâtiment indéfinissable
dont le toit était en papier goudronné. Notre assemblée
était surtout composée de fermiers et de mineurs de charbon.
J'étais complètement inconnu. Grâce à l'exemple
de mon père et de mon grand-père, qui savaient prier,
Dieu avait déjà fait de moi un homme de prière.
Aujourd'hui, je peux dire honnêtement que toutes les bénédictions
que j'ai reçues sont dues à ces précieux moments
passés avec le Seigneur, tôt le matin.
J'étais caché.
Personne ne me voyait. Mais Dieu connaissait mon adresse ! J'utilisais
mon temps avec sagesse. Aujourd'hui, j'exhorte tous les jeunes pasteurs
à faire de même. J'entends souvent des jeunes pasteurs,
dans tout le pays, qui sont désespérés parce qu'ils
ne peuvent pas trouver une place pour exercer leur ministère.
Voici ce que je leur conseille : "Cessez de chercher une place pour
exercer votre ministère ! Passez plutôt votre temps à
chercher Dieu. Il sait où Il peut vous trouver ! Il vous convoquera
Lui-même quand Il verra que vous êtes prêt ! Oubliez
ce que font les autres. Ils peuvent vous sembler faire beaucoup plus
de grandes choses que vous. Mais, en vérité, votre plus
grand ministère, c'est la prière. Efforcez-vous d'avoir
du succès devant le trône de Dieu ! Si vous servez le Seigneur,
et si vous priez pour les autres, Dieu considèrera que vous remplissez
bien votre ministère. Tout véritable ministère
est fondé sur la prière".
Sachez si vous faites partie de
ces 7000 qui n'ont pas plié le genou devant Baal !
Dans toute la Bible, nous
savons que le nombre 7 est associé au plan éternel de
Dieu. Je crois donc que ce chiffre, 7.000, révélé
par le Seigneur à Elie, concerne tous ceux qui font partie de
Son reste fidèle. Le peuple que Dieu Se réserve peut représenter
aussi 7 millions ou 70 millions de personnes. Ce qui importe pour le
Seigneur, c'est qu'ils Lui soient entièrement consacrés.
Quelles sont donc les caractéristiques
de ce reste fidèle ? En voici trois bien précises :
- Un engagement ferme à rester
attaché au Seigneur.
Tout Chrétien
qui appartient au reste fidèle est absolument décidé
à nager à contre-courant, au milieu de ce monde corrompu.
Les 7.000 fidèles
de l'époque d'Elie sont restés fidèles, malgré
la grande apostasie d'Israël. Leur société était
avide de sensualité. Même leurs amis et les membres de
leurs familles s'étaient tournés vers l'idolâtrie.
Pourtant, en dépit de la puissante séduction qui les
environnait, ces 7.000 ont pu résister à ce courant.
Ils ont subi la honte, les privations et la persécution. Ils
n'avaient pas de Bible. Ils n'entendaient pas de prédications.
Ils n'avaient pas de communion fraternelle autour d'eux. En vérité,
plus leur société s'avilissait, et plus ils devenaient
justes.
Elie savait que les masses
avaient le cœur partagé. Elles voulaient une mesure de Dieu,
tout en gardant l'esprit du monde. Elie les confronta, et leur dit
: "Jusqu'à quand clocherez-vous des deux côtés
? Si l'Eternel est Dieu, allez après lui ; si c'est Baal, allez
après lui !" (1 Rois 18 :21).
Avez-vous clairement
pris votre décision de vous engager pour Jésus ? Peut-être
craignez-vous de couper les ponts avec ceux que vous fréquentiez
auparavant ? Vous voulez Christ, mais vous voulez aussi garder quelque
chose de votre ancienne vie. Je vous le dis, cela ne marche pas !
Cela ne servira qu'à vous faire aspirer à nouveau par
votre passé. Vous ne pourrez jamais témoigner à
des pécheurs, si vous buvez vos liqueurs fortes avec eux, ou
si vous riez en écoutant leurs histoires sales !
Paul nous a avertis :
"C'est pourquoi, sortez du milieu d'eux, et séparez-vous, dit
le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous
accueillerai" (2 Cor. 6 :17). Il faut donc que vous commenciez par
vous engager fermement, en déclarant : "Je me moque de ce que
les autres vont dire ou faire ! J'appartiens au Seigneur ! Je refuse
de céder à l'esprit impie de ce monde !"
- Une volonté de vous identifier
aux pauvres.
La tendance de notre
société est de vouloir s'associer aux riches et aux
gens qui réussissent. A l'inverse, cherchez à vous associer
à ceux qui souffrent.
Comme Abdias, il se peut
que vous ayez atteint une position sociale élevée. Cet
homme de Dieu était un haut fonctionnaire dans la maison de
Jézabel. Mais il était déterminé à
ne craindre que le Seigneur. Il a prouvé que son cœur était
avec ceux qui souffraient, en prenant soin de ces 100 prophètes
misérables et souffrants.
Je bénis le Seigneur
pour tous les Chrétiens qui ont réussi socialement.
Notre ministère est béni par les dons généreux
de ceux qui ont réussi financièrement, mais qui aiment
aussi s'identifier avec les besoins des pauvres. Pourtant, je vous
pose une question : "Pouvez-vous vous identifier avec le verset suivant
?" : "Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre
les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre
les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles
qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire
à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se
glorifie devant Dieu" (1 Cor. 1 :27-29).
Il n'y a pas beaucoup
de riches dans l'Eglise de Jésus-Christ. Le Seigneur Lui-même
a dit : "Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer
dans le royaume de Dieu !" (Luc 18 :24). Pourquoi ? Parce que trop
peu de riches acceptent de s'identifier aux méprisés
de ce monde, que Dieu a appelés et élus.
Je pense à certains
visiteurs riches, qui ont apprécié nos cultes de louange
dans notre église de Times Square, mais qui ne voulaient pas
que leurs amis sachent qu'ils étaient venus chez nous. Il y
a trop de pauvres dans nos réunions, trop de races différentes,
trop de choses inattendues ! Finalement, ces personnes ont préféré
se fixer dans une église socialement plus reconnue.
Je pense aussi à
cette chère sœur qui distribue des traités d'évangélisation
non loin de nos bureaux. Elle parle un mauvais Anglais, et elle ne
s'habille pas à la dernière mode. Quand je l'ai rencontrée
récemment dans la rue, le Seigneur m'a poussé à
lui donner une petite offrande. Mais quand elle vit l'argent dans
ma main, elle sourit et me dit : "Oh, non ! J'apporterai ma dîme
demain !" Elle pensait que je lui rappelais qu'elle devait payer sa
dîme !
Tout en faisant le travail
du Seigneur, elle pensait qu'elle devait se rendre à l'église
pour payer sa dîme ! Elle ajouta rapidement : "Pasteur, le Seigneur
m'a gardée !" Elle fait partie du reste fidèle, mais
elle ne le sait sans doute même pas.
J'ai entendu certains
visiteurs bien habillés faire cette remarque : "Cette femme
donne une mauvaise image de l'église. Elle est mal habillée,
et elle sait à peine parler l'Anglais". Je leur ai dit : "Si
vous voulez faire partie du faible reste fidèle, vous feriez
mieux d'accepter la compagnie de cette femme ici sur la terre ! Autrement,
Jésus vous dit que vous ne pourrez pas être avec elle
dans la gloire. Elle brille déjà comme une étoile
ici-bas !"
- Une ferme espérance.
Les 7000 fidèles de l'époque
d'Elie ont tout enduré, parce qu'ils espéraient la
venue d'un jour de délivrance. De même, aujourd'hui,
l'espérance bénie de l'Eglise est le prochain retour
de Jésus. Il suffira d'une seule sonnerie de trompette pour
que cessent toutes les œuvres impies. Le Seigneur mettra définitivement
fin à tous ces meurtres de bébés, à
toutes ces perversions étalées sans vergogne, à
tous ces génocides ethniques.
Bien entendu, nous devons évangéliser,
exercer notre ministère, et travailler pendant qu'il fait encore
jour. Mais, en même temps, nous devons vivre dans l'espérance
du retour de Jésus, notre Roi. Il vient instaurer un nouveau
monde, qu'Il dirigera depuis Son trône éternel.
Vous reconnaissez-vous
dans ces trois caractéristiques ? Dans l'affirmative, vous faites
partie du faible reste fidèle ! Et Dieu est fier de vous ! "En
voilà un qui m'a donné tout son cœur ! Il a les yeux fixés
sur moi ! Et il m'appartient totalement !"
Référence:
Message donné en 2001 à Times Square Church, New York,
Etats-Unis
Source: Parole
de Vie - L'original en anglais
peut être trouvé sur le site http://www.searchlight-missions.org/light_for_life/a_holy_remnant.html
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