Je
voudrais vous parler d’un serviteur oint de Dieu qui haïssait le péché
plus que quiconque. Sa haine pour le mal était si passionnée, si intense.
Il était prêt à tuer tout transgresseur. Je parle de Saül, le premier
roi d’Israël ! Personne dans l’Ancien Testament n’exprimait de plus
grande haine pour le péché que Saül.
Les Philistins avaient
envahi Israël. Peut-être pour tester les résolutions du roi nouvellement
établi. Ils attaquèrent Israël sur trois flancs en même temps.
Un sentiment de lâcheté
s’étendit parmi les soldats d’Israël et ils commencèrent à s’enfuir
dans les cavernes, derrière les rochers pour se cacher de l’ennemi.
Saül n’avait plus que six cents combattants avec lui. Les troupes ennemies
étaient beaucoup plus puissantes et de plus les combattants d’Israël
étaient très mal armés. « Il arriva qu’au jour du combat, il ne se trouvait
ni épée, ni lance entre les mains de tout le peuple qui était avec Saül
et Jonathan ; il ne s’en trouvait qu’auprès de Saül et de Jonathan,
son fils. » (1 Samuel 13:22) Saül et son armée hétéroclite étaient assis
sous quelques arbres, se demandant quoi faire.
Mais, entre-temps, Jonathan
et son porteur d‘armes s’éloignèrent du camp pour préparer leur propre
stratégie. Ce jeune fils de Saül était un homme de Dieu, plein de foi.
Il dit à son aide : « …car rien n’empêche l’Eternel de sauver au moyen
d’un petit nombre comme d’un grand nombre. » (1 Samuel 14:16)
Les deux hommes se faufilèrent
jusqu’à un endroit près de Mishmash où ils virent un groupe de soldats
philistins sur une colline escarpée au-dessus d’eux. Jonathan se leva,
s’exposant aux soldats ennemis et ceux-ci le défièrent de s’approcher.
Tant bien que mal, Jonathan et son premier porteur d’armes réussirent
à grimper jusqu’en haut des rochers et surprirent les soldats ennemis
qui ne croyaient pas cela possible. Presque instantanément, les deux
hommes abattirent vingt Philistins.
Quand la bataille fut
terminée, le reste des soldats philistins fut pris de panique et s’enfuit.
Le seul passage possible pour leur fuite était fort étroit et les soldats
se trouvèrent bloqués entre les rochers. La Parole dit qu’ils tremblèrent
et qu’ils commencèrent même à se battre entre-eux : «l’effroi se répandit
au camp, dans la contrée et parmi tout le peuple ; le poste et ceux
qui ravageaient furent également saisis de peur, le pays fut dans l’épouvante.
C’était comme une terreur de Dieu. Les sentinelles de Saül, qui étaient
à Guiba de Benjamin, virent que la multitude se dispersait et allait
de côté et d'autre" (1 Samuel 14:15-16).
L’un des gardes de Saül
entendit le bruit. Regardant vers le bas, dans la vallée, il vit les
deux hommes qui firent s’enfuir les Philistins. Il appela Saül qui vint
regarder la scène. Saül ne pouvait reconnaître son fils et voulut savoir
qui étaient les deux soldats. Alors il ordonna à ses officiers de compter
les hommes. « Vérifiez qui manque à l’appel. » Le compte fut fait et
un soldat vint dire à Saül que Jonathan et son porteur d’armes manquaient.
A cette annonce, Saül et toute son armée se joignirent au combat. Ils
arrivèrent à chasser tous les Philistins. Néanmoins, Saül donna un ordre
sans réfléchir. Il dit à ses soldats : «…maudit soit l’homme qui prendra
de la nourriture avant le soir, avant que je ne sois vengé de mes ennemis
! » (1 Samuel 14:24)
Il avait ordonné
que personne ne s’arrête pour manger avant la fin du combat ! C’était
un ordre stupide. Naturellement, Jonathan et son porteur d’armes ne
l’avaient pas entendu. Et tandis qu’ils combattaient dans un endroit
boisé, Jonathan arriva près de quelques arbres où il y avait une coulée
de miel. Il pointa son bâton dans ce miel et en goûta. Immédiatement
sa vue s’éclaircit et ses forces revinrent pour le combat.
Cette nuit, après le
combat, les soldats d’Israël prirent les animaux de l’ennemi et les
abattirent à même le sol pour en manger. Ils ne laissèrent pas drainer
le sang et mangèrent de la viande contenant encore du sang. Ces deux
actions étaient tout à fait contraires à la loi. Quelqu’un vint rapporter
l’affaire à Saül qui était horrifié. Il savait que la loi commandait
de tuer les animaux sur une pierre et d’en drainer tout le sang avant
d’en manger. Soudainement, il fut rempli de colère et d’indignation.
Il donne l’ordre à tous de s’assembler autour de lui et il rugit : «
… vous commettez une infidélité ; roulez à l’instant vers moi une grande
pierre. » (1 Samuel 14:33)
Saül disait : « Dieu
est offensé ! Vous l’avez attristé ! Vos transgressions sont de flagrants
péchés ; Vite, il n’y a pas de temps à perdre ! Amenez-moi votre bétail
qui sera tué sur la pierre. Laissez le sang s’en écouler et ne mangez
pas de viande contenant du sang. Faites-le selon la loi ! »
Je peux imaginer la scène.
Saül est là près de la pierre servant d’autel et les soldats s’avancent,
gênés, tels des agneaux. Saül balance la tête et dit à ses capitaines
: « Comment ont-ils pu faire cela ? Sont-ils vraiment stupides ? Je
ne peux permettre à la colère de Dieu de s’abattre sur cette nation
! La situation doit être rectifiée.» Il était outragé.
Cette nuit là, les soldats
étaient fatigués, traumatisés par le combat et les événements, mais
comme ils n’avaient pas encore liquidé tous les Philistins, Saül ordonna
qu’ils poursuivent l’ennemi toute la nuit. Il dit : « Nous ne dormirons
pas cette nuit. Nous allons nous battre jusqu’à ce que je sois vengé
! » Le grand prêtre, néanmoins lui suggéra : « Consultons d’abord le
Seigneur » La Bible dit : « Et Saül consulta Dieu : Descendrai-je près
les Philistins ? Les livreras-tu entre les mains d’Israël ? Mais à ce
moment-là Il ne lui donna point de réponse. » (1 Samuel 14:37)
Une fois de plus, la
haine de Saül pour le péché était intense. Il était fou furieux. « Dieu
ne parle pas car Il est en colère contre nous ! Quelqu’un a péché et
je vais découvrir de qui il s’agit. Je ne permettrai pas le péché parmi
le peuple de Dieu. Alignez-vous, le peuple d’Israël d’un côté et mon
fils et moi de l’autre. » La Parole dit qu’ils tirèrent au sort et que
le sort tombe sur Saül et Jonathan. « … Jonathan et Saül furent désignés,
… » (1 Samuel 14:41)
Le roi et son fils de
trouvèrent isolés et Saül se tourna vers Jonathan et dit : « Déclare-moi
ce que tu as fait … » (1 Samuel 14:43) Qu’as-tu fait, Jonathan ? Quel
péché as-tu commis ? Il faut savoir que Saül avait dit à son peuple
: « Que Dieu m’aide, même si le coupable est mon propre fils, il mourra
! » Quelle rage contre le péché !
Jonathan regarda son
père d’un regard incrédule et demande : «tu veux dire que tu vas me
tuer parce que j’ai mangé un peu de miel ? » Mais Saül reste imperturbable
et garda ses positions de haine contre le péché et cria : « Que Dieu
me traite dans toute sa rigueur si tu ne meurs pas, Jonathan !» (1 Samuel
14:44) et il commanda à ses officiers de prendre Jonathan et de l’exécuter.
Heureusement, les soldats s’avancèrent et vinrent à son secours !
Frères et sœurs bien-aimés,
voici l’image d’un serviteur de Dieu exprimant une haine sans compromis
pour le péché. Mail il y a quelque chose de tragiquement erroné dans
cette façon d’agir ! Voyez-vous, Saül haïssait le péché dans la congrégation,
dans sa famille. Mais il excusait le péché dans son propre cœur ! Il
haïssait uniquement le péché des autres.
Saül aurait dû être en
deuil pour ses propres péchés. Il venait de rencontrer le prophète Samuel
qui lui avait dénoncé la situation de péché dans laquelle
il se trouvait. Le prophète l’avait repris pour sa sottise, sa désobéissance,
son impatience et sa rébellion. A ce point, Saül aurait dû dire : «
Si quelqu’un a besoin de jugement, c’est bien moi ! » Mais il avait
une espèce de rage pour la sainteté de Dieu et contre les erreurs de
son peuple !
Je désire faire le lien
entre ces situations et ce qu’il y a actuellement derrière le mouvement
appelé «Domination du Royaume » en Amérique. La force motrice derrière
la doctrine de ces «reconstructionistes », ceux qui veulent se référer
aux lois de l’Ancien Testament, c’est la haine profonde contre les péchés
en Amérique.
Les dirigeants principaux
du «reconstructionisme » disent que notre société est pourrie, décadente,
hors contrôle et que le seul moyen de retrouver l’ordre est de retourner
vers la loi. Littéralement, ils veulent reprendre les commandements
de Moïse : «Jeter les pierres aux personnes coupables d’avortement,
et aux femmes qui se sont fait avorter ; faire comme les islamistes
et couper les mains aux voleurs, et donner quarante coups sur le dos
de ceux qui abusent les autres ; condamner à mort tous les violeurs
et revendeurs de drogue,… Aucune miséricorde, pas de compassion pour
les transgresseurs !
Voyez la rage contre
le péché. Mais, typiquement, il n’est pas question de punition contre
leurs propres péchés !
L’un des écrivains principaux
du groupe des «Reconstructionistes » a critiqué à plusieurs reprises
les prophéties dont je parle dans mon livre «Set the Trumpet to thy
Mouth » (Sonne la Trompette et Avertis Mon Peuple, éditions
VIDA). Il m’a écrit des lettres pleines de venin à plusieurs reprises.
Lorsque je les ai lues, j’avais peine à croire qu’elles avaient été
écrites par un chrétien. Cet homme écrit livre après livre contre le
péché en Amérique, et néanmoins il trouve normal de fumer et de boire
! Il dit avoir le «fardeau de purifier la société actuelle » mais refuse
de se purifier lui-même ! J’appelle cela le syndrome de Saül qui est
caractérisé par la haine du péché dans la société, du péché dans l’Eglise,
du péché chez les autres, mais sans un seul regret pour ses propres
péchés.
Même
le plus juste d’entre nous a tendance
à haïr le péché des autres
tout en restant aveugle vis-à-vis de son propre péché !
David était un homme
de Dieu qui haïssait le péché de toutes des forces. Il disait : « Vous
qui aimez l’Eternel, haïssez le mal…» (Psaumes. 97:10). Néanmoins, ce
même homme commit adultère avec Bath-Sheba ! Et il envoya son mari à
la mort.
La Bible dit que Bath-Sheba
«pleura son mari » (2 Samuel 11:26). Imaginez la peine et le sentiment
de culpabilité que cette pauvre femme a dû ressentir ! Elle avait trompé
son mari et maintenant elle l’avait perdu. Je ne crois pas qu’elle ait
pu imaginer que c’était son amant David qui avait comploté la mort de
son mari.
Le péché de David avait
«déplu à l’Eternel » (2 Samuel 11:27). Il avait séduit Bath-Sheba, avait
planifié la mort de son mari, et puis l’avait trompée en faisant semblant
d’être bon en l’épousant. Alors, dix mois plus tard, Dieu envoya Nathan,
le prophète, pour s’occuper du péché de David (voir 2 Samuel 12).
Nathan vint à la cour
de David faisant semblant de représenter un pauvre homme qui avait été
trompé. Il dit au roi : « Il y a un homme dans ce royaume qui est très
riche. Et l’un de ses amis vint lui rendre visite. L’ami avait faim
après la longue route et avait besoin d‘être restauré. Cet homme riche
avait beaucoup de bétail. Son voisin, par contre, n’avait qu’un petit
agneau. De plus, cet agneau était l’animal de la famille et mangeait
et dormait avec cette famille. Plutôt que d’envoyer ses serviteurs chercher
l’un de ses propres agneaux, cet homme riche choisit d’aller voler l’agneau
de son voisin, le tua et le donna à manger à son ami."
David était outragé.
Il dit à Nathan : « Alors cet homme est mort ! Il mérite la mort. »
Et il ajouta encore : « Cet homme réparera sa faute ! » Il était enragé
contre ce péché. Oh, comme il haïssait ce péché !
Vous voyez, frères et
sœurs bien-aimés, à quel point le péché non confessé d’un enfant
de Dieu peut produire une indignation contre les péchés des autres !
Si vous avez des péchés cachés, comme David en avait, vous sentirez
une indignation contre les péchés des autres. Les péchés cachés donnent
naissance à un «esprit religieux », c’est à dire un esprit de jugement.
Il y a longtemps, lors
d'une conférence sur la repentance, la femme d’un pasteur vint vers
nous. Elle nous confia que son mari était très connu dans les églises
comme un prédicateur pieux. Il crie contre le maquillage des femmes,
les vêtements indécents, le cinéma. Mais c’est un imposteur : il est
lui-même esclave de la pornographie. Il ne fait jamais face à son propre
péché ! Cet homme prêchait le légalisme pour couvrir ses propres péchés.
Jésus dit : « Car on
vous jugera du jugement dont vous jugez et l’on vous mesurera avec la
mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil
de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou,
comment peux-tu dire à ton frère : "Laisse-moi ôter une paille
dans ton œil", toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite,
ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter
la paille de l’œil de ton frère » (Matthieu 7:2-5)
L’apôtre écrit : « Toi
donc qui enseignes les autres, tu ne t’enseignes pas toi-même ! Toi
qui prêches de ne pas dérober, tu dérobes ! Toi qui dis de ne pas commettre
d’adultère, tu commets l’adultère ! Toi qui as en abomination les idoles,
tu commets des sacrilèges ! » (Romains 2:21-22).
Je crois que tous les
chrétiens recherchant la sainteté doivent avoir une vraie haine du péché.
Et tout berger doit crier contre le péché et les compromis. Mais une
haine pure du péché doit venir d’un cœur qui a été exploré et jugé lui-même
!
David dénonçait
le péché et les compromis. « Eternel, n’aurais-je pas de la haine pour
ceux qui te haïssent, du dégoût pour ceux qui s’élèvent contre toi ?
Je les hais d’une parfaite haine, ils sont pour moi des ennemis. » (Psaumes
139:21-22)
Cette exclamation courageuse
venait d’un esprit brisé et repentant, parce que David avait examiné
son propre cœur au préalable! Dans les versets suivants, il dit : «
Sonde-moi ô Dieu, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une
mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (Psaumes
139:23-24).
Nous sommes tellement
peu conformes à l’image de Jésus lorsque nous haïssons le péché chez
les autres. Nous voulons que le jugement tombe sur eux, mais Dieu veut
de la miséricorde. Nous voulons attirer les flammes du ciel sur les
transgresseurs mais Dieu veut pardonner et se réconcilier avec tous
les pécheurs.
Je n’aurais jamais pu
être un prophète prêchant la miséricorde au roi Manassé. Il couvrit
Jérusalem de sang en envoyant des milliers de bébés hurlants à l’estomac
de Moloch. Si Dieu m’avait envoyé vers cet homme pour l’encourager et
pour se réconcilier, je l’aurais attaqué avec fureur.
Et pourtant, la Bible
nous dit que Manassé se repentit ! Même ainsi, je n’aurais pas cru en
ses larmes. Je n’aurais entendu que les cris des bébés. Et tout ce qui
m’aurait préoccupé aurait été ce qu’il avait fait pour corrompre cette
société. A cause de cette attitude, je n’aurais pas vu la terreur dans
ses yeux ou entendu ses cris d’effroi. Je n’aurais pas cru que Dieu
pourrait continuer à aimer et à pardonner un tel vil pécheur. Mais Il
le fit. Et la Parole dit qu’il manifesta de la miséricorde envers Manassé.
Nathan
le prophète nous montre comment Dieu
traite les saints tombés dans le péché !
Nathan savait que David
avait péché. Il savait que David trempait dans le meurtre, le mensonge,
la tricherie. Malgré cela, il n’était pas pressé de l’accuser. Il voulait
le sauver !
Nathan n’alla pas à la
cour de David pour chuchoter à ses serviteurs et leur dire : « Nous
devons prier pour le roi. Une femme essaye de le séduire et il est pris
dans son piège. J’ai un tel fardeau pour David ! » Non !
Ne soyez pas naïfs, ce
type de parole est tout simplement du commérage ! Et c’est encore pire
par le fait que ces paroles sont enveloppées dans des mots pieux tels
que «prière », «soucis ». Que Dieu soit miséricordieux envers ceux qui
sèment ce genre de paroles ! Je n’aimerais pas être à leur place !
Je crois que Nathan,
au contraire, passa des mois de prière pour David. Il haïssait vraiment
le péché de David. Il savait aussi que Dieu n’aime pas le péché et que
le péché a toujours de graves conséquences. Et il savait que David vivait
un mensonge. Nathan connaissait la crainte de David. David avait refusé
d’aller au combat ; il se cachait au palais. Il avait peur qu’une flèche
ennemie ne l’atteigne et qu’il ne meure en devant faire face à Dieu
dans son état actuel de péchés non confessés.
Je veux insister sur
un point : c’est Dieu qui fit le premier pas vers David ! Il prit l’initiative
de faire le premier pas vers la réconciliation.
Voyez-vous, quand les
croyants pèchent contre le Seigneur, nous avons tendance à nous cacher
loin de Lui. Nous nous sentons de peu de valeur, comme si nous n’allions
jamais pouvoir atteindre sa sainte norme. Alors, on se cache, comme
Adam et Eve se cachèrent après avoir péché. Mais Dieu alla les trouver
et leur demanda tendrement : « Pourquoi vous cachez-vous de moi ? »
En d’autres termes : « Pourquoi essayez-vous de détruire notre communion
? »
De même, Dieu envoya
Nathan à David. La communion intime avec son serviteur Lui manquait.
Mais David se cachait de Dieu à cause de son sentiment de culpabilité,
de sa crainte. Alors Dieu attendit et attendit jusqu’à ce qu’Il dise
finalement : « S’il ne vient pas à Moi, j’Irai à lui. » Alors il envoya
Nathan. Et c’est dans cette approche vers David que nous découvrons
Son cœur envers tous les chrétiens tombés dans le péché.
Au début de mon ministère,
je prêchais tout à fait différemment à propos de Nathan. J’ai encore
l’enregistrement de cette prédication, et je grince des dents lorsque
je m’entends maintenant car je n’avais pas prêché dans un bon esprit.
J’étais enragé contre le péché et ne me laissais pas guider par la miséricorde
de Dieu ! Je m’exclamais : « Voilà David, croyant qu’il s’en est bien
tiré malgré son péché. Il continue ses affaires comme si de rien n’était,
comme s’il n’avait rien fait de mal. Mais voici qu’arrive le puissant
messager de Dieu, Nathan, plein de zèle. Il s’avance et raconte à David
l’histoire de l’agneau volé. Puis, il regarde David droit dans les yeux
et s’exclame : « Cet homme c’est toi ! Tu as transgressé les lois de
Dieu et apporté la honte sur Son Nom. C’est fini, ton péché est découvert.
Repens-toi. »
N’est-ce pas la façon
dont vous aussi vous auriez apostrophé David ? « Dieu soit loué, le
péché doit être dénoncé. Nos dirigeants doivent être purs,
sans tâches »
Mais cela ne se passa
pas du tout comme cela pour David, car ce n’est pas comme cela que Dieu
s’occupe de Ses serviteurs pécheurs, rétrogrades, désobéissants. Dieu
avait déjà dit à Nathan que David était pardonné. Il dit au prophète
d’aller vers David avec un message de réconciliation : « Lorsque tu
diras à David ce que je t'ai dit, il croira qu’il va mourir sur le champ.
Mais tu devras
lui dire qu’il est pardonné, qu’il ne mourra pas ! Dis-lui aussi que
j’affronterai toutes les conséquences de ses péchés avec lui. » Je crois
que Nathan a parlé à David dans un esprit de réconciliation, doucement,
et avec respect, alors qu'il racontait l’histoire de l’agneau volé !
Il espérait que David se reconnaîtrait dans l’histoire et qu’il courberait
la tête et admettrait : « Oh, Nathan, tu parles de moi. » Mais non,
au lieu de cela, David était indigné !
A ce moment, j’imagine
que Nathan se tourna lentement vers la fenêtre, le cœur brisé. Il se
retourna probablement vers David, avec tristesse et dit : « David, tu
es cet homme. Vois tout ce que Dieu a fait pour toi, toutes les bénédictions
qu’Il t’a données. Le Seigneur s’apprêtait à exaucer tous tes désirs.
Mais tu as tué un homme innocent et tu as pris sa femme pour épouse.
Tu as méprisé le
Seigneur. Et les ennemis de Dieu se réjouissent de ce que tu as fait.
Je suis désolé de te le dire, mais l’épée ne quittera pas ta maison,
tes femmes seront enlevées. Dieu fera tout cela devant Israël. Tu seras
jugé publiquement. Il y a des conséquences à ton péché. »
Dieu, dans Son amour,
devait montrer à David, le côté horrible de ses péchés. Alors soudainement,
tous les sentiments refoulés de David firent surface. Il pria et se
dégagea de tous ses sentiments de faute, de crainte, de peine des dix
derniers mois. « Oh, Nathan, j’ai péché contre Dieu ! »
Ce n’était pas le prophète
qui criait, c’était David. Il sentait la colère Dieu tombant sur lui
car Dieu avait mis à découvert tous ses péchés. Au contraire,
il était un homme troublé, sa conscience le troublait constamment. En
lisant le Psaume 51, on l’entend prier et se dégager de toutes les craintes
qu’il avait portées dans son cœur. Il avait été le témoin de ce que
le péché avait fait dans la vie de Saül, et il avait peur que la même
chose ne lui arrive.
- « Ne me rejette pas
loin de ta face, ne me retire pas Ton Esprit Saint » (Psaumes 51:13)
David craignait que Dieu ne l’ait abandonné.
- « … Renouvelle en
moi un esprit bien disposé » (Psaumes 51:12) Il savait qu’un mauvais
esprit était descendu sur Saül et il ne voulait pas que cela lui arrive.
- « Rends-moi la joie
de Ton salut… » (Psaumes 51:14) David avait perdu toute sa joie et
toute la paix.
- « Ne me rejette pas
loin de ta face, … » (Psaumes 51:13) Il vivait en cachette, effrayé
de venir en la présence de Dieu. Il se sentait complètement rejeté.
David faisait face à
toutes ses craintes. Maintenant, Nathan pouvait lui livrer le message
du cœur de Dieu : « L’Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras point.
» (2 Samuel 12:13) Il était temps d’être réconcilié. La communion avec
David manquait à l’Eternel. Il était temps que David revienne à
Dieu.
Dieu voit la terrible
agonie du péché dans la vie des pécheurs, des perdus, des rétrogrades.
Il pleure lorsqu’Il nous voit nous enfuir de Sa présence, lorsque nous
avons péché, lorsque nous avons mauvaise conscience. Il connaît notre
crainte d’être rejeté, d’être perdu, de ne plus jamais être juste. Et
Il n’a aucun plaisir à nous voir agoniser à cause de nos péchés. Il
ne nous observe pas calmement en disant : « Laissons-le souffrir encore
un peu. Lorsqu’il sentira vraiment le mal, alors j’arriverai en courant
; » Non ! Le Seigneur vous a attendu tout ce temps pour vous donner
l’occasion de revenir à Lui et d’être pardonné !
Mais après une si longue
attente, Il n’attend plus, Il fera le premier pas vers vous. Il vous
enverra quelqu’un. Quelqu’un non pas pour vous critiquer, vous réprouver,
mais pour vous réconcilier avec Dieu. Le Seigneur vous dira : « Oui,
tu M’as fait de la peine, tu M’as méprisé. Tu étais impatient et ingrat,
mais Je veux te pardonner. Je te veux à nouveau dans Mes bras ! »
En effet, Nathan dit
au roi : « David, j’ai une bonne nouvelle pour toi. Le Seigneur t’a
pardonné. » David devait se demander : «Mais comment puis-je me tenir
devant un Dieu Saint ? » Le prophète répondit : « Tu ne mourras pas,
tu vivras. »
« Car Tu es bon, Seigneur,
Tu pardonnes, Tu es plein d’amour pour tous ceux qui T’invoquent. »
(Psaumes 86:5)
Je ne prétends pas comprendre
la miséricorde et la grâce de Dieu. Cela me dépasse complètement. David
fut pardonné et rétabli ; et Bath-Sheba lui donna un fils, que Dieu
appela Salomon. « … et qui fut aimé de l’Eternel. » (2 Samuel 12:24)
Je vous le demande : comment cela est-il possible ? Qui peut comprendre
une telle miséricorde ?
Ensuite, nous voyons
que David reprit tout son courage perdu. Il avait de nouveau toutes
ses forces. Il répondit à l’appel de Joab de combattre la ville de Rabbah
et Israël gagna une grande victoire ! Le roi David retourna à Jérusalem
avec tous les honneurs. Dieu l’avait entièrement restauré !
Néanmoins, sachez que
David a dû également payer un grand prix et a beaucoup souffert des
conséquences de ses péchés. Voyez, il a dû payer le prix de quatre
agneaux ; le bébé de Bath-Sheba et trois autres fils : Ammon, Absalom
et Adonija moururent. Mais, même dans la souffrance de ces peines, le
Seigneur réconforta David. Lorsqu’il récoltait ce qu’il avait semé,
Dieu était son aide. Après chaque souffrance, Dieu le réconfortait.
Lorsque vous vous repentez
de vos péchés et que vous vous présentez, brisé, devant le Seigneur,
Il vous aide à chaque étape des conséquences pénibles de vos péchés.
Sa miséricorde, sa grâce et sa bonté vous permettent de supporter tout
avec espoir.
J’ai
quelques dernières questions pour vous :
- Comment haïssez-vous
le péché ? Sur quel ton de voix vous exprimez-vous contre le péché
? Cette haine est-elle tempérée par la miséricorde ?
- Etes-vous aussi exigeant
et dur avec vous-même qu’avec les autres ? « … Car le jugement est
sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde. La miséricorde
triomphe du jugement. » (Jacques 2:13) Si vous n’avez montré aucune
miséricorde envers les autres, vous ne bénéficierez pas non plus de
miséricorde !
Je réalise que Jésus
a traité les Pharisiens de serpents et de vipères; et oui, Jean-Baptiste
a dénoncé les péchés de Hérode et l'a traité de
renard. L’apôtre Paul attaque publiquement les sorciers, et il a cité
les noms de pécheurs fiers de l’être. Et je suis d’accord que les prophètes
doivent parler et montrer les iniquités au peuple de Dieu.
Mais ces paroles étaient
adressées à des personnes qui refusaient de se repentir, qui avaient
des attitudes de Pharisiens et de l'orgueil dans le cœur ! Ce message,
par contre, concerne l’attitude de Dieu envers le péché chez ceux qui
se repentent, qui ont le cœur brisé, qui regrettent.
« … Et vous avez vu la
fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde
et de compassion. » (Jacques 5:11)
Si vous êtes tombé mais
que vous vous repentez et que votre esprit est brisé, peu importe combien
gravement vous avez déçu le Seigneur. Il viendra vous trouver pour se
réconcilier avec vous, parce qu’Il voit votre cœur brisé.
« Les sacrifices qui
sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé. Oh Dieu, Tu ne dédaignes
pas un cœur brisé et contrit. » (Psaumes 51:19).
Voilà la différence !
Père Eternel, aide-nous
tous à reconnaître les signes montrant que le cœur d’une sœur ou d’un
frère qui s’éloigne de toi est repentant. Et aide-nous à pardonner comme
Tu nous pardonnes, afin de rechercher la réconciliation et la restauration
complètes pour chacun de Tes saints. Amen.
Référence:
Message prêché le 17 octobre 1994 à l'église
Time Square Church, New York, Etats-Unis
Source:
World Challenge, P. O. Box 260, Lindale, TX 75771, Etats-Unis.