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Consacrées au Réveil
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Charles
Grandison Finney
Apôtre des Réveils
(1792-1875)
par Orlando Boyer
"Parmi
les noms qui sont attachés aux réveils que Dieu a accordés
à Son Eglise au cours des siècles, il en est un qui doit
être cité en première ligne : FINNEY, homme entièrement
de la même nature que nous, mais livré sans restriction à
Dieu, pour Son œuvre. Dieu s'est servi de lui pour embraser Son peuple
et pour amener une grande multitude à accepter Christ comme Sauveur
et à Le sanctifier comme Roi et Seigneur de leur cœur. Finney nous
a aussi procuré, par le moyen de sa plume, les principes de base
de tout réveil religieux. C'est pourquoi il parle encore et n'a
jamais cessé d'être en bénédiction à
de nombreuses âmes. Le message de Finney, si viril, si logique et
si loin de toute ambiguïté, se présente comme une réponse
à ce besoin de réveil dont beaucoup d'enfants de Dieu sont
aujourd'hui comme dévorés. " (M. Weber, 1951 - préface
à l'édition française des Discours
sur les Réveils Religieux, Finney). Sans
aucun doute possible, il fut une voix prophétique pour l'Amérique
du 19e siècle. Son ministère produisit en toute
logique des réveils, même dans des endroits considérés
comme très durs et hermétiques à l'Evangile.
Au dix-neuvième siècle
il y avait près du village de New York Mills, une fabrique de textile,
alimentée par la force des eaux de l'Oriskany. Un matin, les ouvriers,
encore émus, discutaient du culte impressionnant de la veille au
soir, célébré dans le bâtiment de l'école
publique.
Alors que l'on commençait
à entendre le bruit des machines, le prédicateur, un jeune
homme grand et athlétique, entra dans la fabrique. La force de
l'Esprit Saint était encore en lui. En le voyant, les ouvriers
se sentirent convaincus de leurs péchés, au point de devoir
faire de grands efforts pour pouvoir continuer à travailler. Alors
qu'il passait près de deux jeunes filles qui travaillaient ensemble,
l'une d'elles au moment de réparer un fil, fut prise d'une conviction
si forte qu'elle tomba sur le sol en pleurs. Un instant plus tard, presque
tous ceux qui l'entouraient avaient les larmes aux yeux et en quelques
minutes, le réveil se répandit dans toutes les parties de
l'usine.
Le directeur, voyant que
les ouvriers étaient incapables de travailler, jugea qu'il serait
préférable de les laisser s'occuper du salut de leur âme
et ordonna d'arrêter les machines. La vanne des eaux se ferma et
les ouvriers se réunirent dans la grande salle du bâtiment.
L'Esprit Saint fit alors une grande œuvre et en peu de jours, presque
tous se convertirent.
On dit à propos de
ce prédicateur qui s'appelait Charles Finney, qu'après avoir
prêché à Governeur, dans l'Etat de New-York, il n'y
eut ni bal ni représentation théâtrale dans la ville
pendant six ans. On estime que pendant les deux années 1857 et
1858, plus de cent mille personnes furent gagnées au Christ, grâce
à l'œuvre directe ou indirecte de Finney. Son autobiographie est
l'un des récits les plus merveilleux des manifestations de l'Esprit
Saint, le livre des Actes de Apôtres mis à part; certains
considèrent le livre de Finney Théologie Systématique
comme l'une des œuvres les plus importantes sur la théologie, à
l'exception bien sûr des Saintes Ecritures. Comment expliquer sa
réussite si éclatante dans les annales des serviteurs de
l'Eglise du Christ? Sans aucun doute, son succès remarquable était,
avant tout, le résultat de sa profonde conversion.
Il naquit dans une famille
non croyante et il grandit dans un lieu où les membres de l'Eglise
ne connaissaient que le formalisme de cultes froids. Finney était
avocat; comme il trouvait de nombreuses citations bibliques dans ses livres
de jurisprudence, il acheta une Bible avec l'intention de connaître
les Ecritures. Le résultat fut qu'après l'avoir lue, il
éprouva un grand intérêt pour le culte des croyants.
A propos de sa conversion, il rapporte dans son autobiographie: "
A la lecture de la Bible, lors des réunions de prière et
en écoutant les sermons de monsieur Gale, je me rendis compte que
je n'étais pas prêt à entrer au ciel […]. J'étais
impressionné surtout par le fait que les prières des croyants,
semaine après semaine, restaient sans réponse. J'avais lu
dans la Bible: "Demandez et vous recevrez; cherchez et vous trouverez;
frappez et l'on vous ouvrira." J'avais lu aussi que Dieu était
plus disposé à donner l'Esprit Saint à ceux qui le
demandaient que, sur cette terre, les pères ne le sont à
donner de bonnes choses à leurs enfants. J'entendais les croyants
demander à l'Esprit Saint de se répandre sur eux, pour avouer
ensuite qu'ils ne l'avaient pas reçu.
" Ils s'exhortaient
mutuellement à se réveiller et à demander dans leurs
prières l'effusion de l'Esprit de Dieu et ils affirmaient qu'ainsi,
il y aurait un réveil avec la conversion des pécheurs [...].
Mais en poursuivant ma lecture de la Bible, je compris que les prières
des croyants ne recevaient pas de réponse parce que ceux-ci n'avaient
pas la foi, c'est-à-dire qu'ils ne s'attendaient pas à ce
que Dieu leur donne ce qu'ils demandaient [...]. J'ai alors éprouvé
un grand soulagement au sujet de la véracité de l'Evangile
[...] et je fus convaincu que la Bible, malgré tout, est la vraie
Parole de Dieu.
" Ce fut un dimanche
de 1821 que je décidai sincèrement de résoudre le
problème du salut de mon âme et de me mettre en paix avec
Dieu. Je pris conscience des grandes responsabilités qui m'incombaient
en tant qu'avocat et je résolus de poursuivre sincèrement
ma détermination d'être sauvé. Grâce à
la providence divine, je n'étais pas très occupé
le lundi et le mardi, je pouvais donc consacrer une grande partie de mon
temps à lire la Bible et à prier.
" Mais en affrontant
résolument la situation, je n'eus pas assez de courage pour me
mettre à prier avant d'avoir auparavant bouché le trou de
la serrure de la porte. Avant, je laissais la Bible ouverte sur la table
avec les autres livres et je n'avais pas honte de la lire devant des tiers.
Mais maintenant, s'il entrait quelqu'un, je dissimulais vivement la Bible
sous un autre livre.
" Le lundi et le mardi,
ma conviction augmenta mais il semble que mon cœur s'endurcit. Je ne pouvais
ni pleurer ni prier [...]. Le mardi soir, je me sentis très énervé
et j'eus l'impression que la mort était proche. J'étais
persuadé que si je mourais, j'irais en enfer.
" Je sortis très
tôt pour me rendre à mon bureau [...]. Je crus entendre une
voix me demander: "Qu'attends-tu? N'as-tu pas promis de donner ton cœur
à Dieu? Qu'as-tu l'intention de faire: te justifier par tes œuvres?"
Ce fut alors que je compris clairement, comme je le vois maintenant, la
réalité et la plénitude de la propitiation de Christ
[...]. Je vis que Son œuvre était complète, et au lieu d'avoir
besoin de justice propre pour que Dieu m'accepte, je devais me soumettre
à la justice de Dieu par l'intermédiaire du Christ. Sans
m'en rendre compte, je restai immobile quelques instants au milieu de
la rue, là où la voix intérieure m'avait atteint.
Alors, une question me vint à l'esprit: "Vas-tu l'accepter maintenant,
aujourd'hui?"
Je répondis: "Je vais
l'accepter aujourd'hui ou bien je m'y efforcerai jusqu'à la mort
[...]". Au lieu d'aller au bureau, je fis demi-tour et je me rendis dans
la forêt où je pouvais donner libre cours à mes sentiments,
sans que personne ne me voie ni ne m'entende.
" Cependant, mon orgueil
n'avait pas désarmé; je franchis une élévation
du terrain et me glissai furtivement derrière une clôture
pour que personne ne me voie et ne puisse penser que j'allais prier. Je
m'enfonçai dans le bois et parcourus plusieurs centaines de mètres
avant de trouver un endroit bien dissimulé entre quelques arbres
tombés. En m'y glissant, je me dis: "Je remettrai mon cœur à
Dieu ou sinon, je ne sortirai pas d'ici."
" Mais lorsque j'essayai
de prier, mon cœur résista. J'avais pensé qu'une fois complètement
seul, là où personne ne pourrait m'entendre, je pourrais
prier librement. Cependant, lorsque j'essayai, je découvris que
je n'avais rien à dire à Dieu. A chacune de mes tentatives,
il me semblait entendre quelqu'un approcher.
" Je finis par me trouver
au bord du désespoir. Mon cœur était mort à l'égard
de Dieu et ne voulait pas prier. Je me fis alors des reproches pour m'être
engagé à remettre mon cœur à Dieu avant de sortir
du bois. Je commençai à croire que Dieu m'avait abandonné
[...]. Je me sentis si faible que je ne pouvais plus rester à genoux.
" Ce fut alors que je
crus entendre à nouveau quelqu'un s'approcher et j'ouvris les yeux
pour voir. J'eus à ce moment-là la révélation
que c'était mon orgueil qui faisait obstacle à mon salut.
Je fus envahi par la conviction que c'était un grand péché
d'avoir honte d'être découvert à genoux devant Dieu
et je m'écriai à haute voix que je ne quitterais pas cet
endroit, même si tous les hommes de la terre et tous les démons
de l'enfer se pressaient autour de moi. Je criai: "Quoi! vil pécheur
que je suis, à genoux devant le Dieu grand et saint à qui
je confesse mes péchés, j'ai honte de lui devant mon prochain,
un pécheur comme moi, parce qu'il me trouve à genoux cherchant
la paix auprès de mon Dieu offensé!" Le péché
me paraissait horrible, infini. Je me sentis réduit en poussière
devant le Seigneur.
" A cet instant, le
verset suivant m'apporta sa lumière: "Vous M'invoquerez, et vous
partirez; vous Me prierez, et Je vous exaucerai. Vous Me chercherez, et
vous Me trouverez si vous Me cherchez de tout votre cœur" (Jérémie
29: 13).
"Je continuai à
prier et à recevoir des promesses et à les faire miennes
pendant je ne sais combien de temps. Je priai jusqu'à ce que, sans
savoir comment, je me retrouve sur le chemin. Je me souviens m'être
dit: "Si je parviens à me convertir, je prêcherai l'Evangile."
" Sur le chemin du retour
au village, je pris conscience d'une paix très douce et d'un calme
merveilleux. "Qu'est-ce?", me suis-je demandé, "aurais-je attristé
l'Esprit Saint jusqu'à l'éloigner de moi? Je ne ressens
plus aucune conviction [...]". Je me souvins alors avoir dit à
Dieu que j'aurais confiance en sa Parole [...]. La sérénité
de mon esprit était indescriptible [...]. J'allai déjeuner,
mais je n'avais aucun appétit. Je me rendis au bureau mais mon
associé n'était pas revenu. Je me mis à jouer la
musique d'un hymne à la contrebasse, comme d'habitude. Cependant,
lorsque je commençai à chanter les paroles sacrées,
mon cœur parut se briser et je fondis en larmes [...].
" Lorsque j'entrai et
fermai la porte derrière moi, j'eus l'impression de me trouver
face à face avec le Seigneur Jésus-Christ. Il ne me vint
pas à l'esprit, ni alors ni pendant quelque temps après,
qu'il s'agissait uniquement d'une conception de l'esprit. Au contraire,
il me semblait L'avoir rencontré, comme je rencontre n'importe
qui. Il ne me dit rien, mais me regarda de telle manière que je
restai brisé et prosterné à ses pieds. Ce fut alors
et cela reste toujours pour moi une expérience extraordinaire,
car elle me parut être la réalité, comme si le Christ
se tenait debout devant moi, tandis que, prosterné à ses
pieds, je Lui dévoilai mon âme. Je pleurai tout haut et confessai
mes péchés de mon mieux entre mes sanglots. Il me parut
que je lavai les pieds du Seigneur de mes larmes, néanmoins sans
avoir la sensation de Le toucher [...].
" Lorsque je me retournai
pour m'asseoir, je reçus le puissant baptême dans le Saint-Esprit.
Sans que je l'ai attendu, sans même que je sache qu'il pouvait m'être
accordé, l'Esprit Saint descendit sur moi de telle sorte qu'il
parut emplir mon corps et mon âme. Je le ressentis comme une onde
électrique qui me traversa à plusieurs reprises. En fait,
cela me fit l'effet d'ondes d'amour liquide, je ne saurais les décrire
autrement. Cela me parut être le souffle même de Dieu.
" Il n'y a pas de mots
pour décrire l'amour merveilleux dont mon cœur fut empli. Une telle
joie et un tel amour me firent pleurer; je crois qu'il serait mieux de
dire que j'exprimai, par mes larmes et mes sanglots, la joie indicible
de mon cœur. Ces ondes d'amour passèrent en moi les unes après
les autres, jusqu'à ce que je m'écrie: "Je mourrai si ces
ondes continuent ainsi à me traverser. Seigneur, je ne peux en
supporter davantage!" Et pourtant, je ne craignais pas la mort.
"Je ne sais combien
de temps ce baptême dura en moi et en tout mon être, mais
je sais que la nuit était déjà tombée lorsque
le directeur de la chorale passa me voir au bureau. Il me trouva en train
de pleurer et de crier et me demanda: "Monsieur Finney, qu'avez-vous?"
Je fus quelques instants sans pouvoir répondre. Il me demanda alors:
"Avez-vous mal quelque part?" Je répondis avec difficulté:
"Non, mais je me sens trop heureux pour vivre."
" Il sortit et revint
très vite accompagné de l'un des anciens de l'église.
Celui-ci était un homme à l'esprit mesuré qui ne
riait presque jamais. En entrant, il me trouva quasiment dans l'état
où m'avait trouvé le jeune homme qui avait été
le chercher. Il voulut savoir ce que je ressentais et je tentai de le
lui expliquer. Mais au lieu de me répondre, il se mit à
rire, d'un rire spasmodique, irrépressible, qu'il ne put retenir
car il venait du fond de son cœur.
" A ce moment-là
entra un jeune homme qui assistait depuis peu de temps aux cultes de l'église.
Il contempla la scène pendant quelques instants, puis il se jeta
sur le sol, l'âme en proie à une grande angoisse et il s'écria:
"Priez pour moi!
"L'ancien de l'église
et l'autre croyant prièrent, puis Finney se mit lui aussi à
prier. Peu après, tous se retirèrent et laissèrent
Finney seul.
" Lorsqu'il se coucha
pour dormir, Finney s'endormit mais se réveilla peu après,
sous l'effet de l'amour qui débordait de son cœur. Cela lui arriva
à maintes reprises durant la nuit. Plus tard, il écrivit
sur ces événements:
" Lorsque je me réveillai
le matin, la lumière du soleil entrait dans ma chambre. Je ne trouvais
pas de mots pour exprimer mes sentiments en voyant la lumière du
soleil. A ce même instant, le baptême de la veille me revint.
Je m'agenouillai au pied de mon lit et pleurai de joie. Pendant très
longtemps, je ne pus rien faire si ce n'est épancher mon âme
devant Dieu."
Au cours de la journée,
la conversion de l'avocat fit l'objet de toutes les conversations. A la
tombée de la nuit, sans qu'aucun culte n'ait été
annoncé, une grande foule se réunit à l'église.
Lorsque Finney raconta ce que Dieu avait accompli en son âme, beaucoup
furent profondément émus; l'un de ceux qui étaient
là éprouva une telle conviction qu'il rentra chez lui en
oubliant son chapeau.
Un avocat affirma: "Sa sincérité
ne fait aucun doute, mais il est aussi évident qu'il est devenu
fou". Finney parla et pria en toute liberté. Pendant un certain
temps, il y eut des réunions tous les soirs et on comptait dans
l'assistance des membres de toutes les classes sociales. Ce grand réveil
se propagea bientôt dans tous les alentours.
Finney écrivit à
propos de cet événement: "Pendant huit jours (après
sa conversion), mon cœur fut tellement rempli que je n'avais envie ni
de manger ni de dormir. C'était comme si j'avais à ma disposition
un mets que le monde ne connaissait pas. Je n'éprouvais pas le
besoin de me nourrir ni de dormir [...]. Finalement, je me rendis compte
que je devais manger comme de coutume et dormir lorsque je le pouvais.
" Une grande force accompagnait
la Parole de Dieu; tous les jours, je m'étonnais de voir comment
quelques paroles adressées à quelqu'un pouvaient lui transpercer
le cœur comme une flèche.
" Je ne tardai pas à
aller rendre visite à mon père. Celui-ci n'était
pas sauvé; le seul membre de ma famille à pratiquer la religion
était mon jeune frère. Mon père vint m'accueillir
à la porte d'entrée et me demanda: "Comment vas-tu, Charles?"
Je répondis: "Bien, mon père, dans mon corps comme dans
mon âme. Mais, papa, tu n'es plus jeune; tous tes enfants sont adultes
et mariés; et cependant, je n'entends jamais personne prier dans
ta maison." Il baissa la tête et se mit à pleurer en disant:
"C'est vrai, Charles; entre et prie."
" Nous sommes entrés
et avons prié. Mes parents étaient très émus
et ils se convertirent peu après. Si ma mère avait eu quelque
espoir auparavant, personne ne l'avait su ".
Ce fut ainsi que cet avocat,
Charles G. Finney, se détourna de sa profession et devint l'un
des plus fameux prédicateurs de l'Evangile. A propos de sa méthode
de travail, il écrivit:
" J'accordai une grande
place à la prière, parce que je considérais qu'elle
était indispensable si nous voulions réellement un réveil.
Je m'efforçai d'enseigner la propitiation de Jésus-Christ,
sa divinité, sa mission divine, la perfection de sa vie, sa mort,
sa résurrection, le repentir, la foi, la justification par la foi
et les autres doctrines qui prennent vie par le pouvoir de l'Esprit Saint.
" Les moyens employés
étaient simplement la prédication, les réunions de
prière, la prière en privé, l'évangélisation
personnelle intensive et les cultes pour l'instruction des personnes intéressées.
" J'avais coutume de
passer beaucoup de temps à prier; je crois qu'il m'arrivait de
prier réellement sans arrêt. Je vis également qu'il
était très profitable d'observer de fréquents jours
de jeûne complet en secret. Ces jours-là, afin d'être
complètement seul avec Dieu, je me rendais dans les bois ou je
m'enfermai dans l'église [...]."
Nous pouvons voir ci-dessous
comment Finney et son compagnon de prière, le frère Nash,
"bombardaient " le ciel de leurs prières:
" A environ un kilomètre
de la maison de monsieur S. [...], vivait un adepte de l'universalisme.
En raison de ses préjugés religieux, il refusait d'assister
à nos cultes. Une fois, le frère Nash
qui logeait avec moi chez monsieur S. [...] se rendit dans les bois pour
lutter par la prière, seul et très tôt le matin, comme
il en avait l'habitude. Cette fois-là, le matin était si
calme que l'on pouvait entendre le moindre son de très loin. Se
levant de bonne heure, l'universaliste sortit de chez lui et entendit
la voix de quelqu'un qui priait. Il dit ensuite avoir compris qu'il s'agissait
d'une prière, bien qu'il ne parvint pas à comprendre les
paroles, mais par contre il reconnut celui qui priait. Cela lui transperça
le cœur comme une flèche. Il prit conscience de la réalité
de la religion comme jamais auparavant. La flèche resta dans son
cœur et il ne trouva le soulagement que dans la foi en Christ ".
Au sujet de l'esprit de prière,
Finney affirma " qu'il était courant lors de ces réveils
que les nouveaux convertis se sentent portés par le désir
de prier au point de prier pendant des nuits entières, jusqu'à
épuisement de leurs forces. L'Esprit Saint forçait le cœur
des croyants et ceux-ci se sentaient constamment responsables du salut
des âmes immortelles. Le sérieux de leurs pensées
apparaissait dans la prudence avec laquelle ils parlaient et se comportaient.
Il était courant de trouver des croyants réunis quelque
part, non pas en train de bavarder, mais à genoux et en train de
prier ".
A une époque où
les nuées de la persécution étaient chaque jour plus
noires, Finney, comme il en avait l'habitude en de telles circonstances,
se sentit poussé à les dissiper par la prière. Au
lieu d'affronter les accusations en public ou en privé, il priait.
Il écrivit à propos de son expérience: "Je levai
les yeux pleins d'angoisse vers Dieu, jour après jour, et le priai
de me montrer le chemin que je devais suivre et de me donner la grâce
de supporter la tourmente [...]. Le Seigneur m'envoya une vision pour
me montrer ce que je devais affronter. Il s'approcha si près de
moi tandis que je priais que ma chair frémit littéralement
sur mes os. Je tremblais de la tête aux pieds, pleinement conscient
de la présence de Dieu ".
Nous donnons ci-dessous un
autre exemple, pris dans son autobiographie sur la façon dont le
Saint-Esprit œuvrait par sa prédication:
" A mon arrivée
à l'heure annoncée pour le début du culte, je trouvai
l'école si pleine que je dus rester debout près de l'entrée.
Nous avons chanté un hymne, c'est-à-dire que la foule essaya
de chanter. Mais, comme elle n'avait pas l'habitude des hymnes de Dieu,
chacun criait comme bon lui semblait. Je ne pus me contenir, je me mis
à genoux et commençai à prier. Le Seigneur ouvrit
les fenêtres du ciel, répandit l'esprit de prière
et je me mis à prier de toute mon âme.
"Je ne choisis aucun
texte en particulier, mais, me mettant debout, je leur dis: "Levez-vous,
sortez de ce lieu car Yahvé va détruire cette ville. J'ajoutai
qu'il y avait un homme qui s'appelait Abraham, un autre qui s'appelait
Lot [...] et je racontai ensuite comment Lot se rendit à Sodome,
ville qui était excessivement corrompue. Dieu résolut de
détruire la ville et Abraham intercéda en faveur de Sodome.
Mais les anges n'y trouvèrent qu'un seul juste qui s'appelait Lot.
Les anges lui dirent: "Qui as-tu encore ici? Gendres, fils et filles et
tout ce qui t'appartient dans la ville, fais-les sortir de ce lieu. Car
nous allons détruire ce lieu parce que le cri contre ses habitants
est grand devant l'Eternel. L'Eternel nous a envoyés pour détruire
la ville" (Genèse 9:12-13).
" En entendant mon récit,
ils se mirent en colère au point d'être prêts à
me frapper. j'interrompis alors mon sermon et leur expliquai que je m'étais
rendu compte qu'il ne se célébrait jamais de culte en ce
lieu et que j'avais le droit de les considérer comme corrompus.
Je soulignai ceci avec plus d'insistance, le cœur débordant d'amour,
jusqu'à ce que je ne puisse plus me contenir.
" Après avoir
parlé ainsi pendant environ un quart d'heure, les auditeurs parurent
enveloppés d'une solennité formidable et ils tombèrent
sur le sol en criant miséricorde. Si j'avais eu une épée
dans chaque main, je n'aurais pas pu les abattre plus vite qu'ils ne tombaient.
En effet, deux minutes après avoir senti l'impact du Saint-Esprit
les atteindre, presque tous les assistants étaient à genoux
ou prosternés sur le sol. Tous ceux qui pouvaient encore parler,
priaient pour eux-mêmes.
" Je dus cesser de prêcher
car les auditeurs ne m'accordaient plus aucune attention. Je vis l'ancien
qui m'avait invité à prêcher, assis au milieu de la
salle et qui regardait autour de lui, l'air stupéfait. Je criai
très fort pour qu'il m'entende, car il y avait beaucoup de bruit
et je lui demandai de prier. Il tomba à genoux et se mit à
prier d'une voix retentissante, mais la foule ne lui prêta aucune
attention. Alors je m'écriai: "Vous n'êtes pas encore en
enfer; je veux vous guider vers le Christ [...]". Mon cœur se réjouissait
devant une telle scène. Lorsque je pus dominer mes sentiments,
je me tournai vers un jeune garçon qui était près
du moi, je réussis à attirer son attention et je lui parlai
du Christ, d'une voix forte. Alors, en voyant la croix de Christ, il se
calma un instant et commença à prier avec ferveur pour les
autres. Puis, je fis de même avec une autre personne, puis avec
une autre et encore une autre et je continuai ainsi à les aider
jusqu'à l'heure du culte du soir dans le village. Je laissai l'ancien
qui m'avait invité à venir prêcher pour qu'il continue
l'œuvre commencée auprès de ceux qui priaient.
" A mon retour, ils
étaient encore si nombreux à crier vers Dieu que nous ne
pûmes mettre fin à la réunion qui se poursuivit toute
la nuit. Au lever du jour, il en restait encore quelques-uns dont l'âme
était blessée. Ils ne pouvaient pas se lever et, afin que
les classes puissent avoir lieu, il fut nécessaire de les amener
dans une maison proche. Dans l'après-midi, ils m'envoyèrent
chercher parce que le culte n'était pas encore terminé.
" C'est alors seulement
que j'appris la raison pour laquelle mon message avait mis l'auditoire
en colère. Cet endroit était connu sous le nom de Sodome
et il n'y habitait qu'un seul homme pieux, que le village appelait Lot.
Il s'agissait de l'ancien qui m'avait invité à venir prêcher".
Déjà âgé,
Finney écrivit à propos de ce que le Seigneur avait accompli
à " Sodome" : " En dépit du fait que le réveil
tomba sur eux si soudainement, il fut si radical que les conversions furent
profondes et l'œuvre véritable et durable. Je n'entendis jamais
aucun commentaire défavorable à ce sujet. "
Ce ne fut pas seulement en
Amérique du Nord que Finney vit le Saint-Esprit tomber sur les
croyants et les jeter à terre. En Angleterre, au cours des neuf
mois qu'il y passa à évangéliser, de grandes multitudes
un jour plus de deux mille personnes à la fois - se prosternèrent
pendant qu'il prêchait.
Certains prédicateurs
se fient à l'instruction et ignorent l'œuvre du Saint-Esprit. D'autres,
avec raison, refusent ce ministère infructueux et où la
grâce de Dieu est absente; ils prient pour que le Saint-Esprit prenne
la relève et ils se réjouissent des progrès accomplis
par l'œuvre de Dieu. Mais d'autres encore, comme Finney, se consacrent
à rechercher la puissance du Saint Esprit, sans négliger
l'aide de l'instruction, afin d'obtenir des résultats bien meilleurs.
Au cours des années
1851 à 1866, Finney fut président de l'Université
d'Oberlin et il y enseigna vingt mille étudiants au total. Il mettait
l'accent davantage sur la pureté du cœur et le baptême dans
le Saint-Esprit que sur la préparation intellectuelle. Oberlin
produisit un courant continu d'étudiants emplis du Saint-Esprit.
Ainsi, après des années d'évangélisation intensive
et grâce au travail immense accompli dans l'université en
1857, Finney vit la conversion à Dieu de quelque cinquante mille
âmes par semaine (Par mon Esprit, Jonathan Goforth). Il arrivait
aux journaux de New York de ne rien publier d'autre que les nouvelles
du réveil.
Ses leçons aux croyants
sur le réveil furent publiées d'abord dans une revue, puis
dans un gros livre sous le titre: Les Réveils Religieux.
Les deux premières éditions en anglais de douze mille exemplaires,
se vendirent dès leur sortie de presse. D'autres éditions
en diverses langues furent imprimées. Une seule maison d'éditions
de Londres en publia quatre-vingts mille exemplaires. Parmi ses autres
œuvres connues dans le monde entier, on compte son Autobiographie,
les Discours aux Croyants et la Théologie Systématique.
Ceux qui se convertissaient
lors des cultes de Finney étaient contraints par la grâce
de Dieu à aller de porte en porte afin de gagner des âmes.
Finney s'efforça de former le plus grand nombre possible d'ouvriers
de Dieu à l'université d'Oberlin, mais le désir qui
brûlait toujours dans tous ses actes était de transmettre
à tous l'esprit de prière. Des prédicateurs comme
Abel Cary et le père Nash voyageaient
avec lui et, tandis qu'il prêchait, ils continuaient à prier.
C'est lui qui a dit: " Si je n'avais pas l'esprit de prière,
je n'obtiendrais rien. Si je perdais pendant une journée, ou une
heure, l'esprit de grâce et de prière, je ne pourrais ni
prêcher avec force ni obtenir des résultats et je ne pourrais
pas non plus gagner des âmes personnellement ".
Afin que personne ne juge
son œuvre superficielle, nous citons un autre auteur: " On découvrit
grâce à une recherche approfondie que plus de quatre-vingt
cinq pour cent des personnes converties par la prédication de Finney,
restèrent fidèles à Dieu, alors que soixante-quinze
pour cent de ceux qui se convertirent lors des réunions d'autres
prédicateurs plus importants s'éloignèrent de la
foi par la suite. Il semble que Finney avait le pouvoir de faire impression
sur la conscience des hommes et de les convaincre de la nécessité
de vivre dans la sainteté, de telle sorte que les résultats
soient durables."
Finney continua à
inspirer les étudiants de l'université d'Oberlin jusqu'à
sa mort à quatre-vingt-deux ans. Jusqu'à la fin, il garda
l'esprit aussi clair que dans sa jeunesse et sa vie ne parut jamais si
riche des fruits de l'Esprit et si pleine de sa sainteté que dans
ses dernières années. Le dimanche 16 août 1875, il
prêcha son dernier sermon, mais il n'assista pas au culte du soir.
Cependant, en entendant les croyants chanter "Jésus, Ami de
mon âme, laisse-moi me réfugier en Ton sein ", il se
dirigea vers l'entrée de la maison et chanta avec ceux qu'il aimait
tant, Ce fut la dernière fois qu'il chanta en ce monde. A minuit,
il se réveilla, en proie à des douleurs lancinantes dans
le cœur. Au cours de sa vie et à maintes reprises, il avait souffert
de telles douleurs. Il a semé les graines du réveil et les
a arrosées de ses larmes. Chaque fois qu'il reçut le feu
de la main de Dieu, ce fut dans la souffrance. Finalement, avant le lever
du jour, il s'endormit sur la terre pour se réveiller dans la gloire
du ciel. Il mourut trois jours seulement avant d'atteindre son quatre-vingt-troisième
anniversaire.
Référence:
Les Héros de la Foi, Orlando Boyer - Editions VIDA - Utilisé
avec permission
Source: Editions
VIDA, Chemin du Moulin de Vedel, Mas des Rosiers, 30900 Nîmes -
Tél.: +33 (0)4.66.29.73.73 - Fax: +33 (0)4.66.29.73.72 - Email:
vida-editions@wanadoo.fr
- Site Web: http://www.vida-editions.com/
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