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Watchman Nee
UN DON UNIQUE DONNE PAR CHRIST A SON EGLISE
Compilé par Ensemble Rebâtissons la Maison

"Je considère Watchman Nee comme un don unique donné par la Tête à Son Corps… Je le respecte pleinement comme un tel don… Les révélations de Christ, de l’Eglise, de l’Esprit et de la Vie que j’ai vues à travers Watchman Nee, les infusions de vie que j’ai reçues de lui, et les choses concernant l’œuvre et l’Eglise que j’ai apprises de lui nécessitent l’éternité pour que leur vraie valeur soit estimée." - Witness Lee

 

La visitation de Dieu arrive en Chine

Dans la création, Dieu a ordonné que l’homme remplisse la terre et domine sur toutes les créatures créées (Genèse 1:28). Dans la rédemption, Dieu a ordonné aux disciples d’aller dans le monde entier pour prêcher l’Evangile et faire des nations des disciples, afin d’établir Son Royaume sur la terre (Marc 16:18; Matthieu 28:29). Après la Pentecôte, le territoire entourant la Mer Méditerranée fut évangélisé en moins d’un demi-siècle, et l’Evangile se répandit en Europe dans l’intervalle des deux premiers siècles. Néanmoins, c’est là qu’il y fut confiné pendant plus de dix siècles. Après la découverte de l’Amérique, l’Evangile fut apporté à l’Hémisphère Occidentale à travers l’immigration européenne, mais jamais il ne se répandit correctement avant la défaite de l’Espagne.

Les Nestoriens emmenèrent leur religion de Perse jusqu’en Chine au septième siècle. Le nestorianisme était une déviance par rapport à la révélation divine. Ce n’était pas le pur Evangile de vie. Trois empereurs de la Dynastie Tang de Chine reçurent cette religion. Cependant, au bout de deux siècles, le nestorianisme fut interdit et s’évanouit à cause de son inexactitude et de son absence de vie. Après cela, il n’y eut aucune trace de christianisme sous aucune forme en Chine jusqu’à l’arrivée des Franciscains au treizième siècle et des Jésuites au seizième siècle. Ces derniers, avec leur enseignement occidental, étaient également sans vie et remplis d’ordonnances traditionnelles. Ils ne réussirent pas à gagner les Chinois conservateurs qui étaient saturés des enseignements éthiques de Confucius et trompés par les superstitions du bouddhisme. Ce fut seulement au début du dix-neuvième siècle que le pur Evangile et la Bible furent apportés à la Chine.

Après la défaite de l’Espagne, qui était la puissance du monde dominée par le catholicisme au seizième siècle, de nombreuses missions protestantes, par la grâce souveraine de Dieu, furent établies en Europe comme en Amérique pour envoyer des centaines de missionnaires dans les pays païens. Plus de missionnaires furent envoyés en Chine que dans n’importe quel autre pays. Robert Morrison arriva à Canton, la capitale de la province la plus au Sud de Chine, au tout début du dix-neuvième siècle. Les Congrégationalistes, les Méthodistes et les Anglicans vinrent dans la province de Fukien située dans le Sud du pays. Les Presbytériens américains et les Baptistes du Sud arrivèrent dans la province de Shantung située dans le Nord. L’Alliance Chrétienne Missionnaire atteignit le port international de Shangai. La Mission Intérieure de la Chine effectua une percée pionnière dans un certain nombre de provinces intérieures, et d’autres missions s’établirent dans de nombreux autres territoires. Beaucoup de ces missionnaires, tout spécialement les pionniers, étaient des hommes de Dieu. Ils sacrifièrent beaucoup pour obéir au Grand Commandement du Seigneur et souffrirent de grands maux pour l’Evangile. A travers leur travail pionnier, beaucoup de portes en Chine furent ouvertes et des milliers de gens qui étaient dans les ténèbres et le péché furent amenés au Seigneur et reçurent le salut du Seigneur. Ces missionnaires amenèrent avec eux trois trésors : le nom du Seigneur, qui est le Seigneur Lui-même, l’Evangile et la Bible. Nous rendons grâces au Seigneur pour cela ! Cependant, l’Evangile ne fut pas apporté de façon adéquate aux Chinois appartenant à la classe instruite et la vérité concernant la vie et l’Eglise ne fut pas libérée efficacement avant la première décade du vingtième siècle.

En 1900, Satan fut l’instigateur de la Révolte des Boxers. Dans ce soulèvement, de nombreux missionnaires et un grand nombre de croyants chinois moururent en martyrs. Satan avait l’intention d’interrompre la visitation de Dieu en Chine. Mais dans la grâce souveraine de Dieu, cette persécution éveilla un lourd fardeau parmi les saints du monde occidental qui prièrent désespérément pour que Dieu agisse en Chine. Nous avons la conviction que c’est en réponse à ces prières désespérées que le Seigneur leva un certain nombre d’évangélistes de premier plan parmi les croyants chinois après la Révolte des Boxers. Ces prédicateurs " natifs " prévalurent dans la prédication de l’Evangile, et leur prédication atteignit les étudiants de la nouvelle génération chinoise. Aux alentours des années 1920, l’Evangile pénétra dans de nombreuses écoles, et un grand nombre d’étudiants de lycée et d’université furent capturés par le Seigneur dans tout le pays, depuis l’extrémité Nord jusqu’à l’extrémité Sud. Un certain nombre de brillants étudiants parmi ces derniers furent appelés et équipés par le Seigneur pour accomplir Son œuvre.

Un de ces remarquables étudiants était Nee Shu-tsu. Son nom anglais était Henry Nee. Il naquit à Swatow, dans la province de Fukien en Chine, en 1903. Son grand-père paternel, Nee Yu-cheng étudia au Collège Congrégationnel Américain à Foochow et devint le premier pasteur chinois de la région Nord de Fukien parmi les Congrégationalistes. La grand-mère paternelle de Nee Shu-tsu était une étudiante au Collège Congrégationnel Américain des Filles à Foochow. Son père, Nee Wen-shiu, un chrétien de deuxième génération, fit ses études au Collège Méthodiste Américain à Foochow. Nee Wen-shiu était bien formé dans le Chinois classique et devint officier dans les douanes chinoises. La mère de Nee Shu-tsu, Lin Ho-ping, fit ses études à l’Ecole des Filles Occidentale Chinoise de Shangai. Cette école maintenait un niveau élevé en anglais. Nee Wen-shiu, chrétien de troisième génération, étudia au Collège Méthodiste Trinity à Foochow. Cette école était une université en deux ans qui maintenait un niveau élevé à la fois en Chinois et en Anglais. Après avoir été levé par le Seigneur pour accomplir Son Grand Commandement, il adopta le nouveau nom anglais de Watchman Nee et le nouveau nom chinois de To-sheng, qui signifie le son d’alerte d’une sentinelle. En tant que chrétien nouvellement régénéré, appelé par le Seigneur, il se considérait comme une sentinelle que le Seigneur avait levée pour faire entendre le son de l’alerte aux gens vivant dans la sombre nuit. Il devint en définitive, par la grâce et la miséricorde abondantes du Seigneur, un don unique pour ce présent siècle. Watchman Nee fut donné par le Seigneur au Corps pour Son œuvre de restauration sur la terre, non seulement en Chine mais aussi dans le monde entier.

 

Sauvé et Appelé

Parmi les évangélistes que le Seigneur leva en Chine se trouvait une jeune sœur dont le nom anglais était Dora Yu et dont le nom chinois était Yu Tzu-tu. Elle avait été sauvée à un âge précoce et ensuite envoyée en Angleterre pour y étudier la médecine. Sur son trajet vers l’Angleterre, son bateau accosta dans le port de Marseille dans le Sud-Est de la France. A ce moment là, elle reçut un lourd fardeau et dit au capitaine qu’elle ne pourrait pas continuer son voyage et qu’elle devait retourner en Chine pour y prêcher l’Evangile de Christ. Le capitaine était perplexe mais ne pouvait rien faire d’autre que de la ramener chez elle. Ses parents furent extrêmement déçus par son retour, et bien qu’ils aient tenté de lui faire changer d’avis au sujet de son désir de prêcher l’Evangile, leurs efforts ne l’emportèrent pas. En définitive, ils abandonnèrent. Elle quitta vite la maison, vagabondant ici et là prêchant l’Evangile dans les rues. Personne ne la louait. Elle faisait simplement confiance au Seigneur. Le Seigneur subvenant à ses moyens, elle loua une devanture de magasin dans la banlieue de Shangai pour prêcher l’Evangile. A partir de ce moment là, elle était invitée par diverses dénominations pour conduire de nombreuses réunions de prédication de l’Evangile. Elle voyageait intensément à travers de nombreuses provinces accomplissant le travail de l’Evangile et devint un témoin prévalent pour le Seigneur. Elle continua à prêcher tout le restant de sa vie, amenant des centaines au Seigneur.

En février 1920, Dora Yu fut invitée à venir à Foochow, la capitale de la province de Fukien, où elle prêcha l’Evangile dans un auditorium méthodiste. Sa prédication était si convaincante et remplie de puissance qu’après chaque réunion, des tracés de larmes pouvaient être aperçus sur le sol à cause des pleurs de l’audience. Beaucoup étaient sauvés. Parmi les convertis, se trouvait une dame chinoise instruite, la mère de Watchman Nee. Elle et son mari étaient méthodistes mais n’avaient pas expérimenté le salut. Après avoir été sauvée, elle retourna à la maison et fit une profonde confession à son mari et à ses enfants. Son fils le plus âgé, Shu-tsu fut grandement surpris et inspiré par sa confession. Il sentait qu’il devait aller à la réunion de Dora Yu pour voir ce qui avait amené un tel changement chez sa mère. Le jour suivant, il s’y rendit et le Seigneur le saisit. Peu après le même soir, il vit en vision le Seigneur Jésus accroché à la croix. A travers cette expérience, le Seigneur l’appela à être Son serviteur.

Il se convertit ainsi à l'âge de 17 ans. Dès le commencement, sa consécration au Seigneur fut sans réserve. A l'âge de 18 ans, il rencontra Mademoiselle M.E. Barber qui était une missionnaire indépendante envoyée par la Surrey Chapel, en Norvège, une église qui devait beaucoup au grand Robert Govett. Mademoiselle Barber allait avoir une influence significative sur Watchman Nee, premièrement par ses conseils spirituels pleins de maturité et deuxièmement en l'introduisant à la meilleure littérature chrétienne, en lui prêtant des ouvrages chrétiens classiques. Watchman Nee était un studieux étudiant de la Bible. Son désir de voir et de faire la volonté et les désirs de Dieu le conduisit à avoir un ministère enraciné dans la Bible.

A côté de la Bible, il lisait sans cesse, spécialement les classiques des mystiques chrétiens (il traduisit en chinois le petit livre de Madame Guyon sur la prière) : Andrew Murray, Robert Govett, G. H. Pember, D. M. Panton, G. H. Lang, Jessie Penn-Lewis et d'autres. Il avait en sa possession une grande collection des écrits des Frères (J. N. Darby, W. Kelly, C. H. Mackintosh…), il lisait aussi des exposés bibliques , des biographies et avait une connaissance précise de l'histoire de l'Eglise. Il était en étroite communion avec Theodore Austin-Sparks et les frères qui étaient de l'église Honor Oak Christian Fellowship, à Londres. En fait, Watchman Nee considérait le frère Austin-Sparks comme son mentor spirituel, leur communion était riche et fructueuse.

Le ministère de Watchman Nee dura environ trente années. Il fut l'instrument divinement choisi à travers lequel des centaines d'églises furent implantées et entourées de soin bienveillant, non seulement en Chine mais également dans tout l'Extrême-Orient. Sa compréhension de la vie chrétienne et de l'expression de l'Eglise était aussi proche de la révélation biblique que possible. Il suffit pour s'en convaincre de lire des livres tels que La Vie Chrétienne Normale et La Vie d'Eglise Normale. Il était aidé dans son travail par des co-ouvriers doués comme Witness Lee, Stephen Kaung, Faithful Luke, Simon Meek, James Chen et d'autres qui veillèrent soigneusement à ce que l'œuvre fût fortifiée à travers un riche ministère. Watchman Nee fut arrêté et emprisonné par les Communistes en 1952. Il ne fut jamais relâché et mourut en prison en 1972.

Son ministère eut un impact significatif non seulement en Extrême-Orient mais aussi dans le monde entier. Nous pouvons encore aujourd'hui tirer grandement profit de lui à travers ses nombreux livres (qui presque tous sont la transcription de ses sermons) rendus disponibles sans restriction grâce à certains de ses co-ouvriers qui se firent un point d'honneur à publier son ministère pour le plus grand bénéfice des saints en recherche du monde entier.

 

Témoignages personnels de Watchman Nee donnés à Kulangsu,
dans la province de Fukien, le 18 octobre 1936

Introduction

Ces trois témoignages de Frère Watchman Nee furent donnés au cours d’une réunion pour les collaborateurs, qui eut lieu en octobre 1936, à Kulong­su, une île qui se trouve au large de la côte sud-est de la province de Fu-Kien, en Chine. Pour autant que je le sache, ce fut la seule fois dans sa vie où il parla en détail de ses "affaires personnelles". Ce n’est que très rarement qu’il avait parlé, en public, de sa propre expérience spirituelle, probablement "afin que personne n’ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu’il voit en moi ou à ce qu’il entend de moi" (2 Corinthiens 12:6). Le témoignage de Paul, dans 2 Corinthiens, ne fut divulgué que quatorze années après les faits. Par le passé, j’ai souvent pensé à publier ces trois messages, mais, pour être en accord avec la façon de voir de Watchman Nee, j’en ai différé la publication jusqu’à ce jour, après un laps de temps de 37 ans. Je crois que le temps opportun est maintenant venu, puisqu’il est décédé le 1er juin 1972.

J’espère que le lecteur voudra bien ne pas trop s’attarder à analyser sa manière d’être mais que, plutôt, il verra comment le Seigneur a œuvré en lui. Parce qu’il était disposé à laisser le Seigneur œuvrer en lui, la gloire de ce dernier put, dès lors, être manifestée, tout comme Paul le dit dans 2 Thessaloniciens 1:12: "Ainsi le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous serez glorifiés en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ."

Ces trois témoignages ne sauraient en aucune façon recouvrir la totalité de sa vie et de son œuvre spirituelles avant 1936. En lisant Le Présent Témoignage, La Revue Chrétienne et les lettres ouvertes qu’il a publiées avant 1936, nous pouvons voir qu’il y a encore d’innombrables témoignages et travaux qu’il vaudrait la peine de mentionner. Dans cette réunion pour les collaborateurs, ce fut par manque de temps qu’il ne put parler davantage.


Premier témoignage

Le 18 octobre 1936

Actes 26:29; Galates 1:15

Salut et vocation: l’arrière-plan familial

Je suis né dans une famille chrétienne. J’étais le troisième enfant précédé par deux sœurs. Parce que j’avais une tante qui avait donné naissance à six filles successives, ma tante paternelle était mécontente lorsque ma mère a donné naissance à deux filles. D’après les coutumes chinoises, les garçons sont préférés aux filles. Lorsque ma mère a donné naissance à deux filles, les gens disaient qu’elle serait probablement comme ma tante, qu’elle enfanterait une demi-douzaine de filles avant de donner naissance à un garçon. Bien qu’à cette époque ma mère n’ait pas été clairement sauvée, elle savait comment prier. Ainsi elle a parlé au Seigneur, lui disant : " Si j’ai un garçon, je Te le consacrerai. " Le Seigneur a entendu sa prière et je suis né. Mon père m’a dit : " Avant ta naissance, ta mère a promis de te présenter au Seigneur. "

Salut et service

J’ai été sauvé en 1920 à l’âge de 17 ans. Avant d’être sauvé, j’expérimentais une sorte de conflit mental au sujet du fait s’il fallait ou non que j’accepte le Seigneur Jésus comme mon Sauveur et que je devienne le serviteur du Seigneur. Pour la plupart des gens, le problème au moment du salut est celui de savoir comment être délivré du péché. Pour ma part, le fait d’être délivré du péché et ma carrière étaient liés. Si je devais accepter le Seigneur Jésus comme mon Sauveur, je devais L’accepter simultanément comme mon Seigneur. Il me délivrerait non seulement du péché mais aussi du monde. A cette époque, j’étais effrayé par l’idée d’être sauvé, parce que je savais qu’une fois sauvé, je devais servir le Seigneur. Par nécessité, par conséquent, ma conversion allait être une conversion duale. Il m’était impossible de mettre de côté l’appel du Seigneur en ne désirant que le salut. Je devais choisir entre soit croire au Seigneur et avoir un salut dual, soit laisser échapper les deux. Pour moi, accepter le Seigneur signifierait que les deux événements se produiraient simultanément.

Décision définitive

Le 29 avril 1920 au soir, j’étais seul dans ma chambre. Je n’avais pas la paix dans mon esprit. Que je m’asseye ou que je m’allonge, je ne pouvais pas trouver le repos, car à l’intérieur de moi, il y avait ce problème de savoir si je devais ou non croire au Seigneur. Ma première inclinaison était de ne pas croire au Seigneur Jésus et de ne pas être chrétien. Cependant cela me mettait mal à l’aise au fond de moi. Il y avait un réel combat au dedans de moi. Alors je me suis agenouillé pour prier. Au début, je ne trouvais aucun mot à dire dans ma prière. Mais finalement beaucoup de péchés sont venus devant moi, et j’ai réalisé que j’étais pécheur. Je n’avais jamais eu une expérience semblable dans ma vie avant ce moment là. Je me suis vu moi-même comme un pécheur et j’ai aussi vu le Seigneur. J’ai vu la pourriture du péché et j’ai aussi vu l’efficacité du précieux sang du Seigneur qui me purifiait et me rendait plus blanc que la neige. J’ai vu les mains du Seigneur clouées à la croix, et au même moment, je L’ai vu étendre Ses mains vers l’avant pour m’accueillir, en disant : " Je suis ici dans l’attente de te recevoir. " Submergé par un tel amour, il n’était pas possible que je Le rejette, et j’ai décidé de L’accepter comme mon Sauveur. Auparavant, je me moquais de ceux qui croyaient au Seigneur, mais ce soir là, je ne pouvais pas rire. Au lieu de cela, j’ai pleuré et confessé mes péchés, cherchant le pardon du Seigneur. Après avoir fait ma confession, le fardeau des péchés m’était enlevé et je me suis senti flotter et plein de joie et de paix intérieures. C’était la première fois de ma vie que j’ai su que j’étais pécheur. J’ai prié pour la première fois et j’ai eu ma première expérience de paix et de joie. Il est possible qu’il y ait eu une certaine paix et une certaine joie avant, mais l’expérience vécue après mon salut a été réelle. Seul dans ma chambre ce soir-là, j’ai vu la lumière et perdu conscience de tout ce qui m’environnait. J’ai dit au Seigneur : " Seigneur, Tu as vraiment été miséricordieux à mon égard. "

Je rejette mes ambitions, si chères à mes yeux

Dans l’assistance, aujourd’hui, il y a au moins trois de mes anciens camarades de classe, dont frère Kwang Hsi Weigh, qui peuvent témoigner à la fois de ma mauvaise conduite et de mes très bonnes notes en classe. D’un côté, je transgressais souvent le règlement de l’école, alors que de l’autre côté, mon intelligence - un don de Dieu - me permettait d’être le premier à tous les examens. Mes compositions étaient souvent sélectionnées pour paraître au tableau d’affichage. Je me fiais aveuglément à mon jugement; je faisais de nombreux rêves de jeunesse et forgeais des projets de carrière. Si je travaillais suffisamment, pensais-je, je pourrais atteindre n’importe quel niveau. Après mon salut, de nombreux changements se produisirent: tous les projets que j’avais formés pendant plus de dix ans furent vidés de leur sens et mes chères ambitions mises au rancart. Dès ce moment, avec l’assurance indubitable de l’appel de Dieu, je sus quelle allait être l’orientation de ma vie. Je compris que le Seigneur m’avait attiré à lui à la fois pour mon propre salut et pour sa gloire. Il m’avait appelé à le servir et à être son collaborateur. Auparavant, j’avais méprisé les prédicateurs et les sermons, parce qu’à cette époque, la plupart des prédicateurs étaient les employés serviles de missionnaires européens ou américains, et gagnaient tout au plus huit ou neuf dollars par mois. Je n’avais jamais imaginé une seconde que je deviendrais prédicateur, une profession que je considérais comme insignifiante et méprisable.

J’apprends à servir le Seigneur

Après avoir été sauvé - alors que les autres apportaient des romans qu’ils lisaient en classe - j’apportai une Bible afin de l’étudier (1). Par la suite, je quittai l’école pour entrer à l’Institut pour l’étude de la Bible que Sœur Dora Yu, une évangéliste célèbre, avait fondé à Shanghai. Peu de temps après, cependant, elle me renvoya poliment de l’Institut avec cette explication qu’il ne serait pas opportun que j’y reste plus longtemps. Mes goûts de gourmet, ma manière désinvolte de m’habiller et les heures tardives auxquelles je me levais décidèrent Sœur Yu à me renvoyer à la maison. Mon désir de servir le Seigneur avait reçu un coup sérieux. Je pensais que ma vie avait été transformée, mais il restait, en fait, encore beaucoup de choses à changer. Comprenant que je n’étais pas prêt à servir Dieu, je décidai de retourner à l’école. Mes camarades de classe se rendirent compte que certaines choses avaient changé, mais aussi que le fond de mon ancien tempérament était toujours le même. Pour cette raison, mon témoignage à l’école n’était pas très percutant et lorsque j’essayai de témoigner à frère Weigh, il ne me prêta aucune attention.(2)

J’apprends à amener les gens à Dieu

Après que je fus devenu chrétien, j’eus spontanément le désir d’amener d’autres personnes à Christ; mais au bout d’une année passée à témoigner à mes camarades de classe, il n’y avait pas de résultat visible. Je pensai qu’avec davantage de mots et d’arguments, mon témoignage gagnerait en efficacité, mais il ne semblait cependant pas avoir d’effet sur les autres. Quelque temps après, je rencontrai une missionnaire du monde occidental, Mile Grose, qui me demanda combien de personnes avaient été sauvées par mon intermédiaire durant cette première année. Je baissai la tête et avouai humblement qu’en dépit de mes efforts pour prêcher l’Evangile à mes camarades de classe, aucun d’eux n’avait été sauvé. Elle me dit ouvertement qu’il y avait quelque chose entre le Seigneur et moi qui entravait mon efficacité. Peut-être était-ce un péché caché, ou des dettes, ou quelque question similaire. J’admis que de telles choses existaient. Elle me demanda si j’étais disposé à les régler sur-le-champ. J’acquiesçai. Elle me demanda alors comment je rendais témoignage, et je lui dis que je choisissais des gens au hasard et que je leur parlais du Seigneur sans me soucier de savoir s’ils manifestaient un quelconque intérêt. A cela, elle répliqua que je devrais plutôt faire une liste, et commencer par prier pour mes amis, puis qu’il fallait attendre que Dieu me donne une occasion de leur parler.

Je commençai immédiatement à mettre en ordre les questions qui entravaient mon efficacité, et dressai aussi une liste de soixante-dix amis pour lesquels je prierais chaque jour. Certains jours, il m’arrivait de prier pour eux à chaque heure, même en classe. Lorsque l’occasion se présentait, j’essayais de les persuader de croire au Seigneur Jésus. Mes camarades disaient souvent en plaisantant: "Monsieur le prédicateur arrive, écoutons son sermon!", bien qu’en fait, ils n’eussent aucune intention de m’écouter. Je rapportai mon échec à Sœur Grose, et elle me persuada de continuer à prier, jusqu’au moment où quelques-uns furent sauvés. Avec la grâce de Dieu, je continuai à prier chaque jour et, après plusieurs mois, tous les soixante-dix, sauf un, furent sauvés.

Je cherche à être rempli du Saint-Esprit

Quoique quelques-uns eussent été sauvés, je n’étais pas satisfait, vu que beaucoup, tant à l’école que dans la ville, n’étaient pas touchés par l’Evangile. Aussi, je ressentis le besoin d’être rempli du Saint-Esprit et de recevoir la puissance d’en haut.

J’allai voir Sœur M. E. Barber, une missionnaire britannique et, comme je manquais beaucoup de maturité spirituelle, je lui demandai s’il était nécessaire d’être rempli du Saint-Esprit pour recevoir sa puissance. Elle répondit: "Oui, tu dois te donner à Dieu, afin qu’il puisse te remplir de lui-même." Je répondis que j’avais déjà donné ma vie à Dieu et que j’étais sûr de son salut et de son appel, mais que je ressentais un manque de puissance spirituelle. Elle me raconta alors l’histoire suivante: "Frère Prigin était un Américain qui avait précédemment été en Chine. Il étudiait pour obtenir un doctorat en philosophie, lorsqu’il sentit que la condition de sa vie spirituelle n’était pas satisfaisante. Il dit à Dieu qu’il avait des périodes de manque de foi, des péchés qu’il ne pouvait surmonter, et peu de force pour son travail. Il pria ainsi pendant deux semaines, demandant à Dieu de le remplir du Saint-Esprit de façon à mener une vie victorieuse. Il sentit que Dieu lui disait: "Tiens-tu vraiment à cette vie victorieuse? Dans ce cas, ne présente pas ta thèse de doctorat dans deux mois, car je n’ai pas besoin d’un docteur en philosophie." Il se trouva pris dans un dilemme, car le doctorat en philosophie lui était acquis, et il était perplexe, se demandant pourquoi Dieu lui demandait d’abandonner. Le conflit dura deux mois, et bien qu’il ait eu l’ambition, depuis trente ans, d’étudier en vue d’obtenir ce titre, il écrivit finalement au rectorat de l’université pour notifier qu’il ne présenterait pas sa thèse le lundi suivant. Il était si fatigué cette nuit-là qu’il ne put trouver aucun message pour le jour d’après; aussi raconta-t-il simplement à l’assemblée l’histoire de sa capitulation devant le Seigneur. Ce jour-là, les trois quarts de l’assemblée connurent un réveil et lui-même fut fort encouragé, disant que s’il avait su quel aurait été le résultat, il se serait soumis à Dieu bien plus tôt. C’était un homme qui, par la suite, fut grandement utilisé par le Seigneur.

Pendant que je me trouvais en Angleterre, j'avais l’intention de me rendre aux Etats-Unis pour rencontrer cet homme, mais je n’en eus pas l’occasion avant sa mort. Lorsque j’entendis ce témoignage pour la première fois, je dis au Seigneur: "Je veux enlever tout ce qui me sépare de Dieu, afin d’être rempli du Saint-Esprit." Entre 1920 et 1922, je confessai mes péchés devant au moins trois cents personnes, mais je sentais qu’il y avait encore quelque chose qui me séparait de Dieu et, en dépit de mes efforts répétés, je ne gagnai ni en force ni en efficacité.

Test sévère

Je me rappelle qu’un jour, en cherchant un thème pour un message, j'ouvris ma Bible au hasard et tombai sur le passage suivant: "Quel autre ai-je au ciel que toi? Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi." Je me dis: "l’auteur du Psaume 73 peut parler ainsi, mais moi, j’en suis bien incapable." La raison provenait de mes liens avec la jeune femme qui. plus tard, devait devenir mon épouse. Je lui parlais du Seigneur, mais elle ne faisait que rire. C’était la seule réponse que je recevais. C’était il y a dix ans, et je dois reconnaître que je l’aimais, quoiqu’elle ne fût pas chrétienne. Comme de nombreux jeunes gens aujourd’hui, je faisais l’expérience de liens du cœur si forts qu’ils rivalisaient avec mon obéissance au Seigneur qui voulait obtenir une place dans ma vie. Je demandai au Seigneur de remettre cette affaire à plus tard. A cette époque, je projetais d’aller annoncer l’Evangile dans cette région désolée qu’est le Tibet, de l’autre côté de la frontière, et je suggérai à Dieu de nombreuses entreprises, espérant qu’il ne soulèverait pas la question de l’abandon de celle que j’aimais. Mais une fois que Dieu eut mis le doigt sur cette affaire, il ne s’en détourna plus, et je constatai que la prière et l’étude ne servaient pas à grand-chose. Le Seigneur voulait que je renonce à moi-même et que je l’aime de tout mon cœur. Je retournai à l’école pour chercher à être rempli du Saint-Esprit et à aimer Christ, mais je dus reconnaître que je ne pouvais toujours pas prononcer avec conviction les paroles du Psaume. Le 13 février 1922, finalement, je fus disposé à mettre fin à ces liens, et j’éprouvai une grande joie. Le jour de ma conversion, je m’étais débarrassé du fardeau de mes péchés, mais ce n’est qu’en cette seconde occasion que mon cœur fut vidé de tout ce qui pouvait me séparer de Dieu. Dès lors, les gens commencèrent à être sauvés. Ce jour-là, je changeai mes vêtements élégants pour un vêtement plus simple, j’allai à la cuisine, préparai de la colle et, un paquet d’affiches d’évangélisation sous le bras, je sortis dans la rue pour les coller sur des murs et pour distribuer des tracts sur l’Evangile. A l’époque, faire cela à Fu-chou, dans la province de Fu-kien, était un acte de pionnier. A partir du second trimestre de 1922, je priai tous les jours pour mes camarades de classe dont les noms étaient inscrits dans mon carnet, et beaucoup furent sauvés. L’année suivante, il nous fallut emprunter ou louer des locaux pour nos réunions, et plusieurs centaines de personnes furent sauvées, y compris ceux dont les noms figuraient dans mon carnet, sauf un. De telles choses prouvent que Dieu nous écoute lorsque nous prions pour que des pécheurs soient sauvés.

J’apprends à me soumettre

A l’époque, notre groupe comprenait sept collaborateurs. Nous avions une réunion tous les vendredis, mais je passais la plupart du temps à discuter avec l’autre conducteur du groupe. Etant jeunes, nous étions fiers de nos propres idées et prompts à critiquer les opinions des autres. Il m’arrivait parfois de me mettre en colère et il m’était difficile d’admettre que j’avais tort. Chaque samedi, j’allais rendre visite à Sœur Barber et je me plaignais de l’attitude de l’autre conducteur, lui demandant d’intervenir et de corriger ses erreurs. Elle me réprimanda parce qu’il était de cinq ans mon aîné: "L’Ecriture, me fit-elle remarquer, dit que le plus jeune doit obéir au plus âgé." Je répondis: "Je ne peux faire cela; un chrétien se doit d’agir de façon raisonnable." Quelquefois, je pleurais le soir, après une dispute le vendredi après-midi. Je retournais la voir, le jour suivant, pour lui faire état de mes griefs et dans l’espoir qu’elle me justifierait, mais je pleurais à nouveau en rentrant à la maison le samedi. J’eus souhaité être né quelques années plus tôt. Lors d’un différend, j’avais de bonnes raisons de croire en la pertinence de mes arguments, et je pensais que, si je lui faisais remarquer comment mon collaborateur s’était trompé, je gagnerais certainement. Elle dit: "Que ton collaborateur ait tort ou non est une tout autre question. Maintenant que tu accuses ton frère devant moi, je dois te demander: Es-tu celui qui porte la croix, ou l’agneau?" J’étais honteux d’être interrogé de la sorte, et je ne l’oublierai jamais. Avec mes paroles et mon attitude, ce jour-là, je n’étais sûrement ni une personne qui porte sa croix ni un agneau. De cette manière, j’appris à me soumettre à mon collaborateur plus âgé. Je dirais que, pendant ces dix-huit mois, j’appris la leçon la plus précieuse de ma vie. Ma tête était remplie de caprices, mais Dieu voulait me faire entrer dans la réalité spirituelle. Je réalisai ce que signifie porter sa croix: Aujourd’hui, en 1936, j’ai plus de cinquante collaborateurs. Si je n’avais pas, pendant ce temps, appris la leçon de la soumission, je crains qu’il ne m’ait été impossible de travailler avec qui que ce soit. C’est Dieu qui me mit dans de telles circonstances, de manière à ce que je sois sous la limitation du Saint-Esprit. Pendant dix-huit mois, je n’eus pas l’occasion d’émettre mes propositions, et je ne pouvais que pleurer et souffrir cruellement. Si je n’étais pas passé par de telles circonstances, je n’aurais jamais compris combien j’étais difficile à traiter. Dieu enlevait les angles aigus de ma personnalité, de sorte que je peux dire aujourd’hui à des collaborateurs plus jeunes que la caractéristique par excellence du service de Dieu est un esprit de douceur, d’humilité et de paix. L’ambition, le dessein et le talent n’ont que peu de valeur si l’on ne porte pas la croix de Christ. Je suis passé par là, de sorte que je ne peux que confesser mes erreurs. Tout ce qui m’appartient est entre les mains de Dieu. La question n’est pas de savoir si une chose est juste ou fausse, mais si l’on est comme le porteur de la croix ou non. Dans l’Eglise, il n’y a pas de place pour le juste ou le faux; la seule chose qui compte est le fait de porter la croix et d’accepter qu’elle nous brise. C’est cela qui entraînera l’abondance de la vie de Dieu et l’accomplissement de sa volonté. Durant cette période de dix-huit mois, j’appris, par cette expérience continue, à me soumettre à mon frère plus âgé. Ma tête fourmillait d’idées, mais je réalisai, en définitive, que ce n’était pas là la manière de porter la croix ou d’être semblable à l’Agneau de Dieu. Aujourd’hui, en 1936, nous avons plus de cinquante collaborateurs, et mon aptitude à travailler côte à côte avec eux est due, dans une large mesure, aux expériences de ces premières années.

Notes:

(1) Note de l’éditeur: Cela n’empêcha pas Frère Nee d’être le premier aux examens de fin de trimestre.
(2) Note de l’éditeur: Finalement, les prières et l’assistance de Frère Nee amenèrent Frère Weigh au Seigneur.

Références:

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