Une Banque de Ressources
Consacrées au Réveil
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Watchman
Nee
LA LECON DE LA CROIX ET LE
COMMENCEMENT DU REVEIL
par Watchman Nee
"Je
considère Watchman Nee comme un don unique donné par
la Tête à Son Corps… Je le respecte pleinement comme un tel
don… Les révélations de Christ, de l’Eglise, de l’Esprit
et de la Vie que j’ai vues à travers Watchman Nee, les infusions
de vie que j’ai reçues de lui, et les choses concernant l’œuvre
et l’Eglise que j’ai apprises de lui nécessitent l’éternité
pour que leur vraie valeur soit estimée."
- Witness Lee
Deuxième
témoignage
La leçon de la croix
Il se peut qu’un croyant
soit en mesure de lire la doctrine concernant la croix, de l’étudier
ou de l’expliquer, mais il ne reçoit pas nécessairement
la leçon de la croix et ne connaît pas réellement
la croix proprement dite pour autant. Tandis qu’en vue du service, je
passais par le traitement de mon tempérament en compagnie de mes
collaborateurs, le Seigneur ordonna de nombreuses croix pour moi. Je trouvai
qu’il était difficile d’obéir; cependant, je savais intérieurement
que si la croix m’était ordonnée par le Seigneur, il convenait
d’obéir et de l’accepter, quelle qu’en soit la difficulté.
Alors qu’il était sur terre, le Seigneur apprit l’obéissance
par les choses qu’il souffrit (Hébreux 5:8; Philippiens 2:8). Comment
pouvais-je faire exception? Lorsque je commençai à apprendre
à recevoir la leçon de la croix, je n’obéis pas pendant
les huit ou neuf premiers mois, bien que j’aie su qu’il était de
mon devoir de me soumettre à la croix qui m’était ordonnée
par le Seigneur. Enfin, je me décidai à obéir, mais
cette décision ne dura guère; lorsque survenait une situation
réclamant mon obéissance, j'avais des difficultés
à me soumettre et j’étais rempli de pensées rebelles
qui me mettaient très mal à l’aise. Depuis, j’ai dû
reconnaître que la croix que le Seigneur avait ordonnée pour
moi fut véritablement profitable. Cinq de mes collaborateurs avaient
été mes camarades de classe depuis l’enfance, tandis que
l’un d’eux, celui qui avait cinq ans de plus que moi, venait d’une autre
région. Les cinq étaient toujours de son côté,
contre moi; en tout cas, ils me condamnaient invariablement, disant que
j’avais tort. Beaucoup de choses que j’avais accomplies leur étaient
attribuées. Quelquefois, lorsqu’ils rejetaient mes opinions, je
grimpais sur une colline toute proche pour pleurer devant Dieu. Pour la
première fois, j’expérimentai ce que signifie "la communion
de ses souffrances" (Philippiens 3:10), car si je ne pouvais avoir de
la communion avec le monde, je pouvais jouir de la communion céleste.
Deux années après
mon salut, je ne savais toujours pas ce qu’était la croix, et je
commençai alors à en apprendre la leçon. A l’école
en général, et dans ma classe en particulier, j’étais
toujours classé premier. Je voulais aussi être le premier
dans les affaires ayant trait au service de Dieu et, par conséquent,
lorsque j’étais classé second, je désobéissais.
Tous les jours, je disais à Dieu que c’en était trop pour
moi, que je recevais trop peu d’honneur et d’autorité, et que tous
étaient du côté de ce collaborateur plus âgé.
Aujourd’hui, je peux remercier Dieu du fond du cœur et l’adorer pour tout
ce qui est arrivé, car cela fut pour moi le meilleur des apprentissages.
Dieu me fit rencontrer beaucoup de difficultés parce qu’il voulait
que j’apprenne à obéir; et ainsi, je lui dis que j’acceptais
de n’être que le deuxième. Une fois disposé à
céder, je connus une joie qui était différente de
celle que j ‘avais connue lors de mon salut, en ce sens que c’était
une joie plutôt profonde qu’étendue. A maintes reprises,
durant les huit ou neuf mois qui suivirent, je fus disposé à
être brisé et à renoncer aux choses que je voulais
faire, de sorte que je fus rempli de joie et de paix sur mon chemin spirituel.
Le Seigneur s’était soumis à la main de Dieu, et j’étais
désireux de faire la même chose. Le Seigneur, existant en
forme de Dieu, n’avait point regardé comme une proie à arracher
d’être l’égal de Dieu (Philippiens 2:6). Comment avais-je
pu oser me placer au-dessus de notre Seigneur? Lorsque je commençai
à apprendre l’obéissance, cela fut difficile au début
mais par la suite, je trouvai cela de plus en plus facile, de sorte que
je pus dire plus tard à Dieu que je choisissais la croix, que j’acceptais
son œuvre de brisement et mettais de côté mes propres idées.
Dieu me guide dans mon
travail
Lorsque l’œuvre de Dieu commença
en divers endroits de Chine, en 1921, certaines vérités
n’avaient pas été discernées de façon claire:
la grâce et la loi, par exemple, n’étaient pas clairement
définies, pas plus que n’étaient clairement différenciés
le royaume des cieux et la vie éternelle, la grâce et la
récompense, le salut et la victoire. La compréhension des
vérités dans le Seigneur n’était ni suffisamment
profonde ni suffisamment riche. Toutefois, l’Evangile de la grâce
était relativement bien compris et il était annoncé
clairement à l’époque où M. Wang Ming Tao se trouvait
à Tehchow, les sœurs Peari Wang et Ruth Lee à Nankin, et
quelques autres collaborateurs et moi-même à Fu-chou.
Vers la fin de 1922, alors
que des personnes avaient déjà été sauvées
à Fu-chou et que leur nombre s’accroissait, je sentis la nécessité
de publier une revue. A l’époque, j’étais sans ressources.
Après avoir prié pendant une semaine, deux semaines, puis
pendant plus d’un mois, nous étions toujours sans le sou. Un matin,
je me levai et dis: "Il n’est pas nécessaire de prier davantage;
c’est un manque de foi. Ce que nous devrions faire maintenant, c’est commencer
à écrire. Est-ce que Dieu va mettre d’abord l’argent entre
nos mains, puis attendre que nous écrivions? A partir de maintenant,
je ne prierai plus pour l’argent, mais je me mettrai à rédiger
les premiers feuillets."
Lorsque le dernier mot fut
copié et que tout fut prêt, je dis: "L’argent va venir!"
Enfin, je m’agenouillai pour prier à nouveau et dis à Dieu:
"O Dieu, les épreuves sont prêtes pour l’impression, mais
il n’y a toujours pas d’argent." Après avoir prié, j’étais
absolument sûr que Dieu nous fournirait l’argent; aussi nous commençâmes
à le louer. C’était merveilleux. Dès que nous nous
relevâmes, quelqu’un frappa à la porte. Je pensai que ce
devait être quelqu’un qui apportait de l’argent. Je fus surpris
de voir que le visiteur était une sœur aisée mais avare,
et pensai qu’avec elle il n’y aurait pas d’argent. Mais elle me dit: "Je
suis venue pour discuter avec toi d’une question extrêmement importante."
Je répondis: "Je t’écoute." Elle demanda:
"Combien un chrétien
devrait-il donner?" Je lui dis que nous ne devrions pas adopter la méthode
de l’Ancien Testament, savoir de donner la dîme, mais que nous devrions
suivre ce qui est dit dans 2 Corinthiens 9:7, que chaque personne doit
donner selon l’ordre de Dieu; elle peut donner une moitié, un tiers,
un dixième ou un vingtième. Elle demanda où le don
devait être remis, et je répondis: "Ne donne pas à
une Eglise qui s’oppose au Seigneur, ni à ceux qui ne croient pas
à la Bible, pas plus qu’à ceux qui ne croient pas à
la rédemption par le sang de notre Seigneur. Si personne ne les
aide, ils ne pourront pas continuer à prêcher. Prie avant
de donner, que ce soit aux pauvres ou pour quelque cause qui en vaille
la peine, mais ne donne jamais à une organisation qui ne soit pas
appropriée." Elle dit: "Le Seigneur me dit depuis quelque temps:
tu es trop attachée à l’argent. De prime abord, je ne pouvais
m’y résigner, mais maintenant je le puis. Lorsque j’étais
en train de prier, ce matin, le Seigneur m’a dit: Tu n’as pas besoin de
prier. Il faut que tu commences par donner ton argent. J’étais
plutôt gênée, mais je te remets ici 30 dollars, à
utiliser pour l’œuvre du Seigneur." Cette somme était juste suffisante
pour imprimer 1400 exemplaires de la revue Le Présent Témoignage.
Par la suite, quelqu’un nous donna 30 dollars, ce qui nous permit de couvrir
le port et les autres frais. C’est ainsi que fut publié le premier
numéro du Présent Témoignage.
Le commencement d’un réveil
Au début de 1923,
nous commençâmes à tenir les réunions dans
un bâtiment appartenant à l’un des frères de Fu-chou.
Les chaises étaient empruntées à différents
endroits, selon les besoins, et nous allions dans le voisinage, invitant
les gens à venir écouter. Notre méthode pour inviter
les gens était plutôt efficace: chaque frère portait
une sorte de chasuble avec des inscriptions telles que "Tu mourras" et
"Jésus sauve" devant et derrière. Bannières en mains
et en chantant des cantiques, nous faisions un cortège dans les
rues. Les spectateurs étaient étonnés. C’était
la façon dont nous attirions beaucoup de gens à nos réunions.
Nous marchions tous les jours de la même façon, et tous les
jours des gens venaient écouter l’Evangile. Ils remplissaient la
salle, la cuisine et même l’aire autour du bâtiment. Comme
le Seigneur avait déjà commencé à œuvrer en
ce lieu, beaucoup de personnes furent sauvées.
Nous avions loué un
certain nombre de chaises pour nos réunions, mais au bout de deux
semaines, nous n’avions plus d’argent. Il fallait retourner les chaises
aux propriétaires. Fallait-il interrompre les réunions?
J’annonçai que celui qui désirait assister à la réunion
devait, à l’avenir, apporter sa propre chaise. Cet après-midi-là,
toute la colline, la colline de Tsang Chien, fut le théâtre
d’un curieux manège: jeunes et vieux, garçons et filles,
portaient des chaises. Les policiers étaient fort étonnés
en voyant cela.
Grâces soient rendues
à Dieu! Plusieurs centaines de personnes furent sauvées.
A cette occasion, le fondement du salut fut clairement posé. Jusqu’alors,
beaucoup de croyants, en Chine, n’avaient pas une idée claire de
ce qu’est le salut. Ce fut grâce à ces réunions et
à la prédication de nos frères en divers lieux que
beaucoup, depuis, comprirent ce qu’il est réellement.
Nous commençons à louer des locaux pour les réunions
Environ un mois après
que nous eûmes commencé nos réunions, un certain nombre
d’entre nous furent d’avis que nous devrions avoir un endroit approprié
pour nos réunions. Comme nous manquions d’argent, louer des locaux
était une chose au-dessus de nos moyens. Toutefois, une famille
du nom de Ho, dont tous les membres étaient sauvés, me fit
savoir qu’elle était disposée à nous louer des locaux,
moyennant un loyer mensuel de 9 dollars seulement. Je revins voir les
frères et priai avec plusieurs d’entre eux pour demander à
Dieu de nous envoyer de l’argent, étant donné qu’il nous
fallait payer à l’avance les trois premiers mois, lors de l’emménagement.
Chaque samedi, je me rendais
à Ma Kiang, Fuchou, pour avoir de la communion avec Sœur Barber,
une missionnaire qui venait d’Angleterre. Lorsque je la vis, cette fois,
elle me dit: "Voici 27 dollars qu’un ami m’a demandé de te remettre
pour ton œuvre." Comme le loyer était de 9 dollars par mois, soit
27 dollars pour trois mois, cette somme était exactement ce qu’il
fallait, ni trop, ni trop peu. A mon retour, je payai sans hésiter
les trois mois de loyer d’avance. Par la suite, nous priâmes inlassablement
et le Seigneur pourvut à nos besoins. Tels furent les débuts
de notre travail à Fu-chou.
Le réveil de nombreux croyants
Je n’ai jamais vu un réveil
aussi grand que celui-là. En ce temps-là, des personnes
étaient sauvées tous les jours. C’était comme si
toute personne qui nous contactait était aussitôt sauvée.
J’étudiais à cette époque au Trinity College de Fu-chou.
Lorsque j’arrivais à l’école, chaque matin à cinq
heures, je voyais partout des gens qui lisaient la Bible - plus d’une
centaine. Il avait été très en vogue de lire des
romans, mais à présent, ceux qui voulaient le faire ne le
pouvaient plus qu’en cachette. En revanche, lire la Bible devenait une
chose très populaire et très honorable. Il y avait huit
classes dans notre école, chacune ayant un surveillant et son adjoint.
Chose étonnante, le surveillant de presque chaque classe avait
été sauvé. Même les athlètes les plus
célèbres avaient tous été sauvés; parmi
eux se trouvait frère Kwang Hsi Weigh, qui fut, pendant de nombreuses
années, le champion de tennis de la province de Fukien. Plus de
soixante personnes marchaient chaque jour en procession dans les rues,
portant des bannières, et quelques douzaines allaient chaque jour
dans les alentours distribuer des tracts. Toute la ville de Fu-chou -
environ cent mille habitants - était secouée. Sous la direction
du Saint-Esprit, nous commençâmes alors à avoir des
réunions; et, comme de plus en plus de personnes étaient
sauvées, notre œuvre s’étendait aux villages avoisinants.
Un nouveau commencement
Entre 1921 et 1923, il y
avait des réunions de réveil en différents endroits,
et beaucoup pensaient que, puisque ces réunions amenaient des gens
au Seigneur, elles devaient être considérées comme
les seules nécessaires. Mais Dieu m’amena à voir que son
dessein requiert des chrétiens qu’ils se tiennent sur le terrain
de l’unité dans des Eglises locales, pour représenter l’Eglise
de Dieu sur terre et maintenir le témoignage de Dieu ici-bas. Cependant,
certains collaborateurs avaient des points de vue différents quant
à la vérité concernant l’Eglise. Lorsque j’étudiai
les Actes des Apôtres, je vis que le désir de Dieu est d’établir
des églises locales dans chaque ville. C’était comme si
une lumière brillait soudain sur moi, et je compris son dessein.
Avec cette révélation surgit un problème, du fait
que quelques collaborateurs qui n’avaient pas vu cette lumière
avaient des opinions différentes concernant des points importants
de notre travail; ceci entraîna des frictions parmi nous. Ils pensaient
que nous devions être enthousiastes dans notre œuvre de réveil
et d’évangélisation, et qu’au moins, l’on pouvait voir clairement
les résultats d’un tel travail, alors que je sentais fortement
qu’il fallait établir des églises locales, en insistant
moins sur l’autre travail. Lorsque le frère plus âgé
partait organiser ailleurs des réunions d’évangélisation,
je pensais secrètement organiser d’autres réunions de réveil
et d’évangélisation indépendamment de lui.
Lorsqu’il était absent,
j’agissais immédiatement conformément à la vision
que j’avais reçue. A son retour, il s’empressait d’annuler ce que
j’avais fait et agissait comme il le pensait. Mais lorsqu’il s’absentait
de nouveau, je revenais à ma première idée. En conséquence,
il y avait tout le temps entre nous des changements et des retours en
arrière. Comme la lumière que chacun de nous avait reçue
concernant notre travail était différente, telles devinrent
également nos manières de travailler. L’une était
d’organiser des réunions de réveil et d’évangélisation,
l’autre, d’établir des églises locales. Ce que le Seigneur
m’avait révélé était extrêmement clair:
avant peu, il susciterait des Eglises locales en différentes parties
de Chine. Chaque fois que je fermais les yeux, la vision de la naissance
d’Eglises locales apparaissait devant mes yeux intérieurs (1).
En 1924, quelques collaborateurs
n’étaient pas satisfaits de moi, et Dieu permit que l’Eglise à
Fuchou fût mise soudainement à l’épreuve. Afin de
prévenir une scission, je quittai alors Fu-chou. Puis vint une
invitation en provenance des îles de la mer du Sud; je m’y rendis
et des réunions débutèrent là aussi. En mai
1925, je rentrai et louai des locaux à Pagoda, dans la province
de Fu-chou, un petit village près de la mer, dans le but de m’y
installer. Je sentis alors que nous devions publier une revue qui insiste
sur les vérités concernant le salut et l’Eglise, abordant
aussi ce qui a trait aux prophéties et aux préfigurations.
Mon intention première était que cette revue, intitulée
La Revue Chrétienne, n’eût qu’un caractère
temporaire.
En 1925, deux numéros
furent publiés, en 1926, dix et, en raison d’une demande continuelle,
douze en 1927. Durant les six premiers mois de 1926, je me rendis à
Amoy, Kulongsu, Ch’ang-chou et Tungan pour y rendre témoignage,
et beaucoup de personnes furent sauvées. Dans la seconde moitié
de l’année, j’y retournai. Cette fois, je me sentais très
fatigué, devant à la fois organiser des réunions,
écrire des articles et m’occuper en outre de la correspondance.
J’étais déjà légèrement souffrant.
A l’origine, il était prévu que je préside des réunions
pendant dix jours, mais le neuvième jour, je tombai malade. Un
autre collaborateur vint poursuivre pendant plusieurs jours la tâche
entreprise. Ce fut au cours de ces six derniers mois de 1926 que l’œuvre
commença dans le sud de Fu-kien, avec des réunions à
Amoy, Tungan et dans les régions environnantes.
Plusieurs médecins
me dirent que la maladie que j’avais contractée pendant que j’étais
à Amoy était probablement fatale, et que je ne pouvais plus
guère espérer vivre que quelques mois! Je n’avais pas peur
de la mort, mais je ne pouvais m’empêcher de penser à ce
que le Seigneur m’avait enseigné les années précédentes,
et aux leçons que j’avais apprises: rien de cela n’avait encore
été mis par écrit. Assurément, tout cela ne
devait pas disparaître avec moi dans la tombe! Je me préparai
à écrire L’homme spirituel.
Lorsque j’arrivai à
Nankin, j’appris qu’un certain nombre de frères et sœurs, qui se
tenaient sur le terrain de l’unité dans l’Eglise locale, s’assemblaient
pour rompre le pain; aussi j’allai naturellement les trouver et me joignis
à eux pour nous souvenir du Seigneur: Frère Kwang Hsi Weigh,
l’un de mes camarades de classe, faisait alors ses études à
l’université de Nankin. Introduit par lui, j’allai à l’université
pour donner plusieurs messages, gagnant en même temps deux frères
qui se joignirent à nous pour la table du Seigneur. Tel fut le
début de notre travail à Nankin.
Je viens à Shanghai
Pour pouvoir me consacrer
entièrement à la rédaction de L’homme spirituel,
je ne tardai pas à quitter Nankin, et j’allai à la campagne,
à Wu-hsi, où j’écrivis les quatre premières
parties. On se battait dans Nankin, en mars 1927, et, comme il était
impossible de communiquer avec les frères et sœurs de certaines
localités, je quittai la campagne pour me rendre à Shanghai.
En arrivant, j’appris que de nombreux frères et sœurs étaient
arrivés, les uns après les autres, de différents
endroits. Avant mon arrivée à Shanghai, il y avait eu des
réunions dans la maison de Sœur Pearl Wang, au jardin de Hsin,
où l’on rompait le pain. Lorsque nous fûmes tous arrivés,
notre lieu de réunion fut transféré à la ruelle
Keng Ching. Ce furent les débuts à Shanghai du Gospel Book
Room.
Vers la fin de 1927, nous
avions chaque jour une réunion de prière. Les croyants de
Ha-êrh-pin et des environs, au nord du fleuve Yang-tsé kiang,
qui avaient été aidés par nos écrits, commencèrent
à nous écrire. Réalisant qu’ils étaient prêts
à recevoir un enseignement, et que les croyants en Chine en éprouvaient
le besoin, nous envisageâmes d’organiser une réunion spéciale
pour eux. En janvier 1928, nous louâmes des locaux dans la ruelle
Wen Teh, rue Hardoon, à Shanghai, et le 1er février, nous
commençâmes la réunion spéciale. Le thème
central des messages était uniquement le dessein éternel
de Dieu et la victoire de Christ. Nous n’abordâmes pas d’autre question
comme la vérité concernant l’Eglise. Il y avait vingt ou
trente frères et sœurs venus d’autres endroits; Dieu les éclaira
et leur permit de voir comment ils devaient marcher en suivant le chemin
de la vie. Ils résolurent pour eux-mêmes des problèmes
tels que le baptême, l’abandon des dénominations, et d’autres
choses similaires. Dans les quatre années qui précédèrent
1936, sept ou huit cents frères et sœurs furent sauvés ou
réveillés dans quelque dix lieux de réunions au nord
du fleuve Yang-tsé kiang. Dans un nombre presque identique de lieux
de réunions, à Ha-êrhpin, Taishun et leurs environs,
quelque quatre mille frères et sœurs furent eux aussi sauvés
ou réveillés. Toute cette œuvre fut accomplie par le Seigneur
lui-même, et il avait travaillé pendant des années
pour qu’elle puisse avoir lieu.
Après notre déménagement
à la ruelle Wen Teh en 1928, il fut décidé que nous
continuerions à publier Le Présent Témoignage,
étant donné que La Revue Chrétienne avait
cessé de paraître. En 1930 était publié le
recueil Notes sur L ‘Etude de la Bible.
Durant ces quelques années
à Shanghai, notre but était d’amener les gens à suivre
le Seigneur lui-même, l’enseignement des Ecritures et la conduite
du Saint-Esprit. Nous n’avons jamais escompté que qui que ce soit
se donne à nous, et nous ne devrions jamais l’escompter. Il ne
saurait s’agir de la prétendue politique d’exclusion; de même,
nous ne prétendons pas être les seuls à avoir raison;
notre seul désir est d’être fidèle jusqu’à
la fin. J’écrivis L’homme spirituel alors que j’étais malade.
Lorsqu’il fut terminé, mon état de santé s’aggrava
et je fus contraint de rester alité pratiquement tout le temps.
Etant donné que la demeure terrestre de mon tabernacle était
sur le point de tomber à tout moment, rien ne fut accompli, durant
mes quelques premières années à Shanghai, qui vaille
la peine d’être mentionné. C’est au cours des deux années
suivantes que les choses commencèrent réellement. En 1931,
il y eut une nouvelle réunion spéciale, dont le message
principal porta sur deux thèmes cruciaux: le Nouveau Testament
et la sagesse de Dieu. A cette réunion, il y avait davantage de
frères et sœurs d’autres localités.
Dieu me guérit
Au début de ma maladie,
en 1924, j’avais seulement un peu de fièvre, je me sentais faible,
et j’avais une légère douleur dans la poitrine. Je ne savais
pas ce que j’avais. Le Dr. H. S. Wong me dit: "Je sais que vous avez la
foi que Dieu peut vous guérir, mais voulez-vous me permettre de
vous examiner, afin que je fasse un diagnostic?" Après m’avoir
examiné, il parla à Frère Wang Teng Ming, à
voix basse, pendant quelque temps. Lorsque je leur demandai le résultat
de l’examen, ils ne me dirent d’abord rien. Je leur dis alors que je n’avais
pas peur. Le Dr. Wong me dit que l’état de ma tuberculose était
si sérieux qu’un repos prolongé était nécessaire.
Je ne pus dormir cette nuit-là; je sentais que je ne pouvais me
présenter devant le Seigneur, si je devais aller à lui,
sans avoir achevé mon travail. J’étais très déprimé.
Je décidai d’aller à la campagne pour me reposer et pour
avoir davantage de communion avec le Seigneur. Je lui demandai: "Quelle
est ta volonté pour moi? Si je dois donner ma vie pour toi, je
n’ai pas peur de la mort." Pendant six mois environ, je ne pus voir la
volonté du Seigneur, mais il y avait de la joie dans mon cœur,
et je savais que le Seigneur ne pouvait jamais se tromper. A cette époque,
aucune des nombreuses lettres qui me parvinrent de différents lieux
ne contenait d’exhortation ou de mot de consolation, mais des reproches
pour m’être surmené sans avoir pris suffisamment soin de
ma vie. Un frère me fit des reproches en citant Ephésiens
5:29.
Peu après, Frère
Chen Chi Kwei, de Nankin, m’écrivit pour m’inviter à aller
me reposer chez lui et à l’aider, en même temps, à
traduire le programme d’études de l’Institut Biblique par correspondance
du Dr. C.I. Scofield. A cette époque, une trentaine de frères
et sœurs vinrent me voir pour avoir de la communion avec moi, et je leur
parlai du problème de l’Eglise. Je réalisai que la main
de Dieu était alors sur moi dans le but bien précis de me
ramener à la toute première vision que j’avais eue, sans
quoi je n’aurais été qu’un simple prédicateur de
réveil.
Les jours passaient sans
que ma tuberculose ne guérisse. J’étais allé voir
un médecin allemand bien connu qui avait fait une radiographie
de ma poitrine. Par la suite, lorsque je lui demandai d’en refaire une
autre, il me dit que ce n’était pas nécessaire. Il me montra
la radiographie d’une autre personne, et dit: "L’état de cette
personne était meilleur que le vôtre; néanmoins elle
est morte deux semaines après que cette radiographie eut été
prise. Ne revenez plus me voir; je ne veux pas faire d’argent avec vous."
Je retournai à la maison, très déçu. Je pouvais,
il est vrai, m’efforcer d’écrire et d’étudier la Bible,
mais je trouvais cela très fatigant. J’avais chaque après-midi
une légère fièvre et, la nuit, je transpirais souvent
sans pouvoir dormir. Quelques frères me conseillèrent de
me reposer davantage, mais je répondis: "Je crains que je puisse
me reposer à un point tel que j’en devienne rouillé." Je
sentais que, malgré le peu de temps qu’il me restait à vivre,
je devais croire que Dieu augmenterait mes forces et que je devais travailler
pour lui. Je demandai alors au Seigneur quel travail il me demandait de
terminer. S’il désirait que je fasse quelque chose, je lui demanderais
alors d’épargner ma vie; autrement il n’y avait rien sur la terre
que je puisse encore désirer.
J’avais été,
auparavant, en mesure de me lever, mais, à présent, je ne
le pouvais plus. Quelqu’un me demanda de conduire une réunion d’évangélisation,
et je me forçai à me lever, demandant au Seigneur de me
fortifier. Tandis que je me rendais à la réunion, je devais
me cramponner ici et là aux réverbères pour me reposer.
Chaque fois que je le faisais, je disais au Seigneur: "Cela vaut la peine
de mourir pour toi." Certains frères qui le savaient me firent
des reproches parce que je ne ménageais pas ma santé, et
à cela je répondis que j’aimais mon Seigneur et que je donnerais
ma vie pour lui. Après avoir prié pendant plus d’un mois,
je sentis que je devais écrire un livre sur ce que Dieu m’avait
appris. Jusque-là, j’avais pensé qu’il ne convenait pas
d’écrire un livre avant d’être âgé mais, étant
donné que j’allais bientôt quitter ce monde, le temps me
sembla venu de me mettre à écrire, dans mes derniers jours.
Je louai donc une petite pièce à Wusih, dans la province
de Kiang-su, dans laquelle je m’enfermai et écrivis à longueur
de journée. A cette époque, l’état de ma maladie
s’aggravait à tel point que je ne pouvais même plus m’allonger.
Pendant que j’écrivais, j’étais assis sur une chaise munie
d’un haut dossier et, pour alléger mes douleurs de poitrine, je
pressais celle-ci contre le bureau. Satan se mit à me parler: "Tu
vas bientôt mourir, alors pourquoi ne pas mourir confortablement
plutôt que dans les douleurs?" Je répliquai: "Le Seigneur
me veut comme je suis. Va-t’en!" En quatre mois, j’achevai trois parties
de L’homme spirituel. Pendant que j’écrivais, il y avait beaucoup
de sang et de sueur, et beaucoup de larmes. Chaque fois que je finissais
d’écrire, je me disais: "C’est mon dernier témoignage pour
l’Eglise." J’écrivais au milieu de toutes sortes de difficultés
et d’épreuves, mais je sentais que Dieu était exceptionnellement
proche de moi. Les gens pensaient que Dieu me maltraitait; Frère
Chen, par exemple, m’écrivit pour me dire: "Tu te dépenses
à l’extrême; un jour, tu le regretteras." Je répondis:
"J’aime mon Seigneur, et je dois vivre pour lui."
Pour que L'homme spirituel
puisse être publié, il nous fallait environ quatre mille
dollars. Etant sans ressources, je priai Dieu de pourvoir à ce
besoin. Quatre collaborateurs seulement étaient au courant de cette
situation, personne d’autre. Peu de temps après, le Seigneur nous
avait fourni quatre mille dollars, et nous signâmes un contrat avec
un imprimeur pour commencer à imprimer le livre. Il fut convenu
que si nous ne pouvions faire face aux paiements suivants, non seulement
nous perdrions la somme versée au comptant, soit quatre mille dollars,
mais que nous devrions en outre payer une certaine somme pour défaut
de paiement. C’est pourquoi, d’un commun accord, nous priâmes sérieusement
à ce sujet. Lorsque l’imprimeur venait toucher son dû, le
Seigneur nous fournissait toujours les moyens de le payer en temps voulu.
Voyant que nous étions en mesure de tenir loyalement nos engagements,
l’imprimeur disait: "Personne n’exécute ses paiements aussi ponctuellement
que vous qui faites partie de l’Eglise."
Après que le livre
eut été publié, je priai devant Dieu: "Maintenant,
laisse ton serviteur partir en paix." A cette époque, ma maladie
empira; je ne pouvais pas dormir en paix; je me réveillais au milieu
de la nuit, me retournant sans cesse de côté et d’autre dans
mon lit. Je n’avais plus que la peau sur les os. Je transpirais la nuit,
et ma voix devint rauque. Plusieurs sœurs me veillaient à tour
de rôle; l’une d’elles, une ancienne infirmière, pleurait
chaque fois qu’elle me voyait. Elle disait: "J’ai vu beaucoup de patients,
mais je n’en ai jamais rencontré un dont la condition soit aussi
pitoyable que la sienne. Je crains qu’il n’ait plus guère que trois
ou quatre jours à vivre." Lorsque quelqu’un me rapporta cela, je
dis: "Que vienne la fin! Je sais moi aussi que je vais mourir prochainement."
Un frère envoya un télégramme aux Eglises de différentes
localités, les avisant qu’il n’y avait plus d’espoir pour moi et
qu’il n’était donc plus nécessaire de continuer à
prier pour moi. Un jour, je demandai à Dieu: "Pourquoi me rappelles-tu
si tôt?" Je confessai alors mes péchés à Dieu.
En même temps, je lui dis que je n’avais pas de foi. Ce jour-là,
je me consacrai au jeûne et à la prière depuis le
matin jusqu’à trois heures de l’après-midi, disant à
Dieu que je ne ferais rien d’autre que ce qu’il voudrait. Au même
moment, des collaborateurs étaient ensemble en train de prier avec
ferveur pour moi, dans la maison de Ruth Lee. Lorsque je demandai à
Dieu de m’accorder la foi, il me donna cette parole, que je n’oublierai
jamais. La première phrase était: "Le juste vivra par la
foi" (Romains 1:17); la deuxième: "Car vous êtes fermes dans
la foi" (2 Corinthiens 1:24); et la troisième: "Car nous marchons
par la foi"(2 Corinthiens 5:7). Ces mots me remplirent de joie parce que
la Bible dit: "Tout est possible à celui qui croit" (Marc 9:23).
Alors je remerciai Dieu et le louai de ce qu’il m’ait donné sa
Parole; je crus que Dieu m’avait guéri. Je fus mis à l’épreuve
sur-le-champ, parce que la Bible dit: "Car vous êtes fermes dans
la foi" (2 Corinthiens 1:24); pourtant, j’étais toujours couché.
A ce moment-là, un conflit s’éleva en moi: devais-je me
lever et me tenir debout ou bien rester allongé? Après tout,
l’homme s’aime lui-même considérant qu’il est plus confortable
de mourir dans un lit que de mourir debout. La Parole de Dieu manifesta
sa puissance, et ignorant tout le reste, je mis des vêtements que
je n’avais plus portés depuis cent soixante-seize jours. J’étais
prêt à quitter mon lit et à me tenir debout, lorsque
je commençai à transpirer abondamment comme si j’avais été
trempé par la pluie.
Satan me parla à nouveau:
"Pourquoi essaies-tu de te tenir debout, alors que tu ne peux même
pas t’asseoir?" Je lui dis: "Dieu me dit de me tenir debout", et je me
levai. A nouveau baigné d’une sueur froide, je faillis tomber.
Je ne cessais de répéter: "Etre ferme par la foi." Je dus
alors marcher pour atteindre mon pantalon et mes chaussettes. Après
les avoir mis, je m’assis. A peine m’étais-je assis que la Parole
de Dieu me revint, disant que je devais non seulement tenir ferme par
la foi, mais encore marcher par elle. J’étais conscient de ce qu’être
capable de me lever et de marcher quelques pas pour aller chercher mon
pantalon et mes chaussettes était une chose merveilleuse en soi.
Comment pouvais-je espérer marcher à nouveau? Je demandai
à Dieu: "Où veux-tu que j’aille?" Dieu répondit:
"Va à la maison de Sœur Lee, n° 215." C’est là qu’un certain
nombre de frères et sœurs avaient jeûné et prié
au sujet de ma maladie pendant deux ou trois jours. Je pensai qu’il était
peut-être possible de marcher un peu à l’intérieur
d’une pièce; mais comment pouvais-je descendre les escaliers? Je
priai Dieu: "O Dieu, je peux tenir ferme par la foi et, par la foi, je
serai aussi capable de descendre les escaliers!" J’allai immédiatement
à la porte qui menait à l’escalier et l’ouvris. Franchement,
je peux vous dire que lorsque je me trouvai en haut de l’escalier il me
sembla que c’était le plus grand escalier que j’aie jamais vu de
ma vie. Je dis à Dieu: "Puisque tu m’as dit de marcher, je le ferai,
même si je dois en mourir. Seigneur je ne peux pas marcher; je t’en
prie, soutiens-moi dans ma marche, avec ta main. "Me tenant à la
rampe, je descendis marche par marche, à nouveau baigné
d’une sueur froide. Tandis que je descendais, je disais à haute
voix: "marcher par la foi"; et à chaque pas je priais: "O Seigneur,
c’est toi qui me permets de marcher." Tandis que je descendais les vingt-cinq
marches, il me semblait que je marchais main dans la main avec le Seigneur
dans la foi. En atteignant le bas de l’escalier, je me sentis fort et
me dirigeai rapidement vers la porte de derrière. Ouvrant la porte,
je marchai directement en direction de la maison de Sœur Lee. Je dis alors
au Seigneur: "A partir de maintenant, je vivrai par la foi et ne serai
pas contraint plus longtemps à garder le lit." Je frappai à
la porte comme le fit Pierre (sans Rhode pour ouvrir la porte, voir Actes
12:12-17) et, lorsque j’entrai, sept ou huit frères et sœurs me
contemplèrent, interdits, pétrifiés. Puis chacun
resta calmement assis, pendant une heure, comme si Dieu était apparu
parmi les hommes. J’étais assis là, moi aussi, rempli de
remerciements et de louanges. Je racontai alors tout ce qui s’était
passé au cours de ma guérison. Exultants et revigorés
en esprit, nous louâmes tous à voix haute l’œuvre merveilleuse
de Dieu. Ce jour-là, nous prîmes une voiture pour aller à
Kiangwan, en banlieue, pour rendre visite à Sœur Dora Yu, une évangéliste
célèbre. Elle eut un choc en me voyant, car elle avait reçu
récemment des nouvelles annonçant ma mort imminente; aussi,
lorsque j’apparus, me regarda-t-elle comme si j’étais ressuscité
des morts. Ce fut dans l’allégresse une nouvelle occasion d’action
de grâces et de louange à Dieu. Le dimanche suivant, je parlai
pendant trois heures sur l’estrade.
Il y a environ quatre ans
(vers 1932), je lus dans un journal une annonce de vente aux enchères
d’un immeuble, de meubles et de divers effets ayant appartenu au fameux
docteur allemand qui m’avait fait les radiographies, et qui était
à présent décédé. Je levai les mains
pour louer le Seigneur en disant: "Malheureusement, ce docteur s’en est
allé, mais grâce te soit rendue, Seigneur, de ce que tu m’aies
gardé en vie jusqu’à maintenant!" Couvert par son sang,
je dis: "Ce docteur qui était plus fort que moi est décédé,
mais j’ai été guéri par toi, Seigneur, et je suis
toujours en vie!" Ce jour-là, j’achetai bon nombre de choses, en
souvenir.
Direction pour l’œuvre
Entre le moment où
je fus cloué au lit par la maladie et le moment où je fus
guéri par Dieu, je vis plus clairement l’œuvre que Dieu voulait
que je fasse. Celle-ci comprend les quatre aspects suivants:
1. Travail de littérature
Avant ma maladie, outre les visites que je
faisais en différentes localités pour y conduire des réunions
exceptionnelles, j’avais aussi la grande ambition d’écrire un bon
commentaire détaillé et complet de la Bible. J’avais l’intention
de consacrer beaucoup d’énergie, beaucoup de temps et beaucoup
d’argent à écrire un ouvrage qui comprendrait environ cent
volumes. Après avoir terminé L'homme spirituel, qui
avait été commencé alors que je tombais malade à
Nankin, je réalisai que cette tâche d’expliquer l’Ecriture
n’était pas pour moi. Depuis lors, toutefois, j’ai souvent été
tenté dans ce domaine. Après ma maladie, Dieu me fit savoir
que l’objectif principal des messages qu’il me communiquait n’était
pas d’expliquer l’Ecriture, ni de prêcher l’Evangile ordinaire,
ni de prophétiser, mais de mettre l’accent sur la manière
vivante de vivre. Je sentis alors que je devais reprendre la publication
de la revue Le Présent Témoignage, afin d’aider les enfants
de Dieu dans leur vie et leur lutte spirituelles. A chaque âge correspond
une vérité particulière qui lui est spécialement
nécessaire. Pour nous qui vivons dans les derniers jours, il doit
aussi y avoir une vérité dont nous avons particulièrement
besoin. Au moyen de la revue Le Présent Témoignage,
le témoignage pour la vérité de l’âge présent
était né. Je suis profondément convaincu que le temps
présent est la période préparatoire. Les enfants
de Dieu seront moissonnés, mais il faut d’abord qu’ils mûrissent
(Marc 4:29). Le temps où nous devons être moissonnés
est arrivé; la question de savoir si l’Eglise est prête ou
non est d’une importance vitale. Le dessein de Dieu aujourd’hui est de
hâter l’édification du Corps de son Fils, qui est l’Eglise.
Comme il est dit dans l’Ecriture: "Afin de la sanctifier en la purifiant
et en la lavant par l’eau de la parole, pour faire paraître devant
lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable,
mais sainte et irréprochable" (Ephésiens 5:26-27) de sorte
que l’ennemi puisse être détruit rapidement et que le royaume
soit établi. J’espère humblement pouvoir, dans la main du
Seigneur, prendre une petite part à cette œuvre glorieuse. Tout
ce que j’ai écrit n’a qu’un but: que le lecteur, dans la nouvelle
création, se donne entièrement à Dieu et devienne
une personne utile entre ses mains. A présent, c’est de tout cœur
que je remets à Dieu mes écrits, mes lecteurs et moi-même,
car Dieu protège les hommes pour toujours; j’espère que
son Esprit me guidera dans toutes ses vérités.
2. Réunions pour les vainqueurs
Dieu ouvrit mes yeux sur
la nécessité de susciter, dans les Eglises de différentes
localités, un certain nombre de personnes victorieuses, pour qu’elles
deviennent ses témoins. Dans les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse,
le Seigneur lance un appel à vaincre. C’est pourquoi, chaque année
il y avait une réunion à l’intention des vainqueurs, au
cours de laquelle je rapportais fidèlement les messages que Dieu
m’avait révélés.
3. Edification d’Eglises
locales
En m’appelant à son
service, le Seigneur ne projetait aucunement de me voir organiser des
réunions de réveil pour que les gens entendent davantage
de doctrines ayant trait à l’Ecriture; il ne voulait pas non plus
que je devienne un grand évangéliste. Le Seigneur me révéla
qu’il voulait édifier des Eglises locales dans d’autres localités,
pour se manifester lui-même, pour rendre témoignage de l’unité
sur le terrain des Eglises locales, de sorte que chaque saint puisse accomplir
sa tâche au sein de l’Eglise et vivre la vie de l’Eglise. Dieu ne
veut pas simplement que l’on poursuive individuellement la victoire ou
la spiritualité. Il désire obtenir une Eglise corporative
et glorieuse qui puisse paraître devant lui.
4. Entraînement pour les jeunes
Si le retour du Seigneur
est retardé, il sera nécessaire de susciter un certain nombre
de jeunes qui perpétuent le témoignage et œuvrent pour la
génération suivante. De nombreux collaborateurs ont déjà
prié à ce sujet, dans l’espoir de trouver un endroit approprié
à l’entraînement des jeunes. Mon idée n’est pas d’établir
un séminaire ou un institut d’étude de la Bible, mais que
les jeunes gens vivent une vie corporative et pratiquent la vie spirituelle,
c’est-à-dire qu’ils reçoivent un entraînement en vue
de l’édification, qu’ils apprennent à lire l’Ecriture et
à prier afin de se forger un bon caractère et, du côté
négatif, qu’ils apprennent comment se comporter à l’égard
du péché, du monde, de la chair, de la vie naturelle, et
ainsi de suite. Au moment opportun, ils retourneront dans leurs Eglises
respectives pour être mêlés aux autres saints en vue
de servir le Seigneur dans l’Eglise. J’ai acheté quelque dix ares
de terrain à Chenju, dans la banlieue de Shanghai. Les plans de
construction sont en cours et bientôt les jeunes pourront s’y rendre
pour y être entraînés.
A l’avenir, mon fardeau et
ma tâche comprendront généralement ces quatre aspects.
Que toute la gloire soit rendue au Seigneur. Nous n’avons absolument rien
en nous-mêmes et, quoique nous ayons accompli quelque chose, nous
reconnaissons que nous sommes des serviteurs inutiles.
(1) Note de l’éditeur: En 1949,
quatre à cinq cents églises locales avaient vu le jour,
et ce, dans presque toutes les grandes villes.
Source: Témoignage
de Watchman Nee, publié par Vox Dei/Béthel: http://www.bethel-fr.com/voxdei2/afficher_texte.php?id=441.11
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