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Le Couple Humain, Signe d'Unité

Par Emile Dallière

 

Naissance de la femme

Comme dans de nombreux textes bibliques, les paroles et les gestes rapportés par l'écrivain sacré contiennent ici des images caractéristiques de la pensée sémitique, et qui visent toujours en dernière analyse la personne et l'oeuvre du Messie attendu. La première de ces images est celle du sommeil:

Le Seigneur Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit.

Ce sommeil évoque la mort; aussi bien dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau, mais dans ce dernier le rapport entre l'idée du sommeil et celle de la mort se place dans la perspective de la résurrection. Cela apparaît clairement dans les trois circonstances suivantes:

  • Jésus, répondant à l'appel angoissé du chef de la synagogue, Jaïrus, entre dans la maison où repose la fillette qui était malade, et qui vient de mourir, et dit aux pleureurs et aux pleureuses:

Pourquoi pleurez-vous et pourquoi faites-vous du bruit? La petite n'est pas morte, mais elle dort.

  • Se rendant à Béthanie, à l'appel, cette fois, de Marthe et Marie les deux sœurs de Lazare, il provoque l'étonnement de ses disciples par sa manière d'associer le sommeil à la mort, et en se fondant sur cette pensée, il leur annonce la résurrection:

Lazare, notre ami, dort, mais je vais le réveiller.

Les disciples lui dirent: Seigneur, s'il dort il sera guéri. Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil. Alors il leur dit ouvertement: il est mort.

  • Enfin, à l'occasion de sa lettre doctrinale aux croyants de Thessalonique, en Grèce, l'apôtre Paul donne l'enseignement suivant:

Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme ceux qui n'ont pas d'espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui, ceux qui sont morts.

Dans le cas de notre récit, dans la Genèse, on doit considérer le sommeil d'Adam comme ayant aussi une signification prophétique. En effet, de ce sommeil naîtra la femme, et du sommeil de la mort où Jésus est plongé à Golgotha, naîtra l'Eglise, le jour de la Pentecôte.

Le Seigneur Dieu prit une des ses côtes et referma la chair à sa place

La côte dont Dieu forma la femme était partie intégrante de l'homme. Cela signifie que la personne après laquelle Adam soupirait de toute son âme, et qu'il ne trouvait nulle part, était incluse et cachée en lui.

C'est pourquoi l'écrivain sacré hésite à employer le verbe "créer", et lui préfère "former". Cela est normal, puisque l'acte créateur avait déjà eu lieu, et la vie avait été donnée à l'ensemble, alors que les deux personnes n'en constituaient qu'une seule. Le terme hébreu correspond à l'idée de bâtir, et ce terme est d'un réalisme très saisissant. D'autres versions le traduisent par "façonner" ou par "transformer".

Le récit contient une révélation d'ordre surnaturel en rapport avec l'unité du couple humain selon la pensée de Dieu: l'idée d'un seuI corps partagé entre deux êtres n'introduit pas seulement la notion d'une ressemblance morphologique entre eux, mais aussi celle d'une communion profonde dans la substance même de leur être.

Contrairement à tout un courant de pensée solidement inscrit dans nos mentalités, on ne peut pas parler de différence de valeur dans la nature de l'homme et de la femme, puisque cette dernière a été extraite de lui et qu'elle a été façonnée à partir d'un morceau de son tissu osseux. Elle a les mêmes caractéristiques fondamentales que lui, elle est faite du même limon, remplie du même souffle de vie. Elle est semblable à lui, ainsi que Dieu l'avait voulu quand il avait dit: "Il n'est pas bon que l'homme soit seul, je lui ferai une aide semblable à lui".

 

La notion d'aide: son ambiguïté

Les deux notions, celle d'aide et celle de similitude, sans être tout à fait antinomiques, ne sont pas facilement conciliables. Celle d' "aide", en effet, évoque assez naturellement la qualité d'employée, d'adjointe, ou encore d'assistance, c'est-à-dire d'auxiliaire par rapport à l'autre personne.

Or, tout cela, Adam le possédait déjà dans toute la variété du monde animal que Dieu l'avait fait inventorier, et qu'il lui avait donné. Qu'est-ce donc que Dieu entendait par là? Le plus simple, pour le découvrir, c'est de serrer de plus près le texte original, et pour cela, de considérer les différentes façons dont les traducteurs l'ont rendu. Et le problème n'est pas simple, si l'on s'en remet à la diversité des termes proposés par les uns et les autres. Qu'on en juge:

Bible de Jérusalem: une aide qui lui soit assortie

André Chouraqui: une aide contre lui

Version Segond: une aide semblable à lui

Version Darby: Une aide qui lui corresponde

Traduction œcuménique: une aide qui soit accordée à lui

La même, en note: une aide comme son vis-à-vis

Chanoine Osty: une aide qui soit sa contrepartie

Exégèse de José Eisenberg: une aide en face de lui

Bible du Rabbinat Français: une aide digne de lui

Ainsi, celle que Dieu entendait lui donner afin de réaliser, par leur accouplement, la fécondité qu'il lui avait conférée, c'était tout cela à la fois, c'est-à-dire quelqu'un qui lui soit assorti, qui lui soit semblable, qui lui corresponde, qui soit comme son vis-à-vis, sans que pour autant cette personne-là cesse d'être à son niveau dans sa nature profonde. Toutes ces qualifications se résument en un seul mot: l'amour. Il lui faut quelqu'un à aimer et de qui être aimé.

Deux traductions de la Bible, celle du Rabbinat français et celle, plus récente, de Pierre de Beaumont, ont proposé un terme qui est certainement plus conforme à l'intention biblique, - celui de "partenaire", ou encore de "compagne". La trouvaille me paraît heureuse. Voici alors ce que donne le texte:

Dieu dit: il faut que je lui donne un partenaire avec qui il puisse tout partager. L'homme donne des noms à tout animal domestique, à tout oiseau du ciel et à toute bête sauvage, mais aucun ne lui paraît un partenaire avec lequel il1puisse tout partager.

Un partenaire, c'est un égal, ce n'est ni un inférieur ni un subordonné. Façonné à partir, symboliquement, du même tissu osseux, c'est quelqu'un de la même essence, et l'on peut conclure que tout ce qui pourrait suggérer une situation secondaire, même s'il s'agit comme on dit "d'un brillant second", est contraire à la pensée de Dieu pour la femme.

 

L'achèvement du couple humain: La promesse de l'unité

Lorsque Dieu eut achevé de façonner la femme, il l'amena vers l'homme, dit le texte, et ceci n'est pas seulement une façon charmante de s'exprimer de la part de l'écrivain sacré, c'est avec l'intention très nette, indiscutable, de faire saisir au lecteur que l' épouse est un cadeau de Dieu et, non seulement cela, mais que c'est lui Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, qui a inventé le mariage comme la destinée normale de l'humanité qu'il a faite. Rien d'étonnant par conséquent si l'on trouve au livre des Proverbes, sous la plume du plus sage et du plus grand des rois, ces affirmations:

Celui qui trouve une épouse trouve le bonheur. C'est une grâce qu'il obtient de Dieu (Proverbes 18.22).

Une femme vaillante est la couronne de son mari (Proverbes 12.4)

On peut hériter de ses pères une maison et des richesses, mais une épouse sensée est un don de Dieu. (Proverbes 19.14).

C'est cela que l'homme découvre à son réveil au moment où Dieu lui donne l'épouse qu'il lui destine. Il comprend soudain le plan que Dieu avait conçu pour lui depuis le premier jour de la Création. Il dit:

Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair!

Dans cette exclamation, il y a de la joie. La déception et le chagrin qu'il avait éprouvés à la suite de son inspection du règne animal font place à un énorme soulagement, à un sentiment de délivrance. Maintenant, tout est changé, quelqu'un lui est présenté qui est de la même classe que lui, du même rang.

L'expression par laquelle il la désigne, "os de mes os et chair de ma chair" est typiquement biblique. Or, le langage biblique est un langage sacré et il nous invite ici à concevoir que tout ce qui concerne le couple humain est au niveau des choses du sanctuaire.

Pour faire face à la situation totalement nouvelle devant laquelle il est soudain placé, la première chose à laquelle il se sent poussé est de définir ce partenaire par rapport à lui. Conformément au mécanisme de la pensée hébraïque, le narrateur résout cette question par le moyen de l'attribution à la nouvelle venue d'un nom qui lui soit propre. On sait en effet que le nom donné est un symbole, voire une image prophétique de l'être nommé, tel qu'il est dans sa réalité profonde.

Le mot "adam" signifiait l'homme formé de la poussière du sol qui est "adamah", et définissait justement l'être que Dieu était en train de créer. C'était une manière d'annoncer l'humanité tout entière, un nom de caractère générique, visant un ensemble humain, certes, mais encore anonyme.

Maintenant, l'écrivain ne mentionne plus Adam, le mot qu'il emploie est "ish", dont la racine est différente, et qui désigne une personne déterminée, un individu ayant sa propre personnalité. Mais, attention !... Il n'est plus seul, il constitue un attelage de deux personnes, un couple où une unité surnaturelle crée l'indissociabilité. C'est pourquoi le texte sacré donne le même nom aux deux partenaires, en écrivant l'un au masculin et l'autre au féminin.

Mais, encore une fois, c'est le même mot. "ISH" est resté porteur de tous les éléments constitutifs de la masculinité, "ISHA", le même terme au féminin, désignant celle en qui ont été incorporés tous ceux de la féminité.

En prenant sur lui de donner à cette dernière un nom issu du sien, il veut éviter qu'elle ne s'en aille, ce qui le mettrait dans une situation encore pire qu'avant, seul, et surtout diminué, devenu incomplet. Puisque maintenant elle est là, il accomplit un acte spirituel de possession, indiquant qu'elle est un autre lui-même.

Autre conséquence à retenir aussi, en la déclarant sienne, il la définit du même coup dans sa réalité profonde, - il lui confère son identité.

Notre traduction habituelle qui dit: "On l'appellera femme" ferait mieux apparaître toute cette richesse si, à la place de "femme" il y avait le mot "épouse". Lui, l'époux, - elle, l'épouse: c'est bien le même nom au masculin pour l'un, au féminin pour l'autre.

Une dernière remarque à propos du nom, - c'est que l'action accomplie par le mari en lui donnant ce nom d'épouse, n'érige pas l'homme en maître du couple, ce qui ne conviendrait pas entre partenaires. Et cette partenaire a été faite à sa ressemblance, comme lui-même avait été fait à la ressemblance de Dieu.

Référence: "Os de mes Os, Chair de ma Chair - Le Couple Humain, Signe d'Unité", Emile Dallière, éditions VIDA.

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