La Réformation a bien été
un retour à la Parole de Dieu, en particulier au sujet du salut
par la foi seule. Pourtant, les grandes fédérations issues
de la Réforme ont gardé une théologie ecclésiale fondée
davantage sur la dérive vétérotestamentaire des
Pères de l’Eglise plutôt que sur un net retour à
l’Ecriture. C’est le cas des Luthériens, des Réformés
calvinistes et des Anglicans, mais aussi de nombreuses églises
et communautés évangéliques. Il faut toutefois
relever que les Mennonites sont réellement revenus à l’Ecriture
en vivant la foi et l’église dans leurs fermes sous la conduite
de prédicateurs et anciens qui étaient en même temps
agriculteurs. Il est vrai que nous pourrions évoquer la persécution
pour expliquer cette forme d’Eglise. A ma connaissance, ce raisonnement
ne tient pas. Aujourd’hui encore, de nombreuses communautés mennonites
(ou autres) sont conduites par des anciens qui ne servent pas à
plein temps.
Il me semble évident que la Réforme
n’a pas changé la pratique séculaire du retour au modèle
de l’Ancien Testament quant à la prêtrise (clergé
ou ministère pastoral souvent unique) nettement différenciée
du peuple des croyants qualifiés de laïcs. Nous pouvons
faire le même constat quant au fait de vivre la communauté
des croyants principalement dans des temples ou des salles. Situation
qui a favorisé l’émergence de lourdes structures
dont nous sommes les artisans et les victimes pour reprendre le début
de cet enseignement.