(1727-1740)
La colonie de Herrnhut,
à peine fondée et loin d'avoir trouvé son organisation
définitive, devint le point de départ d'une activité
exercée jusque dans les pays les plus lointains. Le foyer, à
peine allumé, envoya ses étincelles jusqu'au bout du monde.
On raconte qu'en 1728 déjà, il n'était pas rare
que cent à cent cinquante lettres, arrivées à Herrnhut
pour des affaires du règne de Dieu, y attendissent ensemble leurs
réponses, et que la dépense pour la correspondance de
l'année s'élevait à la somme de cent soixante thalers,
soit six cents francs. Détail d'autant plus digne d'attention,
qu'il appartient à une époque dont nous séparent
plus de cent cinquante ans, et qu'il se produisit dans un milieu composé
en grande partie d'hommes illettrés et sans fortune.
Les relations nombreuses
que fait supposer le fait cité et qui allaient se multipliant
d'année en année de la manière la plus frappante,
durent leur origine à des voyages entrepris, le plus souvent,
avec fort peu d'argent, au prix de grandes fatigues et de suprêmes
efforts, soit au nom de Zinzendorf, soit sans le concours du comte et
pour des motifs d'une nature diverse. Ce qu'il faut exclure, c'est la
pensée d'une propagande en faveur de l'Eglise morave. Celle-ci,
tout bien considéré, n'existait point encore. Herrnhut
n'était qu'une fraction de l'Eglise luthérienne et plus
spécialement de la paroisse de Berthelsdorf. L'Eglise de l'Unité
n'avait point encore été réorganisée et
Zinzendorf, moins encore que tout autre, y pensait avant d'avoir été
poussé dans cette voie par la force de circonstances indépendantes
de sa volonté.
Mais s'il ne pouvait être
question d'augmenter les rangs d'une Eglise, loin d'être constituée,
de puissantes considérations d'un autre genre arrachèrent
les frères de Herrnhut au repos qu'ils venaient de trouver. Deux
ordres d'idées étaient en présence l'un de l'autre.
On désirait faire connaître, au près et au loin,
aux amis du Règne de Dieu, à tous les cercles chrétiens
qui avaient été vivifiés sous le souffle du piétisme,
les grandes choses accomplies par Dieu pour la colonie de Herrnhut.
On se disait qu'il fallait tendre la main à tous ces frères,
les encourager sur la base des expériences précieuses
qu'on avait faites et serrer les rangs autour du drapeau et de la personne
du Christ. Les voyages entrepris dans ce but-là étaient,
en premier lieu, l'oeuvre du comte de Zinzendorf.
D'autres étaient
plutôt celle des Moraves. Arrachés par la bonté
de Dieu à l'esclavage et aux erreurs de Rome, arrivés
à la pleine jouissance des libertés et des lumières
de l'Evangile, ils se sentaient pressés de porter du secours
à leurs compagnons de misère des temps d'autrefois. De
là, un grand nombre de voyages d'évangélisation
faits, la plupart, dans des pays catholiques, vraies tentatives missionnaires
dans lesquelles se formèrent, selon une merveilleuse dispensation
de Dieu, les futurs messagers de Christ au sein du monde païen.
Quelques noms, à côté de Christian David, sont inséparables
de ces entreprises dont l'histoire est riche en grands traits: Celui
de Paul Schneider, retenu en prison durant quatre ans; appelé
à baiser un crucifix, il s'écria: " J'ai Jésus
au fond de mon cœur "; et, menacé d'une prompte exécution:
" Faites-le au plus vite, j'en suis content. " Celui de Melchior
Nitschmann, parti de Herrnhut le 26 avril 1728, muni d'une chemise,
d'un mouchoir de poche et de deux florins et décédé,
en 1729, dans les cachots du château de Schildberg, avec cette
parole sur ses lèvres mourantes: " J'ai saisi le Sauveur;
il ne me laisse pas et moi je ne le laisserai pas non plus. " Celui
de Georges Schmidt, compagnon de souffrances de Nitschmann, qui, après
six longues années de prison, devait partir pour le Sud de l'Afrique,
prémices de l'armée missionnaire protestante dans le continent
noir. Celui de David Nitschmann qui, au bout de trois ans de tortures
morales et physiques, succomba entre les mains de l'ennemi, le 15 avril
1729, âgé d'à peine trente-deux ans.
Une énumération,
même rapide et incomplète, des divers lieux où se
rendirent les premiers frères de Herrnhut, au service tantôt
d'une cause, tantôt d'une autre, ne manque pas d'offrir de l'intérêt.
Elle prouve jusqu'à l'évidence que les flammes du feu
sacré qui brûlait dans les cœurs, avaient dévoré
et les timidités innées aux petits, appelés à
se présenter devant les savants, les riches et les grands, et
les craintes de l'inexpérience en face d'une tâche souvent
fort délicate ou difficile, et le tremblement du cœur naturel
à l'heure du danger.
Au mois d'août de
l'année 1727, Jean Spindler se mit en route pour la Transylvanie
où l'on espérait trouver des Eglises ayant besoin d'un
encouragement fraternel. Quelques semaines plus tard, deux autres Moraves,
dont un du nom de Nitschmann, partirent pour se rendre à Copenhague,
auprès du prince Charles de Danemark, auquel ils devaient remettre,
de la part de Zinzendorf, une histoire de la colonie de Herrnhut. Deux
autres se rendirent chez le prince Charles-Ernest de Saalfeld, homme
pieux, aux besoins spirituels duquel le piétisme de Halle n'avait
pas répondu. En route, s'arrêtant à Iéna,
ils firent connaissance, dans la maison du savant Buddäus, avec
A. G. Spangenberg qui, dans la suite, devait jouer, au sein de l'Eglise
de l'Unité, un rôle marquant. Presque en même temps,
Christian David, en société d'un second frère,
parcourut l'Autriche et porta les consolations de la foi et les trésors
de son expérience chrétienne aux protestants de Salzbourg,
tandis qu'un quatrième groupe de messagers se dirigea sur la
Bohême et la Moravie. - L'année suivante, le comte délégua
trois frères à Londres auprès de la comtesse de
Schaumburg-Lippe, dame haut placée à la cour d'Angleterre,
qui s'était vivement intéressée à la fondation
de Herrnhut. L'un des trois, Nitschmann le charpentier, a laissé
de ce voyage, pour lequel on disposait d'une quarantaine de francs,
un rapport remarquable par sa simplicité tout autant que par
les incidents qu'il raconte. - Suivent des voyages à Halle, Sorau
et Görlitz, dans le Brandebourg, en Silésie, en Suède
et en Angleterre. - Encore une année, et Christian David s'aventure
avec un compagnon de route jusqu'en Livonie, gagnant son pain chemin
faisant à la sueur de son front et cherchant partout des frères
dans la foi. - Plus tard, en 1731, nous rencontrons le même homme
dans le Wurtemberg, à Lausanne et à Montmirail où
il rédigea une description détaillée de Herrnhut.
- D'autres frères, séjournant à Zurich et à
Berne, font savoir à Herrnhut que le duc de Savoie vient d'expulser
de ses terres quelques centaines de Vaudois et Zinzendorf s'empresse
de leur offrir un refuge. - Toujours plus audacieux, le comte envoie,
en 1734, à St-Petersbourg, un messager chargé d'examiner
ce qu'il y aurait à faire pour Christ dans l'immense empire russe.
- En 1735, une délégation de trois frères part
pour Stockholm, Tornea et la Laponie. On n'oublie ni les juifs d'Amsterdam
que vont visiter Léonard Dober et Samuel Lieberkühn (1738),
ni les esclaves de l'Algérie auxquels Alvin Richter va annoncer
Christ (1739). Arved Gradin est délégué auprès
du patriarche de Constantinople. André Jaeschke se rend à
Bucharest, désireux de découvrir, dans ces contrées,
des descendants de l'ancienne Eglise de l'Unité qu'on savait
y avoir compté des membres. A peine, en un mot, si l'on trouve
un pays, de l'Allemagne non seulement, mais de l'Europe tout entière,
où les messagers de Herrnhut ne se soient pas montrés.
Zinzendorf lui-même
prenait une part active à ces voyages. On le rencontrait tantôt
à côté de ses frères, tantôt seul,
essayant de grouper les âmes, de venir spirituellement en aide
aux délaissés de ce monde comme aux chrétiens en
danger de s'égarer dans la voie de l'erreur, de plaider la cause
de Christ et d'avancer son règne jusque dans les cours royales.
Infatigable, ne reculant devant aucun sacrifice, toujours prêt
et toujours courageux, ne calculant jamais, n'écoutant que l'appel
de Dieu, il se donnait tout entier au service du Seigneur.
De retour à Herrnhut,
les messagers de l'Eglise présentaient leurs rapports, palpitants
d'intérêt quelquefois, et ouvrant devant leurs auditoires
des horizons toujours nouveaux et toujours plus vastes. Ce qu'on venait
d'apprendre se transformait alors en sujet de prière, et bientôt
tout ce qu'il y avait en Allemagne, si ce n'est en Europe, de mouvements
religieux, de faits soit réjouissants soit attristants dans le
domaine spirituel, se trouva entraîné dans le cercle des
choses pour lesquelles intercédait avec fidélité
et zèle la jeune et chétive colonie morave.
Une nouvelle et grande
impulsion fut donnée à celle-ci par le commencement de
ses Missions en pays païen. Cet événement occupe,
au milieu de l'activité déjà rapidement esquissée,
une place trop importante pour qu'il ne soit pas utile de nous y arrêter
un moment. Il acheva de porter les regards de l'Eglise naissante jusqu'aux
terres les plus lointaines et de donner à Herrnhut son caractère
œcuménique.
L'origine des Missions
moraves remonte au 10 février de l'année 1728. Ce jour-là,
sous l'impression produite par les rapports de quelques messagers de
l'Eglise, rentrés après l'accomplissement de leur tache,
on prononça le nom du Groënland et des Antilles. C'était
la main qui s'étendait, timidement, pour saisir la couronne des
Missions. Quelques-uns objectèrent l'immense difficulté
de l'oeuvre qui surgissait au loin. Mais Zinzendorf rassura les craintifs,
et, le lendemain déjà, vingt-deux frères se mirent,
sous sa direction à étudier des langues étrangères,
l'histoire ecclésiastique et la médecine afin d'être
prêts à l'heure où Dieu les appellerait. Quatre
années cependant s'écoulèrent avant qu'une décision
fût prise. Il fallait de nouveaux et puissants encouragements
d'En-Haut pour ébranler la première colonne missionnaire.
Dieu les donna, en 1731, à l'occasion d'un voyage de Zinzendorf
à Copenhague où il devait assister au couronnement du
roi Christian VI.
Le comte avait fondé
sur son séjour à la cour de belles et grandes espérances,
dans lesquelles les intérêts de Herrnhut s'effaçaient
derrière les intérêts du règne de Dieu en
général. Il avait songé à la fondation,
sous les auspices du monarque danois, d'une université foncièrement
chrétienne, foyer de lumière spirituelle pour toute l'Allemagne
du Nord, répandant les doctrines d'un piétisme large et
dépouillé des étroitesses de Halle. Mais ce plan
échoua. Dieu trouva bon de lui substituer une cause tout à
la fois plus modeste et plus grande. Il plaça dans le chemin
du comte un nègre des Antilles, valet de chambre du comte de
Laurwig, et deux Esquimaux du Groenland en séjour dans la capitale
danoise. Rencontre fortuite selon les hommes, mais engendrant, selon
les desseins de la miséricorde divine, une oeuvre à laquelle
l'Eglise de l'Unité renouvelée allait être redevable
de ses plus fortes et plus nombreuses bénédictions !
En face de ces représentants
du monde païen, le cœur de Zinzendorf s'émut. Entrevoyant
la réalisation d'un plan hardiment conçu avec son ami
de Watteville, il y avait de longues années déjà,
il écrivit à son épouse :
"Le
comte Laurwig me permet d'emmener Antoine, son domestique noir, pour
faire connaissance de Herrnhut et frayer la voie à la conversion
des nègres d'Afrique et d'Amérique. Les Missions danoises
au Groenland et en Laponie sont abandonnées. La place est à
qui veut la prendre. Je vois un vaste champ devant moi; que le Seigneur
veuille dire: Amen ! "
De retour à Herrnhut,
Zinzendorf présenta son rapport à l'Eglise. Il lui fit
part des renseignements recueillis sur l'île de St-Thomas et le
Groënland, et déroula devant elle le tableau de l'immense
misère spirituelle de ces contrées. Il n'en fallut pas
davantage pour faire naître, dans le cœur de quelques-uns, le
désir de voler an secours des malheureux. " Si le Seigneur
trouvait que je fusse bon à cela, j'aimerais bien aller chez
les esclaves nègres, " se dit Léonard Dober. Même
réflexion dans l'âme de Tobie Leupold. Puis, s'étant
ouverts l'un à l'autre, la main dans la main, unis pour l'accomplissement
d'un suprême sacrifice, les deux hommes s'offrent pour le service
de la Mission, tout prêts à accepter jusqu'aux chaînes
de l'esclavage, afin de pouvoir prêcher aux esclaves Christ, le
Libérateur.
Le Groenland aussi trouva
ses apôtres. A genoux dans les bois du Hutberg, Matthieu Stach
et Frédéric Böhnisch se consacrèrent aux Esquimaux.
" Vous n'y trouverez pas même du bois pour vous construire
une hutte, " leur dit-on. " Peu importe, " répliquèrent-ils;
" nous nous creuserons un trou dans la terre et nous l'habiterons.
"
Mais le départ des
missionnaires se faisait attendre. L'Eglise, si riche jusqu'alors en
hardiesses de la foi, hésitait à accepter les offres qui
avaient été faîtes. Il se produisait même,
dans son sein, une opposition que rien ne justifiait. On parlait d'exaltation,
de bravades, d'un coup monté par lequel ces jeunes gens voudraient
être mis en relief dans l'Eglise. On retint, pendant plus d'un
an, ceux qui étaient prêts à partir à l'instant
même où l'appel de Dieu avait retenti dans leurs âmes.
Dira-t-on, après
tout cela, que l'Eglise de Herrnhut était dévorée
du désir de briller par des œuvres extraordinaires dans le Royaume
de Dieu ?
Dira-t-on que l'oeuvre
de ses Missions a été combinée, organisée,
entreprise par un effort de sa volonté à elle ?
Et l'Eglise pourra-t-elle
oublier les résistances, les accusations injustes de la première
heure, souvenir humiliant joint, à tout jamais, aux débuts
d'une tâche qui, par un effet de la grâce gratuite et puissante
de Dieu, devait la combler de tant de gloire ? N'est-elle pas obligée,
ici encore, de dire à Dieu: C'est à toi qu'appartiennent
l'honneur et la puissance?
La douloureuse épreuve
de patience dans laquelle Dieu, par le moyen de leurs frères,
avait placé les premiers missionnaires, ne pouvait d'ailleurs
que faire mûrir leur foi. Engagé, au mois de juin 1732,
à manifester, une fois encore, ses sentiments, Léonard
Dober adressa à " l'Eglise de Dieu à Herrnhut "
une lettre dans laquelle, avec autant de simplicité que d'humilité,
il déposait le récit de ses expériences personnelles
et l'assurance de son entière obéissance à la volonté
de Christ et de l'Eglise. Dès lors, celle-ci n'hésita
plus. Et le Seigneur, consulté par la voie du sort, accorda à
son serviteur cette réponse catégorique: " Qu'il
aille, et l'Eternel sera avec lui. "
Jeudi 21 août 1732,
à 3 heures du matin, les premiers, missionnaires quittèrent
Herrnhut pour se rendre à St-Thomas. Ce furent Léonard
Dober, jeune homme de vingt-six ans, célibataire, potier, originaire
du midi de l'Allemagne, et David Nitschmann, ayant dix ans de plus que
Dober, Morave de naissance, marié, père de famille, s'arrachant
aux doux liens qui le retenaient dans la patrie. Ce dernier avait remplacé
Tobie Leupold et devait revenir des Antilles le plus tôt possible
pour apporter à ses frères des nouvelles précises
quant au commencement des travaux.
Quatre mois plus tard,
le 13 décembre, victorieux des découragements et des détresses
sans nombre qui s'étaient trouvés semés sur leur
route, les missionnaires abordèrent à St-Thomas. Dieu
leur donna, ce jour-là, cette parole: " l'Eternel passe
en revue l'armée qui va combattre. " Le lendemain, dimanche,
en débutant dans leurs travaux, ils étaient en face d'Abraham
et d'Anna, frère et sœur d'Antoine, le nègre: deux pasteurs
pour deux auditeurs.
Ainsi commença l'oeuvre
des Missions moraves, grain de sénevé appelé à
devenir un grand arbre!
Dès lors les départs
missionnaires se succédèrent à Herrnhut, nombreux
et hardis.
Le 19 janvier 1733, Mathieu
Stach, Christian Stach et Christian David se mirent en route pour le
Groenland.
Le 21 novembre 1734, une
caravane de dix Moraves, auxquels se joignit plus tard A. G. Spangenberg,
s'ébranla pour fonder en Géorgie une colonie missionnaire,
destinée à porter l'Evangile du salut aux Indiens de l'Amérique
du Nord.
En 1735, les Frères
arborèrent le drapeau de Christ dans la Guyane Hollandaise.
En 1736, Georges Schmidt
se présenta, avec la Parole de vie, devant les Hottentots du
Cap de Bonne Espérance.
En 1737, le Morave Huckhoff
se rendit dans la Guinée.
En 1738, André Grassmann
et Schneider allèrent à la recherche des Samoyèdes
sur les bords de la Mer Glaciale.
En 1739, Eller et David
Nitschmann partirent pour l'île de Ceylan.
Coup sur coup, huit immenses
voyages ! Année par année, une nouvelle entreprise missionnaire!
Coup sur coup, année par année, des actes de foi qui ne
pouvaient s'accomplir qu'au prix des sacrifices les plus grands et les
plus douloureux!
Quand parut le livre des
Paroles et Textes de l'année 1739 (1),
il fut dédié " aux Eglises et aux serviteurs du Seigneur
" dispersés dans tout le monde. La préface énuméra
tous les lieux où les Frères s'étaient déjà
établis au nom de Christ et pour l'amour de l'Evangile de sa
grâce. Elle renfermait non moins de trente-neuf noms divers, en
Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique. La Nouvelle-Hollande
seule n'avait pas encore eu la visite des émigrés moraves.
Table
des matières
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DANGERS
SECTAIRES
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VIE
RELIGIEUSE ET ACCROISSEMENT SPIRITUEL
.(1)
Le 3 mai de l'année 1728, on avait commencé, à
Herrnhut, de donner « la parole du jour ». En 1731, les Paroles
et Textes furent publiés pour la première fois sous
la forme d'un petit volume.